FortVictoria1843

FORT VICTORIA - 1843

On présente d'abord une 'chronique mensuelle' de 1843,

et après on donne un 'contexte pré-1843 et post-1843'.

We present a monthly chronicle of the year 1843,

and after we give a background text "Jacks of all trades!" .

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Revivre l’année 1843, mois par mois,

c’est le but de ces chroniques mensuelles.

* JANVIER 1843

1ère chronique. Janvier 1843

Primo, établissons l’existence de la Compagnie de la Baie d’Hudson [CBH] créée en 1670. Avec le temps, c’est le plus vieux commerce en Amérique du Nord spécialisé dans la traite des fourrures et la création de postes d’échanges avec les Amérindiens. Après la chute de la Nouvelle-France en 1763, le réseau des postes de traite va s’étendre facilement vers l’Ouest et le Nord. Le système d’administration de la Compagnie est britanniquement bien organisé. Vers 1800, la Baie d’Hudson est détentrice de la plus grande partie du territoire du nouveau pays du Nord de l’Amérique. Vers 1820 – 30, elle contrôle le commerce du côté de l’Ouest vers les Montagnes Rocheuses. La Compagnie a des employés du Bas-Canada et des administrateurs de l’Empire britannique.

Au Fort Vancouver (Orégon), la Maison des chefs de commerce héberge, d’un côté, Dr John McLoughlin, médecin et chef de poste, son épouse Marguerite (amérindienne) et sa famille; de l’autre côté, James Douglas (chef de négociations et de traite) et Amélia (amérindienne) ainsi que sa famille. Un autre personnage, William McNeil, capitaine du Bateau-vapeur « Beaver ». Le Gouverneur britannique en charge des projets commerciaux aux Colonies britanniques : Sir George Simpson qui suit l’évolution du travail fait et de la situation politique.

Vers 1834, McLoughlin a établi une chaîne de Forts du sud au nord : Fort Nisqually (Puget Sound), Langley (Fraser), McLoughlin (Bella Bella) et Simpson (Nass River).

Vers 1840, Douglas s’implique à établir des liens avec de nouveaux partenaires :ex. avec Russian American Company à Sitka (Alaska). Il négocie l’administration de Fort Stikine (Wrangell) et Fort Taku (près de Juneau).

La CBH a commencé à varier ses activités. À l’ouest des Rocheuses, c’est la pêche au saumon à Fort Langley, production agricole à Nisqually, Cowlitz, Fort Langley et Fort Vancouver. On pensera aux mines de charbon sur l’Ile de Vancouver. Un bail pour l’Alaska en échange de paiements en fourrures, de nourriture…. Les Américains sont impressionnés par les méthodes d’Affaires, la discipline des employés et tout le travail humanitaire fait par les officiers! L’éducation des orphelins et des métis à l’intérieur du Fort Vancouver.

Le Gouverneur Simpson se tient au courant des problèmes de frontières entre les États-Unis et le Canada-Uni et l’insécurité dans laquelle sont mis les employés de la CBH. Il y a un besoin urgent de construire un poste au nord du 49e parallèle. Où sera-t-il situé? Au nord ou au sud de l’Ïle-de-Vancouver?

Dans la prochaine chronique, on parlera du choix d’un site au sud-est de l’Île.

* Texte diffusé sur CILS FM le 3 et 4 janvier 2013 / Gisèle Samson

* FEVRIER 1843

2e chronique mensuelle 1843

Nouveau site pour un poste de traite sécuritaire pour les employés de la Compagnie de la Baie d’Hudson. La décision fut longue à prendre, après plusieurs discussions et suggestions, un communiqué des Gouverneurs ordonne l’installation du Fort au sud-est de la grande Île des Premières Nations.

Vous avez entendu différentes capsules d’histoire au sujet des informations suivantes : une grande Île où vit le Peuple Lekwammen depuis plus de 6 000 ans dont les Songhees et le groupe d’Esquimalt; un bateau vapeur, appelé Beaver, pour relier les forts les uns aux autres, et les ravitailler tout en cueillant les fourrures de la traite. C’est le sobre capitaine William Henry Mc Neil qui en est le pilote de bonne réputation. Le Fort Vancouver qui doit trouver un autre endroit sécuritaire comme quartiers généraux de la CBH.

Il y a donc différents acteurs, soit un mélange de bourgeois anglais, de canayens voyageurs-interprètes et des occupants autochtones! Cette situation d’importantes communications et négociations fait utiliser la nouvelle langue chinook et des interprètes. Ici, je mentionnerai que la présence dite « française » était, à l’époque, de nette prédominance canadienne-française aux 4 coins du continent. Cela a été documenté. « Les alluvions québécoises constituent, avec la roche mère autochtone, l’un des trait essentiels du paysage anglo-américain… » (Amériques, Jean Morisset et Éric Waddell, l’Hexagone.)

La conjoncture permet de passer à l’action après l’hiver. Un plan de déménagement sera pensé par le Chef de Mission James Douglas.

* Texte diffusé sur CILS FM le 7 fevrier 2013 / Gisèle Samson

* MARS 1843

3e chronique du 170e anniversaire de la construction du Fort Victoria

À 170 ans d’espace temps et de distance de nous, cette chronique mensuelle nous place à un moment-clé de l’évolution commerciale pour la CBH et religieuse pour l’Église catholique romaine.

Aujourd’hui, nous sommes le 7 mars 1843. Où se trouve l’équipage du vapeur SS Beaver? D’après les nouvelles des tambours autochtones, c’est dans les environs de la région de Cowlitz, là où se trouve une Mission catholique au nord de la Rivière Columbia. L’Abbé Jean-Baptiste Bolduc, missionnaire du Bas-Canada, s’y trouve depuis un an et doit quitter pour se diriger en caravane jusqu’à Nisqually pour faire partie de l’expédition à la demande de Dr. John MCLoughlin, chef de poste, et du Chef de mission James Douglas. À Fort Nisqually, Puget Sound, le bateau est ravitaillé, mieux équipé et prêt à traverser les Détroits dès que le prêtre arrivera et si Mère Nature est clémente. Le Capitaine et le commandant espèrent arriver à la grande Île de l’avenir le mardi 14 mars. Il y a de la nervosité dans l’air car, récemment, il y a eu des batailles et un homme étranger a été tué et 3 autres sont disparus. La prudence est de mise car la trahison est possible. Si tout va bien, le 15 mars, les premiers contacts pourraient avoir lieu!

James Douglas est convaincu d’aller vers un excellent site, Port Camosack et Camosun en anglais, qui répond à presque tous les besoins d’un Fort et de son personnel. Ça deviendra le principal centre pour le Dépôt de marchandises, donc les Quartiers généraux pour le vaste empire de la CBH à l’ouest des Rocheuses.

* Texte diffusé sur CILS FM le 7 mars 2013 / Gisèle Samson

* AVRIL 1843

4e Chronique … événements 1843.

En avril 1843, le groupe fondateur du Fort Victoria, dirigé par James Douglas, vit probablement encore à bord du SS Beaver depuis 3 semaines. L’Abbé Jean-Baptiste Bolduc est reparti vers l’Île de Whidbey pour une autre mission (du côté d’Anacortes). C’est la période d’adaptation et d’apprivoisement entre les deux partis. Pas d’accrochage avec le voisinage pour le moment.

Les données d’observation sur l’endroit, sur la connaissance de la culture aborigène et sur le développement de la construction du Fort sont les 3 principales occupations de la quinzaine de personnes de la CBH. Le printemps de la péninsule fait voir la richesse du lieu en baies, comme les groseilles et les mûres, ainsi que la croissance des herbes… La pêche est facile car c’est la harengaison i-e que le Pilchard Herring, soit le hareng ou genre sardines, arrive en avril en abondance.

Il est noté que les 3 grandes Nations de l’Île sont parmi les plus prospères de l’A. du Nord : ils ont du saumon, du hareng, des animaux de mer, de la plie, du flétan, du marsouin, des fruits de mer, des coquillages et 3 façons de pêcher sont observées avec filets, avec hameçons et aux dards spéciaux. Le cèdre leur sert pour les habitations, les vêtements, des objets familiers quotidiens comme des paniers tressés… Les Nations de la Côte ont un réseau complexe de troc et de traite par canots et par sentiers. Les aspects social, économique, religieux, éducationnel existent… ainsi qu’une forme de relations diplomatiques. C’est constaté par les comportements entre eux et la symbolisation des masques, des pôles thématiques et des objets utilisés.

Du côté des employés de la CBH, la recherche de l’eau potable est réussie car une source est identifiée et déjà les hommes construisent le premier puits… (En passant, c’est peut-être ce puits que nous pouvons voir dans l’édifice Rithet, rue Wharf, au sud du Bastion Square.) Le travail des pieux pour la palissade, promis par les autochtones, avance rapidement tel qu’entendu en échange de couvertures. Le difficile travail d’équarrissage des troncs d’arbres est plus lent puisqu’il faut les trouver, les abattre, leur donner l’aspect d’un tronc à deux faces planes pour les empiler les uns sur les autres et les transporter par voie d’eau. Le Fort aura 150’ sur chaque face avec deux petits bastions.

Tout le monde est au travail! La discipline est une qualité de James Douglas et il y tient dans son équipe. Il y a des directives que James Douglas doit suivre d’ici l’été et qui vont amener d’autres employés au Fort Victoria pour aider à la construction. Rendez-vous à la chronique de mai!

