No 21 à 40

21.   8 décembre 1927 — Naître deux fois : une fois comme toutes les créatures ; la deuxième fois, régénérée dans la Divine Volonté. Cette naissance étant celle de ma Volonté, tout ce qui la concerne est à toi. Le devoir d’un enfant de la Divine Volonté : faire en elle sa ronde ; ne pas le faire serait ne pas aimer Dieu et ne pas reconnaître ses richesses. Marie Immaculée. Marie se nourrissait de lumière et elle avait en son pouvoir le Soleil de la Divine Volonté. La substance des biens de la Bienheureuse Vierge Marie, de sa hauteur, de sa beauté, de sa grandeur et de sa souveraineté, était qu’elle possédait le Royaume de la Divine Volonté ; et comme les créatures ne savent rien ou presque de la Divine Volonté, elles sont presque muettes à son sujet.

           Je faisais ma ronde dans toute la Création pour suivre tous les actes que le divin Fiat accomplit en elle. Mais en faisant cela, je me disais : « J’ai le sentiment que je ne peux pas faire moins que parcourir toute la Création, comme si je ne pouvais pas vivre sans faire ma petite visite au ciel, aux étoiles, au soleil, à la mer et à toutes les choses créées ; comme si une ligne électrique m’attirait au milieu d’eux pour exalter la magnificence de tant d’œuvres, louer et aimer cette Divine Volonté qui les a créées et les maintient dans sa main divine pour les garder aussi beaux et aussi neufs qu’au moment de leur sortie à la lumière du jour, et demander la vie et le règne de ce divin Fiat au sein des créatures. Et pourquoi ne puis-je pas faire moins que cela ? » Je pensais à cela lorsque mon bien-aimé Jésus se manifesta en moi et me dit :

            Ma fille, tu dois savoir que tu n’es pas née une seule, mais deux fois : une première fois comme toutes les autres créatures, et une autre fois lorsque tu as été régénérée par ma Volonté. Et comme cette naissance est celle de ma Volonté, tout ce qui la concerne est à toi. Et comme le père et la mère dotent leur fille des biens qui leurs sont propres, ma Divine Volonté, en te régénérant, t’a dotée de ses divines propriétés. Par conséquent, qui peut ne pas aimer, ne pas s’efforcer de rester au milieu de ses propriétés ? Qui ne les visite pas souvent pour y former sa demeure, se plaire parmi elles, les aimer, sans jamais cesser d’exalter la gloire de Celle qui l’a dotée de propriétés si nombreuses et si vastes, et qui contiennent tant de beautés ? Tu serais bien ingrate d’être une fille de ma Divine Volonté sans faire ta demeure dans les propriétés de Celle qui t’a engendrée. Ce serait ne pas aimer Celle qui avec tant d’amour t’a fait naître. C’est pourquoi tu ressens la nécessité de parcourir la Création, car elle est tienne, et Celle qui t’a engendrée, avec sa ligne électrique de lumière et d’amour, t’appelle pour aimer ce qui est à Elle et à toi et pour en profiter, et Elle aime t’entendre répéter ton refrain : « Que le Royaume de ton divin Fiat vienne sur la terre. »

            Après quoi, poursuivant ma ronde dans toutes les choses créées par Dieu, je m’arrêtai lorsque Dieu créa la Reine souveraine, pure et sans tache, le nouveau et le plus grand prodige de la Création. Et Jésus, mon très grand bien, ajouta :

            Ma fille, Marie Immaculée était la petite lumière de la lignée humaine parce que c’est de la terre humaine qu’elle tirait son origine, mais elle a toujours été fille de la lumière parce qu’aucune tache n’est entrée dans cette lumière. Mais sais-tu où se trouve sa grandeur ? Qui lui a donné sa souveraineté ? Qui a formé les océans de lumière, de sainteté, de grâce, d’amour, de beauté et de puissance en elle et autour d’elle ? Ma fille, l’homme ne sait jamais faire de grandes choses, ni donner de grandes choses. Et la Reine céleste serait restée cette petite lumière si elle n’avait pas mis de côté sa volonté, qui était la petite lumière, pour se laisser revêtir de ma Divine Volonté où sa petite lumière s’est répandue, car ma Volonté n’est pas une petite lumière, mais un Soleil infini qui l’a entièrement revêtue en formant autour d’elle des océans de lumière, de grâce et de sainteté. Ma Divine Volonté l’a si bien embellie de toutes les nuances de divines beautés que la toute belle a séduit Celui qui l’avait créée. La Conception de la Vierge Immaculée, si belle et si pure qu’elle ait pu être, n’était toujours qu’une petite lumière. Elle n’aurait pas eu assez de puissance ni de lumière pour former des océans de lumière et de sainteté si notre Divine Volonté n’avait revêtu cette petite lumière pour la transformer en Soleil ; et la petite lumière qui était la volonté de la céleste Dame souveraine n’aurait pas été satisfaite en se dispersant dans le Soleil du divin Fiat pour qu’il règne sur elle. C’est cela qui fut le grand prodige : le Royaume de ma Divine Volonté en elle. Avec lui, tout ce qu’elle faisait devenait lumière. Elle se nourrissait de lumière, rien ne sortait d’elle qui ne fût lumière, car elle avait en son pouvoir le Soleil de ma Divine Volonté qui lui donnait autant de lumière qu’elle voulait en obtenir. Et comme la propriété de la lumière est de se diffuser, de dominer, féconder, illuminer et réchauffer, la Reine souveraine, avec le Soleil de ma Divine Volonté qu’elle possédait, s’est diffusée en Dieu pour le dominer, le subjuguer, obtenir qu’il descende sur la terre, et, toujours féconde du Verbe éternel, elle illumina et réchauffa la génération humaine. L’on peut dire qu’elle fit tout cela en vertu du Royaume de ma Divine Volonté qu’elle possédait. Toutes les autres prérogatives de cette Reine Mère peuvent être appelées des ornements, mais la substance de tous ses biens, de sa grandeur, de sa beauté et de sa souveraineté était qu’elle possédait le Royaume de ma Volonté. C’est ainsi que l’on dit d’elle des choses de moindre importance, en demeurant muet sur la plus grande. Cela veut dire qu’ils ne savent que peu de choses, sinon rien du tout, sur ma Volonté, et c’est pourquoi ils sont presque muets à son sujet.

22.  14 décembre 1927 — La volonté humaine a formé le mauvais grain et la mite dans les générations humaines, et le Soleil de lumière de la Divine Volonté combat et détruit cette mauvaise semence par la lumière, la chaleur et les connaissances. Chaque connaissance que Dieu manifeste sur son divin Fiat est un coup porté à la volonté humaine afin que toutes ces connaissances en viennent à la faire mourir, et que la lumière et la chaleur de mon divin Fiat détruisent et brûlent la mauvaise semence pour former le bon et saint grain de sa Volonté dans les générations humaines. Similarités entre le Royaume de la Rédemption et le Royaume de la Divine Volonté. « Pense à enfermer en toi toute la valeur que doit contenir le Royaume de ma Volonté, et je penserai à disposer tout ce qui nécessaire pour un si grand bien. »

            Poursuivant mon abandon dans la Divine Volonté et me sentant entourée par l’interminable mer de sa lumière, je priais mon bien-aimé Jésus de se hâter de faire connaître sa Volonté pour que, la connaissant, chacun puisse désirer son Royaume et son règne. Mon aimable Jésus me dit :

            Ma fille, la volonté humaine a formé le mauvais grain et la mite dans les générations humaines. Or le Soleil de la lumière de ma Divine Volonté doit combattre ce mauvais grain, le recouvrir et le détruire par la lumière, la chaleur et la connaissance. Ainsi, chaque connaissance que je manifeste concernant mon divin Fiat est un coup que je porte à la volonté humaine, et toutes les connaissances sur mon Fiat sont des coups si nombreux qu’elle en mourra ; la lumière et la chaleur de mon Fiat formeront alors la bonne et sainte semence de ma Volonté dans les générations humaines. Et en manifestant ainsi les connaissances sur mon divin Fiat, je sème sa semence dans ton âme, je prépare la terre et le développement de cette semence, et la chaleur de ma Divine Volonté étend ses ailes de lumière sur la semence mieux qu’une mère ne cache sa naissance en son sein, pour la féconder, la multiplier et la faire grandir en son sein de lumière. 

            Et comme la créature, en faisant sa volonté humaine, a produit le mauvais grain et formé la ruine de la famille humaine, une autre créature, en faisant mourir la volonté humaine, produira la semence du divin Fiat, lui donnant la vie et le laissant régner sur elle. Mon divin Fiat restaurera ce que les créatures avaient perdu et elle formera leur salut, leur sainteté et leur bonheur. Si une créature a pu former tant de maux en faisant sa volonté, pourquoi une autre créature ne pourrait-elle pas former tous les biens en faisant ma Volonté, et laisser ma Volonté libre de former sa vie et son Royaume dans cette créature ?

            Je continuais à penser au divin Fiat et je me disais : « Mais comment ce Royaume de la Divine Volonté peut-il jamais venir parmi les créatures si le péché est si abondant, si personne ne songe à vouloir ce Royaume, et si tous semblent plutôt penser à faire des guerres, des révolutions, et à mettre le monde sens dessus dessous ? Tous semblent consumés par la rage de ne pas parvenir à leurs desseins pervers et sont toujours à la recherche de la moindre occasion. Tout cela ne fait-il pas perdre la grâce d’un si grand bien ? » Et mon bien-aimé Jésus, se manifestant en moi, me dit :

            Ma fille, je t’ai, toi, et tu vaux plus que tout cela. Et sans tenir compte de tout le reste, je considérerai ta valeur, c’est-à-dire la valeur de ma Divine Volonté en toi, et je disposerai mon Royaume parmi les créatures. La valeur d’une personne dépend du prix de ce qui lui est confié. Si ma Volonté a une valeur infinie qui surpasse celle de toutes les créatures mises ensemble, celle qui la possède, devant la Majesté Divine, a une valeur plus grande que tout. Par conséquent, pour le moment je t’ai, toi, et cela me suffit pour préparer le Royaume de ma Divine Volonté. Ainsi, toutes les misères du temps, et elles sont trop nombreuses, n’égalent pas la valeur de ma Divine Volonté opérant en une seule créature. Et je ferai de ces maux un monceau que je balaierai de la surface de la terre par le pouvoir de ma Divine Volonté. C’est ce qui s’est passé dans la Rédemption. Les maux ont été bannis de la terre ; et plus que jamais, ils abondaient. Mais puisque la Reine souveraine est venue sur terre, cette créature qui possédait en elle la Divine Volonté et contenait tout le bien de la Rédemption, sans regarder les autres créatures ni leurs maux, je n’ai vu que la valeur de cette céleste créature, valeur suffisante pour demander ma descente sur terre. Et eu égard à celle qui seule possédait nos prérogatives et avait la valeur d’une Volonté divine et infinie, j’ai donné et formé le Royaume de la Rédemption au sein des créatures.

            Ainsi, en disposant le bien de la Rédemption, je voulais en trouver toute la valeur dans ma Maman. Je voulais mettre en sûreté dans son Cœur maternel tous les biens que ma venue parmi les créatures était censée contenir. De plus, je concédais le bien que la Dame souveraine du Ciel me demandait. J’ai agi comme un prince lorsqu’il doit se diriger vers d’autres conquêtes. Il choisit la créature en qui il a le plus confiance, il lui confie ses secrets, remet entre ses mains toute la valeur des dépenses nécessaires pour les conquêtes qu’il veut entreprendre. Et mettant toute sa confiance en la seule créature qu’il connaisse, la seule qui possède toute la valeur des conquêtes désirées, il part triomphalement, certain de la victoire. C’est ce que je fais. Lorsque je veux donner un bien aux créatures, je me confie d’abord à une seule et dépose en elle toute la valeur de ce bien. Et je lui donne alors comme certitude le bien qu’elle me demande pour les autres créatures. Par conséquent, pense à mettre en toi toute la valeur que le Royaume de ma Volonté doit contenir, et je penserai à disposer de tout ce qui reste nécessaire pour un si grand bien.

23.  18 décembre 1927 — La Conception du Verbe. L’action du Soleil du Verbe depuis l’Humanité de Jésus. La Divine Volonté forme le paradis de tous les Bienheureux. Chaque manifestation de Dieu concernant le divin Fiat est un engagement que Dieu prend et un signe de la venue du Royaume de la Divine Volonté ; chaque connaissance de la Divine Volonté est une promesse de plus.

            Je pensais au grand amour de mon bien-aimé Jésus incarné comme une créature, mais sans tache, dans le sein de la Dame souveraine qui a pu contenir un Dieu. Et mon toujours aimable Jésus se manifesta en moi et me dit : 

            Ma fille, ma Maman céleste possédait ma Volonté. Elle en était si bien comblée qu’elle débordait de lumière au point que des vagues de lumière s’élevaient jusqu’au sein de notre Divinité et, devenue conquérante par le pouvoir de la Divine Volonté qu’elle possédait, elle gagna le Père céleste et ravit dans sa lumière la lumière du Verbe, et le fit descendre jusqu’en son sein dans la lumière même dont elle fut formée en vertu de ma Divine Volonté. Je n’aurais jamais pu descendre du Ciel si je n’avais trouvé en elle notre lumière, notre Volonté régnant en elle. Sinon, ce serait descendre dès le premier instant dans une maison étrangère. Mais je devais descendre dans ma maison. Ma lumière devait y trouver mon Ciel et mes joies sans nombre. Et la Reine souveraine, en possédant ma Divine Volonté, prépara pour moi ce séjour, ce Ciel, semblable en tout à la céleste Patrie. N’est-ce pas ma Volonté qui forme le Paradis de tous les Bienheureux ?

            Aussi, lorsque la lumière de mon Fiat m’attira dans son sein, la lumière du Verbe descendit et les deux lumières plongèrent l’une dans l’autre, et la Vierge pure, Reine et Mère, avec quelques gouttes de sang qu’elle fit couler de son Cœur ardent, forma le voile de mon Humanité autour de la lumière du Verbe pour l’y enclore. Mais ma lumière était immense, et ma divine Maman ne pouvait enclore ma sphère de lumière dans le voile de mon Humanité. Ses rayons débordaient, et plus qu’un soleil à son lever ne répand ses rayons sur la terre et recherche les plantes, les fleurs, la mer et toutes les créatures pour leur communiquer ses effets et contempler triomphant, de sa hauteur, tout le bien qu’il fait et la vie qu’il infuse en chaque chose qu’il revêt, moi aussi, plus qu’un soleil, de l’intérieur du voile de mon Humanité, j’ai recherché toutes les créatures pour donner à chacune ma vie et le bien que j’étais venu apporter sur la terre. Ces rayons qui sortaient de ma sphère frappaient à chaque cœur, ils frappaient avec force pour lui dire : « Ouvre-moi, prends la vie que je suis venu t’apporter. » Et mon Soleil ne se couche jamais, et il continue sa course en répandant ses rayons, frappant de nouveau au cœur, à la volonté, à l’esprit des créatures pour leur donner ma vie. Mais combien me ferment leur porte et se moquent de ma lumière ! Mais mon amour est si grand que malgré tout, je ne me retire pas, je continue de me lever pour donner la vie aux créatures.

            Je continuais après cela ma ronde dans la Divine Volonté, et mon bien-aimé Jésus ajouta : 

            Ma fille, chaque prophétie que j’ai faite à mes prophètes concernant ma venue sur terre était comme une promesse que je faisais aux créatures de venir parmi elles. Et les prophètes, en les manifestant, disposaient le peuple à désirer et à vouloir un si grand bien. Et le peuple, en recevant ces prophéties, recevait le dépôt de la promesse. Et en manifestant le temps et le lieu de ma naissance, j’augmentais le dépôt de la promesse.

            C’est ce que je fais avec le Royaume de ma Volonté. Chacune des manifestations concernant mon divin Fiat est une promesse que je fais. Chaque connaissance ajoute une promesse et si j’ai fait ces promesses, c’est le signe que tout comme le Royaume de ma Rédemption est venu, le Royaume de ma Volonté viendra lui aussi. Mes paroles sont de la vie que je fais sortir de moi, et la vie doit trouver sa place et produire ses effets. Crois-tu qu’une manifestation de plus ou de moins soit peu de chose ? C’est une promesse de plus que fait un Dieu. Et nos promesses ne peuvent se perdre. Et plus nous faisons de promesses, plus le temps est proche où elles seront toutes réalisées et mises en sûreté. 

            C’est pourquoi j’exige de toi la plus grande attention afin que rien ne t’échappe. Sinon, une promesse divine pourrait t’échapper, ce qui entraînerait des conséquences.

