09 - Sites et monuments

Sites et monuments : l'église Saint Martin

L'église de Sablonnières, vers 1970

(Photo J.-M. Gander)

L'édifice

Sablonnières conserve sa vieille église dont la construction, commencée au moyen-âge, a subi plusieurs modifications au fil du temps.

Une description fort précise en a été donnée par Fernand Barès, d'après J. Zivy, dans sa notice complémentaire à l'Histoire de Sablonnières de Bazin (1). Nous la citons intégralement en l'illustrant par des croquis tirés de cartes postales anciennes :

« La configuration de cette église est la suivante : Son chevet (1) est normalement orienté vers l'Est. Elle comprend de l'Ouest à l'Est : une nef à trois travées (2) flanquée de bas-côtés, la croisée du transept (le bras Sud du transept débordant légèrement sur le bas-côté correspondant), la travée du choeur flanquée de deux chapelles (la chapelle de la Vierge au Sud (3), celle de Saint Antoine au Nord (18)), enfin le chevet affectant la forme d'une abside à plan pentagonal. Elle est construite en maçonnerie de moellons de grès ou de meulière, les contreforts (5) possèdent des pierres taillées de plus grandes dimensions. Le clocher (4) et l'entourage des baies sont de pierres de taille calcaires. La toiture est constituée de tuiles plates supportées par une fort belle et ancienne charpente (...) celle du transept Sud tombe en appentis (6) de la face Sud du clocher entièrement dégagée, la toiture du transept Nord (17) comme celle de la chapelle voisine (17) présente deux versants, son faîte est plus bas que celui de la nef principale. La toiture de la chapelle Sud (7) dessine deux versants ; enfin l'abside est couverte d'une toiture pentagonale (8). La base de la toiture est marquée par des modillons au chevet (9), aux chapelles latérales et au clocher (10). L'église s'ouvre sur la façade Ouest par un portail en plein cintre à deux voussures appareillées. Une porte latérale à arc surbaissé (11) permet un accès au niveau de la deuxième travée du bas-côté Sud, elle est surmontée d'une niche (12) abritant une statue du quatorzième siècle représentant Saint Martin à cheval partageant son manteau à l'intention d'un autre personnage (...) Un porche latéral, démoli au XIXème siècle (...) précédait autrefois ce portail. L'église voit le jour par les trois baies du bas-côté Nord, les deux baies du bas-côté Sud (13), au Nord et Nord-Est par les trois baies du transept Nord et de la chapelle Saint Antoine, au Sud et au Sud-Est par les trois baies de la chapelle de la Vierge ; enfin vers l'Est par les cinq baies de l'abside. Le clocher de plan carré comporte sur ses quatre faces deux baies géminées avec, au milieu de chacune d'elles, une fine colonnette à chapiteau de feuillages ».

On ajoutera à cette description que des croix en pierre surmontent le chevet et la façade Ouest et que le faîtage du clocher comporte, à chaque extrémité, un épi également en pierre.

Autrefois le clocher était surmonté d'un clocheton couvert en zinc (16) et deux tourelles d'angle en poivrière se détachaient de part et d'autre du transept (14), comme on peut le voir sur cette carte postale des années 1900 :

On pouvait y voit aussi très nettement, accolé au chevet, à l'angle Sud-Est, un petit appentis qui existait déjà au XVIIIème siècle (visible sur la représentation de l'église sur le plan terrier de 1776) et qui a été démoli plus tard.

Plan d'ensemble de l'église et de la sacristie qui prolonge le bras Nord du transept depuis 1865.

Le carré du transept surmonté du clocher et les trois travées de la nef sont les parties les plus anciennes, vestiges de l'église primitive. Les autres parties ont été ajoutées ultérieurement et parfois reconstruites au fil des délabrements. La construction de l'édifice que nous connaissons s'est échelonnée pour l'essentiel du XIIème siècle à la moitié du XVIème.

