La transmission héréditaire du comportement ou des caractères de travail apparaît comme un fait maintenant admis dans la communauté scientifique comme dans celle des utilisateurs. Le malinois actuel, robe fauve charbonnée avec un masque noir, a été créé à la fin du 19ème siècle, en Belgique par Monsieur Louis Huyghebaert. La vidéo ci-contre permet de se remémorer le type de chiens dédiés à l'utilisation vers les années 1960. Il est à noter l'omniprésence du Berger Allemand qui n'a pas le morphotype du chien d'exposition actuel ainsi que la présence de certaines races qui aujourd'hui sont devenues très rares en utilisation.
La deuxième vidéo présente un bilan catastrophique d'une sélection morphologique poussée à l'extrême. Comme le dit la devise " Mens sana in corpore sano, citation extraite de la dixième Satire de Juvénal que l'on traduit ainsi : un esprit sain dans un corps sain" une espèce ne peut se développer harmonieusement que lorsque la sélection morphologique va de pair avec des épreuves de travail qui permettent de vérifier que le chien reste fonctionnel tant sur le plan des performance physiques que sur celui des compétences caractérielles..
Le malinois s'est particulièrement développé en France à partir de 1970 car de nombreux amateurs de concours de chiens de défense l'ont adopté, ayant remarqué sa supériorité par rapport aux autres races.
La troisième vidéo présente le travail effectué dans un des premiers club de dressage: Ici Monsieur André Pons au club "Dressage Canin à Verrières le Buisson". Il est à noter: les races présentes, la coupe du costume, le mordant au bras, etc...
Il ne faut surtout pas méconnaître les résultats obtenus par les pratiques empiriques dans les siècles passés. Cependant, l'application des méthodes modernes d'évaluation génétique des reproducteurs, mises au point sur les animaux de ferme, pourrait amener une amélioration des performances de l'ensemble d'une race plus rapide. Il est important que par ses qualités physiques, physiologiques et psychiques, le malinois soit et reste le meilleur chien d'utilité.
Et qu'il continue à être le chien le plus employé par les administrations (RAID, GIGN, Métro de Paris, etc...). Il doit demeurer la variété que les autres pays nous envient.
De plus, d'énormes progrès dans la sélection des animaux de rente (bovins, équins, porcins, etc...) ont été réalisés (voir PJ: chronologie génétique). Nous allons voir s'il est possible de nous en inspirer pour la sélection du malinois de travail.
Notions de génétique canine:
Tous les tissus du chien, qu'ils soient musculaires, osseux, nerveux, sont composés de cellules qui se renouvellent plus ou moins rapidement en fonction de l'âge de l'animal. Au sein de chacune de ces cellules, réside le matériel génétique de votre chien (son génome). Ce matériel génétique est constitué de longs filaments d'une molécule appelée ADN (Acide DésoxyriboNucléique). Cette information moléculaire est un identifiant unique de votre chien, qui le différencie de manière absolument spécifique de tout autre organisme vivant. Chaque cellule de l'organisme est constituée d'une matrice de cytoplasme, une sorte de gelée entourant un organite central : le noyau.
Au sein de ce noyau sont présents de longues entités filamenteuses, les chromosomes. Les chromosomes sont essentiellement constitués de deux types de substances biochimiques : les protéines et les acides nucléiquesLes acides nucléiques ont au moins deux rôles : transmettre les caractéristiques héréditaires de l'organisme à sa descendance, et déclencher la synthèse de protéines spécifiques. Les acides nucléiques peuvent être de deux types: Acide DésoxyriboNucléique (ADN), ou Acide RiboNucléiques (ARN).
C'est l'ADN des chromosomes qui contient l'information génétique; l'ARN est en gros un auxiliaire qui va permettre à la machinerie cellulaire de traduire cette information et de l'exprimer en donnant à la cellule (et à l'organisme auquel celle ci appartient) des propriétés particulières.
Sur chaque chromosome, le code génétique correspondant à la synthèse d'une protéine particulière (soit un gène) est toujours situé au même emplacement physique. Cette emplacement particulier pour un gène est nommé un locus (au pluriel des loci).
L'homme possède 46 chromosomes.
Au niveau moléculaire, un gène est une portion de la molécule d'ADN qui contient le code génétique correspondant à une protéine spécifique. Un gène inclue des portions ne contenant pas d'informations : les introns, qui jouent le rôle d'espaces blancs entre des portions contenant elles de l'information: les exons. Au cours de la vie d'une cellule, les gènes (le code) portés par l'ADN des chromosomes seront " traduits " et ce processus aboutira à la synthèse de protéines.
