ANNÉES 60

En voilà un téléviseur bien stylé, quelle belle ébénisterie au rutilant verni polyester typique des années 60, en vogue également dans le mobilier de cette même période. C'est une spécificité typiquement française que l'on retrouvera sur 90% de la production jusqu'au début des années 80.

Cela donne un aspect particulièrement luxueux que l'on rencontre peu dans le reste de la production européenne.

Un tube cathodique rectangulaire de 65cm de diagonale équipe ce modèle, une très grande taille pour l'époque. C'est un tube dit "auto-protégé" à "vision directe" qui permet au constructeur de faire l'impasse sur la vitre de protection anti-implosion présente sur tous les téléviseurs jusqu'au début des années 60.

Petite particularité propre à ce fabricant, le châssis et le capot basculent solidairement vers l'arrière, il est alors possible de remplacer n'importe quelle lampe en un clin d’oeil.

Impressionnante cette belle console avec TV orientable, modèle de très grand luxe parfaitement dans le style typique des sixties. C'est le haut de gamme de CLARVILLE, toutes les fonctionnalités en vogue y sont présentes et avec son tube de 65cm de diagonale ce téléviseur en impose vraiment de part ses dimensions. La partie inférieure n'est rien d'autre qu'une enceinte acoustique comprenant 2 haut-parleurs disposés sur les cotés droit et gauche, dissimulés derrière des sortes d'ouïes. Magnifique trépied à roulettes également, celui ci apporte une certaine note d'originalité et malgré un aspect un peu frêle il s'avère stable et robuste.

Ne vous y trompez pas, il s'agit bel et bien d'un petit modèle équipé d'un tube de seulement 40cm de diagonale. C'est la plus petite taille de la série dite "galbée" produite par Continental-Edison, très en pointe en matière de design (voir le TC3775).

La courbure horizontale de la façade suit celle du tube cathodique, accentuant l'impression de faible épaisseur de l'ébénisterie. Ce style perdurera jusqu'au début des années 80 sur certains modèles haut de gamme de la marque.

En tous cas, la présentation symétrique est très luxueuse pour un si petit téléviseur de table et entièrement transistorisé de surcroît.

Quelle allure ce Rubens! Mais quelle mouche a bien pu piquer les stylistes de la marque pour concevoir cette façade façon hublot de machine à laver ?

Il faut dire que l'installation du tube cathodique en mode "écran dégagé" ne permet pas à l'encadrement d'en améliorer la rectangularité par masquage.

À noter la faible profondeur de l'ébénisterie pour ce téléviseur dit "extra plat", son tube cathodique est un des tout premiers à grand angle de déviation 110°. Cette première version de tube aura de par sa forme d'écran obsolète une très courte carrière de production. Elle sera rapidement remplacé par une version "coins carrés" au style plus moderne directement inspiré des modèles US.

La présentation de ce GRAMMONT est malgré tout assez luxueuse, avec ce beau placage acajou vernis, le gainage en pégamoïde gris de la façade et les joncs dorés décoratifs. J'adore aussi ce jolis logo GRAMMONT disposé à la verticale en bas de l'écran, vraiment du plus bel effet.

GRUNDIG n'a pas eu le temps de concevoir ses propres châssis TV couleurs destinés au marché français, en cette fin des années 60 et début 70. Ce T1100 n'est en fait qu'un PHILIPS à peine remanié au niveau esthétique. La spécificité des standards français de télévision (819 lignes noir et blanc et système S.E.C.A.M.) a bien involontairement créé une forme de protectionnisme technologique finalement assez bien venue. Elle a ainsi permis de protéger un certain temps nos fabricants nationaux de la concurrence étrangère.

Côté technique, il est équipé du fameux châssis TVC4 produit par LA RADIOTECHNIQUE. Ce châssis a été un véritable best seller, écrasant commercialement toute la concurrence. Produit de 1969 à 1973, il est un chef d'oeuvre d'ingéniosité et de fiabilité malgré sa semi-transistorisation. Finalement, GRUNDIG aurait eu bien du mal à lutter avec son propre châssis maison.

Voici un grand classique de la fin des années 60, produit en plusieurs variantes il a été lui aussi abondamment diffusé.

Certes, en 1969 ce téléviseur est technologiquement obsolète avec son châssis câblé à la main façon vieux poste TSF, mais l'absence de circuit imprimé est bel et bien un gage de qualité. Il faut dire que les calories produites par la bonne quinzaine de lampes présentes sur les châssis TV de l'époque, mettaient bien à rude épreuve les soudures et les pistes de ces premières platine à circuits imprimés.

Ce fut également la mode de ces fameuses portes fermant à clé, forme ancienne de verrouillage parental...

J'adore le look "space age" de ce petit téléviseur portatif, encore une belle réalisation de LA RADIOTECHNIQUE.

Ces petits portatifs ont pu être très vite entièrement transistorisé et cela valait mieux afin de pouvoir tout loger dans cette coque sphérique que peu de fabricants auront tenté de produire. Il est à noté que son socle permet l'orientation dans le plan vertical de la partie sphérique. Plus d'info. sur ce modèle ici

Il fonctionne également en 12V, les débuts de la télévision en mode "nomade"...

En ce milieu des années soixante, la technologie à lampes des téléviseurs arrive à maturité mais la qualité des images n'a pas forcément progressé.

