No 21 à 35

21.  13 janvier 1929 — Les prophètes ; comment le Royaume de la Rédemption et celui du Fiat se tiennent la main. Nécessité que soit connu ce qui concerne le Royaume de la Divine Volonté.

           Je continuais ma ronde dans les actes du divin Fiat et j’atteignais le point où j’accompagnais les prophètes, lorsque la Divine Volonté leur manifestait quand et de quelle manière viendra le futur Rédempteur et que les prophètes languissaient après lui avec des larmes, des prières et des pénitences ;  et faisant miens tous leurs actes, parce que tout cela était le fruit du divin Fiat éternel, je les offrais pour demander son Royaume sur la terre. Je faisais cela lorsque mon doux Jésus, se manifestant en moi, me dit :

            Ma fille, lorsqu’un bienfait est universel et qu’il doit et peut apporter du bien à tous, il est nécessaire que des peuples entiers – et sinon tous, au moins une grande partie – connaissent le bien qu’ils doivent recevoir et que, par des prières, des soupirs, des désirs et des œuvres, ils demandent un bien si grand, de telle sorte que le bien qu’ils veulent soit conçu dans leur esprit, leurs soupirs, leurs désirs et leurs œuvres, et même dans leur cœur ; et c’est alors que le bien qu’ils attendaient si ardemment leur est accordé.

            Lorsqu’un bienfait qui doit être reçu est universel, il faut la force d’un peuple pour le demander ; par contre, lorsqu’il est individuel ou local, un seul peut suffire pour l’obtenir. Par conséquent, avant de venir sur terre et d’être conçu dans la Souveraine Reine du Ciel, je peux dire que j’ai été conçu dans l’esprit des prophètes, et j’ai confirmé et donné de la valeur à cette sorte de conception en eux par mes manifestations à propos du temps et de la manière dont je devais venir sur terre pour racheter l’humanité. Et les prophètes, fidèles exécuteurs de mes manifestations, servaient de hérauts en manifestant aux peuples, par leurs paroles, ce que j’avais manifesté concernant ma venue sur terre ; et en me concevant dans les paroles, ils ont fait courir de bouche en bouche la nouvelle que le Verbe voulait venir sur terre. Ainsi, j’ai été conçu non seulement dans la parole des prophètes, mais aussi dans la parole du peuple de sorte que tous en parlaient, priaient et attendaient avec ardeur le futur Rédempteur. Et lorsque la nouvelle de ma venue sur terre fut diffusée parmi les peuples, c’est presque un peuple tout entier qui, avec les prophètes à sa tête, pria et attendit dans les larmes et la pénitence – et alors seulement, étant comme conçu dans leurs volontés, j’ai permis à la Reine de prendre vie, elle en qui je devais être conçu en réalité afin de faire mon entrée dans un peuple qui avait langui après moi et me désirait depuis quarante siècles. Quel crime les prophètes n’auraient-ils pas commis s’ils avaient caché et gardé pour eux mes manifestations sur ma venue. Ils auraient empêché ma conception dans l’esprit, les prières, les paroles et les œuvres du peuple – condition nécessaire pour que Dieu puisse concéder un bien universel, ma venue sur la terre.

            Or, ma fille, le Royaume de la Rédemption et le Royaume de mon divin Fiat se tiennent la main, et comme ce dernier est également un bien universel et que, s’ils le veulent, tous peuvent y entrer, il est nécessaire que beaucoup connaissent la nouvelle et que ce Royaume soit conçu dans l’esprit, les paroles, les œuvres et les cœurs d’un grand nombre afin que, par des prières, des désirs et une sainte vie, ils puissent se disposer à recevoir le Royaume de ma Divine Volonté parmi eux. Si la nouvelle n’est pas divulguée, mes manifestations n’agiront pas comme des hérauts, et les connaissances sur mon divin Fiat ne pourront pas courir de bouche en bouche, formant sa conception dans l’esprit, les prières, les soupirs et les désirs des créatures. Ma Divine Volonté ne fera pas son entrée triomphante en venant régner sur la terre. Combien il est nécessaire que les connaissances sur mon Fiat soient connues ; non seulement cela, mais que l’on fasse connaître que ma Divine Volonté veut déjà venir parmi les créatures pour régner sur terre comme elle règne au Ciel. Et c’est aux prêtres, tels de nouveaux prophètes, que revient la tâche, par la parole, les écrits et les œuvres, de servir de hérauts pour faire connaître ce qui concerne mon divin Fiat ; et leur crime ne serait pas moindre que celui des prophètes qui auraient caché ma Rédemption, si ces prêtres ne s’employaient pas autant qu’ils le peuvent à ce qui concerne ma Divine Volonté. Ils seraient cause de ce qu’un bien si grand ne soit ni connu ni reçu par les créatures ; et étouffer le Royaume de ma Divine Volonté, laisser en suspens un bien si grand qu’il n’en existe pas de pareil – n’est-ce peut-être pas un crime ? Par conséquent, je te recommande : pour ta part, n’omets rien, et prie pour ceux qui doivent s’employer à faire connaître un bien si grand.

            Puis il ajouta sur un ton plus tendre : Ma fille, c’est la raison pour laquelle j’ai permis la nécessité de la venue d’un prêtre – afin que tu puisses déposer en eux, comme un dépôt sacré, toutes les vérités que j’ai dites sur mon divin Fiat, et pour qu’ils soient les exécuteurs attentifs et fidèles de ce que je veux – c'est-à-dire qu’ils fassent connaître le Royaume de ma Divine Volonté. Sois certaine que je n’aurais pas permis leur venue sinon dans le but de remplir mon grand dessein sur la destinée de la famille humaine. Et tout comme dans le Royaume de la Rédemption j’ai laissé ma Maman Reine au milieu des apôtres afin que, avec elle, aidés et guidés par elle, ils puissent donner le départ du Royaume de la Rédemption – car la Reine souveraine du Ciel en savait plus que tous les apôtres et était la plus intéressée ; on peut dire qu’elle gardait le Royaume formé dans son Cœur maternel, par conséquent, elle pouvait très bien instruire les apôtres dans les doutes, la manière et les circonstances ; elle était au milieu d’eux le vrai soleil, et une seule de ses paroles suffisait pour que mes apôtres se sentent forts, illuminés et fortifiés – de la même manière, pour le Royaume de mon divin Fiat, en ayant fait en toi le dépôt, je te garde encore en exil afin que les prêtres puissent tirer de toi, comme d’une nouvelle mère, ce qui peut leur servir de lumière, de guide, de secours, pour commencer à faire connaître le Royaume de ma Divine Volonté. Et lorsque je vois leur peu d’intérêt, si tu savais combien j’en souffre… Par conséquent, prie, prie…

22.  20 janvier 1929 — Comment la Création est une armée divine. Là où la Divine Volonté est présente, il y a la vie éternelle.

          Mon abandon dans le divin Fiat continue, et en suivant ses actes accomplis dans toute la Création, je voulais donner à mon Créateur la gloire que contient chaque chose créée. En fait, bien que chaque chose créée soit glorieuse, noble, sainte, d’origine divine, parce qu’elle est formée dans le Fiat Créateur, cependant, chaque chose possède une propriété, l’une étant distincte de l’autre, de sorte que chacune d’elles donne sa propre gloire à celui qui l’a créée.

            Et tandis que ma pauvre et petite intelligence errait parmi la Création, mon doux Jésus se manifesta en moi et me dit :

            Ma fille, chaque chose créée a sa fonction spéciale, suivant la façon dont Dieu l’a créée, et toutes me sont fidèles dans la fonction que chacune possède, et elles me rendent continuellement gloire, chacune à sa manière. La Création est mon armée divine – unie et inséparable, bien que les choses créées soient distinctes, et chacune court sans jamais s’arrêter dans le seul but de glorifier son Créateur. C’est comme une armée : l’un fait fonction de général, l’autre de capitaine, l’autre d’officier et d’autres sont de simples soldats – tous bien résolus à servir le roi, chacun à sa place, en ordre parfait et fidèles dans l’exercice de leurs fonctions. Comme chaque chose créée possède un acte de ma Divine Volonté, il lui suffit de se maintenir chaque chose à sa place en ordre parfait, toujours belle et toujours nouvelle, et dans l’acte de glorifier celui qui l’a créée. Partout où est présente ma Divine Volonté il y a vie éternelle, harmonie, ordre, fermeté inébranlable, de sorte qu’aucun événement ne peut les faire changer de place, et toutes sont heureuses dans la fonction propre à chacune. Il en aurait été ainsi pour l’homme si la volonté humaine ne l’avait pas ravi à ma Volonté – une magnifique armée, bien ordonnée, chacun étant heureux dans sa fonction et toujours dans l’acte de me glorifier ; et en glorifiant son Créateur, l’homme se glorifierait lui-même. C’est pourquoi je veux que mon divin Fiat retrouve son règne parmi les créatures – parce que je veux mon armée bien ordonnée, noble, sainte et portant l’empreinte de la gloire de son Créateur.

23.  3 février 1929 — Reconnaître la Création et la Rédemption, c’est reconnaître le règne divin. Les liens étroits qui existent entre le Ciel et la créature qui vit dans la Divine Volonté, et comment celle qui vit en elle est tout d’une pièce.

          Mon pauvre et petit esprit baigne dans la peine très amère de la privation de mon doux Jésus, et me sentant presque perdue sans lui, je languis plus que jamais après ma Patrie céleste. Oh ! comme la terre est amère sans Jésus. C’est plus supportable avec lui, mais sans lui on ne peut pas vivre du tout. Et si à côté de la mer de sa privation ne s’étendait pas plus largement encore la mer du divin Fiat qui, avec sa lumière, adoucit en partie l’amertume et l’intensité de la souffrance de la privation de Jésus, qui sait si je ne me serais pas envolée depuis longtemps vers les régions célestes à cause de l’intensité de la douleur. Mais, Fiat, Fiat !

            Je poursuivais donc ma ronde dans la Création et la Rédemption en me remettant à l’esprit tous les actes accomplis par Dieu afin de les suivre et de donner, pour chaque acte, hommages, adoration, amour et reconnaissance. Et mon doux Jésus, se manifestant en moi, me dit :

            Ma fille, en rappelant les actes de la Création et de la Rédemption afin de les suivre, de les honorer et de les connaître, la créature ne fait que reconnaître le règne divin en chaque chose ; et ma Divine Volonté, sentant qu’elle reçoit les honneurs et les hommages qui lui sont dus, est attirée et forme son Royaume parmi les créatures.

