No 21 à 40

21.  15 mai 1926 — Diversité de sainteté et beauté des âmes vivant dans la Divine Volonté. Comment toute la Création sera obscurcie dans la nature humaine.

(1) Je pensais: «Si la créature ne s'était pas retirée de la Volonté Suprême, il y aurait eu pour tousune sainteté, une beauté, une science, une lumière et la même connaissance de notre Créateur». Maintenant, pendant que je réfléchissais à cela, mon bien-aimé Jésus, — il me semble que c'est Lui-même qui fait surgir dans mon esprit des pensées, des doutes et des difficultés pour avoir l'occasion de me parler et d'agir comme mon professeur —, m'a dit:

(2) «Ma fille, tu as tort. Cela ne conviendrait pas à ma Sagesse de former une seule sainteté, une seule beauté, de communiquer une science unique et mes mêmes connaissances à tous. De fait, s'il y avait eu un accord suprême entre ma Volonté et celle des créatures, le Royaume de ma Volonté aurait eu un libre champ d'action. Donc, ils auraient été tous saints, mais distincts les uns des autres; tous beaux mais variés, d'une beauté plus belle l'une que l'autre; selon la sainteté de chacun, J'aurais communiqué une science distincte permettant à l'un et à l'autre de connaître les divers attributs de leur Créateur. Tu dois savoir que, dans tout ce que nous pouvons donner aux créatures, elles ne prennent que des gouttelettes, — tellement la distance entre le Créateur et la créature est grande. Et pourtant, Nous offrons des choses toujours nouvelles et distinctes.  

«Et puis, la Création a été créée par Nous,pour nous ravir! Quel délice aurions-nous si Nous formions une seule sainteté dans la créature, si Nous donnions une seule beauté et une seule connaissance de Notre Être incompréhensible, immense et infini? Notre sagesse se serait lassée de faire une seule chose. Que dirait-on de notre sagesse, de notre amour et de notre puissance si, en créant ce globe terrestre, tout n'avait été que ciel, ou terre, ou mer? Quelle gloire aurait été la Nôtre? Au contraire, la multiplicité des nombreuses choses créées par Nous, — tout en exaltant Notre sagesse, Notre amour et Notre puissance —, parle en même temps de la multiplicité de sainteté et de beauté dans laquelle les créatures doivent naître, pour l’amour de celui qui les a créées.

«Tu vois le ciel parsemé d'étoiles, comme il est beau! Mais le soleil aussi, est beau! Ils sont distincts l'un de l'autre: le ciel joue un rôle et le soleil un autre rôle. Vois comme la mer est belle, mais la terre fleurie, elle aussi est belle — avec la hauteur de ses montagnes et ses plaines étendues —; leurs beautés et leurs fonctions sont distinctes les unes des autres. Un jardin est beau. Mais combien de variétés de plantes et de beautés y a-t-il dans ce jardin? Il y a la petite fleur, belle dans sa petitesse, il y a la violette, la rose et le lys, toutes belles mais distinctes par leur couleur, leur parfum et leur taille; il y a la petite plante et l'arbre très haut! Quel enchantement qu'un jardin guidé par un jardinier expérimenté!

«Ma fille, [s'il en va ainsi dans l'ordre des choses créées], il en va de même dans l'ordre de la nature humaine. Il y aura ceux qui surpasseront le ciel en sainteté et en beauté; il y aura ceux qui surpasseront le soleil, et d'autres: la mer, la terre fleurie, la hauteur des montagnes, la petite fleur, la petite plante ou l'arbre le plus grand! 

Et si l'homme devait se soustraire à ma Volonté, je multiplierais les siècles pour réussir à avoir — tout l'ordre et toute la multiplicité des choses créées ainsi que leurs beautés, dans la nature humaine —, allant jusqu'à la surpasser d'une manière encore plus admirable ... plus enchanteresse...»

22.  18 mai 1926 — De même que la Vierge — a dû tout embrasser et faire les actes de chacun, pour obtenir le Rédempteur tant désiré, de même celui qui doit obtenir le Fiat Suprême — doit embrasser tout le monde et répondre de tous.

(1) Fusionnée dans la Sainte Volonté Divine, après avoir fait la tournée de toutes les choses créées pour imprimer en elles mon "Je t'aime", et que mon "Je t'aime" puisse résonner partout et sur tous, rendant ainsi à mon Jésus un retour d'amour pour tout Son Amour, j'en suis arrivée au point de rendre à mon Dieu — tout l'amour qu'il avait en étant conçu dans le sein de la Mère Céleste. À ce moment même, mon bien-aimé Jésus sortit de moi et me dit

(2) «Ma fille, pour me concevoir, Moi, le Verbe éternel, mon inséparable Mère a été enrichie d'océans de grâce, de lumière et de sainteté par la Majesté Suprême. Et elle a accompli de nombreux actes de vertu, d'amour, de prières, de désirs et de soupirs enflammés, propres à surpasser tout l'amour, toutes les vertus et tous les actes de toutes les générations qui furent nécessaires pour obtenir le Rédempteur tant attendu. Ainsi, — quand j'ai vu en la Reine Souveraine l'amour complet de toutes les créatures et tous les actes nécessaires pour mériter que le Verbe soit conçu, — quand j'ai trouvé en Elle la réciprocité de l'amour de tous, Notre gloire restaurée, et tous les actes des rachetés, même les actes de ceux que ma Rédemption devait condamner à cause de leur ingratitude, — alors mon amour a fait son ultime déploiement et je fus conçu

«C'est pourquoi le droit au nom de Mère lui est connaturel, sacré, parce qu'en embrassant tous les actes des générations, en se substituant à tous [suppléant pour tous], c'est comme si Elle les faisait tous naître à une vie nouvelle à partir de son sein maternel. 

«Ma fille, lorsque Nous accomplissons Nos œuvres, la créature choisie (celle à qui une œuvre est confiée) reçoit de Nous tellement d'amour, tellement de lumière, tellement de grâce! C'est pour qu'elle puisse Nous donner toute la récompense et la gloire de Notre oeuvre. Notre pouvoir et Notre sagesse ne risqueraient pas d'être mis à mal, dès le début, par une créature comme en train d'échouer sur son banc d'école. Donc, notre travail doit rester en sécurité dans la créature appelée à cet acte premier,  et Nous devons recueillir tous les intérêts et toute la gloire, équivalents à l'œuvre qui est confiée. Et si par la suite, Notre œuvre était communiquée à d'autres créatures et risquait d'échouer à cause de leurs ingratitudes, cela Nous serait plus tolérable, parce que la créatureà qui cette oeuvre aura été confiée au débutNous aura permis de récolter tous les intérêts dus, compensant ainsi pour le manque à gagner des autres créatures. Voilà pourquoi nous avons tout donné à Ma Mère et que par Elle, nous recevons tout: afin que tout le capital de la Rédemption puisse rester intact, que Notre gloire puisse s'accomplir et que Notre amour nous soit rendu.

«Un homme sage placerait-il, dès le début, son capital dans une banque en faillite? Il se renseigne d'abord puis il confie son capital. Il se peut qu'avec le temps la banque fasse faillite mais cela ne lui cause pas de graves dommages, parce qu'il a déjà reçu de nombreux intérêts qui lui ont permis de reconstituer son capital. Et si l'homme fait cela, alors à plus forte raison Dieu dans sa Sagesse incommensurable! De plus, ce n'était pas n'importe quelle œuvre, un petit capital, mais c'était l'œuvre immense de la Rédemption dont le coût est la valeur infinie et incalculable du Verbe éternel; c'était une œuvre unique. Une nouvelle descente du Verbe éternel sur terre ne pouvait se répéter et c'est pourquoi Nous devions la mettre en sécurité au sein de la Céleste Souveraine. Et puisque Nous Lui avions tout confié — et la Vie même d'un Dieu—, ayant toute Notre confiance, Elle devait répondre de tout, devenir garante et responsable de cette Vie Divine qui Lui était confiée; et c'est ce qu'Elle a fait. 

«Maintenant, ma fille, ce que j'ai fait et voulu de ma Céleste Mère dans la grande œuvre de la Rédemption, je veux le faire avec toi dans la grande œuvre du Fiat Suprême. L'œuvre du Divin Fiat est une œuvre qui doit tout embrasser: Création, Rédemption et Sanctification. C'est la base de tout, c'est la vie qui coule en tout et contient tout. Parce qu’il n’y a pas de commencement, c’est le début de toutes choses, ainsi que la fin et l’accomplissement de Nos œuvres. 

«Alors tu vois à quel point le capital que nous voulons te confier est surabondant [exubérant²] — tu ne peux le calculer. Mais sais-tu que Nous te confions le FIAT Suprême? Nous te confions toute la Création, tout le capital de la Rédemption et celui de la Sanctification. Comme ma Volonté est universelle et qu'Elle opère en toutes choses, il est juste que ce qui Lui appartient te soit confié. Voudrais-tu peut-être ma Volonté sans ses œuvres? Nous ne savons pas donner notre Vie sans nos œuvres ni nos biens — quand Nous donnons, Nous donnons tout.

«Et de même que la Reine Céleste, en lui donnant le Verbe, Nous avons centralisé en Elle, toutes ses œuvres et tous ses biens [oeuvres et biens de la Rédemption], ainsi, toi, en te donnant Notre Volonté Suprême, régnant et dominant en toi, Nous te donnons toutes les œuvres qui lui appartiennent [oeuvres et biens du Fiat suprême]. C'est pourquoi Nous te donnons beaucoup de grâces, de connaissances et de capacités, — afin que, dès le début, le Fiat Suprême ne puisse subir aucun échec; et toi, le mettant en sécurité, tu dois Lui donner le retour d'amour et de gloire de toute la Création, de la Rédemption et de la Sanctification. Donc ta tâche est grande: elle est universelle et doit embrasser tout et tout le monde, — de sorte que si notre Volonté communiquée à d'autres créatures devait subir un échec, Nous devons trouver en toi la compensation du vide laissé par les autres créatures. En plaçant notre Volonté en sécurité enToi, en nous rendant l'amour, la gloire et tous les actes que les autres créatures devraient nous donner, notre gloire sera toujours complète et notre amour recevra son juste intérêt. Ainsi, toi aussi tu seras Notre personne de confiance, la responsable de la Volonté Divine qui t'est confiée et sa garante.

(3) Pendant que Jésus disait cela, une telle peur m'envahit! Je comprenais tout le poids de ma responsabilité, et craignant fortement de mettre en danger rien de moins que — tout le poids et les œuvres d'une Volonté Divine, je dis:

(4) «Mon amour, merci pour tant de bonté envers moi, mais je sens que ce que Tu veux me donner est trop [important], je sens un poids infini qui m'écrase. Ma petitesse et mon incapacité n'ont ni la force ni la capacité [nécessaires]. Je crains de Te déplaire et de ne pas pouvoir tout embrasser! Va vers une autre créature, plus capable, afin que tout ce capital de ta Volonté Suprême soit plus en sûreté, et que Tu puisses recevoir tous les intérêts équivalents à un si grand capital. Je n'avais jamais pensé à une si grande responsabilité, mais maintenant que Tu me le fait comprendre, je sens que je manque de force et j'ai peur de ma faiblesse.

(5) Et Jésus, me serrant contre Lui pour me soulager de la peur qui m'écrasait, ajouta:

(6) «Ma fille, courage, n'aie pas peur, c'est ton Jésus qui veut trop te donner. N'ai-Je pas le droit de donner ce que Je veux? Peut-être veux-tu mettre une limite à l'ensemble de l'œuvre que Je veux te confier? Que dirais-tu si ma Mère Céleste voulait m'accepter, Moi, le Verbe éternel, sans ses biens et les actes qui ont été nécessaires pour pouvoir me concevoir? Serait-ce le véritable amour et la véritable acceptation? Bien sûr que non! Et toi, tu voudrais ma Volonté sans ses œuvres et sans les actes qui Lui conviennent?

«Maintenant, pour t'enlever cette peur, sache que tout ce dont je t'ai parlé, — c'est-à-dire ce grand capital —, il est déjà en toi. Après que je t'ai fait prendre l'habitude de me donner le retour de gloire et d'amour de toute la Création, la Rédemption et la Sanctification, en te faisant embrasser tout et tous, et, ayant vu que l'intérêt équivalent Me revenait facilement, — c'est là que j'ai voulu te faire connaître avec plus de clarté, le grand capital de ma Volonté qui t'es confié, — afin que tu connaisses le grand bien que tu possèdes — de sorte qu'en le connaissant, Je puisse signer un acte [un contrat] pour le capital qui t'est confié et, qu'en même temps, Je puisse te donner une quittance pour les intérêts que tu Me donnes.

«Si tu ne Le connaissais pas  [ce capital de Ma Volonté en toi], ni l'écriture du contrat de ce capital, ni l'encaissement de ses intérêts ne pourraient se faire, d'où la nécessité de te Le faire connaître! Et puis, pourquoi as-tu peur au point de vouloir m'envoyer vers une autre créature? N'as-tu pas en toi  — un amour qui dit "Je t'aime" pour tout le monde et pour tout,  — un mouvement qui Me rend le mouvement de tous, et, dans tout ce que tu fais, n'embrasses-tu pas tout le monde pour me donner comme en une seule étreinte: les actes, les prières, la gloire et les réparations de tous? Si tu le fait déjà, pourquoi as-tu peur?

(7) En même temps, j'ai vu d'autres âmes autour de moi et Jésus est allé vers elles. Les faisant passer devant Lui, il semblait les toucher pour voir si le mouvement de sa Vie Divine sortait d'elles à Son contact, mais rien ne sortait. Alors IL revint vers moi et me prenant la main IL la serra fort. À Son contact, une lumière sortit de moi et Jésus tout heureux me dit:

(8) «Cette lumière est le mouvement de la Vie Divine en toi. Je suis allé vers les autres créatures, comme tu as vu, mais Je n'ai pas trouvé Mon mouvement. Comment puis-je alors leur confier le grand capital de ma Volonté?  C'est pour cela que je t'ai élue et c'est tout. Sois prudente et n'aie pas peur.»

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¹ Connaturel = Qui est en accord avec la nature de quelque chose ou de quelqu'un.

² Exubérant = Qui se comporte ou se manifeste sans retenue.

23.  23 mai 1926 — La Volonté Divine est le germe de la vie, et là où elle entre, elle produit la vie, la sainteté. Tout comme la Vierge a eu son temps, celle qui doit implorer le Fiat Suprême a son temps.

(1) J'accompagnais mon doux Jésus dans sa douloureuse agonie au Jardin, surtout lorsque tout le poids de nos péchés se déchargeait sur sa Très Sainte Humanité, au point de lui faire verser du Sang. Oh! comme j'aurais aimé le soulager d'une douleur aussi atroce. Et pendant que je le plaignais, il me dit:

(2) «Ma fille, ma Volonté a le pouvoir de donner la mort et de donner la vie. Et comme mon Humanité ne connaissait pas d’autre Vie que celle de ma Divine Volonté, pour chaque péché versé sur Moi, ma Volonté m’a fait sentir une mort distincte; mon Humanité gémissait sous la douleur de ces morts réelles. Cette Divine Volonté, par ces mêmes morts qu'elle Me donnait, faisait renaître les créatures à une nouvelle vie de grâce. Ainsi, quelle que soit la créature, très mauvaise ou mauvaise, si elle a la chance de laisser entrer en elle un acte de ma Volonté, — même si elle est sur le point de mourir —, puisque ma Volonté est Vie, cela place un germe de vie dans l'âme. Possédant ce germe de vie, on peut espérer le salut de l'âme car la puissance de ma Volonté veillera à ce que cet acte de vie qui est entré dans l'âme ne périsse pas et ne se transforme pas en un acte de mort. En fait, ma Volonté a le pouvoir de donner la mort, mais Elle et tous Ses actes sont intouchables et ne sont sujets à aucune mort. Or, si un seul acte de ma Volonté contient le germe de vie, quelle sera la fortune de celui qui embrasse non pas un seul acte, mais des actes continus de ma Volonté dans son âme? Celui-ci ne reçoit pas seulement la semence, mais la plénitude de la vie et assure sa sainteté.»

(3) Ensuite, mon pauvre esprit se perdit dans la Sainte Volonté Divine, accomplissant en Elle mes actes habituels. Il m'a semblé que tout était à moi, et comme je parcourais toutes les choses créées pour imprimer partout mon "je t'aime", mon adoration, mon "Gloire à mon Créateur", — j'ai acquis [comme par une lumière nouvelle]une plus grande connaissance de tout ce que Dieu a fait pour la créature et combien IL nous a aimés. La Volonté Suprême semblait se plaire à me faire connaître les nouvelles surprises de son amour pour que je puisse suivre Ses actes et pour me donner le droit de posséder ce qui sortait de sa Volonté créatrice; ma petitesse se perdait dans Ses biens immenses. À ce moment-là, mon doux Jésus est sorti de moi et m'a dit:

(4) «Ma fille, quand ma Reine Mère vit le jour, le monde entier était tourné vers Elle; et comme s'il n'avait qu'un seul regard, toutes les pupilles regardaient Celle qui devait essuyer leurs larmes — en amenant la Vie du Rédempteur tant attendu. Toute la Création était centrée en Elle, se sentant honorée d’obéir à ses désirs. La Divinité elle-même était toute attentionnée à Elle pour la préparer et former en Elle, avec des grâces surprenantes, l'espace où le Verbe éternel devait descendre pour prendre chair humaine. Et s'il n'y avait pas eu en Nous cette vertu qui nous permet, — pendant que nous opérons, traitons, parlons, donnons à l'un —, de ne pas oublier les autres, tout le monde nous aurait dit: «Laissez-nous tous de côté, pensez à cette Vierge, donnez, centralisez tout en Elle, afin que vienne Celui en qui sont placés nos espérances, notre vie, tout notre bien.» Par conséquent, cette époque où la Reine Souveraine est apparue à la lumière du jour peut être appelée le temps de ma Mère.

«Maintenant ma fille, celui-ci peut être appelé "ton temps". Tout le monde est tourné vers toi. J'entends la voix de chacun comme s'il n'y en avait qu'une, qui me prie, me presse, afin que ma Volonté retrouve ses droits divins et absolus sur toi, et que, te dominant totalement, Elle puisse déverser en toi la plénitude des biens qu'Elle avait décidé de donner à la créature — si elle ne s'était pas retirée de Ma Volonté. Ainsi, tout le Ciel, la Maman Céleste, les anges et les saints, tous se tournent vers toi pour le triomphe de ma Volonté, car leur gloire au Ciel ne sera pas complète tant que ma Volonté n'aura pas son triomphe complet sur la terre.

«Tout a été créé pour l'accomplissement total de la Volonté Suprême!  Et tant que le Ciel et la Terre ne seront pas revenus dans ce cercle de la Volonté Éternelle, ils auront l'impression d'être à mi-chemin de leurs œuvres, de leur joie et de leur béatitude, — parce que la Volonté Divine n'ayant pas trouvé Sa plénitude [son plein accomplissement] dans la Création, Elle ne peut donner tout ce qu'elle avait décidé de donner, — c'est-à-dire la plénitude des biens, des effets, des joies et du bonheur qu'elle contient; c'est pourquoi tout le monde soupire! Ma propre Volonté est toute à toi et t'est destinée; elle ne t'épargne rien des grâces, de la lumière et de ce qu'il faut pour former en toi le plus grand des prodiges, qui est Son accomplissement et Son triomphe total. Selon toi, qu'est-ce qui est le plus miraculeux: qu'une petite lumière reste enfermée dans le soleil ou que le soleil reste enfermé dans la petite lumière?»