Ce TF2326 est un bel échantillon représentatif de la production de cette époque, LA RADIOTECHNIQUE parvient ici à réduire les coûts de fabrication en faisant l'impasse sur l'utilisation d'un coûteux transformateur d'alimentation. À la place, une chaîne de résistances bobinées vitrifiées et un jeu de lampes spécifique de la série P. (filaments montés en série) tels les postes TSF de type "tous-courants". Pratique qui va largement se répandre chez tous les fabricants.

À noter que la vitre de protection anti-implosion est bel et bien présente, elle épouse la forme bombée de la surface frontale du tube cathodique et n'est placée qu'à quelques millimètres devant.

AVERTISSEMENTS:

Attention, sur ce type de téléviseurs (ils ont été très nombreux sur le marché) la masse est reliée au potentiel du secteur et les risques d'électrocution sont très importants lors des interventions sur châssis sous tension.

Hors de question également d'y rajouter une entrée audio/vidéo en vue d'y raccorder une source externe genre lecteur DVD ou récepteur TNT. L'utilisation d'un modulateur raccordé à sa prise d'antenne est impérative !

La façade réalisée entièrement en matière plastique donne une allure assez moderne à ce RIBET du tout début des années 60 et il en va de même techniquement avec l'utilisation de circuits imprimés.

En revanche l'équipement pour la réception de la deuxième chaîne est optionnel, très étonnant pour un tel téléviseur.

Encore un joli téléviseur d'aspect haut de gamme de par sa présentation symétrique et son beau placage clair au vernis polyester. On retrouve également ce modèle de fabrication allemande sous la marque KÖRTING.

L'ouverture de la trappe cache-réglages se fait de façon originale, par déplacement latéral vers la droite.

Voici un bel exemplaire typique du savoir faire de SCHNEIDER en matière de télévision avec ce modèle intégrant le système de panneau de contrôle escamotable baptisé "Gyrocommande".

Il suffit d'appuyer sur la touche juste au dessus de la clé de verrouillage et le panneau de commande pivote automatiquement, ingénieux et fonctionnel !

Comme de nombreux autres téléviseurs de cette marque, il possède un clavier à présélections mécanique UHF permettant le pré-réglage automatique de 4 chaînes.

C'est l'excellent châssis 40 semi-transistorisé qui l'équipe, fiable et facilement accessible pour le dépannage à une époque où l'intervention de réparation chez le client était monnaie courante.

Encore une belle ébénisterie pour ce magnifique SCHNEIDER couleur. À l'intérieur se trouve un des meilleurs châssis produit à cette époque, le 5212. Pratiquement aussi fiable que le TVC4 de LA RADIOTECHNIQUE, mais bien réglé il est capable d'une meilleure image avec de surcroît une longévité impressionnante du tube image. La fraîcheur des couleurs reproduite est vraiment incroyable, grâce notamment au matriçage interne des signaux de chrominance par les wehnelts du tube mais également à l'utilisation d'une CAG FI vision clampée à la fréquence lignes.

En contre partie, le balayage n'est pas aussi stable que sur le TVC4, la géométrie de l'image a tendance à pomper dans les contenus très lumineux ou lors du changement de chaîne. C'est également le seul châssis de seconde génération qui ne possède pas de filtre de suppression de sous porteuse chroma. De ce fait le moirage typique du SECAM est visible surtout si le réglage de netteté disponible à l'arrière est poussé vers son maximum.

C'est le premier téléviseur couleur que j'ai pu dépanner alors que je n'étais que lycéen il y a plus de 35 ans. Il a été pendant longtemps mon poste principal. Il ne fonctionne plus qu’occasionnellement mais toujours impeccablement.

Ce TELIMAGE est également d'une présentation très agréable. Il y est présent un tube image de dimension moyenne de type "twin panel".

La surface d'écran de ces tubes est recouverte d'une vitre de sécurité supplémentaire solidairement collée qui en épouse parfaitement la forme bombée.

C'est l'équivalent de la vitre de protection contre les implosions utilisée sur les générations de tubes précédentes. Ces vitrages finiront par disparaître complètement avec la mise sur le marché des tubes dits "auto-protégés" ou également appelés "à vision directe".

Tout comme le TELIMAGE, ce TEVEA est équipé d'un tube twin panel. C'était un plus incontestable au niveau du design, permettant de dégager l'écran vers l'avant, rendant l’esthétique plus moderne et l'ébénisterie moins profonde. Petit revers de la médaille, la déformation optique des rebords de l'image due à l'épaisseur du verre lors de la vision latérale.

Certains de ces tubes peuvent également présenter des bulles de décollage (c'est le cas sur le TELIMAGE, mais peu visible) ou un effet de cataracte causé par le vieillissement de la colle.

La première génération de châssis couleur produit par THOMSON, le CAB3 ainsi que tous ses dérivés, a eu une carrière de commercialisation relativement longue. Le modèle présenté ici a été fabriqué de 1969 à 1971 alors que la première version de son châssis remonte à l'inauguration de l'avènement de la couleur vers la fin de 1967. En dépit de cette longue période de commercialisation, le CAB3 ne restera que le second châssis le plus produit derrière l'incontournable TVC3 de la RADIOTECHNIQUE. C'était le châssis couleur qui comportait le moins de lampes, à peine plus qu'un téléviseur noir et blanc. Il faut dire que THOMSON n'est pas tout à fait parti d'une page blanche pour sa conception. Il s'est directement inspiré de la technologie US, de la firme américaine RCA notamment, pour la réalisation des circuits de balayage. Finalement, c'est un assez bon châssis avec une belle image malgré quelques petites imperfections.

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