            Après quoi j’avais l’impression de ne plus pouvoir continuer sans Jésus – les forces m’abandonnaient ; j’étais tellement découragée que si l’on avait pu voir mes souffrances intérieures, j’aurais fait pleurer de pitié le Ciel et la terre. Mais je crois que tout comme le divin Fiat éclipse mon doux Jésus de ma vue par sa lumière, il éclipse aussi mes souffrances, de telle sorte que personne ne sait quoi que ce soit de mon dur martyre – c’est un secret entre moi, Jésus et la Divine Volonté. Quant aux autres, personne ne sait rien et en me voyant sous la pluie de la lumière du Fiat, ils me croient peut-être la plus heureuse des créatures. Oh ! puissance de la Divine Volonté – tu sais comment changer les choses, et là où tu es, tu fais que tout semble être beau et bon. Mieux encore, avec ta lumière, tu enjolives les souffrances et les fais paraître aussi rares que des perles précieuses qui renferment en elles des mers de joie et de bonheur. Comme tu es ingénieuse, ô Divine Volonté ! Sous ton empire de lumière, on ne peut que demeurer muet, t’aimer et te suivre.

            Mais alors que mon petit esprit errait dans sa lumière et dans le terrible cauchemar de la privation de Jésus, je l’ai à peine senti se manifester en moi et il me dit :

            Ma fille, courage, ne te laisse pas abattre – le Ciel tout entier a les yeux fixés sur toi, et par l’irrésistible force de mon Fiat, tous s’identifient tellement à toi qu’ils ne peuvent s’empêcher de te regarder, de t’aimer et de participer à tous tes actes. Tu dois savoir que les Anges, les Saints, la Reine souveraine, ne forment plus qu’un ; leurs êtres ne sont rien d’autre qu’un acte unique de Divine Volonté. Par conséquent, rien d’autre n’apparaît en eux que la Divine Volonté ; la pensée, la parole, le regard, l’œuvre, le pas – rien n’apparaît sinon le Fiat ! Fiat ! et cela constitue la plénitude du bonheur de tous les Saints. Or celle qui agit et vit dans ma Volonté est semblable aux habitants du Ciel – c'est-à-dire, elle est tout d’une pièce et forme un seul tout avec eux, de telle sorte que si l’âme en pèlerinage pense, les Saints tous ensemble pensent avec elle, si elle aime, si elle agit, ils aiment et agissent avec elle. Les liens sont si étroits entre elle et le Ciel qu’ils forment tous ensemble un acte unique de ma Volonté ; si bien que tous les habitants du Ciel sont à l’affût pour voir ce que va faire la créature sur la terre afin que rien ne leur échappe. Là où règne ma Divine Volonté, elle a son Ciel et possède la vertu de kidnapper le Ciel sur la terre et la terre dans le Ciel, et de ne plus former qu’une seule chose. Par conséquent, courage, ne te lasse pas ; pense que c’est à une Divine Volonté que tu as affaire, et cela devrait te satisfaire.

24.  10 février 1929 — Celle qui vit dans la Divine Volonté lui prête son rien qui est vide, et que le Fiat utilise comme espace où exercer sa Création.

          Je faisais ma ronde dans la Création pour suivre tous les actes que le divin Fiat a faits et qu’il fait encore. Et plus encore, car mon pauvre esprit retraçait tout ce que la Divine Volonté avait fait en Adam et en toutes les générations, avant et après la Rédemption. Il me semblait que tous les actes accomplis dans la Divine Volonté, dans la Création et dans les créatures étaient plus que des soleils que je devais suivre, embrasser et m’approprier. Et même en faisant cela, mon pauvre cœur ne pouvait éviter de sentir les tortures de la privation de mon très grand Bien, Jésus. Et lui, se manifestant en moi, me dit :

            Ma fille, courage ; en celle qui vit dans ma Divine Volonté et suis ses actes, mon Fiat continue sa Création, et en chacun des actes qu’elle suit, il assume l’attitude de former ses créations ; et c’est seulement lorsqu’il voit tous ses actes vivant bien alignés et ordonnés dans la créature, comme une nouvelle Création, et par conséquent un nouveau ciel, un nouveau soleil, une nouvelle mer tous plus beaux, une floraison nouvelle plus surprenante – c’est alors seulement que mon divin Fiat est satisfait. Et puisque l’acte de la création de l’homme fut l’acte le plus beau et le plus tendre, accompli dans l’ardeur d’amour la plus intense, mon divin Fiat veut répéter dans la créature qui vit dans ma Volonté les actes accomplis dans la création de l’homme. Et, oh ! quelle fête pour mon Fiat de répéter ses actes – car c’est uniquement en celle qui vit en lui que mon Fiat peut répéter ses actes de création des choses qu’il a faites aussi bien que des choses nouvelles. En fait, l’âme lui prête son âme qui est vide et que ma Volonté utilise comme espace pour y créer ce qu’elle veut, un peu comme elle a utilisé le vide de l’univers pour y étendre les cieux, créer le soleil et imposer des limites à la mer afin que la terre puisse former ses magnifiques floraisons. Et c’est pour cette raison qu’en faisant tes rondes dans les actes de mon Fiat, ce sont comme de nombreuses vagues de lumière qui te traversent l’esprit et que tu ressens imprégnées en toi telles de multiples scènes, la Création, l’homme en train d’être créé, la Reine du Ciel en train d’être conçue, le Verbe qui descend, et bien d’autres actes accomplis par ma Volonté : c’est la puissance de mon Fiat Créateur qui veut toujours agir, toujours donner, sans jamais s’arrêter. Par conséquent, sois attentive, car il s’agit de quelque chose de trop grand – rien moins que demeurer dans l’acte d’accomplir l’acte continuel de ma Volonté créatrice. Elle aura le sentiment de ne pas avoir terminé son œuvre en toi si elle ne voit pas tous ses actes enclos en ton âme comme l’attestation et le triomphe de son règne en toi.

            Par conséquent, tu dois porter toute ton attention sur le fait de savoir si tous ses actes ont vie en toi. Et sais-tu comment ces actes sont créés en toi ? C’est lorsque tu te les rappelles, que tu les reconnais et que tu les aimes ; et ma Volonté, en prononçant son Fiat sur ton rappel et ton amour, forme la vie de ses actes en toi. Et la continuité de ses œuvres en toi est telle que ma Volonté ne s’arrête pas, même en te voyant torturée par la douleur de ma privation, car elle a beaucoup à faire et donc, elle continue. Et je la laisse faire, car nous donnons toi et moi la primauté en toute chose à notre Volonté pour le juste triomphe de sa cause, et lui donner le domaine où former son Royaume.

25.  17 février 1929 — L’âme qui vit dans la Divine Volonté en est inséparable. Exemple de la lumière.

       Je faisais ma ronde dans les actes du divin Fiat, mais avec une oppression qui m’enlevait la vie à cause des privations habituelles de mon doux Jésus. Tout était souffrance et indicible amertume. Il me semblait que la Divine Volonté, qui me donnait la vie et possédait d’immenses mers de lumière, de joie, de bonheur sans fin, était traversée pour moi par des nuages d’oppression et d’amertume en raison des privations de celui dont l’absence, après avoir vécu et grandi avec lui depuis si longtemps, forme pour moi les nuages qui me rendent amers le bonheur et la joie de sa Divine Volonté même. Oh ! Seigneur, quelle souffrance !

            Mais alors que je suivais les actes du divin Fiat dans cet état, mon bien-aimé Jésus, se manifestant à peine en moi, me dit :

            Ma fille, courage, ne t’oppresse pas à ce point. Tu dois savoir que l’âme qui vit dans ma Divine Volonté est inséparable et d’elle et de moi. Ma Volonté est semblable à la lumière, qui contient lumière, chaleur et couleurs, lesquelles, bien que distinctes les unes des autres, sont cependant inséparables : la lumière ne peut pas exister ni avoir la vie sans la chaleur ; la chaleur ne peut pas avoir la vie sans la lumière ; et les couleurs sont formées par la force de la lumière et de la chaleur. L’une ne peut pas être sans l’autre ; l’une est la vie, l’autre est la force. La lumière, la chaleur et les couleurs commencent ensemble leur vie et la poursuivent sans jamais se séparer, et si elles doivent mourir, leurs vies se terminent toutes d’un seul coup.

            Telle est l’inséparabilité de l’âme qui vit dans ma Divine Volonté ; elle est inséparable de moi et de tous les actes de mon divin Fiat. Elle entre dans la vie de la lumière et de la chaleur de ma Divine Volonté, et elle acquiert la vie de sa lumière et de sa chaleur. Et comme son acte incessant peut être appelé la multiplicité et l’infinité de ses actes – les couleurs que produit ma Divine Volonté – l’âme forme un acte unique avec elle. Tu dois savoir que l’inséparabilité de l’âme qui vit dans ma Divine Volonté est si grande que lorsque la Sagesse éternelle créa les cieux, le soleil et l’univers tout entier, tu étais avec moi et tu t’écoulais dans mon divin Fiat comme la lumière, la chaleur et les couleurs. J’aurais beaucoup hésité à accomplir même un seul acte de ma Volonté sans ma petite fille ou une âme qui vit en elle. Ce serait comme si je manquais de la force de la lumière, de la chaleur ou des couleurs. De cela je ne peux pas manquer, et par conséquent tu es inséparable de moi. Alors, courage, et ne t’oppresse pas.

