📌  Traduction non officielle des écrits de Luisa Piccarreta. Pour un usage personnel seulement.

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Le Royaume du Divin Fiat 
chez les créatures


Le Livre du Ciel

Tome 25


Appel des créatures à revenir
à la place, au rang et au but
pour lesquels elles ont été créées par Dieu


Luisa Piccarreta

La Petite Fille de la Divine Volonté


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Traduction française du Manuscrit Italien

Jean Claude Lemyze (Ass Can-Fr LP)

1.  7 octobre 1928 — Ouverture de la Maison de la Divine Volonté à Corato. Comparaison avec la naissance de Jésus à Bethléem. Mon entrée dans la Maison. La lampe eucharistique et la lampe vivante de celui qui fait la Divine Volonté. La prisonnière près du prisonnier. Jésus ravi de cette compagnie. 

           Mon Jésus, vie de mon pauvre cœur, toi qui sais en quelle amertume je me trouve, viens à mon aide ! Entoure la petite nouveau-née de ta Divine Volonté de tes flammes pour me redonner la force de commencer un autre volume ; que ton divin Fiat puisse éclipser ma misérable volonté, qu’elle n’ait plus aucune vie, que ta Divine Volonté puisse la remplacer et elle-même écrire, avec les caractères de sa lumière, ce que toi, mon amour, tu veux que j’écrive. Et pour que je ne fasse pas d’erreur, sois mon souffleur ; et c’est seulement si tu t’engages à accepter d’être ma parole, ma pensée et mon battement de cœur, et à conduire ma main avec la tienne, que je peux faire le sacrifice de recommencer à écrire ce que tu veux. Mon Jésus, je suis ici, près du tabernacle d’amour. De cette petite porte adorée que j’ai l’honneur de contempler, je sens tes fibres divines, ton Cœur qui palpite, émettant des flammes et des rayons de lumière infinis à chaque battement ; et dans ces flammes j’entends tes gémissements, tes soupirs, tes supplications incessantes et tes sanglots répétés, car tu veux faire connaître ta Volonté, donner sa vie à tous ; et je me sens consumée avec toi en répétant ce que tu fais. C’est pourquoi, alors que tu me regardes de l’intérieur du tabernacle et que je te regarde de mon lit, je te prie d’affermir ma faiblesse pour que je puisse faire le sacrifice de continuer à écrire.

            Mais afin de pouvoir dire ce que Jésus m’a dit je dois mentionner brièvement qu’a été fondée ici à Corato une Maison voulue et commencée à la mémoire du vénérable père Annibale Maria di Francia, et que ses enfants, fidèles à la volonté de leur fondateur, ont terminée en lui donnant le nom de Maison de la Divine Volonté, comme le voulait le vénérable père. Et il voulait que j’entre dans cette Maison ; et le premier jour de son ouverture, dans leur bonté, les fils, les filles et les révérendes Mères m’ont amenée dans une chambre située de telle sorte que, lorsque la porte est ouverte, je puisse voir le tabernacle, assister à la sainte Messe, et être juste sous le regard de mon Jésus dans le Sacrement. Oh ! comme je suis heureuse qu’à partir de maintenant, si Jésus veut que je continue à écrire, je pourrais le faire en gardant un œil sur le tabernacle, et l’autre sur le papier ! C’est pourquoi je te prie, mon amour, de m’aider et de me donner la force de faire le sacrifice que toi-même tu demandes. 

            Alors qu’on allait procéder à l’ouverture de cette Maison, on pouvait voir des gens – des sœurs, des petites filles qui allaient et venaient. Je me sentais tout impressionnée et mon doux Jésus, se manifestant en moi, me dit :

            Ma fille, ces gens que tu vois aller et venir pour l’ouverture de la Maison de ma Divine Volonté symbolisent le groupe de gens présents lorsque j’ai voulu naître à Bethléem, et les bergers qui allaient et venaient pour me rendre visite, à moi petit Bébé. Cela montrait à tous la certitude de ma naissance. De la même manière, ce groupe de gens qui vont et viennent marque la renaissance du Royaume de ma Divine Volonté. Vois comme le Ciel tout entier fait écho à ma naissance lorsque les Anges, pour la célébrer, m’ont annoncé aux bergers et, les mettant en marche, les ont fait venir à moi, et je reconnus en eux les premiers fruits du Royaume de ma Rédemption. Et maintenant, dans ce groupe de gens, de petites filles et de sœurs, je reconnais le commencement du Royaume de ma Divine Volonté. Oh ! comme mon Cœur exulte et se réjouit, et comme le Ciel tout entier est en fête ! Tout comme les Anges célébraient ma naissance, ils célèbrent le commencement de la renaissance de mon Fiat parmi les créatures. Mais vois à quel point ma naissance fut plus négligée, plus pauvre : je n’avais même pas un prêtre près de moi, mais seulement de pauvres bergers. D’autre part, pour le commencement de ma Volonté, il n’y a pas seulement un groupe de sœurs et de petites filles venues de l’extérieur, et des gens qui se pressent pour venir célébrer l’ouverture, mais il y a aussi un archevêque et des prêtres représentant mon Église. C’est le symbole et l’annonce à tous que le Royaume de ma Divine Volonté sera formé avec plus de magnificence, avec plus de pompe et de splendeur que le Royaume de ma Rédemption lui-même ; et tout le monde, les rois et les princes, les évêques, les prêtres et tous les peuples, connaîtront le Royaume de mon Fiat et le posséderont. Par conséquent, célèbre toi aussi cette journée où mes soupirs et mes sacrifices, ainsi que les tiens, pour faire connaître ma Divine Volonté, voient la première aube et l’espérance de voir se lever bientôt le soleil de mon divin Fiat.

            Puis est venu le soir de cette journée consacrée à la Reine du Rosaire, Reine des victoires et des triomphes. Et c’est un autre merveilleux signe que, tout comme la Reine souveraine conquit son Créateur et le parant de ses chaînes d’amour l’attira du Ciel sur la terre pour y former le Royaume de Rédemption, les doux et puissants grains de son Rosaire la rendent victorieuse et de nouveau triomphante devant la Divinité, conquérant le Royaume du divin Fiat pour le faire venir parmi les créatures.

            Je n’avais pas du tout pensé que, le soir même, j’emménagerais dans la Maison de la Divine Volonté, près de mon prisonnier Jésus ; je le priais seulement de ne pas me faire connaître quand cela arriverait afin de ne pas profaner un tel acte par ma volonté humaine, afin que rien ne vienne de moi et que je puisse faire la Divine Volonté en toute chose. Il était huit heures du soir lorsque, de façon inhabituelle, le confesseur est venu qui, prié par les révérendes Mères supérieures, m’imposa par obéissance de satisfaire les supérieures. J’ai résisté assez longtemps, car je pensais que si le Seigneur le voulait, ce serait durant le mois d’avril, lorsque le temps sera plus chaud, et que nous devrions alors y penser. Mais le confesseur a tant insisté que j’ai dû céder. Aussi, vers neuf heures et demie du soir, on m’a amenée dans cette Maison, près de mon prisonnier Jésus. Et voilà la petite histoire qui explique pourquoi je me trouve dans la Maison de la Divine Volonté.

            Je reprends maintenant ce que je disais. Le soir, je demeurais seule avec mon Jésus dans le Sacrement ; mes yeux restaient fixés sur la petite porte du tabernacle. Il me semblait que la lampe qui tremblotait continuellement allait s’éteindre, mais elle se ravivait ; et mon cœur sursautait, de peur que Jésus ne restât dans l’obscurité. Et mon toujours aimable Jésus, se manifestant en moi, me prit dans ses bras et me dit :

            Ma fille, ne crains pas, car la lampe ne s’éteindra pas ; et s’il elle devait s’éteindre, je t’aurais, toi, lampe vivante – une lampe qui, avec ton tremblotement, mieux qu’avec le tremblotement de la lampe eucharistique, me dit : « Je t’aine, je t’aime, je t’aime… » Oh ! Comme il est beau le tremblotement de ton « Je t’aime » ; ton tremblotement me dit ton amour pour moi, et en t’unissant à ma Volonté, de deux volontés nous n’en formons plus qu’une. Oh ! comme est belle ta lampe avec le tremblotement de ton « Je t’aime ». Il ne peut être comparé à la lampe qui brûle devant mon tabernacle d’amour. D’autant plus que ma Divine Volonté étant en toi, tu formes le tremblotement de ton « Je t’aime » au centre du Soleil de mon Fiat, et je vois et entends non pas une lampe, mais un Soleil qui brûle devant moi. Ma prisonnière est la bienvenue. Tu es venue tenir compagnie à ton prisonnier, nous sommes tous deux en prison – toi, dans un lit, et moi, dans le tabernacle. Il est juste que nous soyons l’un près de l’autre ; d’autant plus qu’une est la raison qui nous garde en prison – la Divine Volonté, l’amour, les âmes. Comme elle me sera agréable la compagnie de ma prisonnière ; nous la ressentirons ensemble pour préparer le Royaume du divin Fiat. Mais sache, ma fille, que mon amour t’avait prévue ; je fus le premier à m’emprisonner dans cette cellule dans l’attente de ma prisonnière et de ta douce compagnie. Vois donc comme mon amour fut le premier à courir vers toi ; combien je t’ai aimée, et combien je t’aime, car durant tant de siècles d’emprisonnement dans ce tabernacle, je n’ai jamais eu un prisonnier pour me tenir compagnie, pour rester si près de moi ; j’ai toujours été seul ou, tout au plus, en la compagnie d’âmes qui n’étaient pas prisonnières, dans lesquelles je ne voyais pas mes propres chaînes. Enfin, le temps est maintenant venu pour moi d’avoir une prisonnière, de la garder continuellement près de moi, sous mes regards sacramentaux – une prisonnière que seules les chaînes de ma Divine Volonté gardent emprisonnée. Il ne pouvait me venir une compagnie plus douce ni plus agréable. Ainsi, alors que nous sommes ensemble en prison, nous nous occuperons ensemble du Royaume du divin Fiat ; nous travaillerons ensemble, nous nous sacrifierons ensemble pour le faire connaître aux créatures.

2.  10 octobre 1928 — Quarante ans et plus d’exil, de vertu et de force d’un sacrifice prolongé. Rassembler des matériaux, pour ensuite les mettre en ordre. Bonheur de Jésus en bénissant sa petite fille prisonnière. Baisers dans la Divine Volonté. Décision des prêtres de préparer les écrits pour impression. Grâces surprenantes que Jésus accordera aux prêtres.

           Ma vie se passe devant mon Jésus dans le Sacrement, et – oh ! combien de pensées envahissent mon esprit. Je me disais : « Après quarante années et quelques mois que je n’avais pas vu le tabernacle, qu’il ne m’avait pas été donné de me trouver devant son adorable présence sacramentelle – quarante années non seulement de prison, mais d’exil – finalement, et après un aussi long exil, je suis revenue comme dans ma patrie, prisonnière, mais non plus exilée, près de mon Jésus dans le Sacrement ; et pas une seule fois par jour, comme je le faisais avant que Jésus ne fasse de moi une prisonnière, mais toujours – toujours. Mon pauvre cœur, si je l’ai encore dans ma poitrine, se sent consumé par tant d’amour de Jésus. » Mais alors que je pensais à cela et à d’autres choses, mon très grand Bien, Jésus, se manifesta en moi et me dit :

            Ma fille, crois-tu que je t’aie gardée en prison pendant quarante ans et plus par hasard, sans avoir un grand dessein ? Non ! Non ! Le nombre quarante a toujours été significatif et préparatoire à de grandes œuvres. Les Juifs ont marché durant quarante ans dans le désert avant d’atteindre la terre promise, leur patrie ; mais après quarante années de sacrifices, ils ont eu le bienfait d’en prendre possession. Mais combien de miracles, combien de grâces, au point de les avoir nourris de la manne céleste durant ce temps. Un sacrifice prolongé a la vertu et la force d’obtenir de Dieu de grandes choses. Moi-même, durant ma vie sur terre, j’ai voulu rester quarante jours dans le désert, loin de tous, même de ma Maman, avant d’aller en public annoncer l’Évangile qui devait former la vie de mon Église, c'est-à-dire le Royaume de Rédemption. J’ai voulu rester quarante jours ressuscité afin de confirmer ma Résurrection et de placer le sceau sur tous les bienfaits de la Rédemption. Aussi, j’ai voulu pour toi, ma fille, pour manifester le Royaume de ma Divine Volonté, j’ai voulu quarante années de sacrifices. Mais combien de grâces ne t’ai-je pas données ! Combien de manifestations ! Je peux dire que durant ce long temps, j’ai placé en toi tout le capital du Royaume de ma Volonté, et tout ce qui est nécessaire pour que les créatures le comprennent. Ainsi, ton long emprisonnement a été l’arme continuelle, toujours en train de combattre avec ton Créateur lui-même, pour que tu manifestes mon Royaume. 

            Or tu dois savoir que tout ce que j’ai manifesté à ton âme, les grâces que je t’ai données, les nombreuses vérités que tu as écrites sur ma Divine Volonté, tes souffrances et tout ce que tu as fait, n’était rien d’autre que la collecte de matériaux dans le but de construire ; et il est temps maintenant de les mettre en ordre et de tout préparer. Et tout comme je ne t’ai pas laissée seule pour rassembler les choses nécessaires qui doivent servir mon Royaume, mais que j’ai toujours été avec toi, je ne te laisserai pas seule pour les mettre en ordre et montrer le grand édifice que je prépare avec toi depuis tant d’années. Par conséquent, notre sacrifice et notre travail ne sont pas terminés. Nous devons continuer jusqu’à ce que l’œuvre soit accomplie.

            Comme je suis près de mon Jésus dans le Sacrement, il y a tous les matins la bénédiction avec le très Saint, et alors que je priais mon doux Jésus de me bénir, il se manifesta en moi et me dit :

            Ma fille, je te bénis de tout mon Cœur ; mieux encore, je bénis ma Volonté même en toi, je bénis tes pensées, tes respirations et tes battements de cœur, afin que tu puisses toujours penser à ma Volonté, la respirer continuellement, et que ma Volonté seule soit tes battements de cœur. Et pour l’amour de toi, je bénis toutes les volontés humaines afin qu’elles se disposent à recevoir la vie de mon Éternelle Volonté. Ma très chère fille, si tu savais comme il m’est doux, comme je suis heureux de bénir la petite fille de ma Volonté… Mon Cœur se réjouit en bénissant celle qui possède l’origine, la vie de notre Fiat, qui apportera le commencement, l’origine du Royaume de ma Divine Volonté. Et en te bénissant, je verse en toi la rosée bienfaisante de la lumière de ma Divine Volonté qui, te rendant toute brillante, te fera paraître plus belle à mes regards sacramentaux ; et je me sentirai plus heureux dans cette cellule en voyant ma petite fille prisonnière, revêtue et enchaînée par les douces chaînes de ma Volonté. Et chaque fois que je te bénirai, je ferai grandir en toi la vie de ma Divine Volonté. Ma Volonté apporte dans les profondeurs de l’âme l’écho de tout ce que je fais dans cette sainte Hostie, et je ne me sens pas seul dans mes actes – je sens qu’elle prie avec moi ; et lorsque s’unissent nos supplications et nos soupirs, nous demandons une seule et même chose – que la Divine Volonté soit connue et que son Royaume vienne bientôt.

