Le don, c'est un cadeau, c'est poser une bénédiction, et c'est lutter contre la dictature de l'Argent.

Merci à Sylvie Valette de nous avoir offert cette belle prédication qui apporte bien du grain à moudre pour notre méditation,

notre réflexion et notre animation financière.

Prédication – de Sylvie Valette (prédicatrice régionale)

culte participatif à Vergèze

Salle de la Fraternité

Vendredi 8 novembre 2013 – 19h.

Lectures dans la deuxième lettre aux Corinthiens

Chap 8, 1-12, 20-24 et chap 9, 6-15

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Connaissez-vous la date d’anniversaire de DIEU ? Je vous demande ça parce que moi, quand c’est l’anniversaire de

quelqu’un que j’aime, je lui fais un cadeau. Surtout quand c’est quelqu’un qui régulièrement, me fait des cadeaux.

C’est un minimum que de lui rendre la pareille mais, plus que ça, c’est un bonheur. Pas comme de rendre une

invitation à quelqu’un qu’on a du mal à supporter. Offrir un cadeau à quelqu’un qu’on aime et qui nous aime, c’est un

bonheur à partager.

Pendant que vous réfléchissez à la date à laquelle je pourrais fêter l’anniversaire de Dieu, moi, je réfléchis au cadeau que

je pourrais lui offrir. Comme je suis son enfant, je pourrais lui écrire un joli poème, une jolie prière de louange et l’accompagner d’un

pot à crayon que j’aurais confectionné moi-même ou d’un collier de nouilles. Je ne sais pas si Dieu préfère les cadeaux

pour les filles ou ceux pour les garçons.

Mais comme, tout en étant son enfant, je suis une adulte, réfléchie, responsable, autonome, je pense que je peux

donner à mon cadeau une autre dimension : un cadeau Bonne Nouvelle ; un cadeau Bénédiction ; un cadeau qui

ressemblerait à un culte avec presque tous les temps de la liturgie. Moi qui n’aime pas offrir directement de l’argent, je

me demande si pour Dieu, tout compte fait, ça ne serait pas un cadeau à la fois joyeux et bienfaisant.

Je reviens à vous. Avez-vous trouvé la date d’anniversaire de Dieu ? Avez-vous une date meilleure qu’une autre pour lui

offrir notre cadeau d’argent. Vous avez vu comme subrepticement je suis passé d’un cadeau personnel à un

cadeau collectif ? Non, je ne veux pas vous forcer la main car, alors, ce ne serait plus un cadeau. Alors pour ceux qui

veulent bien partager avec moi ce cadeau à offrir, ralliez-vous à ce NOUS que je vais utiliser. Et … désolé pour les

autres ! A ceux-là, je me permets de rapporter cette petite histoire humoristique.

Un paroissien se plaignait à son pasteur de ce que l'Eglise réclamait toujours de l'argent.

- Il n'est continuellement question, lui dit-il d'un ton furieux, que de donner, donner, donner...

Le pasteur réfléchit un instant et répondit: -Je tiens à te remercier pour cette définition du

Christianisme, je n’en connais pas de meilleure. Donc, puisque nous avons trouvé quel sera le cadeau à

donner mais que nous n’avons pas trouvé la date d’anniversaire de Dieu, réfléchissons à ce qui pourrait être le

meilleur moment pour ce geste d’offrande. Bien sûr, il y a l’offrande au culte mais a-t-on vraiment l’impression, au

moment de la collecte, de faire un cadeau à Dieu ? Oui, quand même, c’est toujours un cadeau quand on donne.

Mais, bon, nous parlions tout à l’heure d’un cadeau bonne nouvelle, d’un cadeau bénédiction, alors on va mettre le

paquet ! c’est le cas de le dire. Comme pour un anniversaire, on pourrait déterminer un

jour d’offrande, un jour de fête. C’est d’ailleurs ce que font de nombreux paroissiens, une ou deux fois par an, ils signent

un chèque pour l’Eglise. Pâques et Noël sont les dates phares pour cette remise de cadeau. Mais nous le savons

tous, ce n’est pas facile de gérer une Eglise (ce serait pareil pour une famille) avec seulement une ou deux rentrées

d’argent par an. Il est donc préférable, à la fois pour notre propre gestion que pour celle de nos trésoriers de multiplier

les gestes de don.

Certains optent pour le prélèvement automatique, et, devant Georges qui milite en faveur de ce mode d’offrande,

je ne vais pas dénigrer le prélèvement. Au contraire, c’est un excellent moyen pour donner petit peu par petit peu sans

que notre budget mensuel en souffre. Entre 10 et 50 euro par mois, c’est à la portée de tous les foyers et pour l’Eglise,

c’est un confort de gestion incomparable. Non ? ce n’est pas à la portée de tous ? Ah ! ben ? je croyais. A voir la

multiplication des téléphones portables, les trajets en auto malgré le coût du carburant, les tonnes de nourriture et de

vêtements qui se jettent chaque jour…

Pour ceux qui peuvent supporter un prélèvement mensuel, c’est une très bonne solution. Mais il y a à cela un

inconvénient, on n’a plus l’impression de faire vraiment un cadeau. Eh, bien, ne nous en privons pas. Ajoutons à nos

dons par prélèvement, deux à trois chèques qu’on aura préparés pour Pâques, pour la rentrée de septembre et pour

Noël. Ces chèques-là, on les pensera vraiment comme des cadeaux d’anniversaire, des cadeaux de fête, des bonheurs à

donner parce qu’on a reçu. Parce qu’on a reçu, c’est un des pourquoi donner. « Pourquoi » en un seul mot.