            En entendant cela, je lui dis : Mon amour, s’il est vrai que dans tous les actes de ta Divine Volonté j’étais là moi aussi – avant la faute, Adam possédait ton Fiat, et donc, lorsqu’il a péché, j’étais là moi aussi, et cela je le regretterais. Et Jésus ajouta :

            Ma fille, tu dois savoir que dans ma Divine Volonté, il y a l’acte permissif et l’acte voulu. Il y avait dans la chute d’Adam l’acte permissif, mais non voulu par ma Volonté ; et dans l’acte permissif, la lumière, la chaleur et la multiplicité des couleurs de ma Divine Volonté se mettent de côté et demeurent intouchables, sans se mêler à l’acte humain. Par contre, dans l’acte voulu, ils forment un acte unique et une seule chose. La lumière du soleil est-elle entachée parce qu’elle passe sur des ordures ? Certainement pas. La lumière reste toujours lumière, et les ordures sont toujours des ordures. Au contraire, la lumière triomphe sur tout et demeure intouchable par quoi que ce soit, peu importe qu’elle soit piétinée ou revête les choses les plus sales ; parce que les choses étrangères à la lumière n’entrent pas dans sa vie de lumière. Ma Divine Volonté est plus que la lumière ; comme la lumière, elle s’écoule dans tous les actes humains, mais elle demeure intouchable par tous les maux des créatures, et seuls ceux qui veulent être lumière, chaleur et couleurs – c'est-à-dire ceux qui veulent vivre uniquement et toujours de sa Divine Volonté – peuvent entrer en elle ; toute autre chose ne lui appartient pas. Par conséquent, tu peux être sûre que tu n’es pas entrée dans la chute d’Adam, parce que sa chute n’était pas un acte de lumière, mais de noirceur, et l’une fuit l’autre.

26.  22 février 1929 — Comment, lorsqu’elle écrit, la Divine Volonté se fait actrice, lectrice et spectatrice. L’ordre ordinaire et extraordinaire que la Divinité a dans la Création.

        Au sommet de l’amertume à cause de la privation de mon doux Jésus, j’écrivais ce qui est dit plus haut, et même si cela me coûtait énormément étant donné l’état dans lequel je me trouvais, je voulais quand même le faire comme pour témoigner un dernier d’hommage à ce Fiat qui, avec tant d’amour, S’était manifesté à moi. Et maintenant, bien que sa parole soit si brève, je ne veux pas que la plus petite goutte de lumière qu’il manifeste soit perdue.  « Qui sait, me disais-je, si ce n’est pas la dernière goutte de lumière que je mets sur papier… »

            Mais je pensais à cela lorsque mon bien-aimé Jésus sortit de moi et, se jetant à mon cou, il me serra très fort dans ses bras et me dit :

            Ma fille, dès que tu t’es mise à écrire, je me suis senti attiré si fortement qu’il m’était impossible d’y résister, si bien que lorsque mon Fiat débordait de toi, il m’a fait sortir de façon à diriger, pendant que tu écris, ce que je t’ai manifesté concernant ma Divine Volonté. C’est un engagement, un droit sacré et divin qu’il possède, d’être l’acteur, le lecteur et le spectateur pendant que tu écris, afin que tout puisse être lumière et vérités surprenantes de telle sorte que les caractères divins de ma Volonté puissent être connus clairement. Crois-tu être celle qui écrit ? Non, non – tu n’es rien d’autre que la partie superficielle. La substance, la partie première, celle qui dicte, est ma Divine Volonté ; et si tu pouvais voir la tendresse, l’amour, les désirs ardents avec lesquels mon Fiat inscrit sa vie sur ces papiers, tu mourrais consumée par l’amour.

            Après quoi il se retira et moi, sortie de l’enchantement de Jésus, je continuais à écrire ; mais je me sentais toute lumière ; les mots me parvenaient dans un murmure. Je suis incapable de dire ce que j’éprouvais en écrivant. Après avoir fini d’écrire, j’ai commencé à prier, mais avec la blessure au cœur de ne pas savoir quand Jésus reviendrait ; et je me lamentais : « Pourquoi ne m’emmène-t-il pas encore au Ciel ? » Et je me rappelais toutes les fois où il m’avait amenée aux portes de la mort, comme si j’allais franchir les portes du Ciel, mais alors qu’elles allaient s’ouvrir pour me recevoir dans la demeure bénie, l’obéissance s’était imposée (cf. Volume 4, septembre 1900, et 4 septembre 1902) à ma pauvre existence et en me fermant les portes, elle m’obligeait à demeurer dans le dur exil de la vie. Oh ! bien que sainte, comme l’obéissance est cruelle et presque tyrannique en certaines circonstances. Et cependant, je me disais : « Je voudrais savoir si c’était par obéissance, ou si le point final de mon existence ici-bas n’était pas encore venu… » Mais je pensais à cela et à bien d’autres choses qui me traversaient l’esprit avec une amertume si indicible qu’elle semblait m’enivrer, lorsque mon très grand Bien, Jésus, ma chère Vie, me surprit et, se faisant voir de nouveau, il me dit :

            Ma fille, tu dois savoir que dans notre Divinité, il y a l’ordre ordinaire pour toute la Création, et qu’aucun incident ne peut le mouvoir : pas un point, pas une minute trop tôt, pas une minute trop tard ; la vie se termine selon ce qui a été établi par nous – nous sommes immuables à cet égard. Mais il y a aussi en nous l’ordre extraordinaire, et comme nous sommes maîtres des lois de la Création tout entière, nous avons le droit de les changer quand nous le voulons. Mais si nous les changeons, ce doit être pour notre plus grande gloire et le plus grand bien de toute la Création ; nous ne changeons pas nos lois à cause de petites choses. Or, ma fille, tu sais que la plus grande œuvre est d’établir le Royaume de notre Divine Volonté sur la terre, et de le faire connaître ; il n’est aucun bien que puisse recevoir la créature si elle ne le connaît pas. Pourquoi t’étonner, alors, que nous ayons cédé à l’obéissance pour ne pas te laisser mourir ? D’autant plus qu’en raison de ton lien avec mon divin Fiat, tu entres dans l’ordre extraordinaire ; et comme chaque connaissance sur ma Divine Volonté représente de nombreuses Vies divines sorties de notre Sein, le sacrifice de ta vie était nécessaire pour les recevoir, ainsi que la privation même du Ciel, d’où t’a arrachée l’obéissance.

            De plus, étant donné que ma Divine Volonté, ses connaissances, son règne, sont non seulement le plus grand bien pour la terre, mais la gloire complète pour le Ciel tout entier, c’est tout le Ciel qui me priait (cf. Volume 6, 12 février 1904) de céder aux prières de celle qui te commandait ; et moi, eu égard à ma Volonté, alors que je t’ouvrais les portes, j’ai cédé à leurs prières. Crois-tu que je ne connaisse pas ton grand sacrifice, ton continuel martyre d’être séparée de la Patrie céleste, et uniquement pour accomplir ma Volonté en celle à travers qui ma Volonté t’était commandée ? En fait, ce sacrifice m’a arraché les nombreuses vies des connaissances de mon Fiat. Et puis, il fallait une âme qui connaisse le Ciel, et sache comment ma Divine Volonté est accomplie dans la demeure céleste afin que ma Volonté puisse lui confier ses secrets, son histoire, sa vie ; et en les appréciant, cette âme en ferait sa propre vie et serait prête à donner sa vie pour que les autres puissent connaître un bien si grand.

            Jésus garda le silence, et moi, dans la souffrance, je me lamentais et reprochais à Jésus de ne pas vouloir m’emmener au Ciel. Et lui :

            Courage, ma fille, les écrits sur ma Divine Volonté seront bientôt terminés. Mon silence même te dit que je suis sur le point d’achever les grandes manifestations de l’Évangile du Royaume de la Divine Volonté. C’est ce que j’ai fait dans le Royaume de la Rédemption : durant les derniers jours de ma vie, je n’ai rien ajouté ; au contraire, je me suis caché, et si j’ai dit quelque chose, c’était une répétition afin de confirmer ce que j’avais déjà annoncé, car ce que j’avais dit était suffisant pour recevoir les bienfaits de la Rédemption – et c’était à eux d’en profiter. Il en sera ainsi pour le Royaume de ma Divine Volonté : lorsque j’aurai tout dit et que rien ne manquera pour être capable de recevoir le bienfait de la connaître et de pouvoir posséder tous ses biens, je n’aurais alors plus aucun intérêt à te garder sur terre – et ce sera à eux d’en profiter.

27.  27 février 1929 — Comment tous les Saints sont les effets de la Divine Volonté, alors que ceux qui vivent en elle posséderont sa Vie.

           Mon abandon dans le divin Fiat est continuel, et tandis que j’essayais autant que je le pouvais de suivre les actes de la Divine Volonté, embrassant toute chose et toute créature, mon doux Jésus sortit de moi et il me dit :

            Ma fille, la Création tout entière, tous les Saints, ne sont rien d’autre que les effets de ma Divine Volonté. Si ma Volonté parle, elle crée et forme les œuvres les plus belles. Chaque petit mouvement de ma Volonté forme des bouquets de prodiges qu’elle répand sur les créatures ; ses plus petits souffles projettent des variétés de beautés sur ceux qui les reçoivent. Une belle image de cela est celle du soleil qui, du simple fait de revêtir la terre de sa touche de lumière, produit toutes les variétés de couleurs et de saveurs de toutes les plantes. Nul ne peut nier qu’en se laissant simplement toucher par sa lumière, il a reçu le bien qu’elle contient. Ma Divine Volonté est plus que le soleil. Il suffit que quelqu’un se laisse toucher par elle pour que cette touche miraculeuse produise en lui un bien qui, en le parfumant et le réchauffant de sa lumière, lui fasse ressentir ses effets bénéfiques de sainteté, de lumière et d’amour. 

            Or les effets de mon Fiat sont donnés à ceux qui font ma Divine Volonté, qui adorent ses dispositions, qui supportent avec patience ce qu’elle veut. Ce faisant, la créature reconnaît qu’il existe une Volonté suprême, et en se voyant reconnue, ma Volonté ne lui refuse pas ses admirables effets. D’autre part, la créature qui doit vivre dans ma Volonté doit posséder en elle la vie tout entière et pas seulement les effets – mais la vie avec tous les effets de mon divin Fiat. Et comme il n’y aucune sainteté, passée, présente ou future, dont ma Divine Volonté n’ait été la cause première en formant toutes les sortes de sainteté qui existent, ma Volonté contient par conséquent en elle-même tous les biens et tous les effets de sainteté qu’elle a produits. Cette créature pourra dire : « Les autres ont accompli une partie de sainteté, alors que moi j’ai tout fait, j’ai tout intégré en moi-même de tout ce que chaque Saint a accompli. » Par conséquent, la sainteté des anciens, celle des prophètes, celle des martyrs, sera présente en elle ; la sainteté des pénitents, les grandes saintetés aussi bien que les petites seront visibles. Il y a plus encore, car la Création tout entière sera représentée en elle. En fait, ma Divine Volonté ne perd rien en produisant ses œuvres ; au contraire, lorsqu’elle les produit, ma Volonté les conserve en elle comme source première. Par conséquent, pour la créature qui vit en elle, il n’est rien de ce que ma Volonté ait pu faire ou fera dont elle n’aura pas la possession.

