La passion: est une très forte émotion tournée vers une personne ou un objet. La passion est une émotion intense caractérisée par un enthousiasme ou un désir. Le terme est également lié à une activité, à un sentiment d'excitation inhabituelle, émotion enthousiaste, une affinité positive envers une activité, une idée, un sujet ou un objet. Le sport: est un ensemble d'exercices physiques, se pratiquant sous forme de jeux individuels ou collectifs pouvant donner lieu à des compétitions.Des milliers de personnes ont pour passion "le cheval" et plusieurs milliers pratiquent, comme sport, "l'équitation".
Ma passion est "le malinois de travail" et mon sport "le Ring".
Les performances d'apprentissage dépendent du tempérament de chaque cheval...
Le milieu hippique, par rapport au flux financier qu'il génère (concours, courses, paris, etc...), est beaucoup plus riche en études que le milieu canin. Ne serait-ce que pour la sélection des reproducteurs: testage des étalons, suivi de gestation des poulinières, évaluation des poulains par rapport à des performances minimales pour avoir le droit de participer aux courses... Suite à un article paru dans la revue: Le Syndicat Agricole, je me propose d'étudier les conclusions de Madame Mathilde Valenchon (INRA-IFCE *) suite à son étude ayant pour thème: "les performances d'apprentissage dépendent du tempérament de chaque cheval".
Dans un deuxième temps, j'essaierai de les adapter au malinois de travail.
* INRA: Institut National de la Recherche Agronomique. * IFCE: Institut Français du Cheval et de l'Equitation.
Les capacités d'apprentissage des chevaux sont sollicitées au quotidien des premières manipulations du poulain jusqu'au travail du cheval de compétition de haut niveau. Empiriquement, les cavaliers observent que les performances d'apprentissage et de mémoire sont fortement variables d'un cheval à l'autre. Ceci pourrait être expliqué par des différences de tempérament ainsi que par le niveau de stress qui pourrait joué un rôle.
L'objectif de l'étude est de déterminer quelles dimensions de tempérament (encadré 1) jouent un rôle dans les performances d'apprentissage et quelles sont les conditions les plus favorables pour apprendre en fonction du tempérament de chaque cheval. Le travail s'est déroulé en trois étapes:
Caractériser l'influence du tempérament sur les performances d'apprentissage et de mémoire (encadré 2: apprentissage instrumental) en conditions non stressantes.
Déterminer si cette influence diffère lorsque des facteurs de stress sont ajoutés.
Déterminer s'il est possible de moduler le tempérament des chevaux en faisant varier de façon notable leurs conditions de vie.
Encadré 1
Le tempérament des chevaux peut se décrire selon cinq axes appelés également dimensions:
La peur.
La grégarité: caractérise une espèce vivant en groupe ou en communauté sans nécessairement présenter une organisation sociale.
La réactivité à l'homme.
L'activité locomotrice.
La sensibilité sensorielle (tactile et auditive).
La caractérisation du tempérament se réalise grâce à des tests mis au point en laboratoire, puis appliqués à plusieurs centaines de chevaux et enfin utilisés sur le terrain.
Encadré 2
L'apprentissage instrumental.
Consiste à apprendre à un individu à réaliser une action (ex: avancer) lorsqu'il reçoit un signal (ex: pression de jambe) afin d'éviter les renforcements négatifs (ex: forte pression de jambe) et/ou afin que des renforcements positifs soient émis (ex: caresse, récompense alimentaire...).
Les travaux présentés ci-dessous ont ciblé cette forme d'apprentissage.
Comment évaluer tout cela...?
Lors de chaque expérimentation:La première étape consiste à caractériser le tempérament de chaque cheval.
La deuxième étape consiste à évaluer les performances des chevaux en les soumettant à différents tests de mémoire et différentes tâches d'apprentissage dites instrumentales.
Deux lots de jeunes âgés de un an ont été maintenus pour l'un, en conditions de vie appauvries et pour l'autre, en conditions de vie enrichies avec de nombreuses stimulations: objets nouveaux, jouets, alimentation variée, etc... Les chevaux en milieu enrichi:
Sont moins peureux.
Sont moins sensibles tactilement.
Ont de meilleures performances lors d'apprentissage complexes.
Sont beaucoup moins dangereux lors des manipulations par l'homme.