En outre, cette église dont le mauvais état a souvent été constaté, a fait l'objet de multiples réparations ou transformations, tant extérieures qu'intérieures. Au XIXème siècle, la statue en pierre de saint Martin partageant son manteau fut restaurée en 1806 (le curé dépensa trente francs pour les travaux qu'il se fit rembourser par la commune). Le 14 mai 1809, le conseil municipal acceptait un devis pour des réparations à faire à l’église dont on ne connaît pas le détail mais le 15 décembre, il constatait la conformité de travaux de couverture, revêtement des piliers et tourelles réalisés par le maçon Vizard pour cent-trente livres (sic). Dans les années qui suivirent, le porche de la porte latérale fut démoli en raison de son délabrement ; des ouvertures furent condamnées (notamment une porte latérale au sud du transept et une fenêtre ronde au-dessus des fonds baptismaux). Des travaux de réparation de toiture furent votés sur le budget de 1838 pour deux-cents francs. Le sol fut rehaussé d'environ un mètre (pour éviter les inondations), par tranches successives en 1852, 1861 et 1864 : en témoignent les vestiges d’anciennes ouvertures dont seule la partie haute demeure visible dans la chapelle de la Vierge, la faible hauteur d'un bénitier accolé à un pilier vers l'entrée et la présence, sous le dallage actuel, d'un vieux revêtement en tommettes datant probablement du XVIIIème siècle.

Parties hautes d'ouvertures aujourd'hui semi-enterrées et murées Bénitier

(Photos D. L. - 2011)

Un coq de clocher en zinc fut installé en 1858 et diverses réparations plus ou moins adroites furent effectuées à l'intérieur et à l'extérieur de l'édifice jusqu'à la fin du siècle : un devis des travaux à faire en 1873 mentionne le recrépissage des murs intérieurs et des huit piliers, la réfection de la porte à deux vantaux donnant sur la place et de cinq croisées avec renouvellement de colonnes et de cintres en pierre de taille (c'est probablement pour ces travaux que le Conseil Général accorda un secours de 300 francs en 1874). En 1882, la toiture fut réparée aux endroits où elle était en mauvais état. (2)

Malgré ces réparations, l’église commença à se dégrader sérieusement à partir de 1905. Trois décennies plus tard, elle se trouvait dans un état pitoyable que le père Roussel, curé de Bellot desservant aussi Sablonnières, signala au maire à plusieurs reprises. Le 21 mai 1913, il attirait son attention sur des fuites de toit qui occasionnaient la pourriture des objets du culte, des voûtes et des murs, ainsi que sur l'état de plusieurs vitraux brisés, et réclamait la réparation en urgence des toitures de l’église et de la sacristie.

Rappelant plus tard qu’une inondation avait détruit le carrelage en 1918, il insistait sur l’humidité et l’insalubrité de la sacristie tout en alertant le maire sur l'état de l’appareillage de la cloche. Les années passant, la situation empira et le constat était édifiant : la pluie pénétrait à l’intérieur de l'église, creusant les dalles et rongeant les poutres ; la cloche était muette. Le 17 mars 1933, le curé insistait sur l'urgence qu'il y avait à réparer la toiture Nord et informait le maire, le 26 juin de la même année, qu’une véritable inondation s’était produite le samedi précédent, au cours d’un mariage. L’évêque de Meaux, informé de la situation, prit lui aussi contact avec le maire pour envisager des travaux.

De son côté, la municipalité était parfaitement consciente des dégradations et prête à faire les réparations urgentes mais ne disposait pas de ressources suffisantes. En 1933, le maire adressa alors à la préfecture une demande de subvention mais essuya un refus motivé par l’absence de crédits pour des travaux de cette nature, l’église n’étant pas classée monument historique. La situation semblait bloquée et l'église Saint-Martin paraissait vouée au triste sort que connut celle d’Hondevilliers, démolie en 1937. Toutefois, l'intérêt manifesté par l'évêché fut immédiatement relayé par la Sauvegarde de l’Art français, la plus ancienne association nationale de défense du patrimoine et premier mécène des églises et chapelles de France, qui entreprit une véritable opération de sauvetage en s’engageant à financer la majeure partie des travaux.

Après que le conseil municipal eût accepté dans un premier temps des travaux de couverture sur le clocher et sur les parties situées au Nord et au Sud de ce dernier (3), des travaux de plus grande envergure furent envisagées en 1937. Compte tenu de leur importance et de l’incertitude de disposer des fonds nécessaires, ils furent réalisés en trois tranches qui firent l’objet de marchés distincts.

