30-10-2021

Samedi 30 octobre 2021 : Descente du P3 à la Dent

Benoît Terrier et Frédéric Pétrot (rédacteur)

Rendez-vous à 9h à Saint-Naz avec Benoît pour une reprise en douceur des activités qui ne sollicitent pas trop la main gauche ! Notre plan est de retrouver le P3 et que je le descende avec le soutien logistique et moral de Benoît, qui pour l'instant n'est pas en mesure d'aller sous terre. La route du col du coq fermant le 1er novembre, c'est notre dernière cartouche. Le temps est couvert et venteux. Passé le Baure, le vent fait tourbillonner les feuilles sur la route, ce qui augure de belles rafales. Arrivé au parking, il y a 3 pelés (qui ne vont pas tarder à être tondus vu le vent), ce qui nous change de d'habitude, ...

Nous montons le pré qui tue sous des rafales assez violentes, et ça se calme sur le chemin qui mène au Glaz. Nous y croisons deux gaziers qui vont y faire une petite boucle par le puits de l'ogive, l'un des deux étant en bleu de travail avec un 8 d'escalade, intéressant. La sortie sur le plateau nous rafraîchit les esgourdes, et le vent nous brasse assez sérieusement. Benoît sort le gps, et nous prenons le GR auprès duquel le trou s'ouvre. Après 340 m nous sommes là ou nous étions avec Manu, donc il ne reste plus qu'à chercher. Nous trouvons le trou une petite trentaine de mètres plus loin à la limite du lapiaz et de la terre, a 10 m du GR. C'est une grosse fissure dans le lapiaz, avec un fond à -3 m, la suite étant décalée de l'ouverture. Comme il vente à décorner les bœufs, nous descendons nous y installer. Nous avons toute la place nécessaire, et je m'harnache pendant que Benoît prépare le matos. Nous avons une corde de 20 m et une de 25 m. J'ai lu P27 sur la topo, mais Benoit me dit qu'il y a 27 + 20 m de puits, ... On sait déjà comment ça va finir, un petit air de gouffre de la Saint-Jean ! Mais bon. Pas de spit à l'extérieur, mais une belle petite faille parfaite pour le seul coinceur que nous avons. Je m'enquille au dessus du puits sur cet unique amarrage que Benoit surveille comme le lait sur le feu. Il y a un spit à droite, qui a un peu fendu la roche, et un anneau à gauche, un peu rouillé mais qui me semble à la fois solide et bien placé. j'installe comme je peux un anneau de corde entre les deux amarrages, sachant que pour éviter les frottements, il faut partir sous l'anneau. Benoît raccorde les cordes, pour éviter les mauvaises surprises, et je descends gentiment. A -5, un spit parfaitement placé et planté m'attends. J'y colle ma dernière plaquette. Je continue de descendre, et au niveau du nœud, vers -20, se trouve un autre spit, qui serait très bien si j'avais encore un amarrage. Je vois que la corde de 20 mètres est encore loin du fond, de l'ordre de 7 ou 8 m. J'éclaire au max, et pas un pet de neige/glace au fond. En revanche, le puits, de 5 m par 4 m environ, semble percer un méandre dont je distingue clairement les deux entrées. Mais d'où je suis, impossible d'en savoir plus. Je fais ma conversion et remonte en déséquipant. Nous prenons quelques photos, et ce n'est donc que partie remise. Benoît suggère que la prochaine fois nous doublions le coinceur à l'entrée et l'anneau de la tête de puits d'un spit, ce qui permettra en effet de descendre plus sereinement. Les fractionnements sont très bien et il n'y a pas de frottement à craindre, donc avec 65 m de nouilles en 9 mm on devrait atteindre le fond la prochaine fois !

Nous cassons la croûte et Benoît à même amené le réchaud, donc nous avons droit à un petit café, que cette fois-ci je ne renverse pas ! Comme nous avons un peu de temps devant nous, nous allons voir le P40 et le Bob Vouay, dont nous récupérons le couvercle de poubelle qui est tout cassé et traîne en vrac (prévoir un petit budget pour racheter un couvercle). Nous montons à la croix sous des rafales qui nous font dévier sérieusement, et nous peinons à nous tenir debout.

Nous descendons par le pas de l'œil sans problème particulier ni croiser grand monde, si ce n'est encore un vent souvent violent, pour arriver à la voiture vers 15h.

Photos :
https://photos.app.goo.gl/9U3w7rLjMsMcFjaW9

Croquis d'explo


Le gouffre a été inventé en 1958 par Balliot, et le croquis d'explo fait par notre collègue Biboc en 1984, qui l'a publié dans "Chartreuse Souterraine", se trouve à gauche.

Info de Benoît : Maixent Lacas et Jean-Pierre Gonzalez ont redescendu le P3 en 1993, et ont confirmé la présence du névé et d'un courant d'air qu'ils ont attribué au névé.