(5) Et moi: «Très certainement, il serait plus prodigieux que le soleil reste enfermé dans la petite lumière. Mais il me semble que cela soit impossible à réaliser! »

(6) Et Jésus: «Ce qui est impossible pour la Créature est possible pour Dieu. La petite lumière est l'âme et ma Volonté est le soleil. Maintenant, ma Volonté donne "tellement" à la petite lumière — à l'âme, qu'Elle la façonne en cercle; et dans ce cercle, ma Volonté reste enfermée. Et puisque la nature de la lumière est de répandre partout ses rayons, tandis qu'elle reste en triomphe dans ce cercle, elle répand ses rayons divins pour donner à chacun la Vie de ma Volonté. C'est le prodige des prodiges auquel aspire tout le Ciel. Laisse donc le champ libre à ma Volonté, ne t'oppose en rien, afin que ce qui a été établi par Dieu dans l'œuvre de la Création puisse s'accomplir.»

24.  27 mai 1926 — La Volonté Divine enveloppe tout et tous dans l'unité de sa Lumière. Et comme toute la Création possède l’unité, quiconque vit dans la Volonté Divine possède cette unité.

(1) Je faisais mes actes habituels dans la Volonté Suprême, et une lumière inaccessible enveloppait mon petit être, me rendant présentes toutes les œuvres de mon Créateur. J'avais un "Je t'aime" pour chaque chose créée, un mouvement pour chaque mouvement, une adoration et un "Merci" de gratitude pour toute la Création. Je compris que c'était la lumière elle-même qui me donnait ce "Je t'aime" pour tout, ce mouvement, cette adoration! J'étais juste la proie de cette lumière; et tandis qu'elle m'agrandissait, cela me rendait plus petite et elle faisait ce qu'elle voulait de ma petitesse. 

Maintenant, alors que j'étais dans cet état, j'étais triste parce que je ne voyais pas mon doux Jésus et je pensais en moi-même: «Jésus m'a quitté, et dans cette lumière bénie, je ne sais pas vers où tourner mes pas pour le retrouver parce qu’on ne voit — ni où elle commence, ni où elle finit. Oh! sainte lumière, laissez-moi trouver Celui qui est toute ma vie, mon bien suprême.» Alors que j'exprimais ma douleur, Jésus, toute bonté, sortit de mon intérieur et avec tendresse me dit:

(2) «Ma fille, pourquoi as-tu peur? Je ne te quitte pas; c'est ma Volonté Suprême qui m'éclipse en toi. La lumière de ma Volonté est interminable, infinie, ses limites sont introuvables; on ne voit pas où elle commence ni où elle finit. Au contraire, mon Humanité a ses frontières, ses limites; et comme mon Humanité est plus petite que ma Volonté éternelle, je reste inclus en Elle, comme éclipsé! Pendant ce temps [et dans lequel je suis avec toi], je laisse le champ libre¹ à ma Volonté: je jouis de son opération divine dans la petitesse de ton âme et je prépare une nouvelle leçon pour te rendre de plus en plus consciente des merveilles de ma Volonté Suprême. Par conséquent, lorsque tu nages en Elle [en la lumière de ma Volonté], sois sûre que je suis avec toi, et même, je fais — avec toi — tout ce que tu fais; c'est pour donner un champ d'action complet à ma Volonté que je reste comme caché en toi, profitant de Ses fruits.

«Tu dois aussi savoir, ma fille, que la vraie lumière ne peut être séparée [est inséparable]. Regarde! Même le soleil qui est dans l'atmosphère a cette prérogative et possède "l'unité de la lumière"; la lumière dans sa sphère est si compacte qu'elle ne perd pas un atome! Et malgré le fait qu'elle descend vers le bas en emplissant toute la terre de lumière, celle-ci ne se divise jamais. Elle est si compacte en elle-même, unie et inséparable, que jamais rien de la lumière solaire ne se perd; à tel point que — tous ensemble, les rayons solaires s'étendent, dissipant partout les ténèbres de la terre, et tous ensemble, ils se retirent sans même laisser la trace d'un atome. 

«Si la lumière du soleil était divisible, il se serait appauvri depuis longtemps de sa lumière, et n'ayant plus la force d'éclairer toute la terre, on pourrait dire: «Lumière divisée, terre désolée». Ainsi, le soleil peut chanter victoire et possède toute sa force et tous ses effets grâce à l’unité de sa lumière. Et si la terre reçoit tant d'effets merveilleux et innombrables, au point que le soleil puisse être appelé la vie de la terre, tout cela arrive grâce à l'unité de la lumière qu’il possède et qui, depuis tant de siècles, n’a pas perdu même un atome de la lumière qui lui a été confiée par Dieu. Donc, le soleil est triomphant, majestueux, fixe, stable, toujours prêt à louer — dans sa lumière — le triomphe et la gloire de la Lumière Éternelle de son Créateur. 

«Ma fille, si le soleil est le symbole de ma Volonté éternelle et si ce symbole possède l'unité de la lumière, à plus forte raison ma Volonté qui n'est pas un symbole mais la réalité de la lumière; en comparaison, le soleil peut être appelé "l'ombre" de l’inaccessible lumière de ma Volonté. Et pourtant, tu as vu son immensité et comment on ne voit pas le globe, mais seulement une immensité de lumièreque l'oeil ne parvient pas à regarder, et dont il ne peut déterminer les limites [début? fin?]. Toute cette immensité de lumière n’est cependant qu’un acte unique de la Volonté éternelle. Toute cette lumière "incréée" est si compacte qu'elle devient inséparable, indivisible, de sorte que, plus que le soleil, elle possède l'unité éternelle sur laquelle est fondé le triomphe de Dieu, de même que toutes Nos œuvres.²

«Or, ce triomphe de l'unité de la Volonté Suprême a son siège, trône, au centre de la Sacro-sainte Trinité³. De ce Centre Divin, partent Ses rayons les plus brillants qui investissent toute la Patrie Céleste; tous les saints et les anges sont investis par l'unité de ma Volonté [par Ses rayons] et en reçoivent les innombrables effets qui, en les attirant tous à Lui[Centre Divin] , en forme une seule unité avec l'unité suprême de ma Volonté. Ces rayons investissent toute la Création et forment son unité avec l'âme qui vit dans ma Volonté [la Création et l'âme sont alors unies dans ma Volonté].

«Regarde, — l'unité de cette "lumière de ma Volonté" qui est au centre des Trois Personnes Divines est déjà fixée en toi —, pour que la lumière et l'acte ne fassent qu'un, l’un étant ma Volonté. Maintenant, pendant que tu accomplis tes actes dans cette unité, ils sont déjà incorporés dans cet acte unique du Centre Divin [centre des Trois Personnes Divines] et la Divinité est déjà avec toi en train de faire ce que tu fais; la Mère Céleste, les saints, les anges et toute la Création, tous en chœur répètent ton acte et ressentent les effets de la Volonté Suprême. Regarde, écoute le prodige inédit de cet acte unique qui remplit le Ciel et la terre, avec la Trinité elle-même s’unifiant à la créature et se posant comme l'acte premier de l'acte de la créature.»

(3) À ce moment-là, j'ai pu voir la Lumière Éternelle fixée en moi et entendre le chœur de tout le Ciel et de toute la Création dans son langage muet... Mais qui peut dire tout ce que j'ai vu et compris de l'unité de la lumière de la Suprême Volonté? Et Jésus ajouta:

(4) «Ma fille, pour que chaque acte soit bon et saint, il faut que — son commencement, son principe, son origine — soit en Dieu. Et pour l'âme qui vit dans ma Volonté, dans l'unité de cette lumière, son adoration, son amour, son mouvement, tout ce qu'elle fait débute dans la Trinité — afin qu'elle reçoive de Dieu Lui-même le début de ses actes. Ainsi, son adoration, son amour, son mouvement, sont  — la même adoration que les Trois Personnes Divines ont entre Elles, — le même amour mutuel qui règne entre le Père, le Fils et le Saint Esprit, — le même mouvement éternel qui ne cesse jamais et qui donne le mouvement à tous. L'unité de cette lumière met tout en commun; tout ce que Dieu fait, l’âme le fait et tout ce que l’âme fait, Dieu le fait — Dieu par sa propre vertu et l'âme par la vertu de l'unité de la lumière qui l'enveloppe. Donc, le prodige de vivre dans ma Volonté est le prodige de Dieu Lui-même; c'est le prodige premier, fondamental et tous les autres prodiges, toutes les autres œuvres, même bonnes et saintes, sont éclipsées, disparaissent devant les actes accomplis dans l'unité de cette lumière.

«Imagine cela: 'Dans l'unité de sa lumière, le soleil répand ses rayons en envahissant toute la terre mais les créatures placent devant sa lumière éblouissante, toutes les lumières qui existent sur la terre: lumière électrique et lumières privées.' Aussi nombreuses que soient ces lumières, elles resteraient dérisoires devant le soleil, presqu'inexistantes. Personne ne se servirait de ces lumières pour guider ses pas, travailler de ses mains, éclairer sa vision! Tous utiliseraient le soleil et ces lumières "de la terre" resteraient inutiles, ne faisant de bien à personne.

«Telles sont les œuvres qui ne se font pas dans l'unité de la lumière de ma Volonté: ce sont les petites lumières devant le grand soleil et auxquelles on ne prête presque pas attention! Ces lumières — inutiles, presqu'invisibles et peu bénéfiques lorsque le soleil est là — acquièrent leur petite valeur et font leur petit bien lorsque le soleil disparaît. Elles sont des lumières dans l'obscurité de la nuit, servant à l'œuvre de l'homme, mais, elles ne seront jamais comme la lumière du soleil et ne pourront jamais faire le grand bien qu'il peut faire!

«Pourtant, le but de la Création était que toutes choses sorties de l'unité de cette lumière du Fiat Suprême demeurent dans l'unité de la lumière de ce FIAT Suprême. Seule la créature n'a pas voulu répondre à ce but et a quitté l'unité de la lumière du soleil de ma Volonté; elle en fut réduite à mendier les effets de cette lumière, — presque comme la terre qui implore le soleil pour la végétation et le développement de la graine qu'elle cache en son sein. Quel chagrin, ma fille! Quelle douleur d'être réduit de l'état de Roi à mendiant et de mendier auprès de quelqu'un qui devrait être notre serviteur!»

(5) Jésus tout affligé et douloureux se tut. Je compris toute la souffrance qui le transperçait, — la sentant pénétrer les fibres les plus intimes de mon âme, mais je voulais à tout prix le réconforter. Je suis revenue à mes actes habituels, dans l'unité de sa Volonté, sachant qu'Il passe facilement de la douleur à la joie lorsque ma petitesse plonge dans la lumière inaccessible de sa Volonté. Alors, Jésus aima avec moi, et l'amour guérit sa tristesse; IL reprit ses dires

(6) «Ma fille, puisque je t'élève dans ma Volonté, s'il te plaît! ne me donne jamais la douleur si lancinante de quitter l'unité de la lumière du Fiat Suprême! Promets-moi, jure-moi que tu seras toujours la nouveau-né de ma Volonté.»

(7) Moi: «Mon Amour, console-toi, je te le promets, je le jure; et Toi, tu dois me promettre de toujours me garder dans tes bras, plongée dans ta Volonté, tu ne dois jamais me quitter si tu veux que je sois toujours la petite fille de ta Volonté, car je tremble et je doute de moi-même. D'autant que plus Tu parles de cette Suprême Volonté,plus je sens que je ne suis pas bonne, plus je sens la nullité de mon néant.» Alors, soupirant, Jésus ajouta

(8) «Ma fille, ce sentiment de ton néant ne s'oppose pas à la vie dans ma Volonté, c'est même ton devoir. Toutes mes œuvres sont formées sur ce 'rien', ce 'néant', et donc le 'Tout' peut faire ce qu'il veut. Si le soleil avait la raison et que tu lui demandais: "À quoi faites-vous du bien, quels sont vos effets, quelle quantité de lumière et de chaleur contenez-vous?" Il répondrait: "Je ne fais rien, je sais seulement que la Lumière qui m'est donnée par Dieu est investie de la Volonté Suprême, et je fais ce qu'Elle veut, je me couche où Elle veut et je produis les effets qu'Elle veut; et pendant que je fais tant de choses, je reste toujours un 'rien' et la Volonté Divine fait tout en moi."

«Il en va ainsi de toutes mes œuvres, — toute leur gloire est de rester dans leur 'néant', donnant ainsi tout le champ libre à ma Volonté pour qu'Elle puisse opérer. Seul l'homme a voulu se passer de la Volonté de son Créateur; il voulait faire opérer son 'néant' se croyant bon à quelque chose. Le 'Tout' se sentant placé après le 'néant' de l'home, il sortit de lui et ce faisant, l'homme s'est réduit, — passant de 'supérieur à tout' à, en dessous de tout'. Laisse donc ton 'néant' être toujours à la merci de ma Volonté si tu veux que 'l'unité de sa lumière' opère en toi et appelle le but de la Création [le dessein de la Création] à une vie nouvelle.»

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¹ Champ libre = Avoir toute liberté d'action.

² Texte sur la lumière  "incréée".

³ En d'autres mots, l’unique et inaccessible lumière de la Volonté Suprême provient du centre de la très sainte Trinité. Asa

Qui, en les attirant tous à Lui ➨ les effets des rayons venant de la Volonté suprême, sise au sein de la Sainte Trinité, ravissent kidnappent les saints et les anges; "décentrés" d'eux-mêmes, ils sont attirés par le Centre Divin et forment avec LUI, une seule unité avec l'unité suprême de Ma Volonté. Tentative d'éclaircissement. Asa

25.  31 mai 1926 — Différence entre celui qui habite dans la Divine Volonté et celui qui s'y résigne et s'y soumet. La véritable et parfaite BI-LOCATION

(1) La lumière de la Volonté Divine continue de m'envelopper, et ma petite intelligence, nageant dans la mer immense de cette lumière, peut à peine prendre quelques gouttes de lumière et quelques petites flammes de tant de vérités, connaissances et bonheursque contient cette mer sans fin de l'Éternelle Volonté. Et souvent je ne trouve pas les mots justes pour mettre ce peu de lumière sur papier; je dis peu par rapport à tout ce que je laisse, parce que ma petite et pauvre intelligence absorbe juste assez pour se combler,  le reste je dois le laisser. Cela se passe comme une personne qui plonge dans la mer; elle est complètement mouillée, l'eau coule partout sur elle, peut-être jusque dans ses entrailles, mais quand elle sort de la mer, quelle quantité de toute l'eau de la mer emporte-t-elle avec elle? Très peu, ou presque rien, comparé à l’eau qui reste dans la mer. Et après avoir été dans la mer, peut-elle dire combien il y a d’eau dans la mer, combien d’espèces de poissons il y a ou quel est leur nombre? Bien sûr que non, mais elle pourra quand même dire le peu qu’elle a vu; telle est ma pauvre âme. Alors alors que j'étais dans cette lumière, mon doux Jésus, est sorti de moi et m'a dit

(2) «Ma fille, ceci est l'unité de la lumière de ma Volonté, et pour que tu L'aimes de plus en plus et que tu t'y conformes davantage, je veux que tu saches la grande différence qu'il y a entreceux qui vivent en ma Volonté, dans l'unité de cette lumière, et ceux qui se résignent et se soumettent à ma Volonté. Et pour bien te le faire comprendre, je vais faire une comparaison avec le soleil qui brille à l’horizon

«Le soleil, étant à la voûte des cieux, il étend ses rayons à la surface de la terre. Regarde! Il y a une sorte d'accord entre la terre et le soleil, — le soleil touche la terre et la terre reçoit la lumière et le contact du soleil. Or, en recevant le contact de la lumière et en se soumettant au soleil, la terre reçoit les effets que contient la lumière. Ces effets transforment la face de la terre: ils la rendent verte, la font fleurir, les plantes se développent, les fruits mûrissent, et bien d'autres merveilles que l'on peut voir à la surface de la terre, toujours produites par les effets contenus dans la lumière du soleil. Mais en donnant ses effets, le soleil ne donne pas sa lumière, au contraire, il conserve jalousement son unité, et les effets ne durent pas. C'est pourquoi la pauvre terre se voit tantôt toute fleurie, tantôt toute dépouillée, changeant presque à chaque saison et subissant de continuelles mutations. Si le soleil donnait à la terre —  sa lumière avec les effets, la terre se changerait en soleil; elle n'aurait plus besoin de mendier les effets du soleil, car, contenant en elle-même la lumière, elle deviendrait la propriétaire de la source des effets que le soleil contient.

«Or, telle est l'âme qui se résigne et se soumet à ma Volonté: elle vit des effets qui existent en Elle. Ne possédant pas la lumière, elle ne possède pas la source des effets qui existent dans le Soleil de la Volonté Éternelle, elle ressemble presque à la terre, tantôt riche en vertus, tantôt pauvre; elle change avec chaque circonstance! D'autant plus qu'elle n'est pas toujours résignée et soumise à ma Volonté; elle est alors comme une terre qui ne veut pas être touchée par la lumière du soleil. En effet, si la terre reçoit les effets du soleil, c’est parce qu’elle se laisse toucher par sa lumière, sinon elle resterait déserte, incapable de produire un simple brin d’herbe. Adam est resté ainsi après le péché; ayant perdu l'unité de la lumière et donc la source des biens et des effets que contient le Soleil de ma Volonté, il ne ressentait plus en lui la plénitude du Soleil Divin. Il ne pouvait plus voir en lui-même — l'unité de lumière que son Créateur avait fixée au plus profond de son âme, et qui lui communiquait sa ressemblance, faisant de lui Sa copie fidèle.

«Avant de pécher, possédant la source de l'unité de lumière avec son Créateur, chacun des petits actes d'Adam était un rayon de lumière qui envahissait toute la Création et allait se fixer au centre de son Créateur, Lui apportant l'amour et la réciprocité de tout ce qui avait été fait pour lui dans toute la Création. C'est lui qui harmonisait tout et formait la note "d'accord" [note qui, jouée, sonne harmonieusement avec une autre note] entre le Ciel et la terre. Mais, à mesure qu'il s'est éloigné de ma Volonté, ses actes n'envahissaient plus le Ciel et la terre — tels des rayons, mais se rétrécissaient, presque comme des plantes et des fleurs dans le petit espace d'un champ. Ainsi, ayant perdu l'harmonie avec toute la Création, il est devenu la note discordante de toute la création. Oh! comme il est descendu bas, comme il a pleuré amèrement l'unité de la lumière perdue, — qui l'élevait au-dessus de toutes les choses créées et faisait de lui, Adam, le petit dieu de la terre.

(3) «Maintenant ma fille, d'après ce que Je viens de te dire, tu peux comprendre que vivre dans ma Volonté, c'est posséder la source de l'unité de la lumière de ma Volonté, avec toute la plénitude des effets qui sont en Elle, de sorte que la Lumière, l'Amour, l'Adoration, etc. surgissent dans chaque acte de la créature en se constituant — Acte pour tout acte, — Amour pour tout amour! Et semblable à la lumière solaire qui envahit tout, Elle [l'unité de la lumière de ma Volonté] harmonise tout, centralise tout en elle [la créature], et comme un rayon brillant, Elle apporte au Créateur — la réciprocité de tout ce qu'IL a fait pour toutes les créatures et la vraie note d'accord entre le Ciel et la terre. 

«Quelle différence entre celui qui possède la source des biens que contient le Soleil de ma Volonté et celui qui vit de ses effets! C'est la différence qui existe entre le soleil et la terre.  Le soleil possède toujours la plénitude de sa lumière et de ses effets, il est toujours éclatant et majestueux dans la voûte des cieux, il n'a pas besoin de la terre et même s'il touche à tout, il est intangible, il ne se laisse pas toucher par qui que ce soit; et si quelqu'un ose le regarder, avec sa lumière: il l'éclipse, l'aveugle et le renverse. Au contraire, la terre a besoin de tout; elle se laisse toucher, dépouiller et, sans la lumière du soleil et ses effets, elle serait une sinistre prison pleine de misère. Il n’y a donc aucune comparaison possible entre celui qui vit dans ma Volonté et celui qui s’y soumet. 

