“A une certaine époque, on avait besoin d’informations pour résoudre un problème. Aujourd’hui, les informations elles-mêmes sont devenues un problème!” Neil Postman 1992!
Si dans notre société actuelle, la création et la diffusion d’informations évolue exponentiellement, c’est que les outils à disposition ont, dans leur accessibilité, leur performance et leur rapidité, évolué de manière exponentielle également.
Le projet n’échappe pas à cette tendance, ni à cette surenchère de l’information, qui, contrairement à ce que l’on pourrait attendre est devenue un vrai handicap lorsqu’elle est traitée avec les méthodes et les outils usuels. En effet, la majorité des acteurs d’un projet se bat actuellement non seulement contre la sur-information, mais surtout contre la pertinence et la qualité de l’information reçue. Il ne leur reste que deux choix, subir et tôt ou tard se noyer, ou oser remettre en question les méthodes de travail actuelles.
Cette remise en question doit intervenir de trois manières:
a. L’entrée de l’information: comment est-ce qu’elle s’introduit dans le projet, comment est-elle distribuée au sein de l’équipe de projet, ou de manière concrète, comment la communication est-elle organisée au sein du projet?
b. La position de l’information dans le projet: quelle qualité, pertinence l’information apporte dans le projet? Quelle validité, dans quelle durée doit-on considérer l’information ou comment gérer et classifier l’information dans le projet?
c. L’exploitation de l’information dans le projet: qui l’utilise comment, quand et pourquoi? Quel circuit doit-elle suivre, quelle valeur devons-nous ajouter à cette information, ou comment l’information s’intègre dans les processus métiers ou méthodologiques?
La sur-information ou l’infobéisité n’est donc pas une simple question de volume de l’information, mais de la dynamique utilisée dans les processus de traitement qui doit couvrir les trois volets essentiels présentés ci-dessus, qui sont d’ailleurs les trois volets de la gouvernance de projet. Et non, ce n’est pas un hasard mais une conséquence logique.
Dans des prochains articles je vais analyser chacun des trois composants ou aspects fondamentaux de cette infobéisité en relation avec la gestion, ou plutôt la gouvernance de projet.