DÜRER (1471 - 1528)A son retour, il décida aux Pays-Bas de faire précéder cette oeuvre d’une introduction générale sur la géométrie qui ne devait pas servir uniquement de base dans la compréhension du système des mesures, utilisé dans le Traité des proportions, mais procurer également les données préalables indispensables à toute création artistique. Bien que Dürer ait pu utiliser des notes et dessins antérieurs pour son nouveau projet, l’élaboration du texte et la réalisation des dessins géométriques et des autres illustrations nécessaires, ont dû prendre beaucoup de temps. Certes, il existait déjà une série de publications anciennes en langue allemande sur ce sujet, mais Dürer visait plus haut que ses prédécesseurs. puisqu’il avait l’intention de s’adresser à l’ensemble des artistes et artisans, il fallait qu’il étudie également les sources écrites antiques. Dès 1507 il avait acheté à Venise une édition latine d’Euclide. pour la transposition de la terminologie gréco-latine, Dürer a dû recourir à l’aide de son ami Pirckheimer auquel il dédia son livre, ainsi qu’à Johannes Werner, curé de Saint-Jean, instruit en mathématiques. L’oeuvre de Dürer commençait par l’explication des bases fondamentales de la géométrie: le point et la ligne. A partir des lignes, incluant également les courbes compliquées, il passait, dans le second livre, aux surfaces et aux corps et décrivait une série de problèmes particuliers. Les deux derniers livres traitaient en premier lieu des corps, mais étaient consacrés essentiellement à des questions artistiques et pratiques, comme à la réalisation de cadrans solaires, à la construction de lettres et de piliers de toutes sortes. Un bref enseignement sur la perspective ainsi que des conseils pour l’utilisation de différents appareils à dessiner couronnent le tout.
Les constatations de Dürer, rédigées dans le Traité des proportions, sont avec celles de Léonard de Vinci, les contributions les plus importantes à la théorie de l’art engendrée par la Renaissance. A Dürer revient en plus la gloire d’avoir, le premier, rendu ses conclusions accessibles à un grand nombre grâce à l’imprimerie.