Le premier marché, du 2 juillet 1938, comportait la suppression du clocheton qui avait été édifié au-dessus du clocher, la découverture et la recouverture sur lattis neuf avec les mêmes tuiles, la réfection de l’égout, des solins et du faîtage, ainsi que le ravalement du clocher et l’allongement de sa croix. Le deuxième, en date du 6 août, concernait la toiture du transept et l’abside. C'est probablement à cette occasion que furent démolies les tourelles en poivrière qui se dressaient aux deux extrémités du transept. Le troisième marché, du 6 septembre, était spécifique à la nef : découverture et recouverture sur lattis neuf avec les mêmes tuiles, dépose et réfection du faîtage et des arêtiers, remplacement de l’égout, rejointement des rempants en maçonnerie, remplacement de chevrons et des tuiles manquantes.

La Sauvegarde de l’Art français prit effectivement en charge l’essentiel du coût des travaux et sa vice-présidente, la marquise Aliette de Maillé, obtint des dons importants de la part du Touring-Club et de l’Institut de France. Des dons particuliers furent également effectués lors de quêtes et la commune n'eut à supporter que le reliquat. (4)

Les travaux furent officiellement achevés en juin 1939 (5). Le conseil municipal fut « heureux de constater que la réfection du beau monument historique qu’est l’église est maintenant complètement terminée », se félicitant « de ce que cette restauration ait pu avoir lieu avant que la dégradation soit trop avancée » et exprimant sa reconnaissance envers les généreux donateurs. A l'automne, la commune acheta une nouvelle corde pour la cloche (6) et l’inauguration par les autorités ecclésiastiques eut lieu le dimanche 30 octobre.

De nouvelles réparations furent effectuées en 1945, sur la charpente cette fois, puis vers 1959. Entre temps, la toiture de la sacristie fut réparée et des travaux de plomberie y furent effectués (7), avant la réfection complète de la couverture (8). En 1989, fut entreprise une autre série de gros travaux : nouveau ravalement du clocher, importants travaux de couverture, ajout d'un fleuron en pierre sur le pignon Ouest du clocher pour faire le pendant de celui qui existait déjà sur le pignon Est, installation d'un paratonnerre et remplacement du vieux coq en zinc criblé de balles par un nouveau en cuivre. (9)

L'ancien coq de clocher et la plaque de son fabricant, Sarrazin, chaudronnier à Rebais (Mairie de Sablonnières - Photos D. L. - 2011).

En 1944, un vaguemestre de l'armée américaine s'amusa à plusieurs reprises à lui tirer dessus.

L'église vue de l'extérieur, aujourd'hui :

La face Ouest

Façade et croix en pierre au sommet (Photo D. L. - 2011)

Porte de côté Entrée principale

(portail en plein cintre à deux voussures)

(Photos D. L. - 2011)

La face Nord

Transept Nord Détail d'une baie et son remplage Côté de la nef

La face Est

Bras du transept (chapelle de la Vierge) Chevet de forme pentagonale Baie de la chapelle St Antoine et son remplage

(Photos D. L. - 2011)

La face Sud

Bras du transept avec sa couverture tombant en appentis depuis le clocher - Chapelle de la Vierge (Photo D. L. - 2011)

Le clocher, ses modillons et ses baies géminées avec colonnette centrale à chapiteau de feuillages ; au sommet, le coq.

(Photo D.L. - 2010)

Baies de la chapelle de la Vierge Porte latérale à arc surbaissé

(Photos D. L. - 2011)

Statue de St Martin (XIIIème-XVème siècles)

Suite aux constructions et remaniements successifs, l'architecture intérieure se caractérise naturellement par des éléments datant d'époques différentes. En entrant dans l'église, on remarque immédiatement les imposants piliers cylindriques de la nef. Ceux du carré du transept comportent des chapiteaux carrés à angles brisés datant vraisemblablement du XIIème siècle. D'autres chapiteaux, remaniés au XVIème siècle dans le style toscan, comprennent un cylindre décoré de motifs floraux espacés, surmonté d'un tore orné d'oves.

Chapiteau de l'ordre toscan, caractérisé par son tore et ses et ses oves (Photo D. L. - 2011) Les piliers du carré du transept (Photo D. L. - 2011)

Datent également du XIIème siècle les chapiteaux de style gothique qui soutiennent l'arc séparant le choeur et la chapelle de la Vierge :

Chapelle de la Vierge (Photo D. L. - 2011) Détail du chapiteau à motifs végétaux surplombant le pilier (Photo D. L. - 2011)

La quasi totalité des voûtes date de la période du XIIIème siècle au XVème. Il s'agit de voûtes sur croisée d'ogives quadripartites, dont les voûtains et nervures reposent soit sur des piliers, soit sur des chapiteaux semi intégrés aux murs, soit sur des culots tenant également aux murs (voûtes des bas-côtés et des chapelles).