Les protéines ainsi produites ont soit un rôle de structure dans la cellule (elles constituent des briques élémentaires de l'architecture cellulaire), soit sont des enzymes qui " facilitent " et contribuent aux réactions biochimiques dans l'organisme.
Il existe généralement un certain nombre de formes distinctes d'un même gène, qui codent donc pour des versions relativement différentes d'une même protéine, et sont toujours situées au même emplacement sur les chromosomes (loci). Ces versions distinctes d'un même gène sont appelés des allèles.
Sur le schéma à droite, le chien possède 78 chromosomes dont 76 autozomes et 2 hétérozomes X et Y. Donc il s'agit ici d'un mâle. Les gènes sont situés sur les chromosomes. Leur nombre exact n'est pas connu, mais on l'estime globalement à 100 000 (ordre de grandeur).
Les cellules vivantes sont amenées à se diviser d'une part pour assurer la croissance de l'individu et la réalisation de l'état adulte ainsi que le renouvellement des cellules, d'autre part pour donner naissance à la génération suivante.
Le passage d'un gène à la protéine fait intervenir un système de correspondance ( quatre types de nucléotides qu'on retrouve dans vingt acides aminés différents) qu'on appelle code génétique. Il concerne tous les êtres vivants et est donc universel.
Chaque locus, et donc chaque gène, est présent chez tout organisme issu d'une reproduction impliquant deux individus; sous la forme de deux allèles. L'un hérité de son père, l'autre de sa mère. Comment cela est il possible ?
Dans le premier cas, l'information génétique est transmise intégralement de la cellules mère aux cellules filles: c'est une mitose. La mitose, ou reproduction conforme, maintient le stock d'ADN et l'information génétique qu'il renferme.
Dans le second cas, la méiose donne naissance à des gamètes haploïdes à partir de cellules somatiques diploïdes. La méiose est ainsi une division réductionnelle qui permet de distribuer le matériel génétique qui, lors de la fécondation, passe d'une génération à l'autre.
Cellule diploïde :
Deux exemplaires de chaque chromosome
(2n chromosomes).
Les cellules somatiquessont diploïdes.
Cellule haploïde :
Un seul exemplaire de chaque chromosome
(1n chromosomes).
Les gamètes sont des cellules haploïdes
La reproduction sexuée donne donc naissance, par un oeuf qui va se diviser de nombreuses fois, jusqu'à former un nouvel individu prêt à naître, à des générations d'individus qui présentent entre eux à la fois des ressemblances et des différences. Une des conséquences de la méiose est le brassage interchromosomique conduisant à l'échange d'allèles entre chromosomes homoloques.
Une question qui m'est fréquemment posée: " lors de la réalisation d'un portée qui a le plus d'influence: l'étalon ou la chienne?"
- D'après l'explication précédente le mâle et la femelle apportent 50% de leurs gènes.
- Cependant il est établi que lors de la gestation la mère communique ces ressentiments à ses embryons. J'ai connu une époque où on faisait mordre la chienne gestante pour que les foetus éprouvent les sensations positives de leur mère dans cette situation.
- De plus dans la phase d'élevage, la chienne éduque ces chiots et par mimétisme si elle est peureuse elle communiquera ses angoisses à ses produits.
Donc je pense que la chienne a plus d'importance que l'étalon pour la réussite d'une portée.
Quelques définitions: (j'essaie d'être le plus simple possible...)
Le caractère est un élément de description d'un chien, plus ou moins complexe, d'ordre morphologique, caractériel, biochimique ou de production: par exemple la couleur de la robe, la sensibilité au bâton lors d'un barrage dans les attaques...La population est l'ensemble des éléments soumis à une étude statistique. L'idéal pour un éleveur serait d'avoir des statistiques sur le malinois pratiquant des disciplines incluant le mordant en Europe dont
Le programme hollandais (KNPV): Ce programme n’est pas un programme sportif, c’est ce qui le distingue des autres programmes européens. Ce programme a été conçu pour des chiens de service (police, armée). La plupart des chiens certifiés sont vendus à la police, à l’armée ou aux USA (patrouille d’intervention K9). Le but des dresseurs hollandais étant de dresser des chiens pour les vendre ensuite.... Permettez-moi de rêver... Pour que les statistiques calculées à partir de l'étude d'une population soient utilisables il faut que le nombre d'individus de cette population soient au minimum de 100. Il est donc très complexe d'émettre des conclusions d'après les résultats ponctuels d'un élevage amateur (effectif trop faible). Une des solutions consiste à analyser ces résultats sur une longue période (plus de 10 ans).