            Quel enchantement et quelle stupéfaction ce serait si une créature pouvait contenir en elle-même la sphère tout entière du soleil avec sa lumière ? Qui ne dirait qu’elle contient tous les effets, les couleurs, la douceur, la lumière que le soleil a donnés et donnera à toute la terre et à toutes les plantes, grandes et petites ? Si cela se pouvait, le ciel et la terre en seraient étonnés et tous reconnaîtraient que chacun de leurs propres effets sont contenus dans cette créature qui possède la sphère du soleil, qui est sa vie avec tous ses effets. Mais humainement parlant cela ne se pourrait parce que la créature ne serait capable de contenir ni la puissance de toute la lumière du soleil ni celle de sa chaleur ; elle serait brûlée et le soleil n’aurait pas non plus la vertu de ne pas la brûler. En revanche, ma Volonté a la vertu de se contenir en elle-même, de se faire plus petite, de se répandre – comme elle veut, et c’est ce qu’elle fait. Lorsqu’elle transforme la créature en elle-même, ma Volonté la garde en vie et en lui donnant toutes ses nuances de beauté, elle fait de la créature la maîtresse et la dominatrice de toutes ses possessions divines. Par conséquent, sois attentive, ma fille – reconnais en toi le grand bien de la vie de mon Fiat qui, en te possédant, veut faire de toi le possesseur de tout ce qui lui appartient.

            Après quoi, il ajouta : Ma fille, la créature qui vit dans ma Volonté ne cesse jamais de suivre les voies de son Créateur et de nous imiter – et alors que notre essence, notre Volonté, notre Vie, notre Amour et notre Puissance sont un, nous sommes cependant trois Personnes distinctes. De la même manière, pour l’âme qui vit dans ma Volonté, son cœur est un et en chacun de ses battements, elle forme trois actes : l’un embrasse Dieu, le second embrasse toutes les créatures et le troisième elle-même. Ainsi, lorsqu’elle parle, qu’elle agit, et en tout ce qu’elle fait, elle forme ces trois actes qui, faisant écho à la Puissance, à la Sagesse et à l’Amour de celui qui l’a créée, elle embrasse toute chose et toute créature.

28.  3 mars 1929 — Comment la Divine Volonté est toujours dans l’acte de renouveler ce qu’elle a fait dans la création de l’homme. Comment elle contient la vertu charmeuse.

          Je poursuivais ma ronde dans le divin Fiat et, m’arrêtant en Éden, j’adorais la Suprême Volonté dans l’acte de création de l’homme afin de participer à cette union des volontés qui existait entre le Créateur et la créature quand elle fut créée. Et mon très grand Bien, Jésus, se manifestant en moi, me dit :

            Ma fille, la création de l’homme fut l’acte le plus beau et le plus solennel de toute la Création. Dans la plénitude de l’ardeur de notre amour créateur, notre Fiat a créé en Adam toutes les autres créatures et il est toujours resté dans l’acte de créer et de renouveler en chacune ce que nous avons fait pour le premier homme. En fait, tous ses descendants devaient tirer de lui leur origine. Ainsi, notre Divine Volonté prit l’engagement, à mesure que les créatures devaient voir le jour, de renouveler notre effusion d’amour, de manifester toutes nos divines qualités, et de faire un nouvel étalage de beautés, de grâces, de sainteté et d’amour sur chacune d’elles. Chaque créature devait alors être pour nous l’occasion de fêter une nouvelle venue et l’heureux événement qui venait agrandir la famille céleste.

Oh ! comme notre Divine Volonté se réjouissait de se placer dans l’acte d’avoir toujours à donner à la créature et de renouveler la magnificence, la sublimité et l’insurpassable maîtrise qu’elle devait avoir sur chaque créature. Mais parce qu’Adam est sorti de notre Divine Volonté, ses descendants ont perdu la voie qui les conduit au premier acte de la création de l’homme ; et bien que notre Divine Volonté ne soit pas arrêtée – car lorsque nous décidons d’accomplir un acte, personne ne peut nous mouvoir, et que par conséquent notre Volonté reste toujours dans l’acte de renouveler les prodiges de la Création – malgré cela, elle ne trouve personne sur qui les renouveler et elle attend avec une patience et une fermeté divines que la créature revienne dans sa Volonté afin de pouvoir reprendre son acte, toujours en action, et de répéter ce qu’elle a fait dans la création de l’homme. Et bien qu’elle les attende toutes, elle ne trouve que sa petite fille, la nouveau-née de ma Divine Volonté, qui entre chaque jour dans le premier acte de la création de l’homme, où notre Être divin faisait montre de toutes nos divines qualités pour faire de l’homme le petit roi et notre inséparable fils, l’embellissant de notre insigne divin afin que tous puissent le reconnaître comme le plus grand prodige de notre amour.

Ma fille, si tu savais avec quel amour elle attend que tu fasses ta petite visite quotidienne en Éden où notre Fiat, dans un élan d’amour, s’est mis en fête afin de créer l’homme… Oh ! combien d’actes réprimés, combien de soupirs d’amour étouffés ; combien de joies contenues ; combien de beautés restées encloses en ma Divine Volonté parce que personne n’est présent pour entrer dans son acte créateur, pour recevoir les biens inouïs qu’elle veut donner. Et en te voyant, toi qui en sa très Divine Volonté entre dans l’acte de la création de l’homme – oh ! comme elle se réjouit et se sent attirée comme par un puissant aimant à se faire connaître aux créatures afin que, en faisant régner parmi elles ma Divine Volonté, elles puissent trouver la voie pour atteindre le premier acte de la création de l’homme et ne plus avoir à conserver, réprimés en elle-même, les biens qu’elle veut donner aux créatures. Oh ! si les créatures savaient combien de nouveaux actes créateurs, plus beaux les uns que les autres, mon divin Fiat est sur le point de créer et de sortir de lui-même pour les répandre sur chacune d’elles – oh ! comme elles se hâteraient d’entrer dans ma Divine Volonté pour recommencer en elle leur vie et recevoir ses biens infinis.

Je suivis ensuite la sainte Divine Volonté et je pensais : « Est-il réellement vrai que je possède ce Fiat si saint ? Est-il vrai que je me sens incapable de vouloir ou de désirer autre chose, que la Divine Volonté déborde comme une mer à l’intérieur et à l’extérieur de moi et m’enveloppe complètement dans son divin Fiat, et que j’ai l’impression que toutes les autres choses ne m’appartiennent pas ; mais qui sait si je le possède vraiment ? » Je pensais à cela lorsque mon bien-aimé Jésus ajouta :

Ma fille, le signe qu’une âme possède ma Volonté, c’est le sentiment qu’elle a la maîtrise d’elle-même, de telle sorte que ses passions n’osent se présenter devant la lumière de mon Fiat ; elles se sentent incapables d’agir, comme si elles n’avaient pas de vie. De fait, la puissance et la sainteté de ma Volonté renversent tout, et sur les misères mêmes de la volonté humaine, elle répand sa lumière, sa sainteté et les plus belles floraisons pour convertir ces misères mêmes en une terre féconde et bénie qui ne sait plus comment produire des épines, mais uniquement des fleurs célestes et des fruits mûrs et savoureux. Et la maîtrise de cette heureuse créature est si grande qu’elle se sent maîtresse de Dieu lui-même, des créatures et de toutes les choses créées. Elle possède une vertu charmeuse, si bien que celui qui a le bonheur de la connaître se sent attaché à elle au point de ne pas pouvoir s’éloigner d’elle. C’est la puissance de mon Fiat qui, en elle, charme Dieu qui est heureux de demeurer enfermé en elle ; et mon Fiat charme les créatures parce qu’elles sentent l’odeur balsamique de mon divin Fiat qui apporte la paix et le bien véritables dans leur cœur. Que ne feraient-elles pas pour obtenir un seul mot de toi, qui, comme la vie, peut descendre dans leur cœur ? Par conséquent, sois attentive et continue ton vol dans ma Divine Volonté.

29.  8 mars 1929 — Comment la Création est l’orchestre céleste.  Comment le Fiat possède la vertu génératrice.

         Je continue ma ronde dans les actes du divin Fiat et, réunissant toute la Création, demandant en chaque chose que la Divine Volonté vienne régner sur la terre, je les apportais toutes ensemble à mon Créateur pour lui donner la gloire de toute la Création et lui dire : « Majesté adorable, entends – je t’en prie – les cieux, les étoiles, le soleil, le vent, la mer et toute la Création te demander que ton Fiat vienne régner sur la terre. Que la volonté de tous soit une. » Mais je faisais cela lorsque mon adorable Jésus se manifesta hors de moi et me dit :

            Ma fille, la Création tout entière forme l’orchestre céleste parce que chaque chose créée contient la lumière et la puissance de mon divin Fiat qui produit la plus belle des musiques. Et tout comme chaque chose créée est différente d’une autre, de la même manière ma Divine Volonté, en les créant de sa Parole créatrice qui les a faites distinctes les unes des autres, a placé en elles un son distinct, comme autant de notes qui forment le plus beau des concerts qu’aucune musique terrestre ne peut imiter. La multiplicité des sons avec les notes correspondantes est aussi grande que les choses créées. Ainsi, les cieux contiennent un son, chaque étoile a le sien qui lui est propre, le soleil en a un autre, et ainsi de suite. Ces sons ne sont rien d’autre que la participation à l’harmonie que possède ma Divine Volonté. De fait, lorsqu’elle prononce son Fiat, qui possède la vertu génératrice, communicatrice et fécondante, il laisse partout où il est prononcé ses merveilleuses qualités de lumière, de beauté et d’harmonie incomparable. N’est-ce pas sa vertu communicatrice qui a communiqué tant de beauté, d’ordre et d’harmonie à l’univers tout entier ? Et n’est-ce pas au moyen de son haleine qu’il nourrit toute la Création, la préservant fraîche et belle, tout comme il l’a créée ?

