La mission du Conseiller Numérique de la Ville de Macau s'est terminée le 7 septembre 2023
Huile sur toile
Auguste Herbin
Auguste Herbin (1882-1960)
Matin II
1952
Huile sur toile (146,8 x 97 cm)
Donation de l'artiste, 1956
Photo Musée départemental Matisse, Le Cateau-Cambrésis, Claude Gaspari
Le point de départ d'une œuvre est le mot, titre du tableau (Matin, Mal, Amour, Pâques...). A chaque lettre de ce mot-poème correspond une forme, une couleur et un son donnés.
Il en est ainsi de MATIN :
M, jaune de baryte, forme triangulaire, sonorité mi.
A, rose, cette couleur résultant de l’action des quatre forces éthériques, le rose s’accompagnera d’une forme résultant de la combinaison des formes sphérique, triangulaire, hémisphérique et quadrangulaire. Correspondance musicale : do, ré, mi, fa, sol, la, si.
T, bleu foncé, violet, combinaison des formes hémisphériques et quadrangulaires : la, sol, si.
I, orangé, combinaison des formes sphérique et triangulaire : sonorité ré.
« Révélation de l’amour divin »
N, blanc s’accompagne de toutes les formes : sonorité do, ré, mi, fa, sol, la, si.
Le tableau est construit sur des rythmes verticaux et sur une base noire et blanche, lutte des deux couleurs extrêmes, de la lumière et de l’obscur. Herbin obtient un équilibre de la combinaison des formes et des couleurs, afin que chaque couleur établisse des rapports émotionnels avec les couleurs environnantes et qu’il en résulte des accords en perpétuel changement.
Fernand Léger
1920, Gouache et mine graphite sur papier plus bande rapportée collée en plein, 128,5 x 161 cm, Collection Centre Pompidou, Paris, Musée national d’art moderne / Centre de création industrielle
© Service de la documentation photographique du MNAM - Centre Pompidou, MNAM-CCI /Dist. RMN-GP
© Adagp, Paris
Fernand Léger est célèbre pour sa peinture "tubulaire", constituée à partir de tubes représentés en volumes. Mais ici, c'est le règne du cercle.
Petits, moyens ou grands, les disques semblent tourner à des vitesses différentes. Fernand Léger aurait reçu son « illumination » d'artiste devant la beauté des hélices, au Salon de l’Aviation en 1912. Leur géométrie est essentiellement mobile, et qu’il soit disque ou roue, c’est le « cercle en action » qui fascine Léger.
1917 : Les avant-gardes
Peindre la ville : un rêve de modernité. Dès sa démobilisation à l’été 1918, Fernand Léger peint de grands tableaux sur le thème de la ville à partir de formes simples qui se répondent et s’entrechoquent.
De grandes obliques franches et de forts contrastes entre des bandes et des cercles sont délibérément aplatis, délibérément abstraits. L'Etude pour les Disques dans la ville dépeignent une ville dynamique, scandée par le mouvement d’engrenages mécaniques et par un enchevêtrement de poutrelles métalliques, de signaux divers, de façades d’immeubles et de lettrages publicitaires. Cette ville, certes inspirée par le Paris de 1920, évoque le rêve de modernité incarnée par New York, que Léger connait par les images mobiles du cinéma.
