PARIS TOUR EIFFEL 2019

Il y a quelque chose de paradoxal à rendre compte d’une manifestation cycliste organisée par un club appartenant au milieu cycliste parisien quand il ne sera question ni de parcours fléché ni de vélo.

Le fait est que Les Joyeux Cyclo Parisiens étant éclectiques nous proposons en même temps que le premier rallye cycliste de l’année, une marche qui attire suffisamment de participants pour être devenue une tradition.

La manifestation étant placée sous le patronage du CODEP 75, les marcheurs doivent être licenciés à un club de marche ou à la section « marche » d’un club omnisport. Ainsi leur inscription à la marche du Paris-Tour-Eiffel bénéficie du tarif « licencié

Les marches du Paris-Tour-Eiffel se déroulent habituellement sur le pavé parisien autour d’un thème que nous nous attachons à rendre original chaque année. Nous proposons aux marcheurs un parcours de dix à douze kilomètres à effectuer en deux ou trois heures pour tenir compte des indispensables arrêts commodités.


Cette année, le rédacteur de ces lignes ayant en charge de guider la marche, il n’aura pas l’occasion de parler de vélos, tout au plus de vélocipèdes puisque le thème retenu : « Sur les traces du Paris de Marcel Proust » renvoie à une époque où l’usage était encore de désigner ces nouvelles machines à deux roues par de lourds néologismes gréco-latins

Le parcours de la marche 2019 avait pour étapes quelques sites parisiens figurant dans une œuvre littéraire dont nos marcheurs ont pu découvrir que l’auteur ne s’est pas seulement illustré par son goût des madeleines. A chaque étape, une brève citation rappelait l’événement attaché au lieu tel qu’il figure dans l’œuvre.


En raison de la dispersion des sites, il était prévu d’alterner marches et trajets en métro. Comme il importait de ne perdre personne, Christian et Sylvain s’y sont employés. Nos deux bienveillants serre-file se sont montrés particulièrement utiles lors des changements de lignes de métro.

Le groupe de 16 marcheurs et marcheuses provenant essentiellement du S C Belleville s’est élancé vers 9 h ce dimanche matin 20 janvier, suivant de peu le démarrage des 138 vaillants vélocipédistes partis affronter les frimas de cette matinée hivernale, sombre et humide, sur un des trois parcours proposés (34, 50 et 75 km).


Nos marcheurs ont rejoint la station Bir-Hakeim à pied pour gagner La Muette par le métro avant de se mettre en marche, direction le Chalet des Îles du Lac du Bois de Boulogne, puis la Porte Dauphine (6 km) où l’admirable entrée « Libellule » les a avalés dans les profondeurs hypogéennes du métro parisien.

Une rame les a ensuite déposés à la station Courcelles d’où ils ont marché jusqu’aux Champs Elysées (4 km) puis le métro les a menés jusqu’à Boissières d’où ils ont regagné à pied le point de départ (3 km) vers midi, après une bonne douzaine de km de marche.

Les étapes du parcours ont permis d’évoquer quelques épisodes assez précisément localisés par l’écrivain comme le Chalet des Îles où notre héros (littéraire) avait invité une jeune femme qu’il brûlait de posséder. Celle-ci ayant décliné au dernier moment, il y a connu son premier « râteau ». A la Porte Dauphine, il espérait faire une rencontre avec un autre personnage féminin qui le fascinait, l’élégante Madame Swann en promenade dans sa victoria mais elle traverse la place en l’ignorant.

Nous avons vu ensuite le cabinet d’aisance du Jardin des Champs Elysées où il allait jouer dans son enfance et découvrir ses premiers émois érotiques ; enfin la rue La Pérouse où était situé le petit hôtel particulier d’un personnage sulfureux, une demi-mondaine qui entretenait la jalousie de ses amants avant de se faire épouser et devenir la respectable Madame Swann (de la Porte Dauphine).

Le groupe a également pu contempler la façade de l’appartement de la rue de Courcelles où l’auteur a vécu et travaillé, puis en fin de parcours, la plaque apposée sur l’immeuble de la rue Hamelin où s’est achevée son existence.

Marcel Proust a habité cet immeuble de 1900 à 1906.


Tous et toutes ont bien marché. Tous et toutes ont apprécié les intermèdes métro. Tous et toutes sont entrés dans la fiction avec intérêt, au point de se laisser contaminer par la magie d’une œuvre dont les quelques passages entr’aperçus durant la promenade, permettent de soupçonner l’ampleur

A telle enseigne que revenus au point de départ, nous avions complètement oublié que c’est au vélocipède et aux bicyclistes que nous devions cette plongée dans des temps anciens, temps qui se fabrique si facilement à mesure qu’il passe, temps dont l’auteur s’est efforcé de rechercher la substance pour nous faire saisir son évanescente fluidité.

Du côté des vélocipédistes,

Le club le plus représenté était Levallois SC avec 16 participants.

Parmi les clubs adhérents au Codep 75, le plus fourni était le SC Belleville avec 11 participants.

Denis Morin