📌  Traduction non officielle des écrits de Luisa Piccarreta. Pour un usage personnel seulement.

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Le Royaume du Divin Fiat 
chez les créatures


Le Livre du Ciel

Tome 23


Appel des créatures à revenir
à la place, au rang et au but
pour lesquels elles ont été créées par Dieu


Luisa Piccarreta

La Petite Fille de la Divine Volonté


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Traduction française du Manuscrit Italien

Jean Claude Lemyze (Ass Can-Fr LP)

1.  17 septembre 1927 — Les souffrances sont comme le fer battu par le marteau. Dieu, divin artisan.  Avec chaque coup porté à l’âme, Dieu prépare une vérité à lui être manifestée et qui lui administre la nourriture de la vie divine. Différence entre la croix de l’Humanité de Jésus et les croix de la Divine Volonté, du divin Fiat. La Passion inconnue de Jésus. La Divine Volonté vit isolée et crucifiée au milieu de la famille humaine. La souffrance ressentie par la Divine Volonté dans toute la Création est telle que la terre en éclate de douleur. La Divine Volonté et son acte incessant. Le premier acte dans la créature est la volonté. 

           « Mon Jésus, vie de mon pauvre cœur, viens soutenir ma faiblesse. Je suis encore une petite enfant, et j’ai un besoin extrême que tu me tiennes dans tes bras, que tu mettes tes paroles dans ma bouche, que tu me donnes tes pensées, ta lumière, ton amour et ta Volonté même ; et si tu ne le fais pas, je serai comme une enfant capricieuse et je ne ferai rien. Si tu aimes tant faire connaître ta très sainte Volonté, tu seras le premier à faire le sacrifice. Je viendrai en second lieu. Aussi, mon amour, transforme-moi en toi, débarrasse-moi de ma mollesse, car ça ne peut plus durer et je veux continuer à accomplir ton éternelle Volonté, même au prix de ma vie. » Je continuais de m’abandonner à la Divine Volonté et je me sentais dans un cauchemar de souffrances. Mon Jésus bien-aimé, me pressant contre lui pour me donner des forces, me dit :

            Ma fille, les souffrances sont comme le fer battu par le marteau qui en fait jaillir des étincelles de lumière et le chauffe au point qu’il se transmue en feu. Sous les coups qu’il reçoit, le fer perd sa dureté et se ramollit de telle sorte que l’on peut lui donner la forme désirée. Telle est l’âme sous les coups de la souffrance : elle perd sa dureté, lance des étincelles de lumière, se transforme en mon amour et devient le feu. Et moi, le divin Artisan, voyant que cette âme est devenue souple, je lui donne la forme que je veux. Oh ! quel délice de pouvoir la rendre belle ! Je suis un Artisan jaloux, et je me vante de ce que personne ne peut ni ne sait donner à mes statues et à mes vases ces formes et cette beauté, et plus encore dans les moindres détails. Et je convertis en vérités toutes les lumières qui étincellent. Ainsi, avec chaque coup que je porte à l’âme, je prépare une vérité à lui manifester, car chaque coup est une étincelle que l’âme fait sortir d’elle-même. Et je ne perds pas les étincelles comme fait le forgeron qui bat le fer, car je me sers de ces étincelles en les revêtant de la lumière de vérités étonnantes, de telle sorte qu’elles servent de vêtements magnifiques à l’âme et lui administrent la nourriture de la vie divine.

            Après quoi je suivis mon doux Jésus. Mais il était si affligé et souffrant que j’en fus émue de pitié. Et je lui dis : « Dis-moi, mon amour, ce qui ne va pas ? Pourquoi souffres-tu autant ? » Et Jésus ajouta : 

            Ma fille, je souffre de la grande douleur de ma Volonté. Mon Humanité a souffert, elle a eu sa croix, mais la vie de mon Humanité fut brève sur la terre. Au contraire, la vie de ma Volonté est longue parmi les créatures. Elle dure déjà depuis six mille ans et continuera encore. Et sais-tu ce qui est sa croix continuelle ? La volonté humaine ! Chaque acte de la volonté humaine opposé à la Divine Volonté, et chaque acte de ma Volonté que l’âme ne reçoit pas, est une croix qui se forme pour mon éternelle Volonté. Ses croix sont par conséquent innombrables. Si tu regardes toute la Création, tu la verras remplie de croix formées de la volonté humaine. Regarde le soleil. Ma Divine Volonté apporte la lumière du soleil aux créatures, et elles prennent cette lumière sans reconnaître qui leur apporte cette lumière. Et ma Volonté reçoit autant de croix dans le soleil que de créatures qui ne reconnaissent pas ma Volonté dans sa lumière. Et tout en profitant de cette lumière, les créatures s’en servent pour offenser la Divine Volonté qui les illumine. Oh ! comme il est difficile et douloureux de faire le bien et de ne pas être reconnu !

            Le vent est rempli de croix. Chacun de ses souffles est un bienfait qu’il apporte aux créatures. Elles prennent et aiment ce bien, mais elles ne reconnaissent pas celle qui les caresse dans le vent, les rafraîchit et purifie l’air pour elles. Et ma Volonté sent ainsi des clous d’ingratitude s’enfoncer et des croix se former à chaque souffle du vent. L’eau, la mer et la terre sont pleines de croix formées par la volonté humaine. Qui se sert de l’eau, de la mer et de la terre ? Tout le monde. Et pourtant, ma Volonté qui conserve toutes choses et qui est la vie de toutes les choses créées n’est pas reconnue et demeure isolée dans ces choses créées pour ne recevoir que les croix de l’ingratitude humaine. Les croix de ma Volonté sont par conséquent innombrables et plus douloureuses que la croix de mon Humanité. De plus, la croix de mon Humanité ne manquait pas de bonnes âmes qui comprenaient la douleur, les tortures, les souffrances et même la mort qu’elle me faisait endurer – pour compatir avec moi et me faire réparation pour ce que je souffrais pendant ma vie mortelle. Les croix de mon divin Fiat sont au contraire des croix qui ne sont pas connues et, par conséquent, sans sympathie ni réparation. Ainsi, la souffrance ressentie par ma Divine Volonté dans toute la Création est telle que c’est tantôt la terre qui en éclate de douleur, tantôt la mer et tantôt le vent. Et dans sa douleur, ma Divine Volonté se décharge par des fléaux de destruction. C’est la douleur extrême de la Divine Volonté qui, incapable d’aller plus loin, frappe ceux qui ne la reconnaissent pas. C’est pourquoi je t’appelle très souvent pour parcourir toute la Création, pour te faire connaître tout ce que ma Volonté fait en elle, les souffrances et les croix qu’elle reçoit des créatures, afin que tu reconnaisses ma Volonté en chaque chose créée, que tu l’aimes, que tu l’adores et que tu la remercies, et que tu sois sa première réparatrice et la consolatrice d’une aussi sainte Volonté. Car seul celui qui vit dans ma Volonté peut pénétrer dans ses actes et connaître ses souffrances et, avec sa puissance même, se faire le défenseur et le consolateur de ma Volonté qui, depuis tant de siècles, vit isolée et crucifiée au milieu de la famille humaine.

            Et pendant que Jésus disait cela, je regardais la Création et je la voyais si remplie de croix qu’il était impossible de les compter. Et pendant que la Divine Volonté sortait ses actes d’elle-même pour les donner aux créatures, la volonté humaine sortait ses croix pour crucifier ces actes divins. Quelle souffrance ! Quelle souffrance ! Mon Jésus bien-aimé ajouta : 

            Ma fille, mon Fiat éternel a eu envers les créatures un acte incessant depuis qu’il a fait la Création tout entière. Mais comme les créatures n’avaient pas en elles le règne de ma Volonté, ces actes n’ont pas été reçus et sont par conséquent restés suspendus par toute la Création dans ma Divine Volonté elle-même. Lorsque je suis venu sur terre, mon premier souci fut de reprendre en moi l’acte incessant de mon éternel Fiat qui restait suspendu en lui-même parce qu’il ne pouvait prendre sa place dans la créature. Mon Humanité, unie au Verbe, devait d’abord donner une place à cet acte incessant et lui faire réparation. Telle a été ma passion inconnue qui fut plus longue et plus douloureuse. Et c’est ensuite que j’ai entrepris la Rédemption.

            Le premier acte dans la créature est la volonté. Tous les autres actes, bons ou mauvais, arrivent en deuxième place. Par conséquent, il me fallait mettre tous les actes de ma Divine Volonté en sûreté en moi-même, descendre dans la bassesse des actes humains afin d’unir la volonté humaine et la Volonté divine, pour que ma Volonté, voyant ses actes mis en sûreté, puisse faire la paix avec les créatures. Je t’invite maintenant à reprendre en toi ces actes rejetés par mes créatures, car ma Volonté continue son acte incessant, et elle ne trouve personne qui le reçoive, qui le veuille ou qui le connaisse. Sois par conséquent attentive à travailler et à souffrir avec moi pour le triomphe du Royaume de ma Divine Volonté.

2.   21 septembre 1927 — Demander le Royaume de la Divine Volonté dans les choses créées. Chaque chose créée a un office, chacune possède une des qualités de Dieu. Preuve certaine que c’est Jésus qui parle à Luisa. Une vérité manifestée est plus qu’un miracle : elle apporte avec elle la vie divine permanente et possède la vertu de renouveler le monde. La manifestation des vérités de la Divine Volonté au monde restaure l’image de Dieu pour la créature. 

            Je parcourais toute la Création en demandant le Royaume du Fiat suprême en chaque chose créée. Mon Jésus adoré, se manifestant en moi, me dit :

            Ma fille, comme toutes les choses créées sont fixées en Dieu, lorsque tu demandes le Royaume de ma Divine Volonté en chacune d’elles, les choses créées s’émeuvent en Dieu et demandent mon Royaume. Chacune d’elles forme une vague de supplications, mouvement incessant qui demande ce que tu veux. Et comme les choses créées ne sont rien d’autre que des actes sortis de ma Divine Volonté, laquelle donne un office à chacune d’elles, en demandant mon Royaume en chaque chose créée, tu mets en mouvement autour de l’Être divin tous les offices des actes de ma suprême Volonté, et tu fais demander le Royaume de notre Volonté à notre bonté, à notre Puissance, à notre Justice, à notre Amour, à notre Miséricorde et à notre Sagesse. Et cela parce que chaque chose créée contient une de nos qualités, et nous sentons l’une après l’autre les vagues de notre bonté, de notre Puissance, de notre Justice, de notre Amour, de notre Miséricorde et de notre Sagesse qui, de manière divine, supplient, prient et implorent le Royaume du divin Fiat parmi les créatures. Et nous, en nous voyant à ce point priés par notre Divine Volonté, nous demandons : « Qui est celle qui met en mouvement une aussi grande Volonté avec tous ses actes innombrables pour nous demander d’accorder notre Royaume aux créatures ? » Et nos actes nous répondent : « C’est la petite fille de l’éternelle Volonté. C’est notre fille à tous qui, avec tant d’amour, émeut nos actes pour demander ce que nous voulons tous. » Et, dans l’excès de notre Amour, nous disons : « Ah ! C’est la petite fille de notre Volonté ! Qu’elle le fasse. C’est à elle qu’il a été donné de pénétrer partout. Laissez-lui libre cours, car elle ne fera et ne demandera rien d’autre que ce que nous voulons. »

            Je pensais après cela à tout ce que mon Jésus adoré m’avait dit concernant sa Divine Volonté, comme si je voulais d’autres preuves plus certaines que c’était bien Jésus qui me parlait. Et Jésus, se manifestant en moi, me dit :

            Ma fille, il n’existe pas d’autre preuve plus certaine et plus sûre, et qui puisse faire plus de bien à toi-même comme aux autres, que de t’avoir manifesté tant de vérités. La vérité est plus qu’un miracle. Elle apporte avec elle la vie divine permanente, elle transporte la vérité avec sa vie là où elle va, et en celui qui l’écoute, pour se donner à qui la veut. Par conséquent, mes vérités sont des lumières éternelles qui ne peuvent s’éteindre et la vérité est une vie qui ne finit jamais. Quel bien mes vérités peuvent-elles produire ? Elles peuvent former les saints, elles peuvent convertir les âmes, elles peuvent chasser les ténèbres et elles ont la vertu de renouveler le monde. J’opère par conséquent un plus grand miracle lorsque je manifeste une seule de mes vérités que lorsque je donne d’autres preuves pour montrer que c’est moi qui vais vers l’âme, ou lorsque j’accomplis d’autres choses miraculeuses, parce que ces choses ne sont que l’ombre de ma puissance, une lumière passagère ; et comme elle est passagère, elle n’apporte pas à tous la vertu miraculeuse, mais se limite à l’individu qui a reçu le miracle – et souvent celui qui a reçu le miracle ne devient même pas saint. En revanche, la vérité contient la vie, et en tant que vie, elle apporte sa vertu à qui la veut.

            Sois certaine, ma fille, que si en venant dans le monde je n’avais pas dit tant de vérités dans l’Évangile, même en ayant fait des miracles, la Rédemption aurait été arrêtée, sans développement, parce que les créatures n’auraient rien trouvé, ni enseignements ni lumière de vérité pour apprendre les remèdes en vue de trouver la voie qui conduit au Ciel. Il en aurait été de même pour toi si je ne t’avais pas dit tant de vérités, spécialement au sujet de mon adorable Volonté, ce qui a été le plus grand miracle que j’aie accompli en ces temps. Sans ces vérités, quel bien aurait apporté cette grande mission qui t’a été confiée de faire connaître le Royaume du divin Fiat ? Mais après t’avoir dit tant de vérités sur ma Divine Volonté, elle peut être connue dans le monde, et l’ordre, la paix, la lumière et le bonheur perdus peuvent être restaurés. Toutes ces vérités ramèneront l’homme dans le sein de son Créateur pour échanger le premier baiser de la Création, et pour que soit restaurée l’image de Celui qui l’a créée. Si tu savais le grand bien que toutes les vérités que je t’ai dites apportera aux créatures, ton cœur exploserait de joie. Tu n’as pas non plus à craindre que l’ennemi infernal pourrait oser te manifester une seule de ces vérités sur la Divine Volonté, car il tremble et fuit devant sa Lumière, et chaque vérité sur ma Volonté est pour lui un enfer de plus. Et parce qu’il n’a voulu ni l’aimer ni la faire, ma Volonté s’est changée pour lui en tourments qui n’auront pas de fin. Ces simples mots « Volonté de Dieu » lui causent une brûlure telle qu’ils provoquent sa furie, et il hait cette Sainte Volonté qui le tourmente plus que l’enfer. Tu peux donc être sûre que la « Volonté de Dieu » et l’ennemi infernal ne seront jamais en accord, ni ensemble, ni près l’un de l’autre. La lumière de ma Volonté l’éclipse et le précipite dans les gouffres de l’enfer.

            Par conséquent, je te recommande de ne pas perdre une seule vérité ni un simple mot concernant ma Divine Volonté, car tout doit servir à compléter la chaîne des miracles éternels, à faire connaître le Royaume de ma Divine Volonté et à rendre aux créatures leur bonheur perdu.

3.  25 septembre 1927 — Dans la mer de la Divine Volonté, certain que Luisa ne peut s’en éloigner, Jésus la quitte et elle le perd de vue. Celui qui vit dans la Divine Volonté cesse de trouver des moyens d’en sortir. Dans la Création, Dieu a mis un bien pour les créatures en chaque chose créée. Vivre des réflexions du Soleil dans la Divine Volonté. Jésus appelle Luisa à travailler avec lui dans son Royaume. Jésus enfermait dans son Humanité non seulement tous les biens de la Rédemption, mais aussi tous les actes et tous les biens des enfants du Royaume du divin Fiat. À mesure que l’âme accomplit ses actes dans le Royaume du divin Fiat, Jésus agrandit peu à peu la capacité de l’âme et y place ses actes, pour déposer dans cette âme tous les actes que possède son Humanité afin de compléter le Royaume de sa Volonté dans cette âme. La terre doit d’abord être préparée, purifiée, avant de pouvoir vivre dans la Divine Volonté. Dieu attend que les créatures lui donnent la réciprocité de la gloire des choses créées. 

            J’étais dans le cauchemar de la privation de mon doux Jésus et je pensais : « Je ne sais comment mon bien-aimé Jésus peut me quitter. Ne voit-il pas que je peux devenir plus capricieuse sans celui qui est ma vie et qui seul peut infuser en moi la vie pour bien agir ? Il ne s’occupe plus de rien, ne veille plus sur moi pour me faire avancer ou me corriger. » Mais alors que je pensais cela, mon Jésus adoré sortit de moi et me dit : 

            Ma fille, c’est que je suis sûr que tu ne peux plus sortir de la grande mer de ma Divine Volonté, puisque je t’y ai placée et que toi, de ton plein accord, tu as voulu y entrer. Il n’y a donc pas de chemins par où tu pourrais sortir, car cette mer n’a pas de limites et tu peux marcher en elle sans jamais rencontrer son rivage ni sa fin. C’est pourquoi je suis sûr que ma petite fille ne peut sortir de la mer de ma Volonté. Par conséquent, je m’éloigne dans cette mer et tu me perds de vue. Mais comme la mer où nous sommes est une, tout ce que tu fais a un chemin pour m’atteindre. Lorsque tes actes m’arrivent, je suis sûr que tu es dans ma mer et je n’ai donc pas à m’en soucier. Tandis qu’avant, je n’étais pas sûr de toi. Il fallait donc que je te surveille, que je te pousse, et je ne te quittais jamais parce que je ne te voyais pas dans les profondeurs de la mer de ma Divine Volonté, d’où il n’est pas à craindre de pouvoir sortir. Ce qui est beau dans la vie de ma Divine Volonté, c’est qu’elle bannit tous les dangers et toutes les craintes. Par contre, celui qui vit résigné ou qui fait la Divine Volonté est toujours en danger et dans la peur, et il peut trouver bien des chemins qui l’éloignent de la mer immense du divin Fiat.

            C’est donc pour cette raison que j’étais abandonnée dans cette mer, et j’étais heureuse de ne pas pouvoir en sortir. Mon doux Jésus ajouta :

            Ma fille, mon Fiat omnipotent a créé bien des choses dans la Création, plaçant en chacune d’elles un bien pour les créatures afin de recevoir de leur part la réciprocité de la gloire pour toutes les choses auxquelles mon Fiat donnait le jour. Mais sais-tu en qui a été déposée cette gloire que ton Créateur attendait ? C’est en toi, ma fille, parce que, vivant dans ma Volonté et la possédant, tu contiens toutes les semences de chaque gloire que possède chaque chose créée. Par conséquent, en parcourant la Création, tu ressens en toi le bien que contient chaque chose créée, et tu remplis ton office qui est de faire sortir de toi la gloire que ton Créateur attend avec tant d’amour.