            Et comme ma vie se passe près de mon prisonnier Jésus, chaque fois que s’ouvre la porte de la chapelle, ce qui arrive souvent, j’envoie trois baisers, ou cinq, à mon Jésus dans le Sacrement, ou je lui rends une brève visite, et lui, se manifestant en moi, me dit :

            Ma fille, comme tes baisers me sont agréables. Je sens que tu m’embrasses avec les baisers de ma Volonté elle-même ; je sens mes baisers divins eux-mêmes qui se posent sur mes lèvres, sur mon visage, mes mains et dans mon Cœur. Tout est divin dans l’âme où règne ma Divine Volonté ; et je sens dans tes actes mon amour qui me rafraîchit, la fraîcheur, la gentillesse de ma Divine Volonté elle-même qui m’étreint, m’embrasse et m’aime. Oh ! combien m’est agréable ma Divine Volonté qui opère dans la créature. Je sens qu’alors que je demeure en elle, elle me rend et déploie devant moi toute la beauté et la sainteté de mes actes eux-mêmes. C’est pourquoi j’ai un si grand désir que ma Volonté soit connue – pour être capable de trouver dans les créatures tous mes actes, divins et dignes de moi.

            Je poursuis maintenant en disant que mon doux Jésus semblait m’attendre ici, dans cette Maison, près de son tabernacle d’amour, pour donner le signal aux prêtres de prendre la décision de préparer les écrits pour publication. Et en se consultant entre eux sur la façon de le faire, ils lisaient les neuf excès de Jésus, ceux qu’il a eus dans son Incarnation et qui sont rapportés dans le premier petit volume de mes écrits. Et tandis qu’ils lisaient, Jésus, en moi, tendait l’oreille pour écouter, et il me semblait que Jésus dans le tabernacle faisait la même chose. À chaque parole qu’il entendait, son Cœur battait plus fort ; et à chaque excès de son amour, il recommençait, plus fort encore, comme si la force de son amour le faisait répéter tous les excès qu’il avait eus dans son Incarnation. Et comme incapable de contenir ses flammes, il me dit :

            Ma fille, tout ce que je t’ai dit, sur mon Incarnation, ma Divine Volonté et sur d’autres choses, n’était rien d’autre que le débordement de mon amour contenu. Mais après s’être déversé en toi, mon amour continuait à être réprimé, car il voulait élever plus haut ses flammes afin d’investir tous les cœurs et faire connaître ce que j’avais fait et voulais faire pour les créatures ; mais comme tout ce que je t’ai dit demeure caché, mon Cœur vit un cauchemar qui me comprime et empêche mes flammes de s’élever et de s’étendre. C’est pourquoi, en les entendant lire et prendre la décision de s’occuper de la publication, je sentais le cauchemar s’éloigner et se lever le poids qui comprimait les flammes de mon Cœur. Et il battait plus fort, et palpitait, et il t’a fait entendre la répétition de tous ces excès d’amour ; plus encore, puisque ce que je fais une fois, je le répète toujours. Mon amour contraint est une souffrance pour moi, une des plus grandes, qui me rend taciturne et triste, parce que comme ma première flamme est sans vie, je ne peux pas libérer les autres qui me dévorent et me consument. Et par conséquent, à ces prêtres qui veulent s’employer à m’enlever ce cauchemar en faisant connaître mes secrets et en les publiant, je donnerai une grâce et une force très surprenantes pour le faire, et la lumière afin qu’ils sachent, eux d’abord, ce qu’ils feront connaître aux autres. Je serai au milieu d’eux et je les guiderai en toute chose.

            Or il me semble bien que chaque fois que les révérends prêtres se mettent à relire les écrits pour les préparer, mon doux Jésus se fait attentif afin de voir ce qu’ils font et comment ils le font. Je ne fais qu’admirer la bonté, l’amour de mon bien-aimé Jésus qui, se faisant attentif dans mon cœur, en fait écho dans le tabernacle et de l’intérieur, de cette cellule, fait ce qu’il fait dans mon cœur. Je demeure toute confuse en voyant cela, et je le remercie de tout mon cœur.

3.  17 octobre 1928 — Comment chaque vérité du Fiat est un enchantement sur la volonté humaine. La guerre du Fiat. Analogie entre la Conception de Jésus et l’Eucharistie, et entre le prisonnier et la prisonnière.

            Mon pauvre esprit errait dans la Divine Volonté ; je ressentais toutes les vérités annoncées par mon très grand Bien, Jésus, comme autant de soleils investissant ma petite volonté humaine, si bien que, charmée par une telle variété de lumière, elle n’avait plus l’impression d’agir. Et mon très grand Bien, Jésus, se manifestant en moi, me dit :

            Ma fille, chaque vérité que j’ai manifestée sur ma Divine Volonté n’est pas seulement une Vie divine sortie de moi-même, mais possède aussi un doux enchantement pour ravir la volonté humaine qui, charmée par la mienne, se sentira sous le charme d’une inactivité qui laissera le champ libre à ma Divine Volonté. Ainsi, chaque vérité sur ma Divine Volonté sera une terrible armée contre la volonté humaine. Mais sais-tu ce qui la rendra terrible ? La lumière, la force, l’amour, la beauté, la sainteté seront les armes utilisées pour faire la guerre à la volonté humaine. La volonté humaine, face à ces armes, subira un doux enchantement et se laissera conquérir par le divin Fiat. Par conséquent, chaque connaissance supplémentaire sur ma Volonté est un enchantement de plus que subira la volonté humaine. On peut dire que toutes les vérités que je t’ai dites sur ma Divine Volonté sont autant de voies qui lui permettent de faire son chemin dans la volonté humaine qui préparera et formera ensuite mon Royaume parmi les créatures. Et tout comme chaque vérité possède un enchantement, chaque acte accompli dans ma Volonté par la créature est une rencontre avec ma Volonté pour recevoir toute la force de ce divin enchantement. Ainsi, plus elle accomplit d’actes de ma Volonté, plus elle perd du terrain humain pour en acquérir du divin. Et si elle se plonge tout entière dans ma Volonté, la seule chose qui lui restera sera le souvenir qu’elle possède une volonté, mais qu’elle la tient au repos et comme enchantée par ma Divine Volonté.

            Après quoi je continuais mes actes dans le divin Fiat et, suivant les siens, j’accompagnais la Conception de Jésus dans le sein maternel. Et Jésus, se manifestant en moi, me dit :

            Ma fille, comme est grande l’analogie entre ma Conception dans le sein maternel et ce que je fais en chaque hostie consacrée. Vois, je suis descendu du Ciel pour être conçu dans le sein maternel de ma céleste Maman ; et c’est du Ciel que je descends pour être consacré, caché, sous le voile des espèces du pain. Dans l’obscurité, immobile, je suis resté dans le sein maternel ; dans l’obscurité, immobile, et plus petit encore, je reste en chaque hostie. Regarde-moi, je suis ici, caché dans le tabernacle ; je prie, je pleure, et ma respiration même est silencieuse ; dans les voiles sacramentaux, ma Divine Volonté elle-même me garde comme mort, annihilé, restreint, compressé, alors que je suis vivant et donne la vie à tous. Ô abîme de mon amour, comme tu es incommensurable ! Dans le sein maternel, je portais tout le poids de toutes les âmes et de tous les péchés ; ici, en chaque hostie, si petite qu’elle soit, je ressens le poids énorme du fardeau des péchés de chaque créature. Et bien que je me sente écrasé sous l’énormité de tant de péchés, je ne me lasse pas, parce que l’amour vrai ne se lasse jamais et veut vaincre par les plus grands sacrifices ; il veut exposer sa vie pour les bien-aimés. C’est pourquoi ma vie continue, depuis le moment de ma Conception jusqu’à ma mort, en chaque hostie sacramentelle.

            Mais je veux te dire le plaisir que j’ai de t’avoir près de mon tabernacle, sous mes regards sacramentaux, et l’analogie qui existe entre toi et moi. Vois, je suis caché ici sous l’empire de ma Divine Volonté. Ah ! c’est ma Volonté elle-même, sa puissance, qui détient le prodige de me cacher en chaque hostie avec la consécration. Tu es dans ton lit uniquement par l’empire de mon Fiat. Ah ! ce ne sont pas des maladies corporelles qui t’entravent – non, c’est ma Volonté seule qui le veut ainsi ; et en faisant de toi un voile, elle te cache et forme pour moi une hostie vivante, un tabernacle vivant. Ici, dans ce tabernacle, je prie continuellement ; mais sais-tu qu’elle est ma première prière ? Que ma Volonté soit connue, que sa loi qui me garde caché puisse régir toutes les créatures, régner et dominer en elles. En fait, uniquement lorsque ma Volonté sera connue et formera en eux son Royaume – alors seulement ma vie sacramentelle donnera tout son fruit, l’accomplissement de tant de sacrifices, la restauration de ma vie dans les créatures. Et je suis ici caché, faisant de nombreux sacrifices dans l’attente de ce triomphe – le Royaume de ma Divine Volonté. Prie toi aussi, et en faisant écho à ma prière, j’entends ta parole continuelle en mettant tous mes actes et toutes choses créées en mouvement ; et tu me demandes, au nom de tous et de toutes choses, que ma Volonté soit connue et forme en tous son Royaume. Ton écho et le mien sont un, et nous demandons la même chose – que tout puisse retourner dans l’Éternel Fiat, que ses justes droits puissent lui être rendus. Vois, alors, combien est grande l’analogie entre toi et moi ; mais la plus belle est que ce que je veux, tu le veux toi aussi – nous sommes tous deux sacrifiés pour une cause si sainte. C’est pourquoi ta compagnie m’est douce, et au milieu de tant de peines que j’ai à souffrir, elle me rend heureux.

4.  25 octobre 1928 — L’âme qui vit dans le Fiat fait se lever toutes les œuvres divines et les place toutes dans le champ. Exemple. Le bienvenu du Père céleste.

         Je sens que mon pauvre et petit esprit est comme fixé dans le divin Fiat. Je sens toute la force du doux enchantement de la lumière de ses vérités, les scènes enchanteresses de tous les prodiges et des variétés de beautés qu’il contient ; et même si je voulais penser à quelque chose d’autre, je n’en ai pas le temps, parce que la mer de la Divine Volonté murmure sans cesse, et son murmure assourdit et étouffe tout en me gardant plongée sans sa mer pour y murmurer avec elle. Ô puissance ! Ô doux enchantement de la Volonté éternelle ! Combien tu es admirable et aimable ! Et je voudrais que tous murmurent avec moi, et je priais la Reine souveraine de me donner le murmure de son amour, de ses baisers, afin de les rendre à Jésus, parce que j’avais reçu la Communion et je sentais que, pour plaire à Jésus, je voulais lui donner les baisers de sa Maman.

            Et mon toujours aimable Jésus, se manifestant en moi, me dit :

            Ma fille, tout ce qu’a fait la Reine du Ciel est dans ce divin Fiat qu’elle a eu la gloire et l’honneur de posséder. On peut dire que tous ses actes sont enveloppés dans la mer infinie de la Divine Volonté et nagent en elle comme les poissons dans la mer ; et l’âme qui vit en elle fait se lever non seulement tous les actes de la céleste Maman, mais les fait se lever de nouveau et dépose dans le champ toutes les œuvres de son Créateur. Seule l’âme qui vit dans ma Volonté peut s’asseoir à la table divine, seule elle peut ouvrir tous ses trésors, entrer dans le sacrarium des secrets les plus intimes des cachettes divines et, comme le propriétaire, les prendre et les rendre à son Créateur. Et, oh ! que de choses elle met en mouvement. Elle fait se lever et se placer toutes les œuvres divines en attitude, et tantôt elle joue une mélodie divine, tantôt elle joue une scène des plus belles et des plus touchantes, tantôt elle met tout son amour en mouvement et, le faisant se lever de nouveau, elle forme une scène enchanteresse, tout d’amour, pour son Créateur. Elle est ainsi le renouveau de toutes les joies et de tous les bonheurs pour son Créateur. Vois, lorsque tu voulus me donner les baisers de la Maman reine, tu les mis en mouvement et ils ont couru m’embrasser. Il en est de l’âme qui vit dans ma Divine Volonté comme de quelqu’un qui est entré dans un palais royal, et le roi qui y demeure a des concerts, des objets avec lesquels former les scènes les plus belles, et des œuvres d’art de diverses beautés. Et la personne qui entre s’assied et joue de la musique. Attiré par le son, le roi accourt pour entendre la sonate. Alors, voyant que le roi y prend plaisir, cette personne avance et met les objets en mouvement, met en œuvre la scène. Le roi demeure ravi, et bien qu’il sache que ces choses lui appartiennent, c’est cependant cette personne qui les a mises en mouvement afin de lui plaire. 

            Il en est ainsi pour l’âme qui vit dans mon divin Fiat. Elle entre dans le palais royal de son céleste Père et y trouvant des beautés nombreuses et variées, elle les met en mouvement afin de réjouir, ravir et aimer celui qui la laisse entrer. Et comme il n’est aucun bien que mon éternelle Volonté ne possède, il n’est pas de joie, d’amour et de gloire que l’âme ne puisse donner à son Créateur. Et, oh ! que cela nous est agréable lorsque nous voyons cette fortunée créature dans le palais royal de notre Divine Volonté, qui veut tout prendre, veut tout mettre en mouvement, veut toucher à tout ! Il semble qu’elle ne soit satisfaite qu’en prenant tout pour pouvoir tout nous donner, pour nous faire une fête et renouveler pour nous nos joies et notre bonheur. Et nous, en la voyant, nous l’accueillons et nous-mêmes nous lui disons : « Très chère fille, dépêche-toi, dépêche-toi, joue pour nous une de nos divines sonates, répète pour nous une de nos touchantes scènes d’amour, renouvelle pour nous notre bonheur. » Et elle renouvelle pour nous tantôt les joies de la Création, tantôt celles de la Reine souveraine, tantôt celles de la Rédemption. Et elle termine toujours par son agréable refrain, qui est aussi le nôtre : « Que votre Volonté soit connue et règne sur la terre comme au Ciel. »

5.  28 octobre 1928 — Comment tout ce qui a été fait par Dieu n’a pas été pris par la créature. Les œuvres de Jésus. La fête du Christ-Roi, prélude au Royaume de la Divine Volonté.