Le phénotype est l'ensemble des caractères d'un individu. Il est le résultat de l'action globale de tous les gènes. La valeur phénotypique d'un individu dépend de sa valeur génotypique et d'un effet dû à l'environnement
Phénotype = génotype + environnement
Le génotype est la composition allélique de tous les gènes d'un individu. La relation entre gène(s) et caractère(s) est complexe. Elle définit trois champs de la génétique: - La génétique moléculaire. - La génétique dite mendélienne.
(Johann Gregor Mendel, moine dans le monastère de Brno et botaniste germanophone tchèque, est communément reconnu comme le père fondateur de la génétique. - La génétique dite quantitative. Les deux derniers champs sont ceux de l'approche zootechnique qui a prévalu jusqu'à la fin du vingtième siècle. Aujourd'hui la prise en compte de la génétique moléculaire qui identifie les gènes ou des marqueurs génétiques qui en sont proches et permettent d'avoir une meilleure efficacité dans la sélection (tests de filiation chez le chien). L'héritabilité est la part de variation phénotypique d’origine génétique additive. Elle permet de comprendre, pour un caractère donné et dans une population donnée, pourquoi les individus apparentés se ressemblent plus que les individus non apparentés. Si, placés dans des
conditions de milieu différentes, ils se ressemblent, par exemple, beaucoup plus entre eux qu’ils ne ressemblent à des individus non-apparentés, c’est parce que le caractère est fortement soumis à des effets génétiques additifs et faiblement soumis à l’environnement.
L’héritabilité varie de 0 à 1. Une héritabilité élevée est supérieure à 0,4. Une h² de 0,4 signifie que 40% de la variation observée au sein de la population, pour le caractère considéré, est due à des différences génétiques additives, c’est-à-dire transmissibles. La valeur de h² va indiquer à quelle évolution génétique on peut s’attendre pour un caractère soumis à sélection. Le travail que l’homme demande au chien implique, de la part de ce dernier, l’expression d’un certain comportement, lequel s’acquiert avant tout par l’apprentissage. Il n’en est pas moins vrai que les éléments qui composent le comportement sont en partie héréditaires et qu’il est possible de les sélectionner, au même titre que les caractères physiques par exemple.
En amélioration génétique, on distingue trois principales catégories de caractères selon la valeur de l'héritabilité:
• Caractères à variation peu héritable (h2 <0.2): essentiellement des caractères liés aux aptitudes de reproduction et de viabilité des jeunes.
D'une part, ces caractères sont très sensibles aux conditions de milieu et, d'autre part, des phénomènes génétiques non additifs (notamment des interactions de dominance) induisent probablement d'importantes variations sur ces caractères.
• Caractères à variation moyennement héritable (0,2 < h2 < 0,4): essentiellement des caractères liés à l'intensité d'une production.
• Caractères à variation fortement héritable (h2 > 0,4): essentiellement des caractères liés aux caractéristiques qualitatives des produits, notamment leur composition, qui sont beaucoup moins sensibles aux variations liées au milieu que les précédents ou bien des caractères qui n'ont pas fait l'objet d'une sélection intense. Il apparait très clairement que les qualités comportementales sont beaucoup plus difficiles à fixer que les caractères physiques...
Homozygote-hétérozygote: on dit que pour un gène donné le sujet est homozygote si les deux allèles possédés sont identiques, et qu'il est hétérozygote si les deux allèles sont différents. Sur ces deux allèles présents, en règle générale un seul aura de l'effet sur le caractère commandé, on dit alors qu'il s'exprime. On parle d'allèle dominant ou allèle récessif selon son comportement par rapport aux autres allèles.Un dominant s'exprime quel que soit l'allèle qui l'accompagne, tandis qu'un récessif peut s'exprimer uniquement quand l'allèle qui l'accompagne lui est semblable .Par convention un allèle dominant est en majuscule, un récessif en minuscule.
Exemple: cas de la couleur "bleue" chez le malinois identifiée par le gène D (dilution) qui, lorsqu'il est homozygote récessif (dd) fait apparaître cette couleur.
Outre cette dépigmentation, des maladies sont associées à cette couleur bleue. Il faut donc retirer de la reproduction les animaux fauves-charbonnés porteurs du gène (d) et bien entendu ne pas commercialiser les malinois bleus. Nous comprendrons aisément les effets catastrophiques de l'emploi en reproduction des sujets (dd)... Ce cas est simple mais il faut savoir que, bien souvent, il existe plusieurs allèles pour chaque caractère et qu'une hiérarchie entre eux s'établit (biallélisme ou polyallélisme).
