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« L'Art est ce qui révèle à la conscience la vérité sous forme sensible » a affirmé Hegel dans son encyclopédie l’Esthétique (1818-1829). Il établit alors un lien étroit entre art et conscience. Selon lui, l'art est un langage basé sur l'expression sensible du vrai, qui stimule les sentiments humains mais peut aussi mener à des réflexions ; l'émotion ressentie devant une œuvre permet d'accéder à la vérité, comme si seule une œuvre « vraie » pouvait émouvoir.
La conscience correspond au processus de représentation de nous-même et du monde extérieur. L'étymologie latine du mot conscience, « cum scientia » signifie « savoir avec », soit savoir que l'on sait. Ainsi, lorsque j'ai conscience d'une douleur, j'ai aussi conscience de la ressentir : la conscience de quelque chose est donc aussi la conscience d'en avoir conscience. Lorsque l’on pense on sait que l’on est en train de penser et on sait à quoi on pense.
Il existe deux types de conscience, ici nous nous intéressons à la conscience morale. C’est le juge intérieur qui permet de statuer sur le bien ou le mal et sur le vrai et le faux.
Si l'art, en son sens le plus général, désigne la maîtrise d'un savoir-faire, il ne se limite pas à cette définition. Depuis le XVIIIe siècle, le terme a délaissé sa seule acception technique au profit d'un sens esthétique : il renvoie au domaine des beaux-arts et à la recherche du beau. Il se différencie de la technique, dans le sens où l’artiste n’a pas pour but de créer quelque chose d’utile, mais de sensible.
Par les sentiments provoqués, l’art permet, tout d’abord, un éveil des consciences. Dans le cadre de la résistance, les œuvres d’art, dépeignant la réalité, ont permis d’informer, d’influencer, de choquer et ainsi de faire prendre conscience à ses spectateurs. Les résistants, dans une optique d’exprimer leur vécu et leur ressenti, ont créé des réalisations évocatrices des évènements vécus. Créer c’est résister, dénoncer et permettre de garder en mémoire leurs engagements et leurs sacrifices pour la nation. Ainsi, l’expression artistique explicite l’univers de la Résistance et de la Déportation.
Dans le cas de l’information, des affiches et discours sont réalisés pour promouvoir une idéologie : c’est l’art de la propagande.
Dans un second temps, l’art permet de montrer ce que la société censure. De nombreux artistes se sont engagés afin de révéler le véritable aspect de la société. Ils l’ont alors explicité sous forme d’art : avec l’exemple des ouvrages des auteurs allemands émigrés et étrangers qui font part de leur opposition au régime nazi, les lettres d’origine juive, ou encore tous les écrits ayant été censurés par les régimes dictatoriaux.
Enfin, l’art est moral et intellectuel puisqu’il permet la liberté d’expression et le soulagement. En effet, la résistance dans les camps ne se limite pas à une simple révolte armée ; bien souvent, elle possède une dimension artistique, intellectuelle et culturelle. Par les dessins, par exemple, les déportés peuvent témoigner des horreurs qu’ils subissent au sein des camps, ainsi que de leur quotidien dévastateur. Mais aussi, cette forme de résistance leur permet de s’évader intellectuellement, de se changer les idées afin de tenir le coup pour survivre dans cet enfer.
Nous allons donc vous présenter des œuvres européennes de la Résistance, ayant permis de dénoncer les horreurs de la déportation afin de sensibiliser l’opinion publique vers l’engagement.