           Je poursuivais ma ronde dans la Divine Volonté pour suivre tous ses actes ; et mon doux Jésus, se manifestant en moi, me dit :

            Ma fille, tout ce que j’ai fait dans notre Divine Volonté, dans la Création comme dans la Rédemption, n’a pas tout été absorbé par la créature, mais tout est dans ma Divine Volonté, en attente, pour se donner aux créatures. Si tu pouvais voir tout ce qui est dans mon divin Fiat, tu y trouverais une armée de nos actes, sortis de nous pour être donnés aux créatures ; mais parce que notre Volonté ne règne pas, les créatures n’ont ni l’espace où les mettre, ni la capacité de les recevoir. Et cette divine milice attend depuis vingt siècles le moment de se mettre en marche pour apporter aux créatures les dons, les vêtements, les joies et les armes divins que possède chacun de nos actes afin de former ensemble avec eux une seule armée divine – une milice céleste. Et pour que le Royaume de notre Divine Volonté puisse régner parmi les créatures, il est nécessaire que la créature absorbe en elle-même tous ces actes de la Divinité accomplis par amour, et les absorbe en elle-même afin d’enclore en elle tout ce que possède mon Fiat, qu’elle les intériorise et les consomme en elle-même. Ainsi, ma Divine Volonté consommée dans la créature fera rentrer en elle toute l’armée divine. Tous nos actes sortis de nous par amour pour les créatures, dans la Création, la Rédemption et la Sanctification, rentreront dans les créatures, et ma Divine Volonté, rentrée et consumée avec elles, se sentira triomphante et régnera, dominante, avec notre divine armée. C’est pourquoi je ne fais rien d’autre que te faire continuellement boire à petites gorgées tout ce qui a été fait par nous et ce qui est fait dans la Création, la Rédemption et la Sanctification – afin de pouvoir dire une fois encore, comme je le fis sur la Croix : « Tout est consommé – il ne me reste rien d’autre à faire pour racheter l’homme. » Et ma Volonté répétera : « Je l’ai consommé dans cette créature de sorte que tous nos actes ont été enclos en elle – je n’ai rien à ajouter. J’ai tout consommé afin que l’homme puisse être restauré et que le Royaume de ma Divine Volonté puisse avoir sa vie et son régime sur la terre comme au Ciel. »

            Oh ! si tu savais combien d’œuvres j’accomplis dans la profondeur de ton âme afin de former ce premier Royaume à ma Divine Volonté … En fait, une fois que j’aurai fait le premier, il passera d’une créature à l’autre de telle sorte que mon Royaume sera peuplé plus que tous les autres. Par conséquent, mon amour en formant ce Royaume est si grand que dans l’âme en qui doit régner ma Divine Volonté, je veux enclore tout ce que j’ai fait dans la Rédemption, tout ce qu’a fait la Reine souveraine, et tout ce que les Saints on fait et feront. Rien ne doit manquer en cette âme de toutes nos œuvres ; et pour cela, je mets en mouvement la totalité de notre Puissance, de notre Sagesse et de notre Amour.

            Après quoi je pensais à la fête du jour –  c'est-à-dire la fête du Christ-Roi, et mon doux Jésus, se manifestant en moi, me dit :

            Ma fille, l’Église ne fait que saisir intuitivement ce qu’elle doit savoir de ma Divine Volonté et comment doit venir son règne. Cette fête est par conséquent le prélude du Royaume de mon divin Fiat. En vérité, l’Église ne fait rien d’autre qu’honorer mon Humanité avec ces titres qui, de droit, lui sont dus ; et lorsqu’elle m’aura rendu tous les honneurs qui me reviennent, elle honorera et instituera la fête du Royaume de ma Divine Volonté qui animait mon Humanité. L’Église avance pas à pas, et tantôt elle institue la fête de mon Cœur, tantôt elle consacre le siècle, en toute solennité, au Christ Rédempteur, et elle procède maintenant, avec une plus grande solennité, à l’institution de la fête du Christ-Roi. Le Christ-Roi veut dire qu’il doit avoir son Royaume, il doit avoir des peuples dignes d’un tel Roi. Et qui sera jamais capable de former pour moi ce Royaume, sinon ma Volonté ? Alors, oui, je pourrai dire : « J’ai mon peuple, mon Fiat l’a formé pour moi. » Oh ! si les chefs de l’Église savaient ce que je t’ai manifesté sur ma Divine Volonté, ce que je veux faire, ses grands prodiges, mes désirs ardents, mes douloureuses palpitations, mes soupirs angoissés, car je veux que règne ma Volonté afin de rendre chacun heureux, de restaurer la famille humaine – ils sentiraient que dans cette fête du Christ-Roi, il n’y a  rien d’autre que l’écho secret de mon Cœur qui, faisant écho en eux, sans qu’ils le sachent, leur fait instituer pour moi la fête du Christ-Roi afin d’éveiller leur attention et leur réflexion. « Christ-Roi… Et son vrai peuple – où est-il ? » Et ils diraient : « Hâtons-nous de faire connaître sa Divine Volonté ; laissons-la régner pour que nous puissions donner un peuple au Christ-Roi, ainsi que nous l’avons appelé. Autrement, c’est avec des mots que nous l’avons honoré, mais non pas en fait. »

6.  4 novembre 1928 — La vérité est lumière qui vient de Dieu et se fixe dans la créature. La bénédiction de Jésus.

           Ma pauvre intelligence a l’impression d’être ravie par la lumière du divin Fiat ; mais cette lumière ne donne pas seulement chaleur et lumière, elle est porteuse de vie qui, se centralisant dans l’âme, forme en elle sa propre chaleur et lumière et, de ce centre, renaît la Vie divine. Comme il est beau de voir que la lumière de la Volonté éternelle possède la vertu de faire renaître la vie de son Créateur dans le cœur de la créature – et si souvent, aussi souvent que cette Divine Volonté s’incline afin de faire connaître à la créature d’autres manifestations d’elle-même.

            Et alors que mon esprit parcourait cette lumière, mon doux Jésus, se manifestant en cette lumière dans laquelle il semblait plongé, me dit :

            Ma fille, les vérités que je t’ai manifestées sur ma Divine Volonté sont autant de lumières qui se sont dégagées de notre sein divin pour se fixer en toi, mais sans se détacher du centre de ton Créateur. En fait, la lumière est inséparable de Dieu ; elle se communique, se fixe dans la créature, et ne perd jamais le centre d’où elle est venue. Comme il est beau de voir la créature, avec toutes ces lumières fixées en elle et qui ont la vertu de faire que celui qui l’a créée se lève de nouveau dans la créature – et autant de fois que des vérités se sont manifestées à elle. Et comme ce que je t’ai manifesté sur ma Divine Volonté sont d’innombrables vérités – si nombreuses que tu ne pourrais les compter – de nombreuses lumières, c'est-à-dire de nombreux rayons lumineux sont fixés en toi, qui descendent de Dieu, mais sans se détacher de son sein divin. Ces lumières forment en toi le plus bel ornement, et le plus beau don que tu puisses recevoir de Dieu. En fait, comme ces vérités sont fixées en toi, elles te donnent des droits sur les propriétés divines – droits aussi nombreux que les nombreuses vérités que je t’ai manifestées. Tu ne peux comprendre la grandeur de la dot que Dieu t’a constituée avec ces vérités qui, comme autant de lumières, sont fixées dans ton âme. Le ciel tout entier est émerveillé de voir en toi tant de lumières, toutes remplies de Vies divines. Et lorsque tu les communiques à d’autres créatures, cette lumière, s’étend pour aller se fixer dans d’autres cœurs, mais sans jamais te quitter, et y former partout la vie divine. Ma fille, quel grand trésor t’a été confié avec ces nombreuses vérités que je t’ai dites sur ma Divine Volonté ; un trésor qui a sa source dans le sein divin et qui donnera de la lumière sans jamais s’arrêter. Mes vérités sont plus que le soleil qui illumine la terre, la revêt et se fixe en elle ; et en se fixant, il donne naissance, sur sa face et pour toute chose, aux effets du bien que contient sa lumière. Mais, jaloux, il ne détache pas sa lumière de son centre ; et cela est si vrai que lorsqu’il se déplace pour illuminer d’autres régions, la terre demeure dans l’obscurité. Par contre, le soleil de mes vérités, sans se détacher de son centre, se fixe dans l’âme et forme en elle un jour éternel…

            Il y a eu après cela la bénédiction du très Saint Sacrement et je l’ai prié du fond du cœur de me bénir ; et Jésus, se manifestant en moi, faisant écho à ce que faisait Jésus dans le Sacrement, leva la main droite et, en me bénissant, il me dit :

Ma fille, je bénis ton cœur et appose sur lui le sceau de ma Divine Volonté afin que ton cœur, uni à ma Divine Volonté, puisse palpiter dans tous les cœurs pour que tu puisses appeler tous les cœurs à l’aimer. Je bénis tes pensées et je scelle en elles ma Divine Volonté pour que tu puisses appeler toutes les intelligences à la connaître. Je bénis ta bouche, pour que ma Divine Volonté puisse s’écouler dans ta voix et que tu puisses appeler toutes les voix humaines à parler de mon Fiat. Je te bénis tout entière, ma fille, afin que tout puisse appeler en toi ma Divine Volonté et que tu puisses courir vers tous pour la faire connaître. Oh ! combien je me sens plus heureux d’opérer, de prier, de bénir l’âme en qui règne ma Divine Volonté ! Je trouve en elle ma vie, la lumière, la compagnie ; et tout ce que je fais s’élève immédiatement, et je vois les effets de mes actes ; et je ne suis pas seul si je prie et travaille, mais j’y trouve de la compagnie et quelqu’un qui travaille avec moi. D’autre part, dans cette prison sacramentelle, les accidents de l’hostie sont muets, ils ne me disent pas un mot, je fais tout seul, sans trouver un seul soupir qui s’unirait au mien, pas un battement de cœur qui m’aimerait. Au contraire, il n’y a pour moi que le froid d’un sépulcre qui non seulement me garde en prison, mais m’enterre, et je n’ai personne à qui dire un seul mot, ni personne à qui me confier ; parce que l’hostie ne parle pas, je suis toujours dans le silence et, avec une patience divine, j’attends que les cœurs me reçoivent afin de briser mon silence et de profiter d’un peu de compagnie. Mais dans l’âme en qui je trouve ma Divine Volonté, je me sens rapatrié dans la Patrie Céleste…

7.  10 novembre 1928 — L’âme qui vit dans la Divine Volonté a sa propre mer et, enfermant tout en elle, lorsqu’elle prie, elle murmure les cieux, le soleil et les étoiles. La bénédiction de Jésus ; compétition et fête dans la bénédiction de la petite fille de la Divine Volonté.

         Après avoir traversé plusieurs journées de privation de mon doux Jésus, mon pauvre cœur n’en pouvait plus. Je le sentais défait, et je me rappelais distinctement ses nombreuses visites. Son aimable présence, sa ravissante beauté, la gentillesse de sa voix, ses belles et nombreuses leçons étaient autant de souvenirs qui me blessaient, me défaisaient, et me faisaient languir après ma Patrie céleste comme un pauvre pèlerin fatigué par son long voyage. Et je me disais : « Tout est fini et je n’entends plus qu’un profond silence, une mer immense que je dois traverser sans jamais m’arrêter pour demander, partout et en tous lieux, le Royaume de la Divine Volonté. » Et, fatiguée, je commençais à faire ma ronde habituelle pour suivre ses actes ; et mon doux Jésus, se manifestant en moi, me serra dans ses bras pour me donner de la force et me dit :

            Ma fille, tout comme la mer murmure continuellement, j’entends en toi le murmure de mon divin Fiat ; et toi, avec ta prière, tu formes en sa mer ton continuel murmure. Et lorsqu’il murmure, tu enclos tantôt le soleil, et il murmure de la lumière ; tantôt les cieux, et il murmure les étoiles ; et tantôt tu enclos le vent, et il murmure des gémissements et des cris d’amour ; tantôt tu enclos la terre, et elle murmure des fleurs. Tu fais ainsi couler dans ton murmure tantôt la lumière, tantôt les cieux, tantôt les étoiles, tantôt le vent – et tu fais couler des lamentations d’amour, d’inexprimables gémissements d’un cœur blessé, et des cris délirants d’un amour non partagé ; et tantôt coulent toutes les floraisons que j’ai créées.

            Oh ! quelle beauté dans ma mer et la tienne ! Oh ! combien la mer de la terre leur est inférieure – car elle murmure, mais sans enclore les cieux, le soleil, le vent et toute chose en son murmure, mais uniquement les poissons ; tandis que la mer de ma Volonté, et en elle le murmure de ta prière, renferme toutes mes œuvres, parce que la Divine Volonté garde les cieux, le soleil, les étoiles, la mer et toute chose en elle-même, comme en son propre pouvoir, et lorsque tu murmures en elle avec ta prière, tu les retrouves tous. Et tout comme la mer, par-dessus son murmure continuel, forme ses vagues gigantesques, toi aussi, dans la mer de ma Divine Volonté, en plus du murmure continuel de tes prières, lorsque tu augmentes tes désirs ardents, tes soupirs, parce que tu veux le Royaume de ma Divine Volonté, tu formes des vagues gigantesques de lumière, d’étoiles, de gémissements et de fleurs. Comme ces vagues sont belles ! Et moi, de ce tabernacle, j’entends le murmure, le rugissement de tes vagues qui viennent se déverser dans ma mer. Et comme ici dans mon tabernacle j’ai ma propre mer où je murmure continuellement avec mes prières, lorsque j’entends venir tes vagues, j’unis ta mer à la mienne, lesquelles sont déjà une, et je viens murmurer avec toi. Et je ne me sens plus seul dans ce tabernacle, j’ai mon agréable compagnie et nous murmurons ensemble ; et dans notre murmure on peut entendre : « Fiat ! Fiat ! Fiat ! Qu’il soit connu et restauré son Royaume sur la terre ! » Ma fille, vivre dans ma Volonté, prier en elle, c’est transporter le ciel sur la terre, et la terre au ciel ; c’est par conséquent notre véritable et total triomphe, notre victoire, nos divines conquêtes. Aussi, sois-moi fidèle et attentive.