La consanguinité: C'est la conséquence de l'accouplement d'individus apparentés, c'est à dire possédant au moins un ancêtre commun. On parme de consanguinité 4-3 ou 3-3 ou 2-2... en fonction du rang de cet ancêtre commun ou on l'a calcule par une formule très compliquée. On l'exprime par un pourcentage: exemple de la consanguinité frère-soeur F=25%. Le coefficient de consanguinité est très fort au delà de 20%. Les effets de la consanguinité sont nombreux: elle permet l'établissement de lignées avec des qualités fixées. En effet, elle provoque la disjonction des caractères héréditaires hétérozygotes. Les paires de gènes dissemblables sont réduites au profit de paires semblables. Elle favorise donc l'homozygotie, Les qualités mais aussi les défauts jusqu'alors cachés apparaissent. On ne doit élever en consanguinité que des bons, voire de très bons sujets. Si le patrimoine génétique de départ de nos chiens n'est pas bon, la consanguinité ne va rien améliorer. Plus on élève en consanguinité, plus la sélection qu'on effectue doit être sévère, sous peine de porter un grand tort à la race en diffusant des sujets tarés.Si c'est une méthode de choix pour un bon élevage de sélection, la consanguinité ne pardonne pas la médiocrité des géniteurs ou du sélectionneur vis-à-vis des gènes majeurs. Ceux qui auront eu la chance de partir avec un bon stock de gènes et de peu se tromper en route auront d'excellents résultats. Inversement si un éleveur clame qu'il est contre la consanguinité, il proclame du même coup son ignorance et son incompétence. Cependant, Préserver la diversité génétique dans la race est indispensable, et le but « 100% homozygote » ne peut pas être atteint car beaucoup de gènes, inoffensifs dans leur forme hétérozygote, sont létaux (provoquent la mort) sous leur forme homozygote (ceci explique pourquoi le nombre de chiots par portée diminue quand la consanguinité augmente). l'élevage ne doit pas allé trop loin avec l'emploi de la consanguinité, et à un certain moment il devra chercher du sang neuf, c'est la retrempe.
La retrempe: c'est l'action de croiser un élément d'une race avec un élément extérieur à cette race, afin de renforcer certains caractères de la race en question. Bien entendu, cela est illégal par rapport à la production du chien de race définie par la SCC. Cependant, quelques cas de retrempe encadrés par le Club Français du Berger Belges ont été réalisés entre des malinois et des tervuerens pour retrouver des qualités disparues chez ces derniers. Je pense, qu'en France dans les années 80, une retrempe des malinois de travail de l'époque ( pour la majorité issus des lignées prestigieuses du Kennel qui se sont éteintes par le fait d'une consanguinité trop poussée) a été réalisée avec des sujets NVBK sélectionnés sur d'autres critères. Ceci a permis de bénéficier d'un effet d'hétérosis (phénomène par lequel des malinois nés de reproducteurs génétiquement différents ont des performances supérieures à la moyenne des performances parentales) qui a eu pour effet d'inverser l'effet dépressif lié à la consanguinité trop poussée et ainsi de retrouver une diversité génétique obligatoire pour réussir la sélection de notre malinois de travail.
Les méthodes de sélection:
Le but de toute méthode de sélection est d'estimer la valeur additive des malinois produits. Quatre méthodes peuvent être mises en oeuvre:
Sélection sur l'ascendance: on compare les performances des malinois produits par rapport aux performances de leurs parents. Inconvénient, souvent seul le père travaille et a un palmarès et donc on ne peut tenir compte du palmarès de la femelle... J'utilise cette méthode pour conserver les femelles qui reproduiront à l'élevage.Sélection individuelle: on évalue la valeur génétique des malinois produits par rapport à leurs propres performances. En principe, ce sont les résultats obtenus aux épreuves d'utilisation qui caractérisent la valeur des malinois produits pour les mâles car peu de femelles travaillent...
Sélection sur collatéraux: on estime la valeur additive des malinois produits à partir des performances d'un lot de collatéraux (frères, soeurs, demi-frères, demi-soeurs). Cette méthode exige un suivi méthodique de chaque portée réalisée. Il peut être alors intéressant d'employer à l'élevage un étalon dont tous les frères et soeurs obtiennent un palmarès élogieux en concours.