24.  22 décembre 1927 — Rien n’est inutile lorsque c’est fait pour Dieu seul. Lorsqu’une âme fait quelque chose pour Dieu seul, Jésus tout entier entre dans son acte et il acquiert la valeur d’une vie divine. Dans l’âme qui vit dans la Divine Volonté, les connaissances qu’elle en a sont comme les rayons du soleil, et la sphère de ce soleil est la Divine Volonté régnant dans cette âme. Les enfants du Royaume de la Divine Volonté. Marie, la Mère des rachetés. Luisa sera récompensée pour son sacrifice d’écriture. La Création devait servir à l’homme de miroir où, se reflétant lui-même, il devait copier en lui-même les œuvres du Créateur ainsi que l’ordre, l’harmonie, la lumière et la fermeté de ses œuvres.

            Après avoir écrit presque toute la nuit, je me sentais à bout de force et je me disais : « Combien de sacrifices, combien me coûtent ces bienheureux écrits. Mais à quoi vont-ils servir ? Quel bien, quelle gloire vont-ils rendre à mon Créateur ? Si ces sacrifices vont me permettre de faire connaître le Royaume du divin Fiat, cela en vaudra la peine. Mais si je n’obtiens pas cela, mes sacrifices d’écriture seront inutiles, vides et sans effets. » Je pensais à cela lorsque mon aimable Jésus se manifestant en moi me serra contre lui pour me donner du courage et il me dit :

            Fille bien-aimée de ma Divine Volonté, courage et continue. Rien n’est inutile de ce qui est fait pour moi, car lorsque l’âme accomplit un acte pour moi seul, cet acte me contient tout entier. Et comme il me contient, il acquiert la valeur d’une vie divine, ce qui est plus grand que le soleil. Le soleil, par nature, plane au-dessus de toutes choses et dispense sa lumière, sa chaleur et d’innombrables bons effets à toute la terre. Ainsi, tout acte qui est fait pour moi doit apporter, de par sa nature, les effets du grand bien que contient la vie divine.

            De plus, tu dois savoir que toutes les connaissances et les manifestations que je te donne concernant ma Volonté, et que tu mets sur le papier, ne te quittent pas, mais restent centralisées en toi comme des rayons dans leur sphère. Et cette sphère est cette Divine Volonté qui règne en toi et prend plaisir à ajouter avec amour dans cette sphère de nouveaux rayons, qui sont ses connaissances, afin que les créatures puissent trouver suffisamment de lumière pour connaître ma Divine Volonté, en être ravies, et l’aimer. Cette sphère contiendra tous les rayons qui formeront le Royaume de ma Divine Volonté. Tous les rayons partant d’une seule sphère auront pour unique dessein de former mon Royaume, mais chaque rayon aura une mission distincte. Un rayon contiendra la sainteté de mon divin Fiat et apportera la sainteté ; un autre apportant le bonheur et la joie, il revêtira de bonheur et de joie tous ceux qui voudront vivre en lui ; celui-ci renfermera la paix et fortifiera chacun dans la paix ; celui-là la force ; un autre encore la lumière et la chaleur. Et les enfants de mon Royaume seront forts. Ils auront la lumière pour faire le bien et éviter le mal, un cœur ardent pour aimer ce qu’ils possèdent. Et ainsi de suite pour tous les rayons qui sortiront de cette sphère.

            Tous les enfants de mon Royaume seront revêtus de ces rayons et tourbillonneront tout autour. Chacun de ces rayons nourrira leur âme et ils y trouveront la vie de mon Fiat. Aussi, quel ne sera pas ton bonheur en voyant descendre de ta sphère, en vertu de ces rayons, le bien, la joie, la sainteté, la paix et tout le reste parmi les enfants de mon Royaume, et en voyant se lever à nouveau dans ces rayons toute la gloire que ces créatures rendront à leur Créateur pour avoir eu la connaissance du Royaume de ma Volonté ? Pas un seul bien ne descendra de toi ni une seule gloire ne se lèvera à nouveau, si ce n’est en vertu de la sphère de ma Volonté placée en toi.

            Lorsque je choisis une créature pour une mission qui doit apporter le bien universel dans la famille humaine, je commence par établir et enclore tous les biens dans mon élue qui doit contenir en surabondance tout le bien que les autres doivent recevoir, elles qui peut-être ne prendront même pas tout ce bien contenu dans la créature choisie. C’est ce qui s’est passé dans la Reine Immaculée, élue Mère du Verbe éternel et par conséquent Mère de tous les rachetés. Tout ce qu’ils étaient censés faire et tout le bien qu’ils devaient recevoir était enclos et fixé comme en la sphère d’un soleil à l’intérieur de la souveraine Dame du Ciel, de façon à ce que tous les rachetés entourent le Soleil de la céleste Mère et que, mieux qu’une tendre Mère, elle n’ait qu’à dispenser ses rayons à ses enfants pour les nourrir de sa lumière, de sa sainteté et de son amour maternel. Mais combien de rayons projetés n’ont pas été reçus par les créatures parce que, avec ingratitude, elles refusent de se presser autour de cette céleste Mère ? La créature élue doit par conséquent posséder plus que ce que devraient posséder toutes les autres ensemble. Tout comme chacun trouve la lumière dans le soleil, de telle sorte que toutes les créatures ne prennent pas toute l’extension de la lumière ni l’intensité de la chaleur, c’est ainsi qu’il en était pour ma Mère. Les biens qu’elle contient sont si grands et si nombreux que, mieux que le soleil, elle répand les effets bénéfiques de ses rayons vitaux et vivifiants. Il en sera ainsi pour celle qui a été élue pour le Royaume de ma Volonté. 

            Tu vois par conséquent comment tu seras récompensée pour le sacrifice de tes écrits : premièrement, le bien du rayon de cette connaissance se trouve fixé en toi ; ensuite, ce bien descendra à travers toi au sein des créatures et, en échange, tu verras se lever à nouveau dans cette lumière la gloire du bien qu’elles feront. Quelle joie ce sera pour toi au Ciel et combien tu me remercieras pour les sacrifices que je t’ai demandés ! Ma fille, lorsqu’une œuvre est grande, universelle, et entraîne de nombreux biens pour tous, de grands sacrifices sont nécessaires. Et la première élue doit être prête à donner et à sacrifier sa vie autant de fois qu’elle contient de biens, à donner sa propre vie avec ces biens, pour le bien des autres créatures. N’est-ce pas ce que j’ai fait dans la Rédemption ? Ne veux-tu pas m’imiter ?

            Après quoi je continuais ma ronde dans la Création pour y suivre les actes de la Divine Volonté. Et mon bien-aimé Jésus ajouta : 

            Ma fille, avant de créer l’homme, je voulais créer la Création dont il devait se servir comme d’un miroir pour reproduire en lui-même les œuvres du Créateur. La copie de toute la Création qu’il était censé faire en lui-même devait être telle et si grande que tous les reflets de la Création devaient se voir en l’homme comme en un miroir, et tous ses propres reflets devaient apparaître dans la Création. Ainsi, l’un devait être le reflet de l’autre.

            Dieu aimait l’homme plus que la Création. C’est pourquoi il voulut d’abord créer pour lui le miroir de ses œuvres où, en se mirant, l’homme devait reproduire l’ordre, l’harmonie, la lumière et la fermeté des œuvres de Celui qui l’avait créé. Mais l’homme ingrat ne regarda pas ce miroir pour le copier et c’est pourquoi il est désordonné, ses œuvres sont sans harmonie, discordantes comme celles de quelqu’un qui veut jouer d’un instrument sans apprendre la musique, et qui, au lieu de plaire à celui qui l’écoute, lui cause du désagrément et du mécontentement. Le bien qu’il fait est sans lumière et sans chaleur, et par conséquent sans vie et inconstant comme le souffle du vent. C’est pourquoi, à celui qui doit vivre dans ma Volonté, je demande de se mirer dans la Création afin qu’en la parcourant il trouve l’escalier qui lui permettra de monter dans l’ordre de ma Volonté.

25.  25 décembre 1927 — La naissance de Jésus-Christ. Lorsque Dieu forma la Création, il fit de sa Volonté le matériau principal de toutes choses. Les œuvres conçues sans ce matériau principal sont désordonnées et sans forme, fragiles au toucher et privées de tout bien.

            Je me sentais tout abandonnée dans la suprême Volonté, mais déchirée par la privation de mon doux Jésus. Oh ! comme je sentais ma pauvre âme mise en pièces ! Quelle déchirure sans miséricorde et sans pitié, car Celui qui peut seul guérir de si cruelles déchirures est loin et semble ne pas se soucier de celle que son amour déchire si cruellement. Mais alors que je baignais dans ma souffrance, je pensais à mon doux Jésus qui allait sortir du sein de sa Maman bien-aimée pour se jeter dans ses bras. Oh ! que j’aurais voulu le serrer dans mes bras afin de former avec lui de douces chaînes pour qu’il ne puisse plus jamais me quitter !  Mais en pensant cela, je sentis mon pauvre esprit sortir de moi-même, et je vis ma céleste Mère toute voilée de lumière et le petit Enfant Jésus dans ses bras, fusionné dans cette lumière. Mais cela ne dura qu’un instant, et tout disparut. Et je restai là, plus affligée que jamais. Mais Jésus revint, et entourant mon cou de ses petits bras, il me dit :

            Ma fille, dès que je sortis du sein de ma Maman, je fixai les yeux sur elle. Je ne pouvais faire moins que la regarder, car la force ravissante de ma Divine Volonté, le doux enchantement de la beauté et de la lumière éclatante de mon Fiat étaient en elle qui éclipsait tout à mes yeux, et je restai le regard fixé sur celle qui possédait ma vie en vertu de mon divin Fiat. Voyant ma vie se dédoubler en elle, j’étais dans un ravissement et je ne pouvais détacher mon regard de la céleste Reine, car c’est cette même force divine qui me contraignait à la fixer. Mon deuxième regard, je le fixai sur qui devait faire et posséder ma Volonté. C’était comme deux anneaux réunis ensemble : la Rédemption et le Royaume de ma Divine Volonté, tous deux inséparables. La Rédemption devait préparer, souffrir, agir ; le Royaume du divin Fiat devait accomplir et posséder. Tous deux de la plus haute importance. C’est pourquoi mes regards se sont fixés sur les créatures élues auxquelles la Rédemption et le Royaume devaient être confiés, car c’est ma Volonté qui était en eux et qui ravissait ma pupille.  Aussi, pourquoi craindre si tu as le regard de ton Jésus toujours fixé sur toi pour te défendre et te protéger ? Si tu savais ce que signifie être regardée par moi, tu n’aurais plus aucune crainte.

            Je continuais après cela à penser à la Divine Volonté et mon toujours aimable Jésus ajouta :

            Ma fille, lorsque notre Divinité a formé la Création, elle fit de la Divine Volonté le matériau principal de toutes choses. C’est ainsi que toute chose a eu sa forme, sa solidité, son ordre et sa beauté. Et tout ce que l’âme fait avec ce matériau principal, ma Volonté y place un acte vital qui donne à toute chose la forme d’œuvres solides, belles et ordonnées, portant chacune le sceau de la vie du divin Fiat. Par contre, la créature qui ne fait pas ma Volonté et n’en fait pas le matériau principal de ses œuvres, cette créature fera peut-être bien des choses, mais toutes seront désordonnées, sans forme, sans beauté, si éparpillées qu’elle ne saura pas elle-même comment les rassembler. Ce sera comme si quelqu’un voulait faire du pain sans avoir de l’eau. Il aurait peut-être beaucoup de farine, mais comme il n’a pas d’eau, il lui manquerait la vie pour pouvoir former du pain. Un autre aurait beaucoup de pierres pour construire, mais il lui manquerait le mortier pour les assembler. Il aura donc un monceau de pierres, mais jamais une maison. Telles sont les œuvres formées sans le matériau principal de ma Volonté. Elles ne font que gêner, encombrer, troubler, et si l’âme fait quelque bien, ce n’est qu’en apparence. En y touchant, on les trouve fragiles et vides de tout bien.

26.  30 décembre 1927 — Une seule connaissance de la Divine Volonté a plus de prix que la Création tout entière. Il y a dans l’âme deux caractères : l’humain et le divin. Unité des actes divins dans l’acte unique de Dieu. Jésus ensemence de nombreuses gouttes de lumière le champ de l’âme de Luisa. Plus l’âme agit dans la Divine Volonté, plus elle renouvelle nos joies et nos bonheurs.

            J’étais comme à mon habitude tout abandonnée dans la Divine Volonté à suivre ses actes. Mais en faisant cela, je pensais : « Mon bien-aimé Jésus s’est réduit au silence. Même de son aimable Volonté il parle si peu, comme s’il ne voulait plus rien en dire. Qui sait s’il n’a pas mis des limites et ne cessera pas de parler même de son Fiat ? » C’est alors qu’il s’est fait en mon intérieur comme un Petit Enfant habillé de lumière, au milieu d’un champ, qui prenait de la lumière de son propre sein pour semer dans ce champ une multitude de petites gouttes de lumière, en silence et en s’appliquant à sa tâche. Et voyant que j’en restais émerveillée, il me dit :

            Ma fille, tout ce que tu penses maintenant, tu le pensais alors que tu écrivais le seizième tome en croyant que j’allais cesser de parler de ma Volonté. Mais je ne faisais alors qu’ensemencer le champ de ton âme de ces gouttes de lumières qui ont germé et fécondé dans ton champ où ces petites lumières se sont transformées en Soleils. Ces Soleils sont les si nombreuses et surprenantes manifestations que je t’ai fait connaître jusqu’à maintenant sur ma Volonté. Oh ! comme il est beau le champ de ton âme revêtu de ces Soleils plus beaux les uns que les autres. Il s’est transformé en champ divin. Le Ciel tout entier était amoureux de ce champ, et chacun en le regardant sentait redoubler son bonheur.

            Or, celui qui a planté a le droit de récolter. Et comme cette récolte est divine, j’ai le droit à titre de propriétaire de récolter et de semer à nouveau. Et c’est ce que je fais. Ne vois-tu pas combien je m’applique à lancer des semences de lumière dans ce champ afin qu’en germant, sortent les nouveaux Soleils de connaissances sur ma Volonté ? Le travail produit le silence, et mon silence est chaleur, maturation et fécondité pour transformer les petits grains de lumière en Soleils plus éclatants. Je travaille toujours en toi, d’une façon ou d’une autre. L’œuvre de ma Divine Volonté est longue, c’est pourquoi je suis toujours occupé et je te donne toujours quelque chose à faire. Par conséquent, laisse-moi faire et suis-moi. 

            Je ressentais tout le poids du silence de Jésus. Je me sentais épuisée et prête à défaillir. Je me disais : « Pourquoi ces connaissances sur le divin Fiat demandent-elles tant de travail et de sacrifices ? » Et Jésus, revenant vers moi, me serra très fort dans ses bras pour me réconforter et ajouta :

            Ma fille, si je voulais travailler toute une Éternité pour manifester une seule connaissance sur ma Divine Volonté, ce ne serait pas suffisant, car la valeur d’une seule de ces connaissances est telle que si tu voulais faire une comparaison, le ciel étoilé, le soleil, la mer, la terre et la Création tout entière ont moins de valeur qu’une seule connaissance. Car la valeur de ma connaissance est immense, infinie et sans limites, et là où elle arrive en sortant de nous, elle génère et multiplie à l’infini le bien et la lumière qu’elle contient. Ma connaissance est la vraie régénératrice de la vie divine. La Création, par contre, ne contient pas une vertu immense et elle est limitée. C’est pourquoi je ne m’épargne aucune peine ni aucun sacrifice, car je connais sa valeur et l’endroit où je la dépose devient pour moi mon champ divin, mon trône, mon autel. Mon amour est si jaloux que je ne laisse jamais ce champ inoccupé et je travaille toujours à le rendre attentif envers moi, c’est donc dire qu’au lieu d’une seule manifestation sur ma Divine Volonté, tu es, plus qu’un ciel étoilé, parsemée de Soleils de sa connaissance. Pense à cela, ma fille, et apprécie un si grand bien, une semence si féconde dans le champ de ton âme.