«Ainsi, avant de pécher, Adam possédait bien l’unité de la lumière et il ne put plus la retrouver de son vivant. Cela s'est passé pour lui comme — pour la terre qui tourne autour du soleil; n'étant pas fixe, elle tourne sur elle-même, s'oppose au soleil et forme la nuit. Or, pour lui rendre sa fixité et l'unité de cette lumière, il fallait un Réparateur, et celui-ci devait lui être supérieur [être supérieur à l'unité de cette lumière]; il fallait une force divine pour la redresser. Voilà le besoin de Rédemption.

(4) «Ma Mère Céleste possédait l'unité de cette lumière, et c'est pourquoi plus que le soleil — Elle peut éclairer le monde. C'est pourquoi entre Elle et la Majesté Suprême — il n'y a jamais eu de nuit ni d'ombre mais toujours un jour plein. Ainsi, à chaque instant, cette unité de la lumière de ma Volonté faisait couler en Elle toute la Vie Divine — cette Vie Divine lui apportant des mers de lumière, de joies, de bonheur, de connaissance divine, des mers de beauté, de gloire, d'amour. Et Elle [ma Mère], comme en triomphe, apportait toutes ces mers à son Créateur comme étant les siennes pour attester — de son amour, de son adoration et Le faire tomber amoureux de sa beauté; et la Divinité faisait couler d'autres mers nouvelles, encore plus belles. Elle possédait tellement d'amour que, comme une chose naturelle [connaturelle] — elle pouvait aimer pour tous, adorer et suppléer pour tous. Ses plus petits actes, accomplis dans l'unité de cette lumière, étaient supérieurs aux plus grands actes et à tous les actes de toutes les créatures ensemble. C'est pourquoi : les sacrifices, les œuvres, l'amour de toutes les autres créatures peuvent être appelés petites flammes devant le soleil, petites gouttes d'eau devant la mer, comparativement aux actes de la Reine Souveraine. Donc, en vertu de l'unité de cette lumière de la Volonté Suprême, Elle a triomphé de tout et a vaincu son propre Créateur; Elle L'a fait prisonnier dans son sein maternel. Ah! seule l'unité de cette lumière de ma Volonté, possédée par Celle qui dominait tout, pouvait former ce prodige qui ne s'était jamais produit auparavant, en rendant les actes de cette Mère Céleste, dignes du Divin Prisonnier !

(5) «Adam, en perdant cette unité de lumière, s'est retourné et a formé pour lui-même et pour toutes les générations — la nuit, les faiblesses et les passions. Quand à cette Vierge exaltée [passionnée, ardente], en ne faisant jamais sa volonté, Elle s'est toujours tenue debout et face au Soleil Éternel; pour Elle, c'était toujours le jour et elle faisait se lever le jour du soleil de justice pour toutes les générations. Et si cette Vierge Reine n'avait fait, rien d'autre, que de préserver au plus profond de son âme immaculée — l'unité de la lumière de la Volonté éternelle, cela aurait suffi à Nous rendre la gloire de tous, les actes de tous et la réciprocité de l'amour [le retour d'amour] de toute la Création. Par Elle [la Mère Céleste], en vertu de ma Volonté, la Divinité a senti revenir les joies et le bonheur qu'Elle [la Divinité] avait établi de recevoir à travers la Création. C'est pourquoi cette Vierge peut être appelée — la Reine, la Mère, la Fondatrice, la Base et le Miroir de ma Volonté dans lequel chacun peut se regarder pour recevoir la vie de ma Volonté.»

(6) Après cela, j'ai eu l'impression d'être imprégnée de cette lumière, comprenant le grand prodige de vivre dans l'unité de cette lumière de la Volonté Suprême. Revenant, mon doux Jésus a ajouté:

(7) «Ma fille, Adam - en état d'innocence et ma Maman Céleste, tous deux possédaient l'unité de la lumière de ma Volonté, non pas par leur propre vertu, mais par une vertu communiquée par Dieu. Par contre, mon Humanité La possédait par sa propre vertu parce qu’il y a en elle —non seulement l’unité de la lumière du Vouloir suprême, mais également le Verbe éternel. 

«Et comme JE suis inséparable du PÈRE et du SAINT-ESPRIT, il s'est produit la véritable et parfaite BI-LOCATION [bifurcation] : pendant que Je restais au Ciel, Je suis descendu dans le sein de ma Mère.  Et le Père et le Saint-Esprit étant inséparables de Moi, Eux aussi sont descendus, mais tout en demeurant dans les hauteurs du Ciel.»

(8) Or, pendant que Jésus me disait cela, le doute m'est venu quant à savoir si les Trois Personnes Divines avaient souffert toutes les Trois, ou seulement la Parole [le Verbe]. Jésus repris en disant:

(9) «Ma fille, le Père et le Saint-Esprit, étant inséparables de Moi, ils sont descendus avec Moi dans le sein maternel et Je suis resté avec eux dans les Cieux. Mais la tâche de satisfaire, de souffrir et de racheter l'homme m'a été confiée, à Moi, le Fils du Père. J'ai pris la tâche de réconcilier Dieu avec l'homme, parce que, Notre Divinité étant intangible [inviolable, intouchable], Elle ne pouvait subir le moindre châtiment; c'est donc mon Humanitéunie aux Trois Personnes Divines de manière inséparable — qui a satisfait 'd'une manière divine', en se livrant à la merci de la Divinité et en souffrant des douleurs inouïes. 

«Mon Humanité, possédant — la plénitude de ma Volonté comme sa propre vertu, le Verbe lui-même, ainsi que le Père et le Saint-Esprit 'par inséparabilité', Elle surpassait, d'une manière plus parfaite, aussi bien l'Adam innocent que ma propre Mère. Pour euxc'était la grâce alors que pour Moi — c'était ma nature! Adam et ma Mère devaient puiser de Dieu — la lumière, la grâce, la puissance, la beauté...  alors que Moi je possède la source même d'où naît — cette lumière,  cette beauté, cette grâce... La différence est donc grande entre Moi, qui est de nature divine, et ma propre Mère, qui est toute grâce, une différence telle qu'Elle reste comme éclipsée devant mon Humanité. 

«C'est pourquoi, ma fille, sois attentive. Ton Jésus possède la source jaillissante; il a toujours quelque chose à te donner et tu as toujours quelque chose à prendre. Car, peu importe tout ce que j'ai pu dire au sujet de ma Volonté, il y aura toujours plus à dire; ni ta courte vie en exil, ni l'éternité ne seront suffisantes pour te faire connaître la longue histoire de ma Volonté Suprême et te dénombrer les grands prodiges qui s'y trouvent.»

26.  6 juin 1926 — Jésus veut notre connexion  avec tout ce qu’IL fait. Il a été établi un temps pour la Rédemption et un autre temps pour le Royaume de la Volonté. La Rédemption a été le moyen d’aider l’homme pour qu'il revienne à son origine: sa vie dans la Divine Volonté.

(1) Comme d'habitude, je faisais mes actes dans la Volonté Suprême et j'essayais de retracer tout ce que faisaient mon Jésus, ma Mère Céleste, la Création et toutes les créatures. Or, pendant que je faisais cela, mon doux Jésus m'aidait à prendre conscience des actes que je ne réussissais pas à retracer, n'en ayant pas la capacité. Toute bonté, IL me fit connaître son acte en me disant:

(2) «Ma fille, dans ma Volonté 'tous' mes actes sont 'tous présents', comme alignés les uns avec les autres. Regarde... voici tous les actes de mon enfance — il y a mes larmes, mes cris, il y a même, quand petit enfant, passant par les champs, je cueillais des fleurs! Viens mettre ton «Je t'aime» sur les fleurs que je cueille et sur mes mains qui s'étendent pour les cueillir! Dans ces fleurs c'est toi que J'ai regardé, c'est toi que J'ai cueillie, comme une petite fleur de ma Volonté. Alors, tu ne veux pas me tenir compagnie avec tous mes actes enfantins, avec ton amour et jouer avec moi dans ces actes innocents?

«Regarde encore... quand, petit enfant, fatigué de pleurer pour les âmes, Je me suis endormi très brièvement! Avant de fermer les yeux Je voulais que tu réconcilies [que tu favorises] mon sommeil, Je voulais te voir d'abord embrasser mes larmes avec l'empreinte de ton «Je t'aime» sur chacune, et avec la berceuse de ton «Je t'aime»,  que tu me fasses fermer les yeux pour dormir! Mais pendant que Je dors, ne me laisse pas seul; attends que je me réveille pour que, comme tu as fermé mon sommeil, tu ouvres ma veille [mon réveil et ma veille] dans ton «Je t'aime».

«(3) Ma fille, ceux qui sont destinés à vivre dans ma Volonté sont inséparables de Moi; et même si tu n'étais pas là à ce moment-là [au moment de ma vie terrestre], ma Volonté t'a rendue présente et m'a rendu ta compagnie, tes actes et tes «Je t'aime». Sais-tu ce que signifie un «Je t'aime» dans ma Volonté? Ce «Je t'aime» contient un bonheur éternel, un amour divin! Pour mon âge infantile c'était suffisant pour Me rendre heureux et former une mer de joies autour de Moi, — assez pour Me faire mettre de côté toute l'amertume que me donnaient les créatures. Si tu ne suis pas tous Mes actes¹ , il y aura un vide de tes actes² dans ma Volonté et, sans ta compagnie, Je me sentirai isolé. Je veux donc ta connexion³ avec tout ce que J'ai faitcar, la volonté qui nous unit étant 'une', l'acte aussi doit être 'un'.

«Mais suis-moi encore! Regarde-moi ici, quand, dans mon âge infantile de deux ou trois ans. Je me séparais de ma Mère et, à genoux les bras ouverts en croix — je priais mon Père Céleste d'avoir pitié du genre humain. Dans mes petits bras ouverts, j'ai embrassé toutes les générations. Ma position était déchirante: — si petit, à genoux, avec Mes petits bras ouverts, pleurant, priant!  Ma Mère n'aurait pu supporter de Me voir ainsi; son amour maternel qui m'aimait tant l'aurait fait succomber. Alors viens, toi, qui n'as pas l'amour de ma Mère! Viens soutenir Mes petits bras, sèche Mes larmes, pose ton «Je t'aime» sur ce sol où j'ai posé Mes petits genoux — pour qu'il ne soit pas si dur pour Moi et puis, jette-toi dans Mes petits bras pour que Je t'offre à mon Père Céleste — comme fille de ma Volonté.

«Depuis ce temps, je t'ai appelé. Et quand je me voyais seul, abandonné de tous, je me disais: «Si tout le monde me quitte, la nouveau-née de ma Volonté ne me laissera jamais seul».  Parce que l'isolement est trop dur pour Moi, mes actes attendent les tiens et aussi, ta compagnie.»

(4) Mais qui peut dire — tout ce que mon doux Jésus me fit voir des actes de sa Vie? Si je voulais tous les dire, ce serait trop long, il faudrait que je remplisse des volumes entiers; donc je fais un point, [je m’arrête ici].

«(5) Suite à cela, je dis à mon aimable Jésus:  «Mon amour, si tu aimes tellement que ta Très Sainte Volonté soit connue et règne avec sa pleine domination parmi les créatures, pourquoi, à Ta venue sur la terre avec ta Mère Céleste qui, ayant obtenu le Rédempteur désiré — aurait pu obtenir le désiré FIAT, pourquoi n'as-Tu pas réalisé, en même temps que la Rédemption, l'accomplissement de ta très Sainte Volonté? Ta présence visible aurait aidé et facilité d’une manière merveilleuse le Règne de la Suprême Volonté sur la terre; au contraire, le faire à travers cette créature pauvre, mesquine et incapable… il me semble qu’IL n’aura pas toute la gloire et le triomphe total.». Et mon doux Jésus, bougeant en moi, me dit:

(6) «Ma fille, tout a été fixé, — l'époque et le temps —, aussi bien celui de la Rédemption que celui de faire connaître ma Volonté sur la terre, pour qu'Elle y règne. Il a été établi que ma Rédemption devait servir de moyen d'aide [de secours]: Elle n'était pas le commencement de l'homme:  Elle est née comme moyen, après que l'homme se soit éloigné de son commencement⁵. Au contraire, ma Volonté fut le début [le principe] de l'homme et la fin dans laquelle il doit s'enfermer! Toutes choses ont leur commencement dans ma Volonté et tout doit y revenir; et si toutes ne le font pas à temps, alors, dans l'éternité — personne ne pourra y échapper; et donc, aussi pour cette raison, la primauté est toujours ma Volonté.

«Pour former la Rédemption, j'avais besoin d'une Vierge Mère, conçue sans l'ombre de la tache originelle, car, devant prendre 'chair humaine', il était décent pour Moi, le Verbe éternel, de ne pas prendre un sang infecté pour former ma Très Sainte Humanité. Maintenant, pour faire connaître ma Volonté et qu'Elle règne en toi, je n'ai pas besoin d'avoir une seconde mère selon l'ordre naturel, mais j'ai besoin d'une seconde mère selon l'ordre de la grâce; car, pour régner, ma Volonté a besoin, non d'une autre Humanité, mais de donner une connaissance telle, que tous se soumettent à Sa domination avec amour — attirés par Ses merveilles, Sa beauté, Sa sainteté et le grand bien qu'Elle apporte.

«Et c'est pourquoi, en t'élisant pour la mission de ma Volonté: Je t'ai prise dans la lignée commune selon l'ordre naturel, mais pour le décorum de ma Volonté, selon l'ordre de la grâce, J'ai dû t'élever au point —  qu'il ne reste aucune ombre infectée 'dans ton âme', ombre par laquelle ma Volonté aurait hésité à régner en toi. Et de même qu'il a fallu le sang pur de la Vierge Immaculée pour former mon Humanité et racheter l'homme, pareillement il a fallu la pureté, la franchise, la sainteté, la beauté de ton âme pour pouvoir former la Vie de ma Volonté en toi. Et de même que mon Humanité, dans le sein de ma Mère, s'est donnée à tous, c'est-à-dire — à ceux qui veulent de Moi comme moyen de salut, de lumière, de sainteté, pareillement cette Vie de ma Volonté formée en toi sera donnée à tous, pour se faire connaître et prendre sa domination.

«Si J'avais dû te libérer de la tache d'origine, comme ma Mère Céleste, pour que ma Volonté prenne vie en toi, personne n'aurait songé à laisser régner ma Volonté en soi. Ils auraient dit: "Nous devons être une seconde Mère pour Jésus et garder ses privilèges — pour laisser régner en nous la Vie de la Volonté Suprême." Au contraire, en sachant que tu es de leur lignée et conçue comme eux, ils se diront que s'ils le veulent, ils peuvent eux aussi 'en s'aidant de leur bonne volonté' — connaître la Volonté Suprême, ce qu'ils doivent faire pour LA faire régner en eux, le bien qui en découle et, le bonheur terrestre et céleste 'préparé différemment pour ceux qui font régner ma Volonté en eux'.

«Ma Rédemption devait servir à planter l'arbre de ma Volonté qui, — arrosé de mon sang, cultivé et sarclé par mes sueurs et mes douleurs inouïes, fécondé par les sacrements —, devait d'abord se développer, fleurir, et enfin, faire mûrir les fruits célestes de ma Volonté. Le cours de mes trente-trois années n'a pas suffi pour faire mûrir ces fruits précieux, et aussi, les créatures n'étaient pas préparées, disposées à goûter ces mets si délicats que Je voulais leur donner: tout le Ciel. C'est pourquoi je me suis contenté de planter l'arbre, laissant tous les moyens possibles pour le faire pousser beau et gigantesque

«Et au moment opportun, alors que les fruits sont sur le point de mûrir, et pour qu'ils puissent être cueillis, je t'ai choisie [Luisa] d'une manière très spéciale pour te faire connaître le bien que 'ma Volonté' contient, et comment Je veux ramener la créature à son origine: mettant de côté sa volonté, raison pour laquelle elle a perdu son état heureux, elle mangera de ces fruits précieux qui lui donneront tellement de goût, qu'ils serviront à ôter d'elle, toute infection des passions et de sa propre volonté, restaurant ainsi la domination de ma Volonté. Et embrassant tout comme dans une seule étreinte, ma Volonté unira tout ensemble: la Création, la Rédemption et l'accomplissement du but pour lequel toutes choses ont été créées c'est-à-dire que ma Volonté soit connue, aimée et accomplie, sur la terre comme au Ciel.»

(7) «Et moi: «Jésus, mon amour, plus Tu m'en dis, plus je sens le poids de ma petitesse, et je crains qu'elle ne soit un obstacle au Règne de Ta Volonté sur la terre. Oh! si Toi et ma Mère l'aviez fait directement pendant votre séjour sur la terre, ta Volonté aurait produit son plein effet.» Et Jésus, interrompant mes paroles, ajouta:

(8) «Ma fille, notre tâche a été pleinement accomplie,  — sois attentive à accomplir la tienne. Ceci est ta tâche, d'autant plus que la Reine Souveraine et Moi sommes intouchables par les douleurs parce que Nous sommes dans un état d'impassibilité et de gloire complète; c'est pourquoi les peines ne peuvent plus Nous atteindre. Toi par contre, tu as les peines comme aide — pour implorer le Fiat Suprême et obtenir de nouvelles connaissances, de nouvelles grâces; et Moi, même si Je suis au Ciel, Je reste caché en toi pour former le Royaume de ma Volonté. Mon pouvoir est toujours le même! En étant au Ciel, Je peux agir — comme lorsque J'étais sur la terre. Quand Je le veux et que la créature s'y prête — en se livrant complètement à ma Volonté, Je l'investis en lui faisant faire ce que Je ferais Moi-même. Sois donc attentive et occupe-toi de ta tâche.»

______________________________

¹ Acte =  action

² il y aura un vide de tes actes =  il y aura un vide dans ma Volonté, laissé par tes actes non accomplis

³ ta connexion = ton lien

avec tout ce que J'ai fait = avec tous Mes actes

après que l'homme se soit éloigné de son commencement = après que l'homme se soit éloigné de son origine, de Ma Volonté

27.  15 juin 1926 — De même que la connaissance donna vie aux fruits de la Rédemption, de la même façon, la connaissance donnera vie aux fruits de la Divine Volonté. 

(1) Je me sentais toute pleine de défauts, surtout à cause de la grande répugnance que j'éprouve à l'idée d'écrire les choses intimes entre moi et Notre-Seigneur; le poids que je ressens est si lourd que je ne sais pas ce que je ferais pour l'éviter. L'obéissance de ceux qui sont au-dessus de moi m'est imposée, je voudrais contrecarrer, je voudrais donner mes raisons pour ne pas le faire, mais pourtant je finis toujours par céder. Ainsi, après avoir traversé un conflit semblable, je me sentais pleine de défauts et complètement mauvaise; c'est pourquoi quand Jésus béni est venu, je lui ai dit:

(2) «Jésus, ma vie, aie pitié de moi, vois comme je suis pleine de défauts et combien de mal il y a en moi.»