            Oh ! si les créatures voulaient se laisser nourrir par l’haleine de mon Fiat omnipotent, les maux n’auraient plus en eux aucune vie ; sa vertu génératrice et nourrissante leur communiquerait lumière, beauté et ordre dans la plus belle harmonie. Qu’est-ce que peut faire et donner mon Fiat ? Tout. Ma fille, lorsque tu rassemblais toutes les choses créées pour nous les apporter comme le plus bel hommage pour nous demander notre règne sur la terre, étant donné que toutes les choses ont en elles les notes et les sons qui leur sont propres, elles commencèrent immédiatement leur musique, si belle et si harmonieuse que notre Divinité tendit l’oreille et dit : « La petite fille de notre Fiat nous apporte l’orchestre céleste et dans leur musique, elles nous disent : Que le règne de notre Divine Volonté vienne sur la terre. Oh ! comme ce son nous est agréable, comme il descend profondément en notre sein divin et nous incite à la compassion pour tant de créatures sans la vie de notre Fiat. Ah ! une seule âme vivant en elle peut mouvoir le Ciel et la terre et s’élever jusqu’à nos genoux paternels pour nous arracher un bien si grand, qui est le Fiat voluntas tua sur la terre comme au Ciel. »

            Je suivais après cela la Divine Volonté dans les effets si multiples qu’elle produit dans toute la Création, et mon toujours aimable Jésus ajouta :

            Ma fille, mon Fiat produit avec un seul acte de nombreux effets qui soutiennent la Création tout entière. Son acte est la vie qu’il donne pour former chaque chose créée ; les effets sont la nourriture qu’il administre comme autant d’aliments différents pour chaque chose afin de les conserver fraîches et belles tout comme il les créa. Ma Divine Volonté est ainsi le soutien, la nourricière et la vivificatrice de toute la Création. Or la créature qui vit dans ma Divine Volonté soutient, nourrit et vivifie avec elle toutes les choses créées ; elle est inséparable de mon Fiat ! Lorsque la créature agit en lui, elle acquiert l’haleine, et en soufflant avec mon Fiat, elle maintient toujours en vie ce qui fut un jour créé ; plus encore, elle a la vertu de vivifier et de ramener à la vie les nombreux actes de ma Volonté auxquels la volonté humaine a donné la mort. En fait, ma Volonté a un acte continuel à donner aux créatures, et lorsqu’elles n’ont pas fait ma Volonté, ces actes sont morts pour elles ; et celle qui vit dans ma Volonté possède la vertu de les vivifier et de les garder en vie.

30.  13 mars 1929 — Comment l’Amour divin a débordé dans la Création. Comment la Divine Volonté ne sait pas faire des choses brisées. Comment chaque privation de Jésus est une nouvelle souffrance.

          Je sens en moi une force, une puissance divine qui m’attire continuellement dans la Volonté éternelle comme si elle me voulait en compagnie continuelle de ses actes pour donner à sa petite nouveau-née la vie de ces actes et avoir le plaisir de les entendre répéter, ou de les répéter avec elle. Il semble que le divin Fiat aime beaucoup et se réjouit lorsqu’il voit la petite nouveau-née dans ses bras de lumière, soit pour lui dire quelque chose concernant sa longue histoire ou pour la laisser répéter avec lui ce qu’il fait. Le divin Fiat éprouve beaucoup de joie et de bonheur pour son œuvre de Création. C’est pourquoi sa lumière transportait ma petite intelligence en Éden, dans l’acte où notre Créateur, dans un grand mouvement d’amour, créa la vie d’amour en Adam afin de l’aimer toujours – et c’est bien ce qu’il a fait – sans jamais cesser d’être aimé par lui en retour d’un amour incessant. Il voulait l’aimer d’un amour qui ne dit jamais c’est assez ; mais il voulait être aimé en retour.

            Alors que mon esprit errait dans l’amour du Créateur et de la créature, mon doux Jésus, se manifestant en moi, me dit :

            Ma fille, dans le premier acte de la création de l’homme, notre amour débordait tellement et élevait si haut ses flammes, ses voix mystérieuses étaient si fortes et pénétrantes, que les cieux, les étoiles, le soleil, le vent, la mer et toutes choses se sentaient investis par une voix mystérieuse qui clamait par-dessus la tête de l’homme :  « Je t’aime ; je t’aime ; je t’aime ». Ces voix énigmatiques et puissantes appelaient l’homme, et lui, comme tiré d’un doux sommeil et ravi par chacun des « Je t’aime » de celui qui l’avait créé, s’écriait lui aussi dans un élan d’amour – dans le soleil, dans les cieux, dans la mer et en toutes choses : « Je t’aime ; je t’aime ; je t’aime, ô mon Créateur ! » Notre Divine Volonté qui régnait sur Adam ne lui a pas laissé perdre un seul de nos « Je t’aime » auquel il répondait par le sien. C’était charmant et même enchanteur de l’entendre, alors que la puissance de notre divin Fiat prenait le « Je t’aime » de notre fils, cher joyau de notre Cœur, sur les ailes de sa lumière et qu’envahissant toute la Création, il nous faisait entendre en chaque chose créée son continuel « Je t’aime » tout comme le nôtre. Notre Divine Volonté ne sait faire que des choses continuelles, et non brisées et interrompues.

            Tant qu’Adam était en possession de son cher héritage de notre Fiat, il possédait son acte continuel ; on peut dire qu’il rivalisait avec nous, car lorsque nous accomplissons un acte, jamais il ne cesse. Par conséquent, tout était harmonie entre lui et nous – harmonie d’amour, de beauté, de sainteté. Notre Fiat ne le laissait manquer en rien de toutes nos choses. En se retirant de notre Volonté, il a perdu la voie pour atteindre nos choses et il a formé de nombreux vides entre lui et nous – des vides d’amour, de beauté et de sainteté, et formé un abîme de distance entre Dieu et lui. Et c’est pourquoi notre Fiat veut revenir dans la créature comme une fontaine de vie – afin de remplir ces vides et le faire retourner, comme un petit nouveau-né, entre ses bras, et lui donner son acte continu tout comme il l’a créé.

            Je me retrouvais après cela sans mon très grand Bien, Jésus, et j’éprouvais une souffrance telle qu’il m’est impossible de vous l’expliquer. Puis, après un long temps d’attente, ma chère vie est revenue et je lui ai dit : « Dis-moi, bien-aimé Jésus, pourquoi la souffrance de ta privation est toujours nouvelle ? Lorsque tu te caches, je ressens une douleur nouvelle en mon âme – une mort plus cruelle, plus déchirante encore que celles que j’ai connues auparavant lorsque tu te caches de moi. » Et mon toujours aimable Jésus me dit :

            Ma fille, tu dois savoir que chaque fois que je viens à toi, je te communique un acte nouveau de ma Divinité ; je te communique une nouvelle connaissance sur ma Divine Volonté, tantôt une beauté nouvelle, tantôt une nouvelle sainteté, et ainsi de suite pour toutes nos divines qualités. Cet acte nouveau que je te communique fait que, lorsque tu demeures sans moi, cette plus grande connaissance entraîne une douleur nouvelle dans l’âme, car plus on connaît un bien, plus on l’aime, et cet amour nouveau provoque une souffrance nouvelle lorsqu’on en est privé. C’est pourquoi tu ressens une souffrance nouvelle envahir ton âme lorsque tu es sans moi. Mais cette nouvelle souffrance te prépare à recevoir, et le vide est préparé en toi où je peux placer les nouvelles connaissances sur ma Divine Volonté. La douleur, la nouvelle mort déchirante dont tu souffres à cause de ma privation, est le nouvel appel qui, d’une voix mystérieuse, secrète et ravissante, m’appelle ; et je viens, et, en retour, je te manifeste une nouvelle vérité qui t’apporte la vie nouvelle de ton Jésus. De plus, comme les connaissances de mon divin Fiat sont des Vies divines issues du sein de notre Divinité, la douleur divine dont tu souffres à cause de ma privation a la vertu d’appeler du Ciel ces Vies divines des connaissances de ma Volonté pour se révéler à toi afin de les faire régner sur la terre. Oh ! si tu connaissais quelle valeur contient une seule connaissance sur ma Divine Volonté, tout le bien qu’elle peut produire – tu la garderais comme la plus précieuse des reliques, plus encore qu’un sacrement. Par conséquent, laisse-moi faire et abandonne-toi dans mes bras, en attendant que ton Jésus t’apporte les Vies divines des connaissances de son Fiat !

31.  17 mars 1929 — Ce que Jésus a manifesté sur son adorable Volonté sont des naissances divines. Sa tristesse lorsqu’il voit que ces vérités ne sont pas bien gardées.

          J’étais tout abandonnée dans le divin Fiat ; je sentais mon pauvre esprit immergé dans la mer de sa lumière infinie, et mon adorable Jésus, se manifestant en moi, me dit :

            Ma fille, ma Divine Volonté est dans l’acte de former des naissances continues. Dans ces naissances, elle génère et donne naissance à la lumière, elle génère et donne naissance à d’autres vies semblables à elle-même, elle génère et donne naissance à la sainteté et à la beauté. La première génération est formée en notre sein Divin, puis sortent de nous les innombrables naissances. Mais sais-tu quand nous formons et générons ces naissances ? Lorsque nous voulons manifester une vérité. Nous la générons tout d’abord en notre sein comme une chère enfant, puis nous la sortons de nous comme une naissance afin qu’elle puisse descendre vers les créatures et donner à celle qui la reçoit la liberté de la laisser générer pour qu’elle puisse produire plus de naissances, et que les créatures puissent avoir ainsi notre chère enfant générée en notre sein. Nos vérités descendent donc du Ciel afin de générer dans les cœurs et former la longue  génération des naissances divines venant de moi.

            Ainsi, ma fille, chaque vérité que je t’ai manifestée sur ma Divine Volonté était une enfant générée dans notre sein paternel de telle sorte que, lorsque nous la sortions, elle t’apportait l’enfant de notre lumière, de notre beauté, de notre sainteté et de notre amour. Et si la grâce t’a été donnée de les sortir, c’est parce qu’elles ont trouvé en toi l’espace et la liberté de pouvoir générer, de telle sorte que, incapable de contenir en toi les si nombreuses naissances des enfants de nos vérités, tu les as manifestées à ceux qui avaient le bonheur de t’écouter. On peut dire par conséquent que celui qui ne prend pas ces vérités en considération est un de nos enfants qui n’apprécie pas et n’aime pas les plus grandes choses qui existent au Ciel et sur la terre ; et n’étant ni aimées ni estimées, elles en viennent à suffoquer ces enfants et à empêcher leur génération. Il n’est pas de mal plus grand que celui-ci : ne pas mettre tous ses soins à conserver une de nos vérités – comme le plus grand des trésors, parce qu’elle est notre enfant, porteuse de notre vie sur la terre. Quel bien ne peut pas faire une de nos vérités ? Elle contient la Puissance de notre Fiat – elle est si vaste qu’elle a le pouvoir de sauver un monde entier. Plus encore, car chaque vérité contient un bien distinct à donner aux créatures ainsi qu’une gloire pour celui qui l’a générée ; et faire obstacle au bien et à la gloire que nos chères naissances devraient nous rendre est le plus grand de tous les crimes.