            Je continuais mes actes dans la Divine Volonté et, comme c’était le lever du jour, je dis à mon aimable Jésus : « Ta Volonté enveloppe toute chose. Et, oh ! combien je voudrais que comme un soleil qui se lève et revêt toute la terre de lumière, le Soleil de ta Volonté se lève dans les intelligences, dans les paroles, dans les cœurs, dans les œuvres et les pas des créatures pour que chacune ressente le Soleil de ton Fiat se lever en elle et que, revêtues par sa lumière, elles le laissent toutes dominer et régner dans leur âme ! » Entre-temps, mon doux Jésus se manifesta en moi et me dit :

            Ma fille, il y a dans l’âme deux caractères : l’un est humain, l’autre divin. Le divin descend de l’unité, et l’âme, pour recevoir ce caractère divin, doit vivre dans l’unité de ma Volonté. Dans cette unité, lorsque l’âme forme ses actes, ils s’élèvent dans l’unité de son Créateur, dans cet acte unique de Dieu, et comme en Dieu lui-même un seul acte est formé, la lumière de cet acte unique descend sur terre, revêt toutes les créatures et, embrassant toutes choses, donne à chacune l’acte nécessaire en multipliant à l’infini la multiplicité de tous les actes possibles et imaginables. Par conséquent, lorsque la créature accomplit ses actes dans cette unité, ils acquièrent les caractères divins et, l’acte divin étant un acte unique, ils englobent tous les actes. Oh ! comme il est beau de tout faire avec un seul acte ! Dieu seul possède cette vertu si puissante qu’avec un acte unique il peut tout faire, embrasser et opérer toutes choses.

            Quelle différence entre le caractère divin et le caractère humain ! Le caractère humain accomplit des actes et des œuvres en grand nombre, mais la créature reste toujours encerclée dans ses actes qui semblent ne pas avoir de lumière pour se prolonger et se diffuser partout ; ils n’ont pas de pieds pour se déplacer et restent là où ils ont été faits, et quoi que puisse faire la créature, ses actes sont comptés, restreints. Le caractère du mode opératoire humain est facilement annulé et n’a pas de semences de fécondité, c’est pourquoi il est si différent de celui de l’unité divine qui opère en elle. C’est pourquoi je veux que l’âme vive dans l’unité de ma Volonté, afin qu’elle acquière les caractères divins qui sont indélébiles et éternels, qui se diffusent eux-mêmes comme une lumière, se prolongent, se multiplient, se donnent à tous et ont même la primauté sur tous les autres actes.

            Si tu savais le plaisir que peut avoir la Divinité en te voyant si petite t’élever jusqu’à l’unité de l’acte divin unique qui jamais ne s’arrête, unir tes actes à notre acte unique, nous donner tes actes et nous le nôtre pour que nous imprimions en toi le caractère de notre acte unique ! C’est pour nous une fête et nous éprouvons alors le bonheur et la joie d’avoir créé la Création ! Aussi, afin d’être plus attentive, tu dois être convaincue que vivre dans la Divine Volonté est une fête qui peut amener la créature à son Créateur. Et plus tu accomplis d’actes en notre Volonté, plus tu renouvelles nos joies et notre bonheur. En apportant toute la Création en notre sein, tu nous donnes la gloire et l’échange de l’amour pour quoi nous l’avons créée.

27.  6 janvier 1928 — La création de l’homme. La Divine Volonté a donné en elle-même des demeures aux créatures, et les créatures refusent de la laisser entrer en elles pour y régner. La Divine Volonté est partout et toute vie en est issue. La compétition entre le Créateur et la créature pour donner et recevoir marquait le début de célébrations, de jeux, de joies et d’une conversation entre le Créateur et la créature. Seule la Divine Volonté possède la vertu de maintenir belles les œuvres de Dieu.

           Je me sentais tout abandonnée dans la Divine Volonté. Sa lumière me revêtait entièrement, et je faisais ma ronde dans ses actes lorsque mon adorable Jésus se manifesta en moi et me dit :

            Ma fille, ma Volonté est immense, et en amenant les créatures à la lumière du jour, ma Volonté les conservait en elle comme autant de petites demeures où elle devait, de droit, régner et voir le développement de sa vie. Mais alors que dans sa bonté et sa libéralité elle donnait l’espace et tout le nécessaire pour former en elle ses petites demeures, les créatures, avec une horrible ingratitude, refusent d’accorder à ma Divine Volonté le droit de demeurer en elles. Et avec en elle autant de demeures formées que de créatures, ma Volonté a la douleur de ne pas avoir de demeures, car les créatures ne veulent pas la laisser entrer.

            Pour ma Volonté, c’est comme si elles voulaient former de nombreuses demeures dans la mer ou dans la lumière du soleil, que la mer et le soleil leur procurent l’espace, et qu’elles refusent ensuite de laisser l’eau et la lumière du soleil régner et avoir la première place dans ces demeures. Si la mer et la lumière étaient douées de raison, elles en éprouveraient une telle douleur que la mer recouvrirait ces demeures de ses vagues pour les détruire et les enfouir dans son sein, et la lumière du soleil les aurait réduites en cendres par sa chaleur pour se débarrasser de ces demeures indignes qui lui avaient fermé leurs portes. Et pourtant, la mer ni le soleil ne leur avaient pas donné la vie, mais uniquement l’espace. 

            Ma Divine Volonté, par contre, a donné la vie et l’espace aux demeures de ces créatures en elle, car il n’est aucun lieu où elle ne soit pas ni aucune vie qui ne sorte d’elle. C’est pourquoi la douleur de ma Volonté est immense et incalculable lorsqu’une créature refuse de la laisser régner en elle. Sentir ces vies palpiter en elle, former le même battement de cœur et rester à l’extérieur comme une étrangère, comme si ces créatures ne la concernaient pas, est un affront et une monstruosité si grands que les créatures qui refusent de laisser régner en elles ma Volonté mériteraient une condamnation à perpétuité et la destruction. Ma fille, ne pas faire ma Volonté peut sembler être une bagatelle aux yeux des créatures, mais c’est un mal si grand et une ingratitude si noire qu’aucun autre mal ne lui ressemble.

            Après quoi je continuais ma ronde dans le divin Fiat et, arrivée au point où Dieu créait l’homme, je me disais : « Pourquoi a-t-il pris tant de plaisir à me créer ; il n’était pas comme ça pour toutes les autres choses qu’il a créées ? » Et mon bien-aimé Jésus, se manifestant en moi, me dit : 

            Ma fille, en créant toute la Création avec tant d’ordre et d’harmonie, nous avons donné de nous-mêmes sans avoir à en recevoir quoi que ce soit. Par contre, en créant l’homme et en lui donnant de nous-mêmes, nous lui avons donné la capacité de nous rendre nos dons comme les siens propres, de telle sorte que nous devions toujours donner, si bien que cela devait constituer une sorte de compétition entre lui et nous : nous donnons et il reçoit ; il nous donne et nous lui donnons en surabondance. Cette compétition entre le Créateur et la créature pour donner et recevoir marquait le début de célébrations, de jeux, de joies et d’une conversation entre le Créateur et la créature. Ainsi, en voyant la petitesse de la créature célébrer avec notre suprême Majesté, jouer, se réjouir, converser avec nous, nous ressentions une telle joie, une telle intensité d’amour pour avoir créé l’homme, que tout le reste du créé nous paraissait peu de chose en comparaison de la création de l’homme. Et si toutes les choses créées nous paraissaient belles et dignes de nos œuvres, et si notre amour se déversait en elles, c’est parce qu’elles devaient servir à combler l’homme de dons, et que nous attendions de lui un échange d’amour pour toutes les choses créées.

            Toute notre joie et notre gloire étaient centralisées dans l’homme. Et en le créant, nous avons mis entre lui et nous une harmonie d’intelligence, une harmonie de lumière, une harmonie de paroles, une harmonie d’œuvres et de pas, et dans le cœur une harmonie d’amour comme autant de lignes électriques d’harmonies par lesquelles nous descendions en lui, et lui s’élevait jusqu’à nous. C’est pourquoi nous avons pris tant de plaisir à créer l’homme. Et si la souffrance qu’il nous a causée en se retirant de notre Volonté était si grande, c’est parce qu’il brisait ces harmonies, changeait notre fête en souffrance pour nous et pour lui, détruisait nos plus grands desseins, et déformait notre image que nous avions créée en lui. Car notre Divine Volonté possédait la vertu de maintenir nos œuvres belles avec toutes les harmonies voulues par nous. Sans elles, l’homme est la créature la plus vile et la plus dégradable de toute la Création.

            Aussi, ma fille, si tu veux harmoniser tous tes sens avec nous, ne sors jamais de ma Volonté. Si tu veux toujours recevoir de ton Créateur et ouvrir avec nous les célébrations, que ma Volonté seule soit ta vie et ton tout.

28.  13 janvier 1928 — L’amour de Dieu pour l’homme : dans la création de l’homme, la Divinité de Dieu a tout centralisé en lui.  Dieu a renouvelé dans Marie la solennité de la création du premier homme. La seconde fille Reine : Luisa. Paternité de Dieu : Dieu dote l’âme de grandes richesses dans la Divine Volonté.

            Je continue mon abandon dans la Divine Volonté avec la torture presque continuelle de la privation de mon doux Jésus. Oh ! Mon Dieu ! Quelle terrible souffrance ! Oh ! combien je pleure mon passé, son doux sourire, ses baisers affectueux, la douceur de sa voix, sa beauté ravissante et enchanteresse, ses chastes étreintes, les tendres palpitations de son Cœur qui faisaientout ce t palpiter le mien avec tant d’amour, qui me divinisait et transformait sa vie en moi ! Chaque acte de Jésus, chaque parole et chaque regard était un Paradis de plus qu’il formait dans sa petite fille. Et maintenant, leurs souvenirs sont des blessures, des dards acérés, des flèches brûlantes de douleurs intenses, de martyres et de morts continuelles. Mais ce n’est pas là toute ma souffrance. Peut-être ma douleur aurait-elle pu être pour moi une consolation si elle m’avait dit clairement que mon amour pour celui que j’aimais et qui m’avait tant aimée était la cause de ma torture ; mais même cela ne m’était pas accordé, car alors même que les blessures se mettent à saigner, que les dards sont lancés et que les flèches me brûlent, la lumière de la Divine Volonté s’écoule en tout cela et, éclipsant toute la force de mon douloureux martyre, elle fait couler en mon âme la paix, le bonheur et une bienfaisante rosée. Ainsi, je ne peux même pas avoir le bien de souffrir pour une si grande perte. Oh ! si je pouvais pleurer comme autrefois, je crois que mon très grand bien, Jésus, ne tarderait pas à revenir ! Mais cela n’est pas en mon pouvoir. Je suis au pouvoir du divin Fiat qui ne laisse aucun vide en moi et veut régner même sur ma douleur de la privation de Jésus.

            Je nageais ainsi dans les deux mers, la souffrance d’être privée de Jésus et la mer de lumière de la Divine Volonté, et l’une semblait se fusionner dans l’autre. Je poursuivis ma ronde et je m’arrêtai à la création de l’homme, et mon doux Jésus, se manifestant en moi, me dit :

            Ma fille, en créant l’homme, notre Divinité a tout centralisé en lui, comme si nous n’avions rien fait dans le reste de la Création. Nous avons tout mis de côté pour ne nous occuper que de lui. Notre amour touchait à l’excès. Nous le regardions sans cesse pour voir s’il était beau, si notre beauté transparaissait en lui. Notre Être divin descendait sur lui en pluie torrentielle, et sais-tu ce qui pleuvait : sainteté, lumière, sagesse, grâce, amour, beauté et force. Et tandis que nous déversions cette pluie, nos regards étaient fixés sur l’homme pour voir si toutes nos qualités étaient bien centralisées en lui afin que rien ne lui manquât pour aimer et être aimé, si bien que sa beauté nous ravissait, son amour nous enveloppait, toutes nos qualités placées en lui résonnaient dans notre Être divin pour nous lier et nous amener vers lui. Quel moment solennel et inoubliable ! Quel transport d’amour dans la création de l’homme ! Toutes nos divines qualités débordaient et célébraient sa création. Et en couronnement de notre fête, de notre joie et de notre bonheur, poussés par notre amour, nous lui avons fait don de toutes choses, le constituant roi de tout le créé, afin de pouvoir nous dire à nous-mêmes comme à lui : « Nous sommes rois et maîtres, roi et maître est l’œuvre de nos mains, le cher fils né de l’effusion de notre amour. »

            Il aurait été pour nous inconvenant et contre toute bienséance de faire de notre fils un serviteur, différent de nous en ressemblance et en règne. Ne serait-il pas inconvenant et indigne pour un roi de faire de son fils un vil serviteur, de l’installer ailleurs que dans royal palais, dans une pauvre hutte ? Ce roi mériterait le blâme de tout le monde et serait considéré non comme un roi, mais comme un tyran. Bien plus, notre naissance sortait des profondeurs de notre amour divin et nous voulions par conséquent le décorum et le sceau de la royauté dans notre œuvre.

            Or notre amour fut brisé par l’homme, et en se retirant de notre Divine Volonté, c’est lui-même qui enleva le sceau de royauté et le vêtement royal. Mais de notre côté, rien n’avait changé et nous persistions dans notre Volonté de faire de l’œuvre de nos mains un enfant roi, non un serviteur. C’est pourquoi, dans toute l’histoire de la Création, nous revenons à l’assaut et à l’accomplissement de notre Volonté. Nous appelons une créature de cette descendance et, mettant toute chose de côté comme si rien d’autre n’existait, nous renouvelons la solennité de la création du premier homme.

            L’enthousiasme de notre amour forme les vagues les plus hautes et ne nous fait voir que l’amour. Et plaçant cette créature dans ces vagues, bien que notre omniscience voie tout, nous mettons tout de côté et renouvelons avec cette créature le grand prodige du premier acte de Création. C’est ce que nous avons fait avec la Reine souveraine. Et n’ayant pas brisé notre amour et gardant la vie de notre Divine Volonté, elle détient le titre de Reine. Oh ! combien notre amour se réjouit de voir en elle la première Reine de l’œuvre de nos mains créatrices !

            Mais notre amour ne se contentait pas de n’avoir qu’une seule Reine, et ce n’était pas non plus notre Volonté dans la Création. C’est pourquoi notre amour déborda avec force et, laissant sortir les vagues qui sont en lui, il appelle Luisa et centralise en elle toute l’œuvre de la Création, fait pleuvoir sur elle une pluie torrentielle, la recouvre de ses qualités divines afin d’avoir une seconde fille Reine pour former la fondation du Royaume de notre Volonté, et pouvoir faire ainsi de la succession de nos enfants des reines et des rois.

            C’est pourquoi je mets tout de côté pour opérer en toi le premier acte de Création. Mon amour forme pour moi l’enchantement, et alors que je regarde les autres, il fait que je garde les yeux fixés sur toi et fait pleuvoir sur toi tout ce qui est nécessaire pour former en toi le Royaume de ma Divine Volonté. J’agis comme un père qui, ayant placé d’autres fils en mariage et en ayant un autre à marier, ne pense pas à ceux d’avant ni à ceux qui viendront après mais, mettant tous les autres de côté, il ne pense qu’à celui qu’il est sur le point d’établir en mariage. Et si le fils est bon, et que celle qu’il a choisie est digne de lui, le père ne regarde pas à la dépense. Il le dote de grandes richesses, lui prépare une luxueuse demeure. En somme, il fait montre de tout son amour paternel. C’est ce que je fais lorsqu’il s’agit de réaliser le dessein de la Création, qui est le Royaume de ma Divine Volonté parmi les créatures. Je ne m’épargne rien pour celle que j’appelle en premier. Je centralise tout en elle, sachant que tout reviendra en héritage à ceux qui lui succéderont.

29.  18 janvier 1928 — Je demande aux prêtres de venir et de lire l’Évangile du Royaume de mon divin Fiat pour leur dire comme aux premiers apôtres : « Allez le prêcher dans le monde entier. » « Il est très important de former les premiers prêtres ; ils me seront utiles comme mes Apôtres m’ont servi à former mon Église. » La Reine du Ciel, dans sa gloire et sa grandeur, est seule. Toutes les bonnes œuvres de Dieu se donnent la main. Née de la Rédemption, l’Église naissante et le nouveau Sacerdoce ne se séparent pas des saintes Écritures ni de l’Évangile. Ce que Jésus manifeste et ce que Luisa écrit sur sa Divine Volonté peut être appelé l’« Évangile du Royaume de la Divine Volonté » ; il ne s’oppose en rien aux saintes Écritures ni à l’Évangile ; il en est plutôt le soutien. Controverse à Messina sur les écrits de la Divine Volonté.

            Je suivais les actes de la Divine Volonté et je pensais : « Oh ! comme je voudrais participer au premier acte de Dieu, pour faire toute chose en un seul acte et pouvoir donner à mon Créateur tout l’amour et toute la gloire, ses béatitudes et ses joies infinies, pour être capable de le glorifier comme lui-même s’aime et se glorifie. Que ne lui donnerais-je pas si j’étais dans le premier acte du divin Fiat ? Rien ne me ferait défaut pour rendre mon Créateur heureux de son bonheur même. » Et me voyant impuissante, je priais ma Maman souveraine de venir m’aider, et de me placer de ses mains maternelles dans ce premier acte où elle avait eu sa demeure éternelle, car en vivant dans la Divine Volonté, le premier acte de Dieu lui appartenait. Elle pouvait ainsi lui donner tout ce qu’il voulait.