(3) Et Lui, toute bonté et tendresse me dit:

(4) «Ma fille, ne crains pas, Je suis là qui veille sur toi et suis la garde de ton âme, — pour que le péché, même le plus petit, n'entre pas dans ton âme; et là où toi ou d'autres voient des défauts et de la méchanceté en toi, Moi Je n'en trouve pas. Je vois plutôt que ton 'néant' sent le poids du 'Tout', car plus je t'élève intimement à Moi et te fais savoir ce que le 'Tout' veut faire de ton 'néant', — plus tu ressens ton 'néant'; et presque effrayée et écrasée sous le 'Tout', — tu voudrais éviter de manifester et encore moins écrire sur papier, ce que le 'Tout' veut faire de ce 'néant', d'autant plus que, peu importe tes réticences, je gagne toujours et te faire faire ce que je veux. Cela est également arrivé à ma Céleste Mère lorsqu'on lui a dit: «Je vous salue Marie, pleine de grâce, Vous concevrez le Fils de Dieu». En entendant cela, elle a eu peur, a tremblé et a dit: «Comment cela peut-il arriver? Mais Elle a fini par dire: "Fiat Mihi Secundum Verbum Tuum" ["Qu'il me soit fait selon ta parole"].» Elle sentait tout le poids du 'Tout' au-dessus de son 'néant' et prit naturellement peur. Alors, quand Je te manifeste ce que Je veux faire de toi et que ton 'néant' s'effraie, Je vois se répéter la peur de la Reine Souveraine. Et moi, te prenant en pitié, je soulève ton 'néant', je le renforce, pour qu'il puisse soutenir le 'Tout'. Ne t'inquiète donc pas de cela, mais pense plutôt à laisser le 'Tout' en toi.»

(5) Après cela, alors que je faisais mes actes habituels dans la Volonté Suprême, embrassant tout et chacun — afin de pouvoir amener les actes de chacun à mon Créateur comme un seul acte, le doux Jésus est sorti de mon intérieur, a tout embrassé avec moi et s'est uni à moi, faisant ce que je faisais. Tout amour IL me dit:

(6) «Ma fille, j'aime tellement les actes accomplis dans ma Volonté que Je m'engage moi-même à les sauvegarder dans l'unité de ma Lumière Suprême, afin de les rendre inséparables de Moi et de mes propres actes. Si tu savais comme Je suis jaloux de ces actes et combien ils Me glorifient d'une manière tout à fait divine! On peut dire que chacun de ces actes est une nouvelle célébration qui commence dans toute la Création et dans la Patrie Céleste! Partout où se trouve ma Volonté, ces actes coulent en Elle comme un rayon de lumière, apportant de nouvelles joies, célébrations et bonheurs, — ces actes sont les joies, la fête et le bonheur que la créature forme dans la Volonté de son Créateur. Cela te semble-t-il peu de chose que la créature puisse former et apporter la fête, la joie et le bonheur à son Créateur et partout où règne Notre Volonté? C'est ce qui est arrivé à ma Mère Reine: puisqu'elle a toujours opéré dans l'unité de la lumière de la Volonté Suprême, — tous ses actes, la fonction de Mère, les droits de Reine, tous sont restés indissociables [inséparables] de son Créateur

«Cela est si vrai que lorsque la  Divinité libère les actes de félicité [de béatitude, de bénédiction] pour rendre heureuse toute la Patrie Céleste, ELLE libère ensemble tous les actes de la Mère Céleste, afin que tous les saints se sentent investis — non seulement de Nos joies et de Nos béatitudes, — mais qu'ils soient également investis de l'amour maternel de leur Mère, de Sa gloire de Reine et de tous Ses actes convertis en joies pour toute la Jérusalem Céleste! Alors, toutes les fibres de Son Cœur maternel peuvent aimer d'un amour maternel tous les enfants de la Patrie Céleste, partageant avec eux toutes Ses joies de Mère et à Sa gloire de Reine.

«Sur terre, Elle fut la Mère de l'amour et de la douleur pour ses enfants, ce qui lui coûta autant que la Vie de son 'Fils Dieu' et, en vertu de 'l'unité de la lumière de la Volonté Suprême' qu'elle possédait, Ses actes sont restés inséparables des Nôtres; au Ciel, Elle est Mère d'amour, de joies et de gloire pour tous ses enfants célestes; ainsi, tous les saints ont plus d'amour, plus de gloire et plus de joiesgrâce à leur Mère et Reine Souveraine. C'est pourquoi j'aime tellement celle qui vit dans ma Volonté, au point que je m'abaisse vers elle pour faire, avec elle, ce qu'elle fait, pour l'élever jusqu'au sein de l'Éternel et que son acte ne fasse qu'un avec son Créateur.»

(7) Après cela, je restai à penser à la Volonté bénie de Dieu et beaucoup de choses tournaient dans mon esprit - qu'il n'est pas nécessaire de mettre sur papier; et mon doux Jésus, revenant, ajouta:

(8) «Ma fille, le triomphe de ma VOLONTÉ est lié à la CRÉATION et à la RÉDEMPTION — on peut l'appeler un triomphe unique; et de même qu'une femme fut la cause de la ruine de l'homme,  — après quatre mille ans, une femme Vierge donna le remède à l'homme déchu, en faisant naître d'Elle mon Humanité unie au Verbe Éternel. Maintenant que le remède de l'homme est formé, faut-il que ma Volonté, seule, reste sans son plein accomplissement, alors qu'Elle a accompli son acte primordial [son premier acte] aussi bien dans la Création que dans la Rédemption? 

«C'est pourquoi, après encore deux mille ans¹, Nous avons choisi une autre vierge comme triomphe et accomplissement de Notre Volonté. Ainsi, formant Son Royaume dans ton âme², en se révélant — avec Ses connaissances, Notre Volonté t'a donné la main pour t'élever, afin que tu puisses vivre dans l'unité de Sa Lumière — ta vie se formant dans NOTRE VOLONTÉ et NOTRE VOLONTÉ formant SA VIE en toi. Maintenant, ayant établi Sa domination en toi, Notre Volonté forme la manière de communiquer³ Sa domination aux autres créatures.

«Et de même que la descente du Verbe dans le sein de la Vierge Immaculée n'est pas resté pour Elle seule parce que J'ai formé le lien de communication avec les créatures, Me donnant à tous comme remède, ainsi en sera-t-il avec toicar, ma Volonté Suprême ayant établi en toi Son Royaume, Elle forme des communications pour se faire connaître aux créatures. Tout ce que Je t'ai dit de ma Volonté, la connaissance que Je t'en ai donnée, la façon et la manière⁴ de vivre en Elle, te faisant connaître ce qu’Elle veut, combien Elle aspire à ce que l’homme retourne dans Ses bras et réintègre son origine dans la Volonté éternelle dont il est issu —, ce sont autant de voies de communications, des liens d'union, de transmission de lumière, une brise pour leur faire respirer l'air de ma Volonté et désinfecter ainsi l'air de la volonté humaine, mais aussi un vent impétueux pour conquérir et éradiquer les volontés les plus rebelles.

«Chaque connaissance que Je t'ai donnée sur ma Volonté contient un pouvoir créateur; et le tout est de diffuser ces connaissances, afin que le pouvoir qu'Elles contiennent puisse percer les cœurs et les soumettre à Sa domination. La même chose ne s'est-elle pas produite lors de la Rédemption? Tant que Je restai avec ma Mère dans la vie cachée de Nazareth, tout resta silencieux autour de Moi, mais le fait d'être resté caché avec la Reine Céleste servit admirablement — à former le fondement de la Rédemption et — à ce que je puisse M'annoncer Moi-même, comme étant déjà présent parmi eux. Cependant les fruits [de la Rédemption] ont été communiqués au peuple quand Je sortis en public! Je me fis connaître, Je parlais avec la puissance de Ma parole créatrice, et de même que tout ce que je faisais et disais se répandait et se répand encore parmi le peuple, de même les fruits de la Rédemption eurent et ont toujours leurs effets. Certes, ma fille, si personne n'avait été au courant de ma venue sur terre, la Rédemption aurait été chose morte et sans effet pour les créatures; c'est donc la connaissance qui a donné la vie à Ses fruits.

«Il en sera ainsi de ma Volonté: la connaissance donnera vie aux fruits de ma Volonté. C'est pourquoi j'ai voulu renouveler ce que j'ai fait dans la Rédemption: choisir une autre vierge, rester caché avec elle pendant quarante ans et plus, la séparer de tous 'comme dans un nouveau Nazareth' pour être libre⁵, avec elle, de raconter — toute l'histoire, les merveilles, les biens qu'Elle contient, et ainsi, pouvoir former la Vie de ma Volonté en elle

«Et tout comme J'ai choisi Saint Joseph pour être avec Moi et ma Mère, — comme coopérateur, précepteur et sentinelle vigilante pour Moi et la Reine Souveraine, ainsi J'ai placé près de toi l'assistance vigilante de mes ministres comme coopérateurs, tuteurs et gardiens des connaissances, biens et merveilles contenus dans ma Volonté. Et comme ma Volonté veut établir son Royaume parmi les peuples, Je veux, par ton intermédiaire, déposer cette doctrine céleste dans mes ministres 'mes nouveaux apôtres' — afin que Je puisse former en eux le lien à ma Volonté et qu'ensuite, ils La transmettent parmi les peuples. Si cela n'avait pas été ou ne devait pas être le cas, je n'aurais pas tant insisté pour te faire écrire, et je n'aurais pas, non plus, permis au prêtre de venir tous les jours;  j'aurais laissé tout mon travail entre toi et Moi. Alors sois attentive et laisse-Moi libre de faire en toi — ce que Je veux.»  

(9) Maintenant, qui peut dire à quel point j'étais confuse après les dires de Jésus? Je suis restée silencieuse et du fond du cœur j'ai répété Fiat, Fiat, Fiat.  

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¹ après encore deux mille ans  =  donc 6000 ans depuis la chute de l'homme

² en ton âme = en l'âme de Luisa

³ la manière de communiquer = LE LIEN, LA CONNEXION

la façon et la manière = la voie et le comment (selon la traduction anglaise de Book of Heaven)

pour être libre avec elle = pour être seuls, elle et Moi et donc avoir toute liberté pour parler, raconter, discuter...

28.  20 juin 1926 — Ecce Homo".  Jésus a ressenti de nombreuses morts pour ceux qui criaient "crucifiez-le". Celui qui vit de la Divine Volonté reçoit le fruit des douleurs de Jésus. L'idéal de Jésus dans la Création était que sa Volonté vienne régner dans l'âme.

(1) Après avoir passé des jours très amers à cause de la privation de mon doux Jésus, j'ai senti que je ne pouvais plus le supporter. Gémissant sous une pression qui m'écrasait l'âme et le corps, j'ai désiré ma Patrie Céleste où, pas même un instant, je resterais sans Celui qui est toute ma vie et mon plus grand et unique bien. Ainsi, lorsque je fus réduite aux dernières extrémités sans Jésus, je me sentie complètement remplie de Lui, de telle manière que j'étais comme un voile qui le recouvrait. Et comme je pensais aux douleurs de sa Passion, l’accompagnant spécialement dans l’acte où Pilate le montrait au peuple en disant: "Ecce homo", mon doux Jésus me dit:

(2) «Ma fille, quand Pilate a dit "Ecce homo", tout le monde criait: "Crucifie-le, crucifie-le, nous voulons sa mort", même mon propre Père Céleste et ma Mère inséparable et transpercée; et non seulement ceux qui étaient présents, mais aussi tous les absents ainsi que toutes les générations passées et futures! Et si quelqu'un ne l'a pas dit avec des paroles, il l'a dit avec des actes, parce que personne n'a dit qu'il Me voulait vivant, et, garder le silence¹ — confirme ce que les autres veulent. Ce cri de mort de tous M'a été très douloureux. J'ai ressenti tellement de morts à cause du nombre de personnes qui criaient "Crucifie-le" que j'avais l'impression d'être noyé dans la douleur et la mort; d’autant plus que je voyais que chacune de mes morts n’apporterait pas la vie à tous, et que ceux qui recevraient la vie à cause de ma mort — ne jouiraient pas du fruit complet de ma Passion et de ma mort.

«Ma douleur était si grande que mon Humanité gémissante était sur le point de succomber et de rendre son dernier souffle, mais pendant que j'étais en train de mourir, ma Volonté Suprême avec son 'omnivision' rendait présents à mon Humanité mourantetous ceux qui laisseraient la Volonté éternelle régner en eux avec une domination absolue et qui prendraient  le fruit complet de ma Passion et de ma Mort. Parmi eux, ma chère Mère était en tête, Elle qui pris le dépôt entier de tous mes biens et des fruits qui sont dans ma Vie, ma Passion et ma mort. Pas un seul de mes souffles, Elle n'a laissé se perdre! Elle a gardé tous ces précieux fruits sous Sa garde; et d'Elle, ces fruits devaient être transmis à la petite nouveau-née de ma Volonté et à tous ceux en qui la Volonté Suprême aurait sa Vie et son Royaume. Ainsi, lorsque mon Humanité expirante a vu le fruit complet — de ma Vie, Passion et Mort —, sauvé et sécurisé, Elle a pu reprendre et continuer le cours de Sa douloureuse Passion.

«Ainsi, c'est ma Volonté seule qui apporte toute la plénitude de mes biens et le fruit complet qui existe dans la Création, la Rédemption et la Sanctification. Là où ELLE règne, Nos œuvres sont toutes pleines de vie, — rien n'est à moitié ou incomplet, tandis que là où ELLE ne règne pas, même s'il y a quelque vertu, — tout est misère, incomplet et s'il se produit du fruit, il est amer, immature. S'ils² prennent des fruits de ma Rédemption, ils les prennent avec mesure et sans abondance, et donc, ils deviennent faibles, malades et fiévreux; c'est pourquoi, s'ils font un peu de bien, ils le font avec difficulté et se sentent écrasés sous le poids du peu de bien qu'ils font. Au contraire, ma Volonté vide la volonté humaine et dans ce videElle place la force divine et la vie du bien. Donc, celui qui fait régner ma Volonté en lui-même, fait le bien sans difficulté; la vie qu'Elle contient le porte à faire le bien — avec une force irrésistible. C'est pourquoi mon Humanité trouva la vie — dans ma Passion, ma Mort et en qui laisserait régner ma Volonté; par conséquent, tant que ma Volonté n'aura pas son Règne dans les âmes, la Création et la Rédemption seront toujours incomplètes.»

(3) Après cela, je faisais mes actes habituels dans la Volonté Suprême. Mon doux Jésus, sortant de mon intérieur, suivait de Son regard tout ce que je faisais: IL voyait que tous mes actes s'identifiaient aux Siens et qu'ils suivaient (en vertu de la Volonté Suprême) le même chemin que Ses propres actes, répétant le même bien et la même gloire au Père Céleste. Pris d'un excès d'amour, IL me serra sur son cœur et me dit:

(4) «Ma fille, tu vis dans le Royaume de ma Volonté et bien que tu sois petite et nouveau-née en Elle, ta petitesse est mon triomphe quand je te vois Y opérer. Je me retrouve dans le Royaume de ma Volonté comme un roi qui a soutenu une longue guerre; comme son idéal est la victoire, en se voyant victorieux, il se sent rafraîchi³ des batailles sanglantes, des épreuves endurées et des blessures encore imprimées sur sa personne. Son triomphe se forme en se voyant entouré des conquêtes qu'il a faites. Le roi veut tout regarder! Son regard se pose sur le Royaume conquis, il sourit triomphalement et fait la fête. Je suis tel que lui; mon idéal dans la Création étant le Règne de ma Volonté dans l'âme de la créature.

«Mon objectif premier était de reproduire en l'homme 'un maximum d'images' de la Divine Trinité — en vertu de l'accomplissement de ma Volonté sur lui, mais l'homme, en S'en retirant, j'ai perdu mon Royaume en lui. Et pendant six mille ans j'ai dû soutenir une longue bataille; mais aussi longue soit-elle, je n'ai pas abandonné mon idéal ni mon premier objectif, et je ne l'arrêterai pas non plus: Je suis entré dans la Rédemption pour réaliser mon idéal et mon dessein premier c’est-à-dire le Royaume de ma Volonté dans les âmes; cela est si vrai que pour venir, j'ai formé mon premier Royaume de la Volonté Suprême dans le Cœur de ma Mère Immaculée, car, hors de mon Royaume, je ne serais jamais venu sur terre. Alors, j'ai enduré des épreuves et des douleurs, j'ai été blessé et été finalement tué, mais, le Royaume de ma Volonté ne s'est pas réalisé; j'ai posé les fondations, j'ai fait des préparatifs, mais la bataille sanglante entre la volonté humaine et la Volonté Divine continue.

«Maintenant ma petite fille, quand je te vois opérer dans le Royaume de Ma Volonté et qu'à mesure que tu le fais, mon Royaume s'établit de plus en plus en toi, Je me sens victorieux dans ma longue bataille; tout autour de Moi prend des allures de triomphe et de fête. Mes douleurs, Mes épreuves et Mes blessures Me sourient; ma mort même Me redonne la vie de ma Volonté en toi. Ainsi, je me sens victorieux de la Création et de la Rédemption; en effet, ils servent à former les longues tournées⁴ de ma nouveau-née de ma Volonté — ses envolées rapides, ses marches interminables dans le Royaume de ma Volonté — et dont Je suis fier. Avec bonheur, je suis du regard tous les pas et les actions de ma petite fille.

«Tu vois, nous avons tous un idéal et une fois qu'il est réalisé, nous sommes contents. Même le petit bébé a son idéal — s'accrocher au sein de sa mère — et pendant qu'il pleure et sanglote, dès que sa mère ouvre le sein, il arrête de pleurer, sourit, se précipite, s'attache au sein et tète victorieusement jusqu'à ce qu'il soit satisfait; et pendant qu'il tète, il prend triomphalement son doux sommeil. Tel Je suis; après un long cri, quand je vois le sein de l'âme M'ouvrir les portes pour laisser place au Royaume de la Volonté Suprême, mes larmes s'arrêtent et, me jetant dans son sein, je m'attache à elle; et, en suçant son amour et les fruits du Royaume de ma Volonté, je prends mon doux sommeil et me repose victorieux. Jusqu'au petit oiseau dont l'idéal est la graine; quand il la voit, il bat des ailes, court, se précipite sur elle, se nourrit victorieusement et reprend triomphalement son vol. Tel je suis. Je vole, je plonge, je tourne en rond pour former le Royaume de ma Volonté dans l'âme, afin qu'elle forme la graine pour Me nourrir, car je ne prends d'autre nourriture que celle qui se forme dans mon Royaume! Et quand je vois cette graine céleste, plus qu'un petit oiseau, je vole pour en faire ma nourriture.

«Tout réside donc dans la réalisation de l’idéal que chacun se fixe. C'est pourquoi, lorsque je te vois opérer dans le Royaume de ma Volonté, je vois mon idéal se réaliser; je sens le retour de mon œuvre de Création et de Rédemption et le triomphe de ma Volonté établie en toi. Sois donc attentive à ce que la victoire de ton Jésus soit permanente en toi.»

(5) Alors après cela, mon doux Jésus s'est déplacé en moi et toute tendresse m'a dit:

(6) «Ma fille, dis-moi, quel est ton idéal, ton but?

(7) Et moi: "Jésus, mon Amour, mon idéal est d'accomplir ta Volonté et tout mon objectif est d'arriver à ce que — aucune de mes pensées, paroles, battements de cœur ou œuvres, ne sorte jamais du Royaume de ta Volonté Suprême; au contraire, qu'ils soient tous conçus et nourris en ta Volonté, et, qu'ils grandissent en formant leur vie en Elle et même leur mort, — même si je sais que dans ta Volonté, aucun acte ne meurt, mais qu'une fois nés, ils vivent éternellement! Donc, c'est le Royaume de ta Volonté dans ma pauvre âme que je désire, c'est tout mon idéal et mon premier et dernier dessein." Et Jésus, tout amour et fête, ajouta:

(8) «Ma fille, donc mon idéal et le tien ne font qu'un, donc notre objectif est unique! Bravo, bravo à la fille de ma Volonté! Et puisque ton idéal et le mien ne font qu'un, toi aussi tu as soutenu le combat durant de longues années pour conquérir le Royaume de ma Volonté. Tu as dû endurer des douleurs, des privations, et tu as même été prisonnière dans ta petite chambre, enchaînée à ton petit lit, pour conquérir ce Royaume tant désiré et tant désiré par Moi et  toi. Cela nous a coûté cher à tous les deux. Maintenant, nous sommes à la fois triomphants et conquérants, — de sorte que toi aussi tu es la petite reine du Royaume de ma Volonté, et bien que petite, tu es toujours reine, parce que tu es la fille du grand Roi, — notre Père céleste. Donc, en tant que conquérante d'un si grand Royaume, prends possession de toute la Création, de toute la Rédemption et de tout le Ciel! Tout t'appartient car, partout où règne ma Volonté intacte et permanente, tes droits de possession s'étendent. Tous t'attendent pour te rendre les honneurs qui conviennent à ta victoire.