Sélection sur descendance: on estime la valeur génétique additive des malinois produits à partir des performances de leurs enfants. L'inconvénient de cette méthode est que, si la première saillie du malinois est tardive (3 à 4 ans, âge où il se fait connaître en concours à haut niveau), les performances de ses enfants sont connues quand il a sept à huit ans et plusieurs étalons de cet âge ne sont plus fécondants (ex: Harley du Pont des Bergers). Aujourd'hui, on se rendrait compte que Judex, par le nombre des ses enfants évoluant en Ring à haut niveau, est "un grand traçeur". Malheureusement, il est mort et aucune paillette n'est disponible pour pratiquer l'insémination artificielle. Donc, n'oublions pas que l'intervalle entre générations pour la sélection du malinois à aptitudes travail est long. Un éleveur de ce type doit savoir "prendre des risques". C'est ce que j'ai fait avec Judex (et beaucoup d'autres étalons) quand il a effectué sa première saillie (avec Lola).
La méthode de sélection qu'ont utilisée nos grands éleveurs (je prendrai deux affixes illustres pour illustrer mes dires: La Noaillerie et Les Deux Pottois) est basée sur le mariage de deux lignées complémentaires.
Le type A: en général, celui de la chienne, malinois intelligent, disponible au dressage, ayant de bonnes qualités maternelles (fécondité, prolificité...), mais n'ayant pas toujours l'équilibre au dressage obligatoire pour atteindre le plus haut niveau de la compétition.
Le type B: en général, celui du mâle construit en athlète, stable, au tempérament combatif, violent dans l'amour de la toile et souvent dominant donc réservé à un maître expérimenté.
En général, lorsqu'un étalon est évalué à plusieurs reprises à partir d'informations de plus en plus larges provenant de lui-même et de divers apparentés, on parle de "sélection combinée".
Souvent, Ivan a été catalogué comme un étalon de type B alors qu'il était AxB... Je pense que c'était aussi le cas de Judex.
La difficulté pour l'éleveur est de trouver une méthode de sélection qui lui permette de produire le plus grand nombre de malinois qui puissent atteindre le plus haut niveau de la compétition.j'ai donc, de puis plusieurs décennies, choisi un plan de sélection.
- Pour les femelles (qui sont toutes produites à l'élevage), j'ai sélectionné une lignées composite obtenue par le croisement de deux ou trois lignées (Cartouche, Espoir et Kim) qui actuellement, après dix générations de sélection, a bien fixé les objectifs spécifiques.
- Pour les mâles (qui sont soit produits par l'élevage, soit choisis dans des élevages extérieurs), je choisis un étalon dans une lignée construite autour d'un ou deux gènes à effets particuliers ( mordant "fond de bouche", stabilité dans divers environnements...) caractères le plus souvent récessifs.
Sélection de Diablo du Calvaire aux Acacias:
Les freins à la sélection du malinois de travail:
Enfin pour conclure:
Un éleveur amateur doit:
- Tout d'abord, produire un chiot qu'il est fier de montrer à neuf semaines et qui caractérise sa sélection ("on met beaucoup ce que l'on est dans le malinois que l'on fait" ). Cette satisfaction lui permettra de surmonter toutes les difficultés rencontrées: sanitaires, administratives, financières ... N'oublions pas que l'éleveur amateur consacre, après sa famille et son travail, tout son temps libre à sa passion.
- Ensuite pratiquer une discipline sportive (Ring...) avec un ou plusieurs de ses malinois.Cela lui permettra de se rendre compte si ses produits ont les qualités suffisantes pour correspondre aux techniques de dressage qui évoluent sans cesse. Il devra faire des choix.
- Avoir un sens de l'observation et de l'analyse.
- Être très patient.
- Savoir résister à la critique qui sera, dans la majorité des cas, négative.
- Rester très modeste devant les résultats obtenus car un élevage met des années à se faire connaître, par contre très rapidement, il peut tomber dans l'oubli.
- Enfin avoir un peu de chance.
- Dualité entre exposition et utilisation: la définition des objectifs de sélection revient au club de race (CFCBB) chapeauté par la Centrale Canine (SCC). qui doit tenir compte des souhaits des amateurs d'exposition et des utilisateurs. Malheureusement, ce sont deux mondes qui ont peu d'occasions de confronter leurs points de vue. Une grande avancée a été la réalisation annuelle du Grand Prix Wasels lors de la Nationale d'élevage.- Dualité entre amateurs et professionnels: la popularité sans cesse croissante du malinois fait que la demande est grande (contrairement aux années 1970-1980 où on le prenait pour un Berger Allemand jaune, souvent méchant, qui n'acceptait qu'un seul maitre...) et que sa production s'est accrue. Des personnes de plus en plus nombreuses décide de vivre de son élevage (des unités de vingt à trente chiennes sont créées ou de son éducation (professionnels du dressage). Ceci fait que la pression de sélection est moindre. J'ai encore la chance d'être dans une région ou l'amateurisme, au sens noble du terme, subsiste...
Il me semble que l'efficacité économique peut souvent aller à l'encontre des objectifs de sélection.