Le premier atelier de sensibilisation avec les enfants s'est tenu le 8 décembre 2020. Les élèves découvre les enjeux que relève la transformation de leur cour de récréation. À l’aide de livres pop-up (« Popville » et « Dans la forêt du paresseux »), les élèves identifient les différents éléments qui constituent la ville : des maisons, des immeubles, des rues serpentant, des voitures, bus, vélos se croisant, quelques squares et arbres que nous pouvons compter sur les doigts de la mains. À bien y regarder, il semblerait qu’il y ait bien plus de verdure et d’arbres dans la forêt que dans la ville…

C’est maintenant l’heure d’une petite expérience pour comprendre de rôle de l'ombre. Un faisceau lumineux symbolisant le soleil est projetée sur le pop-up de la forêt, faisant apparaître l’ombre des arbres sur le sol de la classe… Et comme l’indique une élève, il fait bien plus frais à l’ombre ! Le lien est donc vite fait et les enfants en viennent à la conclusion qu’il faudrait ajouter plus d’arbres et d’eau dans leur cour pour remédier aux grandes chaleurs de l'été.

Suite à ce temps en classe, les enfants enfilent gants, bonnets et manteaux, puis nous partons en direction la cour. Les enfants appréhendent l'espace en essayant de se repérer dans la cour grâce à un dessin en plan. À l’aide de Georges le rouge-gorge, une petite vignette d’oiseau que l’on place sur le plan, les élèves ont pu identifient les différentes parties et aménagements qui composent actuellement la cour.

De bon matin, manteaux boutonnés jusqu'au menton, nous nous retrouvons directement dans la cour pour continuer les observations. L'atelier du jour débute par un relevé de la végétation, de l'eau et de l'ombre se trouvant actuellement dans la cour. Tour à tour, les enfants viennent coller de petites vignettes représentant ces éléments sur le plan. Les élèves mettent ensuite leur casquette de détectives afin d’en apprendre davantage sur les matériaux et la perméabilité des sols. Munis d’un gobelet et d’un fond d’eau, ils testent par petits groupes les surfaces de la cour (asphalte, sol souple sous les jeux, terre et copeaux de bois dans les potagers) et rendent compte à leurs camarades de si le sol se comporte comme une éponge absorbant immédiatement l'eau ou comme un parapluie créant un ruissèlement jusqu'aux égouts.

Une fois l'expérience terminée, tout le monde retourne en classe pour discuter biodiversité. À l’aide du livre « J’ai grandi ici », les enfants suivent le parcours d’une graine qui prend racine et se développe en beau pommier au fil des saisons. C’est l’occasion de parler de l’importance de la pluie, de la terre et du soleil pour la croissance des plantes; ainsi que de tous les insectes et animaux qui les mangent ou qui contribuent à les protéger. Suite à cette lecture, tous les élèves aimeraient voir des pommes, des fraises et toutes sortent de légumes pousser de toute part de la cour !

Les yeux encore un peu endormis, nous commençons la séance par nous remémorer les notions abordées la semaine passée et faisons un petit jeu sur le plan. Les enfants compte le nombre de toboggans, d’arbres, de sols différents. Un à un, chacun montre sur le plan le lieu et l'activité qu'il préfère dans la cour. Le train semble être le grand gagnant ! Mais tout le monde n'en fait pas le même usage... Certains jouent à le conduire et à entrer en gare, d’autres s’y cachent dans le petit tunnel, mais on peut aussi courir autour ou jouer plus calmement avec le boulier du dernier wagon. Cette diversité d’activités calmes ou plus énergétiques se retrouve sur toute la cour : on joue à attraper les autres ou on s’assoit sur les bancs pour discuter. On cherche des petits recoins pour se cacher, on vient fouiller la terre à côté du compost.

La cour est parfois même utilisée en dehors des temps de récréation pour y faire du vélo, du jardinage, s’occuper du compost. C’est toutes ces différentes activités et temporalité qu’il faudra prendre en compte dans le projet, pour que chacun et chacune trouve de quoi s’occuper et s’y épanouisse.

Chacune de ces activités présupposent un sol adapté. C’est l’objet de la deuxième partie d’atelier. De petites boîtes contenant du sable, de la terre, des copeaux, du béton et du sol souple passent parmi les élèves. On peut y plonger les doigts, tester la souplesse ou la rigidité, la texture tantôt rugueuse tantôt douce. La terre et les copeaux créent un enthousiasme particulier, on peut les manipuler, jouer avec et en plus d’être perméables, on ne se fait pas mal en tombant dessus !

Pour cette dernière séance, il suffit d'un peu de colle et d’imagination ! Ce matin, chaque enfant réalise un photomontage à partir d’images de références qu’il a choisi. Sur une grande photo de la cour, on commence par coller les sols que l’on aimerait avoir. C’est un florilège de sable, terre, herbes et bois. L’enthousiasme est tel que certains élèves voudraient même que le ciel soit enherbé…

Ensuite vient l’heure des aménagements ludiques ! Chaque élève reçoit une pochette avec des photos-références d’aménagements choisies préalablement avec la maîtresse. Pêle-mêle se retrouvent des potagers, des cabanes, des gradins, des bancs en rondins, des beaux parterres de fleurs et des tours d’arbres remplis de copeaux. Les élèves collent leurs images images selon leurs envies.

La juxtaposition de sols et des aménagements permet d’identifier des zones actives avec des aménagements ludiques, ou des zones plus calmes avec des tables, des assises, une fontaine à eau et des espaces végétalisés. C'est sur la base de ces photomontages, de l'analyse des usages et de l'état de la cour que les premiers scénarios d'aménagement seront imaginés et discutés avec la communauté pédagogique.