            C’est pourquoi je t’ai donné tant de grâce, je t’ai administré les mots, j’ai dirigé ta main quand tu écrivais – afin que les enfants de mes vérités ne soient pas étouffés et comme ensevelis dans ton âme. Et pour que tu n’oublies rien, je me suis placé près de toi, je t’ai tenue dans mes bras comme une tendre mère tient sa petite fille, et tantôt je t’ai attirée par mes promesses, tantôt je t’ai corrigée, et tantôt je t’ai réprimandée sévèrement lorsque je te voyais réticente à écrire les vérités que je t’avais manifestées, car elles étaient pour moi des vies et des enfants qui, sinon aujourd’hui, viendraient demain au jour. Tu ne peux pas imaginer ma tristesse devant la négligence de ceux qui ont perdu les trois volumes de ma Divine Volonté. Combien de vérités ne contenaient-ils pas ? Combien de vies n’ont-ils pas étouffées, formant la tombe pour mes enfants qu’avec tant d’amour j’avais produits de mon sein paternel ? Quant à ceux qui furent négligents au point de causer leur perte, j’ai le sentiment qu’ils ont brisé le plan de ma Divine Volonté, de sa longue histoire que je t’ai racontée avec tant d’amour pour la faire connaître ; car chaque fois que je me préparais à te parler de mon Fiat, l’ardeur de mon amour était si grande que j’avais le sentiment de renouveler l’acte de la Création tout entière, spécialement quand, dans l’ardeur de notre amour, l’homme a été créé.

            En entendant cela, je sentais mon âme transpercée et comme mises en pièces ; et je lui dis : « Mon amour, si tu veux, tu peux faire un miracle de ton omnipotence pour qu’ils soient retrouvés, et tu n’auras pas ainsi la douleur de tant de vérités étouffées et de la longue histoire de ta Divine Volonté brisée. Je souffre beaucoup moi aussi et je ne suis même pas capable d’expliquer mon chagrin. » Et Jésus ajouta :

            C’est l’écho de mon chagrin qui est en toi ; c’est la déchirure de tant de mes vies qui ont été étouffées que tu ressens en toi. Les vérités qui ont été perdues sont inscrites dans la profondeur de ton âme, car je les écrivais d’abord en toi de ma main créatrice avant que tu les mettes sur papier, et c’est pourquoi tu ressens si vivement leur déchirement – c’est le même déchirement que tu ressens dans ton cœur. Si tu savais combien je souffre ! En chaque vérité de ces volumes qui ont été perdus avec tant de négligence, je me sens mis à mort – et autant de morts qu’il y avait en eux de vérités. Et non seulement cela, mais la mort de tout le bien que ces vérités devaient apporter, et la mort de la gloire qu’elles devaient me donner. Mais ils devront payer pour cela, avec d’autant plus de feu au Purgatoire qu’il y avait de vérités dont ils ont causé la perte. Sache, cependant, que s’ils ne mettent pas tout en œuvre pour les retrouver parce que je veux leur coopération – je ne ferai pas le miracle que certains voudraient pour qu’ils soient retrouvés ; et cela, en châtiment pour leur négligence. Ces naissances, ces vérités, ces chères enfants et ces chères vies que nous avons produites ne seront cependant pas retirées, car ce qui sort du sein de notre Divinité comme porteur d’un grand bien pour les créatures, nous ne le retirons pas à cause de l’ingratitude et de la négligence de ceux qui ont perdu tant de nos vérités. Par conséquent, lorsque le Royaume de notre Volonté sera connu et qu’il régnera sur la terre, je ferai en sorte de manifester de nouveau ce qui a été perdu, car si je ne le faisais pas, il manquerait le lien et la connexion, et le plan tout entier du Royaume du divin Fiat.

            En entendant cela, je lui dis en pleurant : « Alors, mon amour, dans ce cas, je devrai attendre. Que mon exil sur terre sera long ; pourtant, tes privations sont pour moi une telle torture que je ne peux pas être éloignée de la céleste Patrie plus longtemps. » Et Jésus ajouta :

            Fille, ne t’afflige pas, et il n’est pas non plus nécessaire que je dise, à toi ou à d’autres, comment et à qui je dois le manifester s’ils ne retrouvent pas ce qui a été perdu. En ce qui te concerne, fais ce que tu as à faire pour le Royaume de ma Divine Volonté. Lorsque tu auras accompli le dernier acte que nous attendons de toi pour l’accomplissement de notre Divine Volonté, ton Jésus ne perdra pas une minute pour t’emmener dans ses bras vers les célestes régions. N’est-ce pas ce que j’ai fait dans le Royaume de Rédemption ? J’ai tout accompli sans rien omettre afin que rien ne manque de ma part et que tous puissent recevoir le bien de la Rédemption. Et après avoir tout accompli, je suis monté au Ciel sans attendre le résultat, en laissant cette tâche aux apôtres. Ce sera la même chose avec toi. Par conséquent, sois attentive et ramasse ton courage.

32.  22 mars 1929 — Dans ses œuvres, Dieu utilise des moyens humains. Comment, dans la Création, la Divine Volonté avait le rayon d’action en se constituant la vie de toute chose. Comment la Divinité n’agit que de façon concomitante et en spectatrice.

           Mon pauvre esprit semblait fixé dans la Divine Volonté et je pensais : « Comment son Royaume pourra-t-il jamais venir sur terre ? Et de plus, comment peut-il venir s’il n’est pas connu ? » Mais je pensais cela lorsque mon toujours aimable Jésus, se manifestant en moi, me dit :

            Ma fille, dans mes œuvres, j’utilise des moyens humains, même si je fais la première partie, la fondation et toute la substance de l’œuvre que je veux accomplir, je me sers ensuite des créatures afin que mon œuvre soit connue et prenne vie parmi les créatures.

            C’est ce que j’ai fait dans la Rédemption – j’ai utilisé les apôtres pour la faire connaître, la propager et recevoir et donner les fruits de la Rédemption. Et si les apôtres n’avaient rien voulu dire de ce que j’avais dit et fait en venant sur terre, et, enfermés dans leur mutisme, s’ils n’avaient pas fait le moindre sacrifice, ni offert leur vie pour faire connaître le grand bien de ma venue sur terre, ils auraient provoqué la mort de ma Rédemption dès sa naissance. Et les générations seraient restées sans l’Évangile, sans les sacrements et tout le bien que ma Rédemption a fait et fera encore. Tel était mon but lorsque dans les dernières années de ma vie ici-bas j’ai rassemblé mes disciples autour de moi : faire d’eux les proclamateurs de ce que j’avais fait et dit. Oh ! si les apôtres avaient gardé le silence, ils auraient été responsables de la mort de bien âmes qui n’auraient pas connu le bien de la Rédemption – responsables de tant de bien que les créatures n’auraient pas fait. Mais parce qu’ils n’ont pas gardé le silence et qu’ils ont offert leur vie, on peut les appeler, après moi, auteurs et cause d’un grand nombre d’âmes qui sont sauvées et de tout le bien qui a été fait dans mon Église en formant, en tant que premiers proclamateurs, ses inébranlables piliers. C’est notre divine manière habituelle que d’accomplir notre premier acte dans nos œuvres, de placer ce qui est nécessaire, et de les confier ensuite aux créatures en leur donnant les grâces nécessaires pour qu’elles puissent continuer ce que nous avons fait ; et nos œuvres deviennent par conséquent connues selon l’intérêt et la bonne volonté que peuvent avoir les créatures.

            Il en sera ainsi avec le Royaume de ma Divine Volonté. Je t’ai appelée afin que tu sois pour moi une seconde mère et, seul à seul, comme je l’ai fait avec ma Mère dans le Royaume de Rédemption, je t’ai manifesté les nombreux secrets de mon divin Fiat, ses grands bienfaits, et combien il veut venir régner sur la terre. Je peux dire que j’ai tout fait ; et si j’ai appelé mon ministre afin que tu puisses t’ouvrir à lui pour le faire connaître, mon intention était qu’il s’intéresse à faire connaître un bien si grand. Et si cet intérêt était absent de la part de ceux qui devraient s’y employer, le Royaume de ma Volonté courrait le risque de mourir dès sa naissance et ils seraient eux-mêmes responsables pour tout le bien qu’un Royaume aussi saint peut apporter. Ou ils mériteraient qu’en les mettant de côté, j’appelle d’autres proclamateurs et propagateurs des connaissances de mon divin Fiat. Tant que je n’en trouverai pas qui auront à cœur de faire connaître ses connaissances plus que si c’était leur vie même, le Royaume de ma Volonté ne pourra avoir ni commencement ni vie sur la terre.

            Après quoi je poursuivais mon abandon dans le divin Fiat, et mon très grand Bien, Jésus, ajouta :

            Ma fille, dans la Création, c’est ma Divine Volonté qui avait son rayon d’action ; et bien que notre Divinité soit concomitante – car nous en sommes inséparables – l’acte premier, l’action première était toute de notre Volonté. Elle a parlé et elle a opéré ; elle a parlé et elle a ordonné ; nous étions les spectateurs de ce que faisait notre suprême Volonté, avec une maîtrise, une harmonie et un ordre si grands que nous nous sentions dignement glorifiés et rendus doublement heureux par notre Volonté même. Par conséquent, puisque la Création est son œuvre, toute la force de la Création et tous les biens dont elle l’a enrichie sont tous dans ma suprême Volonté ; elle est la vie première de toute chose, et c’est pourquoi elle aime tant la Création – car elle sent sa vie même dans toutes les choses créées et c’est sa vie même qui coule en elles. Si bien qu’en créant l’homme, voulant faire un plus grand étalage de sa puissance, de son amour et de sa maîtrise, elle a voulu enclore en lui tout l’art de la Création tout entière. Plus encore, elle a voulu le surpasser en lui donnant des coups de pinceau d’un art divin pour faire de lui un petit dieu ; et en se plaçant en lui et autour de lui, à sa droite et à sa gauche, par-dessus sa tête et sous ses pieds, je l’ai porté dans ma Divine Volonté comme une effusion de notre amour, comme le triomphateur et l’admirateur de son insurpassable maîtrise. 