(9) «Toi aussi tu es la petite fille qui a tant pleuré et désiré ton Jésus, et dès que tu m'as vu, tes larmes se sont arrêtées; en te jetant dans mon Sein, tu t'es accrochée à ma poitrine et victorieuse, tu as sucé ma Volonté et mon amour; comme en triomphe tu t'es reposée dans mes bras et je t'ai bercée pour que ton sommeil soit plus long afin que je puisse jouir de ma nouveau-née dans mes propres bras; et, triomphalement, j'ai étendu le Royaume de ma Volonté en toi. Tu es comme la petite colombe qui tournait et tournait autour de Moi, tandis que Je te parlais de Ma Volonté, te montrais Ses connaissances, Ses biens, Ses merveilles et même Ses douleurs. Tu battais des ailes et tu te précipitais au-dessus des nombreuses graines que Je plaçais devant toi, t'en nourrissant et reprenant triomphalement ton vol autour de Moi — attendant d'autres graines de Ma Volonté, encore et encore... te nourrissant, volant, manifestant ainsi le Royaume de ma volonté. Ainsi, mes prérogatives sont les tiennes, mon Royaume et le tien ne font qu'un; nous avons souffert ensemble. Il est juste que nous profitions ensemble de nos conquêtes.»

(10) J'ai été surprise d'entendre cela et je me suis dit: "Mais est-il bien vrai que dans ma pauvre âme il y a ce Royaume de la Volonté Suprême?" Je me sentais complètement confuse et si j'écrivais cela, je l'écrivais pour obéir. Mais pendant que j'écrivais, Jésus me surprit. Sortant de moi, IL jeta ses bras autour de mon cou en me serrant fort, fort à tel point que je ne pouvais pas, que je ne pouvais plus écrire parce que ma pauvre tête n'était plus en moi. Mais Jésus a immédiatement disparu et j'ai recommencé à écrire. Et alors que j’avais peur, Jésus me dit

(11) «Ma fille, ma Mère Céleste a pu me donner aux autres parce qu'elle m'a conçu en Elle-même, m'a élevé et m'a nourri. Nul ne peut donner ce qu'il n'a pas et si Elle m'a donné à d'autres créatures, c'est parce qu'Elle me possédait. Or, Je ne t'aurais jamais autant parlé de ma Volonté si je n'avais pas voulu former son Royaume en toi, et toi, tu ne l'aurais pas autant aimé s'il n'était pas le tien [si le Royaume de ma Volonté ne t'appartenait pas]. Les choses qui ne nous appartiennent pas sont gardées à contrecœur et provoquent des ennuis et des fardeaux. Si tu n'avais pas eu en toi la source d'où naît le Royaume de ma Volonté, tu n'aurais pu répéter ce que Je t'ai dit, ni le mettre sur papier. N'en n'ayant pas la possession [possession de ma Volonté], il t'aurait manqué la lumière et l'amour pour LA manifester. Donc, si le Soleil [soleil de ma Volonté] brille en toi et qu'avec ses rayons: IL te nourrit des mots, des connaissances et de la façon dont IL veut régner, — c'est le signe que tu LE possèdes. Ta tâche est de LE faire connaître, comme il était du devoir de la Reine Souveraine de Me faire connaître et de Me donner pour le salut de tous.»

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¹ garder le silence = qui ne dit mot, consent

² S'ils = ceux qui ne laissent pas la Volonté suprême régner en eux

³ il se sent rafraîchi = il se sent soulagé, réconforté

les longues tournées = les longues rondes, les longs voyages

29.   21 juin 1926 — Saint Aloysius [Saint Louis de Gonzague] était une fleur qui émanait de l'Humanité de Notre Seigneur, rayonnante des rayons de la Divine Volonté. Les âmes qui posséderont le Royaume de la Divine Volonté auront leur racine dans le Soleil de Celle-ci.

(1) Ce matin, ayant reçu la Sainte Communion, selon mon habitude je l'ai fait dans la Très Sainte Volonté de Dieu en offrant à mon cher Saint Louis, — non seulement la Communion mais tous les biens qui sont dans la Très Sainte Volonté de Dieu, pour sa gloire accidentelle. Or, pendant que je faisais cela, j'ai vu que tous les biens qui sont dans la Volonté Suprême, — comme autant de rayons de lumière, de rayons de beauté et de couleurs colorées —, inondaient le cher saint, lui donnant une gloire infinie. Et mon doux Jésus, bougeant en moi me dit:

(2) «Ma fille, Luigi est une fleur et un saint qui a fleuri de la terre de mon Humanité et qui a brillé par les reflets des rayons du Soleil de ma Volonté. Mon Humanité, bien que sainte, pure, noble et hypostatiquement unie au Verbe, était de la terre, et Luigi, plus qu'une fleur, est né de mon Humanité, pure, sainte, noble, possédant la racine du pur amour, de telle sorte que l'amour peut être vu écrit dans chaque feuille de sa fleur. Mais, ce qui la rend plus belle et plus éblouissante, ce sont les rayons de ma Volonté, auxquels elle a toujours été soumise. Ces rayons ont donné tant de développement à cette fleur, qu'ils la rendent singulière sur la terre et au Ciel.

Maintenant ma fille, si Luigi est si beau parce qu'il est né de mon Humanité, qu'adviendra-t-il de toi et de tous ceux qui posséderont le Royaume de ma Volonté? Ces fleurs ne fleuriront pas de mon Humanité, mais auront leur racine dans le Soleil de ma Volonté, la fleur de leur vie se formant en Elle, grandissant et s'épanouissant dans le Soleil-même de ma Volonté qui, jaloux de ces fleurs, les cachera dans sa propre lumière. Sur chaque feuille de ces fleurs, vous verrez écrites toutes les particularités des qualités divines; elles seront l'enchantement de tout le Ciel et chacun reconnaîtra en elles l'œuvre complète de son Créateur.»

(3) Et en disant cela, mon doux Jésus ouvrit sa poitrine et montra, à l'intérieur, un immense Soleil, dans lequel il devait planter toutes ces fleurs. Son amour et sa jalousie envers elles étaient si grands qu'il ne les laissait pas fleurir en dehors de son humanité, mais à l'intérieur de Lui-même.

30.  26 juin 1926 — Celle qui possède le Règne de la Divine Volonté, opère de façon universelle et possédera la gloire universelle. Rétribution universelle à la Reine Souveraine.

(1) J'étais comme d'habitude, accomplissant mes actes habituels dans la Volonté Suprême, c'est-à-dire, — embrassant tout, la Création, la Rédemption et tout le monde, pour pouvoir rendre à mon Créateur le retour de l'amour et de la gloire que chacun Lui doit, et mon doux Jésus, évoluant en moi, me dit:

(2) «Ma fille, la petite fille de ma Volonté ne doit pas seulement penser à s'occuper de défendre les droits universels de son Créateur, en Lui donnant le retour de l'amour et de la gloire que chacun Lui doit comme si tous n'étaient qu'un, de telle manière qu'Il puisse tout trouver en elle — du fait que Notre Volonté implique tout et tous, et que celui qui vit en Elle possède des voies universelles pour Tout Nous donner, Nous permettant ainsi de tout compenser mais, en tant que Notre fille, elle doit aussi défendre les droits de la Reine Souveraine.

«Elle opérait de manière universelle et a donc eu — un amour, une gloire, une prière, une réparation, une douleur pour Son Créateur, pour chaque créature ¹. Elle ne laissait s'échapper "aucun acte" que chaque créature devait à son Créateur. Elle enfermait tout le monde dans son cœur maternel et elle aimait tout et chacun d'une manière universelle. Nous avons trouvé en Elle toute notre gloire, Elle ne nous a rien refusé. Elle nous a donné, non seulement ce qu'elle avait à nous donner directement mais, ce que les autres créatures nous ont refusé. Et pour agir comme une Mère magnanime et très aimante, qui s'éviscère² pour ses propres enfants, elle les a tous fait naître dans son cœur douloureux. Chaque fibre de son cœur fut transpercée de douleur à la naissance de chacun de ses enfants et, au coup fatal de la mort de son Fils Dieu, la douleur de cette mort a mis le sceau de "la régénération de la vie" sur les nouveaux enfants de cette Mère endeuillée.

(3) Maintenant, une Reine Vierge qui Nous a tant aimés, a défendu tous nos droits, une Mère si tendre qui a eu de l'amour et des douleurs pour tous, cette Reine mérite — que Notre petite nouveau-née de notre Volonté Suprême L'aime pour tous et Lui rende la réciprocité [la pareille] pour tout. Embrasse tous Ses actes faits dans notre Volonté en y plaçant les tiens unis aux Siens, car Elle est inséparable de Nous, — sa gloire est la Nôtre, la Nôtre est la Sienne, d'autant que notre Volonté met tout en commun.»

4) Alors, quand j'ai entendu cela, j'étais un peu confuse, comme si je ne savais pas comment faire ce que Jésus me disait; je l'ai prié de me donner la capacité de le faire. Jésus, reprenant la parole, m'a dit:

(5) «Ma fille, ma Volonté contient tout; et de même qu'Elle conserve jalousement tous ses actes comme s'ils n'en faisaient qu'un, de même, Elle conserve tous les actes de la Reine Souveraine comme s'ils étaient les siens, car elle y a tout fait; c'est pourquoi ma propre Volonté te les rendra présents.

«Maintenant, tu dois savoir que celui qui — a fait du bien à tous, aimé tout le monde et travaillé de manière universelle pour Dieu et pour tous, en toute justice, celui-là a des droits sur tout et au-dessus de tous.

«Opérer de manière universelle est un mode divin! Et ma Mère Céleste a pu oeuvrer selon les voies de son Créateur parce qu'Elle possédait le Royaume de notre Volonté. Maintenant, ayant opéré dans notre Volonté Suprême, Elle détient des droits sur les possessions qu'Elle a formées dans notre Royaume. Et qui d'autre pourrait lui rendre la pareille³ sinon celle⁴ qui vit dans le même Royaume⁵ parce que c’est seulement dans ce Royaume qu’il y a une action universelle, — l’amour qui aime tout le monde, qui embrasse tout et auquel rien n’échappe.

«Mais sache que quiconque possède le Royaume de ma Volonté sur terre a droit à la gloire universelle au Ciel; et cela, de manière connaturelle⁶ et simple. Comme Ma Volonté embrasse tout et enveloppe tout le monde, celle qui possède ma Volonté laisse sortir d'elle-même tous les biens, — unis à la gloire que ces biens contiennent; et tandis que la gloire universelle provient d'elle, elle-même la reçoit également. Cela te semble-t-il peu de chose que de posséder la gloire universelle dans la Patrie Céleste?

«Sois donc attentive, le Royaume de la Volonté Suprême est très riche; en Lui se trouvent des pièces de monnaie qui surgissent. C'est pourquoi tout le monde attend quelque chose de toi; ma propre Mère veut aussi la correspondance de l'amour universel qu'elle a eu pour toutes les générations. Et toi en retour, tu recevras la gloire universelle dans la Patrie Céleste,— le seul et unique héritage et qui appartient uniquement à ceux qui auront possédé le Royaume de ma Volonté sur terre

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¹ pour chaque créature = comme si c'était chaque créature qui faisait ces actes pour le Créateur

² qui s'éviscère = qui vide son âme, qui se déchire les entrailles, qui se vide d'Elle-même

³ lui rendre la pareille  = la payer de retour, la récompenser

⁴ celle  = Luisa , dans le contexte présent et toute personne vivant dans la Volonté divine, ultérieurement

Royaume  = Royaume de notre Volonté

⁶ connaturelle  = Qui est en accord avec la nature de quelque chose ou de quelqu'un

31.  29 juin 1926 — Chaque chose créée contient une image de qualités divines, et la Volonté Divine glorifie ces qualités dans chaque chose créée.

(1) Après avoir traversé des jours de privations bien amères, mon Jésus bien-aimé, pour me remonter le moral, est resté plusieurs heures quand il est venu. Il s'est montré très jeune, d'une beauté rare et captivante. Il s'est assis sur mon lit à côté de moi en me disant:

Comment peux-tu douter un seul instant que, dans un Règne que J'ai tellement désiré, il puisse manquer le Roi du triomphe? Viens donc dans mes bras, pour que Je te redonne de la force." 

(2) «Ma fille, je sais, je sais que tu ne peux pas être sans Moi, — parce que Je suis pour toi plus que ta vie elle-même. Donc, si Je ne venais pas, tu manquerais de la substance de la vie, et puis, nous avons beaucoup de choses à faire ensemble dans le Royaume de la Volonté Suprême. Alors, quand tu vois que Je ne viens pas tout de suite, ne sois pas si opprimée; sois sûre que Je viendrai car ma venue est nécessaire pour toi et pour Moi, — car Je dois voir aux affaires de mon Royaume, et pendant que je le dirige, je dois en profiter. Comment, dans un Royaume tant désiré par Moi, peux-tu avoir le moindre doute que le Roi de triomphe puisse manquer?  Viens donc dans mes bras, afin que ton Jésus te fortifie.»

(3) Et pendant qu'il disait cela, IL me pris dans ses bras, me serra contre sa poitrine et me berça en disant:

(4) «Dors, dors sur ma poitrine, ma petite nouveau-née de ma Volonté».

(5) J'étais toute petite dans les bras de Jésus et je sentais que je ne voulais pas dormir; je voulais profiter de Jésus, je voulais lui dire beaucoup de choses maintenant que j'avais le Bien¹ resté longtemps avec moi. Mais Jésus a continué à me bercer, et moi, sans le vouloir, je suis tombée dans un doux, doux sommeil²; dans mon sommeil je sentais le battement du Cœur³ de Jésus qui parlait et disait: "Ma volonté", et l'autre battement du Cœur comme s'il répondait: "Je veux infuser l'amour à la petite fille de ma Volonté."

(6) Dans le battement de cœur "Ma volonté", un grand cercle de lumière s'est formé, et dans le battement de cœur "amour", un autre cercle plus petit s'est formé, — de sorte que le grand enfermait le petit. Et Jésus, pendant que je dormais, a pris ces cercles qui formaient les battements de son Cœur et les a scellés dans toute ma personne; je me suis sentie complètement renforcée et confirmée dans les bras de Jésus. Comme je me sentais heureuse! Mais Jésus me serrant plus fort contre sa poitrine  me réveilla me disant:

(7) «Ma petite fille, parcourons ensemble la Création tout entière, — dans laquelle la Volonté Suprême contient sa Vie et accomplit dans chaque chose créée son acte distinct; triomphante, Elle exalte et glorifie [dans chacune des choses créées] toutes les qualités suprêmes de manière parfaite.

«Si tu regardes le ciel, ton œil ne peut en voir les limites,partout où tu regardes c'est le ciel et tu ne peux pas dire où il finit et où il commence: c'est l'image de notre Être "Suprême" qui n'a ni commencement ni fin et dans le ciel bleu, notre Volonté loue et glorifie notre Être éternel qui n'a ni début ni fin. Ce ciel, constellé d’étoiles, image de notre Être, est untout comme la Divinité est un acte unique. Mais, dans la multiplicité des étoiles, Nos œuvres ad extra qui découlent de cet acte unique et, les effets des oeuvres de cet acte unique sont innombrables; notre Volonté magnifie et glorifie les effets et la multiplicité de Nos œuvres dans les étoiles oeuvres qui incluent  les Anges, l'homme et toutes les choses créées. Vois comme il est beau de vivre dans ma Volonté — dans l’unité de Sa lumière suprême, d'être conscient de ce que signifient 'toutes les choses créées', de louer, magnifier et glorifier le Créateur Suprême avec Sa propre Volonté — dans toutes Nos images contenues en chaque chose créée 🤔

«Tourne-toi maintenant vers le soleil. Sous la voûte du ciel, tu peux voir une circonférence limitée de lumière qui contient de la lumière et de la chaleur qui descend vers le bas et investit la terre entière image de la lumière et de l'amour du Facteur Suprême qui aime tout le monde et fait du bien à tous. Du haut de Sa Majesté, il descend jusqu'en bas, jusque dans les cœurs, jusqu'en enfer, mais en silence, sans bruit, où qu'il soit. oh! comme notre Volonté glorifie et magnifie notre lumière éternelle, notre amour inextinguible et notre vision omniprésente.

«Notre Volonté murmure dans la mer et, dans l'immensité des eaux qui cachent d'innombrables poissons de toutes espèces et de toutes couleurs, — Elle glorifie notre immensité qui enveloppe tout et tient toutes choses comme sous son emprise.

«Notre Volonté glorifie l'image de notre immuabilité dans la fermeté des montagnes; l'image de notre justice dans le grondement du tonnerre et l'éclat des éclairs; l'image de notre joie dans le petit oiseau qui chante, trille et gazouille; l'image de notre amour gémissant dans la colombe gémissante; l'image du rappel continu que Nous faisons à l'homme, dans l'agneau qui bêle en disant à chaque bêlement: «Moi, Moi, viens à Moi, viens à Moi»; et notre Volonté Nous glorifie dans le rappel continu que nous faisons à la créature.

«Toutes les choses créées ont un symbole qui est le Nôtre, une image de Nous et notre Volonté s'engage à Nous magnifier et à Nous glorifier dans toutes Nos œuvres, — car l'œuvre de la Création étant l'œuvre du Fiat Suprême, il LUI⁶convenait de préserver Notre gloire, entière et permanente, dans toutes les choses créées.

«Maintenant, notre Volonté Suprême veut donner cet engagement en héritage à ceux qui doivent vivre dans l'unité de Sa lumière, car il ne serait pas commode de vivre dans Sa lumière et de ne pas s'identifier aux actes du Fiat Suprême. Donc, ma petite fille, toutes les choses créées, ainsi que ma Volonté, t'attendent en chaque chose, pour répéter leurs mêmes actes, pour glorifier et magnifier ton Créateur, avec la même Volonté Divine.»

(8) Or, qui peut dire toutes les images du Créateur — que renferme la Création entière? Si je voulais tout dire, je ne finirais jamais! Alors, pour ne pas être trop longue, je n’ai dit que quelques petites choses et je l'ai fait pour obéir et par crainte de déplaire à Jésus...

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¹ le Bien = la présence de Jésus

² dans un doux, doux sommeil =  je m'endormis tout doucement

³ le battement du Cœur  =  le coeur présente deux battements: un plus fort et plus long et un plus faible et plus court

⁴ magnifier =  exalter

avec Sa propre Volonté, dans toutes Nos images, contenues en chaque chose créée = le sens de cette phrase est élucidé par la lecture de la suite du texte.

LUIFIAT SUPRÊME

32.  1er juillet 1926 — Il n'y a pas de sainteté sans la Volonté de Dieu. La venue de Jésus sur la terre a servi à tracer les chemins, les escaliers,  pour atteindre le Royaume de sa Volonté.