            Quelle harmonie, quel ordre, quel amour, quel enchantement de beauté passent entre l’âme qui vit dans ma Volonté et toutes les choses créées par moi ! Elles sont à ce point reliées entre elles qu’elles semblent inséparables. L’âme qui vit dans ma Divine Volonté vit en plein jour et ses actes, ses pensées, ses paroles ne sont que la réflexion de ma Volonté. Le Soleil de ma Volonté se réfléchit dans l’âme plus qu’à l’intérieur d’un cristal, et l’âme pense ; mon Soleil se réfléchit, et l’âme parle ; il se réfléchit, et elle travaille ; il se réfléchit, et elle aime. Rien n’est plus grand ni plus beau qu’une âme qui vit dans les réflexions de ce Soleil. Ses réflexions la mettent en commun avec les actes de son Créateur et en possession de ses biens eux-mêmes.

            Par ailleurs, tu dois savoir que, comme mon Humanité renfermait tous les biens de la Rédemption et les manifestait pour le bien des rachetés, mon Humanité voulait enclore en elle tous les actes et tous les biens des enfants du Royaume de mon divin Fiat. Par conséquent, lorsque l’âme agit en lui, j’augmente la capacité de l’âme et j’y place mes actes. Ainsi, peu à peu, à mesure que l’âme entre dans mon Royaume et produit ses actes, j’augmente toujours sa capacité afin de déposer dans l’âme tous les actes que possède mon Humanité et de compléter le Royaume de ma Volonté dans l’âme.

            Je t’appelle ainsi à travailler avec moi dans mon Royaume. Je travaille en préparant la terre. Il est nécessaire de la purifier, car elle est trop souillée. Il y a certains lieux qui ne méritent plus d’exister ; les iniquités y sont trop nombreuses. Il faut pour cette raison que cette terre souillée ainsi que ses habitants disparaissent. Le Royaume de ma Divine Volonté est le plus saint, le plus pur, le plus beau et le plus ordonné Royaume qui doive venir sur la terre. Il est donc nécessaire que la terre soit préparée, purifiée. Par conséquent, pendant que je travaille à la purifier, et s’il le faut à détruire des lieux et des peuples indignes d’un Royaume aussi saint, tu travailleras à émouvoir le Ciel et la terre par tes actes accomplis dans ma Volonté. L’écho que tu feras se répercuter dans toute la Création pour demander le Royaume de mon Fiat sera incessant, tes actes continuels, et si nécessaire, tes souffrances et même ta vie devront implorer un si grand bien et un Royaume qui apportera tant de bonheur. Aussi, ne te préoccupe de rien, sinon du travail que tu dois faire.

            Mais avec tout ce que Jésus disait, j’avais peur qu’il ne me quitte ou ne parte si loin, dans cette mer de sa bienheureuse Volonté, que personne ne saurait quand il reviendrait vers sa petite, torturée d’amour. Et Jésus, se manifestant en moi, me dit :

            Ma pauvre petite fille, on voit bien que tu es une petite fille qui ne pense à rien d’autre que d’être dans les bras de sa maman. Et s’il arrive que sa maman la quitte pour un instant, elle pleure, elle est inconsolable, et n’a d’yeux que pour voir sa maman et se jeter dans ses bras. C’est bien toi, ma pauvre petite. Mais tu dois savoir que s’il est possible que la maman quitte sa petite enfant, moi je ne quitterai jamais ma petite fille. Il est dans mon intérêt de ne pas te quitter : j’ai ma Volonté en toi, c’est là que sont mes actes, mes biens. Par conséquent, ayant en toi ce qui est à moi, j’ai intérêt à ne pas te quitter. Au contraire, ces choses mêmes qui sont à moi m’appellent vers toi, et je viens jouir de mes choses, de ma Divine Volonté qui règne en toi. Tu ne devrais craindre mon départ que si je te disais : « Donne-moi ce qui est à moi, donne-moi ma Volonté. » Mais ton Jésus ne te dira jamais cela ; alors, sois en paix.

4.  28 septembre 1927 — Il ne peut y avoir ni mal ni imperfection dans la Divine Volonté, et l’on doit y entrer nu et dépouillé de tout. La première chose que fait la Divine Volonté pour l’âme qui entre vivre en elle, c’est de l’habiller de lumière. La Divine Volonté a la vertu de purifier et de détruire tous les maux, et sa sainteté sanctifie. La Divine Volonté a été donnée comme vie aux créatures depuis le commencement de la Création. Quiconque ne fait pas la Divine Volonté et ne vit pas en elle, veut détruire en lui-même la Divine Volonté. La destruction des vies divines dans la Divine Volonté est la plus grande douleur de Jésus. Seule la Divine Volonté peut offrir à Dieu le repos. La nature vient s’emparer des créatures et les détruit. 

            Je me sentais complètement abandonnée dans le Fiat suprême. Mais dans la sainteté d’une Volonté aussi sainte, je me sentais imparfaite et mauvaise, et je me disais : « Comment se peut-il que mon Jésus bien-aimé me dise qu’il me fait vivre dans sa Divine Volonté, et que je me sente pourtant si mauvaise ? » Et Jésus, se manifestant en moi, me dit :

            Ma fille, il ne peut y avoir dans ma Divine Volonté ni mal ni imperfection. Ma Divine Volonté a la vertu qui purifie et détruit tous les maux. Sa lumière purifie. Son feu détruit jusqu’aux racines du mal. Sa sainteté sanctifie et embellit au point qu’il lui faut servir l’âme pour la rendre heureuse et que ma Volonté trouve tous ses délices dans l’âme qui vit en elle. Ma Divine Volonté ne permet pas non plus que vivent en elles des créatures capables d’apporter avec elles des imperfections, des amertumes. Ces choses seraient contre sa nature et jamais elle ne pourrait leur permettre de vivre en elle. Ce dont tu parles sont des impressions de laideur, d’imperfections, de mal, et ma Volonté s’en sert comme d’un tabouret, ou du sol qui est sous ses pieds et qu’elle ne regarde même pas ; elle ne pense qu’à jouir de sa petite fille et à placer en son sein ses actes, ses joies et ses richesses, pour la rendre heureuse afin de pouvoir jouir du bonheur de la créature. Ma Volonté donne ce qu’elle a et n’admet pas en elle les plus petites choses qui ne se rapportent pas à elle. C’est pourquoi quiconque veut vivre en elle doit y entrer dépouillé de tout, car la première chose que veut ma Volonté, c’est revêtir l’âme de lumière, l’embellir de ses vêtements divins et déposer sur son front le baiser de paix éternelle, de bonheur et de fermeté.  Rien de ce qui est humain ne peut y vivre ni y trouver place ; l’âme elle-même ressent du dégoût envers tout ce qui ne se rapporte pas à ma Volonté et elle sacrifierait sa vie plutôt que de participer à ce qui ne concerne pas la sainteté de ma Volonté.

            Je poursuivais mon abandon dans le divin Fiat, et mon doux Jésus ajouta :

            Ma fille, dès le commencement de la Création, ma Divine Volonté fut donnée pour être la vie des créatures, et j’ai pris l’obligation de maintenir cette vie entière, belle et en pleine vigueur dans la créature, administrant à chacun de ses actes un acte divin, un acte à la hauteur de sa sainteté, de sa lumière, de sa puissance et de sa beauté. Ma Volonté s’est mise elle-même dans l’acte d’attendre que la créature lui rende ce qui lui appartient, afin de faire de la créature un prodige de vie divine, digne de sa sagesse et de sa puissance. Pour le comprendre, qu’il suffise de dire que ma Divine Volonté devait former sa vie en chaque créature, et qu’elle a mis dans son œuvre tout le soin et toutes les qualités infinies qu’elle possédait. Que ces vies divines auraient été belles dans les créatures ! En les regardant, nous devions y trouver notre reflet, notre image, l’écho de notre bonheur. Quelle joie, quelle célébration c’eût été pour nous et pour les créatures !

            Or, tu dois savoir que quiconque ne fait pas ma Divine Volonté et ne vit pas en elle veut détruire en soi cette vie divine qu’il était censé posséder. Détruire sa propre vie, quel crime ! Qui ne condamnerait celui qui veut détruire la propre vie de son corps ? Ou celui qui ne voudrait pas manger et se rendrait famélique, malade et incapable de rien faire ? Or, celui qui ne fait pas ma Volonté détruit sa propre vie que la bonté divine veut lui donner. Et quiconque fait ma Volonté, mais pas toujours, et ne vit pas en elle, puisque la nourriture continuelle et suffisante lui fait défaut, n’est qu’un pauvre malade sans force, émacié et incapable de faire le vrai bien ; et s’il peut paraître faire quelque chose, cela est sans vie, chétif, car seule ma Volonté peut donner la vie. Quel crime, ma fille, quel crime, et qui ne mérite aucune miséricorde !

            Mon aimable Jésus semblait fatigué et agité ; la douleur de tant de vies détruites dans les créatures était si forte. Je ressentais moi-même une souffrance et je dis à Jésus : « Mon amour, dis-moi ce qui ne va pas. Tu souffres tant. La destruction des vies divines de ton adorable Volonté est ta plus grande souffrance. Alors je te prie de faire venir son Royaume pour que cette souffrance se change en joie et que la Création ne te donne plus que repos et bonheur. » Et voyant que ce que je disais ne parvenait pas à le calmer, j’appelais à mon aide tous les actes de sa Volonté accomplis dans la Création et, y ajoutant les miens, j’entourais Jésus de ces actes. Une immense lumière entoura Jésus. Elle éclipsait les maux des créatures et il se reposa. Puis il ajouta :

            Ma fille, seule ma Volonté peut me donner du repos. Si tu veux me calmer lorsque tu me vois agité, prête-toi au développement de la vie de ma Volonté en toi, et en faisant tiens ses actes, je verrai en toi sa lumière, sa sainteté et ses joies infinies qui me donneront le repos. Et je m’arrêterai un instant de châtier ces créatures si peu méritantes de ces vies divines qu’elles les détruisent en elles-mêmes, et qui méritent que je détruise tous leurs biens naturels et leur vie même. Ne vois-tu pas que la mer outrepasse ses rivages pour emporter ces vies et les entraîner dans son sein ? Le vent, la terre, presque tous les éléments se lèvent pour emporter les créatures et les détruire ! Ce sont les actes de ma Volonté répandus dans la Création pour l’amour des créatures et, comme ils ne sont pas reçus avec amour, ils se convertissent en justice. 

     J’étais terrifiée à cette vue, et j’ai prié pour que mon très bon Jésus se calme et que vienne bientôt le Royaume du divin Fiat.

5.  2 octobre 1927Au commencement de la Création, le Royaume du divin Fiat avait sa vie, son règne parfait. En créant Adam, Dieu ne laissa en lui aucun vide. Adam possédait la plénitude de la sainteté. Les actes d’Adam dans la Divine Volonté ne furent pas détruits et, en vertu de ces actes, il mérita la Rédemption. Dans la Divine Volonté se trouvent la plénitude de tous les biens divins et la totalité de tous les actes possibles et imaginables, elle embrasse le tout de l’Être divin. La raison pour laquelle les paroles prononcées sur l’hostie à la sainte Messe doivent être les paroles mêmes de Jésus, c’est que les paroles de Jésus étaient animées par le divin Fiat et contenaient le pouvoir créateur. Celui qui possède la Divine Volonté possède la vie, la vertu créatrice, et ses plus petites actions ont une valeur divine et infinie. Si la céleste Dame souveraine a pu obtenir la venue du Verbe sur la terre, c’est parce qu’elle a permis au Royaume du divin Fiat de régner entièrement en elle. Si l’Humanité de Jésus a pu former le Royaume de la Rédemption, c’est uniquement parce qu’il possédait l’éternelle Volonté tout entière. Le pouvoir de la Divine Volonté : où qu’elle s’étende, elle embrasse tout, elle est capable de tout, et aucune puissance ne peut la restreindre. Quiconque vit dans la Divine Volonté est plus qu’un soleil, il domine sur Dieu et sur les créatures, et il est capable de tout transformer. 

            Je faisais ma ronde dans la Création pour suivre tous les actes de la Divine Volonté qui sont en elle. Arrivée au Jardin d’Éden où Dieu créa le premier homme, Adam, pour m’unir avec lui à cette unité de Volonté qu’il possédait avec Dieu et dans laquelle il accomplissait ses premiers actes dans sa première époque de Création, je me disais : « Qui sait quelle sainteté possédait Adam, mon premier père, quelle valeur avaient ses premiers actes dans le Royaume du divin Fiat, et comment puis-je implorer que vienne à nouveau sur la terre un Royaume aussi saint, étant donné que je suis seule à chercher à obtenir un si grand bien ? » Mais alors que je pensais cela, mon toujours aimable Jésus sortit de moi et m’envoya des rayons de lumière. Cette lumière se changea en paroles, et il me dit : 

            Ma fille, fille première-née de ma Volonté, puisque tu es sa fille, je veux te révéler la sainteté de celui qui possède le Royaume de mon divin Fiat. Au commencement de la Création, ce Royaume avait sa vie, son règne parfait et son complet triomphe. Il n’est donc pas totalement étranger à la famille humaine. Et comme il ne lui est pas étranger, il y a l’espoir qu’il reviendra parmi elle pour régner et dominer. Or, tu dois savoir qu’Adam possédait cette sainteté lorsqu’il fut créé par Dieu, et ses actes, même les plus petits, avaient une valeur telle qu’aucun saint, ni avant ni après ma venue sur la terre, ne peut se comparer à sa sainteté. Et tous les actes de tous les saints n’ont pas la valeur d’un seul acte d’Adam, car il possédait dans ma Divine Volonté la plénitude de la sainteté, la totalité de tous les biens divins. 

            Et sais-tu ce que signifie avoir la « plénitude » ?  Cela signifie être rempli jusqu’au bord, au point de déborder de lumière, de sainteté, d’amour et de toutes les qualités divines, jusqu’à remplir le Ciel et la terre sur laquelle il régnait, lui, Adam, et où s’étendait son Royaume. De sorte que chacun de ses actes accompli dans cette plénitude des biens divins avait une valeur telle qu’aucun autre bien – quels que soient les sacrifices et les souffrances d’une créature qui fait le bien, mais sans posséder le Royaume de ma Volonté et son règne absolu – aucun autre bien ne peut se comparer à un seul de ces biens dans son Royaume. Par conséquent, la gloire, l’amour qu’Adam me donnait lorsqu’il vivait dans le Royaume de ma Divine Volonté, personne, personne ne me les a donnés, car il me donnait la plénitude et la totalité de tous les biens dans ses actes. Et c’est uniquement dans ma Volonté que ces actes se trouvent ; en dehors d’elle, ils n’existent pas. Ainsi, Adam possédait ses richesses, ses actes d’une valeur infinie que ma Volonté éternelle lui communiquait en présence de la Divinité, car Dieu, en le créant, n’avait laissé aucun vide en lui, et tout n’était que plénitude divine, dans la mesure où peut la contenir une créature.

            C’est pourquoi, en tombant dans le péché, ses actes ne furent pas détruits, ni ses richesses, ni cette gloire et cet amour parfait qu’il avait donnés à son Créateur. Et en vertu de ses actes et de son action dans mon divin Fiat, Adam a mérité la Rédemption. Non, il n’était pas possible pour celui qui avait possédé le Royaume de ma Volonté, même pour un peu de temps, de rester sans Rédemption. Quiconque possède ce Royaume entre avec Dieu en des liens et des droits tels que Dieu lui-même ressent la force de ses propres chaînes qui, le liant, l’empêchent de se détacher de cette créature. Notre adorable Majesté s’est trouvée vis-à-vis d’Adam dans la condition d’un père ayant un fils qui fut la cause de bien des conquêtes, de grandes richesses et d’une gloire incalculable. Il n’est rien qui soit au père et où ne se retrouvent les actes de son fils. La gloire et l’amour de son fils retentissent partout. Or ce fils, pour son malheur, est tombé dans la pauvreté. Le père peut-il jamais ne pas avoir de compassion pour ce fils s’il ressent l’amour, la gloire et les richesses avec lesquels son fils l’avait entouré, partout et de tous côtés ? Ma fille, en vivant dans le Royaume de notre Volonté, Adam avait pénétré dans nos limites, qui sont infinies, et il avait placé partout sa gloire et son amour pour son Créateur. Et en tant que fils, il nous apportait avec ses actes nos richesses, nos joies, notre gloire et notre amour. Son écho résonnait dans tout notre Être, comme le nôtre dans le sien. Or, le voyant tombé dans la pauvreté, comment notre amour pouvait-il supporter de ne pas éprouver pour lui de la compassion, si notre Divine Volonté elle-même combattait contre nous et plaidait en faveur de celui qui avait vécu en elle ?

            Vois-tu alors ce que signifie vivre dans ma Divine Volonté, sa grande importance ? Dans ma Divine Volonté se trouvent la plénitude de tous les biens divins et la totalité de tous les actes possibles et imaginables : elle embrasse tout de l’Être divin. L’âme qui vit dans la Divine Volonté se trouve dans ma Volonté comme l’œil dans la lumière du soleil et qui est entièrement rempli de sa lumière ; et pendant que le soleil se réfléchit entièrement dans la pupille de l’œil, sa lumière est également à l’extérieur, revêtant la personne et la terre tout entière sans quitter l’intérieur de la pupille. Et pendant que sa lumière reste dans l’œil, elle voudrait amener la pupille dans le soleil pour faire avec elle le tour de la terre et lui faire faire ce que fait la lumière, et recevoir les actes de la pupille comme preuve de son amour. L’âme qui vit dans ma Volonté est une image de cela. Ma Volonté la remplit d’une telle plénitude qu’elle ne laisse en l’âme aucun vide. Et comme l’âme n’est pas capable de posséder le tout de l’immensité divine, ma Volonté la comble autant que la créature puisse contenir. Et sans se séparer, ma Volonté reste à l’extérieur de l’âme, amenant la pupille de la volonté de l’âme dans l’infini de sa Lumière, pour lui faire faire ce que fait ma Divine Volonté, afin de recevoir l’échange de ses actes et de son amour. Oh ! la Puissance de mon divin Fiat opérant dans la créature qui accepte d’être revêtue de sa Lumière et ne rejette pas son règne et son Royaume ! Et si Adam a mérité la compassion, c’est parce que le premier temps de sa vie s’est passé dans le Royaume de la Divine Volonté.

