Traversée Pacifique, Marquises - mai 2013

Nous sommes le vendredi 19 avril 2013, mouillés dans le port d'Isabela - Puerto Villamil - aux Galapagos.

Après trois semaines délicieuses, la fenêtre météo attendue arrive et nous décidons de partir demain matin avec nos amis Winddancer, Sweet Surrender. D'autres partent et partiront presque en même temps que nous, pour les Gambiers ou les Marquises.

Départ à 7h30 le samedi sans toutefois beaucoup de vent pour commencer les 2950 milles à parcourir. Nous ferons donc un peu de moteur... qui nous permettra de recoller Winddancer parti une demi-heure avant nous. Les deux premiers jours nous ne ferons que 118 et 139 milles, ce qui n'est pas beaucoup mais pas mal pour une zone encore sous l'influence "pot au noir".

Premier soir - Première aube...petit temps,

C'est la fête chez les dauphins : un troupeau d'une centaine de gros dauphins nous font un festival d'acrobaties. Ils ne se sont pourtant pas échappés d'un Dysneyland !

Les trois jours suivants sont plus ventés et nous ferons 172, 208 et 164 milles. Heureusement nous utilisons les cartes météo et les courants favorables pour mieux avancer. Déception pour Winddancer qui marchait beaucoup mieux que nous : son pilote automatique est en panne, il doit faire demi-tour vers Santa-Cruz aux Galapagos pour réparer !

Et sur la route il n'y a pas que du soleil !

Sweet Surrender parti après nous nous rattrape et nous dépasse : déception et vague à l'âme à bord. Mais nous gardons le contact VHF avec eux.

Les bananes murissent vite, on en mange à tous les repas, au petit déjeuner, en fruits au déjeuner et sautées au beurre et sucre en dessert le soir. Pas une goutte d'alcool pendant toute la traversée, et un régime gymnastique pour Sylvie sur le tapis à l'arrière du bateau.

A nouveau deux jours sans beaucoup de vent (164 et 148 milles), et Sweet Surrender nous devance de plus de 50 milles. Belissima ne fait que 42 pied à la flottaison et ses 22 tonnes dans le petit temps le désavantage. L'hydrogénérateur dans ce temps medium ne charge pas suffisamment nos batteries.

Après cette première semaine il nous reste 1900 milles à parcourir, nous retrouvons beaucoup de vent

et Belissima rattrape tout doucement Sweet Surrender.

Nous retrouvons même le contact VHF : 188, 181, 184, 195 milles journaliers parcourus avec nos deux voiles d'avant tangonnées en papillon et l'artimon à l'arrière.

Mais comme toujours le temps change et- le vent mollit. Nous finissons notre deuxième semaine avec 156, 142 et 129 milles avalés ! Il nous reste un peu moins de 700 milles pour arriver aux Marquises. Nous décidons de finalement nous arrêter à Fatu Hiva (ou Fatuiva originellement).

Chaque matin nous retrouvons un ou plusieurs poissons volants : ils sont énormes ici en Pacifique.

Les journées sont sereines rythmées par les contacts entre bateaux et la pêche qui s'avère fructueuse. Le congélateur reste rempli. Nous aurons découpé 3 bonites 4 dorades et un thon rouge de 9kg.

Nous ne touchons pratiquement pas à nos réglages de voile et ainsi nous restons en avant de Sweet Surrender qui par prudence dégrée son spinnaker la nuit. Malheureusement dans une survente sous un grain, Sweet Surrender part au lof et éclate son spi. Heureusement nous approchons de l'arrivée.

Nous admirons toutes les teintes de bleus du pacifique de la mer aux ciels changeants. "Petite fenêtre sur le bleu" y trouve sa place :

Les vents restent faibles et nous arrivons le jeudi 9 mai à 6h30 local au petit matin donc, après 19 jours de mer et 2950 milles..

L'île est majestueuse et nous passons par le sud. Nous remontons sous le vent de la côte ouest devant le port d'Omoa : deux bateaux sont ancrés Keravel (un catamaran) et Pacific Cool (un Super Maramu). Nous continuons vers Hanavave et mouillons dans cette magnifique baie au milieu d'une dizaine de bateaux.

"Bonjour la Polynésie française et les Marquises ... exquises !"

C'est absolument "géant" quand la baie s'illumine au coucher du soleil...

La suite des Marquises au prochain point internet...