📌  Traduction non officielle des écrits de Luisa Piccarreta. Pour un usage personnel seulement.

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Le Royaume du Divin Fiat 
chez les créatures


Le Livre du Ciel

Tome 28


Appel des créatures à revenir
à la place, au rang et au but
pour lesquels elles ont été créées par Dieu


Luisa Piccarreta

La Petite Fille de la Divine Volonté


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Traduction française du Manuscrit Italien

Jean Claude Lemyze (Ass Can-Fr LP)

1.   22 février 1930 — Quiconque vit dans la Divine Volonté est entouré de divine immutabilité. La mort du bien. Le sacrifice de la vie pour redonner vie au bien.

        Je suis toujours la proie de ce divin Fiat qui sait comment conquérir avec force et douceur. Par sa douceur, il m’attire de façon irrésistible. Par sa force, il me gagne de telle sorte qu’il peut faire de moi ce qu’il veut. « Oh ! saint Vouloir, puisque tu fais ma conquête, laisse-moi faire la tienne avec ta force et ta douceur mêmes. Et cédant à mes continuelles supplications, viens régner sur la terre, forme ton doux enchantement à la volonté humaine, et que tout devienne Divine Volonté sur la terre. » Je pensais au divin Vouloir lorsque mon doux Jésus se fit voir en se manifestant en moi, et me dit :

            Ma fille, si tu savais ce que signifie te faire la proie de ma Divine Volonté ! L’âme reste entourée de notre immutabilité et tout devient pour elle immuable ; immuables la sainteté, la lumière, la grâce, l’amour. L’âme ne ressent plus la diversité des manières d’être humaines, mais la stabilité des divines. Par conséquent, quiconque vit dans mon divin Vouloir peut être appelé « ciel », lequel demeure toujours fixe et stable à sa place d’honneur parmi les étoiles. Et si le ciel se meut, comme il est solidaire de la Création qui se meut, il ne change pas de place et ne bouge pas lui-même, mais demeure toujours immuable avec toutes les étoiles. Telle est l’âme qui vit dans ma Divine Volonté. Elle peut se déplacer et accomplir différentes actions. Mais comme l’âme se déplacera dans la puissance de mon divin Fiat et de concert avec ma Divine Volonté, elle sera toujours ciel et restera immuable dans ses biens et les prérogatives dont ma suprême Volonté l’a dotée. 

            Par contre, celle qui vit en dehors de mon divin Fiat, sans sa puissance agissante, peut être appelée du nom de ces étoiles errantes qui tombent dans l’espace comme si elles n’avaient pas de point fixe. Et ces âmes ressemblent à ces étoiles qui tombent tête première comme si elles s’étaient détachées de la voûte du ciel. Telle est l’âme qui ne vit pas dans ma Divine Volonté. Elle change à tout moment et ressent en elle-même une telle variété de changements qu’elle se lasse de faire continuellement le bien. Et si quelque étincelle de lumière sort de cette âme, c’est comme la lumière d’une de ces étoiles qui disparaît immédiatement. On peut dire que c’est là le signe pour savoir si une âme vit dans la Divine Volonté : l’immutabilité du bien. Et le signe pour savoir si l’on vit dans la volonté humaine : l’âme change à tout moment.

            Après quoi je suivais les actes du divin Fiat. Je faisais ma ronde dans les œuvres de la Création, en Éden, dans les points les plus élevés et les personnes les plus éminentes de l’histoire du monde, pour demander le Royaume de la Divine Volonté sur la terre au nom de tous. Mon doux Jésus, se manifestant en moi, me dit :

            Ma fille, en se retirant de ma Divine Volonté, l’homme donna la mort aux bienfaits que mon divin Fiat aurait fait surgir en lui si mon Fiat n’avait pas été rejeté. Lorsque l’homme sortit de ma Divine Volonté, l’acte continu de la vie divine mourut en l’homme. La sainteté qui toujours grandit, mourut. La beauté qui jamais ne cesse afin de rendre toujours plus beau, mourut elle aussi, ainsi que l’amour inépuisable qui jamais ne dit « C’est assez » et veut toujours donner. Plus encore, en rejetant ma Divine Volonté, c’est l’ordre qui mourut, avec l’air et la nourriture qui auraient nourri l’homme continuellement. 

            Tu vois donc combien de bienfaits divins l’homme a fait mourir en lui par son retrait de ma Divine Volonté ? Or là où il y a eu mort du bien, il faut le sacrifice de la vie pour faire renaître ce bien. C’est pourquoi, lorsque j’ai voulu renouveler le monde et donner un bien aux créatures, j’ai demandé avec justice et sagesse le sacrifice de la vie, comme j’ai demandé à Abraham qu’il me sacrifie son fils unique, ce qu’il a fait. Et c’est moi qui l’en ai empêché. Dans ce sacrifice qui coûtait à Abraham plus que sa propre vie s’est levée la nouvelle génération d’où devait descendre le divin libérateur et rédempteur qui allait faire renaître le bien dans la créature.

            Avec le passage du temps, j’ai permis à Jacob le sacrifice et la grande douleur de la mort de son fils bien-aimé, Joseph. Même si Joseph n’était pas mort, il l’était en réalité pour Jacob. C’était le nouvel appel qui s’élevait à nouveau dans ce sacrifice ; le libérateur céleste demandait que renaisse le bien perdu.

            C’était aussi la même chose pour ma venue sur terre : je voulais mourir. Avec le sacrifice de ma mort, j’appelais la renaissance de toutes ces vies et du bien que la créature avait fait mourir. Et je voulais ressusciter pour confirmer la vie du bien et la résurrection de la famille humaine. Quelle grande offense que de faire mourir le bien ! Si grande que le sacrifice d’autres vies est nécessaire pour le faire renaître.

            Or avec ma Rédemption et le sacrifice de ma mort, comme la Divine Volonté ne régnait pas (dans la créature), tout le bien n’était pas ressuscité dans la créature. Ma Divine Volonté est réprimée et ne peut pas développer la sainteté qu’elle veut. Le bien souffre de façon intermittente ; tantôt il revit, tantôt il meurt. Et mon Fiat reste avec la souffrance continuelle de ne pas pouvoir faire renaître dans la créature tout le bien qu’il voudrait. C’est pourquoi je suis resté dans la petite Hostie sacramentelle, parti du ciel, mais resté sur terre parmi les créatures afin de naître, de vivre et de mourir – quoique de façon mystique – pour que tout le bien puisse renaître dans les créatures, ce bien que l’homme avait rejeté en se retirant de ma Divine Volonté. Et uni à mon sacrifice, j’ai demandé le sacrifice de ta vie pour que renaisse le Royaume de ma Divine Volonté parmi les générations humaines. Et dans chaque tabernacle, je suis en éveil pour accomplir l’œuvre de la Rédemption et le « Fiat voluntas tua sicut in caelo et in terra », me satisfaisant de mon propre sacrifice et de ma mort en chaque hostie afin de faire se lever à nouveau le soleil de mon divin Fiat et l’ère nouvelle de son triomphe complet. En quittant la terre, j’ai dit : « Je vais au ciel et je reste sur terre dans le Sacrement. » Je me contenterai d’attendre des siècles. Je sais que cela me coûtera beaucoup. Les offenses inouïes ne me manqueront pas, plus encore peut-être que durant ma Passion. Mais je m’armerai de patience divine. Et de cette petite hostie, j’accomplirai l’œuvre. Je ferai régner mon Vouloir dans les cœurs et je continuerai à rester parmi les créatures pour jouir des fruits de tous les sacrifices que j’ai subis. Par conséquent, sois unie avec moi au sacrifice pour une cause si sainte et pour le juste triomphe de ma Volonté qui va régner et dominer.

2.   26 février 1930 — Il est nécessaire de désirer un bien. Si le peuple de la Divine Volonté n’est pas formé, la Divine Volonté ne peut pas avoir son Royaume. Quiconque vit dans le Fiat est propriétaire ; la créature qui fait son propre vouloir est servante.

           Je pensais au grand désir que mon toujours aimable Jésus avait de faire connaître sa sainte Divine Volonté. Je me disais : « Il aime, soupire et désire que vienne son Royaume. Et pourtant, il tarde tellement à le faire se lever parmi les créatures. S’il le voulait, il pourrait tout faire. Ce n’est pas la puissance qui lui manque. Il pourrait en un seul instant transformer le ciel et la terre. Qui peut résister à sa puissance ? Personne. De plus, en Jésus, vouloir (quelque chose) et pouvoir (quelque chose), c’est une seule et même chose. Alors, pourquoi ce retard ? » Je pensais à cela lorsque mon doux Jésus se manifesta en moi et me dit :

            Ma fille, attendre, désirer et vouloir un bien c’est se disposer à le recevoir. Lorsque quelqu’un reçoit un bien qu’il a longtemps attendu, il aime ce bien, l’apprécie, en prend soin et accueille le porteur de ce bien qu’il attendait depuis longtemps. De plus, c’est là un autre excès de notre amour : que la créature désire ardemment le bien que nous désirons lui donner parce que nous voulons que la créature y mette du sien, au moins par ses soupirs, ses prières et sa volonté de vouloir ce bien, pour que nous puissions dire : « Vois, tu l’as mérité parce que de ton côté, tu as fait ce que tu pouvais pour l’obtenir. » En réalité, tout est un effet de notre bonté. C’est pourquoi nous commençons par faire connaître ce que nous voulons donner aux créatures. On peut dire que nous lui envoyons de la correspondance, des lettres d’amour. Ainsi, nous envoyons nos messagers qui disent ce que nous voulons donner. Et tout cela pour disposer les créatures, leur faire désirer ce grand don que nous voulons leur faire. N’est-ce pas ce que nous avons fait pour le Royaume de la Rédemption ? Il y a eu quatre mille ans d’attente. Plus le temps approchait, plus les missives se faisaient pressantes et les lettres plus fréquentes. Et tout cela pour les bien disposer. 

            C’est la même chose pour le Royaume de la Divine Volonté. Je retarde parce que je veux qu’ils le connaissent, qu’ils prient pour sa venue, qu’ils désirent son règne et comprennent la grandeur de ce don afin que je puisse leur dire : « Vous l’avez voulu et mérité, et il vient régner parmi vous. Par votre connaissance, vos prières et votre désir, vous avez formé son peuple choisi où je peux dominer et régner. » Sans un peuple, un royaume ne peut pas être formé. Et c’est aussi la raison pour laquelle il faut que l’on sache que ma Divine Volonté veut régner sur la terre : pour qu’ils prient, désirent et se disposent à former son peuple où ma Divine Volonté peut descendre parmi eux et former son palais royal, son siège, son trône. Par conséquent, ne sois pas étonnée de voir tant d’intérêt de ma part à vouloir le règne de ma Volonté, et à le retarder. Ce sont les dispositions de notre inatteignable sagesse qui dispose chaque chose avec ordre. Le retard sert à donner leur envol à ses connaissances qui seront comme des lettres, des télégrammes et des appels téléphoniques, autant de messagers qui forment le peuple de ma Divine Volonté. Aussi, prie, et que ton envol soit continuel. »

            Après quoi je poursuivais ma ronde dans le divin Fiat. Arrivée en Éden, je m’attardais à penser à l’échange d’amour entre Dieu et Adam innocent ; comment la Divinité, ne trouvant aucun obstacle de la part de l’homme, en déversait sur lui des torrents. Avec son amour, la Divinité faisait le ravissement de l’homme en lui faisant entendre une douce voix qui lui disait : « Fils, je t’aime, je t’aime tant. » Et Adam, blessé et ravi par cet amour éternel, répétait à son tour : « Je t’aime, je t’aime. » Et se jetant dans les bras de son Créateur, Adam se serrait si fort contre lui qu’il ne savait comment s’en détacher parce que son Créateur était le seul amour qu’il connaissait, et l’aimer était son unique raison de vivre. Mon esprit se perdait dans cet échange d’amour entre Dieu et la créature lorsque mon doux Jésus, toute bonté, me dit :

            Ma fille, quel doux souvenir que la création de l’homme. Il était heureux, et nous aussi. Nous goûtions le fruit du bonheur de notre œuvre. Nous avions tant de plaisir à l’aimer et à être aimés par lui. Notre Divine Volonté le conservait jeune et beau. Et en l’apportant dans ses bras de lumière, notre Volonté nous faisait contempler combien l’œuvre que nous avions créée, notre cher fils, était belle. Il était comme un fils dans notre maison, dans nos biens infinis. Et puisqu’il était notre fils, il était aussi le propriétaire. Il aurait été contre la nature de notre amour de ne pas faire de notre fils un propriétaire, lui que nous aimions tant et qui nous aimait. Dans un amour vrai, on ne dit pas « ceci est à moi et ceci est à toi », mais tout est mis en commun. Et l’avoir fait propriétaire ne nous causait aucun ennui. Au contraire, cela nous réjouissait. Il nous faisait sourire ; il nous amusait ; et il nous faisait les merveilleuses surprises de nos propres biens. De plus, comment ne pouvait-il pas être propriétaire s’il possédait notre Divine Volonté qui règne suprême sur toute chose ? En ne faisant pas de lui un propriétaire, nous aurions dû mettre notre Volonté en esclavage, ce qui ne se pouvait. Il n’y a pas d’esclavage où règne notre Volonté, mais tout est propriété. Par conséquent, tant que l’homme vécut dans notre divin Fiat, il ne connut pas l’esclavage. Lorsque l’homme eut péché en se retirant de notre divin Vouloir, il perdit la propriété et se réduisit lui-même en esclavage. Quel changement ! De fils à serviteur ! Il perdit le commandement sur les choses créées et devint le serviteur de tout. En se retirant de notre divin Fiat, l’homme se sentit ébranlé jusqu’en ses fondements et sa personne même vacilla. Il connut ce qu’était la faiblesse et eut le sentiment d’être le serviteur de ses passions, ce qui lui fit éprouver un sentiment de honte. Il en arriva au point de perdre son empire. La force, la lumière, la grâce et la paix n’étaient plus en son pouvoir comme avant. Il devait les implorer de son Créateur avec des larmes et des prières. Vois-tu maintenant ce que signifie vivre dans mon divin Vouloir ? C’est être propriétaire. Quiconque fait sa propre volonté est un serviteur.