            Si la céleste Dame souveraine a pu obtenir, bien qu’elle fût seule, la venue du Verbe sur la terre, c’est qu’elle avait donné toute liberté au Royaume du divin Fiat en elle. Si mon Humanité même a pu former le Royaume de la Rédemption, c’est qu’elle possédait l’intégrité et l’immensité du Royaume de la Volonté éternelle ; car où que s’étende ma Volonté, elle embrasse tout, elle est capable de tout, et il n’est contre elle aucune puissance qui puisse la restreindre. Ainsi, une seule âme qui possède le Royaume de ma Volonté a plus de valeur que n’importe quoi ou n’importe qui, et elle peut mériter et implorer ce que toutes les autres ensemble ne peuvent ni mériter ni obtenir. Car toutes les autres ensemble, si bonnes qu’elles puissent être, mais sans la vie de ma Volonté en elles, ne sont toujours que les petites flammes, les petites plantes, les petites fleurs qui, tout au plus, servent d’ornements à la terre et sont sujettes à s’éteindre et à se dessécher. Et la bonté divine ne peut leur confier de grandes tâches ni leur concéder les prodiges qui feront du bien au monde entier. 

            Par contre, celles qui vivent dans ma Volonté sont plus que le soleil, et tout comme le soleil règne sur tout par sa lumière, domine sur les plantes, donne à chacune la vie, la couleur, le parfum et la douceur, s’impose par sa domination implicite sur toutes choses pour leur procurer ses effets et les biens qu’il possède – et aucune autre planète ne fait autant de bien à la terre que le soleil – ainsi, en toutes les créatures qui vivent dans ma Volonté, il y a plus qu’un soleil, et avec la lumière qu’elles possèdent, elles s’humilient puis s’élèvent avec rapidité et pénètrent partout en Dieu et dans ses actes. Avec la Divine Volonté qu’elles possèdent, elles dominent sur Dieu lui-même, sur les créatures ; elles sont capables de tout renverser pour offrir à chacun la vie de la lumière qu’elles possèdent. Ces âmes portent leur Créateur et font avancer la lumière afin d’implorer, d’obtenir et de donner ce qu’elles veulent. Oh ! si les créatures avaient conscience de ce bien, elles rivaliseraient entre elles, et toutes les passions se changeraient en passions de lumière pour ne vivre à jamais que dans ce divin Fiat qui sanctifie tout, donne tout, et domine sur tout.

            Mon pauvre esprit continuait à se perdre dans la Divine Volonté et j’étais émerveillée par la sublimité, la plénitude et la totalité des actes accomplis en elle. Mon bien-aimé Jésus, se manifestant en moi, ajouta :

            Ma fille, cesse de t’émerveiller. Vivre dans mon divin Fiat et agir en lui, c’est transfuser le Créateur dans la créature, et entre l’action du divin et celle de la créature seule, il existe une distance infinie. La créature se prête à son Dieu comme matériau pour le laisser opérer de grandes choses, tout comme le matériau de la lumière s’est prêté au divin Fiat dans la Création pour lui permettre de former le soleil, le ciel, les étoiles et la mer, qui sont tous des matériaux dans lesquels le Fiat suprême a retenti pour faire toute la Création. On en voit le prodige dans le soleil, le ciel, la mer et la terre qui furent vivifiés et animés par le Fiat, spectacle éternel et enchanteur de ce que sait et peut faire ma Volonté. Il en est de l’âme comme des accidents de l’hostie qui se prête, quoique matérielle, à permettre qu’elle soit animée par ma vie sacramentelle, pourvu que soient prononcées par le prêtre les paroles mêmes utilisées par moi dans l’institution du Très Saint Sacrement ; ces paroles étaient animées par mon Fiat et contenaient la puissance créatrice. Par conséquent, le matériel de l’hostie subit la transsubstantiation de la Vie divine. Bien des paroles peuvent être dites sur l’hostie, mais si ce ne sont pas les quelques paroles établies par le Fiat, ma vie demeure au Ciel et l’hostie reste le vil matériel dont elle est composée.

            Il en va de même pour l’âme. Elle peut faire, dire, souffrir tout ce qu’elle veut, mais si elle ne s’écoule pas dans mon divin Fiat, ce sont toujours des choses finies et viles. Mais pour quiconque vit dans mon divin Fiat, ses paroles, ses œuvres, ses souffrances sont comme des voiles qui cachent le Créateur. Et ces voiles sont utiles à celui qui a créé le Ciel et la terre, et il les rend dignes de lui, et il y place sa sainteté, sa puissance créatrice, son amour infini. Ainsi, quelle que soit la grandeur des choses accomplies, nul ne peut se comparer à la créature en qui ma Divine Volonté vit, règne et domine.

            Même parmi les créatures, il arrive que selon le matériel qu’elles ont entre les mains pour accomplir leur œuvre, ce qu’elles possèdent et gagnent change de valeur. Supposons que l’un possède du fer. Combien il lui faudra travailler, suer et surmonter de difficultés pour assouplir ce fer et lui imprimer la forme du récipient qu’il veut lui donner ! Et le gain qui en résulte est si petit qu’il lui permet à peine de survivre.

            Par contre, un autre possède de l’or ou des pierres précieuses. Oh ! combien moindre le travail, mais il gagne des millions ! Ainsi, ce n’est pas le travail qui apporte les grands gains, les richesses exubérantes, mais la valeur du matériel que l’on possède. L’un travaille peu et gagne beaucoup, parce que le matériel qu’il possède a une grande valeur. L’autre travaille beaucoup, mais comme son matériel est vil et de peu de prix, il reste toujours pauvre, en haillons, et à demi mort de faim.

            C’est ce qui arrive à celui qui possède ma Divine Volonté : il possède la vie, la vertu créatrice, et ses plus petits actes recèlent une valeur divine et infinie. Personne, par conséquent, ne peut égaler ses richesses. Par contre, celui qui n’a pas ma Volonté possède sa propre vie, il est sans vie et ne travaille que le matériel de sa propre volonté. En conséquence, il reste toujours pauvre et en haillons devant Dieu, et privé de cette nourriture qui forme en lui le Fiat Voluntas tua sicut in caelo et in terra. 

6.  6 octobre 1927 — Adam : avant et après la chute. Les divines qualités de Dieu se prêtent à l’âme qui vit dans la Divine Volonté afin de lui permettre de former autant de soleils que d’actes accomplis. Dieu veut trouver l’âme unie à sa Volonté dans toutes les choses créées. Seule la Divine Volonté a suffisamment de lumière pour former des soleils. Les âmes qui vivent dans la Divine Volonté doivent suppléer toutes les autres créatures qui n’ont pas possédé l’unité avec sa Volonté. Sur terre, la Divine Volonté régnait avec Jésus par nature, et toutes les choses créées le reconnaissaient et le célébraient. Celui qui possède la Divine Volonté a la vision pour savoir ce qui appartient à la Volonté de Dieu ; ne pas la posséder est le plus grand malheur de la créature, car elle n’est alors qu’une pauvre idiote, aveugle, sourde et muette.  

            Je continuais mes actes dans le divin Fiat et mon doux Jésus, se manifestant en moi, me dit :

            Ma fille, celui qui opère dans ma Volonté travaille dans mes propriétés divines et forme ses actes dans mes biens infinis de lumière, de sainteté, d’amour et de bonheur sans fin qui transforment ses actes en autant de soleils, produits de mes propres qualités qui se sont prêtées à l’acte de l’âme pour son ornement afin que ses actes soient dignes de son Créateur et puissent demeurer, tels des actes éternels de Dieu lui-même, qui aiment et glorifient Dieu avec ses propres actes divins.

            Ainsi, Adam, avant le péché, formait en son Créateur autant de soleils que d’actes accomplis. Or, celui qui vit et opère dans ma Volonté trouve ces soleils formés par lui. En conséquence, ton obligation de suivre les premiers actes de Création, de prendre ton poste de travail auprès du dernier soleil, ou du dernier acte accompli par Adam lorsqu’il possédait l’unité de Volonté avec son Créateur, doit suppléer pour ce qu’il n’a pas continué à faire parce qu’il est sorti de mes divines propriétés, et que ses actes n’étaient plus des soleils du fait qu’il n’avait plus en son pouvoir mes divines qualités qui se prêtaient à lui pour lui permettre de former les soleils. Ses actes étaient réduits à ne former tout au plus que de petites flammes, car si bons qu’ils fussent, parce que la volonté humaine sans ma Volonté n’a pas la vertu de pouvoir former des soleils, il lui manquait la matière première. C’est comme si tu voulais former un objet en or sans avoir de l’or en ta possession. Et peu importe ta bonne volonté, cela te serait impossible. Seule ma Volonté a suffisamment de lumière pour former les soleils pour la créature, et elle donne cette lumière à qui vit en elle, dans ses biens, et non à ceux qui vivent en dehors d’elle. Tu dois donc suppléer pour toutes les créatures qui n’ont pas possédé l’unité avec ma Volonté. Ton travail est grand et long. Tu as beaucoup à faire dans mes limites infinies. Aussi, sois fidèle et attentive.

            Je continuais donc mes actes dans son adorable Volonté et parcourais toute la Création. Mon Jésus infiniment bon ajouta :

            Ma fille, tout comme ma Divine Volonté s’étend à toute la Création, je veux te trouver, unie à elle, répandue dans toutes les choses créées. Tu seras le cœur de la terre, car les palpitations continuelles de ton cœur en elle attestent l’amour de tous ses habitants envers moi. Tu seras la bouche de la mer qui me fera entendre ta voix dans ses plus hautes vagues et son murmure continuel qui me loue, m’adore et me remercie. Et dans les poissons qui fendent les flots, tu m’envoies tes purs et affectueux baisers, pour toi et pour ceux qui voyagent sur les mers. Tu seras les bras du soleil et, t’étendant et te répandant dans sa lumière, je sentirai partout tes bras qui m’enlacent et me serrent très fort pour me dire que tu ne cherches que moi, que tu ne veux et n’aimes que moi. Tu seras les pieds du vent qui court derrière moi et me fait entendre le doux bruit de tes pas, qui ne cesse de courir même si tu ne me trouves pas. Je ne serai pas satisfait à moins de trouver ma petite fille dans toutes les choses que j’ai créées par amour pour elle. Je demande à toute la Création : « La petite fille de ma Volonté est-elle ici ? Car je veux me réjouir et m’amuser avec elle ? » Et si je ne te trouve pas, je perds ma joie et mon doux amusement.

            Après quoi j’ai suivi mon Jésus bien-aimé dans ses actes de la Rédemption. J’essayais de le suivre mot après mot, acte après acte, pas après pas. Je voulais que rien ne m’échappe afin de me dépêcher de lui demander au nom de tous ses actes, ses larmes, ses prières et ses souffrances, le Royaume de sa Divine Volonté parmi les créatures. Mon Jésus adoré me dit :

            Ma fille, lorsque j’étais sur terre, ma Divine Volonté qui régnait en moi par nature, et cette même Divine Volonté existant et régnant dans toutes les choses créées, les faisait s’embrasser à chaque rencontre qu’elles attendaient avec impatience, et les choses créées rivalisaient entre elles pour me rencontrer et me rendre les hommages qui m’étaient dus. La terre, en sentant mes pas, verdissait et fleurissait sous mes pas pour me rendre hommage. Elle voulait faire sortir de son sein toutes les beautés qu’elle possédait, l’enchantement des plus magnifiques fleuraisons à mon passage ; si bien que souvent je devais leur commander de ne pas me faire ces démonstrations. Et pour me rendre hommage, la terre m’obéissait, tout comme elle m’honorait en fleurissant. Le soleil essayait toujours de me rencontrer pour me rendre les hommages de sa lumière, faisant sortir de son sein toute la variété de ses couleurs pour m’accorder les honneurs que je méritais. Tous les êtres et toutes les choses essayaient de me rencontrer pour me célébrer ; le vent, l’eau, et jusqu’au petit oiseau pour me rendre les honneurs de ses trilles, de ses gazouillis et de ses chants. Toutes les choses créées me reconnaissaient et rivalisaient entre elles pour savoir qui pourrait mieux me célébrer.

            Celui qui possède ma Divine Volonté a la vision qui lui permet de savoir ce qui appartient à ma Volonté même. Seul l’homme ne me connaissait pas, car il n’en possédait pas la vue et le délicat sens de l’odorat. Il m’a fallu le lui dire pour qu’il me connaisse. Et avec tout ce que j’ai dit, beaucoup même ne m’ont pas cru, car qui ne possède pas ma Divine Volonté est aveugle et sourd, sans odorat pour reconnaître ce qui appartient à ma Volonté. Ne pas la posséder est le plus grand malheur de la créature. Elle est alors la pauvre idiote, aveugle, sourde et muette qui, ne possédant pas la lumière du divin Fiat, se sert de ces mêmes choses créées, mais en ne prenant que les excréments qu’elles éjectent et en laissant le vrai bien qu’elles contiennent. Quelle douleur de voir des créatures sans la noblesse de la vie dans ma Divine Volonté ! »

7.  10 octobre 1927 — La Divine Volonté est multiple dans ses actes, mais dans leur unité, ils ne sont qu’un. La Conception de Jésus. Jésus est conçu continuellement dans tous les actes de ceux qui possèdent le Royaume de sa Volonté. La Divine Volonté est plus que le soleil. La terre est un exil pour ceux qui n’agissent et ne vivent pas dans la Divine Volonté. La Divine Volonté serait malheureuse de voir que celui qui vit en elle soit sans liberté, bloqué, empêché d’aller partout dans la mer, dans l’air, y compris dans la lumière de son Créateur. 

            Mon pauvre esprit continue de suivre les actes de Jésus accomplis par amour pour nous. Retournant à sa Conception, j’offrais tous mes actes dans la Divine Volonté, avec tout mon être, en l’honneur de sa Conception. À ce moment, une lumière sortit de moi pour aller se déposer au sein de la Reine Immaculée dans l’acte par lequel elle concevait. Mon toujours aimable Jésus me dit alors :

            Ma fille, ma Divine Volonté est multiple dans ses actes, mais elle n’en perd aucun. L’unité qu’elle possède et son acte incessant maintiennent l’unité dans ses actes comme s’ils n’étaient qu’un seul, alors qu’ils sont innombrables ; et elle préserve toujours en eux l’acte incessant, sans jamais arrêter en le faisant de le conserver toujours neuf, frais et magnifique, et prêt à le donner à qui en veut. Mais en le donnant, ma Divine Volonté ne le détache pas de ma Volonté, car ma Volonté est lumière et la vertu de la lumière est de se donner, de se diffuser, de s’agrandir autant qu’elle le veut, mais sans se séparer, car elle possède la vertu de la lumière qui est inséparable par nature. Tu vois que même le soleil possède cette vertu. Imagine une pièce aux volets clos. La lumière n’est pas dans la chambre, mais si tu ouvres les volets, la lumière emplit ta chambre. La lumière est-elle détachée du soleil ? Non, non. Mais la lumière est prolongée et agrandie sans qu’une seule goutte ne se détache de sa source. Mais bien que la lumière ne soit pas séparée en elle-même, tu as possédé le bien de cette lumière comme si elle t’appartenait. Ma Divine Volonté est plus que le soleil. Elle se donne à chacun, mais ne perd pas une once de ses actes.

            Or, mon Fiat contient ma Conception toujours en action. Et tu as vu comment la lumière des actes de mon Fiat accomplis en toi se prolongeait jusqu’au sein de la céleste Dame souveraine pour que ton Jésus, le Très Haut, soit conçu en elle. C’est l’unité de ses actes qui, en les centralisant tous en un point, forme ses prodiges et ma vie même. C’est pourquoi je demeure conçu dans les actes de ma Divine Volonté, en ceux de la Reine Mère et en tes actes accomplis dans ma Volonté. C’est ainsi que je suis conçu continuellement dans tous les actes de ceux qui posséderont le Royaume de ma Volonté, car tous ceux qui possèdent ce Royaume reçoivent la plénitude des biens de ma vie, et eux seuls, par les actes accomplis en ma Volonté, participent à ma Conception et au développement de toute ma vie. Par conséquent, il est juste qu’ils en reçoivent tous les biens qu’elle contient. 

            Par contre, ceux qui ne possèdent pas ma Volonté ne reçoivent que les miettes des biens que j’apporte sur la terre avec tant d’amour. Ces créatures apparaissent donc faméliques, instables, inconstantes, les yeux et le cœur tournés vers les choses passagères, car n’ayant pas en elles la source de lumière de ma Volonté éternelle, elles ne se nourrissent pas de ma vie. Faut-il s’étonner alors qu’elles aient le teint blafard, qu’elles se meurent d’atteindre le vrai bien, et que si elles font un peu de bien, c’est toujours avec difficulté et sans lumière, et qu’elles en deviennent difformes au point d’inspirer la pitié ?

            Après cela, j’étais oppressée et ressentais tout le poids de mon dur et long exil, et je me plaignais à mon adorable Jésus qu’au dur martyre de ses privations, il ajoutait l’éloignement de ma céleste patrie. Je lui disais : « Comment peux-tu avoir de la compassion envers moi ? Comment peux-tu me laisser seule, à la merci de ton aimable Volonté ? Comment peux-tu me laisser aussi longtemps sur cette terre d’exil ? » Mais alors que j’épanchais ma peine, Jésus, mon tout, ma vie, se manifesta en moi et me dit :

            Ma fille, la terre est un exil pour ceux qui ne font pas ma Volonté et ne vivent pas en elle. Mais pour qui vit en elle, la terre ne peut pas être appelée un exil, mais un pas de distance et, lorsqu’il sera franchi et qu’elle y pensera le moins, l’âme se retrouvera dans la Patrie céleste non comme quelqu’un qui revient d’exil et ne sait rien de cette Patrie, mais comme celle qui savait déjà que cette Patrie était la sienne, qui connaissait les beautés, la magnificence et le bonheur de la Cité éternelle. Ma Volonté ne supporterait pas de voir que celui qui vit en elle soit dans la condition d’exilé. Pour que cela soit, ma Volonté devrait changer la nature, le régime, entre celui qui vit dans ma Volonté au Ciel et celui qui vit sur la terre ; ce que ma Volonté ne peut pas et ne veut pas faire. Est-ce que c’est l’exil pour celui qui sort de sa maison pour s’en éloigner d’un pas ? Assurément non. Ou encore, peut-on parler d’exil pour celui qui va dans une région de sa propre patrie ? L’exil, ma fille, signifie une circonférence d’espace d’où il est impossible de sortir, la privation des biens, le travail forcé sans possibilité de s’en exempter. Ma Divine Volonté ne sait pas comment faire ces choses. Et cela, tu le vois, tu en fais l’expérience : ton âme n’a pas une circonférence de lieu ni d’espace, elle peut se transporter partout, dans le soleil, dans le ciel. Tu as parfois fait tes petites échappées aussi haut que les régions célestes. Et combien de fois ne t’es-tu pas immergée dans la lumière infinie de ton Créateur ? Où n’as-tu pas la liberté d’aller ? Dans la mer, dans l’air, partout. Ma Volonté elle-même en est ravie, elle t’y pousse et te donne l’envie de te rendre partout. Elle serait malheureuse de voir celle qui vit en elle bloquée et sans liberté. Ma Divine Volonté, au lieu de dépouiller l’âme, la comble de ses biens, la rend maîtresse d’elle-même, convertit les passions en vertu, les faiblesses en forces divines. La Divine Volonté apporte des joies et des bonheurs sans nombre. Elle donne par grâce ce qu’elle est par nature : fermeté et immutabilité éternelles. L’exil est pour celui qui est tyrannisé par ses passions, sans pouvoir sur lui-même, incapable d’aller et venir dans son Dieu. Et s’il pense faire quelque bien, ce bien est mélangé et entouré de ténèbres. Les vertus du pauvre exilé sont forcées, inconstantes ; il est esclave de ses propres misères et cela le rend malheureux.

