Choix d'un pot
Choix d'un pot
Les pots à bonsaï ont 2 fonctions: évidemment, contenir le substrat mais aussi mettre en valeur l'arbre.
Dans un premier temps, un arbre fraîchement travaillé sera d'abord placé dans un pot provisoire, qu'il soit pot plastique, de terre cuite, de grès ou en bois, afin de favoriser la culture de l'arbre. A ce stade, on ne s'occupe pas trop de l'esthétique ni de rapport de proportions entre l'arbre et le pot ... quoique ...!
Quand l'arbre commence à avoir un certain état d'avancement dans la voie du bonsaï, alors il est temps de lui choisir une "maison" qui lui sied le mieux possible.
Les règles de base sont que la hauteur du pot doit correspondre à celle de la base du tronc (nebari)
sauf dans le cas d'une cascade > + profond
sauf dans le cas d'une forêt > moins profond afin de l'assimiler à une étendue de terrain
La longueur du pot doit être comprise entre 2/3 et 3/4 de la hauteur de l'arbre. Pour les arbres plus larges que hauts, la longueur du pot sera comprise entre 2/3 et 3/4 de la largeur de l'arbre.
Ensuite, selon le style des arbres, il y a d'autres règles esthétiques qui sont un guide bien précieux et non une obligation à suivre. Mais elles sont vraiment une grande aide pour se familiariser avec les notions d'harmonie entre forme générale (rectangulaire- carré- ovale- rond- ...) et forme des bords (évasés – rentrés- arrondis ...), des pieds, ...
Ci- dessous, voici quelques règles tirées du classeur de formation de la FFB (fédération française du bonsaï):
L'HARMONIE ENTRE LES FORMES DES POTS ET LES STYLES OU CARACTERISTIQUES DES ARBRES.
L'Harmonie avec quelques styles courants.
Tronc droit:
L'absence de courbes impose des pots aux lignes simples, sobres. Il est recommandé d'utiliser des pots rectangulaires, peu profonds, surtout pour des arbres élancés, à conicité douce, mais régulière. Des pots ovales aux formes simples peuvent aussi être utilisés. Les bords peuvent être tournés vers l'extérieur ou inexistants. En cas d'existence de racines importantes, on peut les accompagner par des pots aux angles concaves ou avec des pieds en forme de nuages. Un tronc fortement conique à la base peut être mis en valeur par une coupe s'évasant sur les côtés. Des troncs puissants peuvent être plantés dans des pots aux côtés bombés.
Arbres en style de balai. (Hokidachi)
Le houppier des arbres de ce style est caractérisé par des formes arrondies, en boule, en ovale ou en flamme. ll convient donc de reproduire ces arrondis au niveau des pots qui gagnent à être ovales, aux côtés évasés. Si on choisit néanmoins un pot rectangulaire, il faut qu'il ait des côtés bombés ou des angles arrondis.
Arbres penchés.
L'inclinaison du tronc gagne à être soulignée par une coupe aux formes évasées. La raideur ou la sinuosité du tronc sont déterminantes dans le choix entre des coupes respectivement rectangulaires ou ovales. ll en est de même au niveau des côtés, droits si le tronc est raide, bombés ou concaves s'il décrit des courbes.
Style moyogi.
Ce style étant caractérisé par des troncs toujours sinueux, avec des courbes plus ou moins accentuées, il faut veiller à ce que les coupes présentent une ou plusieurs parties arrondies (bords, côtés, pieds, angles) Des coupes ovales sont toujours adaptées à ce style.
Style en cascade.
Ce style entraîne une dérogation complète aux règles de proportions classiques pour les styles droits. Des pots profonds et plus ou moins étroits sont nécessaires, autant pour des raisons de stabilité physique que pour des raisons esthétiques.
