cr-08-05-2021

Samedi 8 mai 2021

Galerie de la Réconciliation, Dent de Crolles.

Benoît Terrier et Frédéric Pétrot (rédacteur)

L’objectif du jour des d’aller faire quelques photos du puits Chazalet (petit souvenir à partager avec Maurice) et de roder dans la galerie de la Réconciliation pour trouver l’accès historique des Lyonnais. J’ai une petite foulure à la cheville droite, mais que diable, l’explo avant tout. Rendez-vous à 7h, comme c’est l’usage en ces temps troublés, pour attaquer la route vers Perquelin. Nous sommes seuls sur le parking, sans surprise. Nous mettons le barda dans les sacs, et là je m’aperçois que j’ai pris 2 bottes gauches ! Énorme. C’est un coup de Zezeil, j’ai accordé le droit d’asile a ses bottes depuis l’automne dernier, et en partant ce matin j’ai pris les deux premières bottes qui me sont tombées sous la main. La bonne nouvelle c’est que nous chaussons tous les deux du 43, et que les bottes spéléo sont relativement souples, j’arrive donc à enfiler la dite botte du coté droit et hormis le coté esthétique de la chose et un léger rétrécissement de pointure, c’est tout à fait supportable.

Nous attaquons la montée, et nous constatons que les différents torrents coulent sérieusement, l’exutoire de Fontaine Noire a un beau débit, et une nappe d’eau épaisse s’échappe du Guiers. Benoît craint que toute la galerie d’entrée soit parcourue par le ruisseau, aussi nous nous changeons dehors, ce qui par ailleurs est bien agréable vu la température ambiante. Nous entrons dans le porche vers 9h30, et de fait, l’eau recouvre une bonne partie du sol, la conduite forcée débitant aussi largement.

Nous sommes devant l’entrée du Réseau Sanguin vers 9h45 et une heure plus tard en haut du puits Noir. Le parcours nous est maintenant familier, et nous parcourons rapidement la galerie du Faciès Souriant et le petit bout de méandre qui mène au puits Chevalier. Il y a un peu d’eau, mais rien de critique. Nous retirerons la vielle corde (qui soit dit en passant est en photo page 67, photo 83, du bouquin de la Dent de Crolles paru en 1997) au retour. Nous prenons le bas du Métro pour arriver dans la galerie de la Réconciliation et allons directement vers la tête du puits Chazalet, ou nous commençons à prendre des photos. Heureusement que Benoît avait équipé hors crue la dernière fois, car la petite cascade a un bon débit à présent, et les 5 derniers mètres du puits seraient sous la douche sinon. Nous prenons quelques photos en bas, et retournons vers la galerie de la Réconciliation. Nous prenons plusieurs diverticules, dont celui qui mène au bas d’une cheminée (non nommée sur la topo) avec en face un boyau menant au puits des Bigleux, et à droite un méandre un peu déchiqueté qui part (une sorte de spaghetti sur la topo, avec une résonance remarquable qui semble liée au méandre lui même) que nous parcourons sur 40/50 m, avec arrêt sur lame pétable à la massette. Ce méandre a clairement déjà été parcouru, mais jusqu’où ? Sur la topo il semble finir en eau de boudin, à revoir certainement.

De retour dans la galerie, nous cherchons la suite vers la puits Labour, mais comme nous n’avons bien sur pas pris la topo, nous errons vainement jusqu’à un machin très bas et très sableux qui ne nous excite guère. Cela nous semble improbable que la suite soit par là. Nous faisons donc demi-tour, et nous installons pour casser la croûte. Nous continuons notre œuvre de destruction de l’espèce sardina pilchardus, en ingurgitant chacun une boîte de ces pauvres poissons confits dans l’huile. Nous en profitons pour ramasser quelques déchets laissés par nos glorieux prédécesseurs, dont deux tubes de lait concentré sucré datant clairement des années soixante, vu la graphie (et le fait que Michel Letrône travaillait chez Danone -- info de Maurice Chazalet), une boîte de maquereaux (probablement des scomber scombrus) au vin blanc de couleur jaune, de taille triple ou quadruple de celles d’aujourd’hui, ouverte avec une clef à sardines, le rouleau de métal ne laissant que peu de doute avec néanmoins déjà une traduction en allemand et italien, mais fabriquée à Pleuven (Bretagne, c’est marqué dessus !), et un sac plastique transparent très années 60 fort bien conservé, avec un mannequin femme et un chapeau haut de forme dessinés, avec marqué dessus « Trigano à Paris ». En plus de ces reliques, des bouts d’alu, une fiole, du fil topo, … Nous remplissons deux (petits) sacs plastiques en excusant les explorateurs : les conditions de l'époque étaient clairement différentes. Nous prenons le chemin du retour, et remontons le puits Ébouleux. Par une escalade exposée mais sans difficulté, nous atteignons la partie supérieure du Métro que nous parcourons pour rejoindre le puits Chevalier, et je regrette de n'avoir pas sorti l'appareil car la galerie a une forme de poire remarquable. Au puits Chevalier, nous récupérons de vielles piles jetées sur une plate-forme en contrebas, et virons la corde dont il a été question précédemment. Ce petit travail rend le passage de la main courant plus lisible, il faut néanmoins encore y revenir avec une corde pour aller retirer un amarrage totalement délirant qui se jette dans le puits est qui est accroché par le bas.

Nous reparcourons le Faciès Souriant, le méandre du puits du Cerf, et remontons le puits Noir. Benoît, parti le premier, en profite pour prendre une galerie à gauche en regardant le puits, et me hèle. Il y a un bruit d’eau énorme. En avançant dans la galerie, noire elle aussi, le bruit vient de la gauche et nous nous glissons dans un passage bas qui arrive sur une espèce de belvédère qui donne sur un rideau de pluie style la cascade dans « Tintin et le temple du soleil ». Il y a des bouts de cordelette déchiquetés, un reste de bricolage pour une escalade sans doute, que nous récupérons également. Le puits ne semble pas énorme, mais impossible de glisser la tête pour voir sans se prendre un paquet de mer. Nous reprenons la galerie qui finalement retourne au boulevard des Tritons. L’eau qui tombe dans le puits « Mystère », car c’est de lui qu’il s’agit, s’entend bien également du Boulevard des Tritons. Le retour majoritairement en descente se déroule sans accros, et nous sommes dehors vers 16h15. Le selfie syndical est perturbé par l’arrivée de 4 touristes qui vont se fourvoyer à l’entrée du Guiers, Benoît est inquiet pour eux, mais sous mon amical pression, nous prenons le chemin de la descente sans s’assurer qu’ils sont bien sortis. Une grosse demi-heure plus tard nous sommes à la voiture pour un retour dans les clous de la réglementation en vigueur.

Cette fois-ci pas de soucis coté photos, elles sont là : https://photos.app.goo.gl/i9gXf8zuccyYiDQcA

TPST : 6h30