            Surprise par ce que Jésus avait dit, je lui dis : « Mon amour, s’il est consolant de t’entendre parler de ton divin Vouloir, il est également douloureux d’entendre parler du mal de la volonté humaine. » Jésus ajouta :

            Ma fille, s’il est nécessaire de te parler de mon divin Fiat qui servira d’invitation, d’attrait, et de voix tendres, douces et fortes pour vous inviter tous à vivre dans le palais royal de ma Divine Volonté afin de ne plus être serviteurs, mais propriétaires, il est également nécessaire de vous parler du mal de la volonté humaine, car je n’enlèverai jamais à l’homme son libre arbitre. Par conséquent, dans le Royaume de ma Divine Volonté, il est nécessaire que je crée la garde montée royale, ces nobles sentinelles qui rendent les créatures attentives en leur faisant connaître le grand mal de la volonté humaine pour qu’elles soient attentives ; ainsi, abhorrant la volonté humaine, les créatures aiment le bonheur et la propriété que leur donne ma Divine Volonté.

3.  5 mars 1930 — Jésus veut voir son Fiat palpiter dans les créatures. La vie dans son Fiat est un appel à tous les actes dans la Divine Volonté. Ce que signifie l’unité.

           Je vis toujours dans la souffrance de la privation de mon doux Jésus. Quel dur martyre ! Sans son saint Vouloir qui prend la place de Jésus et me fait sentir continuellement que lorsque son Vouloir me donne la vie, il me garde continuellement occupée et perdue en lui, je ne saurais pas comment vivre. Mais avec tout cela, et avec tous les chers souvenirs de Jésus, je pensais que je ne pourrais jamais le perdre de vue. Ses visites douces et répétées, tous ses stratagèmes amoureux, toutes ses surprises qui me donnaient le sentiment de vivre plus dans le Ciel que sur la terre, et même le simple souvenir de Jésus sont de cruelles blessures qui aggravent mon douloureux martyre. « Ah ! Jésus, Jésus ! Comme il t’est facile de mettre de côté et d’oublier celle qui t’aime et dont tu constitues le martyre. Tu m’as souvent dit toi-même que tu m’aimais ! Ah ! Jésus, reviens ! Je n’en peux plus. » Mais alors que ma pauvre âme ressentait une fièvre qui voulait Jésus et délirait maladroitement, mon doux Jésus se manifestant en moi et me prenant dans ses bras, presque pour mettre fin à mes maladresses, me dit :

            Ma fille, calme-toi, calme-toi. Je suis là. Je ne t’ai pas mise de côté et la nature de mon amour ne peut oublier personne. Au contraire, je suis en toi pour conduire tous tes actes dans ma Divine Volonté parce que je ne veux pas qu’un seul de tes actes, même le plus petit, ne soit noble et divin et ne porte le sceau de mon divin Fiat. Je veux voir mon Fiat palpiter dans tous tes actes. Voici toute mon attention : former le premier exemplaire de l’âme qui doit vivre dans mon divin Vouloir.

            Il dit cela puis garda le silence. Je continuai ma ronde dans le divin Fiat. Je voulais rassembler tout ce que les créatures avaient fait pour tout enclore dans la Divine Volonté. Mon très grand bien, Jésus, ajouta : 

            Ma fille, la vie dans mon divin Vouloir est l’appel de tous les actes des créatures à l’unité de mon Vouloir. Tous sont sortis de l’unité de notre Vouloir, de notre acte unique qui donne vie à tous les actes et c’est justice que tous nous reviennent pour reconnaître d’où ils sont sortis. La reconnaissance de l’origine d’un acte, de celui qui donne la vie à des actes si nombreux, et de quelle façon, est le plus bel hommage à notre puissance et  notre sagesse qui, par un seul acte, est la vie de tous les actes. Seule la créature qui vit dans mon Fiat, embrassant toute chose en lui, ramassant tout comme en une seule poignée et enfermant toute chose dans ce Vouloir en qui elle vit, parvient dans notre unité à nous apporter toute chose et nous rend les hommages véritables de tous les effets de notre acte unique. C’est pourquoi les rondes dans notre Divine Volonté non seulement rassemblent tout, mais communiquent aussi son acte à toutes les choses créées de sorte que le Ciel tout entier s’arrête pour adorer avec tes adorations, le soleil pour nous aimer avec ton amour, et le vent pour glorifier avec toi. Bref, toutes les choses créées sont investies par ma Volonté. Lorsqu’elles sentent l’acte que tu accomplis dans ma Volonté, elles s’arrêtent pour nous adorer et nous rendre gloire et action de grâce, de sorte que nous sentons que dans notre divin Fiat, la créature nous donne la plénitude de l’amour, la totalité de l’adoration et la gloire complète. Par conséquent, continue ton envol dans mon divin Vouloir et ne t’occupe de rien d’autre, car tu as beaucoup à faire.

            Puis je continuais à penser à l’unité du divin Vouloir, et mon doux Jésus ajouta :

            Ma fille, sais-tu ce que signifie « Unité de Divine Volonté » ? Cela signifie que tout ce qui est beau, bon et saint vient de l’intérieur de cette unique Volonté. Dans cette unique Divine Volonté qui est nôtre, une est son unité, un est son acte. Mais tout en étant un, la Volonté, l’unité et l’acte s’étendent partout. Ainsi, quiconque vit dans notre divin Vouloir se fusionne dans notre unité, et tout ce qu’il fait ne sort pas de nous, mais demeure en nous. Par contre, pour quiconque vit à l’extérieur de notre divin Vouloir, nous ressentons la douleur de ses actes arrachés à notre Volonté. Et comme cette âme enlève ces actes, elle ne les retourne pas parce que sa volonté n’est pas une avec notre Divine Volonté. Par conséquent, la grande différence pour l’âme qui vit en dehors de notre Fiat est que tous ses actes sont divisés et brisés, et non fusionnés ensemble. Ainsi, cette âme n’aura pas le plaisir de ressentir en elle la plénitude de la lumière, du bonheur, ni de tous les biens, mais tout ne sera que misère, faiblesse et manque de lumière.

4.  9 mars 1930 — Les connaissances de la Divine Volonté contiennent la science de former sa vie et le peuple de son Royaume. Avec le souvenir de ce que Jésus a fait et souffert, l’amour de Jésus est renouvelé, dilaté, et déborde pour le bien des créatures.

          Mon abandon dans le Fiat continue. Je me sens attachée dans ses bras de lumière si serrée que je suis incapable de faire le moindre mouvement, et je ne désire d’ailleurs pas m’en aller. Je vais bien éviter de m’éloigner de son sein de lumière. Il me semble qu’il y a entre le divin Vouloir et moi un accord, et que nous sommes tous deux incapables de nous séparer l’un de l’autre. « Ô saint Vouloir, comme tu es aimable et puissant ! Tu m’attires, tu me ravis et tu m’enchantes par ton aménité. Et moi, enchantée, je ne sais comment ne pas me fixer en toi. Mais par ta puissance, tu domines fermement ma petitesse. Tu te déverses en torrents de sorte que j’ai perdu le chemin pour sortir de son interminable lumière. Mais quelle heureuse perte. Oh ! je t’en prie adorable Fiat, que tous perdent aussi le chemin afin qu’ils ne connaissent que celui qui conduit dans ta Divine Volonté. » Mais comment les créatures peuvent-elles connaître un tel bien ? Je pensais à cela lorsque mon doux Jésus, se faisant entendre en moi, me dit :

            Ma fille, les connaissances de mon divin Vouloir sont des chemins qui peuvent conduire les créatures dans les bras de lumière de mon divin Fiat. Les connaissances sont des semences. Et cette semence marque le commencement de la naissance de ma Divine Volonté dans la créature. Chaque connaissance sera comme une petite gorgée de vie qui formera la maturité de cette vie divine dans la créature. C’est pour cette raison que je t’ai dit bien des choses sur mon divin Fiat. Chaque connaissance apportera quelque chose qui fera mûrir la vie de mon Vouloir dans les âmes ; l’une apportera la semence, une autre la naissance, la nourriture, l’air, la lumière, et une autre encore la chaleur. Chaque connaissance contient un degré plus élevé de maturité. Par conséquent, plus les créatures chercheront à savoir ce que j’ai manifesté sur mon divin Fiat, plus elles se sentiront mûrir. Mes connaissances sur mon divin Fiat façonneront les âmes et éteindront les feux de la volonté humaine par leur toucher. Ces connaissances seront comme une Mère de miséricorde qui, à n’importe quel prix, veut guérir son enfant et le voir beau et en santé. Si tu savais ce que signifie une connaissance de ma Divine Volonté ! Ces connaissances contiennent la science de la formation de la vie de ma Divine Volonté pour former le peuple de son Royaume. Même dans le monde naturel cela se passe ainsi. Quiconque veut enseigner doit connaître ce qui concerne les sciences. S’il ne veut pas s’appliquer à connaître les sciences, il ne sera jamais préparé pour être enseignant. Et selon le degré des sciences qu’il a étudiées, son degré d’instruction sera plus ou moins élevé : avec un peu de science, il pourrait avoir la formation d’un enseignant à l’élémentaire. S’il a beaucoup de science, il pourrait avoir la préparation pour être professeur dans une école supérieure. Ainsi, selon ce qui est connu – dans les arts comme dans les sciences – ils sont d’autant mieux formés dans ce bien qu’ils connaissent, et capables de faire grandir chez les autres le bien de la science et de l’art qu’ils possèdent. Or si je t’ai donné tant de connaissances sur ma Divine Volonté, ce n’était pas pour t’apprendre de merveilleuses nouvelles, non, non. C’était pour en former la science en toi d’abord, et ensuite parmi les créatures, afin que cette science qui est divine et toute du Ciel soit connue, qu’elle puisse faire grandir la vie de mon divin Fiat et former son Royaume.

            Après quoi je poursuivis ma ronde dans le divin Vouloir en m’arrêtant ici et là sur ce que mon bien-aimé Jésus avait fait et souffert. Il était blessé par les actes mêmes que je plaçais autour de lui, et par ce que je lui disais : Mon amour, mon « Je t’aime » court dans le tien. Vois, Jésus, combien tu nous as aimés. Et pourtant, une chose reste à faire. Tu n’as pas tout fait. Il te reste à nous faire le grand don de ton divin Fiat comme vie parmi les créatures afin qu’il puisse régner et former son peuple. Bientôt, ô Jésus ? Qu’est-ce que tu attends ? Tes œuvres mêmes et tes souffrances l’exigent : « Que ta Volonté soit faite sur la terre comme au ciel. » Je pensais cela lorsque mon Jésus se manifesta hors de moi et me dit :

            Ma fille, lorsqu’une âme se souvient de ce que j’ai fait et souffert au cours de ma vie ici-bas, je sens mon amour renaître. Mon amour se dilate et déborde, et la mer de mon amour forme les plus hautes vagues pour se déverser doublement sur les créatures. Si tu savais avec quel amour je t’attends lorsque tu fais tes rondes dans mon divin Vouloir et dans chacun de mes actes, parce qu’en lui tout ce que j’ai fait et souffert est en acte comme si je le faisais réellement à cet instant. Et avec tout mon amour, je t’attends pour te dire : « Vois, ma fille, j’ai fait cela pour toi, j’ai souffert cela pour toi. Viens reconnaître les propriétés de ton Jésus, qui sont aussi les tiennes. » Mon Cœur souffrirait si la petite fille de mon divin Vouloir ne reconnaissait pas tous mes biens. Cacher nos biens à celle qui vit dans mon divin Fiat serait ne pas la considérer comme une fille, ou ne pas avoir pleinement confiance en elle, ce qui ne se peut jamais parce que notre Volonté l’identifie si bien avec nous que ce qui est à nous est à elle. Ce serait donc une souffrance pour nous et nous serions dans la condition d’un père richissime propriétaire de nombreuses propriétés et dont les enfants ignorent que leur Père possède tant de biens. Par conséquent, ne connaissant pas ces biens, ces enfants ont l’habitude de vivre dans la pauvreté et de manière rustique ; et ils ne s’habilleraient pas non plus de façon noble. Ne serait-ce pas une souffrance pour le père qui a des biens cachés à ses enfants ? Mais en les faisant connaître, leurs manières de vivre changeraient. Et ils se vêtiraient et se comporteraient noblement selon leur état.

            Ce serait une douleur pour un père terrestre et plus encore pour ton Jésus, qui est le Père céleste. En te faisant connaître ce que j’ai fait et souffert, et tous les biens que possède mon divin Vouloir, mon amour grandit envers toi et ton amour augmente toujours plus. Et mon Cœur se réjouit de voir notre petite fille riche de tous nos biens. Par conséquent, tes rondes dans mon divin Vouloir sont un exutoire pour mon amour, et elles me disposent à te faire connaître de nouvelles choses et à te donner une petite leçon de plus sur tout ce qui nous concerne, et elles te disposent à écouter et à recevoir nos dons.

5.  12 mars 1930 — Dieu ne tient pas compte du temps, mais plutôt des actes que nous accomplissons. Exemple de Noé. Le bien que possède un sacrifice continuel et à long terme. Chaque acte de la créature possède sa semence distincte.

          Mon envol dans le divin Fiat continue. Mon pauvre esprit est incapable de ne pas faire le tour de ses actes innombrables. Je sens qu’une force suprême maintient mon esprit fixé sur les œuvres de mon Créateur et il tourne et tourne sans jamais se fatiguer. Et, oh ! combien de belles surprises il découvre. Tantôt dans la Création, tantôt dans la Rédemption dont Jésus lui-même se fait le narrateur et où, lorsque quelque chose me surprend, ce n’est rien d’autre qu’une plus grande invention de son amour. En faisant mes rondes en Éden et dans les temps avant sa venue sur terre, je me disais : « Pourquoi Jésus a-t-il attendu si longtemps avant de venir racheter l’humanité ? » Se manifestant en moi, il me dit : 

            Ma fille, lorsque notre infinie sagesse doit donner un bien aux créatures, elle ne calcule pas le temps, mais les actes des créatures, car les jours et les années n’existent pas devant la Divinité : uniquement un jour unique et éternel. Par conséquent, nous ne mesurons pas le temps, mais nous comptons les actes accomplis par les créatures. Ainsi, dans le temps qui te semble si long, les actes que nous voulions pour venir racheter l’homme n’avaient pas été accomplis. Seuls les actes déterminent ce qui fait venir le bien, et non le temps. Plus encore, les actes contraignent notre Justice à éliminer les créatures de la surface de la terre comme cela s’est passé dans le déluge dont seul Noé a mérité d’être sauvé avec sa famille en obéissant à notre Volonté et par son sacrifice à long terme dans la construction de l’arche. Par ses actes, il a mérité la continuation de la nouvelle génération dans laquelle le Messie promis devait venir. Un sacrifice à long terme et continuel possède un tel pouvoir d’attraction et de ravissement sur l’Être suprême qu’il le détermine à donner de grands biens et une continuation de la vie à l’humanité. Si Noé ne nous avait pas obéi et ne s’était pas sacrifié pour accomplir un long travail, il aurait été renversé par la tempête du déluge. Et ne s’étant pas sauvé lui-même, le monde et la nouvelle génération auraient pris fin. Vois-tu ce que signifie un long et continuel sacrifice ? Il est si grand qu’il met en sûreté et fait se lever une vie nouvelle chez les autres, ainsi que le bien que nous avons établi de donner. C’est pourquoi, pour le Royaume de ma Divine Volonté, je voulais ton long et continuel sacrifice de tant d’années au lit. Ton long sacrifice te met en sûreté, mieux que dans l’arche, dans le Royaume de ma Divine Volonté et incline ma bonté à donner un si grand bien pour la faire régner parmi les créatures.