            C’est tout le contraire pour celui qui vit dans ma Divine Volonté. Je n’aurais moi-même pas toléré de te garder si longtemps en vie si tu étais en exil. Ton Jésus t’aime trop. Comment aurais-je pu supporter de te garder en exil ? Et si je le tolère, c’est parce que je sais que ma Volonté ne maintient pas sa petite fille en exil, mais dans ses biens, dans sa lumière, libre et maîtresse d’elle-même, dans l’unique but de former en toi son Royaume et afin que tu puisses l’implorer pour le bien de la famille humaine. Et tu dois en être heureuse, sachant que tous les désirs, les aspirations et les soupirs de ton Jésus sont pour le Royaume de ma Volonté sur la terre, ma complète gloire, la venue du « Fiat Voluntas Tua sur la terre comme au Ciel ».

8.  16 octobre 1927 — La Divine Volonté possède l’unité. Vivre dans la Divine Volonté est le plus grand miracle et le parfait développement de la vie divine dans la créature. Extérieurement, on voit que l’intérêt de Marie était tout entier pour le Royaume de la Rédemption, mais en son for intérieur, tout était pour le Royaume de la Divine Volonté. La Mère céleste, dans la Divine Volonté, conçut tous les rachetés et forma la vie même des enfants de la Divine Volonté.

            Après quelques jours de privation de mon doux Jésus, j’éprouvais de l’amertume jusqu’à la moelle des os. Je ne pouvais plus continuer. Épuisée, je voulais m’arrêter pour reprendre des forces. Je commençai par m’abandonner dans la suprême Volonté, puis en moi-même pour être au moins capable de dormir. Mais en faisant cela, mon pauvre esprit n’était plus en moi, mais en dehors de moi. Je sentais deux bras qui me tenaient fermement et m’emportaient haut, très haut dans la voûte du ciel, mais je ne savais pas qui c’était. J’avais peur, et une voix me dit :

            N’aie pas peur, mais regarde en haut.

            Je regardai et je vis le Ciel s’ouvrir et mon Jésus tant désiré qui descendait vers moi. Nous nous sommes précipités l’un vers l’autre ; il m’a serrée dans ses bras et je l’ai serré dans les miens. Dans ma douleur, je lui dis : « Jésus, mon amour, comme tu m’as fait attendre ! Tu me pousses à bout. Il est clair que ton amour pour moi n’a plus l’ardeur d’autrefois. » Comme je disais cela, Jésus eut une expression de tristesse, comme s’il ne voulait pas entendre mes plaintes, et en même temps, de la hauteur où nous étions, je vis descendre une forte pluie et plusieurs régions furent inondées. Les mers et les rivières se joignaient à ces eaux et inondaient villages et populations en les emportant dans leur sein. Quelle terreur ! Et Jésus, très affligé, me dit :

            Ma fille, tout comme tu vois ces eaux descendre du ciel en torrents pour inonder et emporter avec force dans la tombe des villes entières, ma Divine Volonté, mieux que des eaux, crée ses inondations, non en un temps ni en certains lieux, mais toujours et par toute la terre, et elle déverse ses fortes et hautes inondations sur chaque créature. Mais qui se laisse inonder par les flots de lumière, de grâce, d’amour, de sainteté et de bonheur qu’elle possède ? Personne ! Quelle ingratitude de recevoir des bienfaits en torrents et de ne pas les prendre, de les laisser passer, peut-être de s’y baigner seulement, mais sans se laisser inonder et submerger par les biens de ma Divine Volonté ! Quelle douleur ! Et je regarde par toute la terre pour voir qui acceptera les inondations de ma Divine Volonté et je ne trouve que la petite fille de ma Volonté qui reçoive ces inondations, se laisse submerger et transporter par elle où je veux, demeurant en son sein au cœur de ses plus hautes vagues. Il n’y a pas de spectacle plus beau, de scène plus émouvante que de voir la petitesse de la créature devenir la proie de ces vagues. On la voit tantôt emportée par les vagues de lumière et comme plongée en elles, tantôt noyée par l’amour et tantôt embellie et revêtue de sainteté. Quel délice de la voir ainsi ! Et je descends alors du Ciel pour admirer les scènes ravissantes de ta petitesse emportée par les bras de ma Volonté dans les inondations de mon éternelle Volonté. Et tu dis que mon amour pour toi a diminué ? Tu te trompes. Tu sais que ton Jésus est fidèle en amour, et lorsqu’il te voit dans les bras de ma Volonté, il t’en aime encore davantage.

            Cela dit, il disparut et je restais abandonnée dans les vagues du divin Fiat. De retour, mon aimable Jésus ajouta :

            Ma fille, ma Volonté possède l’unité, et celui qui vit en elle vit dans cette unité. Et sais-tu ce que signifie unité ? Cela veut dire « un ». Ce « un », qui peut embrasser toute chose et toute personne, peut tout donner car il contient tout. Ma Divine Volonté possède l’unité de l’amour et de tous les amours unis ensemble. Elle possède l’unité de sainteté et renferme toutes les saintetés. Elle possède l’unité de beauté et renferme en elle-même tout ce qui est possible et imaginable en beauté. En somme, ma Volonté contient l’unité de lumière, de puissance, de bonté et de sagesse. L’unité véritable et parfaite, étant une, doit posséder tout. Et ce tout est un tout de force égale, un tout immense et infini, éternel, sans commencement ni fin. C’est pourquoi quiconque vit dans cette unité vit dans les immenses et très hautes vagues qu’elle possède, de telle sorte que l’âme ressent la domination de cette unité de force, de lumière, de sainteté, d’amour, etc. Ainsi, dans cette force une, tout est lumière pour l’âme, tout se change en sainteté, en amour, en puissance, et tout lui apporte la connaissance de la sagesse de cette unité. C’est pourquoi la vie dans ma Volonté est le plus grand miracle et le parfait développement de la vie divine dans la créature. Le mot « unité » veut dire tout, et l’âme prend tout en vivant en elle.

            Après quoi je continuai ma ronde dans les actes du divin Fiat. Arrivée dans les mers de ma céleste Maman qu’elle avait faites dans l’unité avec le divin Fiat, je pensais : « Ma Maman souveraine n’avait pas d’intérêt à implorer le Royaume de la Divine Volonté, car elle l’avait obtenu dans l’unité où elle vivait ; comme elle a obtenu le Royaume de la Rédemption, elle aurait obtenu le Royaume de la Divine Volonté. » Mon doux Jésus, se manifestant en moi, me dit :

            Ma fille, il semble que tout l’intérêt de notre Reine Mère était pour le Royaume de la Rédemption, mais ce n’est pas vrai. C’était ainsi en apparence, mais intérieurement tout était pour le Royaume de ma Divine Volonté, car elle qui en connaissait toute la valeur et la gloire aux yeux de son Créateur, ainsi que la totalité de ses biens pour les créatures, ne pouvait demander rien de moins que le Royaume de l’éternel Fiat. Mais en obtenant la Rédemption, elle posait les fondations du Royaume de ma Volonté. On peut dire qu’elle en a préparé les matériaux.

            Il est nécessaire que soient réalisées les petites choses pour en obtenir de plus grandes. Il fallait donc qu’elle forme d’abord le champ de la Rédemption avant de construire l’édifice du Royaume du divin Fiat. Si un Royaume n’est pas formé, comment un roi peut-il dire qu’il possède son Royaume et qu’il y règne ? Plus encore, la Dame souveraine du Ciel est seule et unique dans la gloire de la Patrie céleste, car elle est la seule et unique à avoir formé sa vie tout entière dans ma Volonté. Et une mère aime et désire que ses enfants possèdent la même gloire. Au Ciel, elle ne peut communiquer l’entièreté de la gloire, de la grandeur et de la souveraineté qu’elle possède, car elle ne trouve pas de créatures ayant vécu la même vie continuelle dans la même Divine Volonté. Par conséquent, elle attend avec impatience les enfants du Royaume de la Divine Volonté afin de pouvoir se réfléchir en eux et leur dire : « J’ai mes enfants qui sont égaux à moi dans ma gloire. Je suis à présent plus qu’heureuse, car ma gloire est la même que celle de mes enfants. » Le bonheur d’une mère est plus celui de ses enfants que le sien propre, et bien plus encore pour la Mère céleste qui, dans la Divine Volonté, plus qu’une Mère, a conçu, racheté et formé la vie même des enfants de ma Divine Volonté. »

9.  20 octobre 1927 — L’Humanité de Jésus ne pouvait contenir toute l’immensité de la lumière créatrice, ni la céleste Mère épuiser toute l’immensité des biens de l’Être divin, car les puissances créées ne sont pas capables d’épuiser la puissance incréée, ni de l’embrasser et de la restreindre en elles-mêmes. La Divine Volonté possède l’acte incessant et toujours nouveau, et elle a la vertu de toujours faire des choses nouvelles. La Création n’est pas encore réalisée ni terminée, car il reste encore à former les plus belles statues, les œuvres les plus importantes. La Divine Volonté attend son Royaume dans les créatures afin de former en elles des raretés de beautés divines jamais vues auparavant, une sainteté inouïe, et une nouveauté jamais encore expérimentée. Qui vivra dans la Divine Volonté couvrira le vide de ceux qui n’y ont pas vécu. Marie veut s’entourer de tous ces Soleils afin qu’ils se reflètent les uns les autres et se rendent heureux. Et toute la Cour céleste reçoit non seulement tous ses Soleils, mais aussi leurs reflets comme un accomplissement pour chacun de la gloire de l’œuvre de Création de son Créateur. 

            Je continue ce qui est écrit plus haut. Alors, je me disais : « Mon Jésus bien-aimé dit que sa gloire de la part de la Création et la gloire de tous les Bienheureux seront complètes lorsque la Divine Volonté sera connue sur terre et son Royaume formé, et que les enfants de ce Royaume occuperont leur place dans la Patrie céleste, réservée pour eux seuls. » Et je pensais: « Au Ciel, il y a la Reine souveraine qui avait cette plénitude de vie de la Divine Volonté que personne, je crois, ne pourra jamais atteindre. Pourquoi alors la gloire de Dieu n’est-elle pas complète de la part de la Création ? » Il me venait alors beaucoup d’autres doutes et de pensées qu’il n’est pas nécessaire de mettre par écrit. Je ne répète que ce que Jésus m’a dit :

            « Ma fille, tu es trop petite, et tu mesures avec ta petitesse la grandeur infinie de mon inatteignable sagesse. La créature, si sainte qu’elle puisse être, comme ma Mère bien-aimée qui, bien qu’elle possédât la plénitude et la totalité des tous les biens de son Créateur et que le Royaume de ma Divine Volonté régnait parfaitement en elle, avec tout cela, ne pouvait pas épuiser toute l’immensité de tous les biens de l’Être divin. Elle était comblée à ras bord, elle débordait au point de former des mers autour d’elle. Mais quant à restreindre en elle-même et à embrasser tout ce que contient l’Être suprême, cela lui était impossible. Même mon Humanité ne pouvait en elle-même contenir toute l’immensité de la lumière créatrice. J’en étais complètement rempli, à l’intérieur et à l’extérieur de moi, mais, oh ! combien il en restait au dehors de moi, car le cercle de mon Humanité n’avait pas la grandeur nécessaire capable d’enclore une lumière aussi infinie ! C’est pourquoi les puissances créées, de quelque nature qu’elles soient, ne peuvent épuiser la puissance incréée, ni l’embrasser ou la restreindre en elles-mêmes. La grandeur de la Reine du Ciel et mon Humanité même se trouvaient face à leur Créateur dans la condition où tu peux te trouver toi-même lorsque tu t’exposes aux rayons du soleil : tu peux te trouver sous le règne de sa lumière, en être revêtue et ressentir toute l’intensité de sa chaleur, mais quant à être capable de restreindre en toi toute sa lumière et sa chaleur, cela te serait impossible. Cependant, même alors, tu ne peux pas dire que la vie de la lumière du soleil et de sa chaleur n’est pas en toi et autour de toi.

            Or, tu dois savoir que notre Être divin, notre Volonté créatrice, possède son mouvement incessant et toujours nouveau ; nouveau dans les joies, dans le bonheur, nouveau dans la beauté, nouveau dans l’œuvre que notre Sagesse déploie dans la formation des âmes, nouveau dans la sainteté qu’elle imprime, nouveau dans l’amour qu’elle infuse. Si donc elle possède cet acte nouveau et continuel, elle a la vertu de faire toujours des choses nouvelles. Et si la Reine Mère fut créée toute belle, pure et sainte, cela n’exclut pas que nous puissions faire d’autres choses nouvelles et belles, dignes de nos œuvres. De plus, dans la Création, comme notre Fiat s’est mis à l’œuvre en créant toutes choses, il a également manifesté tous les nouveaux actes par lesquels il devait former les créatures, les beautés exceptionnelles qu’il devait communiquer, et la sainteté qu’il était censé imprimer en ceux qui auraient vécu dans notre Divine Volonté. Et comme le divin Fiat n’avait ni sa vie ni son Royaume dans les créatures, mais uniquement dans la Dame souveraine du Ciel, il accomplit le premier prodige et miracle qui stupéfia et le Ciel et la terre, et il attend les autres créatures qui doivent avoir sa vie et posséder ses autres Royaumes pour y régner et former par notre Acte nouveau des saintetés, des beautés et des grâces rares. Oh ! avec quelle impatience ma Divine Volonté attend ce nouveau champ d’action afin d’y manifester ses nouveaux actes ! Ma Divine Volonté est semblable à un artisan capable de fabriquer des centaines de milliers de statues, toutes différentes les unes des autres. Il sait comment imprimer à chacune un détail de beauté, d’expression et de forme d’une grande rareté ; et on ne peut pas dire que l’une ressemble à l’autre. Il est incapable de faire des répétitions, uniquement des statues toujours nouvelles et toujours belles ; mais ma Volonté n’a pas l’occasion de manifester son art. Quelle douleur ce serait pour un tel un artisan que cette inactivité ! C’est le cas pour ma Divine Volonté. Ainsi, elle attend son Royaume parmi les créatures pour y former des beautés divines encore jamais vues, une sainteté inouïe, une nouveauté jamais encore expérimentée. Ce n’est pas assez pour sa puissance qui peut tout, pour son  immensité qui embrasse tout, pour son amour qui est inépuisable que d’avoir formé de son art divin la grande Dame, la Reine du Ciel et de la terre ; ma Volonté veut aussi former sa succession en qui mon Fiat veut vivre et régner pour y former d’autres œuvres dignes d’elle. 

            Comment donc notre gloire peut-elle être complète dans la Création, et comment la gloire et la félicité de la famille humaine peuvent-elles être complètes au Ciel si notre œuvre n’est pas terminée dans la Création ? Il reste encore à former les plus belles statues, les œuvres les plus importantes. L’objectif même de la Création n’a pas encore été atteint, et il suffit qu’il manque un détail, une petite fleur, une feuille ou une nuance de couleur à une œuvre pour qu’elle n’ait pas sa pleine valeur et que celui qui l’a faite n’en reçoive pas la gloire complète. Ce ne sont d’ailleurs par des détails qui manquent à notre Création, mais les œuvres les plus importantes, nos diverses images divines de beauté, de sainteté et de ressemblance parfaite. Et comme notre Volonté a commencé la Création avec une telle grandeur dans la  beauté, l’ordre, l’harmonie et la magnificence, tant dans la formation de la machine de l’univers que dans la Création de l’homme, il n’est que juste que pour le décorum, la gloire et l’honneur de notre œuvre, elle  soit accomplie avec encore plus de somptuosité, de diversité et de rareté dans les beautés, toutes dignes de l’acte incessant et toujours nouveau que possède ma Divine Volonté. Ceux qui vivront dans le Royaume de ma Divine Volonté demeureront sous la puissance d’un acte nouveau d’une force irrésistible. Ils se sentiront investis d’un acte nouveau de sainteté d’une éblouissante beauté et d’une lumière éclatante. Et alors qu’ils posséderont cet acte, un autre acte nouveau surviendra, puis un autre, et un autre encore, sans qu’il y ait jamais de cesse. Surpris, ils se diront : « Combien grande est la beauté, la sainteté, la richesse, la force et la félicité de notre Fiat trois fois saint, lui qui jamais ne s’épuise et toujours nous donne une sainteté nouvelle, des beautés nouvelles pour nous embellir, des forces nouvelles pour nous fortifier et une félicité nouvelle, si bien que la première n’est pas semblable à la seconde, ni à la troisième, ni à toutes les autres qu’il va nous donner. » Ces créatures fortunées seront le vrai triomphe du divin Fiat, le plus bel ornement de toute la Création, les soleils les plus éblouissants qui, de leur lumière, couvriront le vide de celles qui n’ont pas vécu dans son Royaume. 

            Or, mon inséparable Maman possède cet acte nouveau et continuel qui lui a été communiqué par ma Divine Volonté parce qu’elle a vécu sa vie dans cette Volonté. Elle est le premier soleil éclatant formé par ma Volonté ; elle occupe la première place de Reine et fait le bonheur de la Cour céleste en réfléchissant sur tous les bienheureux sa lumière, ses joies et sa beauté. Mais elle sait ne pas avoir épuisé les actes nouveaux et incessants que ma Divine Volonté a établis pour les créatures, car ma Volonté est inépuisable ; et, oh ! de combien d’actes elle dispose pour elles ! Et elle attend que d’autres soleils soient formés par cet acte nouveau de ma Volonté avec de nouvelles beautés. Et comme une vraie Mère, elle veut s’entourer de tous ces soleils afin qu’ils se réfléchissent entre eux et se réjouissent les uns les autres, et que la Cour céleste reçoive non seulement ses réflexions, mais également celles de ses soleils, gloire de l’œuvre de Création de son Créateur. Elle est Reine et attend avec beaucoup d’amour les biens de ma Volonté dans les créatures qui lui ressemblent, elle où ma Volonté a commencé à former le Royaume de ma Divine Volonté. Suppose que dans la voûte des cieux, au lieu d’un seul soleil, d’autres soleils seraient formés, d’une beauté et d’une lumière nouvelle. La voûte du ciel n’en serait-elle pas plus belle ? Bien sûr que oui ! Et ces soleils ne répandraient-ils pas leur lumière les uns sur les autres, et les habitants de la terre ne recevraient-ils pas les réflexions et les bienfaits de ces soleils ? Il en sera ainsi au Ciel. Mieux encore, quiconque aura possédé le Royaume du Fiat suprême sur terre recevra les bienfaits communs infinis, car la Volonté qui les a dominés est une. 

