JLLT | Multilingual, Peer-Reviewed | ISSN 2190-4677 | Established 2010
Résumé (Français)
Traditionnellement, une exploration d’autres réalités évoque la traversée de frontières géographiques et politiques afin d'éprouver l'immersion dans une langue ou culture autre que la sienne. Cet article remet en question cette notion de « frontière » et examine ce que signifie impliquer les futurs enseignants dans des réalités multilingues et interculturelles si évidentes dans nos écoles. La discussion de deux projets de recherche menés dans l'ouest du Canada démontrera que, de nos jours, la vie quotidienne est en fait une expérience multilingue et interculturelle à laquelle nous devons faire face en tant qu'éducateurs dans nos salles de classe. La première étude examine la construction identitaire des étudiants-maîtres en français langue seconde, en particulier la manière dont cette construction s'effectue dans un processus de racialisation ou d'altérisation. Le deuxième projet vise à mieux comprendre comment soutenir les efforts de revitalisation des langues autochtones dans les programmes de français langue seconde au Canada. Dans les deux cas, la notion de frontière est reconceptualisée en tant que positionnement relationnel.
Abstract (English)
Exploring other realities is generally considered to involve crossing geopolitical borders in order to immerse oneself in a language or culture other than one's own. This article challenges this notion of 'borders' by examining what it means for future language teachers to engage with the multilingual and intercultural realities of today's schools. Two research projects conducted in Western Canada demonstrate that everyday life is, in fact, a multilingual and intercultural experience that educators must address in the classroom. The first study examines how French language teacher candidates engage with their own multilingual identities in relation to raciolinguistic ideologies and processes of racialisation. The second project aims to improve our understanding of how to support the revival of local First Nations languages in French as a second language programmes in Canada. In both cases, the notion of boundary is reconceptualised as relational positioning.
Résumé (français)
La synthèse de 57 de mes travaux de recherche articulant théorie et pratique de terrain, menés en collaboration avec des enseignants, étudiants et chercheurs m’ont permis de co-construire et formaliser la compréhension de l’interculturel en éducation et formation. Intrinsèquement expérientiel et formalisé en tant que continuum, l’interculturel est centré sur l’altérité et les relations entre soi, autrui et les objets porteurs de récits. Ce continuum engage une perspective large, intégrant les enjeux liés au genre, à la classe sociale, au handicap ou à la race, sans exhaustivité, dans une perspective intersectionnelle. L’interculturel devient indissociable des rapports de pouvoir et des formes de domination qu’il convient de mettre au jour par la déconstruction. Cet article explore ainsi des processus qui construisent des frontières entre les individus – telles que l’homogénéisation, l’altérisation, l’assignation ou la formation des regards oppositionnels – dans une visée critique et praxéologique. Il propose quatre domaines d’action et d’indignation (interpersonnel, structurel, idéologique, légal/politique) pour favoriser des activités et des pratiques éducatives inclusives à l’école. Jamais tari, l’interculturel nécessite une réflexion critique en continu à partir de dimensions épistémique, épistémologique, sémiologique et didactique, nourrie par l’expérience et la recherche.
Abstract (English)
The synthesis of 57 of my research projects combining theory and fieldwork, conducted in collaboration with teachers, students and researchers, has enabled me to co-construct and formalise an understanding of interculturality in education and teacher training. Inherently experiential and formalised as a continuum, interculturality focuses on otherness and the relationships between oneself, others, and objects that create narratives. This continuum takes a wide view, incorporating issues related to gender, social class, disability, and race, among others, from an intersectional perspective. Interculturality becomes indissociable from power relations and forms of domination that must be deconstructed. This article takes a critical and praxeological perspective to explore categories with porous boundaries that construct divisions between individuals, such as homogenisation, otherisation, assignment or oppositional views. It puts forward four domains of action and indignation — interpersonal, structural, ideological and legal/political — to encourage more inclusive educational activities and practices in schools. Interculturality is a never-ending process that requires continuous critical reflection based on epistemic, epistemological, semiological and teaching-learning dimensions, informed by experience and research.