            Après quoi je continuai ma ronde dans le divin Fiat pour apporter tous les actes des créatures en hommage à mon Créateur, et je me disais : « Si je suis capable de rassembler tout ce qu’elles ont fait et de tout enclore dans le divin Vouloir, les actes ne se changeront-ils pas en actes de la Divine Volonté ? » Et mon doux Jésus ajouta :

            Ma fille, chacun des actes de la créature possède sa semence selon la façon dont il a été accompli. S’il n’a pas été fait dans mon divin Fiat, il ne possède pas la semence de mon Fiat. Par conséquent, il ne sera jamais un acte de ma Volonté. Parce qu’en le faisant, il lui manquait la semence de lumière de ma Volonté qui a la vertu de changer l’acte en soleil – puisque la semence de lumière du divin Fiat est le premier acte dans l’acte de la créature. Dans les actes des créatures, cela se produit de la façon suivante : si une personne possède une semence de fleurs et qu’elle la plante, elle aura des fleurs. Si elle plante une semence de fruits, elle aura des fruits. La semence de fleurs ne donnera pas des fruits et celle des fruits ne donnera pas des fleurs, mais chacune donnera selon la nature de la semence. Tels sont les actes des créatures. S’il y avait un bon dessein dans l’acte, une sainte raison pour me plaire et m’aimer, on verra dans chaque acte la semence de bonté, et dans l’autre, celle de sainteté, la semence pour me plaire, la semence pour m’aimer. Ces semences ne sont pas de la lumière, mais spécifient laquelle sera la fleur, le fruit, une petite plante, et laquelle un précieux joyau. Et je ressens l’hommage de la fleur, du fruit, etc. ; mais non l’hommage qu’un soleil peut me donner. En rassemblant tous ces actes pour les enclore dans mon Fiat, ces actes restent ce qu’ils sont, chacun avec la nature que la semence lui a donnée. Et l’on voit que ce sont des actes de la créature et non des actes que ma Divine Volonté peut accomplir avec sa semence de lumière en chacun d’eux. La semence de Divine Volonté n’est pas accordée à l’acte si la créature ne vit pas dans la Divine Volonté, et si la créature n’accorde pas la place d’honneur à la Divine Volonté dans ses actes. 

6.  24 mars 1930 — La créature n’est rien d’autre qu’un effet des reflets de Dieu. L’amour de Dieu dans la création des créatures. La fermeté dans la répétition des mêmes actes forme dans l’âme la vie du bien qui est voulu.

        Je faisais ma ronde dans le divin Fiat afin de suivre tous ses actes. Arrivée en Éden, j’ai compris et admiré l’acte magnifique de Dieu et son amour débordant et exubérant de la création de l’homme. Et incapable de contenir ses flammes, mon aimable Jésus me dit :

            Ma fille, notre amour s’est tellement épris de l’acte lorsque nous avons créé l’homme que nous n’avons rien fait d’autre que nous réfléchir sur lui, de sorte qu’il était une œuvre digne de nos mains créatrices. Et alors que nos reflets pleuvaient sur lui, il arriva que soient infusés dans l’homme : l’intelligence, la vue, l’ouïe, la parole, le battement de cœur, les mouvements des mains et les pas des pieds. Notre Être divin est très pur Esprit ; par conséquent, nous n’avons pas les sens. Dans la totalité de notre Être divin, nous sommes une très pure et inaccessible lumière. Cette lumière est œil, ouïe, parole, œuvre et pas. Cette lumière fait toute chose, voit toute chose, entend toute chose et se trouve partout. Personne ne peut échapper à l’empire de notre lumière. Par conséquent, lorsque nous avons créé l’homme, notre amour était tel que notre lumière le formait en apportant sur lui nos reflets. Et en le formant, notre lumière lui apportait les effets des reflets de Dieu. Est-ce que tu vois, ma fille, avec quel amour l’homme a été créé ? Notre Être divin est allé jusqu’à se dissoudre en reflets sur lui afin de lui communiquer notre image et notre ressemblance. Aurions-nous pu lui donner un plus grand amour ? Et pourtant, l’homme se sert de nos reflets pour nous offenser alors qu’il aurait dû les utiliser pour venir à nous et, avec les reflets que nous lui avons donnés, nous dire : « Avec quelle beauté votre amour m’a créé et, en échange, je vous aime, je vous aimerai toujours, et je veux vivre dans la lumière de votre Divine Volonté. »

            Après quoi je continuai à suivre les actes dans le divin Fiat et je me disais : « Je répète et répète continuellement la longue histoire de mes actes du divin Vouloir, le long chant monotone de mon ‘Je vous aime’. Mais quels sont leurs effets ? Oh ! si je pouvais obtenir que la Divine Volonté soit connue et règne sur la terre, au moins pour moi, cela (mes actes) en vaudrait la peine. » Mais je pensais cela lorsque mon bien-aimé Jésus me serra très fort contre son Cœur et me dit :

            Ma fille, la fermeté dans la demande forme la vie du bien qui est demandé, dispose l’âme à recevoir le bien qu’elle veut, et pousse Dieu à accorder le don demandé. Plus encore, en répétant tous ses actes et ses prières, l’âme a formé en elle la vie, la pratique et l’habitude du bien qu’elle demande. Dieu, gagné par la fermeté de la demande, en fera don à l’âme. Et trouvant dans la créature la vie du don que Dieu lui fait en vertu des actes répétés de la créature, le bien demandé se convertira en nature de telle sorte que la créature se sentira propriétaire et victorieuse en se sentant transformée dans le don qu’elle a reçu. Ainsi, ton incessante demande pour le Royaume de ma Divine Volonté forme sa vie en toi, et tes continuels « Je t’aime » forment la vie de mon amour en toi. Puisque je t’ai fait le don des deux, tu te sens comme si ta nature même ne ressentait rien d’autre que la vertu vivifiante de mon Vouloir et de mon amour. La fermeté dans la demande est l’assurance que le don est tien. Et la demande pour tous du Royaume de ma Divine Volonté est le prélude à ce que les autres puissent recevoir le grand don de mon Fiat suprême. Par conséquent, continue à répéter tes actes et ne t’en lasse pas.

7.  1er avril 1930 — Ce que signifie entrer dans le premier acte du divin Vouloir. Les petites gouttes que forme la créature dans la mer de lumière du divin Vouloir. Dieu a placé autant d’actes d’amour dans toutes les choses créées que la chose créée doit servir la créature. La vie a besoin de nourriture.

          Ma pauvre intelligence se sent poussée à traverser la mer immense du divin Fiat et à aller chercher ses actes dans sa mer d’amour pour l’adorer et lui tenir compagnie. Mon pauvre esprit est ainsi sous l’influence d’une force irrésistible qui le fait toujours errer à la recherche des actes du Vouloir suprême. Mais en faisant cela, je me disais : « Quel bien est-ce que je fais en parcourant toujours et encore la mer du divin Fiat ? » Mon doux Jésus me dit :

            Ma fille, chaque fois que tu parcours la mer de mon divin Vouloir, tout ce que tu prends en lui forme tes petites gouttes dans notre mer, lesquelles se dispersent en elle pour en être inséparables. Et nous sentons tes petites gouttes qui nous aiment pour former une seule vie avec nous, et nous disons : « La nouveau-née de notre Vouloir nous aime dans notre mer, et non en dehors. Il est juste que nous lui accordions les droits lui permettant de venir aussi souvent qu’elle le veut dans notre mer. Plus encore, elle ne veut que ce que nous voulons. » Et c’est notre plus grande joie de la voir nous apporter en son petit sein l’ensemble de notre Divine Volonté qui déborde de toute part tandis qu’elle reste éclipsée dans sa lumière. Nous aimons voir sa petitesse enfermée dans notre lumière. Si tu ressens cette force irrésistible de venir faire tes petites rondes dans notre mer, c’est la force dominante de notre Fiat qui aime voir ta petitesse former les gouttes de lumière dans sa mer. C’est ce que signifie entrer dans le premier acte de notre Vouloir : la créature prend sa place en lui et forme ses gouttes. Aussi, considère-toi très fortunée de faire des rondes dans notre Fiat.

            Après quoi je suivis les actes du divin Fiat dans la Création. Il me semblait que toute chose palpitait de l’amour du Créateur pour les créatures. Le ciel, les étoiles, le soleil, l’air, le vent, la mer et toutes les choses créées sont en parfaite harmonie entre elles, si bien que tout en étant distinctes, elles vivent fusionnées ensemble. Cela est si vrai que là où il y a la lumière du soleil, on trouve dans le même espace l’air, le vent, la mer et la terre, mais chacun avec sa palpitation d’amour distincte envers la créature. Je pensais à cela et à d’autres choses lorsque mon aimable Jésus, me serrant très fort dans ses bras, me dit :

            Ma fille, notre amour dans la Création était exubérant, mais toujours envers l’homme. En chaque chose créée, nous avons mis autant d’actes d’amour que la créature doit faire usage de cette chose créée. Notre divin Fiat, qui maintient l’équilibre dans toute la Création et en est la vie perpétuelle, lorsqu’il voit que la créature est sur le point de se servir de la lumière du soleil, met en marche notre amour pour que notre amour soit contenu dans la lumière que reçoit la créature. Si la créature boit de l’eau, notre amour se manifeste pour dire à la créature qui boit : « Je t’aime. » Si la créature respire, notre amour lui répète : « Je t’aime. » Si elle marche sur la terre, notre amour dit sous ses pas : « Je t’aime. » Il n’est rien que la créature prenne, touche et voie, en quoi notre amour ne fait son heureuse rencontre avec la créature en lui disant « Je t’aime », pour lui donner l’amour. Mais sais-tu qu’elle est la raison de tant d’insistance de notre amour ? C’est afin que nous recevions la rencontre de l’amour de la créature en chaque chose qu’elle prend. Ainsi, l’amour infini voulait rencontrer l’amour fini pour n’en former qu’un seul et mettre l’équilibre de l’amour de Dieu dans la créature. Et comme la créature se sert des choses créées sans même penser que notre amour va à sa rencontre dans les choses qu’elle prend pour lui faire entendre notre refrain répété « Je t’aime, Je t’aime », et qu’elle se sert sans même jeter un regard vers celui qui lui envoie les choses créées, l’amour de la créature reste déséquilibré, et parce qu’il ne rencontre pas notre amour, l’amour de la créature perd son équilibre et demeure désordonné dans tous ses actes, car il a perdu l’équilibre divin et la force de l’amour de son Créateur. Aussi, sois attentive dans tes échanges d’amour afin de me faire réparation pour tant de froideur de la part des créatures.

            Après quoi je continuai mes rondes dans les actes de la Divine Volonté, et je me disais : « À quoi bon faire et refaire toutes mes rondes dans le Fiat suprême pour suivre ses actes ? » Et mon doux Jésus ajouta :

            Ma fille, toute vie a besoin de nourriture. Sans nourriture, la personne n’est pas formée et ne grandit pas. Et si la personne manque de nourriture, il y a danger que la vie lui soit enlevée. Or, suivre ma Volonté, t’unir à ses actes, faire et refaire tes rondes en elle, sert à former l’aliment pour nourrir et former la vie de ma Volonté dans ton âme, et la faire grandir. Ma Volonté ne sait pas comment se nourrir des autres actes, si ce n’est les actes accomplis dans notre Vouloir ; elle ne peut pas non plus se former dans la créature ni grandir, à moins que la créature n’entre en notre Volonté. Et par l’union des actes de la créature à ma Divine Volonté, ma Volonté forme sa naissance de lumière pour former sa vie de Divine Volonté dans la créature. Et plus la créature forme des actes de Divine Volonté, plus elle s’unit avec les actes de Divine Volonté et vit en elle, plus est abondante la nourriture que forme la créature pour nourrir la vie de ma Volonté et la faire grandir plus vite dans son âme. Par conséquent, en faisant tes rondes dans ma Volonté, c’est la vie que tu formes. C’est une nourriture qui sert au développement de la vie de ma Divine Volonté dans ton âme, et sert à préparer la nourriture pour nourrir ma Volonté dans les autres créatures. Aussi, sois attentive et ne désire pas arrêter.

8.  12 avril 1930 — Les actes accomplis dans le divin Vouloir sont des murs de lumière autour de Jésus. Le soleil, semeur de l’amour de son Créateur. Le soleil de la Divine Volonté forme son soleil dans la créature, et il est un divin semeur dans la créature.

         Mon abandon dans le Fiat continue. Et en suivant ses actes, je pensais et accompagnais les douleurs très amères de mon doux Jésus. Je me disais : « Comme je veux défendre Jésus et l’empêcher de recevoir de nouvelles offenses. » Se manifestant en moi et me tenant dans ses bras, il me dit :

            Ma fille, si tu veux me défendre de telle sorte que les offenses ne m’atteignent plus, fais-moi réparation dans ma Divine Volonté, car en faisant réparation dans ma Volonté, tu formes un mur de lumière autour de moi. Et s’ils m’offensent, leurs offenses resteront à l’extérieur de ce mur de lumière ; elles n’entreront pas à l’intérieur. Je me sentirai protégé par ce mur de lumière, c'est-à-dire par ma Volonté même, et je pourrai y être en sûreté. Ainsi, ton amour dans ma Divine Volonté formera pour moi un mur d’amour et de lumière. Ton adoration et tes réparations formeront pour moi un mur de lumière, d’adorations et de réparations de sorte que les refus d’amour et les actes de mépris des créatures ne m’atteindront pas, mais resteront à l’extérieur de ces murs. Et si je les ressens, ce sera comme à distance, parce que ma fille m’a entouré du mur infranchissable de ma Divine Volonté. Ma fille, l’amour, les réparations et les prières en dehors de mon Fiat sont à peine de petites gouttes. Par contre, dans ma Divine Volonté, les mêmes choses et les mêmes actes sont des mers, de très hautes murailles et des rivières sans fin. Ma Volonté est immense, et elle rend immenses les actes de la créature.