* Texte diffusé sur CILS FM le 4 avril 2013 / Gisèle Samson

* MAI 1843

5e Chronique d’histoire

Cette chronique est placée sous le symbole d’une fleur printanière bleue ou blanche appelée « kamass » en jargon chinook. Un repas nutritif et succulent d’époque, du poisson et du kamass (bulbe sucrée). On parle de cueillette de ces bulbes dans les plaines. On peut en trouver au Parc Beacon Hill. (La peintre canadienne Emily Carr a peint une nature morte de kamass dans un pot et en a fait cadeau aux Sœurs de Ste-Anne en remerciement des soins prodigués à sa sœur Elizabeth à la fin de sa vie. Ce tableau a été remis en 2012 au Art Gallery de Victoria.)

Après 7 semaines d’exploration, du côté travail, rien n’a changé : c’est la coupe du bois pour trois utilités: 1- la palissade qui clôturera le terrain de l’emplacement du Fort (150 vges.c.) 2- pour les constructions de campements et d’entrepôts (billots équarris et planches) 3- bois coupés en réserve pour les fournaises du bateau-vapeur qui part en voyage.

En effet, Douglas part pour le Nord y fermer les forts Durham et McLaughlin. Tout le personnel CBH, soit une cinquantaine d’hommes. sera ramené au Fort Victoria par le Beaver. Le schooner Cadboro va transporter le matériel et les produits de la traite des fourrures au fur et à mesure des espaces d’entreposage disponibles au nouveau Quartier Général de la CBH. Le Gouverneur Simpson croit à la traite par bateau.

Pour terminer, mentionnons les ententes entre les représentants de la CBH et les Premières Nations, elles se font surtout oralement. Selon ma compréhension, pas de papiers légaux ou de traités signés en 1843. C’est la compréhension, au jour le jour, des moments solennels de contenus de la communication par interprètes ou en chinook, des réactions selon les comportements observés et les résultats constatés; tout cela est inscrit dans des rapports et signé par Douglas. Ce ne sera que 5 ans plus tard qu’il sera question des Traités faits par Douglas.

* Texte diffusé sur CILS FM le 2 mai 2013 / Gisèle Samson

* JUIN 1843

6e Chronique d’histoire. Juin 1843!

Ce mois est aussi marquant que le mois de mars 1843 alors que Douglas et l’équipage du Beaver avec le capitaine Brochie s’ancrait près de la péninsule de l’Île Vancouver. Un coup de canon avait été tiré pour attirer l’attention des Songhees. Il s’agissait d’approcher les résidents de la Péninsule pour avoir une entente orale d’utilisation de terrains pour y bâtir le Fort Victoria de la Compagnie de la Baie d’Hudson (CBH).

Première semaine de juin 1843, c’est le retour du Nord du Beaver et du schooner Cadboro qui transportent personnel et biens matériels puisque deux Forts du Nord, soient le MCLoughlin et le Durham (taku), ont été défaits et fermés à la traite des fourrures. Sur le site choisi de la péninsule, il y a campement! Des tentes sont installées pour héberger une quarantaine de personnes qui viennent bâtir le Fort Victoria comme prévu. Un terrain de 150 verges carrées est déjà mesuré et, de chaque côté, une palissade a été plantée pour un enclos en forme carrée.

De nouveaux personnages s’ajoutent. Charles Ross, écossais de 49 ans, qui vient du Fort McLoughlin et qui sera en charge de la construction du Fort. Roderick Finlayson, écossais de 25 ans, qui vient du Fort Simpson et il a déjà travaillé au Fort Coulonge au Québec. Tous les deux ont commencé comme employé-commis de la CBH. Finlayson assistera Ross dans sa tâche.

Douglas retournera à Fort Vancouver confiant que le travail de construction sera fait dans la paix avec l’environnement et ses résidents. Des bateaux de ravitaillement viendront régulièrement porter le courrier, de la nourriture et du matériel demandé.

Le peuple aborigène est fasciné par le mouvement dans l’emplacement du Fort et observe discrètement tout ce qui s’y passe. Les deux bateaux resteront à proximité pendant tout le temps que durera la construction. C’est un signe de surveillance et de sécurité. Il y a des gardiens de matériel.

Le 10 juin, une résolution est passée au Comité des Gouverneurs à Londres confirmant le nom de Fort Victoria en l’honneur de la Reine Victoria (1837-1901) ainsi le Fort est maintenant baptisé!

* Texte diffusé sur CILS FM le 6 juin 2013 / Gisèle Samson

* JUILLET 1843

7e Chronique d’histoire. Juillet 1843!

Les nouvelles du Fort Victoria sont positives. Le climat est plaisant et de santé comme prévu. Travailler sans maringouins est apprécié! L’eau fraîche du puits creusé suffira-t-elle au campement? C’est une petite inquiétude pour le moment.

Douglas est retourné au Fort Vancouver et ne reviendra pas du reste de l’année. Sur les terres des Songhees, le plan du Fort se réalise, jour après jour, encerclé par la palissade de piquets de cèdre de 18’ de hauteur. Charles Ross est en charge de la construction et de la gérance, et l’adjoint Roderick Finlayson s’occupe de l’hébergement des employés et des familles, sur le bateau et sous les tentes, ainsi que des solutions aux problèmes humains, du genre ressources humaines.

Les autochtones observent ce qui se développe sur la rive du Port Camosack et réussissent à vendre de la nourriture à la CBH, une bonne affaire qui encourage l’agriculture sur la péninsule. Les employés de la CBH commence à planifier une ferme avec retard… la terre doit être préparée. Des chevaux et des animaux d’élevage y sont apportés du Fort Nisqually. C’est un embyon de culture, 1 acre ou deux, mais les bateaux font du ravitaillement.

Dans le Port, un ou deux bateaux sont ancrés en signe de présence vigilante et de sécurité pour le groupe d’une cinquantaine de personnes. Un gardien de site et de matériel est désigné pour surveiller le terrain en dedans de la palissade et à proximité. Le Fort est prévu pour au moins 8 édifices sur le site : une maison pour les employés, une autre pour les officiers et leur bureau, d’autres pour le dépôt des marchandises de la traite, deux bastions octangles à trois étages pour la défense en cas de besoin. Les maisons de fort sont faites en chaîne au plan architectural standard du style Georgien; ce sont des structures solides élevées selon des directives quant à la grandeur de chacun, ce qui caractérise les bâtisses de la CBH et les rend semblables. Sur le terrain, il y a des troncs d’arbres équarris, ils seront montés pièce sur pièce, le calfeutrage consistera en des produits naturels comme la mousse, l’écorce d’arbre ou la laine et on ajoute une véranda, un toit pointu et quelques marches pour y entrer. Comme modèle de l’époque, je vous invite à aller visiter deux maisons du côté « est » du Musée Royal de la C.-B. celle du Dr. Helmcken où se trouve son monument et la petite maison de Léon Morel, devenue l’école pionnière des Sœurs de Ste-Anne en 1858. De l’intérieur, regardez bien la fabrication des murs…. Et le calfeutrage. La petite école pionnière, grâce à l’AHFV, est ouverte tous les dimanches de midi à 16 :00 jusqu’au 16 sept. Profitez-en bien!

À mesure que la domination de la CBH diminuera avec la Ruée vers l’or de 1858, des ingénieurs et des architectes d’ailleurs arriveront et l’architecture changera avec de nouveaux styles britanniques. Ce sera le futur!

*** Le 23 juin 2013, il y a eu une visite au Cimetière Ross Bay pour s’arrêter sur les tombes de ces braves pionniers… Ross, Finlayson, Capitaine Mc Neil, et la vingtaine de canadiens-français; j’étais sur la parcelle où serait enterré Léon Morel, employé de la CBH, le propriétaire de la petite maison-école pionnière, afin de rappeler tous ces inconnus canadiens-français ou oubliés qui ont contribué aux débuts du Fort Victoria dans des conditions difficiles. Et nous avons tous crié : Vivent les valeureux Voyageurs! Donc, à la prochaine au mois d’août!

* Texte diffusé sur CILS FM le 4 juillet 2013 / Gisèle Samson

* AOUT 1843

8e Chronique d’histoire. Août 1843

Le troisième mois de construction s’enclenche. Que de bonnes nouvelles en provenance du Fort Victoria. Les textes ne mentionnent pas de graves problèmes de santé, ni d’accidents de travail. Les hommes de bois aux mains de cornes sont rudes à leur corps.

En saison d’été, le traffic est grand sur les cours d’eau. Les villages des résidents du peuple Lekwangen peuvent changer d’endroit; ils visent à cueillir les fruits de la nature et les produits de la mer. Les saumons sont attendus; ils descendent les détroits en août. Les résidents se visitent, se renseignent sur l’évolution du nouveau fort, échangent des biens et se battent aussi. En pagayant les détroits et les rivières, les nouvelles circulent en plusieurs langues du nord au sud et de l’ouest à l’est. Le développement du fort est suivi avec grand intérêt. L’idée d’un entrepôt général de traite des fourrures et tout ce qui vient avec l’échange fait son chemin commercial parmi les humains.

Douglas, représentant de la CBH, n’est pas sur place mais le drapeau de la CBH flotte au Fort. La communication avec ses officiers, Charles Ross et Roderick Finlayson, se maintient au sujet du site en évolution : distribution des tâches et comportement des employés, les endroits désignés pour la coupe de bois, l’approvisionnement du camp en nourriture, la sécurité symbolique montrée par la présence de bateaux dans le port intérieur et l’étude du comportement des peuples environnants ainsi que les noms des différentes familles.