            Après quoi il y eut la bénédiction avec le très Saint Sacrement que j’ai eu la chance de recevoir chaque jour en ces derniers temps de ma vie ici-bas, puisque j’espère que mon exil se terminera dès que possible. Et mon aimable Jésus, au moment où ils me donnaient la bénédiction, se manifesta en moi et me dit :

            Ma fille, je te bénis, mais je ne serais pas satisfait si j’étais seul à te bénir – je demande à tous de m’accompagner : le Père et le Saint-Esprit, toute la Cour céleste, afin que tous puissent bénir la petite fille de ma Divine Volonté. Partout où règne ma Volonté, tous au ciel et sur la terre ressentent une force puissante qui les unit à moi pour faire ce que je fais, afin de centraliser sur cette âme tous les biens que contient ma Divine Volonté. Par conséquent, lorsqu’ils me voient te bénir, tous se mettent à te bénir également. C’est ainsi que commence dans le ciel une sorte de fête, de compétition, pour bénir celle en qui règne ma Volonté ; et pour rendre cela plus solennel, j’appelle toutes les choses créées afin que personne ne puisse rester à l’écart et que tous puissent bénir ma fille. Je demande ainsi au soleil de te bénir pour qu’il puisse te bénir en te donnant sa lumière. Je demande à l’eau de te bénir lorsque tu la bois. J’appelle le vent pour qu’il puisse de bénir en soufflant. En somme, je le demande à tous et lorsqu’ils te bénissent, trouvant en toi ma Divine Volonté, ils se sentent eux-mêmes bénis en retour du fait de trouver en toi la Volonté de leur Créateur. La force de ma Divine Volonté appelle tout le monde, unit la famille céleste tout entière, et les met tous en fête lorsqu’elle doit agir sur une âme en qui elle demeure et domine. Par conséquent, dans cette prison sacramentelle où j’ai près de moi ma prisonnière, je sens venir à moi les joies que ma Divine Volonté peut me donner dans le cœur de notre petite fille. Mes nombreuses peines sont interrompues lorsque je dois te bénir, lorsque je descends sacramentellement dans ton cœur, lorsque je sens que l’on me regarde de ce tabernacle ; et je te retourne tes regards. Sachant que j’ai quelque chose à faire pour la petite nouveau-née de notre Volonté, ou à lui donner, je mets tout de côté, même mes peines, et je fais la fête parce que ma Divine Volonté possède d’innombrables joies et une fête éternelle. C’est pourquoi je veux que tu te réjouisses avec moi ; et faisant écho à ma bénédiction – que tu me bénisses dans le soleil, dans l’eau, dans l’air que tu respires, dans les battements de ton cœur, et je sentirai que tu me bénis dans toutes les choses créées.

8.  14 novembre 1928 — Comment la créature possède l’unité humaine, et comment celle qui vit dans la Divine Volonté possède l’unité divine. Celle qui fait la Divine Volonté devient mère.

          Je me sens tout abandonnée dans la Divine Volonté et malgré les privations de Jésus, mon pauvre esprit est pris d’une force irrésistible pour suivre ses actes. Je crois que c’est la Divine Volonté elle-même qui, ayant subjugué la mienne, poursuit sa course en appelant tous ses actes comme si elle était en train de les faire. Et moi, en la suivant dans ses actes, je pensais aux premiers temps de la Création, lorsque tout était bonheur dans l’homme et qu’en étant dans la Volonté de son Créateur, il vivait dans son unité où il pouvait tout recevoir et tout donner à l’Être suprême. L’Unité veut dire toute chose. Mais alors que je pensais à cela, mon doux Jésus, se manifestant en moi, me dit :

            Ma fille, nous avons créé l’homme à notre ressemblance, de sorte qu’il possède lui aussi son unité humaine. Ainsi lorsqu’il parle, travaille, marche, etc., on peut appeler tout cela les effets de son unité parce que une est sa volonté, une est sa tête dont tous ses actes dépendent. Par conséquent, on peut dire que c’est la force de sa volonté qui parle, qui travaille, qui marche et en est les effets. Si l’homme n’avait pas cette unité, tous ses actes seraient en contradiction les uns avec les autres. 

            C’est ce qui se passe avec le soleil : du haut de sa sphère, un est son acte de lumière, et comme il possède l’unité de lumière donnée par son Créateur, bien que son acte soit un, ses effets de lumière sont innombrables. Or, pour la créature qui agit et vit dans ma Volonté, la volonté humaine s’arrête, sa vie se termine et n’a plus de raison d’exister, car commence alors la vie de l’unité de ma Volonté. Et puisque mon acte est unique et que tout ce qu’il a créé, ou peut faire, peut être appelé l’effet de cet acte unique, l’âme, vivant dans cette unité de ma Divine Volonté comme en son propre centre est présente dans tous les effets de cet acte unique, et – oh ! comme il est beau de voir cette heureuse créature dans tous les effets que notre Volonté sait et peut produire. Elle court dans la lumière du soleil comme l’effet de notre Volonté ; dans les cieux, dans la mer, dans le vent – en toute chose. Elle court comme la volonté humaine court dans tous les actes humains, et comme la lumière du soleil court dans tous ses effets. De la même manière, l’âme court dans le Fiat, dans tous les effets qu’il possède et produit. C’est pourquoi la vie dans notre Divine Volonté est le plus grand des prodiges, et si notre Divinité voulait en faire un plus grand, elle ne le pourrait pas ; pas plus qu’elle ne pourrait trouver quelque chose de plus grand, de plus prodigieux, de plus puissant, de plus beau, de plus heureux que notre Volonté à donner à la créature, parce qu’en donnant notre Divine Volonté, nous donnons tout. Sa puissance forme notre écho dans les profondeurs de l’âme, et forme nos plus belles images ; et l’écho de la petitesse humaine devient un avec le nôtre, de telle sorte que, s’unissant à notre acte premier, elle court et se diffuse dans tous les effets que produit l’acte unique de Dieu.

            Après quoi mon aimable Jésus se fit voir sous les traits d’un petit enfant qui, jetant ses bras autour de mon cou, me dit :

            Ma maman, ma maman… Celle qui fait ma Divine Volonté devient mère, mon divin Fiat l’embellit pour moi, la transforme et la rend féconde de façon à lui donner toutes les qualités pour être une vraie mère, et continue à former cette mère avec les reflets du Soleil de ma Divine Volonté, et j’exulte et je prends grand plaisir à l’appeler ma maman, ma maman… Et non seulement je la choisis comme mère, mais j’appelle un grand nombre de tout-petits pour les donner à ma mère afin qu’elle soit leur mère.

            Et en disant cela, il m’a montré en grand nombre de petits garçons et de petites filles autour de moi ; et l’Enfant Jésus leur dit :

            Voici ma mère et votre maman. Tous ces petits étaient en fête et m’entouraient avec Jésus qui ajouta : Ces petits que tu vois ne sont rien d’autre que la première cohorte des enfants de ma Divine Volonté. En elle, tous seront petits parce que la Divine Volonté a la vertu de préserver leur fraîcheur et leur beauté, tout comme ils sont sortis de nos mains créatrices. Et comme elle a appelé ta petitesse à vivre en elle, il est juste que, étant la première, tu sois la petite maman de ces tout petits enfants.

9.   20 novembre 1928 — Comment celle qui vit dans la Divine Volonté est en possession du jour éternel, ne connaît pas de nuit, et devient propriétaire de Dieu lui-même.

          Je me sentais toute plongée dans le Fiat suprême et mon pauvre esprit errait parmi tant de vérités surprenantes pour ma pauvre capacité. Toutes les manifestations que mon doux Jésus m’avait communiquées sur sa sainte Volonté s’alignaient dans mon âme comme autant de soleils d’une ravissante beauté, tous distincts les uns des autres, avec la plénitude de joie et de bonheur que possédait chaque vérité ; et même si ces soleils semblaient distincts, ils n’en formaient qu’un seul. Quel enchantement, quelle ravissante beauté ! Ces soleils assiégeaient ma petite intelligence et je nageais dans cette lumière infinie; et, comme surprise, je pensais à bien des choses concernant la Divine Volonté. Et mon toujours aimable Jésus, se manifestant en moi, me dit :

            Ma fille, très chère fille de ma Volonté, celle qui est fille de ma Volonté est en possession du jour éternel qui ne connaît pas de nuit. Tout est lumière pour l’âme qui vit dans ma Volonté ; ses biens sont lumière, beauté, joie et bonheur. Et cela n’est rien car, en fait, en donnant notre Volonté à la créature, nous la rendons propriétaire de nous-mêmes, et nous nous mettons à sa disposition. Nous la laissons faire et gagner tout ce qu’elle veut, parce que ce n’est pas une volonté humaine qui nous domine – mais notre propre Volonté qui s’est déplacée dans la créature ; et par conséquent, ce qu’elle fait, dit et gagne n’est pas considéré par nous comme quelque chose d’extérieur à nous, mais comme notre propre chose ; et nous prenons plaisir à la laisser parler, faire et gagner, d’autant plus qu’elle nous gagne et que nous la gagnons. Par conséquent, en donnant notre Volonté à la créature, et celle-ci la recevant comme sa propre vie, nous commençons une compétition entre elle et nous ; elle entre dans notre champ divin et, en propriétaire, elle domine ; et nous prenons tant de plaisir à voir sa petitesse, qui contient notre Volonté éternelle, être dominatrice de nos biens et même de nous-mêmes. Que pouvons-nous refuser à notre Volonté ? Rien. Au contraire, nous prenons plaisir à sortir nos joies les plus intimes, nos secrets, nos éternelles béatitudes de façon à ravir la petitesse de la créature en qui elle règne ; et en la faisant dominer sur eux, nous nous amusons et commençons le jeu entre elle et nous.

            Par conséquent, je ne pouvais en le créant donner à l’homme une chose plus grande que notre Volonté, parce que c’est en elle seule qu’il pouvait arriver là où il voulait et faire tout ce qu’il voulait, au point de devenir le maître de ce qui nous appartient ; ce que nous n’avons pas fait en créant les autres choses – qui sont dominées par nous et ne peuvent pas faire ce qu’elles veulent ; leurs droits sont limités. De fait, en créant l’homme, il y eut une ardeur d’amour plus intense, et dans cette ardeur d’amour, le Tout s’est fusionné dans le rien, et le rien a reçu de nouveau sa vie dans le Tout. Et afin de le garder plus sûrement, nous lui avons donné en héritage notre Divine Volonté afin que une puisse être la Volonté, communs les biens, autant que la créature en soit capable, et que l’amour de l’un puisse être aussi grand que l’amour de l’autre. C’est pourquoi la chose la plus belle pour nous, celle qui nous ravit et nous glorifie le plus, c’est l’âme en qui règne notre Divine Volonté, parce qu’elle seule ne fait pas dire à notre amour « c’en est assez de donner », mais que nous avons toujours quelque chose à donner, toujours quelque chose à dire ; et de façon à y prendre plus de plaisir, nous la rendons gagnante même de nous-mêmes. Par conséquent, sois attentive, ma fille, et si tu veux tout, laisse régner en toi notre Volonté.

10.  2 décembre 1928 — Le tabernacle eucharistique et le tabernacle de la Divine Volonté.

         Les privations de Jésus deviennent plus longues et lorsque je me vois sans lui, je ne fais que languir après le Ciel. Oh ! ciel, quand m’ouvriras-tu tes portes ? Quand auras-tu pitié de moi ? Quand ramèneras-tu la petite exilée dans sa Patrie ? Ah ! Oui ! c’est alors seulement que mon Jésus ne me manquera plus ! Ici, lorsqu’il se fait voir, alors que l’on croit le posséder, il s’échappe comme l’éclair et il faut être longtemps sans lui ; et sans Jésus tout devient tristesse – même les choses les plus saintes, les prières, les Sacrements sont des martyres sans lui. Je me disais alors : « À quoi bon Jésus me permet-il de venir près de son tabernacle d’amour, si c’est pour garder le silence ? » Il me semble plutôt qu’il demeure mieux caché, qu’il ne me donne plus ses leçons sur le divin Fiat. Il me semblait qu’il avait son pupitre au plus profond de moi et qu’il avait toujours quelque chose à me dire. Et maintenant, je n’entends rien qu’un profond silence ; je n’entends en moi que le murmure continuel de la mer de lumière de l’éternelle Volonté qui murmure toujours amour, adoration, gloire, et embrasse toute chose et chacun. Mais alors que je pensais cela, mon doux Jésus s’est fait voir en moi juste un moment, et m’a dit :

            Ma fille, courage, c’est moi qui dans la profondeur de ton âme fais se mouvoir les vagues de la mer de lumière de ma Divine Volonté, et toujours, toujours je murmure afin d’arracher à mon Père Céleste le Royaume de ma Volonté sur la terre ; et tu ne fais rien d’autre que me suivre ; et si tu ne me suivais pas, je le ferais tout seul. Mais tu ne feras pas cela – tu ne me laisseras pas seul parce que mon Fiat lui-même te garde plongée en lui.

            Ah ! ne sais-tu pas que tu es le tabernacle de ma Divine Volonté ? Combien d’œuvres n’ai-je pas accomplies en toi ; combien de grâces ne t’ai-je pas accordées pour me former ce tabernacle ? Un tabernacle – je pourrais dire – unique au monde. En fait, pour ce qui est des tabernacles eucharistiques, j’en ai en grand nombre, mais dans ce tabernacle de mon divin Fiat, je ne me sens pas prisonnier, je possède l’espace infini de ma Volonté, je ne me sens pas seul, j’ai quelqu’un pour me tenir compagnie éternelle, et tantôt j’agis en enseignant et je te donne mes célestes leçons, tantôt j’ai mes déversements d’amour et de peine, et tantôt je célèbre, au point de m’amuser avec toi. Alors, si je prie, si je souffre, si je pleure et si je célèbre, je ne suis jamais seul, j’ai la petite fille de ma Divine Volonté qui est avec moi. J’ai alors le grand honneur et la plus magnifique conquête, celle que j’aime le plus, qui est une volonté humaine entièrement sacrifiée pour moi, et comme le tabouret de ma Divine Volonté. Je pourrais l’appeler mon tabernacle favori en qui je me complais tellement que je ne l’échangerais pas pour les tabernacles eucharistiques, car en eux, je suis seul, et l’hostie ne me donne pas une Divine Volonté telle que je la trouve en toi de telle sorte que lorsqu’elle se déplace, je l’ai en moi et je la trouve aussi en toi. D’autre part, l’hostie n’est pas capable de la posséder et elle ne m’accompagne pas dans mes actes ; je suis toujours seul, tout est froid autour de moi, le tabernacle, le ciboire, l’hostie, sont sans vie, et par conséquent sans compagnie. C’est pourquoi je trouve tant de délices à garder, près de mon tabernacle eucharistique, celui de ma Divine Volonté formé en toi, afin qu’en te regardant simplement, je brise ma solitude et j’éprouve les pures joies que peut me donner la créature qui laisse régner en elle ma Divine Volonté.

            C’est pourquoi tous mes desseins, mes soins et mes intérêts sont de faire connaître ma Divine Volonté et de la faire régner parmi les créatures ; chaque créature sera alors pour moi un tabernacle vivant – non pas muet, mais parlant ; et je ne serai plus seul, mais j’aurai ma compagnie éternelle. Et avec ma Divine Volonté dédoublée en elles, j’aurai ma divine compagnie dans la créature. J’aurai ainsi mon Ciel en chacune d’elles, parce que le tabernacle de ma Divine Volonté possède mon Ciel sur terre.

