Gouffre Marco-Polo

La Ruchère

Samedi 23 janvier 2021

Jacky Estublier, Olivier Guille, Frédéric Pétrot et Benoît Terrier.

Sur une proposition originale de Benoît, nous avons opté pour la visite du Marco-Polo, une classique de Chartreuse, plutôt que d’aller se fourvoyer dans la grotte Horvath comme Frédéric l’avait initialement proposé. Au moins comme ça nous ferons un peu de jumar, puisque le trou commence par une série de puits. Couvre-feu oblige, nous avons l’objectif modeste d’atteindre le fond de la galerie des marmites. Olivier est motivé pour aller faire une escalade dans la salle qui marque la fin de cette galerie, ayant repéré une paroi à vue de nez vierge. Par acquis de conscience, Benoît prend ses raquettes, on se dit qu’il nous tracera le chemin.
Départ à 8h du pré de l’eau, car je pensais passer par le col du Granier. La neige et l’expérience de Benoît aidant, nous passerons finalement par Voreppe. Nous arrivons à la Ruchère sous un superbe soleil, et la station de ski de fond se remplie gentiment. Après quelques hésitations liées à l’horaire, nous décidons finalement de laisser le perfo dans l’auto. De même, la fiche d’équipement des Tritons est plus « light » que celle du souvenir d’Olivier, aussi laissons nous la corde de 50 m qu’il a prise en rab dans la voiture, il prend tout de même une 22 mètres en rab, à tout hasard. Trois kits pour 4, nickel.
La neige ayant recouvert assez largement les environs, nous passons par les pistes pour atteindre le trou. Un mono de ski de fond manifestement également spéléo nous indique en gros comment le trouver. Nous trouvons la patte d’oie caractéristique, mais galérons tout de même un peu pour le trouver. Finalement, la doline est caractéristique et c’est le seul vallonnement du coin dans lequel on voit clairement un porche rocheux, les autres étant enfouis sous la neige. Des burnes ont taggé en rose fluo l’entrée du trou. La sentence écrite par ces débiles légers : « Les couloirs du temps », il faut qu’ils arrêtent de regarder Netflix, ...
Frédéric et Jacky sont devant, Benoît et Olivier suivent en reprenant l’équipement lorsque c’est nécessaire, et ça l’est trop souvent, monospit sur plafond et frottement à un fractio, mais bon, on ne voit pas tout lorsqu’on équipe, et c’est parfait que les suivants puissent améliorer la chose. Arrivé au bout de la dernière corde, surprise ! Il reste un puits qui fait de l’ordre de 15 m à vue de nez, … Les Tritons se seraient-ils fourvoyés, ou avons nous descendu comme des puits des parties qui se désescaladent ? Olivier a trois rataillons dans son kit. Deux que j’avais pris au cas où, et un qu’Olivier avait glissé dedans parce qu’on n’est jamais trop prudent ! En faisant une main courante avec une 8 m et en tressant directement un huit sur la verticale avec une corde de 15 m, Benoît, qui a repris l’équipement, arrive juste à toucher le fond. Mais ce fond est suivi immédiatement d’un autre puits, argh ! Olivier remonte vite fait chercher la corde de 22 m qu’il avait laissée dans la petite salle d’entrée, 75 m plus haut, pendant que Benoît installe une main courante avec notre dernier bout de nouille qui fait 10 m. Olivier est de retour rapidement (c’est beau d’être jeune). Il craint qu’il n’y ait encore un puits après celui là, mais là ce serait la cata ! Benoît fait un mickey et descend pour prendre pied sur ce qui s’avère être la fin de la zone des puits, ouf ! À gauche, un méandre, en face, l’escalade de 10 m équipée qui mène à la galerie des marmites. C’est là que nous allons. La progression est raisonnable sans être exceptionnelle dans cette galerie qui est juste trop petite pour qu’on y soit à l’aise. Nous débouchons dans une salle dans laquelle un affluent arrivant du plafond a concrétionné un puits de fort belle façon, un méandre creusé sous le plancher drainant une petite rivière continue, et l’escalade qu’Olivier avait envisagée s’avère avoir été déjà faite puisque nous apercevons des amarrages en hauteur. La suite est à gauche dans un laminoir qui part, mais les explorateurs précédents n’en jugent pas le parcours nécessaire, et hormis Benoît qui va y faire un petit tour, le reste de la troupe reste à papoter dans la salle. Nous retournons grignoter au sec, il est l’heure de manger et d’envisager le retour pour être serein question couvre-feu. Comme Frédéric fait des photos, il est avant dernier pour pouvoir prendre les autres qui remontent les puits. Avant d’attaquer les puits, nous allons racler un peu le méandre qui passe tout juste, on aimerait en trouver des comme ça dans nos trous ! Mais il est longuet et sans grand intérêt, donc demi-tour après 10 minutes, il ne s’agit pas d’être à la bourre. Benoît est au déséquipement, aidé de Jacky au début. Frédéric fait des photos, et Olivier, qui a récupèré le kit de corde à mi-parcours, ouvre le chemin. La remontée se fait gentiment, et l’arrivée à l’avant dernier puits est réfrigérante. Jacky et Olivier (qui enfile ses bottes de neige et oubli ses bottes en caoutchouc dans le trou) sortent sans attendre car il fait un froid de canard. Frédéric remonte le petit goulet avec les bottes d’Olivier, les raquettes et les bâtons de Benoît et le kit photo, c’est un peu compliqué ! Il commence à neigeoter dehors, Benoît le rejoint, et c’est sous une neige de plus en plus présentent qu’ils retrouvent leurs deux comparses à la voiture. Le retour sur Grenoble se fait dans les temps, et chacun est rentré chez soi pour le couvre-feu avec le souvenir d’une bien sympathique sortie.T.P.S.T. = 5 heuresPhotos : https://photos.app.goo.gl/adotvVHuAnfZQe289
NB : A posteriori, la fiche d’équipement des Tritons est correcte, c’est juste qu’elle était coupée en deux en changeant de colonne et que je n’ai lu sur mon téléphone que la première colonne, … No comment !