Afin de tester l'effet stress, une partie des chevaux a été exposée en plus à des facteurs de stress. Ainsi, juste avant d'être soumis aux tâches d'apprentissage, ils étaient placés dans un environnement nouveau, sans congénère, et dans lequel survenaient des événements soudains auxquels auraient pu être confrontés les chevaux domestiques, par exemple dans un van dans le cadre d'un transport...Influence de la dimension "PEUR".
Les chevaux les plus peureux apprennent plus rapidement des tâches qui induisent un certain niveau de stress chez l'animal, par le biais de l'utilisation de renforcements négatifs.
Les chevaux peureux présentent également de meilleures performances de mémoire de travail, ce qui pourrait s'expliquer par un état d'éveil supérieur chez ces chevaux.
En revanche:
En cas de stress, les chevaux peureux sont toujours désavantagés.
Alors que les chevaux peureux présentent les meilleures performances de mémoire de travail en l'absence de stress, ils présentent les plus mauvaises en cas de stress.
Les chevaux peureux sont également plus persévérants.
Il a été observé sur trois tâches que les chevaux peureux répondent plus longtemps que les autres chevaux même en l'absence de récompense ou de renforcement négatif. Donc, ce caractère "persévérant" des chevaux peureux pourrait être un atout dans la pratique.
Peut-on optimiser les performances d'apprentissage des chevaux en enrichissant leur milieu de vie?
Quelles sont les implications pratiques?
Cette étude, tout d'abord, peut permettre d'établir de nouveaux critères de sélection en fonction de l'utilisation future du cheval.
Par exemple, un cheval peureux peut se révéler particulièrement performant s'il est travaillé dans des conditions qui lui sont familières.
Par contre, un cheval moins peureux correspondra mieux en conditions stressantes.
Il est aussi possible de personnaliser la méthode de travail à chaque cheval en s'inspirant des tâches les plus adaptées à chaque profil de tempérament.
Enfin, les conditions de vie des chevaux peuvent être enrichies pour optimiser leurs performances d'apprentissage. On pourra développer les sorties au pré, les contacts sociaux, les aménagements dans leur environnement et leur alimentation...
A la différence des chevaux qui se choisissent aux alentours d'un an, il faut être capable d'évaluer son tempérament, pour choisir un chiot de huit à neuf semaines qui corresponde à nos attentes et qui possède les qualités et les défauts que le conducteur et son équipe de dressage pourront, pour les premières, développer et pour les seconds estomper...
Il faut, avant tout, connaître les étapes de développement comportemental du chiot et ce, dès la naissance.
Période néo-natale: de 0 à 15 jours, le chiot est aveugle et sourd. Il n'est pas capable de faire sa régulation thermique et dépend intégralement de sa mère qui lui apporte chaleur et nourriture. à cette époque, il est déjà sensible à son milieu de vie et réagit positivement ou négativement à certains stimuli extérieurs tels que le froid, le bruit, la lumière. Sa survie est conditionnée à certains réflexes primaires et innés: les réflexes de fouissement (permettent de trouver la mamelle), de pétrissement (permettent la secrétion du lait maternel), labial ( réflexe de succion), périnéal (élimination des déchets par stimulation linguale de la mère).
Période de transition: il s'agit de la 3ème semaine de vie. A cet âge le chiot commence à s'éveiller à son environnement. Il commence à entendre les sons, se met à marcher au lieu de ramper, est capable se laper une nourriture semi-liquide.Période de socialisation: il s'agit de la période la plus importante du développement comportemental du chiot. De la 4ème à la 7ème semaines, le chiot apprend à se reconnaître comme chien au sein de son espèce. C'est la socialisation intraspécifique. Il s'identifie à son espèce à partir d'un individu d'attachement, en général sa mère. Ce lien très fort va permettre de stabiliser les émotions du chiot et donc de favoriser sa sociabilisation à d'autres espèces. Le chiot est attiré positivement par toutes les espèces qu'il rencontre jusqu'à l'âge de 5 semaines environ. Il s'agit de la sociabilisation interspécifique ou familiarisation. Vers la 5ème semaine apparaît une phase de peur lui conférant une certaine méfiance vis à vis des espèces non connues. C'est à cet âge qu'il doit être familiarisé avec les hommes, enfants, etc...
La phase de socialisation vraie: se situe entre 8 et 12 semaines avec stabilisation des acquis. C'est pendant cette période que le chiot acquiert son comportement quasi-définitif vis à vis de ses congénères et des autres espèces (autres animaux, humains). Le chiot apprend en outre tous les codes sociaux propres à l'espèce, à savoir la hiérarchie, les notions de dominance/soumission et les codes de communication canins.