11.  5 décembre 1928 — Pour celle qui fait la Divine Volonté et vit en elle, c’est comme si elle faisait descendre le soleil sur la terre. Différence.

           Je me sentais toute plongée dans la Divine Volonté. Je sens mon pauvre et petit esprit fixé à un point de lumière extrêmement haut, qui n’a aucune limite, et on ne peut apercevoir ni la hauteur qu’il atteint ni la fin de sa profondeur. Et tandis que l’esprit se remplit de lumière, il est entouré de lumière au point de ne plus voir que de la lumière. Il voit qu’il prend un peu de cette lumière parce qu’il y en a tellement, mais sa capacité est si réduite qu’il lui semble n’en prendre que quelques gouttes. Oh! comme on se sent bien au milieu de cette lumière, parce qu’elle est vie, elle est parole, elle est bonheur. L’âme ressent en elle-même tous les reflets de son Créateur, et elle sent que la Vie divine prend naissance en son sein. Oh ! Divine Volonté, combien tu es admirable – toi seule es la fécondatrice, la préservatrice et la bilocation de la vie de Dieu dans la créature. Mais alors que mon esprit errait dans la lumière du Fiat suprême, mon doux Jésus se manifesta en moi et me dit : 

            Ma fille, avec l’âme qui vit dans ma Divine Volonté, c’est plus que de faire descendre le soleil sur la terre. Que se passerait-il alors ? La nuit serait bannie de la terre, ce serait plein jour tout le temps. Et en ayant toujours contact avec le soleil, la terre ne serait plus un corps noir, mais lumineux, et il n’implorerait plus les effets du soleil, mais recevrait en lui-même la substance même des effets de la lumière, parce que soleil et terre vivraient une vie commune et formeraient une seule vie. Quelle différence n’y a-t-il pas entre le soleil dans les hauteurs de sa sphère et la terre dans sa bassesse ? La pauvre terre est sujette à la nuit, aux saisons, et à demander au soleil de former les magnifiques floraisons, les couleurs, la douceur, la maturité de ses fruits. Et le soleil n’est pas libre d’exposer tous ses effets sur la terre si la terre ne se prête pas à les recevoir ; si bien que le soleil n’atteint pas certains points de la terre et que d’autres sont secs et sans végétation.

            Cela n’est rien d’autre que la comparaison entre la créature qui fait ma Divine Volonté et vit en elle, et celle qui vit dans la terre de sa volonté humaine. La première fait descendre non seulement le Soleil de ma Divine Volonté dans son âme, mais le Ciel tout entier. Par conséquent, avec ce Soleil, elle possède le jour éternel, un jour qui jamais ne se couche, parce que la lumière a la vertu de mettre l’obscurité en fuite. Aussi, la nuit des passions, la nuit de la faiblesse, des misères, de la froideur, des tentations, ne peut pas être là avec ce Soleil ; et s’ils voulaient s’approcher pour former les saisons dans l’âme, ce Soleil darde ses rayons et fait fuir toutes les nuits en disant : « Je suis ici et cela suffit – mes saisons sont des saisons de lumière, de paix, de bonheur et de floraison éternelle. » Cette âme est porteuse du ciel sur la terre. Par contre, pour celle qui ne fait pas ma Divine Volonté et ne vit pas en elle, il fait plus souvent nuit que jour dans son âme ; elle est sujette aux saisons et aux longs jours de pluie qui la troublent et la fatiguent ; ou aux longues sécheresses durant lesquelles elle atteint le point où elle manque des humeurs vitales pour aimer son Créateur ; et le Soleil même de ma Divine Volonté, parce qu’il ne vit pas en elle, n’est pas libre de lui donner tout le bien qu’il possède. Vois-tu ce que signifie posséder ma Divine Volonté ? C’est posséder la source de vie, de lumière et de tous les biens. Au contraire, celle qui ne la possède pas est comme la terre qui jouit des effets de la lumière, et comme certaines terres qui sont à peine illuminées, mais sans effets.

12.  8 décembre 1928 — Pourquoi toute la Création a célébré la conception de la Reine souveraine. Comment la Vierge attend ses filles dans ses mers pour faire d’elles des reines. La fête de l’Immaculée Conception.

         Je me demandais : « Pourquoi toute la Création a-t-elle exultée et célébré avec tant de joie la Reine dans son Immaculée Conception ? » Et mon toujours aimable Jésus, se manifestant en moi, me dit :

            Ma fille, veux-tu savoir pourquoi ? Parce que la Divine Volonté a eu le commencement de sa vie dans la céleste petite fille, et par conséquent le commencement de tous les biens dans toutes les créatures. Il n’est aucun bien, dans ma Divine Volonté, qui ne commence, descende ou remonte vers sa source. Par conséquent, étant donné que cette céleste petite fille, depuis l’instant même de son Immaculée Conception, a commencé sa vie dans le divin Fiat, et comme elle appartenait au genre humain, elle acquit avec ma Volonté la vie divine et elle possédait avec son humanité l’origine humaine. Elle avait ainsi le pouvoir d’unir le divin et l’humain, et elle rendit à Dieu ce que l’homme ne lui avait pas donné et lui déniait, qui était sa volonté ; et elle donna à l’homme le droit de pouvoir monter vers l’étreinte de son Créateur. Avec la puissance de notre Fiat qu’elle avait en son pouvoir, elle réunit Dieu et les hommes. C’est pourquoi toute la Création – le ciel et la terre, et même l’enfer, ont ressenti dans l’Immaculée Conception de cette petite Vierge, nouveau-née dans le sein de sa maman, la force de l’ordre qu’elle plaçait dans toute la Création. Avec ma Volonté, elle s’est associée à tous comme leur sœur, elle les embrassa tous, elle aima tout et tous ; et tous se languissaient d’elle, l’aimaient, et se sentaient honorés d’adorer la Divine Volonté dans cette créature privilégiée.

            Comment toute la Création ne pouvait-elle pas célébrer ? En fait, jusqu’à cet instant, l’homme avait été le désordre parmi toutes les choses créées ; aucun n’avait eu le courage, l’héroïsme, de dire à son Créateur : « Je ne veux pas connaître ma volonté – je te la donne en cadeau ; je ne veux comme vie que ta Divine Volonté. » Mais cette Sainte Vierge a donné sa volonté afin de vivre dans la Volonté divine, et par conséquent toute la Création a ressenti le bonheur de l’ordre qui, à travers elle, lui était rendu ; et les cieux, le soleil, la mer et toute chose rivalisèrent entre eux pour honorer celle qui, en possédant mon Fiat, donnait le baiser de l’ordre à toute chose créée. Et ma Divine Volonté plaça entre ses mains le sceptre de la Reine divine, et entoura son front de la couronne du commandement, faisant d’elle l’Impératrice de tout l’univers.

            Je me sentais ensuite annihilée en moi-même. Les longues privations de mon doux Jésus me laissent sans vie ; elles ont brûlé le petit atome de mon existence qui, exposé continuellement aux brûlants rayons du Soleil du divin Fiat, sent toutes ses humeurs asséchées en lui-même et, tout en brûlant, jamais ne meurt ni ne se consume. Je me sentais ainsi non seulement opprimée, mais défaite. Et mon doux Jésus, comme s’il voulait me réconforter, se manifesta en moi et, me donnant un baiser, il me dit :

            Ma fille, ne perds pas courage. Au contraire, je veux que tu te réjouisses de ta bonne fortune – que ma Divine Volonté, en te revêtant et te transperçant, te débarrasse de toutes tes humeurs humaines pour te donner, en échange, des humeurs de lumière divine. C’est aujourd’hui la fête de l’Immaculée Conception ; des mers d’amour, de beauté, de puissance et de bonheur se sont déversées de la Divinité sur cette céleste créature ; et ce qui empêche les créatures de pouvoir entrer dans ces mers, c’est la volonté humaine. Ce que nous faisons une fois, nous continuons à le faire toujours, sans jamais cesser. Dans la Divinité, sa nature est de donner par un acte qui jamais ne finit. Par conséquent, ces mers continuent de déborder, et la Maman Reine attend ses filles pour les laisser vivre dans ces mers et en faire de petites reines. Cependant, la volonté humaine n’a pas le droit d’y entrer, il n’y a pas de place pour elle, et seule la créature qui vit dans la Divine Volonté peut y avoir accès.

            Par conséquent, ma fille, tu peux entrer quand tu le veux dans les mers de ma Maman ; ma Divine Volonté est ta garantie, et tu auras avec elle libre accès. Plus encore, elle t’attend, elle te veut, et tu nous rendras, elle et nous, deux fois plus heureux à cause de ton bonheur. Nous sommes plus heureux en donnant, et lorsque la créature ne prend pas nos biens, elle étouffe en nous le bonheur que nous voulons lui donner. C’est pourquoi je ne veux pas que tu te sentes opprimée. C’est aujourd’hui la plus grande fête, parce la Divine Volonté prenait vie dans la Reine du Ciel ; c’était la fête de toutes les fêtes, la première étreinte divine que la créature donnait à son Créateur en vertu de notre Fiat que possédait la souveraine petite fille – c’était la créature à table avec son Créateur. Par conséquent, c’est aussi ta fête aujourd’hui, d’une manière spéciale, en raison de la mission que t’a donnée ma Divine Volonté. Aussi, viens dans les mers de la Reine immaculée pour jouir de sa fête et de la tienne.

            Je me sentais transportée en dehors de moi-même dans ces mers sans limites, mais les mots me manquent pour exprimer ce que je ressentais ; par conséquent j’arrête ici et je poursuis.

            Après quoi, plus tard dans la journée, le confesseur a lu en public ce qui est écrit dans le 15e volume sur l’Immaculée Conception ; et mon bien-aimé Jésus, en l’écoutant lire, se réjouissait en moi et me dit :

            Ma fille, comme je suis heureux ; on peut dire aujourd’hui que ma Souveraine Maman reçoit de l’Église les honneurs divins en l’honorant dans le premier acte de sa vie, la vie de la Divine Volonté. Ce sont les plus grands honneurs qui puissent être donnés – que jamais la volonté humaine n’a eu vie en elle, mais toujours, toujours la Divine Volonté. C’était là tout le secret de sa sainteté, de sa hauteur, puissance, beauté, grandeur, etc. ; c’est mon Fiat qui, par sa chaleur, effaça la tache du péché originel et la conçut pure et immaculée. Et mon Église, au lieu d’honorer ma Divine Volonté, cause primordiale et acte premier, en a honoré les effets et l’a proclamée immaculée, conçue sans péché. On peut dire que l’Église lui a rendu les honneurs humains, non les honneurs divins qu’elle méritait à juste titre, parce qu’une Divine Volonté vivait continuellement en elle. Et cela fut une tristesse pour moi et pour elle parce que je n’ai pas reçu de mon Église les honneurs d’une Divine Volonté vivant dans la Reine du Ciel, et elle ne reçut pas les honneurs qui lui étaient dus du fait qu’elle avait donné en elle-même le lieu où former la vie du Fiat suprême. Par conséquent, aujourd’hui, en faisant connaître que tout en elle était le prodige de ma Volonté, et que tous ses autres privilèges et prérogatives venaient en deuxième lieu et comme une conséquence des effets de cette Divine Volonté qui la dominait, on peut dire qu’aujourd’hui, c’est avec décorum, gloire et magnificence divines qu’est célébrée la fête de l’Immaculée Conception ; une fête qui, plus justement, peut être appelée « Conception de la Divine Volonté dans la Reine Souveraine du Ciel ». Et cette conception était la conséquence de tout ce que ma Divine Volonté est et a fait, et des grands prodiges de cette céleste petite Fille.

            Après quoi, avec une insistance plus tendre, il ajouta : Ma fille, comme il était beau et délicieux de voir cette céleste petite Fille, même à partir de son Immaculée Conception. On regardait et on voyait sa petite terre, prise de la souche humaine ; et dans cette petite terre on pouvait voir le Soleil de notre éternelle Volonté qui, comme elle était incapable de le contenir, débordait et s’étendait pour remplir le ciel et la terre. Nous avons accompli un prodige de notre omnipotence afin que la petite terre de la petite Reine puisse enclore le soleil de notre Divine Volonté. On voyait ainsi la terre et le soleil. C’est pourquoi, en tout ce qu’elle fit – que ce soit par la pensée, la parole, le travail ou la marche – ses pensées étaient des rayons de lumière, ses paroles se convertissaient en lumière, tout était lumière qui sortait d’elle parce que, comme sa petite terre était plus petite que l’immense soleil qu’elle contenait, ses actes se perdaient dans la lumière. Et comme cette petite terre de la céleste Souveraine était vivifiée, animée et continuellement préservée par le soleil de mon Fiat, elle semblait toujours en fleurs, mais avec les plus belles floraisons qui devenaient les fruits les plus doux, au point d’attirer nos regards divins et de nous garder dans le ravissement – à tel point que nous ne pouvions cesser de la regarder, tant était grande sa beauté et grand le bonheur qu’elle nous donnait. Elle était toute belle la petite Vierge immaculée ; sa beauté était ravissante et enchanteresse. C’est assez de dire qu’elle était un prodige de notre Volonté. Oh ! si les créatures savaient ce que signifie vivre dans la Volonté de Dieu, elles donneraient leur vie pour la connaître et vivre en elle !

13.  13 décembre 1928 — Comment toutes les choses créées possèdent une dose de bonheur. Comment la privation de Jésus fait renaître la vie.

          Je me fusionnais dans la Divine Volonté et comme j’accompagnais ses actes dans la Création, mon doux Jésus se manifesta en moi et me dit :

            Ma fille, toutes les choses ont été créées par nous avec une dose de bonheur distincte l’une de l’autre ; chaque chose créée apporte ainsi à l’homme le baiser, l’air qui ravit, la vie de notre bonheur. Mais sais-tu quelle créature ressent tous les effets de nos nombreux bonheurs répandus dans la Création descendre en elle au point d’en être imprégnée comme une éponge ? Celle qui vit dans notre Divine Volonté. Nos bonheurs ne lui sont pas étrangers parce que son goût purifié par notre Fiat n’étant pas corrompu par la volonté humaine, son goût et tous ses sens ont la vertu de jouir de tous les bonheurs présents dans les choses créées, et nous éprouvons autant de joie à voir celle qui fait notre Volonté que si elle était assise au banquet de nos bonheurs et se nourrissait en prenant autant de bouchées qu’il existe de bonheurs présents dans les choses créées. Oh ! comme il est beau de voir la créature heureuse ! 

            À ce moment, Jésus garda le silence, et j’entendais la musique de l’harmonium dans la chapelle ; Jésus tendit l’oreille pour écouter, et il ajouta : 

            Oh ! comme je suis heureux que cette musique ravisse la petite fille de ma Volonté. Et moi, en l’entendant, je me réjouis avec elle. Oh ! comme il est beau d’être ravis ensemble. Rendre heureuse celle qui m’aime est la plus grande de mes joies.