L’Empire royal se sert de la CBH pour établir une propriété sur ses morceaux de terre. Les premières terres à négocier seront sans doute celles du district de Victoria et celles du côté de Mechosin et de Sooke, endroits d’où vient le bois pour la construction… un moulin à scie est sans doute en voie d’installation! À la lumière de l’Histoire, on peut voir venir une période de politiques territoriales. Les résidents s’approchent et s’installent à proximité du fort, du côté de la rivière Gorge. Chercheraient-ils à protéger leurs terres et leur droit à établir des villages d’été et d’hiver?

Comme on sait que Douglas est un homme de devoir, un fidèle employé visant le plus de profit pour sa compagnie, les ententes se feront surtout par contrats d’achat de pièces de terre avec différents groupes de villages en couvertures ou en argent (Pounds). Papiers parfois difficiles à comprendre et pas toujours signés par Douglas mais signés par les représentants des villages.

Conclusion : en août 1843, c’est paisible pour l’été. C’est un voisinage agréable et respectueux entre les résidents et les nouveaux arrivés. Les biens s’accumulent, le bétail arrive… chacun surveille son territoire. Un gardien de sécurité fait la ronde.

* Texte diffusé sur CILS FM le 1 aout 2013 / Gisèle Samson

* SEPTEMBRE 1843

9e Chronique d'histoire. Septembre 1843

Dans son rapport de septembre, le chef de chantier Charles Ross inscrit que des clôtures et une palissade sont solidement installées, que deux bâtiments sont terminés et habitables et que le bois pour la construction d’un troisième bâtiment est en réserve sur le terrain.

Parmi les employés, il y a des hommes dans la quarantaine qui font équipe : Joseph Allard, charpentier de Lachine, excellent à la construction de bâtiments et de chaises; Antoine Gagnon de St-François et François L’Écuyer de Beauharnois. L’ambiance au fort, c’est le travail de 6 :00 à tard le soir; le côté social existe peu. Charles Ross lui-même avouera que vivre au nouvel emplacement péninsulaire devient une routine empreinte d’une triste solitude et d’une lourde isolation loin des sentiers du continent.

Il y a environ 50 personnes au Fort Victoria. La nourriture est parfois en quantités modérés car aucune culture n’a été faite pendant l’été 1843. Un bateau de Nisqually (Tacoma) apporte régulièrement de la nourriture et des outils nécessaires ainsi que du courrier. Les échanges de produits avec les Premières Nations se continuent.

L’inventaire des échanges de fourrures, de juin à septembre, se chiffre ainsi : 300 peaux de castors et de loutres reçues au poste de traite et mis en ballots. Ross souhaite que les autochtones du Cap Flattery et de la Côte ouest de l’Île puissent s’habituer à venir au Fort Victoria. Localement, de plus en plus d’autochtones circulent dans les environs, paisibles et courtois malgré les occasions de manifester quelques mécontentements.

L’été a apporté un problème : une disette d’eau! Il a fallu désigner des employés pour le transport de l’eau douce car le premier puits s’est asséché. Il faut la transporter sur une distance de 1 mille ½. Donc, une autre source plus fiable d’approvisionnement doit être trouvée.

Dans l’ensemble, le chef de chantier est satisfait du rythme du travail et du déroulement des journées où chacun y trouve sa tâche et les défis à solutionner.

* Texte diffusé sur CILS FM le 5 sept. 2013 / Gisèle Samson

* OCTOBRE 1843

10e Chronique d'histoire. Octobre 1843

Pourquoi des canadiens-français? Peut-être pour leur interaction avec de nombreux membres des Premières Nations et leur capacité à interpréter les habitudes et coutumes de ce peuple, ce qui contribuerait à l’installation paisible du Fort Victoria en ce nouvel endroit.

Rappelons que la vie d’un canadien-français se découvre en étudiant des rapports, des comptes-rendus de voyages et d’expéditions, des contrats, de la correspondance de chefs de traite et d’officiers de la CBH, de lettres de missionnaires, de journaux, de cartes… Cependant, que de doutes persistent quand on consulte les documents; c’est dû au manque de précisions dans les écrits.

Des fois, il est difficile de trouver qui est qui. Prof. Guy Poirier (UWaterloo) a écrit: ”Le passé de la francophonie de notre province d'adoption n'est pas facile a reconstruire.” (dans le livre “La francophonie de la C.-B. : mémoire et fiction - Espaces culturels francophones III)

* Texte diffusé sur CILS FM le 3 oct. 2013 / Gisèle Samson

* NOVEMBRE 1843

11e Chronique d’histoire. Novembre1843

Sur la péninsule de l’île, la température devient plus maussade et la luminosité diminue. Le Fort Victoria comprend trois bâtiments complétés à l’intérieur de sa palissade. Ce n’est pas un temps idéal pour le travail dans la forêt et la construction. Cet endroit a été qualifié de « dangereux » en ce qui a trait aux conditions de travail. De plus, les voyageurs-bâtisseurs peuvent s’y sentir isolés ce qui n’est pas très bon pour le moral!

Heureusement que sur la quarantaine de personnes dont quelques familles viennent des forts fermés du nord, les canadiens-français se connaissent depuis longtemps et sont des « Hommes du Nord », capables d’endurer des situations difficiles. Les Songhees (Cadboro Bay) se rapprochent du fort pour s’y installer progressivement et y vivre l’hiver. Les ententes orales au sujet des terrains, du matériel et de la nourriture continuent à exister entre les employés officiers blancs de la CBH et les résidents autochtones du grand peuple de l’Île. Le groupe des Clallams de la péninsule commence à montrer, lui aussi, son intention de se rapprocher du port intérieur. Quelques célibataires engagés auront l’occasion de trouver une partenaire dans un proche environnement et, qui sait, « se marier à la mode du pays ».

L’accès à l’eau potable demeure un problème à résoudre. La nourriture continue d’arriver par bateau pour ce qui est de la viande et des légumes. Imaginons que malgré l’isolement, toutes ces gens soient arrivées à se faire un style de vie et une routine acceptable pour cette étape d’établissement.

* Texte diffusé sur CILS FM le 7 nov. 2013 / Gisèle Samson

* DECEMBRE 1843

12e Chronique d’histoire. Decembre1843

Au Fort Victoria, en décembre 1843, ce sera la première saison des Fêtes chrétiennes. Aucun représentant d’une quelconque religion ne réside au fort. Les deux officiers écossais, Charles Ross et Roderick Finlayson sont de croyance presbytérienne et leur attitude vis-à-vis d’une fête de Noël est plutôt sévère, cherchant à éviter les batailles au fort.

Par contre, il y a les canadiens-français élevés dans la religion catholique qui, avec le temps et l’absence d’aumônier, sont devenus des « catholiques à gros grains », comme on dit dans leur langue. Ils ont gardé une croyance religieuse personnelle mais leur mémoire n’est certainement pas vide des souvenirs d’une Messe de Noël, des pieux cantiques, des joyeux réveillons passés en famille élargie.

Le 24 décembre 1843 tombait un samedi travaillé. Donc, Noël passera-t-il inaperçu? …puisque ce sera un dimanche de repos comme tous les autres dimanches précédents.

Les résidents du fort seront témoins de la grande fête du solstice du 21 décembre, célébrée durant quelques jours par les peuples Salish de la Côte. Les Songhees ne se présentent pas au travail pour la coupe du bois. L’entente avec la CBH suspendue, tous festoient en cette période de la longue cérémonie annuelle médecinale, une tradition des Premières Nations.

Imaginons que les travailleurs de la CBH auront au moins eu un bon repas, appelé un Régal! Que la quantité de rhum permise à chacun les aura peut-être portés à jouer de l’harmonica, à chanter des chansons à répondre et à raconter quelques histoires réelles ou pas, pour une ambiance festive!

Ce ne sera que vers 1848, que les Fêtes présenteront une préparation, une célébration et un festin pour tous!

* Texte diffusé sur CILS FM le 6 dec. 2013 / Gisèle Samson

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Hommes de défis à travers bois, montagnes, plaines et rivières! Jacks of all trades!

par Gisèle Samson

Exposé présenté au Symp. du 29 sept.2013, salle Newcombe, Royal BC Museum, Victoria, B-C

Ce titre, choisi par quatre personnes, veut rappeler les nombreux canadiens-français Voyageurs, bâtisseurs des nombreux sentiers d’exploration vers l’Ouest, par terre et par mer, à cheval, en canots et avec portages. Ces braves hommes ont laissé des traces de leur culture et croyances en chemin pour ceux qui viendraient après eux. Ils ont bâti des cabanes, des maisons et des entrepôts avec de gros troncs d’arbres, à la sueur de leur front et de leur détermination.

Un « fait français » reconnu par ce Symposium, comme la construction du Fort Victoria (1843), exprime une belle reconnaissance aux Voyageurs-bâtisseurs qui ont couvert les territoires du nord-ouest et restent si souvent oubliés. Aux archives de l’Association Historique Francophone de Victoria (AHFV), se trouve un article en trois parties, publié par le Vancouver Province en octobre 1977, qui a attiré mon attention avec le titre « It is a popular misconception in B.C. that French-Canadians have contributed little or nothing of the development of the province. » L’auteur Glen Cowley soumettait cette question aux lecteurs et lectrices : pourquoi ces hommes canadiens sont-ils tombés dans l’oubli? Plusieurs raisons y sont mentionnées mais la principale est que la majorité des Voyageurs, étant illettrés, n’ont pas tenu d’écrits de leurs réalisations pendant qu’ils aidaient à ouvrir ces routes vers l’ouest. Nous savons si peu de l’intérieur de ces êtres valeureux. Mentionnons Joseph Charpentier de Montréal (Qué.) qui signait son contrat du 26 avril 1839 par un X. D’abord « engagé » au nord au Fort Taku, il fut déplacé vers le nouveau Fort Victoria à bâtir où il y mourra le 4 sept. 1947 et sera enterré au ‘Pioneers’ square cemetary’ de Victoria.