            Mais en pensant cela, je me disais : « Quelles bêtises je peux dire ! » Mais mon aimable Jésus, se manifestant en moi, me dit :

            Ma fille, la Reine du Ciel, dans sa gloire et sa grandeur, est dans la solitude, car ayant été seule à vivre dans le premier acte de Dieu, c’est-à-dire dans la plénitude et la totalité de la Divine Volonté, elle est une Reine isolée. Elle n’a pas un cortège d’autres reines qui l’entourent et l’égalent en gloire et en grandeur. La Reine du Ciel se trouve dans la condition d’une reine qui, entourée de servantes et de pages, d’amis fidèles qui l’honorent et l’accompagnent, n’a cependant pas une seule reine qui soit son égale pour lui rendre le grand honneur de l’entourer et de lui tenir compagnie. Quel honneur serait le plus grand pour une reine de la terre : celui d’être entourée par d’autres reines égales à elle-même ou par des personnes de condition inférieure en gloire, en grandeur et en beauté ? Il y a une si grande distance d’honneur et de gloire entre une reine entourée par des reines et celle qu’entourent d’autres personnes, que la comparaison est impossible.

            Or la céleste Maman veut, désire et attend le Royaume de la Divine Volonté sur la terre, où il y aura des âmes qui, vivant dans la Divine Volonté, formeront leur vie dans le premier acte de Dieu, acquerront la royauté et le titre de reine. Chacune verra imprimé en elle le caractère qui la fait fille de la Divine Volonté et, comme elles sont ses filles, le titre et le droit de reine les attend. Ces âmes auront leur demeure dans la Palais royal divin. Elles acquerront par conséquent la noblesse des manières, des œuvres, des pas et des paroles. Elles posséderont une science que personne n’égalera. Elles seront vêtues d’une lumière telle que cette lumière elle-même annoncera à tous qu’elles sont des reines qui ont habité le Palais royal de ma Volonté. Ainsi, la Reine souveraine ne sera plus seule sur son trône royal. Elle sera entourée par les autres reines. Sa beauté se reflétera en elles. Sa gloire et sa grandeur trouveront en qui se répandre. Oh ! comme elle se sentira honorée et glorifiée ! C’est pourquoi elle désire celles qui veulent vivre dans la divin Fiat pour les faire reines dans son premier acte, afin d’avoir dans la céleste Patrie le cortège des autres reines qui l’entoureront et lui rendront les honneurs qui lui sont dus.

            Après quoi, je pensais : « À quoi vont servir ces écrits sur la Divine Volonté ? » Et Jésus, mon très grand bien, se manifestant en moi, me dit :

            Ma fille, toutes mes œuvres se soutiennent les unes les autres. Et le signe qu’elles sont mes œuvres, c’est que l’une ne s’oppose pas à l’autre. Elles sont tellement reliées entre elles que l’une s’appuie sur l’autre. Cela est si vrai qu’après avoir formé mon peuple élu, d’où devait naître le Messie annoncé, j’ai formé les prêtres dans ce même peuple pour instruire et préparer au grand bien de la Rédemption. Je leur ai donné des lois, des manifestations et des inspirations qui ont constitué les saintes Écritures, que l’on appelle la Bible, et chacun s’appliquait à l’étudier. C’est pourquoi avec ma venue sur terre, je n’ai pas détruit, mais plutôt soutenu les saintes Écritures. Et mon Évangile annoncé ne s’opposait en rien aux Écritures ; les deux se soutenaient admirablement. Je formais l’Église naissante et le nouveau sacerdoce qui ne se détachent ni des saintes Écritures ni de l’Évangile. On les étudiait attentivement pour instruire le peuple, et l’on peut dire que quiconque ne veut pas puiser à cette source bienfaisante ne m’appartient pas, car elle est le fondement de mon Église et la vie même qui forme le peuple. 

            Or ce que je manifeste sur ma Divine Volonté et que tu écris peut être appelé l’« Évangile du Royaume de la Divine Volonté ». Il ne s’oppose en rien aux saintes Écritures ni à l’Évangile que j’ai annoncé lorsque j’étais sur terre ; en fait, on peut l’appeler le soutien des deux. C’est pourquoi je permets et demande aux prêtres de venir, qu’ils lisent l’Évangile du Royaume de mon divin Fiat pour que je puisse leur dire comme à mes Apôtres : « Allez dans le monde entier prêcher l’Évangile », car je me sers de mes prêtres dans mes œuvres. Et tout comme j’avais des prêtres avant ma venue pour préparer le peuple, et les prêtres de mon Église pour confirmer ma venue et tout ce que j’ai dit, j’aurai aussi les prêtres du Royaume de ma Volonté. Voici, c’est à cela que serviront toutes les choses que je t’ai manifestées, toutes les vérités surprenantes, et les promesses de tant de biens que je veux accorder aux enfants du « Fiat Voluntas Tua » (Que Ta Volonté soit faite) ; ce sera l’Évangile, la base, la source inépuisable où chacun viendra puiser la vie céleste, le bonheur terrestre et la restauration de sa Création. Oh ! combien seront heureux ceux qui viendront avidement boire à grandes gorgées à ces sources de connaissances, car elles ont la vertu d’apporter la vie du Ciel et de bannir toute tristesse.

            En entendant cela, je pensais à la grande controverse qui a lieu à Messina concernant les écrits de la Divine Volonté, controverse causée par la bienheureuse mémoire du vénérable Padre di Francia : moi et mes supérieurs qui voulons absolument conserver ces écrits ici, et les supérieurs de Messina, rigoureusement recommandés par le vénérable Père avant sa mort, qui veulent les garder là-bas pour publication quand Dieu le voudra. Et par conséquent rien ne se passe, sinon des lettres enflammées de part et d’autre, eux qui veulent conserver les écrits, et nous qui voulons les ravoir. Je me sentais inquiète, contrariée et fatiguée, et je me disais : « Comment Jésus peut-il permettre tout cela ? Qui sait si cela ne lui déplaît pas à lui aussi ? » Et lui, se manifestant en moi, me dit : 

            Ma fille, tu t’inquiètes à cause de cela, mais moi, pas du tout, et je n’en suis pas contrarié. Je me réjouis au contraire de voir l’intérêt que prennent les prêtres pour ces écrits qui formeront le Royaume de ma Volonté. Cela veut dire qu’ils en apprécient le grand bien et que chacun voudrait garder pour soi un si grand trésor afin d’être le premier à le communiquer aux autres. Et alors que la controverse se poursuit, on consulte les uns et les autres pour savoir ce qu’il faut faire. Je suis heureux que mes autres ministres apprennent l’existence du grand trésor de faire connaître le Royaume de ma Divine Volonté, et je me sers de cela pour former les premiers prêtres de la venue du Royaume de mon Fiat.

            Ma fille, il est très nécessaire de former les premiers prêtres. Ils me seront utiles comme l’ont été mes apôtres pour former mon Église. Et ceux qui s’emploieront à publier ces écrits pour les faire connaître seront les nouveaux évangélistes du Royaume de ma suprême Volonté. Et puisque ceux qui sont nommés le plus souvent dans mon Évangile sont les quatre évangélistes, pour leur plus grand honneur et pour ma gloire, il en sera ainsi pour ceux qui travailleront à la rédaction des connaissances de ma Volonté et à leur publication. Tels de nouveaux évangélistes, leur nom reviendra plus souvent dans le Royaume de ma Volonté, pour leur très grand honneur et ma plus grande gloire de voir le retour en mon sein de l’ordre de la créature, la vie du Ciel sur la terre, qui est l’unique raison de la Création.

            Par conséquent, à travers ces circonstances, j’agrandis le cercle et tel un pécheur, je prends dans mon filet ceux qui doivent me servir pour un Royaume si saint. Aussi, laisse-moi faire et n’y pense plus.

30.  22 janvier 1928 — C’est la Divine Volonté qui pousse une créature à l’appeler, car elle veut se faire connaître, elle veut régner ; mais elle désire l’insistance de son enfant, et les insistances de cette âme sont un signe et une image des soupirs de la Divine Volonté, de sa hâte infinie et de ses propres insistances. C’est la Divine Volonté qui martyrise Luisa. La volonté humaine est la profanatrice de la créature ; elle profane les choses les plus saintes, les plus innocentes. La Divine Volonté a fait de l’homme son temple sacré et vivant. « Ma Volonté veut tout toucher en toi, même ma propre présence, afin de voir si son règne sur toi est absolu et si tu es heureuse qu’elle seule domine et soit la première en toi. »

            Je faisais ma ronde dans le divin Fiat et je voulais tout balayer, le Ciel et la terre, pour que tout n’ait qu’une volonté, une seule voix, un seul battement de cœur. Je voulais les animer tous de ma voix pour que tous puissent dire avec moi : « Nous voulons le Royaume de ta Volonté. » Et je voulais pour obtenir cela être la mer et faire parler les eaux, le soleil pour donner ma voix à la lumière, le ciel pour animer les étoiles, et faire que tout le monde dise : « Que ton règne arrive, que ton Fiat soit connu. » Je voulais pénétrer dans les régions célestes pour faire dire à tous les Anges et les Saints, et à la Maman céleste elle-même : « Adorable Trinité, dépêche-toi, ne tarde pas plus longtemps, nous t’en prions, hâte-toi, que ta Volonté descende sur la terre, fais-la connaître et régner sur la terre comme au Ciel. »

            Je faisais cela et bien d’autres choses qu’il serait trop long de mettre sur le papier, et je pensais : « Et pourquoi y mets-je tant d’insistance et de hâte, au point qu’il me semble ne rien pouvoir faire d’autre si je ne demande pas le règne de son Fiat sur la terre ? » Et mon bien-aimé Jésus, se manifestant en moi, me dit :

            Ma fille, si tu savais qui te presse, qui te fait tant insister, tu voudrais tout remuer pour demander la vie, le Royaume de ma Volonté sur la terre, et tu en serais émerveillée.

            Et moi : « Dis-moi, qui est-ce, mon amour ? » Et lui, toute tendresse, ajouta : 

            Veux-tu le savoir ? C’est ma Volonté elle-même qui te presse de faire cela, car elle veut se faire connaître, elle veut régner, mais elle veut l’insistance de sa petite fille qui, en la pressant de toutes les manières, l’appelle avec tous, par les moyens les plus puissants, à venir sur terre. Tes insistances sont un signe et une image des soupirs et de la hâte infinie de ma Volonté qui veut se donner aux créatures. Et lorsque tu veux tout remuer, ma Volonté voudrait elle aussi tout mettre en branle, la mer, le ciel, le soleil, le vent, la terre, pour que tout pousse les créatures à la reconnaître, à la recevoir et à l’aimer. Et dès qu’elle se sentira désirée, elle brisera les voiles de toutes les choses créées et, telle une Reine et une Mère qui languit après ses enfants, elle sortira du sein des choses créées où elle se cachait pour se révéler, embrasser ses enfants et régner parmi eux en leur donnant des bienfaits, la paix, la sainteté et le bonheur.

            Après quoi, de longues journées de privation de mon doux Jésus ont passé. Je me sentais torturée, à bout de forces, si bien qu’après avoir essayé d’écrire ce qu’il m’avait dit ces jours derniers, je m’en sentais incapable. Et lui, voyant que je ne le pouvais pas, et devant les grands efforts que je faisais pour écrire, sortit des profondeurs de moi comme quelqu’un qui se réveille après un long sommeil et, sur un ton miséricordieux, il me dit :

            Pauvre fille, courage ; ne te martyrise pas. Il est vrai que le martyre de ma privation est terrible, et si je ne te soutenais pas intérieurement, tu serais incapable de le supporter. D’autant plus que celle qui te martyrise est ma Divine Volonté, immense et éternelle, et dont ta petitesse ressent le poids et l’immensité qui t’écrasent. Mais sache, ma fille, qu’elle a pour sa petite fille un grand amour, et sa lumière veut par conséquent restaurer non seulement ton âme, mais ton corps. Elle veut le pulvériser, animer ses atomes de poussière de sa lumière, de sa chaleur, et enlever tout ce qu’il peut y avoir de semence et de tempérament de la volonté humaine afin que tout en toi, ton corps comme ton âme, soit sacré. Elle ne veut rien tolérer en toi, par même un atome de ton être, qui ne soit animé et consacré à ma Volonté. C’est pourquoi ton dur martyre n’est rien d’autre que la consommation de ce qui ne lui appartient pas.

            Ne sais-tu pas que la volonté humaine est la profanatrice de la créature ? Lorsqu’elle a ses plus petites voies, ses plus petites entrées dans la créature, la volonté humaine profane les choses les plus saintes, les plus innocentes. Et ma Volonté, qui a fait de l’homme son temple sacré et vivant où placer son trône, sa demeure, son régime, sa gloire, sent que si la créature accorde la plus petite entrée à la volonté humaine, ma Volonté voit que son temple, son trône, sa demeure, son régime et sa gloire même sont profanés. Ma Volonté veut par conséquent tout toucher en toi, même ma propre présence, afin de voir si son règne est absolu sur toi et si tu es heureuse qu’elle seule domine et occupe la première place en toi. Tout en toi doit être Divine Volonté, afin qu’elle puisse dire : « Je suis sûre d’elle ; elle ne m’a rien refusé, pas même le sacrifice de la présence de son Jésus qu’elle aimait plus qu’elle-même. Par conséquent, mon Royaume est en sécurité. » 

            En entendant cela, je me sentais réconfortée par sa présence, et en même temps remplie d’amertume par ses paroles. Et dans ma douleur, je lui dis : « Mon amour, est-ce que cela veut dire que tu ne viendras plus voir ta pauvre petite exilée ? Et comment vais-je faire ? Comment puis-je vivre sans toi ? »  Et Jésus :

            Non, non. De plus, d’où faut-il que je vienne, si je suis à l’intérieur de toi ? Sois en paix, et lorsque tu y penseras le moins, je me révélerai à toi, car je ne te quitte pas, mais reste plutôt avec toi.

31.  27 janvier 1928 — Dans la Rédemption, chacun des actes de Jésus contenait le Royaume de la Divine Volonté comme de la Rédemption ; Jésus a manifesté les actes qui concernaient la Rédemption et a conservé en lui ceux qui avaient trait au Royaume de son divin Fiat. Lorsque la Divinité décide de manifester extérieurement une œuvre ou un bien, elle choisit d’abord une créature où déposer son œuvre. Dans la Rédemption, la dépositaire de tous ses actes était sa Maman ; pour le Royaume du Fiat suprême, la dépositaire était Luisa. Les actes suspendus accomplis par Jésus contiennent un nombre égal de vies divines.