            Et moi : « Jésus, mon amour, le bonheur pour moi, c’est toi seul, rien d’autre ne m’intéresse. »

            Et Jésus : Je suis certainement pour toi le plus grand bonheur, car je suis la source de tous les biens et de tous les bonheurs ; mais je suis heureux de te donner les petits bonheurs, et tout comme je les ressens et en profite moi-même, je veux que tu les ressentes et en profites avec moi.

            Je me disais alors : « Jésus est si heureux lorsque je prends plaisir dans les petits bonheurs qu’il a répandus dans la Création ; pourquoi alors me fait-il tant de peine et me rend-il si malheureuse au point d’avoir l’impression que je n’ai plus de vie en moi sans lui ? Et en me sentant sans vie, tous les bonheurs cessent de vivre dans ma pauvre âme ! » Et Jésus ajouta :

            Ma fille, si tu savais de quelle utilité sont mes privations… Tu as l’impression de ne plus vivre sans moi, tu te sens comme morte ; pourtant, c’est dans cette peine et cette mort que ma vie nouvelle est formée ; et cette vie nouvelle t’apporte les nouvelles manifestations de la vie de ma Divine Volonté. En fait, comme ta peine est une peine divine qui a la vertu de te donner l’impression d’être morte, mais sans mourir, elle a la vertu de faire renaître ma vie même, et elle dispose ton âme à écouter et à comprendre les importantes vérités de mon divin Fiat. Si je ne te privais pas de moi aussi souvent, tu n’aurais pas les nouvelles surprises de ton Jésus, ses nombreux enseignements. N’as-tu pas vu toi-même comment, après avoir été privée de moi et avoir pensé que tout était fini pour toi, ma vie renaissait en toi et que, tout plein d’amour et de joie, je recommençais à te donner mes leçons ? Ainsi, lorsque je te prive de moi, je reste caché en toi pour préparer le travail que je dois te donner, et ma vie renaît de nouveau. J’ai moi aussi souffert la douleur de la mort pour redonner la vie aux créatures dans la souffrance de ma mort. La mort, soufferte dans l’ordre divin et afin d’accomplir la Divine Volonté, produit la Vie divine, afin que toutes les créatures puissent recevoir cette Vie divine. Et, après avoir souffert tant de morts, j’ai voulu réellement mourir – et combien ma résurrection n’a-t-elle pas apporté de biens ? On peut dire qu’avec ma résurrection, tous les biens de ma Rédemption ont repris vie et, avec elle, ont pu renaître tous les biens pour les créatures, ainsi que leur vie même. Par conséquent, sois attentive et laisse-moi faire.

14.  14 décembre 1928 — L’arbre de la Divine Volonté. L’acte unique de Dieu. Celle qui vit dans la Divine Volonté en forme l’écho dans toutes les choses créées.

         Je m’inquiétais au sujet de la publication des écrits de la Divine Volonté et de toutes les questions qu’ils me posaient ; je me disais : « Seul Jésus connaît mon martyre et combien je me sentais torturée lorsque des personnes en autorité parlaient de vouloir les publier ; si bien que personne ne parvenait à calmer mon martyre intérieur et à m’amener à dire Fiat. Seul Jésus, par sa séduisante persuasion, et en me communiquant la peur du grand mal que je pourrais faire si je sortais tant soit peu de la Divine Volonté, pouvait m’inciter à dire Fiat. Et maintenant, en voyant que tout allait si lentement, je me souviens de mes combats intérieurs, de mon dur martyre à cause de cette publication. À quoi bon tant de souffrances ; qui sait qui verra cette publication ? Peut-être Jésus me fera-t-il plaisir en me laissant voir cela du haut du ciel. » Je pensais à cela et à d’autres choses et je commençais à prier lorsque je vis en esprit un arbre chargé de fruits qui émettaient de la lumière ; et mon doux Jésus était crucifié au milieu de cet arbre, et la lumière de ces fruits était si forte que Jésus disparaissait dans cette lumière. J’étais surprise et Jésus me dit :

            Ma fille, cet arbre que tu vois est l’arbre de ma Divine Volonté ; et comme ma Volonté est soleil, ses fruits se changent en lumière et forment beaucoup d’autres soleils. Je suis le centre de sa vie et c’est pourquoi je suis en son milieu. Or ces fruits que tu vois sont les vérités que j’ai manifestées sur mon divin Fiat. Ils sont en train de donner naissance à leur lumière au sein des générations ; et ceux qui devraient s’en occuper et se hâter, mais ne le font pas, empêchent les fruits de cet arbre de former des naissances de lumière, et le grand bien de cette lumière. Par conséquent, tu dois être consolée de tes tortures et de tes martyres, parce qu’entre toi et moi tout est en ordre et que je n’aurais pas toléré en toi ne serait-ce qu’une ombre d’opposition à ma Volonté. Cela aurait été mon plus grand chagrin et je n’aurais pas pu dire : La petite fille de ma Volonté m’a fait cadeau de sa volonté et je lui ai donné la mienne, alors que cet échange de volontés est une de mes plus grandes joies, et pour toi aussi. S’il y a faute, c’est de la part de ceux qui sont négligents. Par conséquent, ne t’afflige pas et ne sois pas inquiète au sujet des questions qu’ils te posent ; je serai moi-même en toi pour t’administrer la lumière et les mots nécessaires. Tu dois savoir qu’il s’agit de mon intérêt, plus que du tien.

            Je continuais à penser au divin Fiat et mon doux Jésus ajouta : Ma fille, entre nous, dans notre Divinité, un acte unique est suffisant pour tout faire. Cet acte est volonté, pensée, parole, œuvre et pas. Ainsi, un seul de nos actes est une voix qui parle, une main qui agit, un pied qui marche et, enveloppant toute chose, si la créature pense, travaille, parle et marche, c’est la vertu de notre acte unique qui, se répercutant en chaque acte de la créature, communique le bien de la pensée, de la parole et de tout le reste. C’est pourquoi on peut dire que nous sommes le Porteur (singulier se rapportant au Dieu Un et Trin) de toutes les créatures et de tous leurs actes. Oh ! comme nous nous sentons offensés lorsque nos actes transportent une voix, une pensée, une œuvre et un pas qui non seulement ne sont pas faits pour nous, mais qui nous offensent. Les créatures utilisent nos actes mêmes pour former les armes qui nous blessent ! Ingratitude humaine, comme tu es grande !

            Mais celle qui fait notre Divine Volonté et vit en elle s’unit à notre acte unique et, formant un acte unique de la volonté avec la nôtre, elle s’écoule avec notre acte et, avec nous, elle se fait pensée, voix, œuvre et pas de tous. Et, comme cela nous plaît, parce que notre vertu, revêtant la petitesse humaine, fait d’elle la porteuse de tous les actes des créatures ensemble avec nous, et elle utilise tous nos actes – et forme des armes non pour nous blesser, mais pour nous défendre, nous aimer et nous glorifier. Aussi, nous l’appelons notre guerrière, qui défend nos droits.

            Je suivais après cela la Divine Volonté dans la Création : il me semblait vouloir m’approprier toute chose – le soleil, pour lui donner la gloire de la lumière et de la chaleur ; la mer, pour lui donner la gloire de ce murmure incessant… Je voudrais tout avoir en mon pouvoir afin de dire : « Tu m’as tout donné et je te donne tout. » Je pensais à cela et à d’autres choses quand mon bien-aimé Jésus, se manifestant en moi, me dit :

            Ma fille, comme elle est belle ta vie dans ma Volonté – ton écho se répercute partout. Là où est présente ma Divine Volonté, et elle est partout présente, ton écho se fait entendre. Il résonne ainsi dans le soleil, dans la mer, dans le vent, dans l’air, et pénètre même le Ciel où il apporte à ton Créateur sa propre gloire, son propre amour et sa propre adoration. Et ma Divine Volonté ne se sent pas seule parmi les choses créées ; elle a la compagnie de l’écho de celle qui vit dans ma Divine Volonté, et elle sent que lui sont rendus tout l’amour et toute la gloire qu’elle a répandus dans la Création.

15.  16 décembre 1926 — À propos des neuf excès de Jésus dans l’Incarnation. Satisfactions de Jésus. Sa parole est création. Jésus voit se répéter les scènes de son amour. Préludes à son Royaume.

          Je faisais ma méditation, et comme c’est aujourd’hui le commencement de la neuvaine de l’Enfant Jésus, je pensais aux neuf excès de son Incarnation que Jésus m’avait racontés avec tant de tendresse, et qui sont décrits dans le premier volume. C’est vraiment à contrecœur que je rappelais cela à mon confesseur, car en les lisant, il m’avait dit vouloir les lire en public dans notre chapelle.

            Je pensais à cela lorsque mon petit Enfant Jésus s’est fait voir dans mes bras, si petit, me caressant avec sa toute petite main, et me disant :

            Comme elle est belle, ma petite fille, comme elle est belle ! Combien je dois te remercier de m’avoir écouté.

            Et moi : Mon amour, qu’est-ce que tu dis, c’est moi qui dois te remercier de m’avoir parlé et donné, avec tant d’amour, comme mon maître, tant de leçons que je ne méritais pas.

            Et Jésus : Ah ! ma fille, il y en a tant à qui je voudrais parler et qui ne m’écoutent pas, mais me réduisent au silence dans des flammes suffocantes. Nous devons donc nous féliciter l’un l’autre – tu me remercies et je te remercie. Mais pourquoi ne veux-tu pas qu’on lise les neuf excès ? Ah ! tu ne sais pas combien de vie, combien d’amour et de grâces ils contiennent. Tu dois savoir que ma parole est création, et en te rapportant les neuf excès de mon amour dans l’Incarnation, non seulement je renouvelais l’amour que j’avais en m’incarnant, mais je créais un amour nouveau afin d’investir les créatures et de les conquérir pour qu’elles se donnent à moi. Ces neuf excès de mon amour, manifestés avec tant de tendresse, d’amour et de simplicité, formaient le prélude aux nombreuses leçons que j’allais te donner sur mon divin Fiat afin de former son Royaume. Et maintenant, avec leur relecture, mon amour est renouvelé et redoublé. Ne veux-tu pas, alors, que mon amour, redoublé, se répande et investisse d’autres cœurs afin que, comme un prélude, ils puissent se disposer pour les leçons de ma Volonté, la faire connaître et régner ?

            Et moi : Mon cher petit Enfant, je crois que beaucoup ont parlé de ton Incarnation. 

            Et Jésus : Oui, oui, ils ont parlé, mais c’était des paroles prises sur le rivage de mon amour, et qui ne possédaient par conséquent ni tendresse ni plénitude de vie. Mais ces quelques paroles que je t’ai dites, je les ai prononcées de l’intérieur de la vie de la fontaine de mon amour et elles contiennent la vie, une force irrésistible, et une tendresse telle que seuls les morts ne se sentiront pas émus jusqu’à la pitié pour moi, tout Petit Enfant, qui endura tant de souffrances même depuis le sein de ma céleste Maman.

            Après quoi le confesseur a lu dans la chapelle le premier excès de l’amour de Jésus dans l’Incarnation ; et mon doux Jésus, se manifestant en moi, tendait l’oreille pour entendre. Et m’attirant vers lui, il me dit :

            Ma fille, comme je suis heureux de les entendre. Mais mon bonheur augmente en te gardant dans cette Maison de ma Volonté où nous sommes deux à écouter : moi, ce que je t’ai dit, et toi, ce que tu as entendu de moi. Mon amour augmente, bout et déborde. Écoute, écoute ! Comme c’est beau. La parole contient le souffle, et lorsqu’elle est parlée, la parole porte le souffle qui, comme l’air, va de bouche en bouche et communique la force de ma parole créatrice ; et la nouvelle création que contient ma parole descend dans les cœurs. Écoute, ma fille : dans la Rédemption, j’avais le cortège de mes Apôtres, j’étais au milieu d’eux, tout amour, afin de les instruire et je ne me suis épargné aucune peine pour former la fondation de mon Église. Maintenant, dans cette Maison, je sens le cortège des premiers enfants de ma Volonté, et je ressens mes scènes d’amour qui se répètent en te voyant parmi eux, tout amour, qui veut leur communiquer les leçons de mon divin Fiat afin de former les fondations du Royaume de ma Divine Volonté… Si tu savais comme je suis heureux de te voir parler de ma Divine Volonté… J’attends impatiemment le moment où tu commenceras à parler, pour t’écouter et ressentir le bonheur que ma Divine Volonté m’apporte.

16.  21 décembre 1928 — Mer d’amour dans les excès de Jésus. Exemple de la mer. La Divine Volonté, rayon de soleil qui apporte la vie du Ciel. La Divine Volonté à l’œuvre. Bonheur de Jésus.

           La neuvaine de Noël se poursuit, et continuant à écouter les neuf excès de l’Incarnation, mon bien-aimé Jésus m’attira vers lui pour me montrer comment chaque excès de son amour était une mer sans limites. Et dans cette mer s’élevaient des vagues gigantesques dans lesquelles on pouvait voir toutes les âmes dévorées par ces flammes. Tout comme les poissons nagent dans les eaux de la mer, et les eaux de la mer forment la vie des poissons, le guide, la défense, la nourriture, le lit et le palais de ces poissons, si bien que s’ils sortent de cette mer, ils peuvent dire, « notre vie est finie, parce que nous sommes sortis de notre héritage – la patrie que nous a donnée notre Créateur » ; de la même manière, ces gigantesques vagues de flammes qui s’élevaient de ces mers de feu, en dévorant les créatures, voulaient être la vie, le guide, la défense, la nourriture, le lit, le palais et la patrie des créatures. Mais en sortant de cette mer d’amour, soudainement, elles trouvent la mort. Et le Petit Enfant Jésus pleure, gémit, prie, crie et soupire, car il veut que personne ne sorte de ses flammes dévorantes et il ne veut voir mourir personne. Oh ! si la mer avait la raison, plus qu’une tendre mère elle pleurerait sur ses poissons arrachés de sa mer parce qu’elle sent une vie qu’elle possédait et préservait avec tant d’amour lui être arrachée, et avec ses vagues, elle se jetterait sur ceux qui ont osé lui enlever tant de ces vies qu’elle possède et qui forment sa richesse et sa gloire.