            Après quoi je suivis le Fiat dans la Création et mon esprit était perdu dans la compréhension de l’acte continu du Fiat envers les créatures à travers les choses créées de manière directe. Directement, l’acte continu du Fiat suprême nous apporte dans ses bras pour être notre mouvement, notre respiration, notre palpitation et notre vie. Oh ! si les créatures pouvaient voir ce que cette Divine Volonté fait pour nous, oh ! comme ils l’aimeraient et se laisseraient dominer par elle ! Mais hélas, alors que nous sommes inséparables de la Divine Volonté, que tout nous vient par elle et qu’elle est plus que notre vie même, elle n’est pas reconnue, nous ne la regardons pas et nous vivons comme si nous étions loin d’elle. Aussi, alors que je faisais mes rondes dans la Création, se manifestant à l’extérieur de moi, mon bien-aimé Jésus me dit : 

            Ma fille, toutes les choses créées disent « amour ». Mais le soleil, avec sa lumière et sa chaleur, a la suprématie sur toute chose et il est le semeur de mon amour. Dès son lever, le soleil commence ses semailles d’amour. La lumière et la chaleur du soleil recouvrent la terre et, passant de fleur en fleur, par un simple toucher de lumière, il sème la diversité des couleurs et des parfums, déverse les semences d’amour, des différentes qualités divines et de ses parfums d’amour. Passant de plante en plante, d’arbre en arbre avec son baiser de lumière, il déverse la semence de douceur de l’amour divin sur les uns, la diversité de nos ressemblances divines sur les autres, et la substance de l’amour divin sur d’autres. En somme, il n’est pas de plante, de fleur ou de brin d’herbe qui ne reçoive la semence de notre amour que le soleil lui apporte. Et irradiant toute la terre, les montagnes et la mer de sa lumière, le soleil sème partout l’amour de la lumière éternelle de son Créateur. Mais connais-tu la raison de ces semailles continuelles et ininterrompues de notre amour que fait le soleil sur la surface de la terre et de tant de manières ? Est-ce peut-être pour la terre ? Pour les plantes ? Ah ! non ! Tout est pour les créatures. Oh ! oui ! Pour leur amour, et pour avoir un échange d’amour avec elles.  Et, oh ! combien nous sommes blessés et amers lorsque nous voyons que les créatures utilisent les fleurs, les fruits et les autres choses sans reconnaître qu’en tout ce qu’elles prennent, il y a la semence de notre amour que nous avons déversé sur chaque chose créée à travers le soleil. Et pour tant d’amour, on nous refuse un « Je t’aime ».

            Après quoi, il se tut. La souffrance de Jésus était si grande que j’en restais affligée. Je continuai mes actes dans le divin Fiat et Jésus ajouta :

            Ma fille, bien que le soleil soit un semeur infatigable de notre amour sur la terre, lorsqu’il se retire pour former le jour en d’autres régions, le soir semble apporter la paix sur la terre en lui donnant la possibilité de produire ou de ne pas produire la semence que le soleil a plantée en se réservant un nouvel assaut de la semence d’amour. Par contre, le soleil de ma Divine Volonté ne quitte jamais l’âme. En reflétant sa lumière sur l’âme, plus que le soleil, ma Volonté est un divin semeur dans l’âme et elle forme son soleil dans la créature avec ses reflets. Par conséquent, pour qui vit dans ma Divine Volonté, il n’y a pas de nuits, pas de coucher de soleil, par de lever de soleil, pas d’aurore, mais toujours le plein jour parce que la lumière de mon divin Vouloir est donnée à la créature pour être sa propre nature. Et ce qui est donné à l’âme comme sa nature propre reste sa propriété. Plus encore, le soleil de ma Divine Volonté possède la source de la lumière. Il peut former autant de soleils qu’il le désire. De plus, même si l’âme qui vit dans mon Vouloir possède son propre soleil du divin Vouloir qui jamais ne se retire, le soleil de mon Fiat a toujours une lumière et une chaleur nouvelle à donner, une nouvelle douceur, de nouvelles ressemblances, une beauté nouvelle, et l’âme a toujours quelque chose à prendre. Il n’existe pas de pauses comme avec le soleil qui est sous la voûte des cieux, car ne possédant pas la source de lumière, le soleil ne peut pas former autant de soleils que de tours de la terre autour de lui. Mais pour le soleil de mon divin Vouloir, qui possède la source, sa lumière brille toujours. Et en appelant continuellement la créature à œuvrer avec lui, le soleil de mon divin Vouloir donne toujours à la créature son acte nouveau et interrompu.

9.  18 avril 1930 — Tous les premiers actes furent accomplis par Dieu en Adam. La jalousie de l’amour divin. Garantie et certitude du divin Fiat pour la créature. Dans la création de l’homme, chacun était présent et en acte. La vertu vivifiante et nourrissante du divin Vouloir.

           Ma pauvre âme ressent l’irrésistible besoin de traverser la mer interminable du Fiat suprême. Plus que par un puissant aimant, je me sens attirée à faire mon doux séjour dans le cher héritage que m’a donné mon cher Jésus, qui est son adorable Volonté. Il me semble que Jésus m’attend pour me donner ses admirables leçons, tantôt sur un acte accompli par son divin Fiat, tantôt sur un autre. Mon esprit s’est alors perdu dans la ronde des actes interminables de son divin Fiat. Et en arrivant dans le cher Éden, où tout était célébration, mon cher Jésus me dit en m’arrêtant :

            Ma fille, si seulement tu savais avec combien d’amour la création de l’homme fut formée ! À son seul souvenir, notre amour monte et forme de nouvelles inondations. Notre amour se réjouit au souvenir de notre œuvre – belle, parfaite et réalisée avec un art d’une telle maîtrise que personne ne peut en former une semblable. L’homme était si beau qu’il en arrivait à éveiller la jalousie dans notre amour, que tout de l’homme soit pour nous. De plus, l’homme était fait par nous ; il était nôtre. Être jaloux de lui était un droit de notre amour. Cela est si vrai que notre amour en arriva au point où tous les premiers actes accomplis en Adam furent l’œuvre de son Créateur ; la première palpitation, la première pensée, la première parole. En somme, tout ce qu’il aurait pu faire ensuite contenait nos premiers actes que nous avions accomplis en lui. Et les actes d’Adam ont suivi nos premiers actes. Ainsi, lorsqu’il aimait, son amour venait de l’intérieur de notre premier acte d’amour. S’il pensait, sa pensée venait de notre première pensée, et ainsi de suite. Si nous n’avions pas fait en lui les premiers actes, il n’aurait rien pu faire, ni savoir comment faire quoi que ce soit. Par contre, avec l’acte suprême faisant ses premiers actes, nous avons mis en Adam autant de petites fontaines que d’actes premiers accomplis en lui, de sorte que chaque fois qu’il voulait répéter nos premiers actes, il avait ces petites fontaines à sa disposition et autant de sources diverses d’amour, de pensées, de paroles, d’œuvres et de pas. 

            Par conséquent, tout nous appartenait, à l’intérieur comme à l’extérieur de l’homme. Et notre jalousie n’était pas seulement un droit ; c’était aussi justice que tout devait être pour nous et de nous. De plus, nous lui avons donné notre divin Vouloir pour le conserver beau, nouveau, et le faire grandir d’une beauté divine. Notre amour n’était pas content ni satisfait de lui avoir tant donné, mais voulait continuer à toujours lui donner ; il ne savait pas dire « C’est assez ». Notre amour voulait continuer son œuvre d’amour. Et pour l’avoir avec lui et s’occuper de lui, notre amour lui a donné notre propre Vouloir qui le rendrait capable de toujours recevoir et de le garder toujours avec nous, dans une unique Volonté. Avec ma Volonté, tout était garanti et en sûreté, pour lui comme pour nous. L’homme devait être notre plaisir, notre joie et notre bonheur, et l’objet de notre conversation.

            Ainsi, au souvenir de la création de l’homme, notre amour est-il en fête. Mais en le voyant sans la garantie de notre Fiat, sans sécurité, et par conséquent chancelant, défiguré et loin de nous, notre amour est triste et ressent tout le poids de notre amour infini comme enfermé en lui-même, parce qu’il ne peut pas se donner à l’homme, parce qu’il ne le trouve pas dans notre Divine Volonté. Mais ce n’est pas tout. Ce n’est pas seulement sur Adam que notre amour se répandait au point d’en arriver à faire tous les premiers actes à partir desquels tous les actes humains devaient avoir la vie, mais c’est que chaque créature qui devait voir le jour était présente dans l’acte de création de l’homme. Et notre Fiat, uni à notre amour, courait et les embrassait toutes en aimant chacune d’un amour unique, et notre amour plaçait la primauté de nos actes en chaque créature qui viendrait au monde, car pour nous, il n’y a ni passé ni futur et tout est présent et en acte. S’il n’en était pas ainsi, notre Fiat se trouverait restreint et bloqué, incapable d’étendre ses flammes au point d’enclore toutes les créatures dans sa lumière afin de faire en chacune ce qu’il fait en une seule. 

            Ce n’était donc pas seulement Adam qui avait le bonheur de la Création. Toutes les autres créatures étaient enrichies de tous les biens et, en lui, propriétaires de ces mêmes biens. De plus, tous les actes que Dieu accomplit en une seule créature, les autres créatures en acquièrent le droit, sauf celles qui ne veulent pas faire usage de ces actes. N’est-ce pas ce qui se passe dans la Rédemption ? Comme la souveraine Dame du Ciel a eu le bienfait de me concevoir et de me donner le jour, toutes les autres créatures ont acquis les droits des bienfaits de la Rédemption. Et toutes ont acquis le droit de me recevoir dans leur cœur. Et seule la créature ingrate qui ne me veut pas demeure privée de moi.

            Ma fille, en désobéissant à notre Volonté, Adam a perdu notre royaume. Et pour lui, tous les biens de notre Fiat étaient sans la vie nourrissante et vivifiante de notre Divine Volonté. On peut dire qu’il a été comme le destructeur des biens du Royaume de ma Divine Volonté dans son âme, car ces biens, s’il leur manque la vertu vivifiante et la nourriture continuelle, perdent peu à peu la vie.

            Tu dois savoir que pour redonner vie à ces biens dans les créatures, il était nécessaire qu’une créature rappelle mon Fiat dans son âme et ne lui refuse rien pour le laisser régner librement en elle. Mon Fiat sera alors capable d’administrer à nouveau aux biens sa vertu vivifiante et nourrissante, de ramener à la vie les biens détruits. C’est pourquoi ma Divine Volonté, en te subjuguant, et toi en acceptant d’être subjuguée, a ranimé sa vertu vivifiante dans ton âme. Et t’appelant dans sa demeure, ma Volonté te nourrit afin de rappeler en toi tous ses biens. Et tous les actes que tu accomplis dans ma Divine Volonté, faisant et refaisant tes rondes dans ses actes, et ta continuelle demande pour son Royaume sur la terre, ne sont rien d’autre qu’une nourriture que te donne ma Volonté, et qui constitue le droit pour les autres créatures de recevoir à nouveau le Royaume de ma Divine Volonté avec la vie de tous ses biens. Lorsque je veux accorder un bien à toutes les créatures, je place sa source dans une créature. À partir de cette source, j’ouvre de nombreux canaux et je donne le droit à chacun de prendre les biens que cette source possède. Par conséquent, sois attentive et que ton envol dans ma Divine Volonté soit continuel.

10.  23 avril 1930 — En créant l’homme, Dieu n’a pas détaché l’homme de Lui-même. Condition de nécessité pour aimer l’homme. Le dernier assaut. Le grand don de la Divine Volonté. L’ordre que Dieu avait en créant l’homme.

       Il me semble que mon doux Jésus a le désir de parler de l’amour débordant avec lequel l’homme a été créé. Il veut raconter son histoire pour faire connaître l’intensité de son amour et attirer la sympathie de sa petite fille, lui donner la raison pour laquelle il l’aime tant et pourquoi il a le droit d’être aimé. Puis, faisant mes rondes dans son divin Vouloir, et arrivée en Éden, il poursuivit :

            Fille de mon divin Vouloir, je veux te faire connaître tous les détails de la création de l’homme afin que tu comprennes l’excès de notre amour et le droit de notre Fiat de régner sur lui. Tu dois savoir que dans la création de l’homme, notre Être divin s’est trouvé dans la situation de nécessité de notre amour pour lui parce que tout ce que nous lui avons donné n’est pas resté détaché de nous, mais a été transfusé en nous. Cela est si vrai qu’en soufflant en lui, nous avons infusé en lui la vie. Nous n’avons pas détaché notre souffle de celui que nous avons créé en lui, mais nous avons rendu son souffle identique au nôtre, de telle sorte que lorsque l’homme respira, nous avons senti son souffle dans le nôtre. Si la parole fut créée avec notre Fiat, et avec notre Fiat prononçant la parole sur les lèvres de l’homme, la parole n’est pas restée détachée ; c’était un grand don fait à l’homme de l’intérieur de notre divin Vouloir. Si nous avons créé en lui l’amour, le mouvement et les pas, cet amour est resté lié à notre amour, ce mouvement à nos mouvements et ces pas avec la vertu communicative de nos pas dans ses pieds. Nous sentions l’homme en nous, et non à l’extérieur de nous ; non pas le fils loin de nous, mais proche de nous ; ou plutôt, fusionné en nous. Comment pourrions-nous ne pas l’aimer s’il était nôtre, si sa vie était dans la continuation de nos actes ? Ne pas l’aimer irait contre la nature de notre amour. Et puis, qui donc n’aime pas ce qui lui appartient et qui a été formé par lui ? Par conséquent, notre Être suprême s’est trouvé, et se trouve même encore maintenant dans la situation du besoin d’aimer l’homme, parce que l’homme est encore et toujours maintenant ce que nous avons créé. Nous sentons son souffle dans le nôtre, sa parole est l’écho de notre Fiat. Nous n’avons pas retiré tous nos biens. Nous sommes l’Être immuable et ne sommes pas sujets au changement. Nous avons aimé et nous aimons. Cet amour est tel que nous nous mettons nous-mêmes dans la condition de nécessité de l’aimer. Telle est la raison de tous nos stratagèmes d’amour, et pour ce dernier assaut par lequel nous voulons lui faire le grand don de notre Fiat afin qu’il le fasse régner dans son âme parce que sans notre Vouloir, l’homme ressent les effets de la vie divine en lui, mais il n’en perçoit pas la cause et par conséquent, il ne se soucie pas de nous aimer. Notre Divine Volonté lui fera ressentir ce qui lui donne la vie. Alors, même lui ressentira le besoin d’aimer, d’aimer celui qui est la cause première de tous ses actes et qui l’aime tant.