« Il était une fois… » « Once upon a time… » un bateau : the SS Beaver from the HBC, qui arriva à la Péninsule de la grande Île le 14 mars 1843 : un capitaine (Mr. Brotchie), un chef d’expédition (James Douglas), un représentant de l’Église Catholique Romaine (le jeune abbé Jean-Baptiste Bolduc, envoyé en mission par l’évêque Signay du diocèse de Québec en 1842) et un équipage d’environ 15 canadiens-français, « engagés ». La bannière présentée aujourd’hui montre quelques noms d’engagés canadiens-français à la construction du Fort Victoria. *En ce temps, si vous étiez un travailleur pour une compagnie de traite des fourrures, un employé sous contrats avec échéanciers, votre titre était « engagé ». L’implication relevait d’une entente entre l’employé et le patron pour continuer à servir la compagnie; l’entente était moins précise que le contrat d’un commis ou d’un partenaire. (ref.: Lexicon in Betty Donaldson’s book on correspondances between McLoughlin and his sister Marie-Louise at the Ursulines’ convent in Low Canada). À titre d’exemple, l’engagé charpentier Joseph Allard de Lachine (Qué.) a eu tout un trajet de travail : Fort Vancouver de 1838-40/ Fort Taku 1840-42/ Fort Simpson de 1842-43/ Fort Victoria 1843-47/ Nisqually 1847-48 et charpentier à son compte. Présence d’une descendante dans la salle : Mme Alana Collins (applaudissement de l’audience).

*Si vous étiez un pagayeur dans les environs de la colonie de la Nouvelle-France, trappeur, chasseur, vivant avec les familles autochtones et souvent au loin pour une ou plusieurs années, votre titre devenait « coureur des bois », explique Betty Donaldson. La traite des fourrures britannique ne commença-t-elle pas avec les hardis explorateurs français Desgroseillers et Pierre Radisson? Deux siècles avant la Confédération, ce couple de Français découvrait un riche site de fourrures à l’intérieur du continent, au nord-ouest des Grands-lacs, accessible par la mer du nord et la Baie d’Hudson. Quand ils sont revenus avec tous les produits de fourrures recueillis, les autorités du Bas-Canada les ont punis parce qu’ils n’avaient ni permis, ni licence, pour trapper et chasser; donc, ils furent emprisonnés. Toutes les fourrures furent envoyées en France. Malgré leur succès, aucune attention et soutien ne leur furent témoignés par les Français et des Américains. Il a fallu la vision et les contacts avec le Prince Rupert, cousin du roi Charles II pour acquérir la Charte Royale qui, en mai 1670, octroyait les terres de la Baie d’Hudson au Gouverneur et à la Compagnie des aventuriers de l’Angleterre. Des Groseillers avec le bateau Nonsuch eut un grand succès d’expédition vers la Baie d’Hudson et fit bâtir le Fort Charles. Mentionnons que ces coureurs des bois et traiteurs de fourrures ne furent jamais parmi les « Lords and proprietors ».

À cette époque, si vous étiez une personne déterminée, vous pouviez recevoir le titre honorifique « Homme du Nord ». Ça signifiait que vous étiez endurant, persévérant, endurci, capable de survivre les temps froids, la privation de nourriture, la noirceur des jours d’isolement et des longues nuits. Un vœu accompagnait votre titre : servir Dieu, votre roi ou reine, et respecter les femmes de vos collègues. Vous vous seriez mariés à la « mode du pays ». Voilà bien une définition d’Homme du Nord donnée par Betty Donaldson. Il semble que cette tradition soit disparue, petit à petit, après que la CBH ait gagné le contrôle de la Traite des fourrures; cependant, les plus vieux Voyageurs et trappeurs seraient restés fidèles aux obligations de ce vœu de comportement.

Le Contexte de 1840 : les nouvelles de l’est circulaient par les Voyageurs en charge des expéditions de Lachine à Fort Vancouver. Les événements du Bas et du Haut Canada ont causé de la violence et se sont terminés par l’Union Act. J’imagine que les Canadiens-français discutaient parmi eux de l’affaire des Patriotes et de celle de Louis Riel, bien qu’ils aient été à l’extrême ouest. Si peu a été écrit par eux sur leur prise de position!

Les années 1840 ont permis l’établissement de l’Église catholique romaine dans l’ouest. Les travailleurs de la CBH se sont établis dans la Vallée Wallamette et demandèrent la présence de prêtres catholiques en 1834. (Early History of the Catholic Church on Vancouver Island : Bishop Philip M. Hanley). 1841 – Wallamette avait 100 familles et 83 fermiers qui étaient canadiens-français. Un groupe de catholiques a envoyé une pétition à l’évêque Provencher, résident à la Rivière Rouge. Celui-ci répondit aux pétitionneurs. Alors, le seul moyen de communication entre le Canada et l’Oregon était via la CBH. L’évêque demanda deux places pour voyager par canots jusqu’à la colonie de la Vallée de Wallamette. Le Gouverneur de la CBH et le Comité de Londres autorisèrent des places pour les deux prêtres mais pour un endroit différent, soit la rivière Cowlitz au nord de la Columbia (Toledo, Wa.). Il y avait une crainte de controverse religieuse dans l’ouest. L’évêque Provencher accepta la recommandation. Sir George Simpson écrivit à l’Archevêque de Québec, Mgr Joseph Signay, pour l’informer du passage autorisé dans les canots de Lachine au Nord-ouest du Columbia. Le Vicaire Général, François-Norbert Blanchet, chargé de la Mission Orégon et le rév. Modeste Demers furent choisis comme missionnaires pour la Mission de l’ouest. En novembre 1838, James Douglas, les a accueillis au Fort Vancouver (Oregon). Trois pionniers pétitionneurs : Joseph Gervais, Étienne Lucier et Pierre Bélèque, remercièrent les prêtres au nom des personnes de la Vallée de Wallamette.

Si la Compagnie de la Baie d’Hudson, avec son monopole sur une terre de 15 fois la grandeur de la Grande-Bretagne, représentait les intérêts de l’Angleterre, alors le Diocèse catholique de Québec dans l’ouest était un acteur significatif pour le développement des Missions catholiques. La CBH avec sa série de forts possédait un bon outil qui servait l’Empire britannique, et les Missions catholiques avec les croix et les églises représenteraient bien l’Église catholique romaine et le pape Grégoire XVI. Le progrès commercial et l’entreprise religieuse, avec des buts différents, allaient compter l’un sur l’autre pour un certain temps. Il est certain qu’un peu de religion s’avère essentiel à la stabilité politique. À long terme, l’esprit politique et celui de la religion demeurent rarement compatibles. Les missionnaires de l’Église catholique romaine (prêtres séculiers François Norbert Blanchet, Modeste Demers et le Jésuite belge DeSmet) ont réussi à établir un Vicariat ecclésiastique sur le grand territoire : à l’ouest des Montagnes Rocheuses, entre la Californie et l’Arctique.

Mentionnons ici que les prêtres avaient 12 commandements à obéir. En voici trois : #8 Informer sur qui les envoie et pour qui ils sont là ainsi que la vision de la religion qui recommande la paix, la docilité et l’obéissance aux lois de l’État et de l’Église.

#10 Demeurer impartial au sujet des discussions entre la Compagnie du Nord-ouest et la CBH, se rappelant qu’ils ont été envoyés exclusivement pour le bien spirituel des gens, dont le comportement devrait être un grand avantage pour les deux compagnies.

#11 Placer leur résidence près du fort et bâtir une église, une maison, une école et trouver dans l’environnement ce qui contribue à la vie quotidienne et à leur bonheur. (Bérubé, Roland, The first Catholic Missionaries in Western Canada, Manuscript, un-published, 1986)

Mars 1842 : le Gouverneur George Simpson a envoyé un rapport au Comité des gouverneurs de la CBH avec la recommandation suivante : bâtir un nouveau poste de traite au sud-ouest de la grande Île (Vancouver). Cela aiderait le développement de la Côte du Nord-ouest de l’île et maintiendrait de bonnes relations entre les États-Unis et l’Empire britannique. Le Conseil du département du nord passa une résolution que le poste devrait être bâti en territoire britannique sans délai. Au tournant du 19e siècle, les Colonies britanniques, le Canada-Uni et les États-Unis ont cherché à définir plus précisément les frontières lorsque la France perdit son contrôle sur le nouveau continent. Le Nouveau Pays pour les Américains était les terres des Territoires d’Orégon et de Californie. La CBH devait se préparer à une telle situation; l’arrivée des familles américaines de l’est et de la jeune population de la Rivière rouge était appelé l’ « Oregon fever ». Ce qui rencontrait la vague de réclamations des terres par les Premières Nations. Les fermiers pionniers avaient aussi un problème à s’ajuster à cette grande invasion.

Printemps 1842 : Au Fort Stikine, John McLoughlin, fils, était chargé de la gestion avec Roderick Finlayson comme assistant. Le jeune John a été tué et une enquête fut menée par sir George Simpson. Les résultats furent qualifiés d’injuste. Ce crime a eu des effets sur tous les travailleurs accusés d’avoir organisé un complot. Tous les suspects de complicité furent gardés en semi-détention dans plusieurs forts jusqu’en 1844. Finlayson fut envoyé au Fort Simpson et, plus tard, au Fort Victoria avec six travailleurs de Fort Stikine en 1843.