            Et si cette mer ne pleure pas, dit Jésus, moi je pleure en voyant qu’alors que mon amour a dévoré toutes les créatures, avec ingratitude, elles ne veulent pas vivre dans ma mer d’amour, mais en se dégageant de ses flammes, elles s’exilent de ma Patrie et perdent leur palais, leur guide, leur défense, leur nourriture, leur lit et même leur vie. Comment pourrais-je ne pas pleurer ? Elles sont sorties de moi, elles ont été créées par moi, et ont été dévorées par les flammes d’amour que j’avais en m’incarnant pour l’amour de toutes les créatures. Lorsque j’entends les neuf excès qui me sont racontés, la mer de mon amour monte – elle bouillonne ; et formant des vagues immenses, elle rugit tellement qu’elle voudrait les assourdir toutes afin qu’elles ne puissent rien entendre, sinon mes gémissements d’amour, mes cris de tristesse, mes sanglots répétés qui lui disent : « Cesse de me faire pleurer et échangeons le baiser de paix ; aimons-nous, et tous nous serons heureux – le Créateur et la créature. »

            Jésus garda le silence et à ce moment, j’ai vu les cieux s’ouvrir et un rayon de lumière qui venait d’en haut s’est fixé sur moi et a illuminé tous ceux qui étaient autour de nous. Et mon toujours aimable Jésus se remit à parler :

            Fille de ma Volonté, ce rayon de soleil qui s’est fixé sur toi est ma Divine Volonté qui apporte la vie du Ciel dans ton âme. Comme il est beau ce rayon de soleil qui non seulement t’illumine et t’apporte sa vie, mais fait sentir la vie de lumière à quiconque s’approche et reste près de toi parce que, comme le soleil, il se répand alentour et donne à ceux qui t’entourent le chaud baiser de lumière de son souffle, de sa vie. Et je suis heureux de voir en toi que ma Divine Volonté se diffuse et commence à faire son chemin. Vois, les mers de mon amour ne sont rien d’autre que ma Volonté à l’œuvre. Lorsque ma Volonté veut agir, les mers de mon amour montent, bouillonnent, forment leurs gigantesques vagues qui pleurent, gémissent, crient, prient et assourdissent. Par contre, lorsque mon Fiat ne veut pas agir, la mer de mon amour est calme, elle ne murmure que doucement, son cours de joie et de bonheur qui lui sont inséparables est continu. Par conséquent, tu ne peux comprendre la joie que je ressens, le bonheur qui est le mien et l’intérêt que je prends à illuminer et à offrir ma parole, mon Cœur même, à celui qui s’emploie à faire connaître ma Divine Volonté. Mon intérêt est si grand que je l’enveloppe de moi-même, et me répands moi-même en dehors de lui, je prends la parole et parle moi-même de ma Volonté à l’œuvre dans mon amour. Crois-tu que ce soit ton confesseur qui parle les soirs où il parle en public des neuf excès de mon amour ? C’est moi qui prends son cœur dans mes mains et le fais parler.

            Mais alors qu’il disait cela, on donna la bénédiction et Jésus ajouta : Fille, je te bénis ; tout est bonheur pour moi lorsque je dois agir sur quelqu’un qui possède ma Divine Volonté parce que, si je te bénis, ma bénédiction trouve l’espace où placer les biens et les effets que contient ma bénédiction ; si je t’aime, mon amour trouve en mon Fiat l’espace où se placer et accomplir sa vie d’amour. Par conséquent, chaque chose que je fais sur toi, en toi et avec toi est un bonheur que je ressens, parce que je sais qu’une Divine Volonté a de la place pour tout ce que je veux lui donner, et la vertu de multiplier les biens que je te donne, car c’est elle qui fait tout, et elle s’emploie à former autant de vies qu’il y d’actes que nous accomplissons avec la créature en qui elle règne.

            Après quoi je faisais ma ronde dans le divin Fiat et me rendais une fois de plus dans les premiers temps de la Création pour m’unir aux actes accomplis par notre père Adam dans l’état d’innocence, afin de m’unir à lui et de continuer à partir de là. Et mon bien-aimé Jésus, se manifestant en moi, me dit :

            Ma fille, en créant l’homme, je lui ai donné un univers visible dans lequel il devait se déplacer librement et voir les œuvres de son Créateur, créées avec tant d’ordre et d’harmonie, pour l’amour de lui, et, dans ce vide, accomplir lui aussi ses œuvres. Et tout comme j’ai donné un vide visible, j’ai donné aussi un vide invisible, même plus beau encore, pour son âme, où l’homme devait former ses saintes œuvres, ses soleils, ses cieux, ses étoiles ; et faisant écho à son Créateur, il devait remplir ce vide de toutes ses œuvres. Mais puisque l’homme est sorti de ma Volonté pour vivre dans la sienne, il a perdu l’écho de son Créateur et modèle pour pouvoir imiter nos œuvres. Par conséquent, on peut dire que dans ce vide, il n’y a rien d’autre que les premiers pas de l’homme – tout le reste est vide. Il doit cependant être rempli et c’est pourquoi j’attends avec tant d’amour ceux qui vivent et doivent vivre dans ma Volonté, et qui, sentant la puissance de notre écho et ayant nos modèles présents en eux, se hâteront de remplir ce vide invisible que j’ai donné avec tant d’amour dans la Création. Mais sais-tu ce qu’est ce vide ? C’est notre Volonté. Tout comme j’ai donné à la nature de l’homme un ciel et un soleil, j’ai donné le Ciel et le Soleil de mon Fiat à son âme. Et lorsque je te vois marcher en suivant les pas d’Adam innocent, je dis : « Finalement, voilà le vide de ma Divine Volonté qui commence à recevoir les premières conquêtes et les premières œuvres de la créature. » Par conséquent, sois attentive et continue ton envol dans ma Divine Volonté. 

17.  25 décembre 1928 — La fête que la petite fille prépare pour l’Enfant Jésus ; comment elle le rend heureux. Adam, premier soleil. Exemple de l’artisan.

          Je pensais à la naissance de l’Enfant Jésus et je le priais de naître dans ma pauvre petite âme. Et pour chanter ses louanges et lui former un cortège dans les actes de sa naissance, je me fusionnais dans la Divine Volonté et en passant dans toutes les choses créées, je voulais animer les cieux, le soleil, les étoiles, la terre et toute chose avec mes « Je vous aime ». Je voulais placer toute chose comme en attente, dans l’acte de la naissance de Jésus, de sorte que tout pourrait lui dire « Je vous aime » et « Nous voulons votre Volonté sur la terre ».

            Et en faisant cela, il me semblait que toutes les choses créées fixaient leur attention sur l’acte de la naissance de Jésus, et lorsque le cher Enfant est sorti du sein de sa céleste Mère, les cieux, le soleil et même le petit oiseau s’écriaient en chœur « Je vous aime » et « Nous voulons le Royaume de votre Volonté sur la terre ». Mon « Je vous aime » dans la Divine Volonté se répandait dans toute chose en qui la Divine Volonté avait sa vie, et par conséquent toute chose chantait les louanges de la naissance de son Créateur ; et je vis l’Enfant nouveau-né qui, se jetant dans mes bras, tout tremblant, me dit :

            Quelle magnifique fête la petite fille de ma Volonté a préparée pour moi ; comme il est beau le chœur de toutes les choses créées qui me dit « Je vous aime » et veut le règne de ma Volonté. Celle qui vit en moi peut tout me donner et user de tous les stratagèmes pour me rendre heureux et me faire sourire, même au milieu des larmes. C’est pourquoi je t’attendais afin d’avoir de toi une surprise d’amour en vertu de ma Divine Volonté. En fait, tu dois savoir que ma vie sur terre n’a été que souffrance, travail et préparation de tout ce qui devait servir le Royaume de ma Divine Volonté, qui doit être un Royaume de bonheur et de possession ; par conséquent, c’est alors que mes œuvres donneront tout leur fruit et se changeront pour moi et pour les créatures en douceurs, en joies et en possession.

            En disant cela, il disparut à ma vue ; mais il revint bientôt dans un petit berceau d’or, revêtu d’un petit habit de lumière. Et il ajouta :

            Ma fille, c’est aujourd’hui mon anniversaire et je suis venu te rendre heureuse par ma présence. Il me serait trop difficile, en ce jour, de ne pas rendre heureuse celle qui vit dans ma Divine Volonté, de ne pas te donner mon premier baiser et de te dire un « Je t’aime », comme en réponse aux tiens, et, en te serrant très fort contre mon petit Cœur, te faire sentir mes battements qui émettent du feu et voudraient brûler tout ce qui n’appartient pas à ma Volonté, tandis que ton battement de cœur, faisant écho au Mien, répète pour moi cet agréable refrain : « Que Ta Volonté règne sur la terre comme au Ciel. » Répète-le souvent si tu veux me rendre heureux et calmer l’enfant qui pleure. Vois, ton amour a préparé pour moi le berceau doré, et les actes dans ma Divine Volonté ont préparé pour moi le petit vêtement de lumière. N’es-tu pas heureuse ?

            Après quoi je poursuivis mes actes dans le divin Fiat, retournant en Éden, dans les premiers actes de la création de l’homme ; et mon doux Jésus, se manifestant en moi, me dit :

            Ma fille, Adam fut le premier soleil humain revêtu de notre Volonté, et ses actes étaient plus que des rayons de soleil qui, en s’étendant et en se répandant, devaient revêtir toute la famille humaine en qui ils devaient être nombreux à palpiter dans ces rayons, tous au centre de ce premier soleil humain. Et tous devaient avoir la vertu de former leur propre soleil sans sortir des limites du premier soleil. En fait, comme la vie de chacun devait tirer son origine de ce soleil, chacun devait pouvoir être un soleil à lui seul. Comme elle était belle la création de l’homme. Oh ! combien elle surpassait celle de l’univers entier. Le lien, l’union de l'un dans la multitude était le plus grand prodige de notre omnipotence, alors que notre Volonté, une en elle-même, devait maintenir l’inséparabilité de tous, la vie communicative et unificatrice de toutes les créatures – symbole et image de notre Divinité, comme nous inséparables, et bien que nous soyons Trois Personnes divines, nous sommes toujours un, parce que une est la Volonté, une la Sainteté, une notre Puissance. C’est pourquoi nous voyons toujours l’homme comme s’il n’y en avait qu’un seul, même s’il devait avoir sa très longue génération, mais toujours centralisée en l’un. C’est l’amour incréé qui était infusé par nous en l’homme créé, et par conséquent il devait donner de nous et être comme nous ; et notre Volonté, qui seule agit en nous, devait seule agir en l’homme afin de former l’unité de tous et le lien d’inséparabilité de chacun.

            C’est pourquoi, en se retirant de notre divin Fiat, l’homme est devenu déformé et désordonné, et il a cessé de ressentir la force de l’unité et de l’inséparabilité, que ce soit avec son Créateur ou avec toutes les générations. Il s’est senti comme un corps divisé, brisé dans ses membres, et qui ne possède plus toute la force de son corps en entier. C’est pourquoi ma Divine Volonté veut de nouveau entrer comme acte premier dans la créature – afin de réunir les membres brisés et redonner à l’homme l’unité et l’inséparabilité tel qu’il était sorti de nos mains créatrices. Nous nous trouvons dans la situation d’un artisan qui a fabriqué cette magnifique statue qui fait l’étonnement du Ciel et de la terre. L’artisan aime tellement sa statue qu’il a mis en elle sa vie même ; ainsi, à chacun de ses actes et de ses mouvements, l’artisan ressent en lui la vie, l’acte, le mouvement de sa belle statue. L’artisan l’aime jusqu’au délire et ne peut s’empêcher de la contempler ; mais dans tout cet amour, la statue fait une rencontre, se heurte et reste brisée dans ses membres et sa partie vitale qui la conservait réunie et unie à l’artisan. Quel ne se sera pas son chagrin ? Et que ne fera-t-il pas pour reconstituer sa belle statue ? Plus encore, étant donné qu’il l’aime toujours et qu’à cet amour délirant s’est ajouté un amour souffrant. Tel est la condition de la Divinité en regard de l’homme. Il est notre délire d’amour et de chagrin. Nous voulons refaire la belle statue de l’homme ; et comme le heurt a eu lieu dans la partie vitale de notre Volonté qu’il possédait, lorsque notre Volonté sera rétablie en lui, la belle statue sera reconstituée pour nous, et notre amour sera satisfait. Par conséquent, je ne veux rien d’autre de toi que la vie de ma Divine Volonté en toi.

            Puis il ajouta sur un ton plus tendre : Ma fille, dans les choses créées, la Divinité n’a pas créé l’amour, mais la floraison de sa lumière, de sa puissance, de sa beauté, etc. Aussi, on peut dire qu’en créant les cieux, les étoiles, le soleil, le vent, la mer et la terre, c’était nos œuvres que nous produisions, et les floraisons de nos merveilleuses qualités. C’est seulement pour l’homme qu’il y eut ce très grand prodige de créer la vie – et la vie de notre amour lui-même, et c’est pourquoi il est dit qu’il fut créé à notre image et à notre ressemblance. Et c’est pourquoi nous l’aimons tant – parce que c’est une vie et une œuvre qui est sortie de nous, et la vie a plus de prix que n’importe quoi.

18.  29 décembre 1928 — Cieux et soleils muets ; cieux et soleils qui parlent. Comment Dieu reprend sa Création. Comment le Ciel ne sera plus étranger à la terre.

            Je suivais le divin Fiat dans la Création pour accompagner ses actes, et mon doux Jésus, se manifestant en moi, me dit:

          Ma fille, regarde – regarde comme elle est belle, ma Création ! Quel ordre, quelle harmonie elle contient. Et si belle qu’elle soit, les cieux, les étoiles, le soleil, tous sont muets – ils n’ont pas la vertu de dire même un seul mot. Par contre, les cieux, les étoiles, le soleil, le vent dominant de ma Divine Volonté ont tous une voix, et ils parlent avec une telle éloquence que personne ne les égale ; les anges, les saints, les savants restent muets et se sentent ignorants devant les paroles des cieux de ma Volonté. Mais pourquoi ces cieux et ces soleils parlent-ils ? Parce qu’ils contiennent la vie. Mais sais-tu ce que sont ces cieux et ces soleils qui parlent ? Ils sont les connaissances que je t’ai manifestées sur ma Divine Volonté. ma Volonté n’est pas seulement vie, elle est la fontaine, la source et la vie de toute vie ; par conséquent, les cieux de ces connaissances ne pouvaient être muets. Ainsi, chaque connaissance sur mon divin Fiat est un ciel, un soleil, un vent, tous distincts les uns des autres et qui, ayant la vertu de la parole et possédant la vie divine, ont la vertu de produire des cieux et des soleils nouveaux plus beaux encore, des vents plus puissants, plus propres à investir les cœurs et à faire leur conquête par leurs doux gémissements. 