            C’est pourquoi, bien qu’il y ait au Ciel l’Impératrice souveraine qui possède la totalité de la vie de ma Divine Volonté, notre gloire n’est pas complète en ce qui regarde la Création parce que, premièrement, notre Volonté n’est pas connue chez les créatures et que, par conséquent, elle n’est pas aimée ni attendue. Deuxièmement, comme elle n’est pas connue, notre Volonté ne peut pas donner ce qu’elle a préparé. En conséquence, elle ne peut pas former les nombreuses œuvres rares dont elle est capable. Mais l’œuvre complétée chantera sa victoire et sa gloire.

10.  23 octobre 1927 — Il n’y a pas de crainte dans la Divine Volonté, mais du courage et une force insurmontable et invincible. Le Royaume de la Divine Volonté est un Royaume de vie, la vie du Créateur dans la créature et celle de la créature transfusée et identifiée avec le Créateur ; et l’âme devient reine.  La grande nécessité des connaissances de la Divine Volonté, car elles sont non seulement la partie fondamentale, mais aussi l’aliment, le régime, l’ordre, les lois, la merveilleuse musique, les joies et le bonheur du Royaume. Dieu donne vie à l’homme dans l’Éden, en lui donnant son Fiat et sa vie même. 

           Je sentais mon pauvre esprit submergé dans le divin Fiat. Et en continuant mes actes en lui, je vis devant moi une petite fille toute pâle et timide, comme si elle craignait de marcher dans la lumière de la Divine Volonté. Mon bien-aimé Jésus sortit de mon intérieur et, remplissant ses saintes mains de lumière, il mettait cette lumière dans la bouche de la petite fille, comme s’il voulait la noyer dans la lumière. Il lui mettait de la lumière dans les yeux, les oreilles, le cœur, les mains et les pieds. La petite fille était revêtue d’une lumière qui l’illuminait, et elle restait là, mal à l’aise et craintive dans cette lumière. Jésus s’amusait à la couvrir de lumière et à voir sa gêne. Se tournant vers moi, il me dit :

            Ma petite fille, cette petite enfant est l’image de ton âme, craintive en recevant la lumière des connaissances de ma Divine Volonté. Mais je vais te noyer dans tant de lumière que tu en perdras le reste de crainte de la volonté humaine, car en moi il n’existe pas de ces faiblesses, mais du courage et une force divine insurmontable et invincible. Pour former le Royaume de mon divin Fiat dans l’âme, j’y place comme fondation toutes les connaissances de mon Fiat, puis j’en prends possession pour y étendre ma vie même afin d’y avoir mon Royaume.

            Regarde la grande différence qui existe entre le royaume des rois de la terre et mon Royaume. Les rois ne mettent pas leur propre vie à la disposition de leurs sujets, ils ne mettent pas leur vie en eux et ne prennent pas non plus en eux-mêmes la vie de leur peuple. Leur règne, par conséquent, doit prendre fin, car ce qui passe entre les uns et les autres n’est pas la vie, mais des lois et des taxes. Et là où il n’y a pas de vie, il n’y a pas d’amour ni de règne véritable.

            Le Royaume de ma Divine Volonté est au contraire un Royaume de vie, la vie du Créateur enclose dans la créature, et celle de la créature transfusée et fusionnée en celle de son Créateur. Ainsi, le Royaume de ma Divine Volonté est d’une hauteur et d’une noblesse inatteignable. L’âme y vient pour devenir reine. Et sais-tu de quoi elle devient reine ? Reine de sainteté, d’amour, de beauté, de lumière, de bonté et de grâce. En somme, reine de la vie divine et de toutes ses qualités. Quel noble Royaume et si plein de vie que ce Royaume de ma Volonté !

            Tu comprends maintenant la grande nécessité d’en avoir les connaissances ? Elles n’en sont pas seulement la partie fondamentale, mais la nourriture, le régime, l’ordre, les lois, la belle musique, les joies et le bonheur de mon Royaume. Chaque connaissance possède un bonheur distinct. Elles sont comme autant de clés qui formeront la divine harmonie de mon Royaume. C’est pourquoi je mets tant de soin à t’apprendre les nombreuses connaissances de mon Royaume et je te demande la plus grande attention en les manifestant, car elles forment la base et sont comme une formidable armée qui assure la défense et agit comme une sentinelle pour que mon Royaume soit le plus beau, le plus saint et le plus parfait écho de ma Patrie céleste.

            Jésus garda le silence, puis il ajouta :

            Ma fille, lorsque ma Divine Volonté veut sortir d’elle-même des connaissances ou un acte nouveau, le Ciel et la terre l’honorent avec révérence et se mettent à l’écoute. Toute la Création sent couler en elle un nouvel acte divin qui, tel un fluide vital, embellit toutes choses et les rend doublement heureuses. Et elles se sentent honorées par leur Créateur qui, par son Fiat tout-puissant, leur communique ses nouvelles connaissances. Et elles attendent la disposition de cette connaissance dans la créature pour voir le nouvel acte de la Divine Volonté répété dans la créature afin d’avoir la confirmation du bien, de la joie et du bonheur que cette nouvelle connaissance apporte. C’est alors que ma Volonté célèbre, car une vie divine est sortie d’elle qui, étant dirigée vers une créature, va se répandre et se communiquer à toutes les créatures.

            Après quoi, je continuais ma ronde dans la Divine Volonté et, me transportant en Éden pour être présente lorsque la divine Majesté, ayant formé la magnifique statue de l’homme, lui communiquait la vie de son souffle omnipotent, afin de pouvoir glorifier mon Créateur pour un acte aussi solennel, pour l’aimer, l’adorer et le remercier de son amour excessif et débordant pour l’homme. Mon divin Jésus, se manifestant en moi, me dit :

            Ma fille, cet acte de former et d’infuser la vie dans l’homme avec notre souffle tout-puissant était si tendre, si émouvant et d’une telle joie pour nous, et tout notre Être divin débordait de tant d’amour qu’avec une force immense, il ravit nos qualités divines pour les infuser dans l’homme. En soufflant sur lui, nous avons tout versé en lui, et avec notre souffle nous mettions notre Être suprême en communication avec lui de façon à le rendre inséparable de nous. Ce souffle n’a jamais cessé, car si dans la Création de tout l’univers c’était notre Volonté qui se constituait la vie de toutes choses, elle donnait à l’homme non seulement notre Fiat, mais avec notre souffle elle lui donnait notre vie même. Et notre souffle ne s’arrête pas, car il continue les générations des autres créatures pour les rendre inséparables de nous.

            Notre amour est si grand en faisant une œuvre, qu’une fois faite, la disposition de la faire demeure. C’est pourquoi l’ingratitude de l’homme est grande, car il désavoue, méprise et offense notre vie en lui. Et comme nous inspirons pour expirer à nouveau, nous inspirons l’homme en nous, mais nous ne sentons pas que l’homme vient en nous, car sa volonté n’est pas avec la nôtre et nous ressentons le poids de l’ingratitude humaine. C’est pourquoi nous t’appelons pour te donner notre souffle incessant et sentir que tu viens en nous pour recevoir la plénitude de notre Volonté dans l’acte solennel d’émettre notre souffle régénérateur afin de générer les créatures.

11.  30 octobre 1927 — La Divine Volonté est un Royaume de sainteté et elle transforme l’âme non en la sainteté des saints, mais en la sainteté de leur Créateur. L’amour de Dieu débordait dans la Création. La nécessité des connaissances de la Divine Volonté : si un bien n’est pas connu, il n’est ni désiré ni aimé ; par conséquent, il y aura les messagers, les précurseurs qui annonceront son Royaume. La Divine Volonté a une beauté enchanteresse qui ravit chacun. 

            Je me sentais complètement abandonnée dans le divin Fiat, et mon pauvre esprit était saturé par sa lumière, sa beauté et son indescriptible félicité. Posséder la source de tous les biens, jouir de l’immensité des mers infinies de toutes les joies, posséder tous les attraits de beautés inépuisables, de beautés divines, au point de séduire Dieu lui-même, et vivre dans la Divine Volonté en établissant son règne dans l’âme, c’est une seule et même chose. « Volonté de Dieu, combien tu es aimable, adorable et désirable, plus que ma propre vie ! Ton règne est un Royaume qui a le pouvoir de me débarrasser de tout ce qui ne se rapporte pas à sa lumière. C’est un Royaume de sainteté qui me transforme non pas en la sainteté des saints, mais en celle de mon Créateur. C’est un Royaume de bonheur et de joie qui fait fuir loin de moi toute amertume, tout trouble de l’esprit et toute contrariété. Mais comment les créatures peuvent-elles se disposer à recevoir un Royaume aussi saint ? » Et pendant que je pensais cela et que mon pauvre esprit nageait dans l’immensité de la mer du divin Fiat, mon aimable Jésus sortit de mon intérieur et, me pressant contre lui, tout en tendresse, il me dit :

            Ma petite fille, tu dois savoir que notre amour débordait dans la Création. Il débordait sans que personne eût mérité, même par un seul mot, un tel bien ; et dans notre bonté et notre libéralité suprêmes et sans limites, j’ai créé avec munificence, ordre et harmonie, toute la machine de l’univers pour l’amour de celui qui n’existait pas encore. Après quoi, notre amour déborda encore davantage et nous avons créé celui pour qui toutes choses avaient été créées. Et nous opérons toujours avec une inégalable magnanimité de sorte que nous donnons tout sans nous épuiser et sans que rien ne manque à notre œuvre en fait de munificence, de grandeur et de tout bien. Nous avons créé l’homme sans aucun mérite de sa part en lui donnant en dot, en fondation, en substance de tous les biens, de toutes les joies et de tous les bonheurs, notre Volonté pour Royaume, afin que rien ne lui manque, ayant une Divine Volonté à sa disposition et, avec elle, notre Être suprême. Quel aurait pu être notre honneur si l’œuvre de notre Création avait été pauvre, dépourvue de lumière, sans la multiplicité de toutes les choses créées, sans ordre et sans harmonie, et avec notre précieux joyau, notre cher fils, l’homme, sans la plénitude des biens de celui qui l’avait créé ? Ce n’aurait pas été un honneur, pour qui possède tout et est capable de tout, de faire une œuvre incomplète. D’autant plus que notre amour, plus débordant que des vagues impétueuses, désirait se donner le plus qu’il pouvait jusqu’à combler notre précieux joyau de tous les biens imaginables, et former autour de lui les mers débordantes que son Créateur avait placées en lui. Et si l’homme a perdu tout cela, c’est parce qu’il a rejeté de sa propre volonté mon Royaume, sa dot et la substance de son bonheur.

            Et voici que maintenant, comme dans la Création, dans mon amour débordant, le Royaume de ma Divine Volonté a décidé qu’il veut avoir sa vie parmi les créatures et, dans sa magnificence, sans égard à leurs mérites, ma Volonté veut à nouveau leur donner son Royaume. Ma Volonté veut seulement que les créatures connaissent mon Royaume et ses biens, afin qu’en le connaissant elles souhaitent et désirent ardemment ce Royaume de sainteté, de lumière et de félicité. Et tout comme une volonté l’a rejeté, une autre Volonté l’appelle, le désire, et le presse de venir régner parmi les créatures. Tu vois ainsi la nécessité de ses connaissances, car si un bien n’est pas connu, il ne peut être ni voulu ni aimé. Ces connaissances seront donc les messagères, les précurseurs qui annonceront mon Royaume. Mes connaissances sur mon Fiat seront tantôt des soleils, tantôt des coups de tonnerre, tantôt des explosions de lumière ou des vents impétueux qui attireront l’attention des savants comme des ignorants, des bons comme des méchants, et qui, tels des éclairs, tomberont dans les cœurs et, avec une force irrésistible, les renverseront pour les faire se relever à nouveau dans le bien des connaissances acquises. Mes connaissances formeront le vrai renouveau du monde. Elles adopteront les attitudes propres à séduire et à gagner les créatures, semblables tantôt à des pacificatrices qui veulent embrasser les créatures pour leur donner leurs propres baisers, oublier tout le passé et ne se souvenir que de leur amour mutuel, tantôt à des guerrières certaines de leur victoire sur celles qui les connaissent, tantôt à des prières suppliantes qui ne cesseront que lorsque les créatures, vaincues par les connaissances de ma Divine Volonté, diront : « Vous avez gagné, nous sommes déjà la proie de votre Royaume », semblables enfin à un roi régnant et débordant d’amour devant qui les créatures s’inclineront pour lui demander de régner sur elles.

            Que ne fera pas ma Volonté ? Elle mettra toute sa puissance en action pour venir régner parmi les créatures. Elle possède une beauté enchanteresse, et il lui suffit de se faire voir une seule fois avec clarté pour ravir, embellir et lancer ses vagues de beauté sur l’âme pour qu’il lui soit difficile d’oublier une telle beauté. Les créatures resteront prisonnières de sa beauté comme en un labyrinthe dont elles ne pourront plus sortir. Ma Volonté possède un pouvoir enchanteur et l’âme demeure fixée dans son doux enchantement. Elle possède un air balsamique et lorsqu’elles l’auront respiré, les créatures sentiront entrer en elles cet air de paix, de sainteté, de divine harmonie, de bonheur, de lumière qui purifie toute chose, d’amour qui brûle tout, de puissance qui conquiert tout, de telle sorte que cet air apportera le baume céleste à tous les maux produits par l’air mauvais, morbide et mortel de la volonté humaine. Tu peux voir que même dans la vie humaine, l’air agit de façon surprenante : si l’air est pur, bon, sain, parfumé, la respiration est libre, la circulation du sang régulière, et les créatures sont fortes, en bonne santé avec de belles couleurs. Par contre, si l’air est mauvais, malodorant et infecté, la respiration est bloquée, la circulation sanguine irrégulière et, comme elles ne reçoivent pas la vie de l’air pur, les créatures sont faibles, pâles, maigres et à moitié malades. L’air est la vie des créatures, et sans lui, elles ne peuvent pas vivre. Il y a une grande différence entre le bon et le mauvais air. C’est la même chose pour l’air de l’âme : l’air de ma Volonté maintient la vie pure, saine, sainte, belle et forte, telle qu’elle est sortie du sein de son Créateur. L’air mortel de la volonté humaine déforme la pauvre créature, la fait déchoir de son origine, et elle devient malade, faible au point d’inspirer la pitié.

            Puis, avec un accent de tendresse, il ajouta :

            Oh ! ma Volonté ! Combien tu es aimable, admirable et puissante ! Ta beauté ravit les Cieux et garde sous le charme toute la Cour céleste de telle sorte que tous sont heureux de ne pouvoir détacher de toi leur regard ! Oh ! par ta beauté enchanteresse qui ravit toutes choses, ravit la terre et, par ton doux enchantement, enchante toutes les créatures afin que la volonté de toutes soit une, une la sainteté, une la vie, un ton Royaume, un ton « Fiat sur la terre comme au Ciel ».

12.  2 novembre 1927 — La volonté humaine a formé la nuit dans les âmes de la famille humaine. Le bien dans les actions humaines, et les petites lumières qu’elles forment. Comment le Soleil est formé dans l’action humaine de l’âme qui vit dans la Divine Volonté. Différence entre la créature qui opère et vit dans la Divine Volonté et celle qui opère le bien en dehors d’elle. Le soleil dans la nature comparé aux Soleils formés dans la Divine Volonté. Adam : avant et après la chute.

           Je poursuivais mon vol dans la Divine Volonté et ma pauvre intelligence était comme fixée en elle. Je comprenais à sa lumière la grande différence entre l’action dans la suprême Volonté et l’acte de la créature humaine, bon en lui-même, mais auquel manque la vie du divin Fiat. Et je me disais : « Une telle différence est-elle possible ? » Mon bien-aimé Jésus, se manifestant en moi, me dit :

            Ma fille, la volonté humaine a formé la nuit dans les âmes de la famille humaine. Et si elles accomplissent de bonnes œuvres, même de très importantes, étant donné que le bien est en lui-même lumière, elles ne peuvent émettre qu’une multitude de petites lumières, comparables à la lumière d’une allumette, d’une lampe à huile, ou d’une petite ampoule électrique. C’est en fonction du bien que comporte une action humaine, et de leur nombre, que seront formées des lumières faibles ou un peu plus fortes. Et si ces actions contiennent du bien, à cause de ces petites lumières, ces créatures et celles qui les entourent ne sont pas dans les ténèbres, mais elles n’ont pas la vertu de transformer la nuit en jour. Et elles ressemblent alors à des maisons ou à des villes qui ont l’avantage d’avoir de nombreuses ampoules électriques qui sont susceptibles de s’éteindre, et qui ne pourront jamais transformer la nuit en jour, car il n’est pas dans la nature de la lumière produite par l’industrie humaine de former, dans l’âme comme dans le corps, la pleine lumière du jour. Seul le soleil a cette vertu de pouvoir chasser l’obscurité et de former la lumière radieuse du grand jour qui éclaire et réchauffe la terre et tous ses habitants. Et là où il brille, le soleil communique son action vitale à toute la nature.

            Or, ce n’est qu’en vivant et en agissant dans ma Volonté qu’il peut toujours faire jour. Et lorsque l’âme agit, que ses actions soient grandes ou petites, elle opère sous le Soleil éternel et immense de mon Fiat dont la réflexion pénètre les actions de la créature pour y former des soleils, et elle peut jouir continuellement de la lumière du jour. Et comme ces soleils ont été formés en vertu de la réflexion du Soleil de ma Divine Volonté, ils possèdent la source de lumière, et les actions humaines transformées en ce Soleil de ma Volonté sont alimentées par la source de lumière éternelle et ne sont par conséquent pas susceptibles de faiblir ou de s’éteindre.