(1) Je faisais mes actes habituels dans la Volonté Suprême et je pensais en moi-même: "Est-il possible que les nombreux saints de l'Ancien Testament, qui se sont tant distingués par la puissance de leurs miracles tels — Moïse, Élie, les nombreux prophètes, mais aussi tant de saints, après la venue de Notre-Seigneur, qui se sont rendus merveilleux par leurs vertus et leurs miracles, que, aucun parmi eux ne possédait le Royaume de la Divine Volonté et ne vivait dans l'unité de sa lumière? Cela semble incroyable." Alors que j'y pensais, mon doux Jésus sortit de moi et me tenant près de Lui, me dit:

(2) «Ma fille, pourtant il est bien vrai que jusqu'à présent personne n'a possédé le Royaume de ma Volonté, ni joui de toute la plénitude de l'unité de lumière qu'IL¹ contient. Étant donné quec’est ce qui m’intéresse le plus,c'est ce qui me glorifie le plus,c'est ce qui sauvegardera tous les droits divins et complétera l'œuvre de Création et de Rédemption, non seulement cela, c'est ce qui apportera à la créature le plus grand bien qui peut exister au Ciel et sur terre, donc, si cela avait été le cas, Je L'aurais fait connaître. Tout comme J'ai fait connaître les nombreuses vertus et merveilles de mes saints, J'aurais fait connaître ceux qui auraient possédé le Royaume de ma Volonté - si cher à Mon Cœur - pour Le transmettre aux autres — et ces autres auraient alors pu imiter ceux le possédant.

«Concernant les saints de l’Ancien Testament, ils se trouvaient dans la même condition qu’Adam: il leurs manquait le Divin Réparateur — qui devait réunifier² la Volonté humaine et la Volonté divine, et payer de manière divine les dettes des hommes coupables. Cependant les saints, anciens et modernes, ont retiré de ma Volonté, autant que ce qu’ils en connaissaient; — les miracles mêmes qu'ils accomplissaient — étaient des particules du pouvoir de ma Volonté, qui leur avait été communiqué. Ainsi, tous mes Saints ont vécucertains dans l'ombre de ma Volonté, certains dans les reflets de Sa lumière, certains soumis à Sa puissance, certains aux ordres de Ses commandements, car il n'y a pas de sainteté sans ma Volonté. Cependant, ils ne L'ont possédée que selon le peu qu’ils en connaissaient et pas plusparce que lorsque le bien est désiré, on arrive à le posséder selon ce qu'on connaît de lui. Personne ne possède un bien, une propriété, sans le savoir! Suppose qu'une personne possède un bien mais ne le sache pas, — ce bien serait comme mort pour elle parce qu'il lui manquerait la vie de la connaissance.

(3) «Maintenant, puisque ma Volonté est la chose la plus grande, qui entraîne tout, et que toutes choses, de la plus grande à la plus petite, restent comme perdues devant Elle, on devrait avoir d'Elle toutes les connaissances, dépassant tout ce que l'on sait — de la Création, de la Rédemption, des vertus et de toutes les sciences. Ma Volonté devait être un livre —  pour chaque étape, pour chaque acte et pour chaque chose créée; la terre entière devrait être remplie de livressur les connaissances concernant le Royaume de ma Volonté et leur nombre devrait surpasser celui des choses créées .

«Maintenant, où sont ces livres? Il n’y en a pas. À peine connaît-on quelques paroles au sujet de ma Volonté, alors qu'Elle devrait être à l’origine de chaque connaissance de quoi que ce soit. Puisque ma Volonté est la vie de tout, Elle devrait se trouver sur tout, comme l'image du roi imprimée sur le pièce de monnaie qui circule dans le Royaume, comme la lumière du soleil qui brille sur chaque plante pour lui donner la vie, comme l'eau qui désaltère les lèvres brûlantes, comme la nourriture qui rassasie celui qui a faim après un long jeûne. Tout devait être rempli de connaissance concernant ma Volonté, et si ce n'est pas le cas, c'est le signe que le Royaume de ma Volonté n'est pas connu, donc pas possédé.

«Peut-être peux-tu me parler d'un Saint qui a dit posséder ce Royaume et l'unité de la lumière de la Volonté Suprême? Bien sûr que non; moi-même J'en ai peu parlé. Si J'avais abondamment parlé du Royaume de ma Volonté, voulant Le former dans l'homme tel que l'innocent Adam Le possédait, — étant le point le plus élevé, le plus près de Dieu, celui qui se rapproche le plus de la ressemblance divine, puisque la chute d'Adam était encore fraîche, tous auraient été découragés et Me tournant le dos ils auraient dit:  "Si l'Adam — innocent qu'il était —, n'a pas eu la confiance ni la persévérance de vivre dans la sainteté de ce Royaume, à tel point que lui-même et toutes les générations ont été plongés dans la misère, la passion et les maux irréparables, comment nous-mêmes — coupables que nous sommes —, pourrions-nous vivre dans un Royaume si saint? Beau, Il l'est, certes, mais on peut dire qu'IL n'est pas pour nous."

«De plus, comme ma Volonté est le point le plus élevé de tout, il fallait des voies, des moyens de transport, des escaliers, des vêtements décents, des aliments convenables pour pouvoir habiter dans ce Royaume. C'est pourquoi Ma venue sur terre a servi à former tout cela, de sorte que — chacune de Mes paroles, œuvres, douleurs, prières, chacun de Mes exemples, sacrements institués —, étaient des chemins que Je formais, des moyens de transport pour les faire arriver plus rapidement, des escaliers pour les faire grimper. On peut dire que Je leur ai donné les vêtements de mon Humanité — empourprés de mon sang, pour les habiller dignement dans ce si saint Royaume de ma Volonté, établi dans la Création — par la Sagesse Incréée —, pour le donner en héritage à l'homme.

«Alors, J'ai très peu parlé du Royaume de ma Volonté, et seulement au moment et dans les circonstances où la nécessité et l'utilité du bien qu'IL contient devaient être contenues dans ma parole; plutôt que de parler, J'ai accompli les actes, me réservant de t'en parler à toi. Or, comment les hommes auraient-ils pu posséder ce Royaume de ma Volonté s’ils n’en avaient pas la pleine connaissance? En revanche, sache que toutes les démonstrations que Je t'ai faites à sur LUI ses prodiges, ses biens, ce que doit faire l'âme pour pouvoir s'établir dans ce Royaume, ma Volonté très exprimée que l'homme revienne dans mon Royaume, comment j'ai tout fait 'Création, Rédemption' pour que les hommes parviennent à retrouver ce Royaume perdu..., sontdes liens de transmission, des portes pour LE laisser entrer, des dons que Je fais, des lois, des instructions sur comment Y vivre, l'intelligence pour leur faire comprendre et apprécier le bien qu'ils possèdent. Tout cela leurs manquait; ils ne pouvaient pas posséder ce Royaume de ma Volonté. C'est comme si un individu voudrait aller dans un autre Royaume pour y vivre, mais sans passeport, sans connaître ses lois, ses coutumes, son dialecte... Le pauvre! Son entrée lui serait inaccessible, et s'il entrait en intrus, il se trouverait lui-même si mal à l'aise qu'il aimerait de lui-même quitter ce Royaume dont il ne sait rien.

(4) «Maintenant, ma fille, cela ne te semble-t-il pas plus facile, plus encourageant, plus à la portée de la nature humaine, d'entrer dans le Royaume de ma Volonté après avoir connu le Royaume de ma Rédemption? Dans le Royaume de ma Rédemption, — les aveugles, les boiteux et les malades peuvent être guéris; les aveugles n'entrent pas dans le Royaume de ma Volonté, ceux qui Y entrent sont droits et rayonnants de santé. Ainsi, les hommes trouvent dans le Royaume de ma Rédemption tous les moyens possibles et le passeport même de ma Passion et de ma Mort pour passer dans le Règne de ma Volonté. Animés par la vue de un si grand Bien, ils pourront décider d'en prendre possession.

«Sois donc attentive et ne cherche pas à restreindre ou diminuer les biens qui existent dans le Royaume de Ma Volonté! Et c'est ce que tu fais lorsque tu ne manifestes pas pleinement ce que Je te fais connaître, — car la connaissance est porteuse du don [du cadeau]. Si maintenant, J'élargis la connaissance sur le Royaume de ma Volonté, — ce sont des dons [des cadeaux] que je donne et dans ces cadeaux, j'établis le plus ou le moins à mettre dans le Royaume de ma Volonté, pour le bien de ceux qui doivent LE posséder.

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¹ IL = le Royaume de ma Volonté

² réunifier = unir à nouveau

33.  2 juillet 1926 — La grande différence entre la sainteté des vertus et celle de vivre dans l'unité de la lumière de la Divine Volonté.

(1) Me trouvant dans mon état habituel, mon doux Jésus me montra la justice divine en train de se décharger sur la terre, ordonnant aux éléments de se déchaîner contre les créatures. J'ai tremblé de voir: là, les eaux inonder les pays et les enterrer presque; là, le vent emporter et déraciner les plantes, les arbres, les maisons, avec une force impétueuse, au point que diverses régions se retrouvaient dans la pauvreté la plus sordide; là, les tremblements de terre faisant des ravages, des dégâts considérables! Mais qui peut dire tous les maux qui sont sur le point de s'abattre sur la terre?

En plus de cela, mon toujours aimable Jésus s'est fait voir en mon intérieur, souffrant d'une manière déchirante, pour les nombreuses offenses que les créatures lui faisaient, — surtout pour les nombreuses hypocrisies. Il semblait que sous le bien 'apparent', les créatures gardaient cachés — le poison, les épées, les lances, les clous —, pour le blesser de toutes les manières. Alors, comme si Jésus voulait que je souffre avec Lui, il m'a dit:

(2) «Ma fille, la balance de ma Justice est pleine et déborde sur les créatures. Veux-tu, en tant que fille de ma Volonté, que je te place sous les reflets de ma Justice afin que tu participes, sous les coups, parce qu'Elle est sur le point de faire un monceau¹ de la terre? Et pendant que tu satisferas la Justice par tes souffrances, tu épargneras tes frères. Ceux qui vivent dans le Royaume supérieur de la Volonté Suprême doivent défendre et aider ceux qui sont en bas.»

(3) Or, pendant qu'il disait cela, j'avais l'impression que la justice divine faisait pleuvoir sur moi ses reflets; et Jésus, m'absorbant en LUI [m'identifiant à LUI], je souffrais avec ses coups, ses blessures et ses douleurs; ils étaient si nombreux que Moi-même, je ne savais pas si je devais rester morte ou vivante; mais, à ma plus grande douleur, mon Jésus se retira, atténuant mes douleurs et je suis restée une fois de plus, pour traverser mon dur et long exil. Mais toujours, Fiat! Fiat! J'aurais aimé passer sous silence tout cela, mais l'obéissance s'est imposée et à mon grand regret j'ai dû me soumettre². Alors qui peut dire dans quel état je me trouvais? Pour me soulager, mon doux Jésus a repris la parole sur sa Très Sainte Volonté

(4) «Ma fille, viens avec Moi au milieu de la Création. Le Ciel et la terre t'attendent; — ils veulent celle, qui, animée par cette même Volonté qui les anime "eux-mêmes" et leur donne vie, fait résonner toute la Création de ce très doux écho de l'amour éternel de leur Créateur; — ils veulent ta voix, qui, coulant dans chaque chose créée, anime leur langage silencieux de cette gloire et de cette adoration éternelle envers leur Créateur. Et puisque toutes les choses créées sont liées les unes aux autres et que l'une est la force de l'autre, parce qu'il y a une Volonté Suprême qui les vivifie et les préserve —, celui qui possède Ma Volonté est lié aux choses créées avec la même force et avec la même union. Par conséquent, si tu n'est pas au milieu de la Création, les choses créées sentent que la force universelle et le lien d'inséparabilité leur manquent, dû à ton absence.

«Viens donc dans Nos domaines, parce que tout le monde te désire, et en même temps, je te ferai comprendre d'autres choses sur la grande distance qui existe entrela sainteté de celui qui possède l'unité de la lumière du Royaume de ma Volonté et la sainteté de la soumission, de la résignation et des vertus».

(5) Or, pendant qu'IL disait cela, je me trouvais hors de moi et j'essayais de faire résonner mon "Je t'aime", mon adoration, sur toutes les choses créées; et Jésus toute bonté ajouta:

(6) «Ma fille, regarde le ciel, les étoiles, le soleil, la lune, les plantes, les fleurs, la mer... regarde tout. Chaque chose a sa nature distincte, sa couleur, sa petitesse, sa hauteur; chacune a sa fonction distincte et l’une ne peut pas faire ce que l’autre fait ni produire les mêmes effets. Ainsi, chaque chose créée est un symbole de la sainteté des vertus, de la soumission et de la résignation à ma Volonté. Et selon les vertus qu'elles ont pratiquées, elles ont acquis une couleur distincte. On peut donc dire — qui est une fleur rouge, violette ou blanche, qui est une plante, qui est un arbre, qui est une étoile... Et à mesure qu'elles se sont soumises aux reflets de la Volonté Suprême, elles se sont développées en fécondité, en hauteur et en beauté, mais, leur couleur est unique,  parce que ma Volonté, comme un rayon de soleil, leur a donné la couleur de cette graine, qu'elles-mêmes ont plantée dans leur propre âme³.

«Au contraire, la sainteté de celui qui vit dans l'unité de la lumière de ma Volonté est le résultat de cet acte unique de son Créateur. Tandis qu'il est un dans les mains créatrices, les rayons de Sa Volonté, sortent de Dieu, envahissent tout et produisent des œuvres et des effets si innombrables que l'homme ne peut tous les compter. Cette sainteté, étant le résultat de cet acte unique,est sous les soins et le zèle jaloux de la Volonté Suprême, qui renferme en Elle toutes les couleurs, toutes les beautés variées, tous les biens possibles et imaginables. Ainsi, plus qu'un soleil flamboyant, cette sainteté enfermera et éclipsera toute la Création avec ses diverses beautés, tous les biens de la Rédemption et toutes les saintetés. Et Moi, me montrant plus amoureux que jamais, je mettrai le sceau de Ma propre sainteté sur ceux qui possèdent le Royaume de ma Volonté.

(7) «Mais sais-tu comment cela se passera pour ton Créateur, concernant cette sainteté de vivre dans ma Volonté? Cela se passera comme pour un roi qui n'a pas de descendance, qui ne jouit jamais de l'affection d'un fils, qui n'a pas envie de prodiguer ses caresses paternelles ni ses baisers affectueux, car il ne voit en personne, — sa naissance, ses traits et quelqu'un à qui confier le sort de son Royaume. Le pauvre, il vit toujours avec un clou dans le cœur; il vit toujours entouré de domestiques, de gens qui ne lui ressemblent pas, et s'ils sont autour de lui, ce n'est pas par pur amour mais par intérêt, pour acquérir des richesses, de la gloire et peut-être même pour le trahir. Maintenant, supposons qu'un de ses fils naisse après une longue période. Quelle n'est pas la fête de ce roi! Comme il l'embrasse, le caresse! Il ne parvient pas à détacher son regard — de ce fils en qui il reconnaît son image. À peine né, ce fils hérite de son Royaume et de tous ses biens, et la joie et la célébration complètes du roi sont que — son Royaume ne sera plus celui des étrangers, de ses serviteurs, mais de son cher fils. On peut donc dire que ce qui est au père appartient au fils, et ce qui est au fils appartient au père.

(8) «Maintenant, celui qui possédera le Royaume de ma Volonté sera pour Nous comme un fils né après environ six mille ans. Quelle joie, quelle célébration ce sera pour Nous de voir en lui notre image intègre, belle, — telle que Nous l'avons sortie de Notre sein paternel! Toutes les caresses, les baisers, les cadeaux, seront pour ce fils qui possédera le Royaume de notre Volonté et nous redonnera toute Sa Gloire!  Notre héritage sera sauvé par ce fils, — d'autant plus qu'après avoir donné le Royaume de notre Volonté à l'homme lors de la Création comme héritage spécial, que ce Royaume qui est le Nôtre a si longtemps été dans les mains des étrangers, des serviteurs et des traîtres! N'est-il pas juste que nous lui donnions tout, à ce fils, même Nous-mêmes, et qu'il englobe tout et tout le monde?

(9) Pendant que Jésus disait cela, je restais inquiète et je lui dis: "Est-ce que tout cela est possible, mon amour?" Et Jésus ajouta:

(10) «Ma fille, ne sois pas surprise, car en possédant le Royaume de la Volonté Suprême, l'âme possède une Volonté divine, infinie, éternelle, qui enferme tous les biens; donc, cette âme, qui possède "tout", peut tout Nous donner. Quel sera notre contentement, Notre bonheur et le sien, en voyant la petitesse de la créature, puiser continuellement dans Notre Royaume, comme si elle en était propriétaire et comme notre propre fille.

«Et puisque tout ce qu'elle prend de Nous est divin, elle prend du divin et Nous le redonne en retour, elle prend l'infini et Nous le rend, elle prend de Nous des choses immenses et Nous redonne des choses immenses, elle prend de Nous la lumière et Nous apporte la lumière! Elle ne fera que Nous prendre et Nous redonner. Nous mettrons toutes nos choses à sa disposition, afin que dans le Royaume de notre Volonté que Nous lui avons donné, n'entrent plus les choses qui Nous sont étrangères mais seulement nos propres choses, et que nous puissions ainsi recevoir — les fruits, la gloire, l'amour, l'honneur du Royaume de notre Volonté. Sois donc attentive et ton envol dans notre Volonté sera continu.»

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¹ un monceau = élévation formée par une grande quantité de choses entassées, des monceaux d'ordures.

² j'ai dû me soumettre = j'ai dû en parler

³  parce que ma Volonté, comme un rayon de soleil, leur a donné la couleur de cette graine, qu'elles-mêmes ont plantée dans leur propre âme =  sens difficile!!! (Asa)

⁴ sa naissance = sa progéniture

34.  5 juillet 1926 — Jésus se fait voir en écrivant ce qu'il dit de sa Volonté au plus profond de l'âme ; puis Il en donne un bref compte rendu en paroles.

(1) Je me sentais investie et en proie à la lumière suprême de la Volonté Éternelle et mon toujours aimable Jésus se fit voir au fond de mon âme, debout, une plume de lumière à la main, — en train d'écrire sur une lumière dense qui ressemblait à une toile, mais c'était une lumière étendue dans mon âme. Et Jésus écrivait dans la profondeur de cette lumière. Comme c'était beau de Le voir écrire avec une maîtrise et une rapidité indescriptibles. Puis, après avoir écrit, comme s'il ouvrait les portes de mon intérieur, de la main, IL appela le confesseur en lui disant:

(2) «Viens voir ce que j’écris Moi-même au fond de cette âme. Je n'écris jamais sur papier ou sur toile, car ils sont sujets à périr, mais je prends plaisir à écrire dans les profondeurs de la lumière enfermée dans cette âme, en vertu de ma Volonté. Mes caractères de lumière sont indélébiles et d'une valeur infinie. Alors, quand Je dois lui¹ manifester les vérités sur ma Volonté, Je fais d'abord le travail de les écrire au plus profond d'elle, puis, Je lui parle en lui mentionnant ce que J'ai écrit en elle. C'est pourquoi lorsqu'elle raconte ce que Je lui ai dit, elle le dit avec peu de mots, alors que si elle l'écrit, elle le fait longuement; c'est Mon écriture qui, débordant de son âme, ne met pas qu'une petite allusion — mais toute Ma vérité qui se répand, comme Je l'ai Moi-même écrit au plus profond de son intérieur.