Fort Victoria : 1843

Qu’est le rôle d’un prêtre dans une expédition de la CBH? Douglas voit la présence d’un prêtre d’un bon oeil parce que, selon son expérience vécue, il croit à l’influence positive de la religion exercée sur les Premières Nations et sur la conduite des canadiens-français. (Glazebrook, Hargrave Correspondence, James Douglas to James Hargrave). L’abbé Jean-Baptiste Bolduc, « a cet instant-là, remplaçait le missionnaire Modeste Demers, parti à la rencontre des Premières Nations en Nouvelle-Calédonie britannique. Le 15 mars, voyant que les « Naturels » de la péninsule semblaient bien les accueillir, une partie de l’équipage s’est rendu sur la plage pour faire connaissance et serrer la main de chaque personne présente à l’accueil. Avec le jeune chef amérindien, ils partirent marcher jusqu’au village du grand chef, au bout de la baie, et revinrent au bateau pour écrire leur rapport et faire le plan des prochains jours.

L’abbé Bolduc fut le premier prêtre missionnaire canadien-français à célébrer une messe sur la péninsule le 19 mars 1843. Douglas avait senti que cette cérémonie serait imposante. Il permit à quelques-uns des hommes d’aider le prêtre à préparer un sanctuaire dans la nature, fait de branches de pin et couvert d’une toile de bateau. Plus de 1 200 membres du peuple Lekwammen se sont rassemblés pour la messe et, par la suite, tous se rendirent au village pour le baptême de 103 enfants. La même semaine, les résidents de la péninsule comprenaient le projet de James Douglas et de la CBH : celui de construire un nouveau poste de traite à cet endroit. Aussitôt, six « engagés » furent désignés pour trouver un puits d’eau douce et l’aménager; d’autres devaient trouver le bois nécessaire pour élever une palissade autour du terrain mesuré en vue d’y construire des bâtiments. Les autochtones furent engagés à produire les pieux pour la palissade, au prix de…….

De son côté, l’abbé Bolduc devait partir pour l’île Whitbey. Il acheta un canot fabriqué par les amérindiens et engagea des pagayeurs pour l’accompagner. Quelques semaines plus tard, le bateau-vapeur Beaver prit le chemin du nord pour fermer trois forts selon les plans (Taku, McLoughlin et Stikine) et ramener les gens, les familles et le matériel au nouveau terrain sur la péninsule pour y bâtir ce nouveau Fort Victoria.

La CBH avait un urgent besoin de construire ce poste de traite au sud-est de l’Île, sur la péninsule du peuple Salish. Il y aurait des conditions difficiles, de l’isolement, beaucoup de travail avec d’énormes défis! Comment fut fait le choix des « engagés »? Pourquoi des canadiens-français? Peut-être pour leur interaction avec de nombreux membres des Premières Nations et leur capacité à interpréter les habitudes et coutumes de ce peuple, ce qui contribuerait à l’installation paisible du Fort Victoria en ce nouvel endroit. Rappelons que la vie d’un canadien-français se découvre en étudiant des rapports, des comptes-rendus de voyages et d’expéditions, des contrats, de la correspondance de chefs de traite et d’officiers de la CBH, de lettres de missionnaires, de journaux, de cartes… Cependant, que de doutes persistent quand on consulte les documents; c’est dû au manque de précisions dans les écrits. Le professeur Guy Poirier (U.Waterloo) a écrit : « Le passé de la francophonie dans notre province d’adoption n’est pas facile à reconstruire. » (La francophonie de la C.-B. mémoire et fiction – Espaces culturels francophones III).

Déjà 15 noms de pionniers sont actuellement connus et mentionnés dans le livre « Présence francophone à Victoria 1843-1987, 144 ans d’histoire! » collectif produit par l’AHFV. La recherche fut poursuivie sur le site « Journal du Fort Victoria », BC Metis list et autres rapports, pour ce 170e anniversaire de la construction du Fort Victoria. 23 noms sont maintenant fixés sur une bannière, sous le titre « Canadiens-français au Fort Victoria ». Trois d’entre eux sont des « engagés » d’expérience : le charpentier Joseph Allard, Antoine Gagnon et François l’Écuyer. Ils sont tous des « coureurs des bois », Voyageurs et Jacks of all trades! Jeunes et âgés, les Voyageurs ont travaillé pour une variété de compagnies. Ils étaient des personnes en mouvement d’une grande valeur. Des canadiens-français qui venaient de villages et de familles où ils avaient appris comment survivre sur de petites terres sans trop de ressources. Les premières routes dans l’ouest apparurent là où les aborigènes, les canadiens-français et les Métis travaillaient pour les compagnies de la traite des fourrures.

Les personnes mentionnées sur la bannière arrivèrent de différents postes de traite : 4 étaient du fort McLoughlin (George Barthélemy de Lachine, Joseph Champagne de Lachine, Antoine Gagnon de St-François, François l’Écuyer de Beauharnois). Joseph Allard se trouvait au fort Simpson. 5 venaient de fort Taku : Joseph Charpentier, Jean-Baptiste Dupuis de Rivière du Loup, François Gravelle de Terrebonne, Charles Labonté de Ste-Anne et Gabriel St-Gré. 6 de fort Stikine : Charles Boulanger, Israël de Rivière-du-loup, Louis Dupuis de Rivière du loup, Casimir Gariépy de Sorel, François X. Côté acadien et Louis Trudelle. 3 de fort Vancouver : Joseph Beauchamp, Charles Deroche et Michel Lafleur. Joseph Charbonneau était de Nisqually, Louis Peltier de fort Langley, Louis Dubeau de Nouvelle-Calédonie-Chilcotin et Léon Morel de Fort Rupert.

C’est la liste des employés canadiens-français de la CBH à la construction du fort Victoria C.-B. 1843-44 (Réf. : B-223 g8-1843-44) et leur présence fut confirmée par les écrits des Journaux des officiers de 1846+. Charbonneau, Morel et Peltier ont fait partie de la force policière coloniale, les Voltigeurs dans les années ’50. (Voir annexe)

Selon le dire de Charles Ross, chargé de la construction du Fort Victoria en 1843, la vie sur le site de la péninsule était monotone. La priorité était la préparation du bois nécessaire à la fabrication des bâtiments et leurs réalisations le plus vite possible. Cela signifiait un travail constant de très tôt le matin jusqu’à tard le soir. Heureusement, le dimanche était observé comme un jour de repos. Comme il n’y avait pas grand-chose à faire sur cette terre isolée, certaines personnes pouvaient sentir une lourde solitude l’hiver venu. Durant cette période d’établissement, il n’y avait pas de place pour la vie sociale. Anna Stooke dans son livre Daily life at Fort Victoria a spécifié que « la dureté du travail et le danger étaient deux points qui caractérisaient la vie au Fort ».

Descendants

En 1856, il y avait 154 stations à la CBH. Tous les canadiens-français qui demeuraient au poste de traite (300 étaient avec la Nord-Ouest Co. en 1817) ou qui avaient fait partie des expéditions, ne décidèrent pas tous de s’établir dans l’Extrême-Ouest. Plusieurs engagés se retirèrent dans des régions bien connues pour leurs conditions avantageuses et l’offre d’un certain confort. (Au Berceau de la C.-B. par Olivier Maurault P.D., P.S.S., MSRC)

L’aspect « freeman » que démontrait le Voyageur n’aidait pas à le retrouver, ni à savoir ce qu’il faisait exactement avec son expérience. Les jeunes adultes dans leur vingtaine, employés vers 1815, atteignirent leur cinquantaine dans la période de 1842-46; ils étaient des hommes fatigués, et quelques-uns d’entre eux ont plutôt choisi de s’installer en Orégon, attirés par la Vallée de Wallamette pour les bonnes terres et une vie plus confortable.

Le défi de trouver des descendants aux Voyageurs est une recherche difficile. Plusieurs documents mènent à une fin de route. C’est comme apprendre, morceau par morceau, liant le tout pour une mémoire collective, donnant des zones grises. Guy Poirier acquiesce : « les informations trouvées sont souvent contradictoires quand on poursuit la recherche et il faut s’en sortir avec beaucoup de … ».

Sur les listes consultées, l’expression « family records are somewhat confusing » se trouve et indique que c’est incomplet. C’est ce qui est arrivé avec Trudelle, Louis, charpentier au Fort Stikine. Il se trouvait au magasin de la CBH Fort Victoria en 1848 jusqu’en 1850. Ensuite, il s’est installé à Saanich et aurait planté les premiers pommiers. Un autre exemple fut Jean-Baptiste Dupuis qui a élevé une famille et fut enterré à l’église Church of the Assumption le 31 déc. 1874. Il est plus facile à une famille de trouver leurs ancêtres par généalogie qu’à un chercheur par la ligne des descendants d’un Voyageur.

Quelques fois, il est noté que les quelques enfants légitimes n’aident pas à retracer la descendance de quelqu’un. À l’époque du 19e s., les enfants tendent à mourir à un jeune âge. Seulement un enfant sur 4 atteint l’âge de 7 ans ou plus. Dans le cas de Léon Morel, nous savons que sur 12 enfants, 9 d’entre eux sont mort avant d’avoir 17 enfants. Nous ne savons pas si les trois derniers fils ont eu des descendants. Deux décennies, 1830 – 1850, ont socialement été difficiles quant à la vie des femmes et des enfants. L’hygiène n’était pas trop connu et les maladies contagieuses, les problèmes respiratoires, la pneumonie et autres, la fièvre des Montagnes, l’influenza, furent des causes de mortalité infantile.