            Je continuai alors ma ronde dans la Création et mon toujours aimable Jésus ajouta :

            Ma fille, regarde l’ordre qui règne dans tout l’univers. Il y a les cieux, les étoiles, les soleils ; tout est ordonné. Plus encore, dans la création de l’homme notre Être divin a répandu l’ordre de nos divines qualités dans les profondeurs de son âme comme autant de soleils. Par conséquent, nous avons répandu le ciel d’amour en lui, le ciel de notre bonté, le ciel de notre sainteté, le ciel de notre beauté, et ainsi de suite pour tout le reste. Et après avoir étendu l’ordre des cieux de nos divines qualités, notre Fiat, dans la voûte de ces cieux, s’est constitué soleil de l’âme, qui avec sa chaleur et sa lumière se réfléchissant en elle, doit grandir et conserver notre vie divine dans la créature. Et comme nos divines qualités désignent notre Être suprême, ces cieux étendus dans l’homme indiquent qu’il est notre demeure. Qui pourra dire comment et avec quel amour nous avons créé l’homme ? Oh ! si l’homme savait qui il était et ce qu’il possédait, oh ! combien plus il s’estimerait, comme il serait attentif à ne pas entacher son âme et comme il aimerait celui qui l’a créé avec tant d’amour et de grâce. 

11.  2 mai 1930 — La Divine Volonté court toujours vers la créature pour l’embrasser et la rendre heureuse, et elle a la vertu de le vider de tout mal. La course du « Je t’aime » dans le divin Vouloir.

          Mon abandon dans la Divine Volonté continue. Sa lumière m’éclipse, sa force m’enchaîne et sa beauté me ravit, si bien que je me sens clouée sans possibilité de sortir de la pensée d’un si saint Vouloir ni de m’empêcher de le regarder. Sa vie me tue et je me perds dans son immensité. Mais tandis que mon esprit se perdait dans le Fiat omnipotent, mon doux Jésus se manifesta en moi et, me serrant dans ses bras, il me dit :

            Ma fille, ma Divine Volonté court toujours vers la créature comme un premier acte de vie pour la rendre heureuse, l’embrasser et la débarrasser du poids de tous les actes humains, car tout ce qui n’est pas ma Volonté dans la créature est dur, lourd et oppressant. Ma Volonté vide la créature de tout ce qui est humain et rend tout léger par son souffle. Par conséquent, le signe que l’âme vit dans ma Divine Volonté est de se sentir heureuse en elle-même, car ma Volonté est heureuse par nature et ne peut pas apporter le malheur à qui vit en elle parce qu’elle ne possède ni ne veut le malheur, et ma Divine Volonté ne peut changer sa nature. Ainsi, quiconque vit dans mon Fiat sent en lui-même la vertu qui donne le bonheur et ressent une veine de bonheur couler en tout ce qu’il fait, ce qui rend léger chaque acte, chaque souffrance et chaque sacrifice. Ce bonheur apporte avec lui l’exclusion de tous les maux et remplit la créature d’une incroyable force de telle sorte qu’en toute vérité la créature peut dire : « Je peux tout et je parviens à tout faire parce que je me sens transmuée en Divine Volonté, laquelle a fait fuir hors de moi faiblesse, misères et passions. Ma volonté elle-même, rendue heureuse par la Divine Volonté, veut boire à larges gorgées son bonheur divin et ne veut vivre de rien d’autre que de la Divine Volonté. »

            Le malheur, l’amertume, les faiblesses et les passions n’entrent pas dans ma Volonté, mais restent à l’extérieur. L’air balsamique de ma Volonté adoucit et fortifie toute chose. Et plus l’âme vit dans ma Volonté et répète ses actes dans mon divin Vouloir, plus elle acquiert des degrés de bonheur, de sainteté, de force et de divine beauté. Et même dans les choses créées, l’âme sent le bonheur que ces choses apportent de leur créateur. Ma Divine Volonté veut que la créature qui vit en elle ressente la nature de son bonheur. Ainsi, ma Divine Volonté rend la créature heureuse dans la lumière du soleil, dans l’air qu’elle respire, dans l’eau qu’elle boit, dans la nourriture qu’elle prend et dans la fleur qui la réjouit. Bref, en toute chose, ma Volonté fait que la créature sent que ma Volonté ne peut rien donner à la créature sinon du bonheur. Par conséquent, le Ciel n’est pas lointain, mais à l’intérieur de l’âme, et veut la voir heureuse en toute chose.

            J’ai alors continué ma ronde dans la Création pour suivre le divin Fiat en toute chose créée. Je regardais tout pour y mettre mon habituel « Je t’aime » afin de l’aimer en retour pour tant d’amour répandu dans tout l’univers. Mais mon esprit voulait interrompre la course de mes continuels « Je t’aime » en me disant en moi-même : « La vie de ce ‘Je vous aime’ que je répète est-elle en moi ? » Je pensais à cela lorsque mon doux Jésus, me serrant très fort contre lui, me dit :

            Ma fille, tu as oublié qu’un seul « Je t’aime » dans ma Divine Volonté a la vertu, après avoir été dit une fois, de ne jamais cesser de dire « Je t’aime, je t’aime ». Le « Je t’aime » dans ma Divine Volonté est la vie, et la vie ne peut cesser de vivre, elle doit avoir son acte continuel. Mon Fiat ne sait pas faire des actes finis et tout ce qu’une créature fait en lui, acquiert la vie continuelle. Et comme le souffle, la pulsation et le mouvement continuel sont nécessaires pour vivre, les actes accomplis dans ma Divine Volonté ayant leur commencement en elle sont changés en vie. Et comme la vie, ils acquièrent la continuation du même acte, sans jamais s’arrêter. Par conséquent, « Je t’aime » n’est rien d’autre que la continuation de ton premier « Je t’aime ». Étant vie, ton premier « Je t’aime » veut être nourri pour grandir. Il veut le souffle, la pulsation et le mouvement de la vie. Et en répétant tes « Je t’aime », ton premier « Je t’aime » sent la pulsation, le souffle et le mouvement, et grandit dans la plénitude de l’amour ; et (répétant tes « Je t’aime ») il sert à multiplier autant de vies d’amour que de « Je t’aime » que tu as prononcés. Par conséquent, un « Je t’aime » appelle et rappelle avec insistance l’autre « Je t’aime ». C’est pourquoi tu ressens un besoin, une nécessité d’amour de suivre le cours de ton « Je t’aime ». Un vrai bien ne reste jamais isolé, moins encore dans ma Divine Volonté laquelle étant vie et n’ayant ni commencement ni fin, tout ce qui est fait en elle n’est pas sujet à une fin ni à une interruption. Par conséquent, un « Je t’aime » sert à rappeler à la vie un autre « Je t’aime » et à le maintenir en vie. Les « Je t’aime » sont des pas de vie d’amour que la créature faits dans mon Vouloir. Aussi, ne t’arrête pas. Continue la course de ton « Je t’aime » pour celui qui t’aime tant.

12.  10 mai 1930 — Toutes les choses créées sont heureuses parce qu’elles ont été créées par une Divine Volonté. Dieu a aimé l’homme d’un amour parfait et lui a fait don d’amour, de sainteté et de parfaite beauté.

         Ma petite âme continue sa course dans les œuvres créées par la Divine Volonté. Je regardais la Création pour m’unir aux hommages que les choses créées rendent à mon Créateur et je voyais que tout était bonheur en elles. Le ciel était heureux dans son extension. Il semble dire « plénitude de joie », et que toutes ses étoiles sont des degrés de bonheur que possède le ciel. Et en les élevant vers son Créateur, le ciel le glorifie avec le bonheur de son extension et tous les degrés des étoiles qu’il possède. Oh ! comme le soleil est heureux de s’élever vers celui qui l’a créé, de lui apporter gloire et hommages pour tant de bonheur. Mais alors que mon esprit se perdait dans tous ces bonheurs que possède la Création, mon doux Jésus me dit :

            Ma fille, toutes les choses créées sont heureuses ; heureuses parce qu’elles ont été créées par une Divine Volonté qui est elle-même éternellement heureuse. Elles sont heureuses de la fonction qu’elles occupent, heureuses dans l’espace où elles se trouvent, heureuses parce qu’elles glorifient leur Créateur. Rien de ce que nous avons créé n’a été créé malheureux. Chaque chose possède la plénitude du bonheur.

            Or, si dans toute la Création nous avons répandu tant de bonheur, dans la création de l’homme nous ne l’avons pas simplement créé doublement heureux en lui donnant la veine du bonheur dans l’esprit, la vue, la parole, le battement de cœur, le mouvement et les pas, car nous avons aussi mis en son pouvoir le bonheur lui-même, le multipliant en chaque acte bon, chaque bon pas et chaque bonne parole, et en tout ce qu’il aurait fait. Il n’y avait pas de limite à son bonheur, comme pour les choses créées. L’homme avait reçu la vertu d’un bonheur toujours croissant, mais uniquement s’il se laissait dominer par ma Divine Volonté. Sans ma Volonté, le bonheur ne peut pas régner. Oh ! si les choses créées pouvaient sortir de notre Fiat, elles perdraient à l'instant le bonheur et deviendraient les plus malheureuses des œuvres. C’est pourquoi, si tu veux être heureuse, laisse-toi dominer par ma mon divin Vouloir, car lui seul a la vertu de procurer le bonheur à la créature et de changer les choses les plus amères en le plus doux des nectars.

            Ma fille, tu dois savoir que nous aimions la créature d’un amour parfait. Par conséquent, en la créant, nous avons mis en elle la perfection du bonheur, de l’amour, de la sainteté et de la beauté afin que la créature puisse entrer en compétition avec nous et nous rendre de façon complète bonheur, amour et sainteté pour que nous puissions trouver en elle nos délices au point de pouvoir dire : « Comme elle est belle l’œuvre que nous avons créée ! » Et pour nous assurer que nos dons ne subissent aucun dommage dans la créature, nous avons confié la créature à notre Divine Volonté afin qu’elle soit la vie de la créature pour veiller sur notre bonheur, notre amour, notre sainteté et notre beauté dans la créature en les faisant toujours grandir. En rejetant notre Divine Volonté, tous les biens prennent fin ; et il n’est pas de plus grand malheur que de ne pas se laisser dominer par ma Divine Volonté, car elle seule est la conservatrice et l’appel de nos biens dans la créature.

13.  20 mai 1930 — Toute la Création est un membre de Dieu et participe à toutes les qualités divines. La Divine Volonté, rassembleuse de tous les actes qui lui appartiennent.

        Comme d’habitude, je suivais les actes de la Divine Volonté dans la Création. Je comprenais que la Création est à ce point unie à son Créateur qu’elle ressemble à un membre en union avec son corps et qui, en vertu de cette union, ressent la chaleur, le mouvement et la vie. Mais je pensais à cela lorsque mon toujours aimable Jésus me dit :

            Ma fille, chaque chose créée est pour moi un membre distinct et m’est donc utile pour maintenir l’ordre et la vie de la Création. Et à travers la Création, je l’utilise pour manifester tantôt ma miséricorde, tantôt ma puissance et tantôt ma justice. D’autant plus que ma Création étant immergée dans ma Divine Volonté, elle ne peut avoir ni mouvement ni fonction si mon divin Fiat ne lui donne pas le mouvement ou la capacité de fonctionner. Or, tout comme la Création, la créature est un membre de Dieu et tant qu’elle reste unie à Dieu, elle participe à toutes les qualités de Dieu tout comme un membre attaché au corps participe à la circulation du sang, à la chaleur et au mouvement de ce corps. Mais qui maintient la soudure de cette union ? Qui maintient en permanence et en pleine force ce membre de la créature attaché à son Créateur ? Ma Divine Volonté. Ma Divine Volonté est le lien d’union, la communication de la chaleur et du mouvement qui rend sensible en chaque mouvement la vie du Créateur. Et plus que le sang, ma Divine Volonté met en mouvement dans ce membre la sainteté, la force, l’amour et la bonté : bref, toutes les qualités de son Créateur. Mais si ma Volonté n’est pas là, la créature sera un membre détaché qui ne peut pas être en communication avec le corps. La créature semble unie en apparence, mais elle sera comme un membre paralysé qui vit difficilement, et sans mouvement. Et ce sera pour la tête divine une gêne et une souffrance que d’avoir un membre sans pouvoir lui communiquer le bien de sa vie.

            Après quoi, il ajouta : Ma fille, ma Divine Volonté est rassembleuse de tout ce qui lui appartient. Jalouse de ses actes, ma Divine Volonté n’en laisse pas se perdre même un seul, car chacun de ses actes en contient une infinité, une éternité complète qui ne finit jamais. Par conséquent, ce sont des actes qu’il ne faut pas perdre. Et lorsque mon Fiat forme ses actes, l’amour et la jalousie de son acte sont si grands que mon Fiat le garde en son sein de lumière comme une gloire et un triomphe de la puissance de ses œuvres. Or, lorsque l’âme vit dans ma Divine Volonté et enferme ses actes dans ma Volonté, il devient un acte de Divine Volonté ; ensuite, d’elle-même, l’âme répète tous les actes que fait la Divine Volonté et donne à la Divine Volonté la gloire et la réciprocité des actes divins de la créature. Alors, oh ! comme mon divin Fiat se sent triomphant sur cette créature lorsqu’il trouve en elle un acte pur de sa Volonté, et il se fait le rassembleur de tout ce que cette créature peut faire. Mon divin Fiat n’en perd pas même un souffle, car il voit sa Volonté opérante en toute chose ; et cela suffit pour rendre les actes dignes de mon divin Fiat. Et il aime tant la créature qu’il la garde entièrement dans son sein de lumière pour lui donner la vie continuelle de son Vouloir et recevoir d’elle sa réciprocité. Par conséquent, ma fille, sois attentive à recevoir la vie de la Divine Volonté afin de pouvoir dire : « Tu me donnes la vie de la Divine Volonté, et je te donne la vie de la Divine Volonté. »

14.  2 juin 1930 — La Divine Volonté est paix et sécurité. Les doutes et les peurs. Jésus, auteur des lois. Nécessité des vérités de Jésus. Le manque de confiance en Dieu : point faible de nos siècles.

