POUR COMMENCER

La surveillance communautaire est une approche de surveillance dans laquelle les membres de la communauté sont formés pour reconnaître et signaler les cas de paralysie flasque aiguë (PFA) sur la base d'une définition de cas simple à une personne focale désignée. Ces personnes sont généralement considérées comme des bénévoles de la communauté (également appelés informateurs de la communauté), bien qu'elles puissent recevoir une compensation. Ces bénévoles peuvent être des femmes ou des hommes et ils peuvent également mobiliser leurs communautés et les sensibiliser à l'importance de la prévention et du traitement des maladies. 

La SC formelle nécessite énormément de ressources car elle implique des incitations, une supervision étroite et l'utilisation d'outils numériques spécialisés. La SC formelle fonctionne généralement indépendamment de la surveillance des centres de santé, les bénévoles étant directement liés aux agents de surveillance. 

La SC informelle s'appuie sur d'autres réseaux existants et nécessite peu de ressources. Les bénévoles peuvent recevoir des incitations minimales pour signaler les cas de PFA. Les bénévoles sont généralement rattachés à des points focaux dans les établissements de santé voisins. La SC informelle travaille souvent en étroite collaboration avec la surveillance dans les centres de santé.

Il est essentiel de trouver un équilibre entre les besoins du programme pour accroître la sensibilité de la surveillance de la PFA et les fonds et ressources disponibles, en privilégiant une approche de SC de faible intensité si cela est possible dans le contexte donné. Dans certaines situations, en particulier dans les zones difficiles d'accès et à haut risque, l'approche à forte intensité de ressources peut être la seule option viable pour atteindre l'objectif d'éradication de la poliomyélite. L'identification de la meilleure approche pour atteindre les populations difficilement accessibles doit se faire en association avec les parties prenantes locales, y compris les donateurs, qui peuvent investir dans la SC avec une vision à long terme d’intégration de la polio dans un système de surveillance intégrée des maladies (IDSR) plus large et/ou dans le système mondial de surveillance de la sécurité sanitaire. 

La SC est recommandée au cas par cas lorsque la surveillance dans les établissements de santé ne peut pas être effectuée ou ne fonctionne pas de manière optimale, en particulier au sein des populations à haut risque ou dans les zones présentant un risque élevé de transmission du virus de la polio non détecté, d'importation ou d'émergence de poliovirus dérivé d’une souche vaccinale. En voici quelques exemples :

• Les zones où la sécurité est compromise,

• Des populations particulières, telles que les réfugiés, les populations déplacées à l'intérieur du pays, les migrants économiques, les bidonvilles, les communautés de pêcheurs, les communautés minières, les nomades, les minorités ethniques et linguistiques, et les populations éloignées ou dispersées, ou

• Les populations qui ont peu de chances de recevoir des soins dans un établissement de santé.

Avant de mettre en œuvre le SC, il convient de procéder à une évaluation des besoins afin de déterminer si le SC est une stratégie efficace pour améliorer la sensibilité de la surveillance des PFA.

Confère page 70 du GPSAP pour les questions à explorer lors d'une évaluation des besoins en SC, et la section 15 des Lignes directrices pour la mise en œuvre de la surveillance de la poliomyélite dans les zones difficiles d'accès pour une discussion sur la cartographie et d'autres considérations.