Voûte du bas-côté Nord, face à la chapelle St Antoine Voûte de la nef (croisée du clocher), face au choeur Voûte du bas-côté Sud, face à la chapelle de la Vierge

(Photos D. L. - 2011)

Voûte du bas-côté Nord, face à l'entrée Voûte du bas-côté Sud, face au baptistère

Quatre des différentes clés de voûte qui maintiennent les croisées ont la forme d'un écu. On peut ainsi voir les armes de la famille de Brie sur celle de la troisième travée de la nef et les armes des Ravenel sur celle du choeur. Un troisième écusson qui semble avoir été surmonté d'une couronne a été martelé (peut-être portait-il les armes de Théophile de Catelan) ; un autre semble n'avoir jamais été utilisé.

Armes de la famille de Brie Armes des Ravenel Armes non identifiées Autre écusson

(Photos D. L. - 2011)

Les faisceaux de colonnettes à décor de feuillage soutenant les nervures rayonnantes de l’abside sont de la même époque.

La voûte du choeur est également remarquable. On y notera la présence d'une clé ornée d'une tête :

La Renaissance a laissé quant à elle les liernes, les tiercerons et les clés pendantes ornées de feuilles d’acanthe de la voûte de la Chapelle saint Antoine, où d'importants travaux ont été effectués en 1555 :

Les vitraux

Certaines baies comportent des vitraux d'une belle facture, composés en 1873 par Bourgeois, à Paris.

Saint Eloi et saint Vincent Saint Hubert Saint Michel

(Photo D. L. - 2011)

Saint Joseph Saint Martin et saint Nicolas Sainte Marie

Les cloches

Jusqu'à la fin du XVIIIème siècle, l'église Saint Martin possédait deux cloches. En 1787, une troisième cloche fut installée et bénie sous le nom de Marie-Constance mais en 1789, sur ordre du district de Rozay, deux des trois cloches furent enlevées et probablement fondues pour fabriquer des canons. L'unique cloche fut refondue à Verdelot le 5 juin 1833 et baptisée le 8, sous le nom de Marie-Louise-Thérèse.

Acte de bénédiction de la cloche Marie-Constance (registre paroissial de 1787) :

« L'an mil sept cent quatre vingt sept le quinze novembre a été bénite par moi curé soussigné la petite cloche de cette paroisse à qui on a imposé le nom de Marie Constance. Le parrain a été haut et puissant seigneur Charles César Constant Joseph Louis Mathieu d'Agoult évêque de Pâmiers représenté par haut et puissant seigneur messire René-Théophile de Maupéou seigneur de Sablonnières, Bellot, le Flageol, Montchevrel et autres lieux, chevalier de l'ordre royal militaire de Saint Louis, ancien colonel du régiment de Bigorre, la marraine a été haute et puissante dame Marie-Stanislas de la Vergne de Tressan son épouse qui ont signé avec nous, laquelle bénédiction a été faite en présence des témoins ci-après soussignés.»

Le mobilier

A l’intérieur de l'église, on peut découvrir un beau baptistère en pierre calcaire du XVème siècle. Il s’agit d’une grande vasque ronde de cent huit centimètres de diamètre, à margelle octogonale reposant sur un pied cylindrique de plus petit diamètre et ornée d’un évêque mitré, debout sous un dais, de bustes (peut-être des saints), de feuilles et d’oiseaux picorant sculptés en relief :

La vasque, évêque debout Détail : oiseaux picorant

(Photos D. L. - 2011)

Détails : personnages

Dans la nef, un pilier porte un Christ en croix en bois polychrome, que l'on peut dater du XVIIème, voire du XVIème.