(3) J'étais étonnée et emplie d'une joie indescriptible de voir mon doux Jésus écrire en moi; et j'ai vu de mes propres yeux —que même si, en parlant, je sais peu de choses sur ce qu'Il me dit, me semblant ne connaître que le thème, lorsque j'écris, Il a tout intérêt à m'aider à le faire comme Il le veut. Et Jésus toute bonté m'a dit:

(4) «Ma fille, maintenant, cesse ton émerveillement! Pendant que tu les écris, sens les vérités surgir en toi, comme coulant d'une source. C'est l'œuvre de ton Jésus faite en toi, qui, débordant de toutes les parties de ton âme, met de l'ordre sur le papier et les vérités écrites en toi, scellées avec des caractères de lumière. Alors cesse tes peurs, ne te limite pas au petit résumé de Mes paroles et ne Me résiste pas non plus lorsque Je veux m'étendre, en te faisant écrire sur le papier, ce que J'écrivis avec tant d'amour dans ton âme. Combien de fois ne me forces-tu pas à utiliser la force et à t'accabler parce que tu résistes à écrire ce que Je veux. Alors laisse-moi Le faire. Ton Jésus veillera à ce que la vérité brille en tout.»

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¹ lui =  Luisa

35.   8 juillet 1926 — Menaces de nouveaux châtiments. Comment celui qui doit faire un bien universel doit 'faire' et 'souffrir' plus que les autres.

(1) Je me fondais complètement dans la sainte Volonté Divine, et mon doux Jésus s'est fait voir dans mon intérieur les bras levés, en train d'empêcher la justice divine de se déverser sur les créatures, me mettant dans la même position que LUI pour me faire faire aussi, ce qu'IL a faisait lui-même. Mais il semblait que des créatures incitaient la justice divine à les frapper, et Jésus, comme fatigué, baissant les bras me dit:

(2) «Ma fille, que l'humanité est perfide! Mais, ce n'est que justice et nécessaire, qu'après avoir tant toléré, Je me libère de toutes ces choses anciennes qui occupent la Création, car, étant infectées, elles apportent l'infection aux choses nouvelles, aux plantes nouvelles. Je suis fatigué de la Création, MA DEMEURE donnée à l'homme!  Elle est toujours Mienne puisqu'elle est continuellement préservée et vivifiée par Moi, mais,  — elle est occupée par des serviteurs, des ingrats, des ennemis et même par ceux qui ne Me reconnaissent pas. C'est pourquoi Je veux ME¹ détruire en avançant, détruisant des régions entières et tout ce qui est nécessaire à l'alimentation. Les ministres de la Justice seront les éléments qui, en les investissant, leur feront sentir la puissance divine au-dessus d'eux. Je veux purifier la terre pour préparer la maison de Mes enfants. Tu seras toujours avec moi! Ma Volonté sera toujours ton point de départ, même dans tes plus petits actes, car même dans les plus petites choses, ma Volonté veut garder sa Vie Divine, son principe et sa fin. Elle ne tolère pas que la volonté humaine fasse ses petites apparitions dans Son Royaume, parce que cela te conduirait de plus en plus souvent dans le royaume pernicieux de ta volonté. Cela te déshonorerait et ne convient pas du tout à celle qui doit vivre dans le Royaume de ma Volonté.

(3) Maintenant ma fille, tout comme les douleurs de la Reine Céleste, les Miennes et ma Mort, semblablement au soleil, ont fait mûrir, fertiliser et sucrer les fruits qui existent dans le Royaume de la Rédemption, afin que chacun puisse prendre ces fruits qui apportent la santé aux malades et la sainteté aux bien-portants, de même, tes douleurs, greffées aux Nôtres et mûries à la chaleur du Soleil de ma Volonté, feront mûrir les fruits qui existent dans le Royaume de ma Volonté. Ces fruits seront si nombreux, si doux, si savoureux, que ceux qui veulent les prendre et en profiter ne s'adapteront plus aux fruits non mûrs, insipides et nocifs du royaume misérable et sordide de la volonté humaine.

«Tu dois savoir que celui qui doit être le premier à former un Royaume, à apporter un bien, à former un métier ,  doit souffrir plus que tout le monde et faire plus que tout le monde. Il doit montrer la voie, faciliter les choses, donner les moyens et préparer ce qui convient, — pour garantir que d'autres puissent l'imiter, en trouvant les matières premières de l'ouvrage et en le voyant réalisé. C'est pourquoi je t'ai donné et je continue de te donner beaucoup, afin que tu puisses former la matière première pour ceux qui doivent vivre dans le royaume de ma Volonté. Sois donc attentive et disposée à tout ce que Je te donne et à faire ce que J'attends de toi.»

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¹ Je veux ME détruire=  Je veux détruire MA CRÉATION

36.  11 juillet 1926 — De même que l'on sait que pour former le Royaume de la Rédemption, ceux qui ont souffert le plus ont été Jésus et sa Mère, de même il faudra nommer celle qui souffre le plus pour le Royaume du Fiat Suprême.

(1) Depuis plusieurs jours, mon doux Jésus ne disait rien sur sa Très Sainte Volonté. Il se montrait plutôt triste, en train de frapper les créatures. Aujourd'hui, comme s'il voulait échapper à sa tristesse, car lorsqu'il parle de sa Volonté, il semble faire la fête; en sortant de mon intérieur, IL m'a dit:

(2) «Ma fille, Je veux Me consoler. Fais-Moi parler du Royaume de ma Suprême Volonté.»

(3) Et moi: "Mon amour et ma vie, Jésus, si Tu ne me révèles pas tous les secrets qu'IL contient, moi, ne connaissant pas tout, je ne jouirai pas de la plénitude des biens de ce Royaume; je ne pourrai pas non plus te donner le retour d'amour pour les biens que Tu me caches. Je me sentirai malheureuse au milieu de tant de bonheur, car dans tout ce que Tu possèdes, mon amour pour Toi, mon "Je t'aime", ne coulera pas; et même s'il est petit, c'est celui de ta petite fille que Tu aimes tant." Et Jésus, reprenant mes propres paroles m'a dit:

(4) «Ma petite fille, tu dis toi-même combien la connaissance est nécessaire. Si elle cette connaissance est nécessaire pour toi, combien plus encore elle l'est pour les autres! Maintenant, sache que pour former le Royaume de la Rédemption, celle qui s'est le plus illustrée dans la souffrance a été ma Mère. Apparemment, Elle n'a subi aucune des douleurs que connurent les autres créatures, à l'exception de ma Mort que tous ont connue et qui fut le terrible coup fatal porté à son Cœur maternel,plus que n'importe quelle mort douloureuse , puisqu'elle possédait l'unité de la lumière de ma Volonté. En fait, cette lumière apportait à son cœur transpercé, non seulement les sept épées dont parle l'Église, mais toutes les épées, les lances, les aiguillons de tous les péchés et douleurs des créatures, martyrisant ainsi son cœur maternel d'une manière déchirante. Et ce n'est pas tout; cette lumière lui apportait toutes mes douleurs, mes humiliations, mes tourments, mes épines, mes clous et les douleurs les plus intimes de mon cœur.

«Le cœur de ma Mère était comme un vrai soleil. Et tout comme, seulement la lumière du soleil peut être regardée, — cette lumière contenant tous les biens et effets que la terre reçoit et possède, de sorte que l'on peut dire que la terre est enfermée dans le soleil; il en est ainsi de la Reine Souveraine —, seulement la personne physique de ma Mère pouvait être vue, mais la lumière de Ma Volonté Suprême enfermait en Elle, toutes les douleurs possibles et imaginables. De plus, Ses douleurs étant intimes et méconnues, étaient plus belles, plus précieuses, plus puissantes sur le Cœur Divin pour implorer le Rédempteur tant désiré, descendant dans le cœur des créatures pour les conquérir et les lier au Royaume de Rédemption, encore mieux que la lumière solaire.

«L'Église sait si peu de choses sur les douleurs de la Céleste Souveraine, que l'on peut dire qu'elle ne connaît que les douleurs apparentes; et donc, elle donne ce nombre de sept épées. Mais si elle avait su que le Cœur maternel de ma Mère était le refuge, le dépôt de toutes les douleurs, que la lumière de ma Volonté Lui a "tout" apporté, ne Lui a rien épargné, elle n'aurait pas dit sept épées, mais des millions d'épées! D'autant plus que c'étaient des douleurs intimes¹! Dieu seul connaît l'intensité de la douleur; et c'est pourquoi Elle a été constituée, de droit², — Reine des martyrs et de toutes les douleurs. Les créatures savent donner du poids et de la valeur aux douleurs externes, mais elles ne savent pas donner le juste prix aux douleurs internes.

«Or, pour former en ma Mère, d'abord le Royaume de ma Volonté puis, celui de la Rédemption, tant de douleurs n'étaient pas nécessaires! N'ayant pas de péchés, l'héritage des douleurs n'était pas pour Elle, — son héritage était le Royaume de ma Volonté. Mais, pour donner le Royaume de Rédemption aux créatures, pour que les fruits de la Rédemption mûrissent dans le Royaume de ma Volonté, possédé par Moi et ma MèreElle a dû se soumettre à de nombreuses douleurs; il n’y a aucune chose: belle, bonne ou utile, qui ne vienne de ma Volonté.

«Unie à la Reine Souveraine, Mon Humanité est venue. Elle resta cachée en Moi, dans Mes chagrins, dans Mes douleurs... et donc, on ne savait que peu de choses sur Elle. Mais il fallait que l'on sache ce qu'Elle faisait, combien Elle souffrait et combien Elle aimait. Si rien n'avait été connu d'Elle [de mon Humanité], Je n'aurais pas pu former le Royaume de Rédemption! La connaissance de Mes douleurs et de Mon amour est — l'aimant, l'aiguillon, l'incitation —, la lumière pour attirer les âmes à prendre les remèdes et les biens qu'IL contient. Savoir combien leurs péchés et leur salut M'ont coûté — est la chaîne qui les relie à Moi et empêche de nouveaux péchés. Mais, si elles [les âmes] n'avaient rien su de Mes Douleurs et de Ma Mort, ne sachant combien leur salut M'a coûté, personne n'aurait songé à M'aimer et à sauver son âme. Vois donc combien il est nécessaire de faire connaître ce qu'a fait et souffert Celui et Celle [Moi et ma Mère] qui ont formé en eux-mêmes un Bien universel pour le donner aux autres.

(5) «Maintenant ma fille, de même qu'il fallait faire connaître aux créatures qui étaient "Celui et Celle" et combien ils Leur en ont coûté pour former le Royaume de Rédemption, de même il faut faire connaître Celle [Luisa Piccarreta] que ma bonté paternelle a choisi, en premier, pour former en elle le Royaume du "FIAT" Suprême, et ensuite, pour en donner le principe de transmission aux autres, comme cela se fit pour la Rédemption, qui s'est formée d'abord entre ma Mère Céleste et Moi, et par la suite, divulguée aux créatures. Il en sera ainsi du "FIAT" Suprême!

«Il est donc nécessaire de faire connaître combien Me coûte ce Royaume de ma Volonté afin que l'homme puisse y entrer à nouveau. J'ai dû sacrifier la plus petite des créatures [Luisa], la garder clouée dans un lit pendant plus de quarante ans, sans air, sans la plénitude du soleil dont chacun jouit; son petit cœur a dû être le refuge de Mes douleurs et de celles des créatures; elle a aimé tout le monde, prié pour tout le monde, défendu tout le monde; et combien de fois elle s'est exposée aux coups de la Justice divine pour défendre ses frères! Et cela sans compter ses douleurs intimes, sa propre privation de Moi qui ont martyri son petit cœur en lui donnant une mort continue! Ne connaissant aucune autre vie que la Mienne, aucune autre Volonté que la Mienne, toutes ses souffrances ont posé les bases du Royaume de ma Volonté; comme des rayons solaires, elles ont fait mûrir les fruits du "FIAT" Suprême. Il est donc nécessaire de faire connaître aux créatures combien ce Royaume nous coûta, à toi et Moi, pour que, d'après le coût, elles puissent réaliser à quel point Je désire qu'elles en fassent l'acquisition, qu'elles l'aiment, l'apprécient et aspirent à vivre dans ce Règne de ma Suprême Volonté.»

(6) J'ai écrit ceci pour obéir, mais ce fut un tel effort que j'ai à peine évoqué ma pauvre existence, car à cause de ma grande réticence, je sentais mon sang se glacer dans mes veines. Il vaut mieux pour moi de répéter toujours: Fiat !... Fiat ! Décret!...

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¹ des douleurs intimes = des douleurs intérieures

² de droit = en toute justice

37.  14 juillet 1926 — Jésus a conservé le Royaume de sa Volonté dans son Humanité, — attendant de LE redonner aux créatures lorsqu'elles auraient pris les fruits de la Rédemption. Toutes les choses de la Création contiennent le Règne de la Volonté et attendent de se donner aux créatures.

(1) Je continue mes fusions habituelles dans la Sainte Volonté et, souvent, mon doux Jésus m'accompagne dans la répétition de mes actes, ou alors, IL regarde si quelque chose m'échappe de tout ce qu'IL fit, aussi bien dans la Création que dans la Rédemption, et, avec toute sa bonté IL me la remémore, pour que je mette en Elle ne serait-ce qu'un petit "Je t'aime", un merci, une adoration, me disant qu'il est nécessaire de reconnaître jusqu'où sa Volonté a étendu les limites de son Règne par amour de la créature, afin qu'elle puisse s'y promener, s'en réjouir, rendant ainsi la possession qu'elle a de ce Royaume "plus stable", grâce à son amour. Le Ciel comme la terre, en la voyant toujours dans ce Règne, reconnaissent que le Règne de ma Volonté a déjà élu son héritière, qu'elle L'aime et est heureuse de Le posséder. 

(2) Maintenant, tandis que je me sentais immergée dans cette Volonté Éternelle, mon aimable Jésus s'est fait voir, le cœur ouvert. À chacun des battements de son Cœur, sortait un rayon de lumière au bout duquel on voyait imprimé un "FIAt". Et puisque le battement du cœur est continu, tandis qu'un rayon sortait, un autre suivait, puis un autre; ils ne cessaient pas de sortir. Ces rayons envahissaient le ciel et la terre et ils portaient tous le "FIAT" imprimé sur eux. Ils ne sortaient pas seulement de son Cœur, mais aussi de ses Yeux pendant qu'IL regardait, [de sa Bouche] dès qu'IL parlait, à chaque mouvement de ses Mains et de ses Pieds; tous, apportant en gloire et triomphele "FIAT" Suprême. VOIR JÉSUS ÉTAIT UN ENCHANTEMENT, si beau, tout transfusé de rayons de lumière sortant de sa Personne adorable! Mais ce qui apportait la somptuosité, la majesté, la pompe, la gloire, la beauté, c'était le "FIAT". Sa lumière m'éclipsait, et je serai restée devant Jésus pendant des siècles, sans rien dire, s'IL n'avait pas mis fin à son silence, me disant

(3) «Ma fille, ce fut mon Humanité qui donna la gloire parfaite et l'honneur complet à ma Volonté. Et c'est précisément en mon intérieur, au centre de ce Cœur, que j'ai formé le Royaume de la Volonté Suprême. L'homme L'ayant perdu, sans aucun espoir de Le retrouver, — mon Humanité L'a récupéré, au prix de douleurs intimes, sans précédents [des douleurs inouïes], Lui redonnant tous les honneurs qui Lui étaient dus et toute la gloire perdue à cause de la créature, — pour LE rendre à nouveau à la créature. 

«Ainsi, le Royaume de ma Volonté s'étant formé au sein de mon Humanité, tout ce qui se formait en Elle et en sortait portait  l'empreinte du "FIAT". Chaque pensées, regard, respiration, battement de cœur, chaque goutte de Mon sang, tout portait le sceau du "FIAT" de mon Royaume suprême. Cela m'apportait tellement de gloire, m'embellissant — que le Ciel et la terre restaient en dessous et comme dans l'ombre par rapport à Moi —, parce que ma Divine Volonté est supérieure à tout et place tout en dessous d'Elle, comme un tabouret.

«Tout au long des siècles passés, Je regardais à qui confier ce Royaume et J'étais comme une mère enceinte qui souffre, qui s'afflige parce qu'elle veut donner naissance à son enfant mais ne le peut pas; la pauvre mère, comme elle souffre! Elle ne peut pas profiter du fruit de ses entrailles, d'autant plus que la grossesse étant à terme, la naissance ne se faisant pas, l'existence de l'enfant est en danger. Je fus, des siècles durant, plus qu'une Mère enceinte; combien j'ai souffert! Quelle souffrance que de voir les intérêts de ma gloire en danger, tant ceux de la Création que de la Rédemption, d'autant plus que Je gardais ce Royaume, secret et caché dans mon Cœur, sans même la possibilité de Le manifester, — parce que Je ne voyais pas les vraies dispositions pour cette Naissance chez les créatures, qui n'avaient pas encore pris tous les biens contenus dans le Royaume de la Rédemption!

«Cela M'a fait désirer encore davantage cette Naissance du Royaume de ma Volonté, mais Je ne pouvais pas risquer de donner aux créatures un Royaume qui contient des biens plus grands encore, que ceux de la Rédemption; d'autant plus que les biens de la Rédemption devaient servir de trousse [de kit], d'antidote, afin qu'en entrant dans le Royaume de ma Volonté, les créatures ne puissent pas répéter une seconde chute comme celle d'Adam. Non seulement les biens de la Rédemption n’étaient pas encore pris par les créatures, mais ils furent même endommagés et piétinés; alors, comment cet accouchement, cette naissance du Royaume de ma Volonté aurait-elle pu surgir de l’intérieur de mon Humanité? Je me suis donc contenté de gémir, de souffrir, d'attendre, encore plus qu'une mère, pour ne pas mettre en péril la chère naissance de Mon Royaume, — toujours désireux de LE sortir de MOI pour le donner en cadeau à la créature et garantir ainsi les intérêts de la Création et de la Rédemption, tous en danger, car, jusqu'à ce que l'homme revienne au Royaume de la Volonté Suprême, Nos intérêts et les siens seront toujours en danger.

«L'homme en dehors de notre Volonté est toujours un désordre dans notre travail créateur, une note discordante qui enlève l'harmonie parfaite au caractère sacré de Nos œuvres. C'est pourquoi j'ai regardé passer les siècles, attendant ma petite nouveau-née dans le Royaume de ma Volonté, l'entourant de tous les biens de la Rédemption pour la sécurité du Royaume de ma Volonté. Et plus qu'une mère douloureuse qui a tant souffert, je te confie cet accouchement, cette naissance de Moi-même, et le destin de mon Royaume. Et ce n'est pas seulement mon Humanité qui veut donner naissance à cette naissance qui me coûte tant, mais la Création toute entière qui est "enceinte" de ma Volonté! Elle souffre parce qu’elle veut LA donner aux créatures et rétablir le Royaume de leur Dieu parmi elles. Donc, la Création est comme un voile qui cache ma Volonté, comme une naissance que l'on attend, mais les créatures prennent le voile et rejettent la naissance qui est à l'intérieur.

«Ainsi, le soleil est "engrossé" de ma Volonté. Et pendant que les créatures subissent les effets de la lumière, qui,  tel un voile, cache ma Volonté et les biens qu'Elle produit, elles rejettent ma Volonté, ne la reconnaissent pas et ne se laissent pas dominer par Elle. Elles prennent donc les biens naturels du soleil et rejettent les biens de l'âme, — le Royaume de ma Volonté qui règne dans le soleil et qui veut se donner à elles. Oh! comme ma Volonté souffre dans le soleil; Elle veut naître du haut de la sphère pour régner au milieu des créatures!

«Le ciel est "engrossé" de ma Volonté; avec ses yeux de lumière, comme les étoiles, Elle regarde les créatures pour voir si elles veulent recevoir ma Volonté pour qu'Elle règne parmi elles.

«La mer est "engrossée" de ma Volonté; avec ses vagues fracassantes Elle se fait entendre et les eaux La cachent, comme un voile. Mais l'homme utilise la mer, prend ses poissons et, ne se souciant pas de ma Volonté, il La fait gémircomme un accouchement refoulé dans les entrailles des eaux.