            Tu vois alors, ma fille, combien mon amour surpassait l’amour que j’avais dans la Création lorsque je te manifestais ces nombreuses connaissances sur ma Divine Volonté. En fait, dans la Création, un seul ciel, un soleil, etc., suffisait à notre amour parce que nous voulions déployer mieux toute l’ardeur de notre amour sur « l’homme qui parle », et pour « l’homme qui parle » nous voulions créer « des cieux et des soleils qui parlent » dans la profondeur de son âme. Mais en se retirant de notre Divine Volonté, il a placé une limite à notre amour, et les cieux qui parlent n’avaient plus de vie en lui. Mais notre amour n’a pas dit « Assez » ; il s’est tout au plus arrêté et a attendu. Mais incapable de se contenir plus longtemps, il a repris sa Création des cieux et des soleils qui parlent dans la petite fille de ma Divine Volonté. Regarde-les au tréfonds de ton âme – toutes mes connaissances sur mon Fiat, tout en ordre et en harmonie ; et l’une est ciel, elle parle, et forme un autre ciel ; une autre est soleil, elle parle, et en se faisant lumière et chaleur, forme un autre soleil. Une autre est mer et forme ses vagues qui parlent ; et en parlant, elle forme une autre mer pour recouvrir le monde entier de ses vagues parlantes, s’imposer par sa parole créatrice et se faire entendre afin d’apporter à tous la nouvelle mer de paix et de joie de ma Volonté. Une autre est vent, et tantôt elle parle avec son empire afin de briser les cœurs les plus durs, tantôt avec ses caresses pour ne pas faire peur, et tantôt elle parle avec des gémissements d’amour afin de se faire aimer ; et en parlant, elle forme d’autres vents et sa parole court pour faire connaître la Vie, la Puissance de ma Divine Volonté.

            En somme, toutes mes connaissances sur ma Divine Volonté sont une création nouvelle, plus belle, plus variée que la Création elle-même – et beaucoup plus belle parce que c’est une Création qui parle ; et sa parole est la vie de ma Divine Volonté qu’elle apporte à la créature. Par conséquent, je suis heureux dans ton âme parce que je suis au milieu de mes cieux, de mes étoiles et de mes soleils qui parlent ; mais mon bonheur est redoublé lorsque tu fais le sacrifice d’écrire, parce que je vois que ces cieux qui parlent vont sortir et que leur parole formera des cieux nouveaux qui apporteront la vie de mon divin Fiat parmi les créatures. C’est alors que le Ciel ne sera plus étranger à la terre parce que ces cieux qui parlent formeront sur terre la nouvelle famille céleste, et leur parole mettra en communication le Créateur et la créature. Les vents de ces connaissances mettront en commun les joies secrètes de la Très Sainte Trinité ; et comme la créature sera propriétaire de la sainteté et du bonheur divins, tout mal disparaîtra et j’aurai la joie de voir la créature heureuse, tout comme elle l’était au sortir de nos mains créatrices.

19.  1er janvier 1929 — Pages de sa vie qui formeront une époque. Le don que veut Jésus. La circoncision. Décision de la part de Dieu ; il attend la décision de la créature.

          Je pensais à ce que je pourrais offrir au petit Enfant Jésus en cadeau à l’occasion du premier jour de l’année. Ne serait-ce pas bien de lui redonner ma volonté comme tabouret pour ses petits pieds ou comme jouet pour ses petites mains ? Je pensais à cela lorsque mon petit Jésus s’est manifesté en moi et m’a dit :

            Ma fille, ta volonté m’appartient déjà et tu n’en es déjà plus maître après me l’avoir donnée si souvent. Et je m’en sers tantôt comme d’un tabouret, tantôt comme d’un jouet entre mes mains, ou je la garde dans mon Cœur comme la plus belle des conquêtes et une joie secrète qui adoucit mes nombreuses peines. Veux-tu savoir ce que j’aimerais recevoir comme cadeau en ce jour ? Tous les actes que tu as accomplis dans ma Volonté durant cette année. Ces actes seront comme autant de soleils que tu disposeras autour de moi, et – oh ! comme je serai heureux de voir que la petite fille de ma Divine Volonté m’a fait cadeau des nombreux soleils de ses actes ; et moi, en retour, je te donnerai la grâce de doubler les soleils des actes faits dans ma Volonté pour que tu puisses m’offrir un cadeau plus beau et plus riche encore.

            Puis il ajouta : Ma fille, chaque manifestation que je t’ai donnée sur ma Divine Volonté est comme une page de ta vie ; et si tu savais combien de belles choses ces pages contiennent… Chacune d’elles est un courant entre le Ciel et la terre ; c’est un soleil de plus qui brillera sur toutes les têtes. Ces pages seront les messagères de la Patrie céleste ; ce sont des pas que fait ma Divine Volonté pour se rapprocher des créatures. Par conséquent, ces manifestations, comme des pages de vie, formeront une époque pour les générations futures, où elles liront le Royaume de mon Fiat et les nombreux pas qu’Il a faits pour venir parmi elles, et les nouveaux droits qu’Il leur a donnés d’entrer de nouveau dans son Royaume. Mes manifestations sont des décrets, et c’est seulement lorsque je veux accorder ce bien que j’agis pour manifester une connaissance. Par conséquent, tout ce que je t’ai dit sur ma Divine Volonté constitue un capital divin que j’ai produit ; c’est pourquoi ces pages qui contiendront la longue histoire de ma Volonté seront les plus belles de ta vie et, s’entrelaçant avec l’histoire du monde, elles formeront la plus belle époque de tous les siècles.

            Après quoi je pensais à la vive douleur que le petit Enfant Jésus avait ressentie dans la circoncision. Il n’avait que huit jours et il se soumettait à une coupure si douloureuse. Et Jésus, se manifestant en moi, me dit :

            Ma fille, dans la première époque de sa vie, en péchant, Adam a causé à son âme une blessure d’où est sortie la Divine Volonté et, à sa place, sont entrées les ténèbres, les misères et les faiblesses qui formèrent le ver du bois de tous les biens de l’homme. Ainsi, s’il possède un bien quelconque en dehors de ma Divine Volonté – quels que soient ces biens, ils sont mangés par les vers, vermoulus, sans substance, et par conséquent sans force et sans valeur. Et moi, qui l’aime tant, dans les premiers jours de ma vie ici-bas, j’ai voulu me soumettre à la circoncision, souffrir une coupure très cruelle, au point de m’arracher des larmes. Et par cette blessure j’ai ouvert la porte à la volonté humaine pour la laisser entrer de nouveau dans la Mienne, afin que ma blessure puisse guérir celle de la volonté humaine et enclore de nouveau l’homme dans mon divin Fiat qui le débarrasserait du ver, des misères, des faiblesses et des ténèbres ; et en vertu de mon Fiat omnipotent, tous ses biens seraient refaits et restaurés. Fille, dès l’instant de ma conception et dès les premiers jours de ma naissance, j’ai pensé au Royaume de ma Divine Volonté et à la façon de Le mettre en sûreté parmi les créatures. Mes soupirs, mes larmes, mes sanglots répétés ne cherchaient qu’à rétablir le Royaume de mon Fiat sur la terre. En fait, je savais que peu importe les biens que je pourrais lui donner, l’homme ne serait jamais heureux, que jamais il ne posséderait la plénitude des biens de sainteté ni l’insigne de sa création qui le constitue roi et maître ; il est toujours l’homme serviteur, faible et misérable. Mais avec ma Volonté et en la faisant régner en lui, je donnerais à l’homme, d’un seul coup, tous les biens, son palais royal et son règne perdu.

            Environ vingt siècles ont passé et je n’ai pas arrêté – mes soupirs durent encore ; et si je t’ai manifesté tant de connaissances sur ma Divine Volonté, elles ne sont rien d’autre que les paroles de mes larmes et les caractères indélébiles de mes souffrances et de mes gémissements qui, transformés en mots, se manifestent à toi pour te faire écrire sur le papier, de la façon la plus tendre et la plus convaincante, ce qui concerne ma Divine Volonté, et combien elle veut régner sur la terre comme elle règne aux Cieux. Par conséquent, de notre part, la Divinité a décidé par des décrets indélébiles et immuables que notre Divine Volonté viendra régner sur la terre – et personne ne peut nous mouvoir ; et en signe de cela, nous avons dépêché du Ciel l’armée de ses connaissances. S’il n’en était pas ainsi, cela ne vaudrait pas la peine de mettre en danger les si grandes richesses d’une Divine Volonté ; elles continueraient à rester cachées aux hommes comme elles l’ont été durant de nombreux siècles. Nous attendons maintenant la part des créatures, lesquelles temporisent et hésitent encore à se décider, spécialement celles qui attendent au lieu de s’employer à faire connaître les secrets de ma Divine Volonté et le grand bienfait de ses connaissances. Volonté humaine, comme tu es ingrate ! J’attends ta décision pour que nous puissions échanger le baiser et que je puisse te donner le Royaume que j’ai préparé pour toi. Et tu temporises encore ? Ma fille, prie et ne mets aucun obstacle de ta part à un bien si grand qui sera la plus grande manifestation de notre amour.

20.  6 janvier 1929 — Une foule de gens qui n’ont pas atteint la taille normale parce qu’ils sont sortis de l’héritage du divin Fiat. Partout où le divin Fiat est présent se trouve la force communicative des biens divins.

           Je continue dans mon abandon habituel au divin Fiat ; et en suivant ses actes, je vis une foule de gens, tous de petite taille, mal nourris, maladifs, maigrelets et certains blessés. Il n’y avait dans cette foule ni fraîcheur enfantine, ni beauté du jeune âge, ni dignité de l’homme adulte ; ils ressemblaient à un assortiment disparate de gens sans régime, affamés, sans nourriture suffisante ; et lorsqu’ils mangeaient, ils semblaient ne jamais être rassasiés. Quelle pitié éveillait en moi cette grande foule qui semblait représenter presque le monde entier. Je ne savais pas qui ils étaient ni quelle était la signification de leur nature – et pourquoi aucun d’eux n’avait atteint sa taille normale ; et mon bien-aimé Jésus se manifesta en moi et me dit :

            Ma fille, quelle foule de malheureux. Ils ne sont rien d’autre que la grande foule de ceux qui sont sortis de l’héritage paternel, don de leur Père céleste. Pauvres enfants, sans héritage paternel. Ils n’ont pas leurs terres où vivre en sécurité ; ils n’ont pas suffisamment de nourriture pour s’alimenter eux-mêmes et sont forcés de vivre de rapines et de vols, et de nourriture sans substance. Par conséquent, il leur est presque difficile d’atteindre leur taille normale parce que leurs membres n’ont pas la force suffisante pour se développer ; ils étaient donc malingres, infirmes, affamés et sans jamais être rassasiés. Tout ce qu’ils prennent ne convient pas à leur croissance parce que ce ne sont pas des aliments appropriés et établis pour eux, et qui ne font pas non plus partie de leur héritage.

            Ma fille, l’héritage donné par mon Père céleste à cette foule de gens était ma Divine Volonté. C’est en elle qu’ils devaient trouver la nourriture pour grandir et atteindre la bonne taille, l’air balsamique qui devait les rendre sains et forts, imprimer sur leur visage la fraîcheur de l’enfant, la beauté du jeune âge et la dignité de l’homme adulte. Aucun bien ne manquait à cet héritage dont l’homme devait être le maître et avoir à sa disposition tous les biens qu’il désirait, dans son âme et dans son corps. Ainsi, en sortant de l’héritage de ma Divine Volonté, l’homme n’a plus trouvé ces choses à sa disposition, il n’était plus maître, mais serviteur, et forcé de vivre dans la pauvreté. Comment peut-il atteindre sa taille normale ? C’est pourquoi j’attends avec tant d’amour la foule de ceux qui doivent vivre dans notre héritage du divin Fiat. Elle formera pour nous la plus magnifique foule de gens de taille normale, pleins de beauté et de fraîcheur, nourris d’aliments nourrissants qui les rendront forts et bien développés ; et ils formeront toute la gloire de notre œuvre créatrice. Notre tristesse est grande en voyant cette foule, malheureuse et difforme ; et dans notre douleur nous redisons : « Ah ! notre œuvre n’est pas sortie de nos mains créatrices informe, sans beauté ni fraîcheur, mais c’était un délice de simplement la regarder ; plus encore, elle nous ravissait tant elle était belle. » Mais en disant cela, notre amour s’accroît et veut déborder ; et il veut mettre en route notre Divine Volonté pour régner parmi les créatures afin de restaurer, belle et gracieuse, notre œuvre, tout comme elle est sortie de nos mains créatrices.

            Après quoi je continuais à penser au suprême Fiat, et – oh ! combien de choses je comprenais sur lui ; il me semblait le voir toute majesté, toute lumière, déversant bonheur, force, sainteté et amour ; et ces déversements formaient des mers sans limites qui voulaient se déverser sur les créatures. Mais, hélas, celles-ci ne pensaient même pas à les recevoir, et ces mers demeuraient suspendues au-dessus de leurs têtes. Mon esprit était immergé dans le divin Fiat lorsque mon doux Jésus, se manifestant en moi, me dit :

            Ma fille, partout où est présente la Divine Volonté on trouve la force communicative des biens divins et, telles de puissantes vagues, nos déversements de bonheur, de lumière, de force, etc., qui coulent sur les créatures qui la possèdent. Et elle a la vertu de changer la nature des choses les plus dures, les plus douloureuses et les plus amères. Là où mon divin Fiat est présent, les choses les plus dures deviennent douces, les souffrances se changent en joies, l’amertume en douceur, la terre devient le Ciel, et les sacrifices, des conquêtes.

            Ton exemple est plus que suffisant pour te convaincre de ce que je te dis. Regarde, si ma Volonté n’était pas présente en toi, clouée au lit comme tu l’es depuis tant d’années, sans profiter du soleil, de l’air ou des plaisirs de la terre – tu peux même dire que tu ne les connais pas – tu aurais été la plus malheureuse des créatures. Oh ! combien ton état aurait été dur et amer ! Cependant, mon divin Fiat, qui possède la source du bonheur, en se déversant sur toi pour couler même dans la moelle de tes os, te communique son bonheur et, avec sa force, endors en toi tous les maux et te rend heureuse. Et si tu savais combien il me plaît de te savoir heureuse… De plus, je te vois heureuse non parce que tu es dans un état de plaisir ou d’amusement, mais confinée au lit ; cela me ravit, me fait trépigner d’amour et m’attire tellement vers toi ; et dans mon délire d’amour, je dis : « Oh ! prodige de mon divin Fiat qui rend ma fille heureuse dans un état que le monde aurait qualifié de malheureux, infortuné, et peut-être encore jamais vu ni compris. Pourtant, avec ma Divine Volonté, elle est la plus heureuse des créatures, la plus paisible, maîtresse d’elle-même, parce qu’en elle coule la veine du bonheur de mon Fiat qui sait convertir toute chose en joies et bonheurs sans fin. » Ma fille, voir la créature heureuse est ma seule satisfaction, et comme ce qui la rend malheureuse est la volonté humaine, aussitôt enlevée, tous les malheurs disparaissent et n’ont même plus aucune raison d’exister. Mais seule ma Volonté est ce qui fait mourir tout malheur humain. Devant elle, tous les maux s’effacent ; ma Volonté est comme le soleil du matin qui se lève et a la vertu de dissiper les ténèbres de la nuit. Devant la lumière, l’obscurité meurt et n’a plus aucun droit d’exister. Il en est ainsi avec ma Divine Volonté.