Kotoka 2004

Hospitalisation du petit Romaric en 2004

En 2004, un appel de détresse est lancé par notre infirmier Justin de Kotoka.

Son unique enfant Romaric, souffre d’une malformation cardiaque importante qui nécessite une opération irréalisable en Côte d’Ivoire.

Cet appel ne laisse pas insensible les bénévoles qui organisent son transfert à Brumath, Romaric étant accompagné de sa maman Pauline.

Médias, population, donateurs se mobilisent pour trouver les fonds nécessaires à son opération offerte par 2 chirurgiens spécialistes en la matière, les frais d’hospitalisation, de voyage et d’hébergement sont pris en charge par l’association.

Au bout de 6 semaines en Alsace, Romaric et sa maman Pauline retournent en Côte d’Ivoire.

Aujourd’hui Romaric âgé de 6 ans se porte comme un charme entouré de son petit frère Fidèle.

Coût : 20 000€

Romaric et sa maman

Construction d'une maternité en 2004

Au vu des nombreuses naissances à Kotoka, il paraissait important d‘avoir un lieu adapté pour accoucher afin d’éviter des accouchements à domicile.

Le Ministère de la Santé une fois de plus nous donne son accord pour y affecter une sage-femme sous la condition qu’elle puisse être hébergée dans des conditions décentes.

Après avoir préparé le projet pendant 2 ans, une trentaine de bénévoles repartent à Kotoka pour construire la maternité comportant :

1 salle d’accouchement entièrement équipée, 2 salles de repos et 1 salle d’auscultation.

Sanitaires

Fin août 2004, cet équipement est remis au Ministère de la Santé.

Coût du projet : 100 000 €


L’été 2004 à KOTOKA

Durant l’été 2004, le petit village de Kotoka en Côte d’Ivoire a été pour la deuxième fois le théâtre d’une formidable histoire de solidarité et de fraternité entre les peuples.

En effet, après la construction du dispensaire en 1999, une maternité et un logement pour la sage-femme sont venus compléter le dispositif sanitaire de ce village de brousse. La « Maison des Femmes », comme l’appellent les autochtones, permettra aux futures mamans de Kotoka et des environs, non seulement d’accoucher dans des conditions sécurisées mais aussi d’être suivies durant toute leur grossesse pour prévenir les complications éventuelles et anticiper les mesures à prendre.

Mais avant d’en arriver à cette organisation, il convient de rapporter le déroulement des opérations.

1er juillet 2004. C’est le jour du départ vers la Côte d’Ivoire pour le premier groupe de bénévoles de l’Association Brumath-Kotoka. Après trois années de préparatifs, le temps est venu de concrétiser notre projet sur le terrain.

2 juillet 2004. Départ pour Kotoka. Nous chargeons le minibus qui nous emmène vers notre destination. A ce moment du périple, nous apprenons une nouvelle bien fâcheuse : le container n’a pas encore quitté le port d’Abidjan !

Après deux heures de route goudronnée, nous prenons la piste et pénétrons dans la forêt équatoriale. Malgré l’habileté et la persévérance du chauffeur, certaines côtes particulièrement glissantes sauront nous faire descendre du véhicule et accompagner les montées à la force de nos bras.

Kotoka enfin ! Nos amis sont là, massés devant le dispensaire. La petite foule s’agite, on s’interpelle, on se reconnait, on crie des prénoms, on s’embrasse ... quelques larmes sont effacées discrètement, Romaric, notre jeune ami opéré en janvier 2004 d’une malformation cardiaque à Strasbourg est là ; bien que prévenu de notre arrivée, il est très impressionné de nous revoir.

En Afrique, la coutume veut qu’en entrant dans un village vos pas vous mènent en premier lieu vers le Chef du village. C’est avec grand plaisir que nous allons donc saluer Nanan KOUAME.

Nous découvrons la maternité sous sa forme « gros œuvre » puis le logement de la sage-femme et enfin, le château d’eau consolidé pour recevoir de nouvelles cuves, plus en hauteur pour permettre le débit sur une distribution augmentée de plusieurs points d’eau.

L’absence du container nous préoccupe sérieusement car, de ce fait, l’ensemble du matériel de chantier nous fait défaut, compromettant ainsi le démarrage des travaux. L’urgence, c’est la pose des conduits sanitaires pour les deux bâtisses et la rénovation des branchements du château d’eau.

Les travaux s’organisent malgré tout, le container, resté sur place en 1999, recèle encore quelques pelles et un râteau. Une équipe s’empare de ces outils pour commencer les travaux de décaissement des bâtiments afin de couler la future chape. Un autre groupe prend en main les incontournables travaux de creusement des tranchées. Quelques fils électriques et autres tubes seront détournés de leur usage habituel pour servir aux pressantes fonctions.

8 juillet 2004. Le container est sur la route, il devrait arriver vers 23 h. Il est suivi d’un véhicule équipé d’un engin Fennwick puisque le container devra être déposé à terre après le déchargement pour permettre au camion de repartir. Coup de semonce peu avant l’heure dite, le camion ne parvient pas à monter les pentes trop abruptes. Il est bloqué à 4 ou 5 km du village.