            Vois-tu alors combien grande est la différence entre vivre et agir dans ma Volonté, et vivre en dehors de ma Volonté ? C’est la différence qui existe entre une créature capable de former le soleil et de nombreux soleils, et celle qui peut produire un peu de lumière. Il suffit d’un seul soleil pour éclipser toutes les lumières, et toutes les lumières ensemble n’ont pas la vertu ni la force capable de surpasser un seul soleil. Cela apparaît encore plus clairement dans l’ordre de l’univers où toutes les lumières, quelles qu’elles soient, produites par l’industrie humaine, sont incapables de former le jour, alors que le soleil créé par mes mains, bien qu’il soit seul, crée le jour, car il possède la source de lumière que le Créateur y a placée, et sa lumière n’est pas susceptible de diminuer. Elle est le symbole de tous ceux qui vivent dans ma Volonté et dont tous les actes contiennent un acte de vie divine, une force créatrice ayant la vertu de former des soleils. Et ma Volonté ne s’abaisse pas à former de petites lumières, mais des soleils qui ne s’éteignent jamais. Tu peux par conséquent comprendre que le bien produit par la volonté humaine, bien qu’il ne puisse pas former le jour, est cependant toujours un bien pour l’homme, et les créatures reçoivent ce bienfait de la lumière dans la nuit de la volonté humaine. Elle leur est utile pour ne pas mourir dans l’épaisse ténèbre du péché. Ces lumières, bien que petites, leur indiquent la route, leur font voir les dangers, et attirent ma bonté paternelle sur ceux qui voient qu’ils peuvent se servir de la nuit de leur volonté humaine pour former au moins de petites lumières qui leur indiqueront la voie du salut.

            C’est exactement cela qui attira sur Adam notre tendresse et notre bonté paternelles. Il comprenait ce que signifiait la vie dans notre Divine Volonté alors que dans ses actes, petits et grands, coulait notre vertu créatrice qui les revêtait du Soleil du Fiat éternel qui, étant Soleil, avait la vertu de créer autant de soleils qu’il le voulait. Se voyant privé de cette force créatrice, Adam ne pouvait plus former de soleils. Le pauvre essaya tant qu’il put de former de petites lumières. Voyant la grande différence qui existait entre son premier état et celui qui suivit le péché, sa douleur était si grande qu’il se sentait mourir à chacun de ses actes. Le pauvre Adam s’évertuait à produire ces petites lumières avec ses actes, et il émut l’Être suprême qui admira son zèle, en vertu de quoi il maintint la promesse d’un Messie à venir.

13.  6 novembre 1927 — La créature qui vit dans la Divine Volonté ne descend pas de son état originel et a droit au statut de reine; l’âme qui ne vit pas dans la Divine Volonté descend de son origine, perd sa noblesse et prend l’état de servante.  Dans la Rédemption, Jésus est venu sur terre pour sortir l’homme de son état de mort, le guérir et lui donner tous les remèdes possibles pour le faire revenir à son état originel. Pour celui qui vit dans la Divine Volonté, les actes de Jésus accomplis dans la Rédemption ne seront pas un remède, mais une félicité, une joie, et le plus bel ornement dans le palais royal de sa Volonté. L’acte unique et incessant de la Divine Volonté où chacun est fusionné en un seul acte. La croix a fait venir à maturité le Royaume de la Rédemption et le Royaume de la Divine Volonté. Jésus place sa vie en chaque vérité qu’il manifeste afin que chaque vérité ait le pouvoir de former une vie divine dans les créatures, et il lui tarde tant que ses vérités soient connues. Jésus fait couler la vie dans ce qu’il manifeste, que ce soit par des paroles ou des œuvres. 

           Je suivais la Divine Volonté, en accompagnant tous les actes que mon doux Jésus avait accomplis sur terre. Il me les rendait présents et je les revêtais de mes Je t’aime en lui demandant par ses actes le Royaume du divin Fiat. Je le priais d’appliquer à mon âme tout ce qu’il avait fait dans le Royaume de la Rédemption pour me donner la grâce de toujours vivre dans sa Divine Volonté. Mon doux Jésus se manifesta en moi et me dit : 

            Ma fille, l’âme qui vit dans ma Divine Volonté ne déchoit pas de son origine. Et comme toute chose a été créée pour qui était censée vivre en elle, tous les biens de la Création, qui sont plus étendus que les biens de la Rédemption, lui appartiennent. L’âme qui se maintient dans l’état originel en vivant dans le Fiat suprême a droit au statut de reine et, à ce titre, il est juste que tout soit en sa possession et qu’elle demeure dans le palais royal de notre Volonté. Il est juste également qu’elle possède des soleils, des cieux et des mers, et que le roi lui-même demeure avec elle et soit sa félicité comme elle est la félicité du roi. C’est pourquoi les biens de la Création doivent être plus étendus, car comment pourrait-elle être reine sans avoir des domaines et des Royaumes pour y régner ?

            Par contre, si l’âme ne vit pas dans ma Divine Volonté, elle déchoit de son origine, perd sa noblesse et se place dans l’état de servante. Les Royaumes et les empires ne sont alors pas de mise. Mieux encore, je suis venu sur terre dans la Rédemption pour sortir l’homme de son état de mort, le guérir et lui donner tous les remèdes possibles pour le faire revenir à son état originel, sachant que s’il retournait dans notre Volonté, d’où il est sorti, tout était déjà prêt pour le maintenir dans sa condition royale. Tu dois savoir que pour celle qui vit ou vivra dans ma Volonté, les actes que j’ai accomplis dans la Rédemption lui seront non pas des remèdes, mais des bonheurs et des joies, et ils seront les plus beaux ornements du palais royal de ma Volonté, car tout ce que j’ai fait n’était rien d’autre que la naissance de ma Volonté. Ses miséricordieuses entrailles ont fait naître pour moi dans le sein de mon Humanité tous les actes que j’ai accomplis en venant sur terre. Il est donc juste que ce qui lui appartient lui serve d’ornement. En tout ce que j’ai fait sur la terre, lorsque  je priais, parlais, souffrais ou bénissais les petits enfants, je cherchais mes enfants, les enfants de ma Divine Volonté, pour leur donner le premier acte et tout ce qui s’y rapporte, tout le bonheur que mes actes contenaient ; et j’ai donné ces actes comme remèdes à ces malheureux enfants du péché, serviteurs de la volonté humaine, pour leur salut. Ainsi, tous mes actes s’écoulaient comme le premier acte qui était censé vivre dans la Volonté suprême, pour devenir le centre de leur vie. C’est ainsi que celui qui vit dans ma Volonté peut dire : « Tout est à moi », et je lui dis : « Tout est à toi. »

            Après quoi je pensais en moi-même : « Si l’acte du divin Fiat est tel qu’aucun autre acte ne peut dire ‘Je suis le premier’, comment ceux qui vont venir après pour vivre dans le divin Fiat pourront-ils se trouver devant Dieu comme premier acte, si les premiers existent déjà ? » Mon divin Jésus ajouta :

            Ma fille, pour qui vit ou vivra dans ma Volonté, tout sera comme un premier acte devant Dieu, car ma Volonté n’a qu’un seul acte, un acte incessant qui se produit toujours tel un acte premier. Et en vertu de cet acte unique et incessant, ma Volonté élève tous les actes accomplis en elle au rang d’acte premier, de sorte que tous ceux vivent dans ma Volonté se trouveront dans cet acte unique et chaque acte sera premier devant l’adorable Majesté. Par conséquent, dans ma Divine Volonté il n’y aura ni avant ni après et tous seront fusionnés en un seul acte. Quel honneur, quelle gloire pour la créature de pouvoir trouver place en cet acte unique de la Volonté de son Créateur d’où jaillissent, comme d’une source, tous les biens et tous les bonheurs imaginables.

            Alors, continuant à suivre les actes de mon bien-aimé Jésus, je m’arrêtai lorsqu’il reçut la croix qu’il embrassa avec toute la tendresse de son amour et qu’il plaça sur ses épaules pour la transporter au Calvaire. Jésus ajouta :

            Ma fille, la croix a amené à maturité le Royaume de la Rédemption pour le compléter et se placer en gardienne de tous les rachetés, de telle sorte que si quelqu’un permet à la croix d’être sa gardienne, il reçoit en lui-même les effets d’un fruit mûr qui a de la saveur, de la douceur et de la vie, et la croix lui fait ressentir tout le bien de la Rédemption, de sorte qu’il mûrit avec le fruit de la croix et se dispose à retourner dans le Royaume de ma Volonté, car la croix a également amené à maturité le Royaume de ma Volonté. De fait, qui t’a disposée à te faire vivre en elle ? Ne serait-ce pas la croix de tant d’années qui t’a permis de mûrir comme un beau fruit, qui t’a enlevé le goût amer que contient la terre et tous les attachements des créatures pour les convertir en divine douceur, se postant en gardienne pour que rien n’entre en toi qui ne soit saint, rien qui ne te donne que ce qui vient du Ciel ? La croix n’a rien fait d’autre que laisser couler en toi les fluides vitaux et former en toi ton Jésus. Et ton Jésus, te trouvant mûre, forma le Royaume de sa Divine Volonté dans les profondeurs de ton âme. Et me présentant en maître, je t’ai parlé et te parle encore de ma Divine Volonté. Je t’ai enseigné ses voies, la vie que tu dois avoir en elle, les prodiges, la puissance et la beauté de mon Royaume.

            Tu dois savoir que chaque fois que ton Jésus décide de manifester une vérité, l’amour que j’ai pour elle est si grand que c’est ma vie elle-même que je place en chaque vérité que je manifeste afin que chaque vérité ait le pouvoir de former une vie divine dans les créatures. Vois-tu alors ce que signifie te manifester une vérité de plus ou de moins ? Cela signifie sortir une vie divine et la mettre en péril, la mettre en danger, car si elle n’est pas connue, aimée et appréciée, c’est une vie divine qui ne reçoit pas son fruit et l’honneur qui lui est dû. Voilà pourquoi j’aime tant les vérités que je manifeste : parce que c’est ma vie qui coule en elles et j’ai un très grand désir qu’elles soient connues.

            Quelle différence avec les créatures dans ma façon d’opérer ! Lorsqu’elles parlent, enseignent, agissent, leur vie ne demeure pas dans les paroles et les œuvres. Par conséquent, ce n’est pas trop grave si leurs paroles ou leurs œuvres ne portent pas de fruit. Moi, par contre, je souffre énormément, car c’est de la vie que je fais couler dans ce que manifeste.

14.  10 novembre 1927 — L’âme seule avec Jésus et Jésus seul avec l’âme. La Création d’Adam. Si Adam n’avait pas rejeté le divin Fiat, uni à lui, il aurait rempli de ses actes toutes les choses créées. Adam se plaçait lui-même dans toutes les choses créées. Le premier modèle dans la Création était l’Être suprême, sur qui l’homme était censé modeler tous ses actes avec son Créateur ; Adam était censé être le second modèle sur qui tous ses descendants étaient censés se modeler. Dieu a appelé Luisa pour former le modèle sur qui les autres créatures doivent se modeler pour retourner au Fiat du Créateur. Celui qui doit faire revenir le Royaume du divin Fiat doit faire des modèles à la ressemblance de son Créateur. La Divine Volonté administre l’aptitude et tout ce qui est essentiel pour pouvoir former les mêmes modèles de Dieu. La créature qui aime son Créateur dans la Création. Le divin Fiat de Dieu, la puissance qui peut faire toute chose et qui sait comment faire toute chose. Faites couler dans tous vos actes la vie de la Divine Volonté.

            Je me sentais totalement abandonnée dans le Fiat éternel, seule avec Jésus, comme si rien d’autre n’existait, et je me disais : « Je suis seule, je ne sens en moi que la grande mer de la Divine Volonté et rien d’autre n’existe pour moi. Jésus lui-même disparaît et se cache dans sa lumière infinie. Et s’il se fait voir un instant, les rayons du Soleil de la Divine Volonté l’inondent et ma pauvre vue, dans sa faiblesse, est incapable de le regarder, et j’attends que mon Jésus, ma vie, s’éloigne de cette lumière ou qu’il la rende moins éblouissante pour que je puisse à nouveau le voir. Et je me plains de cette lumière qui cache à ma vue celui qui est la vie de ma pauvre âme. Oh ! si la lumière du bienheureux Fiat était moins aveuglante, je pourrais voir mon doux Jésus, car je sens souvent sa touche divine, son souffle rafraîchissant, et parfois ses lèvres qui me donnent un baiser. Et avec tout ça, je ne le vois pas. Tout cela à cause de cette bienheureuse lumière qui me le cache. Oh ! sainte Volonté de Dieu, combien tu es forte et puissante si tu peux me cacher mon bien-aimé Jésus ! » Je pensais à cela et à d’autres choses lorsque Jésus, mon très grand bien, sortit de cette lumière aveuglante pour que je puisse le voir, et il me dit :

            Ma fille, tu es seule avec moi et je suis seul avec toi. Et comme tu es seule avec moi, je me centralise entièrement en toi, car étant seule avec moi, je peux te remplir entièrement de moi-même. Il n’y a pas un seul endroit en toi où je ne m’installe pour te transformer en moi et où la grâce extraordinaire n’entre naturellement. Lorsque l’âme est seule avec moi, je suis libre de faire ce que je veux. Je suis seul à jouir de cette âme et mon amour va jusqu’à la folie. Il me pousse à user de tant de stratagèmes amoureux que si les autres créatures pouvaient tout voir et tout entendre, elles diraient : « Il n’y a que Jésus qui sache aimer autant et de façon aussi surprenante et ingénieuse. »

            Pour l’âme qui vit seule avec moi, je suis comme serait le soleil s’il pouvait centraliser toute sa lumière sur une seule plante. Cette plante recevrait en elle toute la vie du soleil et jouirait de tous ses effets, alors que les autres plantes ne recevraient qu’un seul effet, ce qui suffit à la nature de la plante. Par contre, la première, comme elle reçoit toute la vie du soleil, reçoit également tous les effets que contient la lumière. C’est cela que je fais. Je centralise toute ma vie dans cette âme, et il n’y a rien en moi dont elle ne puisse jouir. Quant à la créature qui n’est pas seule avec moi, comme je ne peux pas centraliser ma vie en elle, elle est sans lumière, elle ressent le poids de la ténèbre et son être est divisé en autant de parties qui la divisent. Ainsi, l’âme qui aime la terre se sent divisée avec la terre ; si elle aime les créatures, les plaisirs, les richesses, elle se sent divisée, morcelée et tirée de tous côtés, de telle sorte que son pauvre cœur vit dans l’anxiété et connaît la peur et les amères déceptions. C’est tout le contraire pour l’âme qui vit seule avec moi.

            Après quoi je continuais ma ronde dans la Divine Volonté et, arrivée en Éden, je glorifiais mon Créateur dans l’acte d’insuffler la vie dans le corps de mon premier père, Adam, par son souffle tout-puissant. Et mon aimable Jésus, se manifestant en moi, me dit : 

            Ma fille, avec quel ordre et quelle harmonie l’homme a été créé ! Adam a été fait par nous roi de la Création et, à titre de roi, il avait la suprématie sur toutes choses ; et s’il n’avait pas rejeté notre Fiat dont il possédait l’unité, il aurait durant toute sa vie rempli toutes choses de ses actes. À titre de roi et de propriétaire, toute chose devait de droit subir son action et être revêtue de sa lumière, car chacune de ses actions était un soleil surpassant l’autre en beauté. Il était censé former la couronne de toute la Création. Il n’aurait pas été un vrai roi s’il n’avait pas connu chacun de ses royaumes et s’il n’avait pas eu le droit de placer ses actes dans toutes les choses que nous avions créées. Il en était comme d’une personne propriétaire d’une terre et qui, à ce titre, a le droit de la parcourir, d’y planter des fleurs, des plantes et des arbres ; bref, d’y faire tout ce qu’elle veut. Avec le pouvoir de notre divin Fiat, il faisait ce qu’il voulait. Il se plaçait lui-même dans toutes les choses créées et lorsqu’il parlait, aimait, adorait et agissait, sa voix résonnait dans toute la Création laquelle était investie  de son amour, de son adoration et de son action. La Divinité ressentait ainsi l’amour, l’adoration et l’œuvre de son premier fils dans toutes ses œuvres. Or, toute l’œuvre d’Adam serait restée dans toute la Création comme un premier modèle pour tous ses descendants. Ils auraient modelé tous les actes à la lumière des siens qu’il aurait, à titre de premier père, laissés en héritage à toute sa postérité qui aurait eu non seulement son modèle, mais aussi la possession de ses actes. Quelle n’aurait pas été notre gloire et la sienne en voyant l’œuvre de notre cher fils, notre précieux trésor, né de notre amour, fusionnée avec nos œuvres ! Quel bonheur pour lui et pour nous ! Eh bien, si tel était notre dessein en créant toute la Création et ce précieux joyau qu’était l’homme, n’est-il pas juste, même si Adam a commencé et n’a pas terminé – et terminé même dans le malheur et la confusion parce qu’il a rejeté notre Divine Volonté qui lui servait d’acte premier et le faisait œuvrer dans les œuvres du Créateur – n’est-il pas juste que nous ayons ce même dessein pour ses descendants ? C’est pourquoi je t’appelle au milieu de mes œuvres, dans toute la Création, pour former le modèle auquel toutes les créatures devront se conformer pour retourner dans mon Fiat. Si tu connaissais ma joie lorsque je te vois faire tienne ma Divine Volonté, vouloir animer la lumière du soleil pour dire que tu m’aimes et me demander mon Royaume ! Lorsque tu veux prêter ta voix à la rapidité du vent, au murmure de la mer, aux fleurs, à l’étendue du ciel, au chant des oiseaux pour que tous me disent qu’ils m’aiment, qu’ils m’adorent, et que vous voulez le Royaume du divin Fiat, je suis si heureux que je ressens à nouveau les premières joies, le premier amour de mon précieux joyau, et que je suis porté à tout mettre de côté, à tout oublier afin que tout revienne comme nous l’avions établi en premier. Aussi, sois attentive, ma fille, car trop de choses sont en jeu.

            Tu dois savoir que le premier modèle dans la Création était l’Être suprême, sur qui l’homme devait modeler tous ses actes avec son Créateur. Le second modèle devait être Adam, sur qui tous ses descendants étaient censés se modeler. Mais comme Adam s’est soustrait à ma Volonté, il n’avait plus d’unité avec le Créateur et les matériaux  pour le prendre comme modèle lui faisaient défaut. Pauvre Adam. Comment pouvait-il former des modèles à la ressemblance divine s’il ne possédait plus cette Volonté qui lui donnait l’aptitude et tous les matériaux nécessaires à la formation de modèles à la ressemblance de Dieu ? En rejetant le divin Fiat, il rejetait le pouvoir qui permet de faire toute chose et qui sait comment faire toute chose.

            Ce qui est arrivé à Adam est semblable à ce qui t’arriverait à toi si tu n’avais ni papier, ni plume, ni encre pour écrire. Si cela te manquait, tu serais incapable d’écrire un seul mot. C’est ainsi qu’il a été impossible de former les modèles de la divine étampe. Le troisième modèle doit être fait par celle qui doit faire revenir le Royaume de ma Volonté. Tu as donc une tâche importante, car à tes modèles vont se conformer tous les autres. Aussi, dans tous tes actes, fais circuler la vie de ma Divine Volonté afin qu’elle puisse te procurer tous les éléments essentiels ; et ainsi, tout ira bien, et ton Jésus sera avec toi pour que soient bien exécutés tes divins modèles.

