Avant la guerre
Côté français
Côté allemand
Evacuation de Chagny en août 1914
On s'attendait à une grande offensive de l'Armée française sur l'Allemagne, à un retour triomphal de nos troupes pour Noël, après une victoire écrasante sur le Reich et la récupération de l'Alsace Lorraine.
Mais voilà que les troupes de Guillaume II nous surprennent en jetant sur la Belgique - pourtant neutre - où elles sèment la terreur parmi les populations civiles; et voilà que nos soldats se replient devant le mouvement impétueux de l'adversaire. Des Belges arrivent dans nos villages, fuyant devant l'ennemi, racontant les atrocités dont ils ont été témoins. des avions allemands - déjà - sillonnent le ciel. Nos soldats en retraite traversent nos villages, talonnés, parfois devancés par les Uhlans, cavaliers éclaireurs allemands qui sèment partout la terreur.
Des habitants sont déjà partis, abandonnant leurs biens pour se réfugier plus à l'Ouest. C'est le cas par exemple, de Mme Wallerand, institutrice de l'école des filles de Chagny. La décision d'évacuer est évidemment très difficile à prendre pour les cultivateurs : abandonner les animaux, les vaches qui ont besoin d'être traites, laisser la ferme, les outillages à la merci de l'envahisseur sont un crève-cœur. il y a donc peu d'évacuations, et ceux qui partent tard, soit à pied, avec le minimum pour survivre, soit avec un chariot, au pas des chevaux, reviennent très vite: ils sont rattrapés et dépassés par les soldats allemands.Leur fuite devient inutile. C'est le cas de la famille Frenneaux, de la haute Chagny. Son épopée d'un jour est fort bien racontée par la petite Renée, future institutrice, qui va alors avoir 6 ans. Ses parents viennent d'apprendre les événements de Jonval : des soldats allemands ont tiré sur la population civile; le père Drumel a été tué. Ils décident de partir. Les quatre enfants sont habillées de leurs vêtements les plus solides.Le chariot est chargé jusqu'au dessus des "ridelles", attelé des quatre chevaux. Le poulain suivra. Les meilleures poules sont du voyage, installées dans leur cage à claire-voie fixée sous le plancher du chariot : elles fourniront les œufs. la mère a conduit les vaches dans un pré éloigné, tué et fait cuire des lapins. C'est le départ. ils prennent en route une femme de Jonval, accompagnée d'une filette, toutes deux terrorisées. A quelques centaines de mètres de la maison, à la Croix Chamboran, croisement de deux uhlans qui passent leur chemin, au grand soulagement de Renée, réfugiée sous un gros édredon rouge. Les fuyards se trouvent mêlés à un régiment français en repli. A la haute Louverny, un officier leur ordonne de stopper : les civils doivent laisser les routes libres pour faciliter le mouvement de nos troupes en retraite. Les chevaux sont dételés, un feu allumé entre quelques pierres, le plat de lapin réchauffé. La réflexion vient en mangeant : inutile de continuer; on rentre.
L'école
Le dernier jour d'école libre fut le 14 juillet 1914
jusqu' au 11 novembre 1918, elle sera sous la coupe du régime allemand.
L'occupation
Le département des Ardennes, reste à l'Est de la ligne de front pendant les quatre années de guerre, constitue une base arrière pour l'armée allemande. Nos villes et villages accueillent les régiments au repos entre deux engagements sur le front, blessés et malades. Ces afflux de population nécessitent d'énormes moyens. Nombre de bâtiments publics et privés sont réquisitionnés pour y satisfaire.
Kommandatur
La prison
L'Infirmerie
Le cinéma
Le foyer du soldat
Avis
Le quotidien