C’est une île où le vent paresse et s’abandonne,
Où nichent les toucans, les aras, les faucons ;
La mer reprend sans fin sa plainte monotone,
Et l’eau semble si douce et si bleus les lagons….
Debout sur la falaise, un homme à l’œil atone,
Le regard dirigé vers le morne horizon ;
Il fixe l’océan qui blanchit et moutonne,
Rêve devant les flots encerclant sa prison…
Mais que voit-il, au loin ? Est-ce un rêve, un mirage ?
La brise du matin gonflant ses voiles blanches,
Un navire, au soleil, cingle vers le rivage.
Il gagne lentement sa cabane de branches,
Et s’endort, bras pliés, comme un petit enfant,
Bercé par la chanson des vagues et du vent…
Jean-Paul Labaisse