cr-27-03-2021

Samedi 27 mars 2021

Zone du puits du Cerf et Grand Collecteur à la Dent de Crolles.

Benoît Terrier et Frédéric Pétrot (rédacteur)

Nous avons gagné un heure sur le couvre feu, mais la balade promet d’être longuette, aussi Benoît me donne-t-il rendez-vous à 7h pétantes pour tailler la route vers Perquelin. Nous passons au club chercher du matos pour équiper le Puits Noir, le Puits Ébouleux et le Puits Chazalet. L’objectif n’est pas de tout faire en une sortie, mais de repérer le cheminement et d’y retourner. La route est sans soucis, et nous sommes surpris par la quantité de neige en sous-bois au col de Porte, alors que la route est totalement dégagée, et qu’il y a un petit mois les pistes de skis de fond étaient à bout de souffle. Prudents, nous avons nos raquettes. Nous arrivons vers 8h15 à Perquelin. Je trouve le moyen de me planter dans la neige, sous le regard goguenard de Benoît, et nous sommes bons pour dégager les roues à coups de raquettes. Ça commence bien ! Il nous faut 10 minutes pour aller se garer en dessous, et là, en sortant le matos, je me rends compte que j’ai oublié mes bottes à la maison, … et comme nous montons à bottes, pas de chaussures de rechange, argh ! Tant pis, nous faisons l’aller-retour, ce qui nous permet de prendre un petit café à la maison. 1h30 plus tard, nous sommes donc à pied d’œuvre.

Nous attaquons la montée vers le Guiers dans une neige lourde, qui fait que les raquettes pèsent une tonne, et nous mettons une petite heure pour atteindre le porche du Guiers. J’ai déjà mal aux cuisses avant d’entrer dans le trou, ça promet. L’accès proprement dit est enneigé et un peu acrobatique, et vu la configuration il est difficile de retirer les raquettes. Nous franchissons donc le petit pas qui mène dans la grotte raquettes aux pieds.

Le temps de se saper, nous sommes devant le Sanguin vers 11h30. La suite, on la connaît: le réseau sanguin, le puits Pierre, la galerie Paul, la galerie Perquelin, la vire du puits Isabelle, la vire Rias, le puits Moulin, avec un petit arrêt au Bistro pour boire un coup, et enfin le puits Noir. La balade est longuette, mais sans difficulté, on est toujours debout. Le puits Noir est équipé, et la corde est en bon état, les 50 m resteront dans mon kit ! C’est déjà du temps de gagné. La descente est cependant pénible, car la corde est grosse et file difficilement dans les descendeurs, même en zéro pour ce qui me concerne, car mes poulies sont un peu usées, … En bas du puits Noir, nous remontons une galerie avec des piles d’assiettes et un petit ru qui circule à nos pieds. L’endroit est fort beau, quoique fort sombre, la lumière peine à éclairer, on comprend ici le nom du puits. Il faudra y faire des photos la prochaine fois, car là, on n’a guère le temps. La galerie se transforme en méandre, et il s’agit maintenant de descendre vers le puits du Cerf. Il faut désescalader et donc trouver « le » passage ni trop large, ni trop étroit, qui commande la descente. Nous avions fait ce chemin dans l’autre sens, à partir du bas, il y a quelques années, et avions cherché un certain temps le bon passage. Eh bien, c’est pareil cette fois-ci ! Benoît trouve finalement assez rapidement la descente, qui se situe relativement près du puits du Cerf, alors que sol est relative visible, et le méandre assez lisse, contrairement à mon souvenir, qui le voyait déchiqueté (ce qui en revanche est vrai en haut). Nous en profitons pour poser un cairn en bas, pour le retour.