15.  13 novembre 1927 — Ce que le Verbe éternel a fait dans l’Humanité de Jésus. C’est uniquement par le règne du Fiat que les créatures feront circuler en elles tout le bien qu’il a fait.  La grande différence entre le règne de la Divine Volonté dans les créatures et l’émission d’un acte de cette Volonté communiqué aux saints, aux patriarches et aux prophètes de l’Ancien Testament. La formation du Royaume de la Divine Volonté ne demande pas un acte unique, mais l’acte continuel qu’elle possède. Le règne véritable. C’est en vertu de l’acte continuel que le Fiat de la créature devient ce que le Fiat de Jésus est par nature.

            Je poursuivais ma ronde dans la Divine Volonté et, parvenue aux actes qu’elle a accomplis dans l’Humanité de notre Seigneur, mon doux Jésus, se manifestant en moi, me dit :

            Ma fille, le Verbe divin était dans mon Humanité comme un centre de vie. Nous étions inséparables. Mais comme mon Humanité avait ses limites et que le Verbe était sans limites, immense et infini, mon Humanité ne pouvait restreindre en elle-même la lumière infinie du Verbe. Cette lumière surabondait, de telle sorte que ses rayons, débordant du centre de mon Humanité, sortaient de mes mains, de mes pieds, de ma bouche, de mon Cœur, de mes yeux et de tout mon être. Si bien que tous mes actes s’écoulaient dans cette lumière qui, plus que les rayons du soleil, revêtait toute chose et retraçait tous les actes des créatures pour se donner elle-même afin que leurs actes, revêtus de cette lumière, prenant sa forme et fusionnant avec elle, puissent acquérir la valeur et la beauté de ses actes. Mais quelle ne fut pas la douleur de mon Humanité en voyant ses actes rejetés par les créatures, dans la lumière même du Verbe éternel, et de voir le Verbe lui-même empêché d’opérer sa transformation dans les créatures ! Chacun de ses actes rejetés était une souffrance et chaque acte des créatures se changeait en amertume et en offense envers mon Humanité. Comme il est dur de vouloir faire le bien, de le faire, et de ne trouver personne pour le recevoir. Et cette souffrance continue, car tout ce que mon Humanité a fait dans la lumière du Verbe éternel existe et existera toujours, et comme elle est toujours dans l’acte de faire ce qu’elle a fait une fois, mon Humanité attend toujours qu’une créature reçoive la transmission de ses actes afin que, de part et d’autre, il y ait unité dans l’acte, unité dans la valeur, unité dans la Volonté, unité dans l’amour. Et c’est seulement par le règne de mon Fiat que l’acte de ma Rédemption peut trouver son accomplissement total, car c’est avec sa lumière que les créatures pourront ôter le bandeau de leurs yeux et laisser monter en elles tout le bien que le Verbe éternel est venu faire dans mon Humanité pour l’amour des créatures. 

            Pendant qu’il parlait, je voyais sortir de l’intérieur de mon doux Jésus tant de lumière que tout en était revêtu. 

            J’ai poursuivi ma ronde en accompagnant de mes Je t’aime tous les prodiges qu’il avait accomplis dans les saints, les patriarches et les prophètes de l’Ancien Testament, ainsi que ceux qui ont suivi sa venue sur terre, afin de demander en vertu de tous ses actes son divin Royaume chez les créatures ; et je pensais : « Si sa sainte Volonté a accompli tant de prodiges chez tous ces saints, n’est-ce pas peut-être le règne de sa Volonté, tout au moins dans tous ces saints si prodigieux ? » Mais mon bien-aimé Jésus, se manifestant en moi, me dit :

            Ma fille, il n’existe pas de bien qui ne vienne de ma Divine Volonté, mais il y a une grande différence entre le règne de ma Volonté sur les créatures et la production d’un acte unique de ma Volonté qui se communique aux créatures. Chez Abraham : ma Divine Volonté a produit un acte d’héroïsme, et il est devenu l’homme héroïque ; chez Moïse : un acte de puissance, et il est devenu l’homme des prodiges ; chez Samson : un acte de force, et il est devenu l’homme fort ; chez les prophètes, ma Divine Volonté a révélé ce qui concernait le Rédempteur qui doit venir, et ils sont devenus prophètes ; et ainsi de suite pour tous ceux qui se sont distingués par des prodiges ou des vertus inhabituelles. Suivant l’acte que ma Divine Volonté produisait, s’ils y adhéraient et y correspondaient, ils recevaient le bien de cet acte. Cela n’est pas régner, ma fille, et ce n’est pas non plus former le Royaume de ma Volonté. Pour le former, il faut non pas un seul acte, mais l’acte continuel que possède ma Volonté. Voilà ce qu’elle veut donner aux créatures pour former son Royaume : son acte continuel de puissance, de bonheur, de lumière, de sainteté, et d’une indescriptible beauté. Ce que mon Fiat est par nature, il veut que les créatures le soient en vertu de son acte continuel qui contient tous les biens possibles et imaginables. Dirais-tu qu’un roi règne parce qu’il a édicté une loi ou accordé un bienfait à son peuple ? Certainement pas ! Le règne véritable consiste à former la vie de son peuple avec toutes ses lois, à leur donner le régime juste qui convient à leur vie, ainsi que tous les moyens nécessaires pour que rien ne manque à leur bien-être. Le roi, pour régner, doit avoir sa vie au milieu de son peuple et faire que sa volonté et ses biens soient un avec son peuple, de telle sorte que le roi forme la vie de son peuple et le peuple la vie de son roi, sinon ce n’est pas un règne véritable. 

            Tel est le règne de ma Volonté : se rendre inséparable des enfants de son Royaume, leur donner tout ce qu’elle possède au point qu’ils en débordent, afin d’avoir des enfants heureux et saints du même bonheur et de la même sainteté que ma Volonté. Or, on peut voir que malgré les nombreux prodiges accomplis par les saints, les prophètes et les patriarches, ils n’ont pas formé mon Royaume au sein des créatures. Ils n’en ont pas non plus fait connaître le prix et le grand bien que possède ma Volonté, ni ce qu’elle peut et veut donner, ni le dessein de son règne, car il leur manquait l’acte continuel et la vie permanente de ma Volonté. Ainsi, n’en connaissant pas la profondeur, ils se sont préoccupés d’autres choses que ce qui concernait ma gloire et leur bien, et ils ont mis de côté ma Volonté, dans l’attente d’un temps plus favorable où le Père, dans sa bonté, ferait d’abord connaître, avant de donner, un bien et un Royaume si grand et si saint qu’ils ne pouvaient même en rêver. Aussi, sois attentive et continue ton vol dans le divin Fiat.

16.  18 novembre 1927 — Lorsque la créature décide d’entrer dans le divin Fiat et d’y former ses actes, la Divine Volonté se sent appelée par les actes de la créature et reflète sa lumière en chacun d’eux ; elle les débarrasse de ce qui est humain et forme en eux sa vie de lumière. Les fêtes et les joies entre le Créateur et la créature se forment dans les communications.

            Je me sentais affligée par les privations habituelles de mon doux Jésus, mais tout abandonnée à son aimable Volonté. Je me disais alors : « Mon très bon Jésus ne m’a rien dit ces jours-ci, et tout n’est que profond silence. Il m’a à peine fait ressentir un peu de mouvement en moi, mais sans une parole. » Et je pensais à cela lorsque mon Jésus se manifesta et me dit:

            Ma fille, lorsque Dieu ne manifeste pas d’autres vérités, la Divine Volonté demeure comme suspendue et elle n’ajoute pas d’autres biens à ceux des créatures. En conséquence, la vérité n’est pas l’occasion de nouvelles fêtes pour Dieu et la créature. 

            Et moi, en entendant cela, je dis : « Pour toi, c’est toujours la fête puisque tu as avec toi toutes les vérités ; mais pour la pauvre créature, la fête est interrompue, car elle ne possède pas la source de toutes les vérités. Ainsi, lorsque son Créateur ne lui communique pas d’autres vérités, il n’y a pas de nouvelles fêtes. Tout au plus peut-elle se réjouir des fêtes du passé, mais elle ne peut pas avoir la surprise des nouvelles fêtes, ce qui n’est pas le cas pour toi. » Et Jésus ajouta :

            Ma fille, c’est assurément toujours la fête pour nous, et personne ne peut jeter la plus petite ombre sur l’océan de nos joies et de nos bonheurs nouveaux et sans fin que contient en lui-même notre Être divin. Mais c’est une fête nouvelle qui se forme dans l’acte de notre Être divin lorsque, débordant d’amour envers la créature, il lui manifeste ses vérités. Voir la créature redoubler de joie chaque fois que nous lui manifestons d’autres vérités est pour nous une nouvelle fête. Faire sortir les vérités de la source de nos joies, dresser la table de notre joie pour la créature et la voir fêter avec nous, assise à notre table pour prendre la même nourriture, c’est pour nous une fête nouvelle. Les fêtes et les joies sont le fruit des communications. Le bien isolé n’apporte pas la fête ; la joie qui reste seule n’est pas souriante ; le bonheur ne festoie pas tout seul et il est sans entrain. Comment va-t-il fêter, festoyer et rire, s’il ne trouve personne avec qui fêter, festoyer et rire ? C’est l’union qui produit la fête et c’est en rendant une autre créature heureuse que l’on forme son propre bonheur. C’est pourquoi, si nous avons nos propres fêtes qui jamais ne nous manquent, il nous manque la fête nouvelle que nous ne donnons pas à la créature. Si tu savais notre joie et notre bonheur en te voyant toute petite assise à notre table, te nourrir des vérités de notre suprême Volonté, sourire à sa lumière, prendre nos joies pour faire en toi le dépôt de nos richesses, t’embellir de notre beauté et, comme enivrée par tant de bonheur, t’entendre répéter : « Je veux le Royaume de ton Fiat. » ; si tu savais notre joie, tu remuerais alors ciel et terre pour obtenir de mon Fiat une intention – et quelle  intention ? L’intention de faire connaître ce même bonheur à toute la famille humaine, car il semble que ta fête ne peut pas être complète si elle ne rend pas les autres créatures heureuses de ce même bonheur qui est le tien en vertu de ma Volonté. Si tu pouvais faire connaître à toutes les créatures tout ce que tu sais de ma Volonté, et faire partager à toutes le bonheur que tu possèdes, ne serait-ce pas pour toi une nouvelle fête ? Et ne serais-tu pas doublement heureuse d’avoir communiqué ce bonheur à d’autres ?

            Et moi : « Certainement, mon amour, si je pouvais faire entrer toutes les créatures dans ta sainte Volonté, combien plus grands seraient mon bonheur et ma satisfaction ! » Et Jésus :

            Eh bien, je suis comme cela. À notre bonheur sans fin et qui nous met toujours en fête, s’ajouterait le bonheur de la créature. Aussi, lorsque je vois ton désir de connaître nos vérités, je me sens porté à les manifester et je dis : « Je veux célébrer ma nouvelle fête avec ma petite fille, je veux rire avec elle et l’enivrer du même bonheur. Ainsi, durant ces jours de silence, notre nouvelle fête t’a manqué, et la tienne nous a manqué à nous aussi. »

            Il se tut un instant, puis il ajouta :

            Ma fille, lorsque tu décides d’entrer dans mon divin Fiat et d’y former tes pensées, tes paroles et tes œuvres, tu lances un appel à ma Volonté qui, entendant qu’on l’appelle, répond à cet appel en reflétant sa lumière dans ton acte ; et sa lumière possède la vertu de vider cet acte de tout ce qui peut être humain pour le remplir de ce qui est divin. Par conséquent, ma Divine Volonté se sent appelée par tes pensées, tes paroles, tes mains, tes pieds et ton cœur, et elle reflète sa lumière sur chacun d’eux, les débarrasse de tout et forme en eux sa vie de lumière. Et comme la lumière contient toutes les couleurs, ma Divine Volonté place sur tes pensées une de ses divines couleurs, une autre sur tes paroles, une autre sur tes mains, et ainsi de suite pour le reste de tes actes. Et à mesure que tu les multiplies, ma Volonté multiplie ses divines couleurs revêtues de sa lumière. Oh ! qu’il est beau de te voir revêtue d’une telle diversité de tons et de nuances de pensées divines pour chacune de tes pensées, chacun de tes actes et de tes pas ! Toutes ces couleurs et cette lumière divine te rendent si belle que c’est pour nous un enchantement, et le Ciel tout entier voudrait profiter de cette grande beauté dont mon Fiat a revêtu ton âme. Aussi, que ton appel à ma Divine Volonté soit continuel.

17.  23 novembre 1927 — Luisa fait ses rondes dans la Divine Volonté sans la présence de Jésus. Celui qui ne fait pas régner en lui la Divine Volonté vole Dieu de ses biens. Le Ciel tout entier fait écho à la requête de l’âme dans la Divine Volonté pour que le Royaume de la Divine Volonté règne sur la terre comme au Ciel.  Demander le Royaume de la Divine Volonté, c’est demander les œuvres intérieures de Dieu, la destruction du péché, et ce n’est pas seulement demander le salut, mais la sanctification divine des créatures.

            Mon abandon dans le divin Fiat est ma vie, mon soutien, mon tout. Mon doux Jésus se cache toujours plus, et je reste seule avec cette Volonté si sainte, si puissante, qu’à chacun de ses mouvements elle fait jaillir d’elle-même des mers de lumière qui forment une infinité de vagues lumineuses. Ma petitesse s’y perd, bien qu’elle comprenne que j’ai beaucoup à faire pour suivre les actes innombrables de cette Volonté dans une mer aussi vaste.  Et, tout en me perdant dans ce divin Fiat, je me disais : « Oh ! si j’avais avec moi mon doux Jésus qui connaît tous les secrets de sa Volonté, je ne serais pas perdue et je suivrais mieux ses actes infinis. J’ai l’impression qu’il ne s’occupe plus de moi comme avant, bien qu’il me dise que ce n’est pas vrai. Mais je constate ce qui est, et les paroles sont sans valeur devant les faits. Ah ! Jésus ! Jésus ! Je ne m’attendais pas de ta part à ce changement qui me fait ressentir une mort continuelle ; plus encore, tu sais que me laisser seule sans toi finit par me coûter plus que la vie. » Mais alors que je pensais à tout cela, mon Jésus se manifesta en moi et me dit :

            Ma fille, ma petite fille, pourquoi as-tu peur ? Pourquoi douter de mon amour ? De plus, si tu te perds, c’est toujours dans ma Volonté que tu demeures. Et je ne tolère pas que tu t’écartes d’un seul pas de ses limites. Non, non. La petite fille de ma Volonté sera toujours dans ses bras. Et comment puis-je ne pas t’aimer lorsque je vois que mon Fiat a en toi la primauté sur tous tes actes ? Je ne le vois pas en danger comme dans les autres créatures, suffocant au milieu de leurs actes parce qu’elles ne lui donnent pas la primauté. Mon Fiat est toujours en danger parmi elles. Certaines le volent de ses biens, d’autres offensent sa lumière, d’autres le renient et le piétinent. Sans avoir la primauté, mon Fiat est comme un roi auquel on ne rend pas les honneurs qui lui sont dus. On le maltraite et ses sujets veulent l’expulser de son propre Royaume. Quelle souffrance ! Au contraire, dans ma petite fille, ma Divine Volonté reste en sécurité. Elle n’est pas mise en danger par tes regards, car en toutes les choses créées tu vois les voiles qui cachent ma Volonté et, en les déchirant, tu trouves ma Volonté qui règne sur toute la Création et tu l’embrasses, tu l’adores, tu l’aimes et tu suis ses actes en accompagnant son cortège. Mon divin Fiat n’est pas en danger dans tes paroles, dans tes œuvres et dans tout ce que tu fais, car tu lui donnes toujours le premier de tes actes. En lui donnant le premier acte, tu lui rends les honneurs divins, il est reconnu roi de toutes choses et l’âme reçoit les biens de son Créateur comme des choses qui lui appartiennent. Aussi, avec cette âme, ma Volonté ne se sent pas en danger, mais en sécurité. Elle ne sent pas qu’on lui vole la lumière, l’air, l’eau et la terre, car tout appartient à cette âme. Par contre, l’âme qui ne laisse pas régner ma Volonté la vole de tous côtés, et elle est continuellement en danger.

            Après quoi, ayant suivi ma ronde dans le divin Fiat, je réunissais toutes les choses créées là où dominent tous les actes du divin Fiat. Et je rassemblais le ciel, le soleil, la mer et toute la Création que j’apportais devant la suprême Majesté pour l’entourer de toutes ses œuvres et faire demander par les actes de sa propre Volonté le Royaume du divin Fiat sur la terre. Mais pendant que je faisais cela, mon aimable Jésus se manifesta en moi et me dit :

            Ma fille, entends le Ciel tout entier faire écho à ta demande et les Anges, les saints et la Reine souveraine répéter ensemble : Fiat, Fiat Voluntas Tua, sur la terre comme au Ciel. Comme c’est une demande du Ciel, c’est le Royaume que tous désirent et chacun ressent le devoir de demander ce que tu veux. Tous sentent en eux-mêmes la force du pouvoir de ma Divine Volonté dont tous sont animés, et ils répètent : Que la Volonté du Ciel soit une avec la terre. Oh ! quelle beauté et quelle harmonie lorsqu’un écho de la terre résonne dans le Ciel tout entier pour ne former qu’un seul écho, une seule Volonté, une seule demande ! Et tous les Bienheureux, saisis d’admiration, se disent : « Quelle est celle qui apporte tout le cortège des œuvres divines devant la Divinité et, avec la puissance du divin Fiat qu’elle possède, nous bouleverse tous et nous fait demander un Royaume si saint ? » Personne n’a eu ce pouvoir, personne jusqu’à présent n’a demandé le Royaume du divin Fiat avec autant de puissance et de force ! Certains ont tout au plus demandé la gloire de Dieu, d’autres le salut des âmes, d’autres la réparation pour tant d’offenses, toutes choses qui concernent les œuvres extérieures de Dieu. Par contre, demander le Royaume de la Divine Volonté concerne ses œuvres intérieures, les actes les plus intimes de Dieu. C’est la destruction du péché et non seulement le salut, mais la sainteté divine des créatures. C’est la délivrance de tous les maux spirituels et corporels. C’est transporter la terre au Ciel pour faire descendre le Ciel sur la terre. Par conséquent, demander le Royaume de ma Divine Volonté est la chose la plus grande, la plus parfaite et la plus sainte. C’est pourquoi chacun reprend avec révérence ton écho, et la merveilleuse harmonie Fiat Voluntas Tua come in Cielo cosi in terra (Que ta Volonté soit faite sur la terre comme au Ciel) retentit dans la Patrie céleste.