            Je poursuivais ma ronde dans le Fiat suprême et, arrivée aux actes accomplis par mon bien-aimé Jésus dans la Rédemption, j’essayais de suivre pas à pas tout ce qu’il avait fait avec tant d’amour et de peine. Et je me disais : « Jésus m’a déjà dit qu’il m’aimait si fort qu’il me faisait propriétaire de ses œuvres, de ses paroles, de son Cœur, de ses pas et de ses souffrances, et que pas un de ses actes n’avait été accompli sans m’en avoir fait le don. Seul Jésus pouvait et voulait faire cela, car il aimait en Dieu. Les créatures, par contre, donnent des biens extérieurs, les richesses de la terre, mais aucune ne donne sa propre vie ; ce qui signifie que c’est un amour de créature, un amour fini. » Je pensais alors : « Si cela est vrai, mon aimable Jésus devrait m’appeler lorsque je suis sur le point d’accomplir ses actes afin de me les confier. » Et lui, se manifestant en moi, me dit :

            Ma fille, tu dois savoir que la Rédemption renfermait le Royaume de ma Divine Volonté, et que tous les actes que j’ai accomplis contenaient les deux Royaumes, avec cette différence que j’ai fait don des actes qui concernaient ma Rédemption en les manifestant ouvertement, car ils devaient servir de préparation au Royaume de ma Divine Volonté. Par contre, j’ai conservé en moi, comme suspendus dans ma Divine Volonté, les actes en rapport avec le Royaume de mon divin Fiat. Or, tu dois savoir que lorsque notre Divinité décide de manifester extérieurement une œuvre ou un bien, nous choisissons d’abord une créature où déposer notre œuvre, car nous ne voulons pas que ce nous faisons reste dans le vide et sans effet, ni qu’aucune créature ne soit dépositaire de nos bienfaits. C’est pourquoi nous en appelons au moins une. Si les autres créatures ingrates refusent de recevoir nos bienfaits, il en est au moins une en qui nos œuvres peuvent être déposées et lorsque nous sommes sûrs d’elle, nous nous mettons à l’œuvre. Dans la Rédemption, la dépositaire de tous mes actes était mon inséparable Maman. On peut dire que lorsque j’allais respirer, pleurer, prier, souffrir et faire tout ce que j’ai fait, c’est elle que j’appelais d’abord pour recevoir mes respirations, mes pleurs, mes souffrances et tous mes autres actes que je déposais en elle ; après quoi je respirais, je pleurais et je priais. Cela aurait été pour moi insupportable, et une souffrance plus grande que toutes les autres, si je n’avais pas eu ma Maman en qui déposer mes actes. Et comme tous les actes de la Rédemption contenaient ceux du Royaume de la Divine Volonté, je t’appelais déjà, et comme je déposais dans la souveraine Reine du Ciel tous les actes de la Rédemption, je déposais en toi ceux qui concernaient le Royaume du Fiat suprême. C’est pourquoi je veux que tu me suives pas à pas. Et si je pleure comme un petit bébé, je te veux près de moi pour te faire le don de mes larmes par lesquelles j’ai imploré le grand don de mon divin Royaume pour toi. Si je parle, je te veux près de moi pour te faire le don de la parole de ma Volonté. Si je marche, pour te faire le don de mes pas ; si j’œuvre, pour te faire le don de mes œuvres ; si je prie, pour te faire le don de mes prières et demander le Royaume de ma Divine Volonté pour la famille humaine ; si je fais des miracles, pour te faire le don du grand miracle de ma Volonté. Et par conséquent, si je donne la vue aux aveugles, j’ôte l’aveuglement de ta volonté humaine pour te faire le don de la vue de ma Volonté ; si je rends l’ouïe aux sourds, je te fais le don d’entendre ma Volonté ; si je donne la parole aux muets, je te délie de l’incapacité de parler de ma Volonté ; si je redresse la jambe des boiteux, je te redresse dans ma Volonté ; si je calme la tempête en commandant au vent, je commande au vent de ta volonté humaine de ne plus agiter la mer pacifique de ma Volonté.

            En somme, il n’est rien que je fasse ou souffre sans t’en faire don et déposer en toi le Royaume de ma Divine Volonté tant aimée et formée en moi-même. Cela aurait été pour moi la plus grande des souffrances si, formant en moi dans mon Humanité et avec tant d’amour le Royaume de ma Divine Volonté –  raison première de ma venue sur terre et ce pourquoi je formais ce Royaume afin de le restaurer dans les créatures – je ne devais pas être certain, comme je le fus pour la Rédemption, qu’une créature au moins devait recevoir la restauration du Royaume du divin Fiat. 

            Et en regardant les siècles comme un seul point, je t’ai trouvée, l’élue, et jusqu’à ce jour je te dirigeais pour déposer en toi mes actes afin de disposer en toi mon Royaume. Si, pour le Royaume de ma Rédemption, même si je mettais tout en sécurité dans la céleste Reine, je ne m’épargnais aucune fatigue, aucune souffrance, aucune prière, aucune grâce, pas même la mort, afin de pouvoir donner à tous les grâces et les moyens abondants et suffisants pour que chacun puisse se sauver et se sanctifier ; de la même manière, bien que je mette tout en sécurité en toi, j’en fais tout autant pour le Royaume de ma Divine Volonté et je ne m’épargne rien, ni enseignements, ni grâces, ni attraits, ni promesses, afin que chacun puisse recevoir le grand bien de ma Volonté et trouver en surabondance les moyens et les secours pour vivre un si grand bien.

            J’attendais avec tant d’amour et une telle impatience ta venue sur la terre dans le temps, qu’il t’est même impossible de l’imaginer, car je voulais déposer tous ces actes en suspens accomplis par mon Humanité pour le Royaume du Fiat suprême. Si tu savais ce que signifie un acte en suspens accompli par ton Jésus, oh ! comme tu te dépêcherais de recevoir tout le dépôt de mes actes afin de leur donner vie, car ils contiennent autant de vies divines, et comme tu te hâterais de les faire connaître !

32.  29 janvier 1928 — La Divine Volonté est le pouls et la vie de toute la Création ; elle palpite dans les créatures, mais sa vie est étouffée par la volonté humaine. Ces écrits de la Divine Volonté vont étouffer et éclipser la volonté humaine, et la vie de la Divine Volonté va prendre la première place qui lui est due. La valeur de ces écrits représente la valeur d’une Volonté divine. Ces écrits sont des Soleils, imprimés avec des caractères d’une lumière éclatante sur les murs de la céleste Patrie.  Comme Dieu, il n’y avait en Jésus aucun désir ; mais comme homme, il ne désirait que donner le Royaume de son divin Fiat à toutes les créatures.

            Je lisais dans le tome 20 ce qui concerne la Divine Volonté, et j’avais l’impression de voir couler dans ces écrits une vie divine vivante et palpitante. Je sentais la force de la lumière, la vie de la chaleur du Ciel, la vertu du divin Fiat à l’œuvre dans ce que je lisais, et du fond du cœur je remerciais Jésus qui m’avait avec tant d’amour et de bienveillance permis de l’écrire. Je faisais cela lorsque mon bien-aimé Jésus, comme s’il était lui-même incapable de contenir les violents battements de son Cœur, sortit de moi et entourant mon cou de ses bras, me pressa très fort contre lui pour sentir les palpitations ardentes de son Cœur ; puis il me dit :

            Ma fille, tu me remercies parce que je t’ai fait écrire ce qui concerne ma Volonté, une doctrine du Ciel tout entier et qui a la vertu de communiquer la palpitation et toute la vie céleste de ma Volonté à celui qui lira ces écrits. Ma Volonté palpite parmi les créatures, mais sa vie est étouffée par la volonté humaine. Ces écrits feront sentir si fortement ses pulsations que la vie de ma Volonté prendra la première place qui lui est due, car elle est la pulsation et la vie de toute la Création. La valeur de ces écrits est immense ; ils ont la valeur d’une Volonté divine. Si ces écrits étaient en or, la valeur de ce qu’ils contiennent les surpasserait de loin. Ces écrits sont des Soleils imprimés en caractères d’une lumière éclatante dans la Patrie céleste et ils sont le plus bel ornement des murs de la Cité éternelle où tous les Bienheureux demeurent ravis et surpris en lisant les caractères de la suprême Volonté. Je ne pouvais faire en ces temps une grâce plus grande en transmettant aux créatures, à travers toi, les caractères de la Patrie céleste qui apporteront parmi elles la vie du Ciel.

            C’est pourquoi lorsque tu me remercies, je te dis merci moi aussi d’accepter de recevoir mes leçons et de faire le sacrifice d’écrire sous ma dictée. Lorsque tu écrivais, c’est ma Divine Volonté qui faisait couler la vertu vivante de sa palpitation ardente, éternelle et vivifiante que j’imprimais dans tes caractères. Et toi, en les relisant, tu ressens toute la rénovation céleste imprimée en eux.

            Oh ! comme il sera difficile pour ceux qui liront ces écrits de ne pas ressentir la vie palpitante de ma Volonté et de se sortir, par la vertu de sa vivifiante palpitation, de la léthargie dans laquelle ils se trouvent !

            Ces écrits sur mon Fiat suprême, par la force de sa lumière, éclipseront la volonté humaine. Ils seront un baume sur les plaies humaines, un opium pour tout ce qui est terrestre. Les passions se sentiront mourir, et de leur mort renaîtra la vie du Ciel parmi les créatures. Elles formeront la véritable armée céleste en proclamant un état de siège de la volonté humaine avec tous les maux qu’elle engendre ; elles feront se lever à nouveau la paix, le bonheur perdu, la vie de ma Volonté parmi les créatures. Le siège qu’elles proclameront ne blessera personne, car c’est ma Volonté qui proclame un état de siège de la volonté humaine afin qu’elle cesse de tyranniser les pauvres créatures et les laisse libres dans le Royaume de ma Volonté. C’est pour cette raison que j’ai tant et tant insisté pour te faire écrire, que je t’ai placée sur la croix, et sacrifiée. C’était nécessaire. Il s’agissait de la chose la plus importante, ma Volonté était l’écho du Ciel, la vie d’en haut que je veux former sur la terre. C’est la raison de mon continuel refrain : « Sois attentive, n’omets rien et que tes envols dans ma Volonté soient continuels. »

            Après quoi je continuais ma ronde dans le divin Fiat, et j’accompagnais les soupirs, les larmes et les pas de Jésus, et tout ce qui avait été fait et souffert par lui, en lui disant : « Mon amour, Jésus, je place l’armée de tous tes actes autour de toi, et je revêts tes paroles, tes battements de Cœur, tes pas, tes souffrances et tous tes actes de mon Je t’aime, et je te demande le Royaume de ta Volonté. Si tu ne m’écoutes pas à travers l’armée de tes actes qui te prient et te pressent, que puis-je faire d’autre pour t’amener à me concéder un Royaume aussi saint ? » Mais en disant cela, je pensais : « Mon doux Jésus avait-il des désirs lorsqu’il était sur terre ? » Et lui, se manifestant en moi, me dit : 

            Ma fille, comme Dieu, il n’y a en moi aucun désir, car le désir naît chez celui qui ne possède pas toute chose, mais pour qui possède tout et à qui rien ne manque, le désir n’a pas de raison d’être. Mais comme homme, j’avais mes désirs, car mon Cœur fraternisait en toutes choses avec les autres créatures. Et faisant miens les désirs de tous, je désirais avec ardeur donner aux créatures le Royaume de ma Divine Volonté. Si je désirais quelque chose, c’était le Royaume de ma Volonté. Si je priais et désirais dans les larmes, ce n’était que pour mon Royaume que je voulais parmi les créatures car, étant la chose la plus sainte, mon Humanité ne pouvait faire moins que vouloir et désirer ce qu’il y a de plus saint, sanctifier les désirs de chacun et leur donner ce qui est le bien le plus saint, le plus grand et le plus parfait.

            Ce que tu fais n’est donc rien d’autre que mon écho qui en résonnant en toi te fait demander le Royaume de ma Volonté en chacun de mes actes. C’est pourquoi je te fais présent de chacun de mes actes, de chacune de mes souffrances, de chacune des larmes que j’ai versées, de chaque pas que j’ai fait, parce que j’aime que tu revêtes chacun de mes actes en répétant : « Jésus, je t’aine, et puisque je t’aime, donne-moi le Royaume de ta Divine Volonté. » Je veux que tu m’appelles en chaque chose que je fais afin de faire résonner en moi le doux souvenir dans lequel mes actes disent «Fiat Voluntas Tua – Que Ta Volonté soit faite sur la terre comme au Ciel », afin qu’en voyant ta petitesse, la petite fille de ma Volonté faisant écho à tous mes actes, les disposant comme une armée autour de moi, je me hâte de concéder le Royaume de ma Volonté.

33.  31 janvier 1928 — La volonté humaine en elle-même est répugnante, mais unie à la Volonté divine, c’est la plus belle chose que Dieu ait créée. La volonté humaine dans le divin mouvement de la Divine Volonté la purifiant continuellement est comparée à la mer et à son mouvement continuel qui la purifie. La Divine Volonté est à la volonté humaine ce que l’âme est à la nature humaine ; la nature humaine devait en recevoir la vie, et lorsqu’elle s’est séparée de ma Volonté, elle a perdu ses jambes, ses mains, sa parole, sa vue, sa chaleur et sa vie pour devenir en conséquence plus horrible qu’un cadavre. Par conséquent, « quiconque ne demeure pas uni à ma Volonté perd la vie de son âme, ne peut rien faire de bon, et tout ce qu’il fait est sans vie ».

            Je rassemblais tous les actes de la Divine Volonté accomplis dans la Création, dans les mers de la céleste Reine, celles de mon bien-aimé Jésus, en somme, tous les actes de la Divine Volonté sortis d’elle-même. Je récapitulais tout afin de les apporter devant la suprême Majesté pour donner ainsi l’assaut final et la contraindre à me donner son Royaume sur la terre. Mais en faisant cela, je me disais : « Je suis petite. Je suis à peine un atome. Comment puis-je apporter l’immensité du Ciel, la multiplicité des étoiles, la vastitude de la lumière du soleil, et les mers de ma Maman et de Jésus qui sont interminables ? Mon petit atome ne se perd-il pas au milieu de tant d’œuvres si grandes ? Je crois que tout le Ciel va sourire en voyant ma petitesse vouloir ainsi se servir de sa dernière ronde dans la Divine Volonté, car je ne suis pas seulement perdue mais anéantie par une seule œuvre de la Divine Volonté. Mon assaut restera par conséquent sans effet et la Cour céleste va peut-être rire dans mon dos. » Je pensais à cela lorsque mon Jésus se manifesta en moi et, tout en tendresse, il me dit :

            Ma petite fille, ta petitesse a tant d’attrait qu’elle éveille l’attention du Ciel tout entier pour voir ce qu’elle veut et ce qu’elle peut faire. Voir accomplir de grandes choses par une grande personne n’attire pas l’attention et ne suscite pas non plus la joie. Mais si cette grande chose est faite par une petite enfant, cela éveille une stupéfaction et une surprise telles que chacun voudrait voir l’œuvre de cette petite. Ce qui n’arrive pas si un adulte accomplit la même chose. Si tu savais à quel point le regard de la Divinité et du Ciel tout entier reste fixé sur toi en te voyant pressée de réunir toutes les œuvres de la Divine Volonté pour lancer un assaut contre le Créateur, apportant ses propres armes pour livrer contre lui une sainte guerre et l’obliger à te céder son Royaume ! On peut dire que ton empressement à tout réunir est le vrai sourire du Ciel, la fête nouvelle que ta petitesse apporte dans la Patrie céleste, et chacun attend l’assaut de la petite enfant. Mais sais-tu où réside le secret de ta force ? Dans ta petitesse, dans le fait qu’en te perdant ici dans la lumière du soleil, là dans les étoiles, ici encore dans mes mers et celles de ta Maman, ton atome ne s’arrête pas. Il se libère et repart dans le champ pour terminer sa récapitulation des œuvres du divin Fiat. Tout le secret est enclos dans mon Fiat ; c’est lui qui te meut, te revêt, te donne la corde pour entourer et enclore tous ses actes en toi, et faire que mon Fiat lui-même, grâce à ta petitesse, donne lui-même l’assaut afin de s’attirer lui-même à régner sur la terre. Y a-t-il quelque chose qu’un atome animé par ma Volonté ne puisse faire ? Tout lui est possible, car son acte devient alors un acte de la Divine Volonté. Et cela suffit pour faire de tous ses actes un seul acte de la Divine Volonté qui peut dire : «Tout m’appartient, et toute chose doit me servir pour faire descendre le Royaume du divin Fiat sur la terre. »

            Après quoi je pensais : « Quel mal la volonté humaine a pu faire aux pauvres créatures ! C’est pourquoi je l’abhorre, et ne veux plus ni la connaître ni la regarder, car elle est trop répugnante. » Et je me disais cela lorsque mon bien-aimé Jésus se manifesta en moi et me dit :

            Ma fille, la volonté humaine est en elle-même répugnante, mais unie à la Volonté divine, c’est la plus belle chose que Dieu ait créée. De plus, aucune chose créée par notre Divinité ne pouvait provoquer la nausée. Unie à la nôtre, la volonté humaine avait le mouvement continuel du bien, de la lumière, de la sainteté, de la beauté et, avec notre mouvement continuel qui jamais ne cesse, elle était le plus grand prodige de la Création. Notre mouvement la purifiait de toute trace de souillure. C’était comme pour le mouvement de la mer qui, grâce à son murmure et à son mouvement perpétuel garde ses eaux pures et cristallines. Oh ! si les eaux de la mer étaient immobiles, elles perdraient leur pureté et se rendraient si répugnantes que personne ne voudrait les regarder. Ses eaux seraient si sales et si pleines de saletés que les navires seraient incapables de traverser la mer et personne ne voudrait faire des poissons de ses eaux putrides sa nourriture. La mer serait un fardeau pour la terre et causerait la contagion de tous les maux aux générations humaines. Au contraire, et uniquement grâce à son murmure et à son mouvement continuel, quel bien ne fait-elle pas aux créatures ! Et bien qu’elle cache en son sein bien des ordures, elle peut par son murmure les conserver enfouies dans ses profondeurs, et la pureté de ses eaux débarrassées de ses saletés prédomine. Il en est ainsi de la volonté humaine qui, plus encore que la mer, si le mouvement divin murmure en elle, reste belle et pure alors que tous les maux demeurent enfouis et sans vie. Par contre, si ma Volonté ne murmure pas dans la volonté humaine et ne constitue pas son premier mouvement, tous les maux reprennent vie et font de la plus belle chose que Dieu ait créée la créature la plus horrible, au point qu’elle en inspire la pitié.