          Je me sentais oppressée à cause des privations de mon doux Jésus. Oh, Dieu, quelle souffrance ! Elle est sans merci, sans soulagement, sans soutien ; si Jésus nous manque, tout manque. C’est pourquoi on ressent le manque de la vie de celui qui donne la vie. C’est une douleur qui transforme tout l’être humain en des voix qui appellent celui qui peut donner la vie. C’est une souffrance de lumière qui révèle avec plus de clarté qui est Jésus. Mais alors que je baignais dans la dure souffrance de sa privation, une autre douleur est venue s’ajouter qui martelait ma pauvre intelligence. Ils m’avaient dit qu’ils doutaient de mes écrits, que j’avais écrit que Jésus m’avait enlacée, embrassée, et qu’il était venu presque chaque jour. Mon pauvre esprit n’a pas résisté. Et j’ai dit des bêtises : « Tu vois, mon amour, ce que c’est que de ne pas te faire voir et reconnaître ? Si tu faisais cela, ils seraient pris au piège et incapables d’être sans toi, et ils te prendraient toi-même au piège et tu serais incapable d’être sans eux. » J’étais torturée par des doutes et des craintes qu’il n’est pas nécessaire de raconter. Dans sa compassion pour moi, et toute bonté, mon doux Jésus me dit :

            Ma fille, calme-toi, calme-toi. Tu sais que je n’ai jamais toléré les doutes et les craintes en toi. Ce sont les vieilles guenilles de la volonté humaine. Là où règne mon divin Fiat, il ne permet pas ces misères, car il est paix et sécurité par nature, et il rend telle l’âme qui se laisse dominer par sa lumière. Par conséquent, ce que je veux de toi, c’est que ton souffle, tes battements de cœur et tout ton être ne soient rien d’autre que ma Volonté et mon amour. L’amour et la Divine Volonté réunis forment la plus grande offrande et le plus bel hommage que puisse faire la créature à son Créateur. C’est l’acte qui ressemble le plus à notre acte. Aussi, continuons à toujours nous aimer sans jamais interrompre notre amour. Une Divine Volonté toujours accomplie et un amour jamais interrompu, voilà la plus grande chose qui puisse exister au Ciel et sur la terre, et qui n’appartient qu’à notre Être divin et à celle qui s’abandonne à notre Vouloir. 

            Et puis, ma fille, pourquoi t’affliger à ce point de ce qu’ils ont dit ? Je suis l’auteur des lois et nul ne peut me soumettre à une autre loi. Je fais ce que je veux et ce qui me plaît. La disposition des âmes, l’accomplissement de mon dessein sur une âme, c’est là un droit que je me réserve, et à moi seul. Qu’est-ce qui est le plus grave ? Me donner sacramentellement chaque jour, entrer dans la bouche, descendre dans l’estomac et peut-être même dans des âmes remplies de passions afin de communiquer ma vie, de mélanger mon Sang avec leur sang ? Ou donner un baiser ou une étreinte à celle qui m’aime et ne vit que pour moi ? Oh ! comme il est vrai que les hommes ont la vue courte, qu’ils rendent petites les grandes choses et grandes les petites, uniquement parce qu’elles ne sont pas communes à tous. De plus, tout ce qui s’est passé entre toi et moi – les nombreuses intimités, les excès de mon amour et mes visites répétées, tout était nécessaire pour le don de ma Divine Volonté qui devait se faire connaître à travers toi. Si je n’étais pas venu souvent, comment aurais-je pu te dire tant de choses sur ma Divine Volonté ? Si je n’avais pas fait mon siège dans ton cœur comme en un temple vivant, mes leçons n’auraient pas été aussi continuelles.

            Par conséquent, ils doivent comprendre que tout ce que j’ai fait à ton âme était nécessaire à ma Divine Volonté qui est digne de toute chose ; tout était nécessaire pour faire entendre tant de condescendances amoureuses, pour leur faire comprendre combien j’aime la créature et à quel point je peux l’aimer pour l’élever jusqu’à mon pur amour et à la pleine confiance qu’elle doit avoir envers celui qui l’aime tant. Parce que s’il n’y a pas une confiance totale entre le Créateur et les créatures, elles ne peuvent être élevées pour vivre dans ma Divine Volonté. Le manque de confiance fait toujours obstacle à l’union entre le Créateur et la créature. C’est ce qui empêche l’envol vers celui qui l’aime tant, et c’est ce qui fait vivre la créature au ras du sol. Et même si la créature ne tombe pas, le manque de confiance lui fait ressentir la force de ses passions. Plus encore, le manque de confiance a été le point faible au cours des siècles. Il est même arrivé que de bonnes âmes aient été retardées sur la voie des vertus à cause du manque de confiance. Pour chasser cette léthargie que produit l’esprit du manque de confiance, je voulais me montrer tout amour envers toi, et avec intimité – mieux qu’un père pour sa fille, t’appeler non seulement toi, mais aussi toutes les autres âmes, à vivre comme des enfants et à être bercées dans mes bras. J’y ai pris plaisir, et toi aussi. Comme il est beau que la créature soit tout amour et toute confiance envers moi. Je peux alors lui donner ce que je veux et elle n’a pas peur de recevoir ce qu’elle veut. Ensuite, avec une véritable confiance installée entre moi et la créature, le plus grand obstacle pour faire régner ma Divine Volonté dans les âmes a été écarté.

            Par conséquent, ma fille, je connais la raison d’être de mes plans, ce qu’ils doivent faire et ce que je fais de grand et de beau lorsque je choisis une créature. Et les créatures, que savent-elles de cela ? En conséquence, elles ont toujours quelque chose à dire sur mes œuvres. Et cela ne m’a pas été épargné durant ma brève existence sur terre alors que ma très sainte Humanité était parmi les créatures et que j’étais tout amour pour elles. Si je me rapprochais trop des pécheurs, ils trouvaient quelque chose à redire – qu’il ne convenait pas que je les fréquente. Et je les ai laissé dire. Et sans m’occuper d’eux, je l’ai fait. Je suis allé vers plus de pécheurs encore. Je les aimais plus fort pour les attirer à m’aimer. Si je faisais des miracles, ils y trouvaient à redire parce que j’étais le fils de saint Joseph et que le Messie promis ne pouvait pas venir d’un artisan. Et ils élevaient des doutes sur ma divine Personne au point de former des nuages autour du soleil de mon Humanité. Et je n’ai pas fait se lever le vent pour me sortir de leurs nuages. Je réapparaissais dans une lumière plus radieuse au milieu d’eux pour accomplir le dessein de ma venue sur la terre, qui était la Rédemption. Par conséquent, ne sois pas surprise qu’ils aient trouvé quelque chose à dire sur la façon de me conduire envers toi. Bien qu’ils aient formé des nuages autour de l’œuvre que j’ai accomplie avec toi, je ferai se lever les brises pour me débarrasser de ces nuages. S’ils aiment la vérité, ils sauront que ma façon d’agir avec toi, même si elle n’a pas été la même avec d’autres âmes, était nécessaire pour notre amour, parce qu’elle était nécessaire à notre Volonté pour la faire connaître et régner.

            Puis il ajouta avec un accent plus tendre encore : Ma fille, ces pauvres âmes ne sont pas habituées à marcher dans les champs de lumière de ma Divine Volonté. En conséquence, il n’est pas étonnant que leur intelligence soit restée aveugle. Mais si elles s’accoutument à regarder la lumière, elles verront clairement que seul mon amour pouvait accomplir tant de choses. Et comme je désire tellement que ma Divine Volonté soit connue afin qu’elle règne, je voulais être exubérant dans l’excès de mon amour que je contenais dans mon Cœur. Plus encore, tout ce que j’ai fait avec toi peut être appelé un prélude à ce que je ferai à ceux qui se laissent dominer par mon Fiat ! Mais tous ceux qui avaient quelque chose à dire concernant mon Humanité sur terre, et qui n’ont pas accepté de croire à la sainteté de mes œuvres, sont demeurés privés du bien que je venais offrir à tous, et ils sont restés en dehors de mes œuvres. Ce sera la même chose pour ceux qui murmurent à propos de ce que je fais et de ce que je dis. Et s’ils n’acceptent pas, ils resteront eux aussi privés et à l’extérieur du bien que je voulais offrir à tous avec tant d’amour.

15.  18 juin 1930 — Toutes les choses créées appellent les créatures à accomplir la Divine Volonté. En créant l’homme, Dieu l’a placé à l’intérieur de ses limites divines.

        Mon abandon dans le Fiat continue. Mon pauvre esprit suivait la Création pour tenir compagnie aux actes accomplis en elle par la Divine Volonté, et mon doux Jésus me dit :

            Ma fille, toutes les choses créées invitent la créature à faire la Divine Volonté. Elles n’ont pas de voix, et elles parlent. Mais elles parlent selon l’acte que le divin Vouloir développe en elles, car chaque chose créée déploie un acte distinct de la Divine Volonté. Et avec cet acte, la chose créée appelle la créature à accomplir la Divine Volonté. À cette fin, chaque chose créée a reçu de Dieu un délice particulier pour inviter la créature, d’une façon mystérieuse, à faire sa Divine Volonté. C’est ainsi que l’ordre et l’harmonie entoure la créature de sorte que le soleil avec sa lumière et sa chaleur appelle la créature à accomplir la Volonté de son Créateur. Caché sous les voiles de la lumière, mon divin Fiat, avec insistance et sans jamais se lasser, appelle la créature à recevoir sa vie pour qu’elle soit capable de la déployer comme il la déploie dans le soleil. Et comme s’il était près de l’attaquer pour qu’elle l’écoute, le soleil investit la créature de tous côtés, à droite, à gauche, par-dessus sa tête, et s’étend même sous les pieds de la créature pour lui dire dans son langage de lumière : « Regarde-moi, écoute-moi. Vois comme je suis beau. Vois quel bien je fais à la terre parce qu’une Divine Volonté règne et domine sur ma lumière ! Et toi, pourquoi n’écoutes-tu pas mon toucher de lumière en recevant la vie du divin Vouloir pour le faire régner en toi ? »

            Le ciel te parle avec le doux scintillement des étoiles. Le vent avec sa force, la mer avec son murmure et le tumulte de ses vagues. L’air te parle dans ta respiration et tes battements de cœur ; la petite fleur avec son parfum. En somme, toutes les choses créées rivalisent entre elles pour t’appeler à recevoir ma Volonté et à la faire régner afin que le Ciel et la terre ne soient plus qu’un seul acte de Divine Volonté. Oh ! si elles voulaient écouter toutes les voix de la Création, des voix muettes, mais bien réelles et toujours présentes, les créatures laisseraient régner la Divine Volonté tout comme elle règne avec un complet triomphe dans tout ce qui a été créé par nous.

            Je continuais alors ma ronde dans la Création. Arrivée en Éden, je suivais ce que Dieu a fait dans la création de l’homme. Mon bien-aimé Jésus me dit alors :

            Ma fille, lorsque tu parviens au point de la création de l’homme, nous nous sentons blessés et nous avons devant nous la scène émouvante de sa création. Notre amour grandit, déborde et court pour chercher l’homme tel qu’il fut créé par nous. Dans son délire, notre amour veut embrasser l’homme, le serrer sur notre sein, magnifique et saint tel qu’il est sorti de nos mains créatrices. Et ne le trouvant pas, notre amour se change en délire de souffrance amoureuse et soupire après celui qu’il aime tant. 

            Or tu dois savoir que notre amour était tel en créant l’homme qu’aussitôt après sa création nous l’avons placé dans nos divines frontières, et nous lui avons donné la volonté humaine comme un petit atome immergé dans l’immensité de la Divine Volonté. La vie dans la Divine Volonté était donc chose innée pour l’homme parce qu’il en était un petit atome. Notre Divinité dit à l’homme : « Nous mettons à ta disposition notre Divine Volonté pour que le petit atome de ta volonté humaine ressente le besoin de vivre dans l’immensité de la Divine Volonté, de grandir dans sa sainteté, de s’embellir dans sa beauté et de se servir de sa lumière. » Se voyant petit, l’homme se sentait heureux de vivre dans les frontières de notre Fiat et de vivre de nos divines qualités. Et nous faisions nos délices de voir ce petit atome de la volonté humaine vivre dans nos frontières infinies, sous nos soins. Sous notre regard, l’homme croissait en beauté et en grâce, d’une beauté si rare – propre à nous ravir et à faire que nous trouvions en lui nos délices. Mais le bonheur de l’homme et notre joie de l’avoir créé furent brefs. Cet atome de volonté humaine n’a pas voulu vivre de la Divine Volonté, mais de lui-même. On peut dire que l’homme a réprimé notre Volonté pour vivre de la sienne, car peu importe son désir de sortir de notre Volonté, il n’a pas pu trouver le moindre espace où aller parce qu’il n’existe pas de lieu où notre Volonté ne se trouve. Par conséquent, quel que fût le désir de l’homme de ne pas vivre dans notre Volonté, il n’avait nulle part où aller. Ainsi, tout en étant dans notre divin Fiat, il y vivait comme s’il n’y était pas, et il vivait volontairement de ses misères et des ténèbres que lui-même formait. C’est après cela que nous soupirons continuellement : que l’homme cesse de réprimer notre Vouloir et réprime plutôt l’atome de sa propre volonté afin qu’il puisse vivre heureux et saint, et que nous puissions trouver en lui nos délices.

16. 4 juillet 1930 — Toutes les choses créées possèdent la vertu répétitive du divin Fiat.

          Je me sentais écrasée sous le poids des terribles oppressions qui entourent ma pauvre existence. Oh ! combien je languissais après ma céleste patrie. J’aurais voulu disparaître de la terre sans plus jamais y voir n’y entendre personne. J’aspire à me jeter dans les bras de Jésus pour lui dire : « Mon amour, serre-moi dans tes bras. Ne me lâche plus, car c’est seulement dans tes bras que je me sens en sécurité et sans crainte. Jésus, aie pitié de moi. Tu sais ce qui se passe dans mon âme. Ne m’abandonne pas. » J’essayais de toutes mes forces de m’abandonner dans le Fiat suprême. Pris de compassion pour moi et en se faisant voir, mon doux Jésus me dit avec tendresse :

            Ma pauvre fille, courage. Tu sais que tu n’es pas seule à souffrir, mais que tu as ton Jésus qui souffre avec toi. Je souffre même plus que toi, car ce sont des choses qui me concernent plus que toi. Ces souffrances sont si dures que mon Cœur transpercé en est déchiré. Mais ce qui doit nous consoler, c’est que ce sont des choses extérieures à nous. Rien n’a changé entre moi et toi. Les choses sont comme elles étaient. Les jugements humains n’ont aucun pouvoir sur nos intimités et nos communications, et ils ne peuvent donc pas nous blesser.