18.   27 novembre 1927 — L’âme qui laisse régner en elle la Divine Volonté reçoit la vertu de divine fécondité avec laquelle l’âme peut générer dans les autres ce qu’elle possède, et elle verra sortir d’elle la génération des enfants de la lumière. En donnant vie uniquement à la Divine Volonté, la Reine souveraine a pu générer en elle et en toutes les créatures le Verbe éternel, et elle a généré en toutes le divin Fiat. La Divine Volonté rend la créature participante de la paternité céleste. Pour obtenir le Royaume du divin Fiat, il est nécessaire que Dieu se meuve et décide de donner la Divine Volonté aux créatures, et la créature qui prie pour un si grand bien doit posséder en elle-même la vie du Royaume qu’elle demande pour les créatures.

            Mon abandon dans la Divine Volonté est continuel, et bien qu’elle cache et éclipse souvent mon bien-aimé Jésus, ma vie, mon Tout, elle ne se cache jamais elle-même ; sa lumière est permanente en moi et il me semble que même si elle voulait se cacher, elle ne le pourrait pas, car sa lumière étant partout, il n’y a pas d’endroit où elle pourrait s’échapper, se restreindre, puisqu’elle est par nature immense et revêt toute chose avec un tel empire que je la sens dans chaque fibre de mon cœur, dans mon souffle et dans toutes choses. Et je me dis que la Divine Volonté m’aime plus que Jésus lui-même, car il me quitte souvent alors que son adorable Volonté est toujours avec moi. Elle est de par sa nature incapable de me quitter, elle règne sur moi par sa lumière et attend triomphalement la suprématie dans mes actes. « Oh ! Divine Volonté ! Combien tu es admirable ! Ta lumière ne laisse rien échapper, tu me caresses et tu joues avec ma petitesse, tu te fais conquérante de mon petit atome et tu aimes répandre en moi l’immensité de ta lumière éternelle. »

            Mais alors que je me sentais immergée dans cette lumière, mon Jésus bien-aimé se manifesta en moi et me dit :

            Ma fille, celle qui se laisse dominer par ma Divine Volonté reçoit de ce fait la vertu de fécondité divine. Et avec cette fécondité, cette âme peut générer dans les autres ce qu’elle possède. Avec cette divine fécondité, elle forme la plus belle et la plus longue génération qui lui apportera la gloire et le cortège de tant de naissances générées dans ses propres actes. Cette âme verra sortir d’elle la génération des enfants de la lumière, du bonheur et de la sainteté divine. Oh ! comme elle est belle, sainte et pure la fécondité du germe de ma Divine Volonté ! Elle est lumière et génère de la lumière, elle est sainte et génère de la sainteté, elle est forte et génère de la force. Elle possède tous les biens et génère la paix, la joie et le bonheur. Si tu savais le bien que t’apportera à toi, et après cela aux autres, le germe fécond de cette Volonté si sainte qui sait quand et comment générer à chaque instant les biens qu’elle possède !

            C’est de cette manière que son Altesse la Reine souveraine put générer seule et sans l’aide d’un autre le Verbe éternel, parce qu’en ne donnant pas vie à sa volonté humaine, elle n’a donné vie qu’à la Divine Volonté ; elle acquit ainsi la plénitude du germe de la divine fécondité et put générer Celui que le Ciel et la terre ne peuvent contenir. Et elle put non seulement le générer en elle-même, dans son sein maternel, mais dans toutes les créatures. Comme elle est noble et longue la génération des enfants de la Reine du Ciel ! Tous ont été générés dans ce divin Fiat qui peut tout et contient tout. Ainsi, ma Divine Volonté élève la créature et la rend participante de la fécondité de la paternité céleste. Quelle puissance, que de sublimes mystères elle possède !

            Je continuais alors mes actes dans le divin Fiat et j’offrais tout pour obtenir son Royaume sur la terre. Je voulais revêtir toute la Création, animer de ma voix toutes les choses créées afin que tout puisse dire avec moi : « Que ta Volonté soit faite sur la terre comme au Ciel ; que ton règne arrive ! » Mais en faisant cela, je me disais : « Comment ce Royaume si saint peut-il venir sur la terre ? Il n’y a aucun changement chez les créatures, personne ne s’en soucie ; péchés et passions abondent. Comment ce Royaume peut-il jamais venir sur la terre ? » Et Jésus, se manifestant en moi, me dit :

            Ma fille, ce qui est le plus nécessaire pour obtenir un si grand bien, qui est le Royaume de mon divin Fiat, c’est d’obtenir que Dieu s’émeuve et décide de faire régner ma Divine Volonté parmi les créatures. Lorsque Dieu s’émeut et décide, il surmonte tout et triomphe de tous les maux. Et l’autre chose nécessaire, c’est que la créature qui cherche un si grand bien et prie Dieu de le lui accorder, doit posséder en elle la vie du Royaume qu’elle demande pour les autres créatures. Celle qui possède ce Royaume en connaîtra l’importance et ne s’épargnera aucun sacrifice pour demander ce bien pour les autres. Elle connaîtra les secrets, les chemins à suivre, et se rendra importune jusqu’à conquérir Dieu lui-même. Elle sera comme un soleil qui contient en lui-même toute la plénitude de sa lumière et, incapable de la contenir, ressent le besoin de la répandre hors de lui pour donner à tous la lumière, faire du bien à tous, les rendre tous heureux de ce même bonheur. La créature qui a le bien possède la vertu de le demander et de le donner.

            C’est ce qui s’est passé dans la Rédemption. Le péché inondait la terre. Et ceux que l’on appelait « le peuple de Dieu » étaient les moins nombreux de tous. Et s’ils semblaient rechercher la Rédemption, c’était de façon superficielle, car ils ne possédaient pas en eux-mêmes la vie de ce Rédempteur qu’ils demandaient. On peut dire qu’ils recherchaient la Rédemption comme le fait l’Église d’aujourd’hui, comme font les consacrés et les religieux en récitant le « Notre Père », mais la plénitude de la vie de ma Volonté qu’ils demandent dans le « Notre Père » n’est pas en eux. Par conséquent, leur demande se termine par des paroles, mais non par des faits.

            Ainsi, lorsque la Reine du Ciel est venue en possédant la plénitude de la vie divine, tout ce qu’elle a demandé à Dieu pour le bien du peuple a fait qu’il s’est ému, a été gagné, et l’a fait se décider. Et malgré tous les maux qui existaient, le Verbe éternel est venu sur la terre par celle qui déjà le possédait et qui formait sa vie. Avec la plénitude de la vie divine, elle a pu émouvoir Dieu, et le bien de la Rédemption est venu. Ce que tous les autres ensemble n’ont pas pu obtenir, la Reine souveraine l’a obtenu, elle qui avait d’abord conquis en elle son Créateur, qui possédait la plénitude de tous les biens qu’elle demandait pour les autres et qui, conquérante, avait la vertu de pouvoir demander et donner le bien qu’elle possédait.

            Il y a une grande différence, ma fille, entre celle qui demande et possède, et celle qui demande et ne possède pas la vie divine. La première demande comme un droit, la seconde à titre d’aumône. Et à celle qui demande à titre d’aumône, on donne de l’argent, des lires tout au plus, mais non le Royaume tout entier. Celle qui demande comme un droit, possède ; elle est déjà propriétaire, elle est Reine. Et celle qui est Reine peut donner le Royaume, et comme elle est Reine, elle possède sur Dieu un empire divin et peut demander le Royaume pour les créatures. C’est ce qu’il adviendra pour le Royaume de ma Divine Volonté. C’est pourquoi je te recommande vivement : sois attentive, laisse ma Volonté former la plénitude de sa vie en toi ; tu pourras ainsi  émouvoir Dieu. Et lorsque Dieu s’émeut, personne ne peut lui résister.

19.  1er décembre 1927 — Marie est parvenue à aimer la Divine Volonté plus que l’Humanité elle-même de son Fils Jésus. La Reine souveraine a tout reçu de la Divine Volonté, y compris la plénitude de grâce et de sainteté, la souveraineté sur toutes choses, et jusqu’à la fécondité de pouvoir donner vie à son Fils. Tous les actes de la Reine Mère accomplis dans la Divine Volonté sont en attente, car ils veulent la continuation des actes de la créature dans la Divine Volonté.

            J’étais entièrement privée de mon plus grand bien, Jésus, et j’avais beau le demander, je ne le trouvais pas. Ma torture et mon amertume étaient inexprimables. Mais après de longs jours de martyre et d’abandon dans ce divin Fiat, mon bien-aimé Jésus se manifesta en moi et me dit :

            Ma fille, j’attends de toi la même force d’esprit que celle de la céleste Dame souveraine qui est parvenue à aimer la Divine Volonté plus que l’Humanité même de son Fils Jésus. Que de fois la Divine Volonté nous a commandé de nous séparer, et j’ai dû partir loin d’elle, et elle a dû rester là sans pouvoir me suivre ! Et elle est restée avec une force et une paix telles qu’elle a fait passer le divin Fiat avant son propre Fils, si bien que ravi par une telle force, le divin Fiat a dédoublé le Soleil de ma Divine Volonté et il est resté centralisé en elle tout en étant centralisé en moi-même. Le Soleil était dédoublé mais la lumière restait une, se prolongeant sans jamais se séparer d’un centre ou de l’autre.

            La Reine souveraine avait tout reçu de ma Volonté : la plénitude de grâce, la sainteté, la souveraineté sur toute chose, et jusqu’à la fécondité de pouvoir donner vie à son Fils. Elle lui avait tout donné et ne lui avait rien refusé. Ainsi, lorsque ma Volonté voulait que je parte, avec une force héroïque, elle rendait à  la Divine Volonté ce qu’elle avait reçu. Les Cieux étaient stupéfaits de voir sa force et son héroïsme ; ils savaient bien qu’elle m’aimait plus que sa propre vie. C’est ainsi que je voudrais voir la petite fille de ma Divine Volonté : forte, en paix et héroïque, qui rend son Jésus à ma Volonté lorsqu’elle veut que tu en sois privé. Je ne veux pas te voir abattue et triste, mais avec la force de la Maman céleste. Et tout comme pour la souveraine Dame du Ciel la séparation était extérieure et apparente, mais qu’intérieurement ma Divine Volonté nous maintenait fusionnés ensemble et inséparables, il en sera ainsi pour toi : ma Volonté te gardera fusionnée en moi et nous accomplirons ensemble les mêmes actes, sans jamais nous séparer.

            Après quoi j’ai poursuivi mes actes dans le divin Fiat. Et sentant que je ne les faisais pas bien, j’ai prié ma Maman céleste de venir m’aider afin de pouvoir suivre cette suprême Volonté qu’elle aimait tant et dont elle avait reçu toute la gloire et la grandeur qui se trouvait en elle. Et je pensais à cela lorsque mon Jésus se manifesta en moi et me dit :

            Ma fille, tous les actes que ma Reine Mère a accomplis dans ma Volonté sont en suspens, car ils veulent que la créature continue ces actes dans ma Volonté. Ainsi, tous les actes que tu accomplis dans ma Volonté sont ces actes en attente qui viennent t’aider et t’entourer pour te servir : certains t’apportent la lumière, d’autres la grâce, la sainteté, et certains l’acte lui-même que tu accomplis, afin d’avoir la continuation de ces actes nobles, saints et divins. Ces actes sortent de Dieu, et la créature qui les reçoit s’en rassasie de telle sorte que, incapable de les contenir tous, elle les répand à son tour et donne ses actes divins à son Créateur. Ils forment alors la plus grande gloire que la créature puisse donner à Celui qui l’a créée. Il n’existe pas de bien qui ne provienne de ces actes accomplis dans la Divine Volonté. Ils mettent tout en mouvement, les Cieux, la terre, et Dieu lui-même. Ils sont le mouvement divin dans la créature. Et c’est en vertu de ces actes que la souveraine Dame céleste a fait descendre le Verbe sur terre. Elle attend donc la continuation de ses actes pour que Dieu s’émeuve et que notre suprême Volonté vienne régner sur la terre. Ces actes sont le triomphe de Dieu sur la créature et les armes divines qui permettent à la créature de gagner Dieu. Par conséquent, poursuis tes actes dans ma Volonté et tu auras en ton pouvoir les secours divins ainsi que ceux de la Reine souveraine.

20.  6 décembre 1927 — Souffrances, larmes et amertumes nées dans le temps par la volonté humaine sont limitées et finies ;  elles n’ont pas le moindre pouvoir d’entrer dans l’océan de bonheur de la Divine Volonté. Lorsque le divin Fiat règne et domine dans l’âme, sa douleur est ressentie de façon divine et n’affecte en rien tout ce que la Divine Volonté lui a communiqué, et avec chacun des actes accomplis dans la Divine Volonté, l’âme acquiert un droit divin.

           Je continuais mon abandon dans le divin Fiat, et totalement privée de mon plus grand bien, Jésus, ma douleur et mes amertumes étaient si grandes que je ne sais comment l’exprimer ; mais en même temps, je ressentais une paix imperturbable et le bonheur de la lumière de la suprême Volonté. Je me disais alors : « Quel changement dans ma pauvre âme ! Avant, si mon bienheureux Jésus me privait un peu, et même pendant des heures, de sa personne, je délirais, je pleurais et je me sentais la plus misérable des créatures. Maintenant, c’est tout le contraire : c’est durant des jours et non des heures que j’en suis privée. Et bien que je ressente une douleur intense qui pénètre jusqu’à la moelle de mes os, c’est sans délire et sans pouvoir pleurer, comme s’il ne me restait plus de larmes, et je me sens en paix, heureuse et sans crainte. Mon Dieu ! Quel changement !  Je me sens mourir à la pensée que je peux être heureuse sans Jésus. Mais mon bonheur n’est pas touché. Je sens que ce bonheur n’affecte pas ma souffrance, ni ma souffrance mon bonheur. Chacun poursuit sa route, mais sans interférer entre eux. Ah ! Jésus ! Jésus ! Pourquoi ne viens-tu pas à mon secours ? N’as-tu pas pitié de moi ? Pourquoi ne cours-tu pas, ne voles-tu pas vers ta petite fille que tu dis tant aimer ? » Mais tandis que je laissais libre cours à ma peine, Jésus se manifesta en moi et me dit aussitôt :

            Fille de ma Volonté, pourquoi veux-tu troubler ta paix et  ton bonheur ? Sache que là où règne ma Volonté, cette Reine Divine possède des joies immenses et des bonheurs sans fin. Les douleurs, les larmes et les amertumes naissent dans le temps et participent de la volonté humaine. Elles ne naissent pas dans l’Éternité et ne lui appartiennent pas, de sorte qu’elles ne peuvent pas le moindrement entrer dans l’océan de bonheur de ma Divine Volonté. C’est dans cet état divin que se trouvaient la Reine du Ciel et mon Humanité même, et toutes nos souffrances – qui étaient nombreuses et de toutes sortes – ne pouvaient diminuer nos joies et nos bonheurs infinis, ni pénétrer dans leur profondeur. Ainsi, tes délires, tes pleurs et tes troubles lorsque tu ne me voyais pas durant quelque temps étaient des restes de ta volonté humaine. Ma Volonté n’admet pas ces faiblesses. Et comme elle ne les possède pas par nature, ma Volonté domine la souffrance là où elle règne. Elle la chasse et ne lui permet pas d’entrer dans le bonheur dont elle a comblé sa créature. La souffrance ne trouverait pas d’endroit où se mettre dans l’océan de bonheur infini de mon adorable Volonté lorsqu’elle règne dans la créature. Ne veux-tu pas qu’elle règne en toi ? Alors pourquoi t’inquiéter du changement que tu ressens dans ton âme ?

            Ma Divine Volonté a sa vie, et lorsque l’âme lui ouvre les portes de sa volonté pour lui permettre d’entrer et de régner, elle pénètre dans l’âme et y développe sa vie divine. Reine, elle forme en l’âme sa vie de lumière, de paix, de sainteté et de bonheur, et l’âme se sent propriétaire de tous ses biens. Et si l’âme ressent de la souffrance, c’est d’une façon divine qui n’affecte en rien ce que ma Divine Volonté lui a communiqué.

            Par contre, pour qui n’ouvre pas les portes à ma Divine Volonté pour la laisser entrer et régner, sa vie demeure suspendue dans la créature, bloquée, sans développement. Ce qui arrive à mon divin Fiat est comparable à ce qui se passerait si une créature voulait apporter à une autre tous les biens possibles, et que cette dernière, avec une épouvantable ingratitude, lui attacherait les mains et les pieds pour l’empêcher de s’approcher, lui fermerait la bouche pour l’empêcher de parler et lui banderait les yeux pour l’empêcher de voir. Quelle souffrance pour la créature porteuse de tant de biens ! C’est à cet état que se voit réduite ma Volonté lorsque les créatures ne lui ouvrent pas la porte de leur volonté pour que ma Volonté y développe sa vie. Quelle souffrance, ma fille ! Quelle souffrance !

            Je continuais à penser à la Divine Volonté, porteuse de tant de biens. Et mon doux Jésus ajouta :

            Ma fille, l’amour pour la créature qui laisse régner en elle mon divin Fiat est si grand, qu’à chacun des actes accomplis en lui, la Divinité accorde à l’âme un droit divin, c’est-à-dire un droit de sainteté, de lumière, de grâce et de bonheur, et elle attache ces droits à l’âme en la rendant propriétaire de ces biens divins. Chaque acte supplémentaire accompli dans ma Divine Volonté est ainsi une signature apposée par ton Créateur, comme si un contrat notarié te faisait propriétaire de ce bonheur, de cette lumière, de cette sainteté et de cette grâce.

            Il en est comme d’un homme riche qui aime un pauvre lequel ne sort jamais de sa maison. Et si ce pauvre sort, c’est seulement pour visiter les terres du riche propriétaire et lui rapporter les fruits de ses fermes afin qu’il se réjouisse de ses propres produits. Le riche regarde le pauvre, il l’aime et voit qu’il est heureux dans sa maison. Mais afin d’assurer son bonheur, il rédige un contrat public de participation à ses biens en faveur de ce pauvre qui a touché son cœur, qui est toujours dans sa maison et fait usage de ses biens pour rendre heureux son bien-aimé propriétaire. 

            Il en est ainsi pour la créature qui vit dans notre Divine Volonté. Elle vit dans notre maison et fait usage de nos biens pour nous glorifier et nous rendre heureux. Toute disparité entre elle et nous serait pour nous une peine qui pèserait sur notre Cœur paternel. Mais comme les peines et les malheurs ne peuvent entrer dans notre Divine Volonté, nous agissons avec magnanimité. Sur chacun de ses actes, nous apposons une signature pour en faire notre bien commun et l’enrichir de notre même bonheur. Aussi, je te le répète : « Sois attentive, ma fille, et que rien ne t’échappe, car tous tes actes portent une signature, une signature divine par laquelle tu peux être sûre que la Divine Volonté est à toi et que tu es à elle. Les liens divins ne s’effacent jamais, ils sont éternels. »