Résumé (français)
La synthèse de 57 de mes travaux de recherche articulant théorie et pratique de terrain, menés en collaboration avec des enseignants, étudiants et chercheurs m’ont permis de co-construire et formaliser la compréhension de l’interculturel en éducation et formation. Intrinsèquement expérientiel et formalisé en tant que continuum, l’interculturel est centré sur l’altérité et les relations entre soi, autrui et les objets porteurs de récits. Ce continuum engage une perspective large, intégrant les enjeux liés au genre, à la classe sociale, au handicap ou à la race, sans exhaustivité, dans une perspective intersectionnelle. L’interculturel devient indissociable des rapports de pouvoir et des formes de domination qu’il convient de mettre au jour par la déconstruction. Cet article explore ainsi des processus qui construisent des frontières entre les individus – telles que l’homogénéisation, l’altérisation, l’assignation ou la formation des regards oppositionnels – dans une visée critique et praxéologique. Il propose quatre domaines d’action et d’indignation (interpersonnel, structurel, idéologique, légal/politique) pour favoriser des activités et des pratiques éducatives inclusives à l’école. Jamais tari, l’interculturel nécessite une réflexion critique en continu à partir de dimensions épistémique, épistémologique, sémiologique et didactique, nourrie par l’expérience et la recherche.
Abstract (English)
The synthesis of 57 of my research projects combining theory and fieldwork, conducted in collaboration with teachers, students and researchers, has enabled me to co-construct and formalise an understanding of interculturality in education and teacher training. Inherently experiential and formalised as a continuum, interculturality focuses on otherness and the relationships between oneself, others, and objects that create narratives. This continuum takes a wide view, incorporating issues related to gender, social class, disability, and race, among others, from an intersectional perspective. Interculturality becomes indissociable from power relations and forms of domination that must be deconstructed. This article takes a critical and praxeological perspective to explore categories with porous boundaries that construct divisions between individuals, such as homogenisation, otherisation, assignment or oppositional views. It puts forward four domains of action and indignation — interpersonal, structural, ideological and legal/political — to encourage more inclusive educational activities and practices in schools. Interculturality is a never-ending process that requires continuous critical reflection based on epistemic, epistemological, semiological and teaching-learning dimensions, informed by experience and research.
Résumé (français)
Cet article examine les opportunités et les défis que l’intelligence artificielle (IA) apporte à l’enseignement et à l’apprentissage des langues étrangères. Pour ce faire, il analyse en premier lieu la pertinence des technologies d’IA pour l’enseignement du français et de l’espagnol dans le système scolaire allemand, en lien avec la politique éducative et plusieurs travaux théoriques et empiriques récents. En deuxième lieu, l’article présente les programmes numériques de formation continue intitulés L’utilisation de l’IA lors de l’enseignement-apprentissage des langues française et espagnole, qui ont été développés à l’université Goethe de Francfort-sur-le-Main, mis en œuvre auprès de 457 enseignants allemands et évalués scientifiquement. Pour conclure, les analyses montrent dans quelle mesure ces programmes favorisent une utilisation critique et réfléchie de l’IA dans l’enseignement du français et de l’espagnol.
Abstract (English)
This article explores the opportunities and challenges that artificial intelligence (AI) introduces into foreign language teaching and learning. It first examines the relevance of AI technologies for French and Spanish instruction within the German school system, considering educational policy, as well as recent theoretical and empirical research. Building on this analysis, the article presents the digital professional development programs The Use of AI in Teaching and Learning French and Spanish, developed at Goethe University Frankfurt, implemented with 457 teachers in Germany, and scientifically evaluated. The findings demonstrate how these programs foster a critical and reflective use of AI in French and Spanish language education.