(Photo D. L. - 2011)

L'édifice abrite aussi plusieurs statues en pierre, dont un groupe polychrome du XVème siècle représentant sainte Anne apprenant à lire à la Vierge, une Vierge à l'enfant sculptée entre le XIIIème et le XVème siècle (des traces de couleurs suggèrent une oeuvre originairement polychrome), un saint Antoine du XVIème siècle et un saint Nicolas de la même époque (la crosse a toutefois été remplacée par un bâton en bois), ainsi qu'une Vierge douloureuse en bois du XVIème ou du XVIIème siècle :

(Photos D. L. - 2011)

Une autre statue ancienne amputée des deux mains n'a pas été identifiée :

(Photo D. L. - 2011)

Les murs sont ornés de trois peintures sur toile dont une belle Montée au Calvaire du XVIIIème siècle. Les deux autres, une Annonciation du XVIIème siècle et un saint Antoine du siècle suivant, ont été rentoilées en 1984. Certaines oeuvres ont disparu au fil des siècles : Bazin mentionnait la disparition, entre 1833 et 3840, de tableaux ornant un retable, ainsi qu'un Christ et une Sainte Cécile.

Montée au Calvaire (Photo D. L. - 2011)

L'Annonciation (Photo D. L. - 2011) Saint Antoine (Photo D. L. - 2011)

Le mobilier de l'église comprend aussi un maître-autel en bois en forme de tombeau, exécuté en 1776 chez un ébéniste de Villeneuve-sur-Bellot et restauré en 1986-1987, une chaire à prêcher en bois taillé de même origine adossée à un pilier de la nef, le banc d'oeuvre qui lui fait face, l'autel de saint Hubert caractérisé par son retable en bois convexe épousant la forme du pilier d'appui et par une peinture sur toile représentant la Vision de saint Hubert (quatrième quart du XVIIIème siècle), un autel de la Vierge et un autel de saint Antoine.

Le maître-autel - détail du tabernacle

(les boiseries d'époque Louis XVI qui se trouvaient derrière, contre les murs de l'abside, ont été retirées lors de travaux de rénovation).

(Photo D. L. - 2011)

La chaire à prêcher - détail (attributs d'évêque)

(Photo D. L. - 2011)

Le banc d'oeuvre, transformé en autel (Photo D. L. - 2011)

La chaire et le banc d'oeuvre se faisant face (Photo D. L. - 2011)

Autel de saint Hubert Autel de la Vierge Autel de saint Antoine

(Photod D. L. - 2011)

On peut voir aussi, dans le choeur, plusieurs stalles à miséricorde datant également du XVIIIème siècle :

(Photo D. L. - 2011)

Les reliques

En 1862, Monseigneur Allou, évêque de Meaux, fit don à la paroisse de reliques de St Hubert (un fragment d’humérus) et de St. Martin (une phalange) certifiées et conservées dans des médaillons en vermeil. Celle de St. Hubert avait été préservée par des religieuses après que des révolutionnaires eussent brisé l’os du bras jusqu'alors conservé entier. Les médaillons ont été plus tard remplacés par des reliquaires en bois dorés et vitrés.

(Photo D. L. - 2011)

Les dalles funéraires

Sous le choeur et les chapelles, plusieurs habitants ont été autrefois inhumés, comme en témoignent les anciens registres paroissiaux. Il s'agissait avant tout de membres de la famille seigneuriale (Anne Elisabeth Gaston de Ravenel le 12 janvier 1674 dans la chapelle du Saint Rosaire, Théophile de Catelan le 24 juillet 1721 dans la chapelle de la Vierge, René de Maupéou le 1er décembre 1734 dans la chapelle du Saint-Rosaire et sa femme Marie-Marguerite Jamin, le 18 juillet 1724 dans la chapelle de la Vierge) mais aussi de notables (le notaire Jean Troche le 11 mai 1679 dans le choeur ou encore Jean-Charles Fosse, tuteur des enfants Maupéou, le 25 juin 1769 dans la chapelle Saint Antoine), de prêtres et de bienfaiteurs de la paroisse (soit soixante inhumations entre 1640 et 1769).

Trois dalles funéraires disposées cote à cote sont visibles dans le choeur mais les armoiries et les inscriptions gravées, malheureusement martelées à la Révolution et usées par le temps, sont devenues pratiquement indéchiffrables. Deux d'entre elles, en pierre noire, étaient initialement situées dans la chapelle de la Vierge et ont été déplacées lors de travaux en 1855 (deux autres de même facture étaient trop abîmées pour être conservées). L'une porte les mots « CI GIT MESSIRE PHILIPPE DE RAVENEL... » et on peut lire sur l'autre « HIC JACET RENATUS DE MAUPEOU... » (Ci git René de Maupéou). La troisième, située entre les deux précédentes, est illisible.