            Par conséquent, je veux que jamais ton vol dans ma Divine Volonté ne soit interrompu. Ma Divine Volonté possède la vertu répétitive. Toutes les choses créées par nous et qui demeurent dans notre Vouloir possèdent la vertu de répéter l’acte continuel qu’elles ont reçu de Dieu dans la Création, et de donner chaque jour leur acte aux créatures. Chaque jour, le soleil donne sa lumière, et l’air se laisse continuellement respirer. Chaque jour, l’eau se donne à l’homme pour le désaltérer, le laver et le rafraîchir. Et toutes les autres choses créées répètent ainsi la vertu répétitive de mon divin Fiat. Et si certaines de ces choses créées pouvaient sortir de mon divin Fiat, elles perdraient immédiatement la vertu de répéter leur acte continuel qui, quoiqu’ancien, est toujours nouveau pour le bien des créatures.

            C’est le signe le plus sûr que les choses créées sont dans ma Divine Volonté. Et voici quel est le signe que l’âme vit en elle et se laisse dominer par elle : si ses actes, quoiqu’anciens, possèdent la vertu d’être toujours nouveaux et continuels. Dans ma Divine Volonté, il n’y a pas d’arrêt. L’âme ressent l’aisance et la vertu de son acte continuel. Le soleil interrompt-il sa course en donnant toujours sa lumière ? Certainement pas. Telle est l’âme qui vit dans ma Divine Volonté. Elle ressent toute la plénitude de la vertu vivifiante des bienfaits divins et de l’acte continuel du divin Fiat en elle, comme s’il était converti en sa nature. 

            Or, mes actes et ceux de ma céleste Mère répètent leur acte continuel tout comme les choses créées. Parce qu’ils sont faits dans la Divine Volonté et animés par elles, nos actes possèdent la vertu répétitive. Et mieux que le soleil, nos actes dardent les créatures et font pleuvoir sur leur tête tous les biens de tous nos actes qui, quoiqu’anciens, sont toujours nouveaux et pour le bien de cette malheureuse humanité, car ils possèdent l’acte continuel. Mais malgré qu’ils soient répandus sans arrêt sur leur tête, nos actes ne sont pas pris par les créatures. Et les créatures ne reçoivent le fruit de nos actes continuels que si elles les reconnaissent, les implorent et veulent les recevoir. Sinon, elles ne reçoivent rien. C’est la même chose avec le soleil. Si la créature ne sort pas à l’extérieur pour jouir du bien de sa lumière continuelle, la créature ne reçoit pas tout le bien de sa lumière, et elle ne le reçoit que si elle sort. Et si quelqu’un d’autre n’ouvre pas la porte, même si le soleil revêt la terre entière de son acte continuel de lumière, la créature restera dans les ténèbres. Par conséquent, ma fille, si tu veux recevoir tous les biens de ton Jésus et de la souveraine Dame du Ciel, tu les trouveras tous en acte dans notre Fiat. Implore-les pour toi, reconnais-les, et tu seras sous la pluie de nos actes continuels.

17.  9 juillet 1930 — Valeur de la volonté humaine lorsqu’elle entre dans la Divine Volonté. Craintes à cause des jugements d’autorité. Réponses de Jésus et ses enseignements.

           Ma petite intelligence ressent le besoin extrême du divin Vouloir, car lui seul est mon soutien, ma force et ma vie. Oh, Divine Volonté ! S’il te plaît, ne m’abandonne pas. Si moi, qui suis ingrate, je n’ai pas su comment suivre ton vol et ta lumière, s’il te plaît, pardonne-moi. Et en renforçant ma faiblesse, absorbe en toi le petit atome de mon existence et fais qu’il vive perdu en toi afin de vivre toujours et uniquement de ta Volonté suprême. Mon esprit se perdait dans le divin Fiat lorsque mon doux Jésus, faisant sa petite visite dans mon âme, me dit :

            Ma fille, courage. Je suis avec toi. De quoi as-tu peur ? Si tu savais la beauté et la valeur que la volonté humaine acquiert lorsqu’elle entre et demeure de façon continuelle dans mon Fiat ! Ah ! Ne perds pas un instant de vie en lui ! Tu dois savoir que lorsque la volonté humaine entre dans la Divine Volonté, notre lumière l’embellit et la revêt d’une rare beauté. L’âme est si fusionnée qu’elle ne se sent pas étrangère à son Créateur. Elle sent que son être est tout entier dans l’Être suprême et que l’Être divin est tout à elle – et avec la liberté de l’enfant. Sans crainte et avec une confiance ravissante, l’âme s’élève dans l’unité de la Volonté de son Créateur. Et dans cette unité, l’atome de la volonté humaine place son « Je t’aime ». Et alors que l’âme forme son acte d’amour, le tout de l’amour divin tourne, entoure et embrasse le « Je t’aime » et se transmue en ce « Je t’aime » de la créature. Et l’amour divin rend le « Je t’aime » de la créature tellement grand – aussi grand que notre amour. Et nous sentons les fibres, la vie de notre amour dans le petit « Je t’aime » de la créature. Et nous répondons à ce « Je t’aime » en donnant le bonheur de notre amour au petit « Je t’aime » de la créature. Ce petit « Je t’aime » ne sort plus de l’intérieur de l’unité de notre Vouloir. Et en restant là, le « Je t’aime » se diffuse tellement dans l’orbite du Fiat qu’il ne fait plus que suivre partout la Divine Volonté. Et c’est la même chose pour tous les autres actes que la créature propose de faire dans notre Volonté. Tu dois penser à ceci – que c’est une Volonté créatrice qui entre dans l’acte de la créature, et que cette Volonté doit par conséquent accomplir des actes louables, des actes qu’elle sait comment faire et qui sont propres à une Divine Volonté.

            Je me sentais alors plus oppressée que jamais. Mon pauvre esprit était affligé par des pensées qui m’écrasaient. Elles chassaient la sereine beauté du jour de paix dont je jouis toujours et que Jésus tenait pour si important, lui qui était jaloux de ma paix et ne permettait pas qu’elle soit troublée. Et maintenant, j’ai l’impression qu’ils veulent déclencher une tempête sur ma tête. Des personnes faisant autorité, après avoir lu quelques volumes de mes écrits, trouvaient que les intimités dont Jésus avait usé avec moi faisaient problème ; le fait de répandre son amertume dans mon âme indigne, et bien d’autres choses, n’était pas une façon d’agir conforme à la dignité divine vis-à-vis d’une créature. 

            Dans ma simplicité et du fait que mes anciens confesseurs ainsi que de saintes personnes en autorité à qui je demandais avec inquiétude si c’était Jésus qui agissait ainsi avec moi m’assuraient que c’était bien Jésus, me disant qu’il avait l’habitude de plaisanter sur terre avec ses créatures, et comme je croyais leurs assurances, je me suis mise entre les mains de Jésus en le laissant faire de moi ce qu’il voulait. Même s’il devait me soumettre à d’atroces souffrances ou même à la mort, j’étais heureuse chaque fois que cela arrivait parce qu’il me suffisait de savoir que Jésus était heureux. De plus, ce que Jésus a fait avec moi, que ce soit en déversant son amertume, ou en m’amenant avec lui, ou quoi que ce soit d’autre, ne m’a jamais laissé l’ombre d’une impression de péché, ou de quelque chose de mal ou d’impie. Son toucher était toujours pur et saint. Et plus pur encore ce qui sortait de sa bouche dans la mienne et qui était comme une petite fontaine qui venait de sa bouche pour se déverser dans la mienne. Et quant aux souffrances que je ressentais, je découvrais combien Jésus souffrait et comme le péché était laid. Et j’aurais donné ma vie bien des fois plutôt que l’offenser. Je sentais mon petit être convertir tout en réparation pour pouvoir défendre mon doux Jésus. Par conséquent, penser qu’un acte aussi saint de Jésus avait été si mal interprété me semblait si horrible que je n’avais pas de mots pour l’exprimer. Pris de compassion pour moi, mon bien-aimé Jésus se fit voir et, tendrement, il me dit :

            Ma fille, n’aie pas peur. Ma façon d’agir est toujours pure et sainte – quoi que je fasse, même si elle paraît étrange aux créatures parce que toute sainteté n’est pas dans la façon d’agir extérieure, mais sort de la fontaine de sainteté intérieure et des fruits que produit ma façon d’agir. Si les fruits sont saints, pourquoi vouloir juger la manière ? J’ai aimé ma manière, et par conséquent je l’ai utilisée. C’est à son fruit que l’on juge l’arbre – pour savoir s’il est bon, médiocre ou mauvais. Et à mon très grand regret, au lieu de juger les fruits, ils ont jugé l’écorce de l’arbre et peut-être pas même la substance et la vie de l’arbre lui-même. Les pauvres ! Que peuvent-ils comprendre en ne regardant que l’extérieur de mon action sans examiner les fruits qu’elle a produits ? Ils restent dans l’obscurité et peuvent souffrir la disgrâce des pharisiens qui, ne regardant que l’écorce de mes œuvres et de mes paroles et non la substance des fruits de ma vie, sont restés aveugles et ont fini par me donner la mort. Ainsi, un jugement est rendu sans avoir imploré l’aide de l’auteur et dispensateur des lumières, et sans consulter celui qu’ils jugent si facilement ! Et quel mal ai-je fait, et quel mal as-tu reçu lorsque je déversais – de ma bouche dans la tienne – la petite fontaine qui sortait de la source de mon amertume et de ce que les créatures me donnaient ? Je n’ai pas déversé en toi le péché, mais une partie de ses effets. Tu as ainsi ressenti l’intensité de l’amertume, de la nausée, et combien le péché est laid. Et en ressentant ces effets, tu as abhorré le péché et compris combien Jésus souffre. Et tu as transmué ton être, et même toutes les gouttes de ton sang en réparation pour ton Jésus. Ah ! tu n’aurais pas aimé souffrir autant pour me faire réparation si tu n’avais ressenti les effets du péché en toi et combien Jésus souffre d’en être offensé. Mais ils peuvent dire que parce que je l’ai fait de la bouche, j’aurais pu le faire différemment. J’ai aimé le faire ainsi. Je voulais agir comme un Père avec sa petite fille. Parce qu’elle est petite, elle laisse faire ce que l’on veut. Et son Père se déverse dans sa petite avec affection et amour comme s’il trouvait en elle sa propre vie parce qu’il sait qu’elle ne refuserait rien à son Père, même si cela voulait dire le sacrifice de sa propre vie.

            Ah ! ma fille, mon crime est toujours l’amour et c’est aussi le crime de celle qui m’aime. Sans rien trouver d’autre à juger, ils jugent l’excès de mon amour et de celui de mes enfants qui ont peut-être donné leur propre vie pour ceux qui les jugent. Ils peuvent juger comme ils veulent. Mais quelle ne sera pas leur confusion lorsqu’ils se présenteront devant moi et qu’ils verront clairement que c’est bien moi qui agissais de la manière qu’ils condamnaient, et que leur jugement a empêché la venue d’une grande gloire pour moi, et d’un grand bien parmi les créatures, un bien qui est de savoir avec plus de clarté ce que veut dire agir dans ma Divine Volonté et faire qu’elle règne ? Il n’y a pas de crime plus grand que celui de faire obstacle à un bien. Par conséquent, ma fille, je te recommande de ne pas te laisser troubler ni de rien changer à ce qui se passe entre toi et moi. Donne-moi l’assurance que mon œuvre trouvera en toi son accomplissement. Ne me cause aucune peine. Je voulais diffuser le bien autour de toi, mais l’humain se met en travers de mes desseins. Aussi, prie pour que la volonté humaine soit vaincue et que le Royaume de ma Divine Volonté ne soit pas étouffé parmi les créatures.

            Mais je te dis que les connaissances de ma Divine Volonté ne resteront pas enfouies. Elles font partie de ma vie divine et cette vie n’est pas sujette à la mort. Tout au plus peuvent-elles rester cachées, mais mourir, jamais, parce qu’il est décrété par la Divinité que le Royaume de ma Divine Volonté sera connu. Et lorsque nous décrétons, aucun pouvoir humain ne peut s’y opposer. C’est tout au plus une question de temps. Et en dépit des oppositions et des jugements contraires des personnes en autorité, je ferai comme je le veux. Et si, avec leurs jugements, ils veulent enterrer un si grand bien et tant de vies divines de mes vérités, je les écarterai pour faire ce que je veux en plaçant d’autres personnes, plus humbles et plus simples, et mieux portées à croire en mes admirables et multiples manières d’en user avec les âmes. Et avec leur simplicité, étant mieux disposées, plutôt que de chercher des arguties, elles reconnaîtront que ce que j’ai manifesté sur ma Divine Volonté est un don du Ciel. Et celles-là me serviront admirablement pour propager les connaissances de mon Fiat dans le monde. N’est-ce pas ce qui s’est passé pour ma venue sur terre ? Les sages, les savants et les dignitaires ne voulaient pas m’écouter. Ils avaient plutôt honte de s’approcher de moi. Leur doctrine leur faisait croire que je ne pouvais pas être le Messie promis, au point d’en venir à me haïr. Et je les ai écartés pour choisir les humbles, les simples et les pauvres pêcheurs qui m’ont cru, et je m’en suis servi de façon admirable pour former mon Église et propager le grand bien de la Rédemption. Je ferai la même chose pour ma Divine Volonté.

            Ainsi, ma fille, ne te tracasse pas en entendant parler de toutes ces difficultés qu’ils soulèvent et ne changeons rien à ce qui se passe entre toi et moi. Continue à faire dans ma Divine Volonté ce que je t’ai enseigné. Je n’ai jamais omis quoi que ce soit de ce que j’avais à faire pour la Rédemption, même si tout le monde ne me croyait pas. Tout le mal est resté avec eux (ils sont demeurés dans les ténèbres parce qu’ils ont plutôt jugé l’écorce de l’arbre que ses fruits). Pour moi, il fallait que je continue ma course qui avait été établie pour l’amour des créatures. Tu feras la même chose. Poursuis ton abandon dans ma Divine Volonté et tes actes en elle, et je ne te quitterai pas. Je serai toujours avec toi.