Que ce soit par le prélèvement ou par le don ponctuel, donner c’est une Bonne Nouvelle ! Donner ou plutôt offrir !

Parce que dans notre Eglise, on a le choix d’offrir.

On est libre de faire ce cadeau comme on est aussi libre d’accepter l’amour que Dieu nous donne.

Pourquoi offrir de l’argent ? parce que par ce geste concret, nous posons une bénédiction. Un bien dire pour un bien

faire, pour un bénéfice. Dans le droit médiéval, bénéficier signifiait pourvoir quelqu’un d’un bénéfice. C’est devenu

plus tard, « gratifier quelqu’un d’un bienfait ». Et c’est bien à cela que nous participons dans notre offrande d’argent. Un

bien dire que l’on concrétise en bien faire. Un bienfait qui apporte une bénédiction.

D’autres parce que répondent à ce « pourquoi donner ? » Parce qu’en donnant, nous manifestons notre foi avec

courage. Il faut effectivement du courage pour se déposséder d’une partie de ses biens, pour faire le choix de

diminuer la part qui aurait pu améliorer notre quotidien ou celui de nos proches. C’est d’ailleurs une question à se poser

avant de déterminer le montant de son don. De quelle somme pouvons-nous diminuer ce qui va à nous même ou à

nos proches ? Déterminons cette somme puis, si nous sommes imposables, multiplions la par trois puisque l’Etat

nous en remboursera deux tiers dans une réduction de l’impôt à payer.

Pourquoi donner ? Parce que notre offrande, c’est comme une semence qui va porter du fruit au bénéfice de quelqu’un et de nous-même.

Ainsi peut-on le lire dans les Proverbes chapitre 11, verset 24 et 25 : Tel fait des largesses et s'enrichit encore,

tel autre épargne plus qu'il ne faut et connaît l'indigence. Une personne généreuse sera comblée,

et qui donne à boire sera lui-même désaltéré.

Pourquoi donner ? Parce qu’en donnant, nous témoignons, à nous- même et au monde, contre la dictature de l’argent qui nous enferme. En

offrant un peu plus que notre surplus, nous nous débarrassons des chaînes par lesquelles l’argent nous tient

immobiles. Nous pouvons ainsi opposer à l’argent despote, l’argent libérateur.

Pour terminer ce message, laissez-moi vous montrer comment l’offrande peut, à elle seule, devenir un culte

rendu à Dieu .

Offrande – louange : car c’est une joie de donner. Une joie et une reconnaissance. Dieu aime le don joyeux. Tout vient de

Lui, et ce que nous Lui avons donné vient de Sa main Offrande-loi : répondant à la volonté de Dieu que le livre de

l’Exode exprime ainsi « tu apporteras à la maison de l’Eternel ton Dieu les prémices des premiers fruits de la Terre. Et que

Paul actualise : « que chacun de vous, le premier jour de la semaine, mettre à part chez lui ce qu’il pourra, selon sa

prospérité ».

Offrande-annonce de la Grâce : Dieu a le pouvoir de vous combler de toutes sortes de grâces pour que vous ayez

encore du superflu pour toute oeuvre bonne. Offrande-prédication. Car c’est grâce à notre offrande que la

Bonne Nouvelle peut être annoncée ici et jusqu’aux extrémités de la terre.

Offrande-confession de foi. En donnant notre offrande, nous déclarons que nous avons reçu notre vie de la part de Dieu

et que nous sommes confiants qu’il nous donnera toujours ce dont nous avons besoin.

Offrande-intercession : Au-delà de la prière par laquelle nous demandons à Dieu de sauver ce monde du désespoir et

de la misère, par notre offrande, nous nous engageons concrètement dans ce pour quoi nous prions.

Offrande-communion : car nous ne sommes pas seuls à donner. Notre don vient s’ajouter à celui de notre frère, de

notre soeur et nous en recevons les bienfaits que nous partageons avec notre soeur, avec notre frère.

Offrande-Bénédiction : par la voix du prophète Malachie « Apportez toute la dîme au Trésor, qu'il y ait de quoi

manger dans ma maison ; mettez-moi ainsi à l'épreuve, je vous prie, dit le SEIGNEUR des Armées ; j'ouvrirai sans faute

pour vous les fenêtres du ciel, et je déverserai pour vous la bénédiction au-delà de toute mesure. »

Souvenons-nous de ces paroles : « il y a plus de bonheur à donner qu’à recevoir ».

Que le bonheur de donner : votre temps, votre amour, votre argent vous accompagne tous les jours de votre vie !

Amen