             La nature humaine est une autre image : unie à l’âme, elle est belle, elle voit, ressent, marche, œuvre, parle et ne sent pas mauvais. Mais sans union avec l’âme, la nature humaine se putréfie, pue horriblement et devient horrible à voir. On peut dire qu’elle est devenue méconnaissable. Quelle est la cause d’une telle différence qui la fait passer d’un corps vivant à un corps sans vie ? C’est l’absence du murmure de l’âme, de son mouvement continuel qui a pris la direction de la nature humaine. Tel était le cas de ma Volonté placée dans la volonté humaine, semblable à l’âme dont elle devait recevoir la vie, le murmure continuel. C’est pourquoi, tant que la volonté humaine demeure unie à ma Volonté, elle est un prodige de vie et de beauté. Séparée de ma Volonté, elle perd ses jambes, ses mains, sa parole, sa vue, sa chaleur et sa vie. Elle devient de ce fait si horrible, plus encore qu’un cadavre, qu’elle mérite d’être enfouie dans les profondeurs des abysses, car sa puanteur est insupportable. Ainsi, quiconque ne demeure pas uni à ma Volonté perd la vie de son âme, ne peut rien faire de bien, et tout ce qu’il fait est sans vie.

34.  2 février 1928 — Retrait de l’unité avec la Divine Volonté par Adam. « Si la Divine Volonté n’était pas en toi, tu n’aurais pas été capable de comprendre son langage céleste. » Raison pour laquelle Luisa a reçu le don de la Divine Volonté. Pourquoi jusqu’ici personne n’a parlé plus longuement de la Divine Volonté. « En traversant sa mer, prends toujours quelque chose de nouveau à faire connaître aux générations humaines. » En se retirant de la Divine Volonté, l’homme a perdu tous les droits à la possession des biens que Dieu lui avait donnés en le créant. Tout le bien accompli jusqu’à maintenant par les créatures l’a été en vertu des effets de la Divine Volonté. Personne jusqu’à maintenant, hormis Marie, n’a vécu totalement et pleinement dans son unité, et c’est la raison pour laquelle Marie a attiré le grand prodige de l’Incarnation du Verbe. Posséder l’unité du divin Fiat et ne pas en parler, ne pas répandre ses rayons, la beauté de ses connaissances, cela est impossible. La grande différence entre le soleil et la terre.

            Je continuais ma ronde dans le Fiat suprême et, parvenue en Éden, je me disais : « Mon Jésus, je fais mienne l’unité avec ta Volonté afin de remplacer l’unité perdue par mon père Adam lorsqu’il s’en est retiré, et pour suppléer tous les actes que tous ses descendants n’ont pas accomplis dans l’unité avec ta Volonté. » Mais en disant cela, je pensais : « Est-ce que je suis dans l’unité du divin Fiat ? Sinon, comment puis-je remplacer les autres ? Mon discours se termine alors en paroles, et non en faits. » Et mon doux Jésus, se manifestant en moi, me dit :

            Ma fille, lorsque Adam a péché, il y a eu retrait de l’unité de ma Volonté des deux côtés : l’homme s’est retiré de ma Volonté, et ma Volonté s’est retirée de l’homme. Et par mon retrait, l’homme a perdu mon unité, tous ses biens et tous les droits que Dieu lui avait donnés en le créant, car c’est lui qui était le vrai déserteur du Royaume de ma Volonté, et le déserteur perd tous les droits et la possession de ses propres biens. Or, comme ma Volonté s’est retirée de l’homme, et parce que c’est lui qui s’en est retiré le premier, elle peut se donner à nouveau à celui qui, en se retirant de la volonté humaine, rentre dans son Royaume tel un nouveau conquérant de cette unité de mon divin Fiat. Bien plus encore, un accord a été conclu entre toi et la Divinité : ma Volonté te fait le grand don de son unité en t’appelant au premier acte de la Création, et non seulement tu le reçois, mais tu fais à ma Volonté le don de ta propre volonté. Il y a donc eu échange de part et d’autre, et non avec de simples mots mais par des faits, si bien que ma Volonté t’informe de tout ce qui concerne le grand bien que tu as reçu afin que, sachant ce que tu possèdes, tu puisses jouir de ses biens, apprécier ma Volonté et la demander pour la famille humaine. Et toi, ayant fait le don de ta volonté, tu ne veux plus la reconnaître et son souvenir même te terrorise. 

            Il est donc juste que tu fasses ton devoir et supplées l’unité perdue par l’homme depuis que ma Volonté s’est retirée dans les régions célestes. Ma Volonté n’est-elle pas maître de se donner à nouveau, pourvu qu’elle trouve celui qui ne veut plus vivre de sa volonté humaine ? De plus, tu dois savoir que si ma Volonté n’était pas en toi, tu ne serais pas capable de comprendre son céleste langage. Il aurait été pour toi comme un dialecte étranger, une lumière sans chaleur, une nourriture sans substance, et il t’aurait été difficile de le mettre sur papier pour le transmettre à tes frères. Tout cela est un signe que ma Volonté qui règne en toi sur toutes choses se fait pensées dans ton esprit, paroles sur tes lèvres, battements dans ton cœur, comme un Maître qui sait que son élève comprend ses leçons et aime les entendre. Il fallait donc te faire le don de ma Divine Volonté et te donner la grâce nécessaire pour te faire connaître et transcrire toutes les merveilleuses prérogatives du Royaume de mon divin Fiat. Et c’est aussi la raison pour laquelle personne jusqu’à présent n’a longuement parlé de ma Volonté pour faire comprendre les immenses mers de bien qu’elle contient, qu’elle veut et peut donner aux créatures. Ils en ont dit à peine quelques mots, comme s’il n’y avait rien à dire sur mon Fiat si long et si étendu qu’il contient et embrasse toute l’éternité. Pour qui n’en possède pas le don, la langue qui parle de son importance et des biens infinis qu’il renferme paraît étrange. Sans la connaître dans ses profondeurs, comment pouvaient-ils parler d’une Divine Volonté qui contient tant de choses que tous les siècles ne suffiraient pas pour en parler ? Aussi, ma fille, sois attentive. Et en traversant sa mer, prends toujours quelque chose de nouveau à faire connaître aux générations humaines.

            Après quoi, je pensais à l’unité du divin Fiat et je me disais : « Comment ? Toutes ces créatures qui ont fait le bien, tant d’œuvres si grandes, comment ont-elles pu les faire si elles ne possédaient pas cette unité ? » Et Jésus, toujours bienveillant, ajouta :

            Ma fille, tout le bien accompli jusqu’à présent par les créatures l’a été en vertu des effets de ma Divine Volonté, car il n’y a pas de bien qui ne vienne d’elle ; mais personne jusqu’à présent, hormis ma Maman Reine, n’a vécu totalement et uniquement dans son unité, et c’est pourquoi elle a attiré le grand prodige de l’Incarnation du Verbe. Si cela avait été, la terre serait revenue à l’état du paradis terrestre. De plus, la créature qui aurait possédé l’unité de ma Volonté n’aurait pu ni la contenir ni résister au désir d’en parler. C’est comme si le soleil avait voulu se contenir tout entier dans un vase de cristal sans répandre ses rayons. N’aurait-il pas plutôt fait éclater le verre par sa chaleur pour être libre de répandre ses rayons ? Posséder l’unité de mon Fiat et ne pas en parler, ne pas répandre ses rayons et la beauté de ses connaissances, cette créature en aurait été incapable. Son cœur aurait éclaté si elle n’avait pu manifester en partie la plénitude de sa lumière et les biens de mon Fiat. C’est pourquoi le bien a été accompli en vertu des effets de ma Divine Volonté.

            C’est ce qui arrive lorsque le soleil, en vertu des effets que contient sa lumière, fait germer les plantes et produit tant de bien sur la terre. Il semble que la terre et les effets du soleil collaborent pour produire les plantes, les fruits et les fleurs pour les créatures. Mais la terre ne s’élève pas jusqu’à la sphère du soleil. Si elle le faisait, le soleil aurait une force telle qu’il éliminerait la partie obscure de la terre et convertirait tous les atomes de poussière de la terre en lumière, et la terre deviendrait soleil. Mais comme la terre ne s’élève pas jusqu’à lui et que le soleil ne descend pas sur la terre, la terre reste terre et le soleil ne la transforme pas en lui-même. Il semble que les deux se regardent de loin, s’aident l’un l’autre et travaillent ensemble grâce aux effets de la lumière que, des hauteurs de sa sphère, le soleil répand sur la terre. Et bien que la terre reçoive tant d’admirables effets et produise les plus belles floraisons, il reste toujours une grande distance entre la terre et le soleil. Les deux ne se ressemblent pas, et la vie de l’un ne devient pas la vie de l’autre. Par conséquent, la terre ne sait pas comment parler du soleil ni dire tous les effets qu’il contient ni combien de chaleur et de lumière il possède.

            Telle est la créature qui ne possède pas l’unité de ma Volonté : elle ne s’élève pas jusqu’à sa très haute sphère pour devenir Soleil, et le divin Soleil ne descend pas pour former la vie de la créature. Mais dans leur désir de faire le bien, les créatures tournent autour de sa lumière qui lui communique les effets pour le bien qu’elles veulent faire germer. Car mon Fiat ne se refuse à personne, et il éveille la nature humaine pour qu’elle verdisse et produise les fruits des bonnes œuvres.

35.  5 février 1928 — Demander le Royaume dans le Notre Père. Le Royaume de la Divine Volonté n’a pas été établi avec la venue de Jésus sur la terre. La gloire rendue à notre Créateur en lui apportant toutes ses œuvres.

            Mon pauvre esprit semble être fixé dans le Fiat suprême, et je me sens comme une petite fille qui, bien qu’elle aime les magnifiques leçons de son maître bien-aimé, a toujours mille questions à lui poser pour avoir le plaisir de l’entendre parler et d’apprendre d’autres belles leçons. Et lorsque le Maître parle, elle l’écoute bouche bée à cause de toutes les magnifiques surprises qu’il lui fait dans ses leçons. Je suis comme une petite fille tournant autour de la lumière de la Divine Volonté, qui est plus qu’un maître, car je veux recevoir la vie des belles leçons qu’elle donne à ma petite âme. Et la Divine Volonté, parce que je suis petite, est ravie de me satisfaire en me faisant les surprises de divines leçons que je n’aurais jamais pu imaginer. Et pendant que je pensais au Royaume de la Divine Volonté dont le règne sur terre me semblait si difficile, mon bien-aimé Jésus, se manifestant en moi, me dit :

            Ma fille, lorsque Adam eut péché, Dieu lui fit la promesse d’un Rédempteur à venir. Les siècles ont passé mais la promesse est restée et les générations ont eu le bien de la Rédemption. Je suis descendu du Ciel et j’ai formé le Royaume de la Rédemption, mais avait de remonter au Ciel, j’ai fait une promesse plus solennelle encore : celle du Royaume de ma Volonté. C’était dans le Notre Père. Et pour lui donner encore plus de prix et l’obtenir plus vite, j’ai fait cette promesse formelle dans la solennité de ma prière, en priant le Père de faire venir son Royaume de la Divine Volonté sur la terre comme au Ciel. Je me suis mis à la tête de cette prière, sachant que telle était sa Volonté et que cette prière étant faite par moi, le Père ne me refuserait rien. Plus encore, je priais avec sa propre Volonté pour demander quelque chose que mon propre Père voulait. Et après avoir fait cette prière devant mon Père du Ciel, certain que le Royaume de ma Divine Volonté sur terre me serait accordé, j’ai appris cette prière à mes Apôtres afin qu’ils l’enseignent au monde entier et que le cri de chacun soit entendu : « Que ta Volonté soit faite sur la terre comme au Ciel. » Je ne pouvais faire une promesse plus certaine et plus solennelle. Les siècles ne sont pour nous qu’un seul point, mais nos paroles sont des faits et des actes accomplis.

            Ma prière même au Père céleste : « Viens, que ton règne arrive, que ta Volonté soit faite sur la terre comme au Ciel », signifiait qu’avec ma venue sur la terre, le Royaume de ma Volonté ne serait pas établi chez les créatures ; sinon, j’aurais dit : « Mon Père, notre Royaume que j’ai déjà établi sur la terre, qu’il soit confirmé et que notre Volonté domine et règne. » Au lieu de cela, j’ai dit : « Viens ! » Ce qui voulait dire qu’il doit venir, et que les créatures doivent l’attendre avec la même certitude qu’elles ont eue pour la venue du Rédempteur, parce que ma Divine Volonté est liée et engagée par ces paroles du « Notre Père ». Et lorsque ma Divine Volonté se lie, ce qu’elle promet est plus qu’une certitude. Et comme tout a été préparé par moi, il ne manquait rien d’autre que les manifestations de mon Royaume, et c’est ce que je fais. Crois-tu que toutes ces vérités que je te manifeste concernant mon Fiat ne sont là que pour te faire un simple rapport ? Non, non. Elles sont manifestées pour faire savoir à tous que son Royaume est proche et que tous en connaissent les prérogatives, afin que chacun puisse aimer et désirer vivre dans un Royaume aussi saint, rempli de bonheur et de tous les biens. Par conséquent, ce qui te semble difficile devient aisé par la puissance de notre Fiat, car il sait comment lever toutes les difficultés et conquérir toutes choses, comme il le veut et quand il le veut.

            Je faisais comme à mon habitude ma ronde dans le Fiat éternel, et parcourant toute la Création, j’apportais toutes les œuvres devant la Divinité pour lui rendre le plus bel hommage et la très grande gloire de toutes ses œuvres. Mais en faisant cela, je me disais : « Mais quelle gloire est-ce que je donne à mon Créateur en lui apportant toutes ses œuvres ? » Et Jésus, se manifestant en moi, me dit :

            Ma fille, en faisant cela, tu nous apportes la joie de nos œuvres accomplies, car avant la Création, elles étaient en nous comme en dépôt dans notre Volonté, et nous n’avions pas la gloire, la joie de voir nos œuvres formées et accomplies à l’extérieur de nous telles qu’elles l’ont été lorsque nous avons fait la Création. Et lorsque quelqu’un les parcourt, les contemple et les rassemble tout autour de nous pour nous dire,  « Que vos œuvres sont belles, parfaites et saintes ! Leur harmonie, leur ordre parfait parlent de vous et racontent votre gloire », la joie et la gloire que nous en éprouvons sont semblables à celles qui étaient les nôtres en étendant le ciel et en formant le soleil avec toutes nos autres œuvres. Ainsi, la Création est toujours à l’œuvre et elle nous parle à travers la petite fille de notre Volonté. 

            Cela pourrait t’arriver à toi aussi : si tu avais décidé dans ta volonté d’accomplir un grand nombre de belles œuvres, tu n’en tirerais aucune joie pour le moment, mais ta joie commencerait lorsque tu verrais tes œuvres réalisées et qu’une personne qui t’aime te les apportait souvent pour te dire : « Vois comme tes œuvres sont belles ! » Eh bien, je suis comme cela. Les répétitions constituent mes plus belles surprises.

36.  9 février 1928 — L’Enfant Jésus et Marie fuient en Égypte. Dans son Humanité, Jésus enfermait en lui tout ce qui pouvait être fait de bien par toutes les générations ; il ajouta le bien qui manquait pour leur donner la vie divine et rassembla tous les maux pour les consumer en lui-même. « Afin de préparer mon Royaume pour les créatures, tu dois enclore tout ce qui est saint et bon, consumer par la souffrance tous les maux, de sorte que la vie de ma Divine Volonté puisse renaître parmi les créatures. » Luisa est l’écho de Jésus en qui il place le dépôt d’où le Royaume de son Fiat doit surgir. « Si j’ai permis à l’ennemi infernal de pénétrer en Éden, je ne lui permettrai pas de mettre le pied dans le Royaume du Fiat. » Tout est prêt pour le Royaume du Fiat ; il ne reste plus qu’à le faire connaître.