Les semi-cascades (Han-Kengai) sont généralement plantées dans des coupes rondes, hexagonales ou carrées. La profondeur du pot varie entre trois et cinq fois le diamètre du tronc
Les cascades complètes (Kengai) sont plantées dans des pots particulièrement profonds, ronds ou carrés. Leur hauteur peut aller jusqu'à la moitié de la longueur de la cascade. Le caractère de l'arbre détermine celui de la coupe; un bonsaï puissant requiert un pot massif, alors qu'un tronc gracieux nécessite un pot profond et fin. La face de l'arbre peut correspondre soit à un côté, soit à un angle du pot s'il est carré. S'il est rond, il faut veiller à ce que deux pieds soient visibles de manière égale. Les décors, soit floraux, soit sous forme d'inscriptions, doivent être en rapport avec l'espèce.
Style Literati (Bunjin)
Les coupes doivent être petites, discrètes et dépouillées pour s'accorder à ce style sobre, élégant, d'une expression poétique. Les coupes peuvent être rondes, parfois irrégulières, souvent plates sauf si des branches tombantes rappellent une cascade. Dans ce dernier cas, les pots gagnent à être un peu profonds, mais toujours très sobres.
L'harmonie avec des traits caractéristiques des arbres.
En cas de troncs massifs.
ll est judicieux d'utiliser des pots un peu plus profonds que le diamètre du tronc, plus courts, sans bords ou avec des bords peu marqués, aux angles arrondis Les côtés sont généralement bombés. En général, des côtés bruts, lisses sont préférables, mais une bande passant au milieu, à mi-hauteur, peut accompagner un tronc épais à la base, mais élancé et expressif.
En cas de racines particulièrement puissantes.
Un vigoureux système racinaire peut être contrebalancé par des pieds particulièrement robustes, en forme de nuages très accentués vers l'extérieur, surtout pour des troncs massifs. Un nebari expressif, constituant le point focal de l'arbre, est mis en valeur par un pot moins épais que le diamètre du tronc, surtout pour un feuillu (érables). Pour les conifères, des côtés évasés sont avantageux.
En cas de bois mort très présent sur le tronc.
Une grande masse de bois mort, avec des veines d'écorce vivantes, gagne à être accompagnée d'un pot massif, assez profond, aux bords arrondis ou droits en fonction des formes du sujet. Un tronc écorcé, du type shari, peut être souligné par un décor en forme de cadre en relief. Du bois mort fortement torsadé nécessite un pot soit rectangulaire aux bords bombés, soit ovale ou rond, en forme de bourse, ou en forme de fleur.
En cas de troncs creux (sabamiki)
lls peuvent être mis en valeur, soit avec des pots évasés sur le côté, soit avec des cadres enfoncés sur la face.
L'harmonie avec les branches.
Des branches orientées vers le bas s'accommodent d'un pot évasé, ce qui crée des lignes inversées entre elles. Des branches sinueuses peuvent être accompagnées de pots aux angles tournés vers l'intérieur, de pieds en forme de nuage ou de bords arrondis, tournés vers l'extérieur. Dans tous les styles à tronc élancé, des branches très tombantes, imitant une cascade, entraînent souvent le choix d'une poterie plus profonde que selon la norme habituelle du diamètre du tronc. Une branche qui descend ou transperce, exerçant une puissante traction vers le bas, nécessite un pot profond, avec des pieds robustes pour soutenir l'arbre.
L'harmonie avec la forme du feuillage.
Des masses végétales arrondies, ou en forme de triangles doux, s'accompagnent de pots aux formes douces, aux coins arrondis et aux côtés bombés. Des formes anguleuses entraînent de préférence des formes droites, avec des coins et des angles vifs.
Couleur et matière
De plus, les pots non vernissés seront retenus pour les conifères (couleur proche de la terre), ± clairs ou foncés, ± bruns ou gris, selon la couleur de l'écorce. Les pots vernissés ne conviennent qu'aux feuillus et dans ce cas aussi, on pourra jouer sur les couleurs similaires ou complémentaires selon la couleur de l'écorce, la couleur des fruits, la couleur des fleurs.
D'autres "pots" sont également possibles:
des lauzes plates naturelles (ou de confection artificielle) peuvent être utilisées pour une forêt ou un bosquet, parfois pour un arbre solitaire.
des pierres en forme de coquilles peuvent être utilisées pour des cascades ou semi-cascades.
ATTENTION: en aucun cas le pot ne doit être plus visible, plus "présent" que l'arbre, il n'est là que pour mettre en valeur un bonsaï, avec discrétion.