"La rivière est comme le point de rendez-vous d’un horizon qui se dérobe, elle est un long ruban en mouvement qui divise un paysage immobile. La rivière, l’ombre et la lumière." Gérard Rondeau
Turbulences, magmas, lumières …
Sur la surface de papier, une chorégraphie plastique libère formes et couleurs et révèle par des effets continus ou discontinus, un paysage qui se fait à travers des circonvolutions de lignes et de traces : un monde s’ouvre.
Éclabousser, plier, déplier, laisser l’esprit guider ses gestes vers quelque chose que l’on ne sait nommer d’avance et si besoin recommencer. On ne compose pas, le rôle est donné au hasard. On se voue à l’imprévisible, on s’aveugle et pourtant l’image trouve des formes adaptées à ses désirs. Aplatir la feuille. Une végétation foisonnante est formée par désordre et confusion de la matière écrasée, un reflet naît de l’attirance des deux surfaces, espace de partage. Miracle du procédé.
L’opération peut se faire assez rapidement. La disposition des formes, faite des aléas de la surface, des vibrations de l’air prisonnier, va produire des jeux de matières, des modulations de couleur. Au dépliage, le bruit de la feuille soulevée chuchote le récit de son aventure. C’est un moment de communion et à cette étape seulement l’on se rend compte de la création. Un émerveillement surgit.
Jeu de lumière au rythme du clapotis de l’eau qui fait reflet. Ligne ondulatoire que le regard parcourt.
C’est une peinture de l’émotion. Les sensations sont accessibles à qui veut bien se laisser entrainer par les images.