A partir de 8 semaines, l'apprentissage social devient difficile pour le chiot. A partir de 12 semaines, il est fortement compromis...
Conséquences pratiques conformes au développement comportemental du chiot et tenant compte de l'étude sur les chevaux.
Enrichissement du milieu: à partir de la 4ème semaine, l'éleveur doit diversifier l'environnement du chiot, le mettre dans différentes situations et lui faire côtoyer un maximum d'individus en plus de sa mère.
En revanche, d'autres éleveurs pensant bien faire, font découvrir précocément à leurs chiots des milieux extérieurs à l'élevage (clubs de dressage, marchés, etc...). Ils prennent ainsi de gros risques sanitaires car les chiots n'ont pas, à cet âge, d'immunité contre les principales maladies contagieuses (parvovirose, toux du chenil, leptospirose, etc...).
Enfin, dans le cas de lignées à caractère sensible et du non enrichissement du milieu par des éleveurs peu scrupuleux, motivés par l'appât du gain,pourra dès la cession des chiots apparaître "le Syndrome de Privation Sensorielle". C'est un trouble du comportement qui va handicaper lourdement toute la vie de l'animal. il est la conséquence d'une inadéquation entre le milieu dans lequel le chiot s'est développé durant les trois premier mois de sa vie et le milieu dans lequel il vivra toute sa vie. Un chiot "normal" voit ses peurs diminuer rapidement dans son nouvel environnement mais le chiot "atteint de ce syndrome" va avoir de plus en plus peur et, bien entendu, prendre du retard dans ses apprentissages. Le chien finira dans un état dépressif chronique.
Il est fortement déconseillé d'acquérir un chiot après l'âge de 10 semaines, surtout quand l'éleveur n'a pas respecté les phases de son évolution.
Bien entendu, d'autre critères que le caractère équilibré et l'aptitude au mordant, sont à prendre en compte lors du choix d'un chiot destiné à pratiquer une discipline incluant le mordant à haut niveau: bonne construction physique pour les performances aux sauts et pour limiter les consultations chez l'ostéopathe, amour pour l'artifice (caresse, nourriture, balle...) pour obtenir de la gaieté dans les exercices de plat. J'attache beaucoup d'importance à la vitesse à laquelle le chiot prend son repas ainsi qu'à son état lors d'un transport en voiture.
Dans le Ring français: une majorité des finalistes est constituée de chiens de types A et A x B pour lesquels la qualité de l'équipe de dressage est presque plus importante que les qualités génétiques de base. Les quelques chiens de type B présents à cette manifestation, certes font le spectacle, mais peuvent souvent être victime de débordements liés à leur caractère guerrier. Les demi-sangs calvaires (fils de Ulhan, R'Ton Senna, Ramsès, Damoclès, etc...), le plus souvent du type A x B, sont légion en Ring 3 et même en sélectifs.
- Les tests du miroir de Breteau.
- Les tests du jouet de Queinnec.
- Les tests de nichée de Toman.
- Et enfin, les plus connus, les tests de Campbell: ils sont proposés en 1975 par l'éthologiste californien William Campbell et détermine le profil caractériel des chiots: de l'instable au comportement inquiétant à l'indépendant difficile à sociabiliser, du soumis ayant besoin de beaucoup de compliments en passant par l'équilibré et le dominant loyal qui ont, tous deux, une forte aptitude au dressage.
Influence de la dimension peur: elle se traduit par le dressage de chiens du type A, voire du type A x B (confère article sur la sélection génétique). En effet, ils apprennent plus rapidement, testent rarement le maître, sont très sensibles aux renforcements négatifs et présentent de meilleures performances de mémoire. Le dressage tient plus longtemps dans le temps.
Influence de la dimension stress: lorsque ces types de chiens subissent un stress important lié à l'environnement ou même à une pression de dressage importante, ils "se mettent en rupture" et leurs performances sont compromises.
Quelques réflexions personnelles.
Beaucoup d'éleveurs ont comme priorité de mettre en évidence le mordant de leurs chiots qui peut être de deux types: "le mordant jeu" que beaucoup de chiots, de beaucoup d'espèces, possèdent et qui n'est pas un signe de qualité pour le mordant du futur chien de travail et ce que j'appelle "le mordant toile" sérieux et combatif, supportant le bruit, le bâton, les caresses et qui lui, est un signe de qualité pour l'avenir du chiot. Mais ils négligent leur épanouissement caractériel...