Dalle funéraire de René de Maupéou Dalle funéraire non identifiée Dalle funéraire de Philippe de Ravenel

(Photo D. L. - 2011)

L'église Saint Martin a été inscrite à l'Inventaire supplémentaire des monuments historiques en 1986 (10), à l'initiative du maire de l'époque, Monsieur Barès, soucieux de préserver l'édifice. Certains objets avaient été classés bien plus tôt : les fonts baptismaux et la Vierge à l’Enfant le 29 décembre 1906 ; le groupe de saint Martin le 5 décembre 1908 ; la Vierge douloureuse le 31 janvier 1938. Ils se trouvent inventoriés dans la base Palissy du ministère de la Culture.

Arrêtés d'inscription pour le mobilier de l'église.

Nota : De l'église dépendait autrefois un presbytère situé à proximité. Celui-ci fut vendu comme bien national le 28 germinal an V et devint plus tard la propriété et la résidence du baron Boutillier et de son épouse. Le desservant de la paroisse était alors logé dans des conditions précaires et la commune décida, le 23 décembre 1821, d’acquérir une maison vendue par un nommé Le Fèvre pour un coût travaux compris de trois-mille vingt francs pour en faire un nouveau presbytère. Elle revint toutefois sur sa décision le 12 juin de l’année suivante, préférant acheter l’ancien presbytère que Madame Boutillier désirait vendre suite au décès de son époux. Celle-ci s’engagea pour elle-même et son fils mineur à la vendre au prix de trois-mille sept-cent-cinquante francs (offre du 12 juin) et la vente fut conclue le 17 juin 1823 chez Me Gaillet, notaire à Villeneuve-sur-Bellot. Cette propriété comprenait un bâtiment principal qui servit en même temps de logement pour le curé et de maison commune ; elle comportait aussi un jardin, une grange, une cour située du côté ouest et des dépendances (écurie, cellier) au nord. Le 27 mars 1837, le conseil municipal constatait l’état de vétusté du bâtiment et l’impossibilité de le réparer, pour conclure à la nécessité de sa reconstruction à neuf. Dans un premier temps, il fut proposé de le démolir et de réutiliser les matériaux pour édifier un nouveau presbytère (dont une salle servirait toujours de maison commune) au nord du jardin, en finançant les travaux par la vente de l’emplacement du bâtiment démoli, de la grange, de la cour, ainsi que de l’ancien cimetière situé sur la place à l’est de l’église et du cimetière d’en-haut situé à l’est du village, tous deux désaffectés. Finalement, la commune opta pour une reconstruction au même emplacement, moyennant démolition de la grange mais conservation de l’écurie et du cellier, vente des deux anciens cimetières et d’une bande de terre prise sur le jardin le long de la rue. La grange fut cependant conservée en vue d'y établir la nouvelle école du village et le nouveau presbytère fut construit peu après 1846. Il fut démoli dans les années 1880 et les matériaux furent réutilisés pour construire l'actuelle mairie-école.

(1) Réédition de 1992.

(2) Délibération du conseil municipal du 18 mai.

(3) Délibération du 15 novembre 1937.

(4) Le 7 septembre 1937, le conseil municipal décidait de mettre à la disposition de la Sauvegarde de l'Art Français, pour financer les premiers travaux, non seulement une somme de 10 000 francs, mais aussi les 1 650 francs rassemblés lors d'une quête.

(5) Procès-verbal de réception des travaux du 27 juin.

(6) Cette acquisition fut décidée par délibération du conseil municipal du 26 septembre 1938. D'après la facture de la sellerie-bourrellerie Gutel-Bréban de Villeneuve-sur-Bellot du mois d'octobre, il s'agissait de vingt mètres de cordage de chanvre avec garniture cuir sur trois mètres.

(7) Délibération du conseil municipal du 23 mars 1954. La question de la toiture avait été mise à l'étude par délibération du 1er février 1949.

(8) Délibération du conseil municipal du 28 janvier 1972 votant un crédit pour les travaux.

(9) Il fut descendu du clocher le 4 janvier 1990.

(10) Arrêté du 20 novembre. Le classement avait été envisagé de nombreuses années auparavant mais avait été refusé par la municipalité (délibération du conseil municipal du 11 février 1926).

contact : dpml@hotmail.fr

Dernière mise à jour le 4 juillet 2012

© Denis Lochouarn

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