            En continuant à suivre les actes accomplis par Jésus dans la Divine Volonté alors qu’il était sur terre, je suivais la Mère et l’Enfant dans leur fuite en Égypte, et je me disais : « Comme il devait être beau de voir le Petit Enfant dans les bras de sa divine Maman alors que si petit et portant en lui-même le Fiat éternel, il contenait tout le Ciel et la terre. Créateur, tout était sorti de lui et tout dépendait de lui. Et la Reine souveraine, transfusée en Jésus Enfant en vertu du même Fiat qui l’animait, formait le reflet de Jésus, son écho, sa vie même. Combien de beautés cachées ils possédaient ! Combien de variétés de ciels plus beaux que ce que l’on voit à notre horizon ! Combien de Soleils plus éclatants ils contenaient ! Et pourtant, personne n’a rien vu. On ne pouvait voir que trois pauvres fugitifs. Jésus, mon amour, je veux suivre pas à pas ma céleste Mère sur son chemin, je veux animer les brins d’herbe, les atomes de terre et vous faire sentir sous vos pieds mon Je vous aime. Je veux animer toute la lumière du soleil qui éclaire votre visage pour qu’elle vous apporte mon Je vous aime, tous les souffles du vent, toutes ses caresses pour vous dire Je vous aime. C’est moi qui, dans votre Fiat, vous apporte la chaleur du soleil pour vous réchauffer, les souffles du vent pour vous caresser, son murmure pour vous parler et vous dire : Cher Petit Enfant, fais connaître à tous ta Divine Volonté. Fais-la sortir de ta petite Humanité afin qu’elle règne et forme son Royaume parmi les créatures. » Mais mon esprit se perdait en Jésus et ce serait trop long si je voulais tout dire, et Jésus, mon seul bien, se manifesta en moi et me dit :

            Ma fille, ma Maman et moi nous étions comme deux enfants jumeaux, car nous n’avions qu’une seule Volonté qui nous donnait la vie. Le divin Fiat mettait nos actes en commun de telle sorte que le fils était le reflet de sa Maman, et la Maman le reflet de son fils. Le Royaume de la Divine Volonté avait ainsi toute sa force et régnait parfaitement sur nous. Dans notre fuite en Égypte, nous faisions traverser ces régions par la Divine Volonté et nous ressentions sa grande peine de ne pas régner dans les créatures. Et en regardant les siècles, nous avons ressenti la grande joie de son Royaume qui allait se former parmi elles. Oh ! que tes refrains répétés dans le vent, le soleil, l’eau et sous nos pieds, « Je vous aime, Je vous aime, Que votre règne arrive ! », nous parvenaient avec joie sur les ailes de notre Fiat ! C’est notre propre écho que nous entendions en toi : nous ne voulions rien d’autre que voir la Divine Volonté régner et faire la conquête de tous. Et depuis ce temps, nous aimions notre petite enfant qui ne voulait et ne demandait pas autre chose que ce que nous voulions.

            Je continuais à penser à tout ce que mon doux Jésus avait fait lorsqu’il était sur la terre, et il ajouta :

            Ma fille, lorsque je suis venu sur la terre, j’ai regardé tous les âges, passés, présents et futurs, pour réunir dans mon Humanité tout ce qui pouvait être fait de bien et de bon par toutes les générations, pour y mettre le sceau et la confirmation du bien. Je n’ai rien détruit de ce qui était bon ; je voulais l’enclore en moi afin de lui donner la Vie divine. Et en ajoutant le bien qui manquait et que j’ai accompli pour compléter tout le bien des créatures humaines, je me suis transporté sur les ailes des âges vers les créatures humaines pour donner à chacune mon œuvre complète ; j’ai également rassemblé tous les maux afin de les consumer, et par la force des souffrances et des peines que je voulais souffrir, j’ai allumé le bûcher dans mon Humanité pour y brûler tous les maux, désirant ressentir chaque souffrance afin de faire renaître les biens opposés à ces maux, de faire renaître les générations humaines à une vie nouvelle.

            Et puisque moi –  en formant tous les remèdes possibles et imaginables pour tous les rachetés afin de les disposer à recevoir le grand bien du règne de ma Volonté parmi eux – j’ai tout accompli, tout souffert et tout consumé, il te faut toi aussi, afin de préparer mon Royaume pour les créatures, enclore tout ce qui est bon et saint, et par tes souffrances consumer tous les maux pour que la vie de ma Divine Volonté renaisse parmi les créatures. Tu dois être mon écho dans lequel je dois placer le dépôt d’où doit s’élever le Royaume de mon Fiat. Suis-moi pas à pas, et tu sentiras la vie, le battement, le bonheur de ce Royaume que j’ai en moi et qui veut sortir afin de régner parmi les créatures. Et mon amour pour ce Royaume est si grand que si j’ai permis que l’ennemi pénètre dans le Jardin d’Éden, je ne lui permettrai par de mettre le pied dans l’Éden du Royaume de mon Fiat. Ainsi, je lui ai permis de m’approcher dans le désert pour l’affaiblir et le chasser afin qu’il n’ose y pénétrer. Ne vois-tu pas combien ta présence terrorise l’ennemi et le met en fuite pour ne pas te voir ? C’est la force de ma victoire qui le précipite, et, se sentant troublé, il s’enfuit.

            Tout est prêt pour le Royaume de mon Fiat, il ne reste plus qu’à le faire connaître.

37.  12 février 1928 — La Divine Volonté veut la première place en Luisa, avant même Jésus. L’Humanité de Jésus a refait tous les actes que la Divine Volonté avait donnés aux créatures et qu’elles ont rejetés. Jésus seul, vrai Dieu et vrai homme, pouvait se substituer à l’homme et recevoir en lui toute l’œuvre de la Divine Volonté que les créatures étaient censées recevoir et accomplir. Le premier acte de Jésus fut de rétablir l’harmonie et l’ordre entre les deux volontés, puis d’effacer les conséquences du mal que la volonté humaine avait produites. Le divin Fiat est l’acte premier de chaque chose créée. Quiconque possède la Divine Volonté et vit en elle est autorisé à dire : « La Création m’appartient. » L’acte premier de la Création : « Faisons l’homme à notre image et à notre ressemblance. »

           Mon pauvre esprit parcourt toujours les interminables confins du suprême Fiat et mon pauvre cœur subit la torture de la privation de mon bien-aimé Jésus. Les heures durent des siècles et les nuits sont interminables sans lui. Et comme la douleur qui tombe sur ma petite âme est divine, son immensité me suffoque et m’écrase, et je ressens tout le poids d’une peine éternelle. « Oh ! Dieu saint ! Comment pouvez-vous m’enlever cette vie que vous voulez vous-même que je possède ? Comment pouvez-vous me placer dans l’impossibilité de vivre, et de vivre en mourant, parce que la source de votre vie n’est pas en moi ?  Ah ! Jésus ! Reviens, ne m’abandonne pas, je ne peux pas vivre sans vie ! Jésus ! Jésus ! Combien il me coûte de t’avoir connu ! Combien de déchirures as-tu provoquées dans ma vie humaine pour m’avoir donné la tienne ; et maintenant je vis suspendue, je ne retrouve plus ma vie propre, car avec tes stratagèmes, tu me l’as volée. Je ressens à peine la tienne, mais comme déchirée par la forte éclipse de lumière de ta Volonté. De sorte que pour moi, tout est fini, et je suis contrainte à la résignation, à sentir ta vie à travers les rayons de lumière, des reflets que m’apporte ton adorable Volonté. Je ne peux plus continuer ainsi. Jésus, reviens vers celle qui t’aimait tant et à qui tu as dit que tu l’aimais, et voilà que maintenant, tu as eu la force de l’abandonner. Reviens une fois pour toutes et décide de ne plus jamais me quitter. » Mais alors que j’épanchais ma souffrance, Jésus se manifesta en moi. Et abaissant la lumière qui l’éclipsait, il étendit les bras pour me serrer très fort et me dit :

            Ma fille, ma pauvre petite, courage. C’est ma Volonté qui veut avoir la première place en toi. Mais je n’ai pas à décider de ne pas te quitter. Ma décision a été prise lorsque tu as décidé de ne plus me quitter. Il y a eu alors un vol de vie des deux côtés, de ton côté et du mien, avec cette différence qu’avant, tu me voyais sans l’éclipse de la lumière de mon Fiat qui était à l’intérieur de moi. À présent que mon Fiat veut prendre vie en toi, il s’est dédoublé en sortant de moi, il a enclos mon Humanité dans sa lumière et tu ressens maintenant ma vie à travers les reflets de sa lumière. Comment alors peux-tu craindre que je te quitte ? Or, tu dois savoir que mon Humanité a refait en elle-même tous les actes rejetés par les créatures et que ma Divine Volonté, en se donnant à elles, voulait qu’elles accomplissent. Je les ai tous refaits et je les ai déposés en moi afin de former son Royaume, attendant le temps propice pour les faire sortir de moi et les déposer dans les créatures comme fondement de ce Royaume. Si je n’avais pas fait cela, le Royaume de ma Volonté n’aurait pas pu prendre place parmi les créatures parce que moi seul, Dieu et homme à la fois, j’étais capable de me substituer à l’homme, de recevoir en moi toutes les œuvres que les créatures étaient censées recevoir et accomplir, et de les leur communiquer. Car en Éden, les deux volontés, humaine et divine, demeuraient en une sorte d’hostilité du fait que la volonté humaine s’opposait à la Volonté divine. Et toutes les autres offenses en étaient la conséquence. J’ai dû par conséquent commencer par refaire en moi tous les actes opposés au divin Fiat et lui faire étendre son Royaume en moi. Si je ne réconciliais pas ces deux volontés opposées, comment pouvais-je former la Rédemption ?

            Le premier acte que j’ai accompli sur terre fut donc de rétablir cette harmonie, cet ordre entre les deux volontés afin de former mon Royaume ; et la Rédemption en était comme la conséquence. Il fallait que j’efface les conséquences du mal que la volonté humaine avait produites, et j’ai donné des remèdes très efficaces pour manifester le grand bien du Royaume de ma Volonté. Les reflets de la lumière de ma Volonté ne font que t’apporter les actes que contient mon Humanité pour faire que tout soit Divine Volonté en toi. Aussi, sois attentive, suis ma Divine Volonté et ne crains rien.

            Après quoi je continuais ma ronde dans la Création pour rendre à mon Créateur tous les hommages des qualités divines que contiennent toutes les choses créées et dont le divin Fiat maintient la vie, puisque toutes sont sorties de lui ; plus encore, il est l’acte premier de chaque chose créée. Mais en faisant cela, je me disais : « Les choses créées ne sont pas à moi. Comment aurais-je le droit de dire : Je vous offre les hommages de la lumière du soleil, la gloire du ciel constellé d’étoiles, etc. ? » Et mon toujours aimable Jésus, se manifestant en moi, me dit :

            Ma fille, celui qui possède ma Volonté et vit en elle a le droit de dire : « Le soleil est à moi, le ciel, la mer, tout est à moi, et comme ils m’appartiennent, j’apporte tout devant la Divine Majesté pour lui rendre la gloire que contient toute chose. » En fait, toute la Création n’est-elle pas l’œuvre de mon Fiat omnipotent ? Sa vie palpitante, sa chaleur vitale, son mouvement incessant qui meut toute chose, ordonne et harmonise toute chose ne s’écoulent-ils pas comme si la Création tout entière n’était qu’un seul acte ? Ainsi, pour quiconque possède ma Divine Volonté, la vie, les cieux, le soleil, la mer et toutes les choses créées ne sont pas pour lui des choses étrangères, mais toutes lui appartiennent, exactement comme tout appartient à mon Fiat, car cette âme, en le possédant, n’est pas autre chose qu’une naissance de mon Fiat ayant des droits sur toutes ses naissances, c'est-à-dire sur toute la Création. Par conséquent, cette âme est en vérité en droit de dire à son Créateur : « Je t’offre tous les hommages de la lumière du soleil avec tous ses effets, symbole de ta lumière éternelle, gloire de l’immensité des cieux. » Et ainsi de suite pour tout le reste.

            Posséder ma Volonté est une vie divine que l’âme déploie dans son âme. Ainsi, tout ce qui sort d’elle contient puissance, immensité, lumière et amour, et nous ressentons en elle notre puissance dédoublée qui, en nous dédoublant, met en action toutes nos qualités divines ; et comme elles sont siennes, l’âme nous les offre en hommages divins dignes de ce divin Fiat qui peut et sait comment se dédoubler pour rappeler la créature l’acte premier de la Création qui est : « Faisons l’homme à notre image et à notre ressemblance. »

38.  20 février 1928 — Comme la Reine du Ciel devait être le dépositaire du Verbe incarné et donner Jésus aux générations humaines, Dieu devait centraliser en elle tous les biens des rachetés ; il n’y a pas un bien qui soit fait et qui ne descende d’elle. Jésus devait contenir en lui-même tous les biens de la Rédemption, et il possède par nature le droit de souveraineté sur tous les actes et tout le bien que font les créatures. La signification de l’Unité. Ce que signifie vivre dans la Divine Volonté. « Adam devait posséder et enclore tout le monde, s’il ne s’était retiré de notre Volonté et avait toujours vécu dans notre Unité ; et par conséquent, les générations humaines auraient vécu dans notre Volonté, une aurait été la Volonté, une l’unité, un l’écho de chacun, et tout étant mis en commun, chacun aurait enclos toutes choses en lui-même. »

            Les privations de Jésus sont plus longues et je ne vis que dans la puissance du divin Fiat qui s’est constitué la vie de ma pauvre âme. Il me semble que mon bien-aimé Jésus, en me confiant à lui, ne se cache derrière les rideaux de sa lumière que pour m’espionner et voir si je suis toujours son adorable Volonté. « Oh Dieu, qu’il est douloureux de demeurer dans une immensité de lumière et de ne pas savoir où aller pour trouver celui que j’aime, qui m’a formée, qui m’a dit tant de vérités que je les sens en moi comme des vie divines palpitantes qui me font comprendre qui est celui que je veux et que je ne trouve pas ! Ah ! Jésus ! Jésus ! Reviens ! Quoi ? Tu me fais sentir ton Cœur qui bat dans mon cœur et tu te caches ? » Mais en me déchargeant le cœur, je pensais : « Peut-être Jésus ne trouve-t-il en moi ni en personne les dispositions pour recevoir la vie de ses autres vérités et, pour que ces vies ne demeurent pas en suspens, il reste tranquille et se cache. » Mais je pensais cela lorsque mon très précieux Jésus se manifesta comme pour sortir de moi et me dit :

            Ma pauvre petite fille, tu es perdue dans la lumière et tu ne sais pas comment trouver celui que tu cherches avec tant d’amour. La lumière forme de hautes vagues et constituent les barrières qui t’empêchent de me voir. Mais ne sais-tu pas que c’est moi qui suis cette lumière, cette vie et ce battement de cœur que tu sens en toi ? Comment ma Volonté pourrait-elle jamais avoir sa vie en toi si ton Jésus n’était pas en toi, lui qui a ouvert la voie au développement de ma Volonté dans ton âme ? Alors, calme-toi. Tu dois maintenant savoir que quiconque doit être un porteur de bien doit centraliser en lui-même toute la plénitude de ce bien ; sinon, le bien ne trouverait pas la voie par où sortir.

            À présent que tu dois centraliser en toi le Royaume de ma Volonté, il faut que rien n’y manque pour que sa lumière te dispose à recevoir toutes les vérités nécessaires à la formation de son Royaume. Et si les autres créatures ne sont pas disposées à recevoir toutes les vies des vérités de mon Fiat, tout au plus ne te donnerai-je pas la capacité de les manifester, comme cela arrive si souvent ; mais à toi qui en est le dépositaire, rien ne doit te manquer. C’est ce qui s’est passé avec la Reine du ciel qui devait être dépositaire du Verbe incarné et me donner aux générations humaines, et en qui j’ai centralisé tous les biens des rachetés et tout ce qui convenait pour être capable de recevoir la vie d’un Dieu. C’est pourquoi ma Maman détient la souveraineté sur toutes les créatures et sur chacun des actes et des biens dont elles sont capables, de telle sorte que si les créatures pensent saintement, elle est le canal de ces saintes pensées et en conserve la souveraineté ; si les créatures parlent, œuvrent ou marchent saintement, le commencement de tout cela descend de la Vierge et elle détient par conséquent les droits et la souveraineté sur les paroles, les pas et les œuvres. Il n’y a pas de bien qui soit fait sans descendre d’elle, car si elle a été la cause première de l’Incarnation du Verbe, il n’est que juste qu’elle soit le canal de tous les biens et qu’elle détienne les droits de souveraineté sur toutes choses. 

            C’est ce qui s’est passé également avec moi qui, devant être le Rédempteur de tous, devais contenir en moi tous les biens de la Rédemption. Je suis le canal, la source, la mer d’où sortent tous les biens des rachetés, et je possède par nature le droit de souveraineté sur tous les actes des créatures et sur tout le bien qu’elles accomplissent. Notre règne n’est pas comme celui des créatures qui dominent et règnent sur les actes extérieurs des autres créatures, et même pas sur tous leurs actes extérieurs ; mais des actes intérieurs, elles ne savent rien et n’ont pas non plus sur ces actes le droit de souveraineté, car la vie, la pensée et la parole de leurs dépendants ne sortent pas d’elles. Au contraire, c’est de moi que sort la vie de toutes les œuvres intérieures et extérieures des créatures. Ainsi, au-dessus de chacun des actes des créatures devraient s’attacher l’acte de la céleste Mère et le mien qui, en souverains, les forment, les dirigent et leur donnent vie.