Alors que savons-nous des descendants des canadiens-français Voyageurs? Glen Cowley écrivit dans The Vancouver Province en 1977 : « His legacy is carried largely in the blood of the Metis”. “Sa descendance est largement portée par le sang des Métis.”

La traite des fourrures dans l’Ouest a été portée par des canadiens-français pendant 50 ans. La ruée vers l’or remplaça la traite des fourrures et la demande de l’Angleterre pour la soie réduisit la demande du castor.

Pour finir, prenons quelques secondes pour reconnaître le rôle joué par toutes ces braves femmes qui ont eu jusqu’à 10 ou 12 enfants et qui ont tenté de réaliser leur rôle de femme d’époque aux côtés de ces Voyageurs déterminés. (Book: Women’s diaries of the Weswark Journey by Lillian Schlisset)

Lors d’un voyage dans les régions Thompson et Okanagan, j’ai découvert le Princeton’s Art Walk. L’exposition au musée local présentait une petite cabine de bois, donnant l’exemple d’un espace limité habité par une famille de 6 personnes. Sur le mur extérieur, il était écrit : « Did you know? The working language on the HBC Trail was French! » Cette phrase m’a permis de constater que l’histoire du passé n’est pas si oublié ou enterré. Oui, les compagnies de traite des fourrures ont engagé des canadiens-français qui devinrent « servants of the Companies » au temps de ce monopole, remporté par la CBH. Plusieurs autochtones, des canadiens-français et des métis ont navigué les grandes rivières de l’ouest du Canada, conduits par des hommes comme Mackenzie, Thompson, Fraser et Macmillan. Ces premiers pionniers étaient le pouvoir humain pagayant des canots dans des eaux troubles et dangereuses et dans des parcours de plusieurs milles de distance pour des destinations inconnues. Ils pagayaient 12 heures chaque jour à 40 coups par minute, transportaient des charges de 100 livres lors de portages difficiles, tout en chantant pour maintenir leur rythme. (Joanne Plourde chanta : Envoyons d’l’avant nos gens!) Les Voyageurs avaient un rapport spécial avec les résidents amérindiens natifs des lieux, acceptant d’adopter leur style de vie et appréciant leur religion. Les canadiens-français et les métis, proche les uns des autres, imprégnèrent les terres colonisées de leur culture et de leur langue. En 1838, la communication en français était vraiment la première langue de travail dans le nord-ouest, sans oublier le jargon chinook.

Gisèle Samson, 29 sept 2013

ANNEXE

Employés de la Compagnie de la Baie d’Hudson à la construction du Fort Victoria C.-B. 1843-44 (Réf. : B-223 g8-1843-44) Hommes-à-tout-faire :

Allard, Joseph, 41 ans (1802)/Lachine/Qué./ 1843-47 charpentier au Fort Victoria (bâtiments et chaises)

Barthélemy, George, (1819) 29 ans/Lachine/Qué./ 1843-45 Fort Victoria

Champagne, Joseph, (1820) 23 ans/Lachine/Qué./ 1843-46 Fort Victoria

Charpentier, Joseph, (1819) 23 ans/Montréal/Qué./1843-47 meurt à Victoria 4/09/47 (Pioneer Sq.) fils Francis Charpentier au Fort Victoria.

Corbin, Israël, 25 ans /Rivière du Loup/Qué./ 1843-44 Fort Victoria

Dupuis, Louis, (1820) 23 ans /Rivière du Loup/Qué./1843-44 Fort Victoria

Dupuis, Jean-Baptiste,(1817) 23 ans /Rivière du Loup/Qué./1843-47 Fort Victoria, enterré à Saanich 31/12/1874.

Gagnon, Antoine, (1805-22/04/65) 38 ans /Saint-François/Qué./ 1843-50 Fort Victoria et 1961-62

Gariépy, Casimir, 19 ans /Sorel/Qué./ 1843-46 et 1948-49 Fort Victoria.

Gravelle, François, (1816-fév.1876) 26 ans /Terrebonne/Qué./1843-47 Fort Victoria

Labonté, Charles,(1821) 22 ans /Sainte-Anne/Qué./1843-44 Fort Victoria retour aux Prairies

L’Écuyer, François, (1797)/Beauharnois/Qué./ Fort Victoria 1843-51 et 1869-71

St-Gré, Gabriel, 27 ans /Qué./ au Fort Victoria 1843-51, Shawnigan District 1859.

D’autres noms s’ajoutent à la liste grâce aux écrits des Journaux des officiers du Fort de Victoria de 1846+ qui confirment leur présence au Fort Victoria :

Beauchamp, Joseph Ovide,(1820) 1848-52 forge de Victoria, marié le 9/07/1848, retour 1865-01/08/73 décédé.

Boulanger, Charles, au Fort Victoria en 1848 - décédé le 1er janvier 1949

Charbonneau, Joseph : (1819-25/10/56) : au Fort Victoria 1844-48 et 1850-51 et Voltigeur.

Côté, François X. (1820) Acadien- 1843-50 Fort Victoria, marié 19/07/48, réside à Victoria 1863-71

Deroche, Charles,(1818) au Fort Victoria 1848-50

Dubeau, Louis : 1846 – 50 au moulin Fort Victoria et marié le 19 juillet 1848

Lafleur, Michel 1849-56 et marié à Marie Songhees : 3 filles, Marie 1850, Mathilde 1853 et Olive 1856

Morel, Léon, 25/03/1823 – mort 8/09/1877/Montréal/Qué./ 1850-51 Fort Victoria et Voltigeur. Marié à Adélaïde (1829) le 30/09/1852. Adélaïde meurt à Victoria en janvier 1955. Autonome.

Peltier, Louis, Montréal (1825), (marié à Julie Saanich le 9/07/48 : 2 filles, Julie 1850 et Suzanne Louise 1854-58) au moulin de Victoria de 1848 à 50, membre des Voltigeurs en 1856, perd sa conjointe le 15/03/58

Trudelle, Louis (1820): Fort Victoria 1848-50 et 1851-52 au magasin CBH Victoria

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Jacks of all trades!

by Gisèle Samson

A Talk presented on 2013 Sept. 29 at the Royal BC Museum, in Victoria, BC

Bon après-midi! Gisèle Samson de la Nation Québécoise, d’origine canadienne-française et visiteuse impliquée dans le Réseau associatif francophone depuis 18 ans. Merci à Sylvia Van Kirk pour l’invitation à faire partie de ce Symposium. Merci à Ron Greene for his support et ses courriels en français pour moi. The Francophone community proudly accepted to bring an “ambiance française” in remembrance of the numerous Voyageurs-explorers who satisfied their passion for adventures in their own way, which also contributed to the development of the British Colonies.

Jacks of all trades! Hommes de défis à travers bois, montagnes, plaines et rivières. This title, approved by four persons, represents a thousand of Voyageurs who discovered the pathways of land and water in canoes, by portages or on horses, built settlements with big trees, leaving traces for those who came afterwards. Les “faits français” are not always recognized. This Symposium acknowledges one of these and gives a due consideration to the Voyageurs-bâtisseurs who covered the territories of the North West and are so often forgotten. In the files of the AHFV archives, there is a three part series of articles dated in October 1977 published in the Vancouver Province newspaper that called my attention with the title: “It is a popular misconception in B.C. that French-Canadians have contributed little or nothing of the development of the province.” Glen Cowley, the author, addressed this question to the readers: Why have they been the forgotten men of Canadian history? Many reasons are mentioned but the main one is that the largely illiterate Voyageurs kept no records of their achievements while helping to open up the West. We rarely know about the inside part of these men. Charpentier, Joseph, de Montréal/Qué. (de fort Taku) 1843-47 - (signe X 26 avril 1839) (fils Francis?) meurt à Victoria 4/09/47 (pioneer square cemetery)

”Il était une fois…” “Once upon a time…” un bateau, the SS Beaver from the HBC which arrived at the Peninsula on March14th 1843: un capitaine (Mr Brotchie), un chef d’expédition (James Douglas), un représentant de l’Église Catholique Romaine (le jeune abbé Jean-Baptiste Bolduc sent out by Bishop Signay of Québec Diocese in 1842) et un équipage d’environ 15 canadiens-français, “engagés”. The banner here is presenting a few names of “engagés”. (see annexe 1) *If you were a worker with a fur trade company, who served a limited-term contract, you would be an “engagé”. You would likely also sign later for another period of service, as there was an implied obligation between the employee and the Patron to continue; the involvement was less firm than the contract of a clerk or a partner (réf. Lexicon in Betty Donaldson’s book on correspondences between McLoughlin and his sister Marie-Louise at the Ursulines’ convent in Low Canada). *Allard,Joseph,(1802) de Lachine/Qué. (de fort Simpson) charpentier 1843-47 Descendante : Alana Collins Ex. : trajet* Vancouver 1838-40/ Taku ‘40-42/ Simpson ’42-43/ Victoria ’43-47/ Nisqually ‘47-48 et freeman.

*If you were a man roaming the forests outside the environs of la colonie de la Nouvelle France, trapping, hunting, canoeing, sometimes living with Indian families, and were often away for a year or more, you were “coureur des bois”, thought Betty Donaldson. The British fur trading began with the explorers Desgroseillers and Pierre Radisson. Two centuries before Confederation, this pair of resourceful Frenchmen just named discovered a wealth of fur in the interior of the continent -north and west of the Great Lakes- accessible via the great inland sea that is the Hudson Bay. When they came back with their large stock of furs, the Low Canada authorities punished them because they had no permit or licence for trapping/hunting and sent them to jail; all the furs were sent to France. Despite their success, French and American interests would not back them. It took the vision and connections of Prince Rupert, cousin of King Charles II, to acquire the Royal Charter which, in May 1670, granted the lands of the Hudson Bay watershed to “the Governor and Company of Adventurers of England into Hudson Bay”. Desgroseillers and the Nonsuch ship had a success with the expedition and built Fort Charles. These fur traders were not among the “Lords and proprietors”.