Centre Pompidou, 2013, Vidéo, Captation, 1'12"", Paris, Centre Pompidou, Musée national d'art moderne / Centre de création industrielle. © Centre Pompidou / SCEREN/CNDP/CRDP, 2013
Retour sur les fondamentaux de l'art moderne avec Art'bracadabra : focus sur le volume
Raphael Garnier, Art’bracadabra, Le volume, Plongée à la découverte des volumes et de leur diversité, présentées par le graphiste Raphaël Garnier, pour les petits et les grands
2015, Vidéo, Centre Pompidou, Paris© Centre Pompidou, © Raphaël Garnier 2015
Culture Sugpiaq (Alaska)
Masque Allayak, "différent, pas comme nous/cupide (féminin) "
Archipel de Kodiak, Alaska
XIXe siècle
bois, fourrure, ficelle, tendon, peinture rouge, verte et blanche
H. 43 ; L. 26 ; E. 9 cm
don Alphonse Pinart, 1875
© RMN-Grand Palais / Benoit Touchard
Peint de couleurs vives, ce masque est conçu selon la structure tripartite propre aux créations de l'archipel de Kodiak : front et nez, yeux, partie basse du visage. Les 18 plumes en bois qui entourent le visage sont amovibles.
En 1871-1872, Alphonse Pinart, jeune entrepreneur de Marquise (Pas-de Calais), intéressé par l'étude des langues nord-américaines, effectue un voyage d'un an en Alaska. Il séjourne dans les îles aléoutiennes et sur l'archipel de Kodiak d’où il rapporte une riche collection de 222 objets comprenant près de 80 masques. Après l'avoir exposée à Paris à son retour en France, il donne sa collection au Musée de Boulogne-sur-Mer en 1875. Durant son périple, Pinart rédige de nombreuses notes de terrain. Il relève notamment dans ses carnets, des légendes, chants et descriptions de danses en lien avec plusieurs masques, comme c'est le cas pour celui-ci.
Culture Sugpiaq (Alaska)
Masque Allayak, "différent, pas comme nous/cupide (masculin) "
Archipel de Kodiak, Alaska
XIXe siècle
bois, fourrure de caribou, ficelle, peinture rouge, verte et blanche
H. 46 ; L. 35 ; E. 7 cm
don Alphonse Pinart, 1875
© RMN-Grand Palais / Benoit Touchard
Ce masque est le pendant masculin du masque précédent. Le couple de masques fait référence à une légende retranscrite par Pinart.
N'étant pas creusés à l'arrière, ni pourvus d'ouverture pour les yeux, ces deux masques ne pouvaient pas être portés lors de danses. C'est le cas de plusieurs autres pièces de la collection Pinart. Ces "masques" pleins auraient été fabriqués par les sculpteurs sugpiat à la demande de l'explorateur afin d'illustrer des chants et légendes.
Légende associée aux deux masques :
Au commencement disent-ils il y avait dans l’Ouest un peuple qui vivait dans le mal : à la fin le Llam Sua [être suprême] les détruisit et bientôt [mots illisibles] de nouveau furent leurs apparences, d’ours [mots illisibles] les autres hommes (ils étaient hommes et femmes) . au fur et à mesure que les animaux étaient nécessaires il les créait et si les hommes les tuaient et regardaient comme utiles, alors il en faisait davantage.
Culture Sugpiaq (Alaska)
Masque Unnuyayuk, voyageur nocturne
Eagle Harbor, île de Kodiak, Alaska
XIXe siècle
bois, tendon, fibres végétales, peinture noire, rouge et bleue
H. 19 ; L. 19 ; E. 2,5 cm
don Alphonse Pinart, 1875
© RMN-Grand Palais / Benoit Touchard
Le masque "voyageur de nuit" est lié à une légende, retranscrite par Alphonse Pinart : lors d'un voyage, le masque regarda le diable et la moitié de son visage fut brûlée par cette vision.
Ce masque est pourvu d'un mors à l'arrière, qui permettait au danseur de le tenir entre les dents. Les masques de plus grandes dimensions étaient fixés à l'arrière de la tête ou tenus dans les mains du danseur.
Des éléments décoratifs, comme des plumes ou des fibres végétales étaient fixées sur l'arceau entourant le masque et bougeaient au rythme des mouvements du danseur.
Comme sur plusieurs masques de la collection, une inscription au dos a été faite au crayon par Pinart. Il s'agit probablement du nom du masque en langue alutiiq transcrite phonétiquement.