            C’était par conséquent le droit de mon divin Fiat que l’homme ne vive partout et toujours que de la Divine Volonté. Que n’avait-elle pas fait pour lui ? Elle l’avait appelé de rien, elle l’avait formé, elle lui avait donné son être et elle lui avait donné une double vie - la vie de l’homme et celle de ma Divine Volonté afin de le tenir toujours serré dans ses bras créatifs pour le préserver beau, nouveau et heureux tout comme elle l’avait créé. Aussi, lorsque l’homme eut péché, mon Fiat eut le sentiment qu’on lui arrachait cette vie qu’il portait en son sein. Quelle n’a pas été sa douleur ! Il restait avec en son sein le vide de cet homme pour qui, avec tant d’amour, afin de le garder heureux et sécurité, il avait fait une place dans sa vie même. Et crois-tu que dans la Rédemption ce n’était pas ma Divine Volonté elle-même qui s’incarnait pour venir chercher l’homme perdu ? C’était bien elle, parce que Verbum signifie Parole, et notre Parole est le Fiat qui, tout comme dans la Création parla et créa, dans la Rédemption, voulut s’incarner lui-même, car c’était son sein vide qui réclamait cet enfant qui, de façon si cruelle, s’était arraché au dehors. Et qu’est-ce que n’a pas fait ma Volonté dans la Rédemption ? Mais elle n’est toujours pas satisfaite de ce que j’ai fait. Elle veut remplir son sein, elle ne veut plus voir l’homme défiguré par le péché, par sa dissemblance avec elle, mais elle veut le voir orné de l’insigne de la Création, orné de sa beauté et de sa sainteté, et reprendre sa place en son sein divin. Le Fiat Voluntas Tua sur la terre comme au Ciel est précisément cela : que l’homme revienne dans ma Divine Volonté ; et c’est seulement lorsqu’elle verra de nouveau son enfant heureux, vivant dans sa maison, avec l’opulence de ses biens – qu’elle se calmera. Et alors seulement elle pourra dire : ‘Mon enfant est revenu, il a revêtu ses vêtements de roi, il porte la couronne royale, il vit avec moi et je lui ai rendu les droits que je lui avais donnés en le créant. Le désordre dans la Création a pris fin, car l’homme est revenu dans ma Divine Volonté.’

33.  25 mars 1929 — Comment la Création poursuit une course vertigineuse vers son Créateur. Celle qui vit dans la Divine Volonté en est inséparable. L’ordre que Jésus a conservé en manifestant les vérités sur la Divine Volonté. Renouveau de la Création. Importance des vérités.

           Mon abandon dans la Divine Volonté continue. Je sentais la petitesse de ma pauvre âme au milieu de toutes les choses créées ; et moi, bien qu’ayant mon propre mouvement, ma course continue dans toute la Création, je m’en sens inséparable ; ma volonté et celle de la Création sont une, qui est l’unique et seule Divine Volonté. Par conséquent, comme la Volonté de tous est une, nous faisons l’unique et même chose, et nous courons tous comme vers notre premier centre, notre Créateur, pour lui dire : « Ton amour nous a créés et c’est ce même amour qui nous rappelle à toi, dans une course vertigineuse, pour te dire : ‘Nous t’aimons, nous t’aimons’ ; pour chanter les louanges de ton inextinguible et interminable amour. » Ainsi, sortant à nouveau de son centre pour continuer notre course qui n’a pas d’arrêts, nous ne faisons qu’entrer et sortir de son divin sein pour former notre ronde d’amour, notre course amoureuse vers notre Créateur.

            Et tandis que je courais avec la Création tout entière pour former ma course d’amour vers la divine Majesté, mon toujours aimable Jésus, se manifestant hors de moi, me dit :

            Ma fille, celle qui vit dans ma Volonté est liée à toute la Création : la Création ne peut être sans cette heureuse créature, pas plus que la créature ne peut se détacher des choses créées, car la Volonté de l’une et de l’autre étant une, laquelle est ma Divine Volonté, elles forment un corps unique ayant de nombreux membres inséparables les uns des autres. Je regarde celle qui vit dans ma Divine Volonté, et je vois les cieux ; je reporte mon regard sur elle et je vois son soleil ; mes regards, ravis par tant de beauté, se fixent davantage sur elle et je trouve sa mer. En somme, je vois en elle toutes les variétés de chaque chose créée et je dis : « Oh ! Puissance de mon divin Fiat – combien tu rends belle pour moi celle qui vit en toi. Tu lui donnes la primauté sur toute la Création, tu lui donnes la course, si rapide, qu’elle court plus que le vent ; et dépassant toute chose, elle est la première à entrer dans mon Divin Centre pour me dire : ‘Je t’aime, je te glorifie, je t’adore’ ; et en formant son écho dans toute la Création, tous répètent après elle ses charmants refrains. »

            Ma fille, c’est pourquoi je mets tant d’amour à te manifester tout ce qui concerne ma Divine Volonté : tout ce que je t’ai manifesté sur elle n’est rien d’autre que l’ordre tout entier de son Royaume. Et tout cela devait être manifesté depuis le début de la Création si Adam n’avait pas péché, parce qu’en chacune de mes manifestations sur mon divin Fiat, l’homme devait grandir dans la sainteté et la beauté de son Créateur, et mon intention était de faire cela petit à petit, lui donnant par petites gorgées la vie de la Divine Volonté, pour le faire grandir selon le désir de ma Divine Volonté. Ainsi, par son péché, l’homme a interrompu mon discours et m’a réduit au silence. Après bien des siècles, voulant que l’homme revienne dans mon Fiat, j’ai recommencé à parler avec tant d’amour, plus qu’une tendre mère lorsqu’elle aime et attend avec impatience de donner naissance à son enfant pour pouvoir l’embrasser, l’entourer de ses affections, l’aimer et le serrer tendrement contre son sein maternel, et le combler de tous ses biens et de tous ses bonheurs. C’est ce que j’ai fait en reprenant mon discours en te manifestant l’ordre tout entier du Royaume de ma Divine Volonté, et la voie que mes créatures doivent suivre dans mon Royaume.

            Par conséquent, manifester toutes ces vérités sur mon Fiat n’était rien moins que remettre en place tout l’ordre et tout l’amour que j’aurais conservés si l’homme n’avait pas péché et si mon Royaume avait eu sa vie sur la terre. Dans mon discours, j’ai conservé un ordre tel qu’une vérité est reliée à l’autre, et si quelqu’un voulait enlever ou cacher quelques vérités, elles constitueraient un vide dans le Royaume de mon divin Fiat, et retireraient aux créatures une force qui les incite à vivre dans mon Royaume. En fait, chaque vérité concernant ma Divine Volonté est une place qu’elle occupe pour régner parmi les créatures, ainsi qu’une voie et un endroit libre qu’elles trouvent pour en prendre possession. Ainsi, toutes les vérités que je t’ai dites sont si bien reliées entre elles que si quelques-unes étaient enlevées, on verrait alors en ce point comme un ciel sans étoiles, un espace vide sans soleil, une terre sans floraison. En fait, dans toutes ces vérités que je t’ai dites, il y a le renouveau de la Création tout entière, et en chaque vérité, mon Fiat, plus que le soleil, veut se remettre en action, tout comme je l’ai fait dans la Création, et en étendant son voile de lumière sur toute chose, mon Fiat veut leur donner tant de grâce au point de leur donner sa main créatrice pour les faire revenir dans le sein de sa Divine Volonté.  

            Par conséquent, tout ce que je t’ai dit sur ma Divine Volonté a une importance telle que cela me coûte plus que la Création tout entière ; parce que c’en est le renouveau, et lorsqu’un acte est renouvelé, il demande le double d’amour, et pour que ce soit plus sûr, nous plaçons une double grâce et une double lumière à donner aux créatures pour que nous n’ayons pas à connaître la seconde souffrance, peut-être plus douloureuse que la première, que nous avons eue au commencement de la Création lorsque l’homme pécha et forma en lui l’échec de notre amour, de notre lumière et du précieux héritage de notre suprême Volonté. C’est pourquoi je suis si attentif à ce que rien ne soit perdu de ce que je te dis sur ma Divine Volonté – car ces vérités ont une importance telle que si certaines devaient être cachées, ce serait comme si l’on voulait déplacer le soleil, ou faire sortir la mer de ses rivages. Qu’adviendrait-il de la terre ? Penses-y toi-même. Et c’est ce qui arriverait si l’une des vérités que je t’ai manifestées sur ma Divine Volonté était absente.

34.  31 mars 1929 — Droits absolus de la Divine Volonté. Comment la volonté humaine a changé la destinée humaine et divine. Comment, si l’homme n’avait pas péché, Jésus devait venir glorieux sur terre et, avec le sceptre du commandement, l’Homme devait être le porteur de son Créateur.

           Je sens en moi la puissance continue du divin Fiat qui m’enveloppe d’un tel empire que ma volonté agonisante n’a pas le temps de faire le moindre acte ; et il se glorifie de ne pas la laisser mourir complètement, car dans ce cas, il perdrait le prestige d’agir sur une volonté humaine qui, toujours vivante, reçoit volontairement sur elle l’acte vital du divin Fiat. Et cette volonté est heureuse de vivre tout en mourant  afin d’accorder la vie et le règne absolu à la Volonté suprême qui, victorieuse avec ses droits divins, étend ses frontières et crie victoire sur la volonté mourante de la créature qui, quoique mourante, sourit et se sent heureuse et honorée qu’une Divine Volonté ait son champ d’action dans son âme.

            Et alors que je me sentais sous l’empire du divin Fiat, mon doux Jésus, se manifesta en moi et me dit :

            Petite fille de ma Divine Volonté, tu dois savoir que ce sont des droits absolus de mon divin Fiat que d’avoir la primauté sur chaque acte de la créature – et celle qui nie sa primauté lui enlève ses droits divins qui lui sont dus en toute justice, car il est le Créateur de la volonté humaine. Qui pourra te dire, ma fille, tout le mal que peut faire une créature lorsqu’elle atteint le point où elle se retire de la Volonté de son Créateur ? Un seul acte de retrait de notre Divine Volonté a suffi pour changer non seulement le destin de générations humaines, mais la destinée même de notre Divine Volonté.