*If you were a determined person you could get the honorific title of “Homme du Nord”. You would have lived away from civilization for at least one Winter season. It meant that you were tough, had survived cold weather, scarce food supplies, and dark lonely days and nights. You would take a vow upon receiving your title: to serve your God, your king, and to respect other men’s wives. You would enter in a country marriage. It is a definition given by Betty Donaldson and she mentioned that the tradition died out after the HBC gained control of the Trade, but most of the older traders and trappers remained loyal to the obligations they had vowed to respect.

The context of 1840 -The News from east circulated by the Voyageurs in charge of the expeditions Lachine/Fort Vancouver. The Lower Canada and Upper Canada events resulted in some violence and ended by the Union Act. I imagine that the French Canadians discussed among themselves the matter of Les Patriotes and l’affaire Riel, although being in the far west. So little is written!

The 40’s was the establishment of the Roman Catholic Church in the West. The HBC workers already settled in the Wallamette Valley then requested the presence of catholic priests in 1834. Réf.: Early History of the Catholic Church on Vancouver Island Mgr Philip M. Hanley

1841 – Wallamette had 100 families, and 83 farmers were F.-C. A catholic group sent a petition to Bishop Provencher based at Red River. The Bishop answered to the petitioners. The only way of communication between Canada and Oregon was through HBC. The Bishop asked two places to travel to the colony in the Wallamette Valley. The HBC Governor and the London Committee authorized two priests for a different place, Cowlitz River (Toledo, Wash.). There was a fear of religious controversy. Bishop Provencher accepted the recommendation. Sir George Simpson wrote to the Archbishop of Québec Joseph Signay, offering space in the canoes from Lachine to North West Columbia. The Vicar General, François-Norbert Blanchet, in charge of the Oregon Mission and Rév. Modeste Demers were the two chosen missionaries. In Nov. 1838, James Douglas, HBC Chief Factor, welcomed them at Fort Vancouver. Three settlers petitioners : Joseph Gervais, Étienne Lucier et Pierre Bélèque, thank the priests in the name of the people of Wallamette Valley.

If Hudsons’ Bay Co., with its monopoly over an area 15 times the size of Britain, represented the England’s interest, then the Québec Catholic Diocese in the West was a significant actor for the Catholic Missions development. HBC with a series of forts was a good tool for the British Empire and the catholic missions with crosses and churches would represent well the Roman Catholic Church and Pope Grégoire XVI. The commercial enhancement and the religious enterprise with different goals could count on each other, for a while. A certain amount of religious life was essential for political stability, but political spirit and religious spirit are rarely aligned for a long time! The RCC Missionaries (Secular priests François Norbert Blanchet, Modeste Demers and the Belgium Jesuit DeSmet) succeeded in establishing a Vicariate ecclesiastic in what was a big territory: from west of the Rocky Mountains and between California and the Artic.

Even the priests had 12 commandements to obey in an open spirit of obedience! I choose 3 of them:

#8 Inform to whom they are sent and how that religion ordains peace, meakness and obedience to the laws both of the State and of the Church.

#10 Remain perfectly impartial in regard to the respective claims of the North West Co. and of the Hudson’ s Bay Co. , remembering that they are sent exclusively for the spiritual good of the people, the civilization of whom must be the greater advantage of both Companies. #11 Fix their residence near a fort and there build a church, a house, a school and draw their livelihood from the best that the lands given to them will afford. (Bérubé, Roland. The first Catholic Missionaries in Western Canada, Manuscript, un published: 1986)

March 1842: Gov. George Simpson sent a report to the HBC Governors’ Committee. The recommendation was to build a new trading post on the south east of the Vancouver Island. It would help the development of the North West Coast of the Island and maintain the good relations between United States and the British Empire. The Council of the Northern Department passed a resolution that the post should be built in British territory without delay. The “New Country” for the Americans was the land of the Oregon and California Territories. HBC had to be prepared for such a situation. The arrival of a young population of Red River and American families from the East was called the “Oregon fever”. It did clash with the claims of the First Nations to the lands. The settled farmers had problem to adjust to this migration too.

Spring 1842: John McLoughlin jr. was in charge of Fort Stikine and Roderick Finlayson was his assistant. The young McLoughlin was murdered and an investigation had been done by Sir George Simpson. The result was qualified as unfair. It certainly impacted the workers accused of conspiring to plot the young McLoughlin. All the suspects of complicity were kept in semi-confinement in various forts until 1844. Finlayson was sent to Fort Simpson and, later, will be at Fort Victoria with 6 workers from Fort Stikine in 1843.

Fort Victoria: 1843: But what would a priest’s role be in the expedition? Douglas welcomed the presence of a clergyman because he believed that the ennobling influence of religion would exert a positive effect among the Natives he had encountered the year before. (Glazebrook, Hargrave Correspondence, James Douglas to James Hargrave). L’Abbé Bolduc was replacing the missionary Modeste Demers gone to meet First Nations in Nouvelle-Calédonie. On March 15th, after the team received evidence that the Natives accepted their visits, Douglas and Father Bolduc went to shore to make acquaintance and to shake hands with all the people there welcoming them. With a young Chief, they went to one of their villages, Camosun, at the tip of the bay and came back to the ship.

L’Abbé Bolduc was the first French Canadian missionary priest who organized the first religious service on the Peninsula on March 19th, 1843. Douglas had seen to it that the ceremony be imposing. A few of his men were allowed to help the Father to prepare a shelter with pine branches and an awning taken from the ship. More than twelve hundred Natives from the Lekwammen people were gathered for the Mass and hundred children baptised. The same week, the natives were informed of the HBC’s project to build a Posting trade at this place; workers were assigned to dig a well, others to find the wood necessary for the buildings and Natives hired to get pickets for the “palissade”. Father Bolduc bought a canoe from the Amerindians and hired paddlers to go to Whitbey Island. Later, the Beaver went up north to close 3 forts and bring back the people and materiel at this new place to establish a Fort.

HBC needed people to build a fort on a peninsula, away from the familiar trails of the continent, facing harsh conditions and overcoming such a challenge of establishing a Fort! How did they proceed to select the best French Canadians Voyageurs? I have no idea! Were they all the ones on the Beaver with Douglas? 15 francophones names are already known and mentioned in the French book “Présence francophone in Victoria 1843-1987, 144 ans d’histoire!” translated in 1991. Based on this list and my search for more evidence in the on-line Journal of Fort Victoria and other reports, I could gather a list of 23 names to be part of this list of Jacks of all trades who found themselves working at the Fort Victoria in the early years. Three of them are Seniors “engagés”: Joseph Allard, Antoine Gagnon et François L’Écuyer.

What is the reason behind the choice of hiring the French Canadians « engagés » à bâtir le Fort Victoria? It could be that their interaction with various First Natives People would contribute to the peaceful settlement of Fort Victoria because they would interpret traditions and customs to English colonial powers. A French-Canadian life can be found in the field of fur trading through contracts, correspondences of the trading fur Chefs and companies’ officers, reports, summaries of voyages and expeditions, missionaries’ letters, post’s Journals, maps… However, many doubts might appear when consulting the documents, due to a lack of precision in summaries. Sometimes, it is hard to find who is who. Prof. Guy Poirier (UWaterloo) wrote: ”The past of the francophonie of our province of adoption is not easy to reconstruct.” (In the book “La francophonie de la C.-B. : mémoire et fiction - Espaces culturels francophones III)

These 23 « engagés » on the banner were coureurs des bois, Voyageurs and Jacks of all trade! Young and old, the Voyageurs worked off and on for a variety of fur trade companies. They were people in movement ,persons of high value.! These men were from French-Canadian villages and families where they learned how to survive on poor lands or small farms. The first roads appeared where Natives, French-Canadians and Metis worked with Fur Trading Companies.

On the banner, these “Homme du Nord” came from different posts: 4 were coming from Fort McLoughlin: Barthélemy, George, de Lachine/Qué. 1843-45 doute? Parents mixtes? Gardé dans la liste… Champagne, Joseph, de Lachine/Qué. 1843-46 déserteur vers St-Paul Oregon… 5f/2g *Gagnon,Antoine,(1805)de Saint-François/Qué. 1843-50 - meurt à Victoria 22/04/65 *L’Écuyer, François, de Beauharnois/Qué. 1843-51 - s’installe aux États-Unis. + Officer Charles Ross.

1 de Fort Simpson : Allard + Officer Finlayson,

5 de Fort Taku : Charpentier, Dupuis, Jean-Baptiste, de Rivière du Loup/Qué. 1843-47 - enterré à Saanich 31/12/1874 Gravelle, François, de Terrebonne/Qué. 1843-47 - meurt en février 1876 Labonté, Charles, de Sainte-Anne/Qué. 1843-44 - retour aux Prairies. St-Gré, Gabriel, du Québec, (fort Taku) 1843-51 - enterré à Shawnigan District 1859

6 de Fort Stikine : Boulanger, Charles : du Québec,1847? 1848 - décédé le 1er janv. 1949 Corbin, Israël, de Rivière du Loup/Qué. 1843-44 - retour au Canada, Dupuis, Louis, (1820) 23 ans/Rivière du Loup/Qué./ 1843-44 après 6 ans,retour au Canada, Gariépy, Casimir, de Sorel/Qué. 1843-46 et 1948-49 – s’installe à Willamette, Côté, François X. : Acadien 1843-50 réside à Victoria de 1863-71, Trudelle, Louis : du Québec, 1848-50 au magasin CBH 1851-52 – aurait planté les premiers pommiers du côté de Saanich.

