Morel-Leon-1850

Wilf Brusch et la stèle de Léon Morel au cimetière - 2020 juillet

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Bonjour!

Mon nom est Gisèle Rondeau Samson de Montréal, de la Nation québécoise et en visite en C.-B. depuis 1996. Vivre à Victoria m’a fait découvrir un lien personnel avec un pionnier, missionnaire catholique canadien-français, l’abbé Pierre Rondeau qui vint sur la Côte Ouest avec l’expédition de Mgr Modeste Demers en 1858. L’abbé Rondeau a passé 41 ans de sa vie religieuse à Cowichan et a eu l’initiative de bâtir une église en pierre, appelée l’« Église de beurre ». À ma grande surprise, étant liée à l’arbre de la famille Rondeau par ma grand-mère maternelle Anna Rondeau, j’ai pu retrouver Pierre Rondeau dans la généalogie de la famille et parmi les ancêtres. Par conséquent, j’aime imaginer qu’un jour, l’abbé Pierre Rondeau et le voyageur Léon Morel, employé de la Compagnie de la Baie d’Hudson, aient eu la chance de croiser leur chemin et faire connaissance en 1858-59.

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Léon Morel est né le 25 mars 1823 à St-Grégoire de Nicolet, Qué., fils de Louis Morel et Marie-Josephte Chandonet. Au jeune âge, il a été employé par la Compagnie de la Baie d’Hudson (CBH) et envoyé au Fort Vancouver en 1840 où il a servi de pagayeur de canot, intermédiaire, de traite des fourrures. Il resta au Fort Vancouver jusqu’en 1842 et fut envoyé au Fort Stikine où il demeura jusqu’en 1849. Il a rencontré son épouse Adélaïde, une femme Stikine et ils se marièrent officiellement le 20 février 1852 après avoir été 12 ans ensemble « à la mode du pays ». En 1850, il a été envoyé au Fort Victoria. Le couple a eu au moins 6 enfants baptisés à Victoria : quatre sont morts à un très jeune âge et son garçon Moïse ainsi que sa fille Émilie ont vécu jusqu’à l’âge de 16 ans.

Adélaïde Morel a été le premier enterrement documenté et signé par le prêtre belge Louis Lootens, au cimetière Old Quadra Street, au carré des pionniers. Ce fut le 20 fév. 1855 et la pierre indique : « Adélaïde, femme Stikine, spouse de Léon Morel ».

La fille du couple Morel, Émilie, a été une des premières élèves à l’école-couvent des Sœurs de Ste-Anne, maison de la famille Morel qu’elle connaissait si bien parce que son père l’avait vendue à Mgr Demers pour les missionnaires. Elle a été inscrite le 21 juin 1858 et a été nommée la première orpheline à l’école; cependant, son père lui a survécu de 10 ans. En 1865, elle fut envoyée au couvent de Ste-Anne de Cowichan, elle avait 15 ans. Elle n’a vécu qu’une année de plus et est morte de tuberculose. Elle était aimée de tous; une bonne enfant dont la mort a eu un grand effet sur la grande communauté. Le Colonist et le Chronicle du 16 sept. 1866 en ont écrit ce qui suit :

« Les restes d’Émilie Morel, neuf ans étudiante au couvent Ste-Anne, ont été conduits en terre samedi dernier par les religieuses et les élèves des Sœurs de Ste-Anne et un grand nombre d’anciens; une grand’messe a été célébrée et le service funéraire a été mené par les Révérends Seghers, Mandart et Mulchy . »

Continuons avec la petite biographie de Léon Morel : 1849-50 : intermédiaire de canot à Fort Rupert, 1850-51 : intermédiaire de canot au Fort Victoria; 1851-52 : vocation imprécise au Fort Victoria; 1856 : contracteur et charpentier au Fort Shepherd. Sur l’Île-de-Vancouver, il a été Voltigeur avec Louis Pelletier pour quelques mois.

Léon Morel s’est marié une seconde fois à Marguerite Despard, une autochtone, à l’église St-Paul, Marion Or. le 3 juillet 1855 et il retourne à Victoria en décembre 1857. Le couple a quatre enfants qui meurent dans leur petite enfance. L’épouse décède le 15 octobre 1859 et est enterrée au Cimetière de Quadra St.

En 1858, Léon Morel se trouve dans une bataille avec des autochtones dans les environs de Yale et reçoit un coup de fusil dans l’abdomen. Il retourne à Victoria où il revient à la santé, grâce aux bons services du Docteur français Nicolet Michel Clerjon. (réf. Victoria Gazette) Sa troisième femme sera Marguerite Gagnon (déc. 1859), fille d’Antoine Gagnon (employé de la CBH). Il achète des terrains à Saanich nord et par 1860, il s’inscrit dans cet endroit où il achète et vend sa ferme.

Dans les années ’70, il travaille comme laboureur et charpentier à Victoria. Il se marrie pour la quatrième fois en 1874 à Marie Mini of Port Simpson, veuve de Frédérick Mini (employé de la CBH). Ils ont trois enfants : Edward (1870), Joseph (1872) et Louis (1875). La famille vivait sur McClure St à Victoria. Y a-t-il des descendants? La progéniture, les enfants sont portés à mourir à un jeune âge.

Mon compatriote des premiers jours de la fondation de cette ville est mort le 8 sept. 1877. Notre souhait est de placer une plaque au cimetière Ross-Bay, à l’endroit désigné.