            Si Adam n’avait pas péché, le Verbe éternel, qui est la Volonté même du Père céleste, allait venir sur terre glorieux, triomphant et dominant, accompagné visiblement par son armée angélique que tous devaient voir ; et avec la splendeur de sa gloire, il devait charmer et nous attirer tous à lui par sa beauté ; couronné roi et avec le sceptre du commandement, pour être roi et chef de la famille humaine, afin de donner aux créatures le grand honneur de pouvoir dire : « Nous avons un Roi qui est Homme et Dieu. » Plus encore, puisque votre Jésus ne devait pas venir du Ciel pour trouver l’homme infirme, car ne s’étant pas retiré de ma Divine Volonté, aucune maladie, que ce soit du corps ou de l’âme, ne devait exister ; en fait, c’est la volonté humaine qui submerge presque la pauvre créature de souffrances. Le divin Fiat était inaccessible à toute souffrance, et ainsi devait-il en être de l’homme. Par conséquent, il devait venir pour trouver l’homme heureux, saint, avec la plénitude des biens avec lesquels il avait été créé. Mais parce qu’il a voulu faire sa volonté, il a changé notre destinée, et comme il était décrété que je devais descendre sur terre – et lorsque la Divinité décrète, personne ne peut la mouvoir – je n’ai fait que changer la manière et l’apparence, mais je suis bien descendu, quoique sous les dehors les plus humbles : pauvre, sans apparence de gloire, souffrant et pleurant, chargé de toutes les misères et souffrances de l’homme. La volonté humaine m’a fait venir pour trouver l’homme malheureux, aveugle, sourd et muet, chargé de toutes les misères ; et moi, afin de les guérir, je devais les prendre sur moi, et pour ne pas les effrayer, je devais me montrer comme l’un d’eux, devenir leur frère et leur donner les médications et les remèdes dont ils avaient besoin. La volonté humaine a ainsi le pouvoir de rendre l’homme heureux ou malheureux, saint ou un pécheur, en bonne santé ou malade.

            Si l’âme décide toujours – de toujours faire ma Divine Volonté et de vivre en elle, elle changera sa destinée, et ma Divine Volonté se jettera sur la créature ; elle en fera sa proie et lui donnera le baiser de Création, elle changera son apparence et sa manière. En la serrant sur son sein, elle lui dira : « Mettons tout de côté, les premiers temps de la Création sont revenus pour toi et pour moi ; tu vivras dans notre maison, comme notre fille, dans l’abondance des biens de ton Créateur. »

            Écoute, ma petite nouveau-née de ma Divine Volonté : si l’homme n’avait pas péché, s’il ne s’était pas retiré de ma Divine Volonté, je serais venu sur terre – mais sais-tu comment ? Plein de majesté, comme lorsque je suis revenu de la mort. Même si j’avais mon Humanité semblable à celle de l’homme, unie au Verbe éternel, combien mon Humanité ressuscitée était différente – glorifiée, revêtue de lumière, non sujette à la souffrance ou à la mort : j’étais le vrai Divin Triomphateur. Par contre, avant de mourir, quoique volontairement, mon Humanité était sujette à toutes les souffrances ; plus encore, j’étais l’Homme de Douleurs. Et comme l’homme avait encore les yeux éblouis par la volonté humaine, et par conséquent encore infirme, peu nombreux sont ceux qui m’ont vu ressuscité, et cela a servi à confirmer ma Résurrection. Puis je suis monté au Cieux pour donner à l’homme le temps de prendre les médications et les remèdes pour qu’il puisse se rétablir et se disposer à connaître ma Divine Volonté afin de vivre non de sa volonté, mais de la mienne, et je pourrai alors me montrer plein de majesté et de gloire parmi les enfants de mon Royaume. Ainsi, la Résurrection est la confirmation du Fiat Voluntas Tua sur la terre comme au Ciel. Après une aussi longue souffrance endurée par ma Divine Volonté durant bien des siècles de ne pas avoir son Royaume sur la terre et son règne absolu, il était juste que mon Humanité mette ses droits divins en sûreté et réalise son dessein originel et le mien de former son Royaume parmi les créatures.

            De plus, afin de confirmer pour vous la façon dont la volonté humaine a changé sa destinée et celle de la Divine Volonté, tu dois savoir que dans toute l’histoire du monde, deux personnes seulement ont vécu dans la Divine Volonté sans jamais faire la leur – et ce fut la Reine Souveraine et moi-même. Et la distance, la différence entre nous et les autres créatures est infinie ; si bien que même notre corps n’est pas resté sur terre. Ils avaient servi de palais royal pour le divin Fiat, et le divin Fiat se sentait inséparable de nos corps ; il les a par conséquent réclamés et de sa force dominante il a enlevé notre corps avec notre âme vers la Patrie céleste. Et pourquoi tout cela ? L’unique raison est que nos volontés humaines n’avaient jamais eu un seul acte de vie, mais que tout le règne et le champ d’action tout entier était celui de ma Divine Volonté. Sa puissance est infinie, son amour est insurpassable.

            Après quoi il garda le silence et je me sentais immergée dans la mer du Fiat, et – oh ! combien de choses j’ai comprises. Et mon doux Jésus ajouta :

            Ma fille, en ne faisant pas ma Divine Volonté, la créature jette la confusion dans l’ordre que ma divine Majesté gardait dans la Création ; elle se déshonore, elle descend bien bas, elle se place loin de son Créateur, elle perd l’origine, les moyens et la fin de cette vie Divine qui, avec tant d’amour, avait été infusée en elle dans l’acte d’être créée. Nous aimions tant cet homme que nous avons placé en lui notre Divine Volonté comme origine de vie ; nous voulions être charmés par lui ; nous voulions sentir en lui notre force, notre puissance, notre bonheur et notre même écho continu. Et qui pouvait nous permettre de ressentir et de voir tout cela, si ce n’est notre Divine Volonté déplacée en lui ? Nous voulions voir en l’homme le porteur de son Créateur qui devait le rendre heureux dans le temps et l’éternité. Aussi, lorsqu’il n’a pas fait notre Divine Volonté, nous avons vivement ressenti la grande douleur de notre œuvre désordonnée ; notre écho a cessé, notre force enchanteresse qui devait nous ravir pour lui donner de nouvelles surprises de bonheur était convertie en faiblesse – en somme, elle était sens dessous dessus. C’est pourquoi nous ne pouvons tolérer un tel désordre dans notre œuvre ; et si j’ai tant parlé de mon divin Fiat, le but est précisément celui-ci : nous voulons placer l’homme dans l’ordre afin qu’il puisse revenir aux premières étapes de la Création, et que notre Volonté, coulant en lui comme une humeur vitale, puisse à nouveau former notre porteur, notre palais royal sur la terre, son bonheur et le nôtre.

35.  4 avril 1929 — Comment les premiers qui vivront dans le divin Fiat seront comme la levure du Royaume de la Divine Volonté.

    Mon abandon est dans la sainte Volonté, qui, tel un puissant aimant, m’attire à elle afin de m’administrer, gorgée par gorgée, sa vie, sa lumière, ses prodigieuses, admirables et adorables connaissances. Mon esprit vagabondait en elle et mon doux Jésus, se manifestant en moi, me dit :

            Ma fille, les premiers qui feront ma Divine Volonté et vivront en elle seront comme la levure de son Royaume. Les nombreuses connaissances que je t’ai manifestées sur mon divin Fiat seront comme la farine pour le pain, qui, en trouvant la levure, est fermentée. Mais la farine ne suffit pas – il faut la levure et l’eau pour former le vrai pain et nourrir les générations humaines. De la même manière, la levure des quelques créatures qui vivent dans ma Divine Volonté m’est nécessaire, ainsi que la multiplicité des connaissances sur ma Divine Volonté, qui servira de masse de lumière pour donner les biens nécessaires pour nourrir et rendre heureux tous ceux qui voudront vivre dans le Royaume de ma Divine Volonté. Par conséquent, ne t’inquiète pas si tu es seule et que rares sont ceux qui savent, en partie, ce qui concerne ma Divine Volonté ; pourvu que la petite portion de levure soit formée, unie à ses connaissances, le reste suivra de lui-même.

            Après quoi je suivis les actes du divin Fiat dans la Création, et alors que je suivais ses actes dans les cieux, dans le soleil, dans la mer et dans le vent, mon doux Jésus, se manifestant en moi, me dit :

            Ma fille, regarde – tout ce qui sert l’ensemble de la famille humaine de manière universelle est toujours seul. D’autre part, les autres choses, celles qui ne servent pas de manière universelle, sont multiples. Le ciel est un, et s’étend par-dessus toutes les têtes ; le soleil est un, et il sert de lumière pour tous ; l’eau est une, et par conséquent elle se donne à tous ; et même si elle semble divisée en fontaines, mers et puits, d’où qu’elle vienne, elle possède une seule et unique force. La terre est une, et s’étend sous les pieds de tous. Et il en est dans l’ordre surnaturel comme dans l’ordre naturel de la Création. Dieu est l’Être surnaturel, et il est un ; et parce que un est le Dieu de tous, il se donne à tous, il les enveloppe tous, il est partout, il fait du bien à tous et il est la vie de tous. Une est la Vierge, et par conséquent Mère universelle et Reine de tous. Un est ton Jésus, et par conséquent ma Rédemption s’étend partout et de manière universelle ; tout ce que j’ai fait et souffert est à la disposition de tous et de chacun. Une est la petite nouveau-née de ma Divine Volonté, et par conséquent l’univers tout entier recevra, de façon universelle, tous les biens des manifestations et des connaissances de mon divin Fiat que, comme un dépôt sacré, j’ai déposées en toi afin que, plus qu’un soleil splendide, il puisse envoyer ses innombrables rayons pour illuminer le monde entier. Par conséquent, tout ce que je te dis contient la vertu universelle qui se donnera à tous et fera du bien à tous. Aussi, sois attentive et suis toujours ma Divine Volonté.


Que tout soit pour la gloire de Dieu et l’accomplissement de son Fiat.  

Deo gratias