Le lendemain, nous nous rendons sur place. Prompt verdict : le container est trop lourd il faut le délester. La main d’œuvre est suffisante et nous disposons d’un camion. Commence alors un incroyable va et vient de plusieurs heures. L’organisation est impressionnante car il ne s’agit pas de décharger le matériel n’importe où, il faudra le retrouver rapidement pour ne pas retarder davantage les travaux.

Le container est maintenant sensiblement allégé et finira sa source à Kotoka. Le porte Fennwick suivra un peu plus tard.

10 juillet 2004. Les containers ont trouvé leur place définitive. L’un des containers servira d’atelier et de magasin de stockage, l’autre de dépôt.

Chaque jour, une quinzaine de villageois sont désignés par le chef du village pour participer aux travaux. Nos journées de travail s’étendent de 7h30 à 17h30 du lundi au vendredi et le samedi jusqu’à 12h.

Les réseaux de distribution et d’évacuation d’eau sont posés. Le château d’eau est équipé de ses nouvelles cuves en inox raccordées à tous les points d’eau du site. Les électriciens s’activent, talonnés par les maçons et les crépisseurs. La maternité prend de l’allure ; les plafonds sont maintenant d’une blancheur immaculée et déjà des couleurs apparaissent sur certains murs. Quelques coups de pinceaux ont rendus armoires à pharmacie, bureaux et chaises méconnaissables.

Les travaux d’aplanissement et de débroussaillage du terrain confèrent au site un cachet inattendu. Quelques plantations de cocotiers et autres arbustes offerts par les habitants terminent la carte postale.

17 Août 2004. Il reste à présent quelques travaux de peinture, la pose du carrelage puis la mise en place et le branchement des appareils sanitaires et enfin la finition des branchements électriques dans les deux bâtiments.

Compte tenu de l’avancée des travaux ainsi que du matériel en nombre suffisant, une équipe entreprend la rénovation du dispensaire. L’ensemble des locaux est remis en peinture. Les douches situées sous les cuves du château d’eau se métamorphosent en véritables salles d’eau fonctionnelles et un WC supplémentaire vient compléter les aménagements. La pluie et son corollaire de boue aidant à la décision, on retient de construire des marches en dur pour y accéder car il faut bien le dire certains dérapages contrôlés nous ont occasionnés quelques frayeurs ? Une fontaine trouve sa place à l’arrière du dispensaire, les familles de patients pourront y faire leur toilette, rincer leur linge ou leur vaisselle.

A la maternité, les travaux de carrelage et de peinture s’achèvent par le hall d’accueil. On installe des plans de travail spécifiques dans la salle d’accouchement et le bureau de consultations équipés d’un point d’eau, d’une surface de préparation du matériel et d’une zone de désinfection et de stérilisation du matériel utilisé.

La salle d’accouchement dispose de deux box d’accouchement distincts et d’un coin nouveau-né. La salle est équipée du mobilier adéquat, de dispositifs médicaux et de médicament de base pour les accouchements et les soins aux nouveaux nés (examen de routine, pesée, toise, bain).

Le bureau de consultations, destiné aux visites de contrôles prénataux et de suites de couches est également doté des équipements ad hoc.

Deux salles de repos, pouvant accueillir jusqu’à cinq femmes permettent une surveillance de sécurité d’un post-partum. Chaque lit est affecté d’un berceau et d’un chevet.

Une salle de douche et des toilettes, un local de rangement et un local technique parachèvent le dispositif.

Le coquet logement de la sage femme est lui aussi en voie de finition. Les travaux de décoration (peintures murales et revêtement de sols) restent à la charge de l’occupante comme cela fut pour le logement de l’infirmier.

26 août 2004. Jour de l’inauguration. Des chapiteaux ont été posés en « U » sur le site et d’impressionnantes rangées de chaises de jardin laissent augurer du nombre d’invités.

Les « officiels » arrivent les uns après les autres. Les allocutions se succèdent, chacun de sa place intervient, explique, remercie, rend grâce. Nous apprenons, en même temps que la population, qu’une sage femme est retenue pour Kotoka, elle prendra son poste dès la semaine suivante.

Nanan Etienne remet officiellement les clés de la maternité à l’Etat de la Côte d’Ivoire. Pour graver ce jour dans toutes les mémoires, un « manguier» est planté sur la placette devant le dispensaire des mains des partenaires franco-ivoiriens. L’imposant cortège se dirige vers la maternité où l’on coupe le traditionnel ruban d’inauguration et l’on visite longuement les lieux.

Le travail de deux mois est déroulé sous nos yeux, ça y est on l’a fait !!! L’émotion est grande devant la tâche accomplie. Nous prenons conscience, qu’au-delà des constructions, quelque chose de chacun d’entre nous restera à jamais dans ce petit village.

27 août 2004. Nos affaires sont ramassées, nos logements vidés. Pas de doute, c’est le jour du départ. Même scénario qu’à l’arrivée : des embrassades, quelques derniers mots, des larmes.

Romaric et ses parents sont là, ils nous annoncent comme un cadeau de départ l’arrivée d’un nouveau bébé au sein de leur famille au printemps prochain.

Ainsi va la vie à Kotoka

Inauguration de la maternité

La maternité