«Ainsi, tous les éléments sont "engrossés" de ma Volonté: le vent, le feu, la fleur, la terre entière, sont autant de voiles qui LA cachent. Maintenant, qui Me donnera cet exutoire1, ce soulagement à mon Humanité? Qui brisera ces voiles sur tant de choses créées qui LA cachent? Qui reconnaîtra en toutes choses des porteuses de ma Volonté, LUI rendant les honneurs qui LUI sont dus, LA faisant régner dans son âme, LUI donnant domination et sujétion?

«C'est pourquoi, ma fille, sois attentive; donne ce contentement à ton Jésus qui a tant désiré faire advenir cette naissance du Royaume suprême. Et avec Moi, toute la Création, dans un seul acte, brisera les voiles et déposera en toi la naissance de ma Volonté qu'elle cache [que les choses de la Création cachent].»

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1 exutoire =  Ce qui permet de se soulager, de se débarrasser (d'un besoin, d'une envie).

38.  18 juillet 1926 — Pourquoi Notre Seigneur n'a pas manifesté le Royaume de Sa Volonté lorsqu'Il est venu sur terre.

(1) Mon pauvre esprit réfléchissait à ce qui est écrit ci-dessus, et mon doux Jésus continua sur le même sujet en me disant:

(2) «Ma fille, tu vois donc la nécessité pour Moide ne pas donner le Royaume de ma Volonté, lorsque Je suis venu sur la terre, et de ne pas le faire connaître. J'ai voulu tester la créature une fois de plus.  [Pour cela], Je lui ai fait don de choses moindres que celles que Je lui ai données dans la Créationdes remèdes et des biens pour la guérir, [des choses moindres parce que] lorsque j'ai créé l'homme, il n'était pas malade mais sain et saint: il pouvait très bien vivre dans le Royaume de ma Volonté. Mais en se retirant de la Volonté Suprême il est tombé malade et Je suis venu sur terre comme Médecin céleste pour voir s'il accepterait les remèdes, les médicaments pour sa maladie. Et après Me l'avoir démontré, je lui aurais fait la surprise de lui manifester le Royaume de ma Volonté, préparé pour lui dans mon Humanité.

(3) Ceux qui pensent que Notre bonté suprême et Notre sagesse infinie auraient laissé l'homme avec les seules possessions de la Rédemption, sans le ramener à l'état qu'il avait lors de sa création par Nous, son état originel, se trompent, car alors, Notre Création serait restée "sans son but", "sans son plein effet", tout au plus, Nous aurions laissé passer et tourner les siècles, faisant tantôt une surprise, tantôt une autre, tantôt confiant un petit bien à la créature et tantôt un plus grand, — cela ne peut être les œuvres d'un Dieu. 

«Nous ferons comme un père qui veut donner ses biens à ses enfants, alors que ceux-ci ont déjà dilapidé une grande partie des biens. Comme ce père reste, malgré tout, déterminé à donner ses propriétés à ses enfants, Il pense à une autre stratégie — il ne leur donne plus de grosses sommes, mais petit à petit, sou par sou. Et quand il voit que ses enfants gardent ce "peu", les petites sommes augmentent. Alors, ses enfants reconnaissent l'amour de leur père et apprécient les biens qui leur sont confiés, ce qu'ils ne faisaient pas auparavant lorsqu'ils recevaient de grosses sommes. Ce stratagème sert donc à les fortifier et à leur apprendre à conserver les biens reçus. Ainsi, le père, après les avoir formés, confirme sa décision et donne ses biens à ses enfants. Or, c'est ce que fait Ma bonté paternelle. Dans la Création, Elle a placé l'homme dans l'opulence des biens, sans aucune restriction, mais seulement, parce qu'Elle voulait le mettre à l'épreuve, Elle a imposé une seule restriction qui ne lui aurait pas coûté grand chose. Mais par un acte de sa volonté contraire à la mienne, l'homme a gaspillé tous ces biens. Cependant Mon amour ne s'est pas arrêté. J'ai commencé, plus qu'un père, à lui donner petit à petit, et d'abord, à le guérir. Avec peu, bien souvent, on est plus prudent que lorsqu'on possède de grandes choses, parce que si l'on possède de grandes choses et que celles-ci sont gaspillées, il y a toujours où aller, mais si l'on gaspille le peu que l'on a, on reste affamé. Donc, Ma décision de donner le Royaume de ma Volonté à l’homme n’a pas changé ; l’homme change, mais Dieu ne change pas

«Maintenant, la chose est plus facile, parce que les biens de la Rédemption ont tracé le chemin: ils ont fait connaître beaucoup de surprises de mon Amour à l'homme, combien Je l'aimaisnon seulement avec le "FIAT" mais en lui donnant ma propre Viebien que mon "FIAT" Me coûte plus que mon Humanité même, parce que le "FIAT" est divin, immense et éternel tandis que mon Humanité est humaine, limitée et a son commencement dans le temps. Mais les esprits humains, ne sachant pas pleinement ce que signifie le "FIAT", sa valeur, sa puissance et ce qu'IL peut faire, ils se laissent davantage convaincre par tout ce que J'ai fait et souffert en venant les racheter, sans savoir que sous Mes douleurs et Ma mort se cachait mon "FIAT", qui donnait vie à Mes douleurs.

«Or, si j'avais voulu manifester le Royaume de ma Volonté, à la fois lorsque je suis venu sur terre et avant que les biens de la Rédemption ne soient connus et possédés en grande part par les créatures, mes plus grands saints auraient été effrayés. Tout le monde aurait pensé et dit: "Si Adam, innocent et saint, n’a su vivre et persévérer dans ce Royaume de Lumière interminable et de Sainteté divine, comment nous-mêmes le pourrions-nous? Et, toi la première, combien de fois n’as-tu pas eu peur? Tremblant devant les biens immenses et la sainteté toute divine du Royaume du "FIAT" Suprême, tu as voulu te retirer en Me disant: "Jésus, pense à une autre créature, j'en suis incapable". Ce n'est pas la souffrance qui t'effrayait! Au contraire, tu m'as souvent supplié, poussé à te laisser souffrir! C'est pourquoi ma bonté, plus que paternelle, a agi avec toi comme avec Ma Mère à qui j'ai caché le fait qu'Elle allait me concevoir dans son sein. Pour ne pas Lui faire peur, Je L'ai d'abord préparée, je L'ai formée; et quand le moment de l'Acte même de Me concevoir fut venu, je le lui fis connaître par l'intermédiaire de l'Ange. Et bien qu'à première vue Elle trembla et fut troublée, Elle se calma aussitôt car elle était habituée à vivre avec son Dieu, au milieu de Sa lumière et devant Sa sainteté.

«C'est ce que j'ai fait avec toi. Pendant tant d'années et d'années, Je t'ai caché que Je voulais former en toi ce Royaume suprême; Je t'ai préparée, Je t'ai formée, Je me suis enfermé en toi au plus profond de ton âme pour former ce Royaume. Et quand tout a été fait, Je t'ai révélé le secret, Je t'ai parlé de ta mission spéciale, Je t'ai demandé formellement si tu voulais accepter de vivre dans ma Volonté. Et bien que tu tremblais et craignais, Je t'ai rassurée en te disant: "Pourquoi es-tu troublée? Peut-être n'as-tu pas vécu avec Moi jusqu'à présent dans le Royaume de Ma Volonté?" Et toi, en te rassurant et avec de la pratique, tu t'est sentie de plus en plus à l'aise en Y1 vivant et Moi, Je me suis réjoui d'élargir toujours plus les frontières de mon Royaumecar il est établi jusqu'où la créature doit prendre possession de ce Royaume2, étant donné que Ses frontières sont interminables, et que la créature est incapable de les embrasser toutes, étant limitée».

(4) Et moi: "Mon amour, pourtant mes craintes n'ont pas complètement cessé, et parfois j'ai tellement peur que je crains de devenir un deuxième Adam."

(5) Et Jésus: «Ma fille, ne crains pas, tu as plus d'aide qu'Adam. Tu as l'aide d'un Dieu humanisé et toutes Ses œuvres et douleurs — pour ta défense, ton soutien et ton cortège, ce qu'il n'avait pas. Alors pourquoi avoir peur? Sois plutôt attentive à la sainteté qui convient à la vie dans ce Royaume céleste, à ton bonheur et à ta bonne fortune, car, en vivant dans mon Royaume, il te suffit d'un seul regard et d'entendre une seule parole de Ma part pour en comprendre les biens. Par contre, pour ceux qui sont à l'extérieur, on peut dire qu'ils comprennent que le Royaume de Ma Volonté existe, mais pour ce qui est de la connaissance de ce qu'il y a dans ce Royaume et de ce qu'il faut pour LE comprendre, ils peuvent à peine en saisir l’alphabet, — l’alphabet de ma Volonté.

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1 Y = le Royaume de la Volonté suprême

2 il est établi jusqu'où la créature doit prendre possession de ce Royaume  = la créature, étant limitée, elle ne peut embrasser au complet le Royaume "illimité" de la Volonté suprême; Jésus élargit donc les frontières auxquelles elle peut avoir accès, dans la mesure du possible

39.   20 juillet 1926 — La parole de Jésus est travail, son silence est repos. Le repos de Jésus au milieu  de ses œuvres.

(1) Continuant à me sentir complètement abandonnée dans la Volonté Suprême, mon toujours aimable Jésus s'est montré complètement silencieux, en train de regarder toute la Création, toutes ses œuvres; et pendant qu'Il les regardait, Il restait comme profondément ravi devant la magnificence, la sainteté, la multiplicité et la grandeur de Ses œuvres. Et moi, avec Jésus, j'ai ressenti un profond silence en regardant Ses œuvres, j'ai compris beaucoup de choses, mais tout est resté dans les profondeurs de mon intelligence, sans aucune parole. Comme c'était beau d'être avec Jésus dans un profond silence! Puis après cela, mon cher Bien-aimé, ma douce vie me dit:

(2) «Ma fille bien-aimée, tu dois savoir que ma Parole est 'travail' et mon Silence 'repos'; non seulement ma parole est 'travail' pour Moi, mais Elle l'est aussi pour toi. Et j'ai l'habitude, de me reposer au milieu de mes propres œuvres après avoir travaillé; elles sont mon lit le plus doux pour mon repos. Et puisque tu as écouté ma parole et travaillé avec Moi, reposons-nous donc ensemble. Regarde, ma fille, comme toute la Création est belle! C'est la parole de ton Jésus qui L'a créée avec un "FIAT". Mais sais-tu quel est l'enchantement qui Me ravit le plus? C'est ton petit "Je t'aime"  sur toutes les choses créées. Avec ce petit "Je t'aime" imprimé sur chaque chose, toutes Me parlent de ton amour, — elles Me parlent de la nouveau-née de ma Volonté. J'entends l'écho harmonieux de toute la Création qui Me parle de toi. Oh! comme cela Me ravit, comme Je suis heureux de voir que mon "FIAT" dans la Création et celui qui t'a été enseigné se donnent la main; s'entrelaçant et accomplissant ma Volonté, ils me donnent du repos.

«Mais Je ne me contente pas de me reposer seul. Je veux avec Moi celle qui me donne du repos, afin qu'elle se repose et que nous puissions profiter des fruits de notre travail ensemble. Regarde, ... toute la Création et toutes les œuvres de ma Rédemption ne te semblent-elles pas plus belles — avec ton "Je t'aime", avec ton adoration et avec ta volonté transfusée dans la Mienne, apportant sa vie au milieu des sphères célestes ? Ainsi, il n'y a plus cette solitude, ni ce silence sépulcral qui étaient là auparavant dans les sphères célestes et dans toutes mes œuvres; il y a la petite fille de ma Volonté qui Me tient compagnie, qui fait entendre sa voix, qui aime, qui adore, qui prie. Conservant ses droits qui lui sont donnés par ma Volonté, elle possède tout; et quand il y a quelqu'un qui possède, [pour celle qui est propriétaire], il n’y a plus ni la solitude ni de silence de mort. C'est pourquoi, après t'avoir beaucoup parlé, Je garde le silence. C'est le repos qui s'impose à Moi et à toi, pour pouvoir reprendre Ma parole et ainsi continuer Mon travail et le tien.

«Pendant que Je me repose, contemplant mes œuvres, mon amour surgit en Moi, se réfléchit en Moi et Me réjouit; Je conçois alors en Moi — d'autres images semblables à Moi. Puis, Ma Volonté les diffuse hors de Moi, — comme un triomphe de Mon amour, et comme génération préférée de mon "FIAT" Suprême. Cela signifie qu'en me reposant, j'engendre les enfants de ma Volonté, tous semblables à Moi, et dans ma parole, je leur donne — naissance1 et  développement, beauté, hauteur, afin que ma parole les forme en dignes enfants du "FIAT" Suprême.

«C'est pourquoi ma fille, chacune de Mes paroles est un cadeau que je te fais. Et si je t'appelle au repos, c'est pour que tu contemples mon cadeau, qu'il te fasse plaisir, que tu l'aimes, faisant ainsi surgir de toi d'autres dons semblables à ceux que Je t'ai donnés, et, les sortant de toi 2, ils formeront ensemble la génération des enfants du "FIAT" Suprême. Comme nous serons heureux!»

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1 je leur donne naissance = je les délivre, les libère, les accouche

2 les sortant de toi =  à mesure que ces dons sont relâchés à l'extérieur

40.  23 juillet 1926 — Craintes d'être quittée par Jésus. Celle qui vit dans la Divine Volonté perd toute issue: ni Jésus ni elle ne peuvent se quitter. La Création est un miroir et la Volonté Divine est la Vie.

(1) Après avoir longuement attendu et désiré la venue de mon doux Jésus, je me suis dit: "Que ferai-je si celui qui façonne ma vie me laisse seule et abandonnée! Pourrais-je vivre? Et si je vis... parce que maintenant je comprends que ce ne sont pas les douleurs qui nous font mourir; si c'était le cas, après tant de privations je serais morte. Tout au plus elles font sentir la mort mais elles ne savent pas comment la donner; elles nous font vivre comme sous une presse, — écrasé, broyé, mais seule la Volonté Suprême détient le pouvoir de mort." Pendant que je pensais cela, mon adorable Jésus bougeait en moi et se montrait tenant une chaîne en or dans ses mains qu'Il se plaisait à passer entre moi et Lui pour que nous restions liés ensemble. Avec tout son amour et sa bonté paternelle IL me dit:

(2) «Ma fille, pourquoi as-tu peur que Je te quitte? Écoute, je ne peux tolérer cette peur en toi. Tu dois savoir que les conditions dans lesquelles Je t'ai placée, la mer de ma Volonté qui coule à l'intérieur et à l'extérieur de toi et dans Laquelle tu t'es offerte volontairement sans être forcée, cela a tellement élargi les limites1 que ni toi ni Moi n'en trouveront la sortie. Donc si tu voulais Me quitter, tu ne trouverais pas le chemin; peu importe en quel point tu voudrais tourner, tu évoluerais toujours dans les limites interminables de ma Volonté, d’autant plus que tes actions en Elle t'ont fermé toute issue. Et si Je voulais te quitter, je ne le pourrais pas parce que je ne saurais où aller pour me placer en dehors des limites de ma Volonté; Elle est partout et partout où j'irais, Je me retrouverais toujours avec toi. 

«Tout au plus, J'agis avec toi comme une personne qui possède une grande maison, et qui, aimant une autre personne qui lui est inférieure, d'un commun accord, tous deux conviennent que l'un la prend et que l'autre s'en va. Mais comme la maison est grande, il se déplace et se déplace à l'intérieur de sa maison. L’autre le perd de vue et se lamente — mais à tort. Puisque la maison est la sienne, comment pourrait-il la quitter? On n'abandonne pas ses propres affaires; donc, ou on rentre chez soi, ou l'on est déjà, peut-être, dans un appartement de sa propre maison. Par conséquent, si Je t'ai donné ma Volonté comme demeure, comment puis-Je te quitter et en être séparé? Aussi puissant que Je sois, en cela, je suis impuissantcar je suis inséparable de ma Volonté. Tout au plus j'erre à l'intérieur de Mes frontières et tu me perds de vue, mais ce n'est pas pour autant que je te quittes. Et si tu faisais le tour de nos frontières, tu me trouverais immédiatement. Alors, au lieu de craindre, attends-Moi et quand tu y croiras le moins, tu me trouveras tout serré contre toi.»

(3) Après cela, je faisais mes actes habituels dans la Volonté Suprême et tout l'ordre qui doit être maintenu dans la Volonté Divine est devenu présent à mon esprit, ce qu'il faut faire et jusqu'où on peut arriver; bref, tout ce que Jésus lui-même m'a appris. Alors je me suis dit: "Comment les créatures peuvent-elles faire tout cela? Si moi, puisant à la fontaine [à la source], il me semble que je ne fais pas tout, que je laisse beaucoup de choses derrière moi, que je n'atteins pas cette hauteur que dit Jésus, qu'arrivera-t-il à ceux qui puisent à ma petite fontaine?" Et Jésus, bougeant en moi, me dit:

(4) «Ma fille, des nombreuses choses que j'ai créées dans la Création, elles ne te servent pas toutes et tu ne les apprécies pas toutes; et il y en a beaucoup d'autres que tu ne connais pas. Mais si elles ne te servent pas, elles servent les autres; si tu ne les connais pas, n'en jouis pas, ne les connais pas, les autres en jouissent et les connaissent. Et si les créatures ne prennent pas toutes les choses créées, elles servent toutes Ma grande gloire et à faire connaître Ma puissance, Ma majesté, Mon grand amour. La multiplicité des nombreuses choses créées font connaître la sagesse, la valeur du Divin Artificier, si habile qu'il n'y a rien qu'IL ne puisse faire. 

«Maintenant, si tant de choses sont sorties lors de la création du monde pour servir la nature, pour être comme un miroir dans lequel l'homme doit reconnaître son Créateur en s'y regardant, — toutes les choses créées devant être des voies pour retourner au sein paternel d'où elles sont issues —, il est bien plus nécessaire de faire connaître davantage de choses sur le Royaume de ma Volonté, qui doit servir de vie à l'âme et de centre où Dieu doit avoir son trône. Or, la multiplicité des choses que Je t'ai fait connaître sert à montrer qui est cette Divine Volonté, car il n’y a rien de plus important, de plus saint, de plus immense, de plus puissant, de plus bénéfique et de plus capable de donner la vie qu’Elle. Toutes les autres choses, aussi bonnes et saintes soient-elles, sont toujours d'ordre secondaire. Elle seule tient toujours la première place, et là où Elle n'est pas là, il ne peut y avoir de Vie.

«Ainsi, les nombreuses connaissances sur ma Volonté servent à ma Volonté elle-même de gloire et de triomphe, et aux créatures de chemin pour trouver la vie et la recevoir. La hauteur et l'immensité de ma Volonté stimulent les créatures à ne jamais s'arrêter mais à toujours marcher pour L'atteindre2 le plus possible. Et la multiplicité des connaissances sur ma Volonté donne la liberté à chacun de prendre ce qu'il veut, car, chaque connaissance contient la Vie; en déchirant le voile qui cache cette connaissance, les créatures trouvent à l'intérieur, en tant que reine, la Vie de ma Volonté. Voilà pourquoi, plus elles prennent et font, plus cette Vie grandit en eux.

«Prends-donc soin de démontrer les qualités, les richesses infinies qu'Elle3 possède, afin que le Ciel de ma Volonté soit plus beau, plus attrayant, plus majestueux — ce qu’il est en effet que le ciel de la Création, et que, ravis par Sa beauté et par Ses biens, tous aspirent à vivre dans le Royaume de ma Volonté.»

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1 les limites = les limites du Royaume de la Volonté divine

L'atteindre  = atteindre, vivre dans le Royaume de la divine Volonté 

3 Elle  = ma Volonté