18.  16 juillet 1930 — La Divine Volonté est vie ; l’amour est nourriture. Un acte tout seul ne forme pas la vie ni un acte complet. Nécessité de la répétition des actes pour former la vie de la Divine Volonté.

         Mon abandon dans la Divine Volonté continue. Oh ! oui ! Je la sens qui, comme l’air, se laisse respirer par ma pauvre âme. Je sens sa pure lumière qui repousse les obscurités de la nuit de ma pauvre âme. Alors que ma volonté humaine se lève pour se mettre en action, la lumière de la Divine Volonté, en régnant avec douceur sur ma volonté, chasse non seulement les ténèbres en ne permettant pas à ma volonté humaine d’avoir la vie, mais m’appelle avec force et m’attire pour suivre ses actes. Alors, en suivant ses actes divins, je voyais combien il nous aime parce que de chacun de ses actes sortaient des mers d’amour pour les créatures. Mon toujours aimable Jésus, faisant voir son Cœur revêtu de flammes d’amour ardentes pour les créatures, me dit :

            Ma fille, mon amour pour les créatures est si grand que pas un instant il ne cesse de les aimer. Si mon amour cessait un seul instant de les aimer, tout l’univers et toutes les créatures finiraient dans le néant. Mais l’existence de toutes choses avait le premier acte de vie de mon amour total, entier, infini et incessant. Et pour que mon amour ait toute sa plénitude, j’ai fait sortir de moi ma Divine Volonté comme acte de vie de tout l’univers et de chaque acte de la créature. Ainsi, ma Volonté est la vie de toute chose et mon amour la nourriture continuelle de toute la Création. La vie ne peut pas être sans nourriture. Si la nourriture ne trouve pas la vie, elle n’a personne à qui se donner ni personne à nourrir. Par conséquent, toute la substance de toute la Création est ma Volonté comme vie, et mon amour comme nourriture. Toutes les autres choses sont superficielles et ornementales. Les cieux et la terre sont remplis de mon amour et de ma Volonté. Il n’est pas de lieu où ils ne soufflent pas comme un vent impétueux vers les créatures. Et cela toujours, sans jamais s’arrêter. Ma Volonté et mon amour sont toujours en action pour se déverser sur les créatures, si bien que si la créature pense, ma Divine Volonté se fait la vie de l’intelligence de la créature, et mon amour, nourrissant l’intelligence, la développe. Si la créature regarde, ma Divine Volonté se fait la vie de ses yeux, et mon amour nourrit la lumière par laquelle elle voit. Si la créature parle, si son cœur bat, si elle travaille ou marche, ma Volonté se fait la vie de sa voix, mon amour la nourriture de ses paroles ; ma Divine Volonté se fait la vie de son cœur, mon amour la nourriture de ses battements. En somme, il n’est rien que puisse faire la créature où ma Volonté ne s’écoule comme vie et mon amour comme nourriture. Mais quelle n’est pas notre douleur en voyant que la créature ne reconnaît pas celle qui forme sa vie et celui qui nourrit tous ses actes !

            Après quoi je poursuivais mes actes dans la Divine Volonté.  Et je me disais : « Quelle gloire est-ce que je donne à Dieu en répétant toujours les mêmes actes, et quel bien cela me fait-il ? » Et mon doux Jésus me dit :

            Ma fille, un acte seul ne forme pas la vie ni toutes les œuvres dans les créatures. Dans la Création, la Divinité elle-même voulait au moins six répétitions pour former toute la machine de l’univers. Nous aurions pu créer toutes choses d’un seul Fiat, mais non, il nous a plu de le répéter pour avoir le plaisir de voir surgir de nous par notre force créative : tantôt le ciel bleu, tantôt le soleil, et ainsi de suite pour toutes les choses que nous avons créées. Le dernier Fiat a été répété sur l’homme, comme l’accomplissement de toute l’œuvre de la Création. Et bien que notre Fiat n’ait pas ajouté un autre Fiat pour créer d’autres choses, il se répète toujours lui-même pour maintenir et conserver toutes choses en action dans son souffle de Fiat, comme si nous les avions créées (à cet instant). Par la répétition, l’amour grandit et le plaisir est redoublé. On apprécie plus ce qui est répété et on ressent la vie de l’acte qu’on répète. Ainsi, lorsque tu continues tes actes dans ma Divine Volonté, tu viens à former en toi la vie de ma Divine Volonté ; en répétant tes actes, tu fais grandir cette vie et tu la nourris. Crois-tu qu’en ne les répétant que quelques fois tu aurais pu former sa vie en toi ? Non, ma fille. Tu aurais pu tout au plus sentir son air balsamique, sa force et sa lumière, mais non pas former sa vie. Les actes qui ne cessent jamais sont nécessaires afin de pouvoir dire : « Je possède la vie du Fiat. » N’est-ce pas la même chose dans la vie naturelle ? La nourriture et l’eau ne sont pas données une seule fois, puis mis de côté sans que plus rien d’autre ne soit offert à la créature ; elles sont données chaque jour. Si on veut conserver la vie, il faut la nourrir. Sinon, elle s’éteint d’elle-même. Par conséquent, continue tes actes dans mon Fiat – si tu ne veux pas que sa vie s’éteigne et n’ait pas son accomplissement en toi.

19.  24 juillet — La Divine Volonté est un mouvement continu dans notre être divin. Le prodige du moment où la Divine Volonté œuvre dans la créature ; la satisfaction de Dieu.

           Mon pauvre cœur se trouve pris entre deux insurmontables puissances : le divin Fiat et la douleur de la privation de mon doux Jésus. Les deux sont puissantes sur mon pauvre cœur. La privation de celui qui faisait tout le bonheur de ma pauvre existence se convertit pour moi en intense amertume, et le divin Vouloir qui me subjugue m’absorbe dans sa Divine Volonté pour transmuer en lui mon amertume. Je me trouvais sous ces terribles oppressions lorsque mon doux Jésus est venu me surprendre pour me dire :

            Ma fille, courage. N’aie pas peur. Je suis ici avec toi. Et le signe, c’est que tu sens en toi la vie de mon Fiat. Je suis inséparable de mon Fiat. Tu dois savoir que notre Volonté est en continuel mouvement dans notre Être divin. Son mouvement ne cesse jamais, ses œuvres sont toujours en action. Par conséquent, elle opère toujours. Les merveilleuses surprises qui se produisent lorsque la créature entre dans notre Divine Volonté sont enchanteresses et prodigieuses. Lorsque la créature entre, notre Vouloir s’approche de la créature. Et il s’en approche au point de remplir complètement la créature, et comme la créature n’est pas capable de l’embrasser entièrement ni de le contenir tout entier en elle, notre Vouloir déborde au point de remplir le Ciel et la terre, de sorte que l’on voit que la petitesse de la créature enferme une Divine Volonté qui maintient son mouvement incessant et ses œuvres en action dans la créature. Il n’existe rien de plus grand, de plus saint, de plus beau, de plus prodigieux que l’action de mon Vouloir dans la petitesse de la créature. Lorsque mon Vouloir est à l’œuvre, étant donné que la créature ne peut pas l’enfermer totalement en elle, ni l’embrasser en totalité puisque mon Vouloir est infini et qu’elle n’a pas la possibilité d’enclore l’immense et l’infini, la créature prend autant qu’elle en peut contenir jusqu’à ce que mon Vouloir déborde. Et lorsque mon Vouloir déborde, on peut voir la créature sous une pluie lumineuse de rares et diverses beautés intérieures et extérieures qui font les délices de notre Être divin au point de causer notre ravissement parce que nous voyons que la petitesse humaine, en vertu de notre Fiat qui la remplit, est transmuée dans les beautés de nos divines qualités, lesquelles ont la force de nous ravir et de nous faire ressentir nos joies très pures et notre inexprimable bonheur dans la créature.

            Tu dois savoir que chaque fois que la créature appelle mon Vouloir à agir en elle comme une vie opérante et se plonge en lui pour y demeurer submergée, cela nous plaît tant que tout notre Être y contribue et nous attachons à cette action toute la valeur que contient notre Être divin. Plus encore, notre divin Fiat a le premier acte de vie dans l’acte de la créature. La créature n’a été que participante. Par conséquent, puisque c’est notre acte, nous y mettons tout le poids de notre vie divine. Vois-tu maintenant ce que signifie accomplir un acte dans notre Volonté ? Ce que signifie multiplier les actes ? Et comprends-tu combien grande est la perte de celle qui n’agit pas dans notre Vouloir ?

20.  2 août 1930 — Toutes les choses créées sont voilées. C’est au Ciel seulement que tout est dévoilé. Œuvre et conditions nécessaires pour connaître les vérités. 

      Je pensais aux nombreuses vérités que mon bienheureux Jésus m’avait dites sur la Divine Volonté et que j’avais mises sur le papier uniquement par obéissance.  Je pensais à ces gens qui, en les lisant, non seulement ne sont pas saisis par ces vérités, mais semblent les considérer comme des vérités auxquelles il ne faut pas attacher d’importance. J’en étais très troublée. Alors que pour moi ces vérités sont comme des soleils – plus beaux les uns que les autres et capables d’illuminer le monde entier – pour d’autres, c’est le contraire. Il semble que pour eux ces vérités ne sont même pas capables de réchauffer le monde et de lui donner un peu de lumière. Je pensais à cela lorsque mon aimable Jésus me dit :

            Ma fille, ici-bas, toutes les choses, autant dans l’ordre naturel que dans l’ordre surnaturel, sont voilées. Il n’y a qu’au Ciel qu’elles sont dévoilées parce que dans la Patrie céleste, il n’y a pas de voiles et les choses sont vues comme elles sont. Ainsi, là-haut, l’intellect n’a pas à travailler pour les comprendre puisque d’elles-mêmes les choses se montrent comme elles sont. Et s’il existe un travail dans la demeure bienheureuse, s’il est possible d’appeler vraiment cela un travail, c’est d’être heureux et de jouir des choses que l’on voit ouvertement.

            Ce n’est pas comme cela ici-bas. Comme la nature humaine est corps et esprit, le voile du corps empêche l’âme de voir mes vérités. Les sacrements et tout le reste sont voilés. Moi-même, le Verbe du Père, j’avais le voile de mon Humanité. Toutes mes paroles et mon Évangile étaient sous la forme d’exemples et d’images et tous ceux qui venaient vers moi pour m’entendre avec foi dans le cœur, avec humilité et le désir de connaître les vérités que je leur manifestais afin de les mettre en pratique, me comprenaient. Ils déchiraient ainsi le voile qui cachait mes vérités et trouvaient le bien de mon action avec foi et humilité, et vouloir connaître mes vérités était pour eux un travail qu’ils accomplissaient. Et avec ce travail, ils déchiraient le voile et trouvaient mes vérités telles qu’elles sont en elles-mêmes. Par conséquent, ils restaient attachés à moi et au bien que mes vérités contenaient. D’autres ne faisaient pas ce travail ; ils touchaient le voile de mes vérités et non le fruit qui était en elles. Ils en étaient donc privés et ne comprenaient rien. Alors, me tournant le dos, ils m’ont quitté.

            Telles sont les vérités qu’avec tant d’amour j’ai manifestées sur ma Divine Volonté. Pour faire que mes vérités brillent comme des soleils dévoilés, ce qu’elles sont, les créatures doivent faire leur part, parcourir le chemin pour les toucher, qui est la foi. Elles doivent désirer mes vérités, vouloir les connaître, prier et humilier leur intelligence afin d’ouvrir leur intellect pour que le bien de la vie de mes vérités entre en elles. En faisant cela, elles déchireront le voile et trouveront les vérités plus brillantes que le soleil. Sinon, elles resteront aveugles et je répéterai les paroles de l’Évangile : « Vous avez des yeux et vous ne voyez pas, des oreilles et vous n’entendez pas, une langue et vous êtes muets. »

            Même dans l’ordre naturel, toutes les choses sont voilées. Les fruits ont le voile de la pelure. Qui aime le bien de manger les fruits ? Celui qui fait le travail de s’approcher de l’arbre, de cueillir le fruit et d’enlever la pelure qui cache le fruit. Celui-là aime le fruit et fait du fruit qu’il désire sa nourriture. Les champs sont voilés par la paille. Qui prend le bien que cache la paille ? Celui qui enlève la paille, prend le bien du grain pour former le pain et en faire sa nourriture quotidienne. Bref, toutes les choses ici-bas ont un voile qui les recouvre pour donner à l’homme le travail, la volonté et l’amour de les posséder et de les aimer. Or mes vérités surpassent grandement les choses naturelles et se présentent aux créatures comme de nobles reines voilées dans l’acte de se donner à la créature. Mais mes vérités veulent le travail de la créature. Elles veulent les pas de la volonté de la créature qui s’en approche afin de les connaître, de les posséder et de les aimer, ce qui constitue les conditions nécessaires pour déchirer le voile qui les cache. Lorsque le voile des vérités est levé, les vérités apparaissent dans la lumière pour se donner à celui qui les a cherchées.

            Voilà pourquoi certains lisent les vérités sur ma Divine Volonté sans comprendre ce qu’ils lisent ; plus encore, ils en sont confus. Il leur manque la vraie volonté de vouloir les connaître. On peut dire qu’il leur manque le travail pour les connaître, et sans travail, on ne peut rien obtenir ; ils ne méritent pas non plus un si grand bien. Et moi, avec justice, je leur refuse ce que je donne abondamment aux humbles, à ceux qui désirent ardemment le grand bien de la lumière de mes vérités.

            Ma fille, combien de mes vérités sont étouffées par ceux qui n’aiment pas les connaître et ne veulent pas faire leur petit travail pour les posséder ! Je sens qu’ils voudraient m’étouffer s’ils le pouvaient. Et dans ma douleur, je suis obligé de répéter ce qui est dit dans l’Évangile, et je le ferai par des actes : je prendrai de ceux qui n’ont rien ou seulement un peu de mes biens et je les laisserai dans leur misère noire parce que ces âmes, ne voulant pas mes vérités et ne les aimant pas, les gardent sans les apprécier et sans fruit. Et je donnerai plus abondamment à celles qui ont, car elles conserveront mes vérités comme de précieux trésors et les feront fructifier toujours plus.