            Je continuais après cela à suivre ma ronde dans la Divine Volonté, et m’unissant à l’unité que mon premier père Adam possédait avant le péché, mon doux Jésus ajouta :

            Ma fille, tu n’as pas bien compris ce que signifiait « unité ». Unité veut dire centralisation et commencement de tous les actes des créatures, passés, présents et futurs. Ainsi, avant le péché, quand Adam possédait notre unité, il contenait dans ses pensées l’unité de toutes les pensées des créatures, l’unité de toutes les paroles, toutes les œuvres et tous les pas. Je trouvais par conséquent en lui, dans mon unité, le commencement et la fin de tous les actes des générations humaines. Adam, dans mon unité, contenait chacun et possédait toute chose. Ainsi, toi, ma fille, en t’élevant jusqu’à cette unité abandonnée par lui, tu prends sa place et en te mettant au commencement de tous et de tout, tu contiens en toi les actes mêmes d’Adam avec la continuation de tous les actes des créatures. Vivre dans ma Divine Volonté signifie : Je suis le commencement de tous et c’est de moi que tout descend comme tout descend du divin Fiat ; je suis par conséquent la pensée, la parole, l’œuvre et le pas de chacun ; je prends tout et j’apporte tout à mon Créateur.

            L’on comprend qu’Adam devait posséder et enclore l’humanité tout entière s’il ne s’était pas retiré de notre Volonté et avait toujours vécu dans notre unité. C’est pourquoi, s’il avait fait cela, les générations humaines auraient vécu dans notre Volonté. Et par conséquent, une aurait été la Volonté, une l’unité, un l’écho de tous, et tout étant mis en commun, chacun aurait enclos toutes choses en lui-même.

39.  25 février 1928 — L’Humanité de Jésus n’est pas toujours visible à Luisa, mais la Divine Volonté ne la quitte jamais. Il n’y a pas de point ni d’espace, au Ciel comme sur la terre, où la vie et la lumière de la Divine Volonté ne soit pas la première dans l’acte de se donner à la créature. Tout comme le cœur pour la nature humaine et la pensée pour l’âme, telle est la Divine Volonté en chaque créature. La Divine Volonté dans le monde d’en bas est comme une reine sans Royaume et sans peuple ; elle vit inconnue et étouffée. Jésus est caché dans sa Volonté pour lui donner tout l’espace et le développement de sa vie dans l’âme.

           Mon envol dans le divin Fiat est continuel. Il me semble que tout est fini avec Jésus et ses communications. D’autant plus qu’elles ne sont pas en mon pouvoir. Si mon Jésus n’a pas la bonté de me dire autre chose, je resterai toujours la petite ignorante, car sans lui je ne peux pas continuer et je suis incapable d’écrire un seul mot de plus. Je dois donc m’habituer et me contenter de vivre seule avec la Divine Volonté qui ne me quitte jamais. Je sens d’ailleurs qu’elle est incapable de me quitter, car je la trouve en moi, en dehors de moi et dans chacun de mes actes. Avec l’immensité de sa lumière, elle se prête à donner vie à mes actes. Il n’y a pas de point où je ne la trouve ; ou plutôt, il n’y a pas de point ni d’espace, au Ciel comme sur la terre, où la vie et la lumière de la Divine Volonté ne soit pas la première dans l’acte de se donner à la créature. Je vois donc que la Divine Volonté ne peut pas me quitter et que je ne peux pas m’en séparer ; nous sommes inséparables. Elle ne me fait pas comme Jésus ses petites escapades ; au contraire, si je ne fais pas d’elle l’acte premier de mes actes, elle est triste et se plaint de ce que ses actes, sa lumière et sa vie n’aient pas la première place dans mes actes. Ô Divine Volonté, combien tu es admirable, aimable et insurpassable ! Plus je vais et mieux je te comprends et je t’aime ! Mais alors que mon pauvre esprit se perdait dans le Fiat, mon doux Jésus se manifesta en moi et me dit :

            Ma fille, ma Volonté est parmi les créatures comme le centre de vie ; comme le cœur humain, ma Volonté peut être appelée « reine » de leur nature, car si le cœur palpite, l’esprit pense, la bouche parle, les mains travaillent et les pieds marchent. Mais si le cœur cesse de battre, tout s’arrête d’un seul coup, car la pauvre nature n’a plus de reine et il lui manque alors celle qui gouverne et donne vie à la pensée, à la parole et à tout ce que la créature peut faire. La pensée est comme la reine de l’âme, le siège, le trône d’où l’âme déploie ses activités, sa vie, son gouvernement. Or, si la nature humaine voulait étouffer la palpitation du cœur, ne plus se servir de sa reine pour parler, penser et agir, que se passerait-il ? La nature humaine elle-même donnerait la mort à tous ses actes et ce serait un suicide. Et si l’âme voulait étouffer la pensée, elle ne trouverait plus aucune voie par où déployer ses activités. Par conséquent, elle serait comme une reine sans royaume et sans peuple.

            Or, ce que le cœur est à la nature humaine et la pensée à l’âme, ma Divine Volonté l’est à chaque créature. Elle est comme le centre de vie, et dans son incessante et éternelle palpitation, elle palpite et la créature pense, elle palpite et la créature parle, marche, travaille. Et les créatures non seulement n’y pensent pas, mais elles l’étouffent, elles étouffent sa lumière, sa sainteté, et certaines l’étouffent tellement qu’elles se rendent les meurtrières de leur âme. Et ma Volonté sur la terre d’en bas est comme une reine sans Royaume et sans peuple ; et les créatures vivent comme si elles n’avaient ni reine, ni vie divine, ni gouvernement, parce que la reine de leur battement de cœur manque à leur nature, et la reine de la pensée à leur âme. Et comme en raison de son immensité ma Volonté englobe toutes les créatures et toutes choses, elle est contrainte de vivre étouffée en elle-même parce qu’il n’y a personne pour recevoir sa vie, son acte, son régime. Mais elle veut former son Royaume sur la terre. Elle veut avoir son peuple élu et fidèle. Aussi, même si elle demeure au milieu des créatures, elle vit inconnue et étouffée. Mais elle n’arrête pas. Elle ne quitte pas les créatures pour se retirer dans ses célestes régions, mais elle persiste à rester au milieu d’elles pour se faire connaître. Elle voudrait faire connaître à toutes les créatures le bien qu’elle veut faire, ses lois célestes, son amour insurmontable, son cœur qui palpite la lumière, la sainteté, l’amour, les dons, la paix et le bonheur qu’elle veut pour les enfants de son Royaume. C’est la raison pour laquelle sa vie et ses connaissances sont en toi, pour que tu fasses connaître ce que signifie la Divine Volonté. Et je prends plaisir à me cacher dans ma Volonté même afin de lui laisser tout l’espace et le développement de sa vie en toi.

40.  28 février 1928 — Les connaissances de la Divine Volonté. Les neuf Chœurs des enfants du Royaume du divin Fiat. Les connaissances sur le Fiat de Dieu ont la vertu d’élever la créature jusqu’à son origine première et sont comme le pinceau du « Faisons l’homme à notre image et à notre ressemblance » qui peint l’image du Créateur dans la créature. Chaque connaissance additionnelle de la Divine Volonté est une nouvelle Création qu’elle forme dans la créature. Luisa, la Petite Fille dépositaire de la Divine Volonté. Le père Di Francia et les autres défunts confesseurs de Luisa. La différence entre celle qui apporte les connaissances de la Divine Volonté de la terre, et celle qui les acquiert au Ciel.

           Je pensais à la Divine Volonté et des milliers de pensées envahissaient mon pauvre esprit. Elles ressemblaient à autant de lumières vives qui se levaient pour s’unir ensuite à la lumière du Soleil éternel de ce Fiat qui n’a jamais de coucher. Mais qui peut dire ce que je pensais ? Je pensais à toutes ces connaissances que Jésus m’avait dites sur la Divine Volonté, et comment chacune d’elles apporte une vie divine dans l’âme, avec le sceau d’une rareté de beauté et de bonheur, mais toutes distinctes les unes des autres, et que la Divine Volonté fait partager à celle qui a le bonheur de la connaître et de l’aimer. Aussi, je me disais : « Une connaissance de plus ou de moins fera une grande différence entre une âme et une autre. » Et j’étais triste en pensant à mes confesseurs décédés qui tenaient tant à ce que j’écrive ce que mon bien-aimé Jésus me disait sur la Divine Volonté. J’étais triste pour le vénérable père Di Francia qui avait fait tant de sacrifices. Il était venu de loin, avait encouru des dépenses pour la publication, et au moment où tout allait commencer, Jésus l’a appelé au Ciel. Alors, sans avoir toutes ces connaissances concernant le Fiat, ils ne posséderont pas toutes les vies et les raretés de beauté et de bonheur que contiennent ces connaissances. Mais comme mon esprit se perdait dans toutes ces pensées qu’il serait trop long de vous exposer, mon doux Jésus étendit les bras en moi et, répandant sa lumière, il me dit :

            Ma fille, tout comme j’ai une hiérarchie d’Anges avec neuf chœurs distincts, j’aurai également la hiérarchie des enfants du divin Fiat. Elle aura neuf Chœurs et ils seront distincts les uns des autres par la variété des beautés qu’ils auront acquises par les connaissances de mon Fiat, les uns plus et les autres moins. Ainsi, chaque connaissance additionnelle de ma Divine Volonté est une création nouvelle qu’elle forme dans les créatures, une création nouvelle de bonheur et de beauté inaccessible, car c’est une vie divine qui coule en elle et apporte toutes les nuances de beautés de celui qui les manifeste, toutes les notes et tous les sons de joies et de bonheur de notre Être divin.

            Ainsi, lorsque notre paternelle bonté découvre sa vie, sa beauté et son bonheur au point de créer sa vie au sein des créatures, et que celles-ci ne sont pas intéressées à la connaître afin de pouvoir la prendre grâce aux connaissances que nous leur avons déjà données, n’est-il pas juste qu’elles ne reçoivent en héritage ni la beauté ni les sons de nos joies ? Elles ne prendront que ce qu’elles ont connu. C’est pourquoi il y aura différents chœurs dans la hiérarchie du Royaume de ma Divine Volonté. Si tu savais quelle différence il y aura entre celles qui apportent mes connaissances depuis la terre et celles qui les acquièrent au Ciel ! Les premières les auront en propre comme en héritage ; la nature des beautés divines se verra en elles et elles entendront les mêmes sons de joies et de bonheur que leur Créateur forme pour elles et leur fait entendre. Par contre, dans les secondes, on ne verra pas en elles la nature des beautés divines et elles ne les auront pas en propre comme en héritage ; elles les recevront comme un effet de la communication des autres, un peu comme la terre reçoit les effets du soleil ; mais la terre ne possède pas la nature du soleil.

            Par conséquent, les âmes qui posséderont toutes les connaissances formeront le chœur le plus élevé et les autres chœurs seront formés en fonction de ce que savent les créatures. Mais toutes celles qui auront acquis ces connaissances, entièrement ou en partie, porteront le noble titre d’enfants de mon Royaume, parce que ces connaissances sur mon Fiat, pour qui a le bonheur de les connaître afin d’en faire sa propre vie, ont la vertu d’ennoblir les créatures, de faire couler en elles les fluides vitaux de la vie divine, de les élever jusqu’à leur origine première, et elles sont comme le pinceau du « Faisons l’homme à notre image et à notre ressemblance » qui peint l’image du Créateur dans la créature. Quant aux âmes qui auront un peu plus ou un peu moins de connaissances, leur noblesse ne sera pas détruite. Il arrivera ce qui se passe par exemple dans une famille noble qui a beaucoup d’enfants. Certains d’entre eux se lancent dans les études, d’autres s’adonnent aux beaux-arts. Par conséquent, les premiers s’élèvent plus haut, obtiennent des postes plus élevés et plus honorifiques ; en raison de leur science, ils font aussi plus de bien dans le peuple, ce que les autres frères ne font pas. Mais malgré que les premiers s’élèvent très haut en raison de leurs sacrifices, cela ne détruit pas le caractère noble des autres frères, car ils ont tous en eux le noble sang de leur père. C’est pourquoi ils sont noblement vêtus et se comportent avec noblesse dans leurs paroles et dans leurs actes. Les enfants de mon Fiat seront tous nobles. Ils perdront la rudesse de leur volonté humaine, les misérables haillons de leurs passions. L’obscurité des doutes et des craintes sera chassée par la lumière de mes connaissances qui les plongera tous dans une mer de paix.

            Par conséquent, tes confesseurs qui sont passés à l’autre vie seront comme le prélude des enfants de ma Volonté, car le premier a tant sacrifié et tant travaillé à aider le petit champ de ton âme. Et même si je te parlais alors très peu de mon Fiat, parce qu’il fallait d’abord que je t’y dispose, il sera comme le premier héraut, le lever de soleil qui annonce le jour du Royaume de ma Volonté. Tes deuxième et troisième confesseurs qui ont tant participé et connaissaient une grande partie des connaissances de mon Royaume, et qui ont fait tant de sacrifices, spécialement le troisième qui voulait tellement qu’elles soient connues et qui s’est tant sacrifié par ses écrits, ces deux-là seront comme le soleil qui s’élève et prend sa course pour former la pleine lumière du jour. Ceux qui suivront seront comme le plein midi du grand jour de ma Volonté ; selon l’intérêt qu’ils ont eu et qu’ils auront, ils seront placés les uns à la première heure du jour de ma Volonté, les autres à la seconde ou à la troisième, et d’autres encore en plein midi.

            Et en ce qui concerne le père Di Francia, avec tous ses sacrifices, son désir de faire connaître ma Volonté allant jusqu’à en commencer la publication, crois-tu que sa mémoire sera effacée dans cette grande œuvre de mon divin Fiat simplement parce que je l’ai fait venir à moi au Ciel ? Non, non. Il occupera au contraire la première place, car venu de loin, il s’est mis à la recherche de la chose la plus précieuse qui puisse exister au Ciel et sur la terre, de l’acte qui me glorifiera le plus, qui me rendra la gloire la plus parfaite de la part des créatures et dont elles recevront tous les biens. Il a préparé le terrain pour faire connaître ma Divine Volonté. C’est si vrai, qu’il ne s’est rien épargné, ni sacrifices ni dépenses. Et bien qu’il n’ait pas terminé la publication, il a ouvert la voie pour qu’un jour ma Volonté soit connue et puisse avoir sa vie au milieu des créatures. Qui pourrait jamais faire que le père Di Francia n’ait pas été le premier à faire connaître le Royaume de ma Volonté ? Et parce que sa vie s’est éteinte, la publication ne serait pas achevée ?

            Aussi, lorsque cette grande œuvre sera connue, son nom et sa mémoire seront comblés de gloire et de splendeur, et il possédera le premier acte dans une œuvre si grande, au Ciel comme sur la terre. En fait, pourquoi se dispute-t-on pour garder les écrits de mon divin Fiat ? Parce que c’est lui qui a emporté les écrits pour les faire publier. Sinon, qui en aurait parlé ? Personne. Et s’il n’avait pas fait comprendre l’importance et le grand bienfait de ces écrits, personne ne s’y serait intéressé. Ma fille, ma bonté est si grande que je récompense justement et surabondamment le bien que peut faire la créature, spécialement dans cette œuvre de ma Volonté à laquelle j’attache tant d’importance. Que ne vais-je pas accorder à celui qui s’emploie et se sacrifie pour mettre en sûreté les droits de mon Fiat éternel ? Ma prodigalité sera si excessive que le Ciel et la terre en seront émerveillés.

            En entendant cela, je me disais : « Si ces connaissances recèlent tant de bien et si mon doux Jésus continue à révéler d’autres connaissances sur son Fiat à d’autres âmes, n’est-ce pas à elles que sera attribuée cette grande œuvre ? » Et Jésus, se hâtant de se manifester en moi, me dit :

            Non, non, ma fille. Tout comme il sera dit que le père Di Francia a été le premier propagateur, tes confesseurs les collaborateurs, il sera dit que la Petite Fille de ma Volonté a été choisie  pour une mission spéciale et a été la première dépositaire à qui fut confié un si grand bien. Imagine une personne qui a fait une importante invention ; il est possible que d’autres la propagent, la diffusent, l’imitent et la développent, mais personne ne pourra dire : « Je suis l’inventeur de cette œuvre. » On dira toujours : « C’est cette personne qui en est l’inventeur. » C’est ce qui se passera avec toi. On dira que l’origine du Royaume de mon divin Fiat, la dépositaire, c’était la Petite Fille de ma Volonté.