3 de Fort Vancouver: Beauchamp, Joseph Ovide : du Québec, (Fort Vancouver) forgeron 1848-52 et 1865 décédé 01/08/73 Deroche, Charles : du Québec, (fort Vancouver) 1848-50 – s’installe aux États-Unis. Lafleur, Michel : du Québec, (Columbia dept.) 1848? 1849-56, marié à Marie (Songhees) le 9/07/48

1 de Nisqualy & Beaver :Charbonneau, Joseph : du Québec. 1844-48 et 1850-51 et Voltigeur – décédé 25/10/56

1 de Fort Langley : Peltier, Louis, de Montréal/Qué. (fort Langley) contrat au moulin 1848-50, marié à Julie (Saanich) le 9/07/48, Voltigeur en 1856 – réside à Victoria

1 de Nouvelle-Calédonie-Chilcotin? :Dubeau, Louis : du Québec, contrat au moulin 1846 – 50 – ira au fort Langley.

1 de Fort Rupert : Morel, Léon, de Montréal/Qué. 1850-51 Marié à Adélaïde de fort Stikine (1852) Voltigeur (1856) décédé le 8/09/1877.

Voltigeurs : Charbonneau, Morel, Peltier - 1850s’ part of a colonial police force.

According to Charles Ross, in charge of the construction of the Fort Victoria in 1843, the life at the site was monotonous. The priority was put on the preparation of the wood needed to erect buildings. Thus, it meant working hard for a completely full day. As there was not much else to do on the Peninsula, then, someone could feel a “dreary solitude” - Charles Ross’ expression. During a period of two or three years of trading establishment, there was no place for social life as a need yet! Anna Stooke in her book Daily life at Fort Victoria specified that “the hard work and the danger caracterised life at the Fort”.

Descendants?

In 1856 there were 154 stations at HBC. All the French Canadians who stayed in a trading post (they were 300 with the NW Co. in 1817) or had been part of expeditions, didn’t stay in the Extreme West. Many “engagés” retired in regions known for giving good living conditions. (Au Berceau de la C.-B. par Olivier Maurault P.D., P.S.S., MSRC)

The aspect of “freeman” shown by the Voyageurs didn’t help to find them and to know where they were. Young adults in their twenties, hired around 1815, reached their fifties+ in this period 1842 - 46; they were tired men, and some of them will make the choice to settle in Oregon, attracted by the Wallamette Valley for a good land and a confortable life.

The challenge of finding descendants of the Voyageurs is a difficult research. Many documents lead to a dead end. It is like learning pieces by pieces, linking all of them to a collective memory, giving you a grey zone, almost erased. Guy Poirier agrees:”Incomplete and often contradictory information we found as we pursued the matter and tried to sort out the various discrepancies”.

Often we will notice on the lists an expression like “family records are somewhat confusing” ex.: in the case of Trudelle, Louis : du Québec, (fort Stikine) charpentier 1848-50 au magasin CBH 1851-52 – plante les premiers pommiers du côté de Saanich; J. B. Dupuis qui a élevé une famille et fut enterré à l’église Church of the Assumption in Saanich 31/12/1874. It is easier for a family to find their ancestral line than to start with a voyageur and try to locate its descendants. A family can do their genealogy and return to the Voyageurs.

Sometimes, we noticed that few legitimate children would not help to carry on a research of someone’s legacy. The progeny, the children tended to die at such a young age! Only 1 child over 4 reached 7 years of age or more. In the case of Léon Morel, we know that over 12 children, 9 of them died before reaching 17 years old. It remains unknown whether his last three sons had any descendant. Two decades 1830 – 1850 were especially difficult on women and infants. Hygiene was not much known. The contagious illnesses, breathing problems, pneumonia and others, like Mountain fever, influenza ….. were the cause of premature death.

So, what do we know about the descendants of a French Canadian Voyageur? Glen Cowley wrote in The Vancouver Province in 1977: “His legacy is carried largely in the blood of the Metis”. The fur trade passed away, and also the 50 years dominance of the Fr.-Can in the West, to leave place to the “Gold Rush.” The demand of England for silk replaced the demand for beaver.

Finally, let’s take a few seconds of recognition for the role of all these brave women who had up to 10 children and tried to play their gender role besides these determined men. Book: “Woman’s diaries of the Weswark Journey” by Lillian Schlissel.

Last July, in a trip to the Thompson and Okanagan regions, I jumped at the opportunity to do the Princeton’s Art Walk. The exhibit at the local museum included a rough, small cabin giving an example of the reality of a family of six sharing that limited space. On the exterior wall of this wooden shack, it was written: Did you know? The working language on the HBC Trail was French. Such a sentence makes me aware that the history of the past is not all forgotten or interred. Yes, the Fur Trade Companies hired French Canadian who became servants of the Companies. The monopoly was won by the HBC. Natives, French Canadians and Metis navigated the great rivers of Western Canada, led by men like Mackenzie, Thompson, Fraser and MacMillan. These early pioneers were the Human Power, paddling canoes down the turbulent water ways and through many miles from their destinations. They would paddle 12 hours a day at 40 strokes per minute and back packing, trundling 100 pounds packs over portages and singing to maintain their rythme. * A song by Joanne Plourde …. “Envoyons de l’avant nos gens…” The VOYAGEURS had a special rapport with the native peoples – willing to adopt Amerindians lifestyles and appreciate their religion. French Canadians and Metis were close to each other and impressed themselves throughout the colonies. In 1838, French communication was the first working language in the North West, without forgetting Chinook. Vivent les Voyageurs-bâtisseurs canadiens-français!

Gisèle Samson / 29 sept.2013, de l’Association historique francophone de Victoria.

Annexe 1

Employés de la Compagnie de la Baie d’Hudson à la construction du Fort Victoria C.-B. 1843-44 (Réf. : B-223 g8-1843-44) Hommes-à-tout-faire-Jacks of all trades :

Allard, Joseph, 41 ans (1802)/Lachine/Qué./ 1843-47 charpentier au Fort Victoria (bâtiments et chaises)

Barthélemy, George, (1819) 29 ans/Lachine/Qué./ 1843-45 Fort Victoria

Champagne, Joseph, (1820) 23 ans/Lachine/Qué./ 1843-46 Fort Victoria

Charpentier, Joseph, (1819) 23 ans/Montréal/Qué./1843-47 meurt à Victoria 4/09/47 (Pioneer Sq.) fils Francis Charpentier au Fort Victoria.

Corbin, Israël, 25 ans /Rivière du Loup/Qué./ 1843-44 Fort Victoria

Dupuis, Louis, (1820) 23 ans /Rivière du Loup/Qué./1843-44 Fort Victoria

Dupuis, Jean-Baptiste,(1817) 23 ans /Rivière du Loup/Qué./1843-47 Fort Victoria, enterré à Saanich 31/12/1874.

Gagnon, Antoine, (1805-22/04/65) 38 ans /Saint-François/Qué./ 1843-50 Fort Victoria et 1961-62

Gariépy, Casimir, 19 ans /Sorel/Qué./ 1843-46 et 1948-49 Fort Victoria.

Gravelle, François, (1816-fév.1876) 26 ans /Terrebonne/Qué./1843-47 Fort Victoria

Labonté, Charles,(1821) 22 ans /Sainte-Anne/Qué./1843-44 Fort Victoria retour aux Prairies

L’Écuyer, François, (1797)/Beauharnois/Qué./ Fort Victoria 1843-51 et 1869-71

St-Gré, Gabriel, 27 ans /Qué./ au Fort Victoria 1843-51, Shawnigan District 1859.

D’autres noms s’ajoutent à la liste grâce aux écrits des Journaux des officiers du Fort de Victoria de 1846+ qui confirment leur présence au Fort Victoria :

Beauchamp, Joseph Ovide,(1820) 1848-52 forge de Victoria, marié le 9/07/1848, retour 1865-01/08/73 décédé.

Boulanger, Charles, au Fort Victoria en 1848 - décédé le 1er janvier 1949

Charbonneau, Joseph : (1819-25/10/56) : au Fort Victoria 1844-48 et 1850-51 et Voltigeur.

Côté, François X. (1820) Acadien- 1843-50 Fort Victoria, marié 19/07/48, réside à Victoria 1863-71

Deroche, Charles,(1818) au Fort Victoria 1848-50

Dubeau, Louis : 1846 – 50 au moulin Fort Victoria et marié le 19 juillet 1848

Lafleur, Michel 1849-56 et marié à Marie Songhees : 3 filles, Marie 1850, Mathilde 1853 et Olive 1856

Morel, Léon, 25/03/1823 – mort 8/09/1877/Montréal/Qué./ 1850-51 Fort Victoria et Voltigeur. Marié à Adélaïde (1829) le 30/09/1852. Adélaïde meurt à Victoria en janvier 1955. Autonome.

Peltier, Louis, Montréal (1825), (marié à Julie Saanich le 9/07/48 : 2 filles, Julie 1850 et Suzanne Louise 1854-58) au moulin de Victoria de 1848 à 50, membre des Voltigeurs en 1856, perd sa conjointe le 15/03/58

Trudelle, Louis (1820): Fort Victoria 1848-50 et 1851-52 au magasin CBH Victoria

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