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Cette semaine, Le Jour de la St-Jean-Baptiste est une fête nationale pour les parlants français de la communauté; c’est l’occasion de célébrer l’esprit réel de cette journée, de partager notre héritage français et notre culture avec tous les Canadiens. C’est avec fierté que je suis sur ce terrain d’enterrement où se trouvent les restes du voyageur Léon Morel. Qu’il repose en paix tout comme tous les canadiens-français de son temps, la Nation canadienne entière s’appuie sur les épaules et de tous ces hommes de défis inconnus et oubliés. Vivent les valeureux Voyageurs!

Gisèle Samson de l‘Association historique francophone de Victoria, 23 Juin 2013.

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Bonjour!

Mon nom est Gisèle Rondeau Samson de Montréal, de la Nation québécoise et résidente de passage en C.-B.! Living in Victoria since 1996, I found a personal connection with a French-Canadian pioneer, catholic missionary, l’abbé Pierre Rondeau who came to this Peninsula with Bishop Modeste Demers in 1858. As the story goes, l’abbé Rondeau spent 41 years of his religious life in Cowichan and built « l’Église de beurre ». As surprising as this may sound, I’m related to the Rondeau family tree through my maternal grand-mother, Anna Rondeau. So, l’abbé Rondeau is an integral part of my own family genealogy and ancestry. Then, I like to imagine that, one day, l’abbé Pierre Rondeau and Léon Morel would have had the chance to make acquaintance in 1858-59 or later.

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Léon Morel was born on March 25th, 1823, in St-Grégoire de Nicolet, Qué., and was the son of Louis Morel and Marie-Josephte Chandonet. He joined the HBC at a young age, and was sent to Fort Vancouver in 1840 where he served as a middleman (trader) during his whole tenure with the Company, as well as serving as a Voltigeur with Louis Pelletier, on Vancouver Island for a few months. He remained at Fort Vancouver until 1842, and then was sent to Fort Stikine where he stayed until 1849. He met Adélaïde who was Stikine and they were formally married on Feb 20th 1852 although they had been together “à la mode du pays” for 12 years. In 1850, he was sent here to Fort Victoria. The couple had at least six children baptized in Victoria: 4 died as young children, as well Moise, his son, and his daughter Émilie, who died at the tender age of 16.

Adélaïde Morel was the first documented burial at the Old Quadra Street Burying Ground (Pioneer Square) on Feb. 20th 1855 as signed by the Belgian Father Louis Lootens. On a stone, it was written “Adélaïde, femme Stikine, spouse de Léon Morel”.

The daughter, Émilie, was one of the first pupils at St. Ann’s School. She was accepted on June 21st 1858 in that Morel family house that she knew so well because her father had sold it to Bishop Demers for the missionaries. Émilie has always been called the first orphan to attend the school; however, her father outlived her by 10 years. In 1865, she went to St. Ann’s Convent, Duncan, when she was 15 years old. She only lived one more year, and died of tuberculosis. She was well loved – they described her as a good child whose death had a devastating effect on the whole community. An account of her death and funeral was noted in the Colonist and Chronicle (Sept. 16 1866):

“The remains of the late Émilie Morel, for nine years a scholar at St. Ann’s Convent, were followed to their last resting place on Saturday, by the Sisters and scholars of St. Ann’s and a great number of old timers; a grand Mass was performed and the funeral service was conducted by the Rev. Seghers, Mandart and Mulchy.”

Let’s continue with a small biography of Léon Morel: 1849–50: middleman, Fort Rupert; 1850–51: middleman, Fort Victoria. 1851-1852: untraced vocation, Fort Victoria; 1856: contractor, carpenter, Fort Shepherd.

Léon Morel married a second time to a native, Marguerite Despard at St-Paul’s Church, in Marion, Or. (July 3rd 1855) and returned to Victoria in December 1857. They had four children who died during childhood. Marguerite died Oct 15th 1859 and was buried at the Quadra St. ground.

1858 - Léon Morel was in a fight with the natives above Yale and received a gunshot wound to the groin. He returned to Victoria where he was nursed back to health, due to the care of the Frenchman Dr. Nicolet Michel Clerjon (Victoria Gazette). Leon had another wife: Marguerite Gagnon (Dec. 1859), fille d’Antoine Gagnon (HBC employee). He purchased a plot of land in North Saanich and by 1860 he was registered in the area where he bought and sold his farm.

In the early 1870s, he worked as a labourer and a carpenter in Victoria. In 1874, Léon married for a fourth time to Marie Mini of Port Simpson, widow of Frederick Mini (HBC employee). They had three children: Edward (1870), Joseph (1872), and Louis (1875). The family lived on McClure St. in Victoria. It remains unknown whether his sons had any descendants. The progeny, the children tended to die at such a young age!

My “compatriot” of the early days of the founding of this town died on Sept. 8th 1877. Our wish is to install, one day, a plaque at this place.

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This week, St-Jean Baptiste Day is “Fête Nationale” for Victoria’s French-speaking community; it is an occasion to enjoy the true spirit of this day, to celebrate and share our French heritage and culture with all Canadians. It is with much reverence that I stand on the burial ground where my fellow country man, Léon Morel, was interred. May he rest in peace for like so many brave French-Canadians of his time, the whole Canadian Nation stands on the shoulders of all the unknown and forgotten “Brave Jacks of all trades”! Vivent les valeureux Voyageurs.

Gisèle Samson from l‘Association historique francophone de Victoria, 23 June 2013.