À la base du puits du Cerf partent, à gauche, la galerie du Faciès Grimaçant, et à droite, la galerie du Faciès Souriant. C’est celle là que nous emprunterons, jusqu’à son terme. Là, pour une raison que nous ne nous expliquons pas, nous ne trouvons pas la suite qui devrait nous mener tout droit à une vire en hauteur dans le puits Chevalier. Rétrospectivement, au but de la galerie un méandre étroit à 180° descend, si ça se trouve c’est par là qu’il faut aller, mais sur le moment la chose paraissait peu engageante et nous sommes donc retourné vers l’Escalier Bis, que nous avons descendu jusqu’à la jonction avec le grand collecteur. À l’aval direction la sortie par le chemin de « la traversée historique », en face, une corde en fixe nous tend les bras. Nous imaginons qu’elle nous permettra d’arriver au palier du puits Chevalier que nous courtisons. Mais que non, nous nous éloignons du bruit d’eau, donc du puits. Il s’agit de la galerie rectiligne en V par rapport au Grand Collecteur (non nommée sur la topo). À la fin de la galerie, en haut à droite s’ouvre un large départ qui devient rapidement rikiki (non présent sur la topo, si quelqu’un veut son nom sur la topo de la Dent de Crolles, c’est cadeau). Il est 14h15, l’heure de casser la croûte. On ne traîne pas trop, car au bout de 15 minutes on a déjà les dents qui s’entrechoque : il fait frais là-dedans ! Nous redescendons et allons visiter le Grand Collecteur jusqu’au siphon qui rejoint la galerie des François. Nous nous félicitons d’avoir encore un peu de souplesse malgré notre grand âge, car quelques marmites exigent des oppositions scabreuses sur le bout des arpions pour ne pas goûter la baille. Juste avant le siphon, je crois être arrivé au bas du puits de la Cote, ce qui fait bien marrer Benoît. Il s’agit de la cheminée (vu qu’on la voit du bas) notée p35 sur la topo, avec un petit crachin breton et un gros cairn sur la margelle, 2 mètres au dessus. À ma décharge, il y a une vraie similitude entre ces deux lieux (pour les bigleux, on se rassure comme on peut). L’heure tourne et la maréchaussée veillant, nous décidons de plier les gaules et de sortir en faisant la boucle au lieu de remonter par le puits Noir, le cairn servira plus tard. Peu de temps après, il y a sur la gauche une grosse indication au noir de fumée : « Glaz », qui mène en bas du puits Chevalier. Je sors l’appareil à 15h10, après le franchissement du puits De Gaule, et nous faisons quelques photos durant la descente de la rivière, qui est de toute beauté. Dommage qu’elle soit si distante de l’entrée. Je le range 20 minutes plus tard, une fois la Piscine franchie, car il ne faut plus trop traîner à présent. La suite est d’ailleurs moins photogénique : vire des Stalactites, galerie des Marmites, dans laquelle on utilise plusieurs vires pour franchir des passages exposés, ensuite puits remontant, puis de nouveau un passage équipé à remonter dans une sorte de goulotte étroite sur 6 à 8 mètres, suivi d’une redescente de 4 à 5 m, peu avant d’arriver à la plage, commandé par une remontée grasse à souhait au debut. On reprend bientôt pied dans l’actif qui mène à un rideau d’eau derrière lequel on trouve la cascade Élisabeth. Il ne reste alors qu’à franchir le labyrinthe, ou la progression se fait à quatre pattes façon néandertalien. L’ouragan est une délivrance, je commence à être bien rincé. Comme il n’y a pas beaucoup d’eau, nous descendons dans la salle de l’escalade qui débouche sur la galerie d’entrée. Nous nous faisons la réflexion que le chemin le plus pratique est dans tous les cas celui passant par le réseau Sanguin et le puits Noir, car la partie historique, même si fort belle par endroit, est clairement plus longue. Au moins cette sortie nous aura permis de nous en convaincre. Une autre possibilité relevée par Benoît est de rejoindre le puits Ébouleux par la galerie de la Vierge, qui est également une alternative intéressante, car la balade jusqu’à la cascade Rocheuse est assez directe, et la galerie de la Vierge le traitement idéal des douleurs aux genoux. À voir si le haut du puits Ébouleux n’est pas trop foireux question parpaings en revanche.

Le temps de récupérer les sacs et de se changer, il est 17h15. Nous sommes à la voiture une petite heure après, et de retour chez nous à 18h55, en citoyens modèles !

Photos : https://photos.app.goo.gl/4p9nJa6MFiHEeozH7

TPEV (temps passé en voiture) : 3h
TPST : 6h