Une batterie de tests sont disponibles, à partir de 7 semaines, afin que l'éleveur puisse méthodiquement déterminer le caractère de ses chiots; pour n'en citer que quelques uns:
Les stress (visuels et auditifs) de la présentation du concurrent et de son équipe que le chien subit peut, comme nous l'avons vu plusieurs fois, complètement désunir le malinois lors de son parcours...
La qualité de transmission génétique de ces étalons (A et A x B) risque d'être très moyenne et ainsi de décevoir les éleveurs qui pensent que " des champions donnent des champions". Ci-contre la vidéo de Vicco, chien de type A. Son premier maître le considérait comme un "mauvais" chien pour le Ring. Récupéré par Monsieur Donath et dressé par Monsieur Orlandini, il participa à plusieurs Finales...
Dans le Ring belge: se trouvent beaucoup plus de chiens de type B en raison du programme dont le décors et le scénario changent à chaque concours. Je pense aussi que le fait d'évaluer la qualité de la morsure (plein d'entrée) influe également sur la sélection de ce type de chien.
J'attire l'attention que contrairement au programme français qui met "de l'opposition au bâton" pendant 15 secondes à l'attaque, le chien dans le programme belge, une fois qu'il a passé divers barrages et qu'il supporte divers actions extérieures à l'Homme Assistant a "un mordant gagnant". Ceci risque que des chiens méchants, ayant une bonne morsure, atteignent le plus haut niveau de la compétition. Je rappelle que la méchanceté est une forme d'évolution de la peur; Il serait donc très risqué de mettre ce type de chiens à la reproduction. De plus, beaucoup de chiens ne mordent qu'au bras. Ceci, après plusieurs générations, peut engendrer des chiens qui "tournent mal leur tête" pour mordre aux jambes.
Pour conclure: des notions de génétiques sont nécessaires mais pas suffisantes pour que le sélectionneur réussisse à produire régulièrement des chiots de qualité et ce, pendant plusieurs années.
Il doit:
Dans le RCI: c'est une discipline que je connais peu mais dans laquelle on constate que les chiens doivent travailler gaiement, être réglés très précisément, et mordent "droit" au bras. Cette discipline évalue le flair du chien par sa partie pistage. Il me semble qu'un bon chiot pour le Ring doit pouvoir obtenir de bons résultats dans cette discipline.
- Dans la période 3-7 semaines: contribuer au meilleur développement de ses chiot en enrichissant leur milieu.- Vers 7 semaines: avoir des outils d'évaluation qui doivent permettre de caractériser le type de chiot produit.
- De 7 à 9 semaines: vérifier les aptitudes mordantes et éventuellement leur apprendre un peu de technique (jambière, bâton,...)
- De 9 semaines à 6 mois: collecter un maximum de renseignements sur l'adaptation des chiots aux différentes équipes de dressage.
Dans ce contexte:
Bien entendu, le producteur doit toujours vérifier l'évolution morphologique de ses produits. Une perte de taille, une mauvaise construction, etc... doivent remettre en cause son schéma de sélection. Il doit aussi analyser les remontées des conducteurs (qui vont signaler chez leur chiot la ou les qualités manquantes) et trouver l'amélioration génétique qui vont lui permettre de compenser ces carences.
Enfin, il ne doit pas se satisfaire du schéma de sélection qui lui a permis de produire des chiens qui atteignent le haut niveau de la compétition. Il doit toujours chercher à l'améliorer et ainsi, produire un chiot qui lui plait et dont il est fier.
Cette méthode permet de résister au temps et de surmonter toutes les difficultés (et elles sont nombreuses...) inhérentes à la sélection du malinois de travail.
Marc V. vient de me transmettre une vidéo qui montre, à l'âge de 11 semaines, dans un milieu étranger (vacances dans le sud), par son maître dans le costume, une séance de mordant de Looping. Axel, ce jeune dresseur au palmarès déjà élogieux,remet en cause par sa méthode mes principes de base... De suite, il travaille le mordant au costume de compétition; il développe la combativité du chiot en travaillant le retour d'esquive avec repousser du bras et enfin la cessation, après une période de mordant dans le calme, est demandée par une personne connue du chiot et qui le récompense par le boudin.IMPRESSIONNANT!!!