Édition  Guy Harvey

 (Les 24 Heures de la Passion de NSJC  — ISBN 978-2-923281-46-9)

TABLE DES MATIÈRES

Padre Pio et Luisa Piccarreta — 7

Avertissement — 9

Introduction — 11

Méthode pour la pratique des Heures de la Passion — 16

Prière préparatoire (avant chaque Heure) — 18

Prière de remerciement (après chaque Heure) — 19

17h-18h : Jésus fait ses adieux à sa Mère — 21

18h-19h : Jésus se sépare de sa très sainte Mère et se rend au cénacle — 24

19h- 20h : Cène rituelle — 28

20h- 21h : Lavement des pieds / Cène Eucharistique — 31

Pratique de l'Heure sainteOraison préparatoire à l'Heure sainte — 41

Oraison préparatoire à l'Heure sainte — 42

21h- 22h : Première heure d'Agonie dans le Jardin — 43

22h- 23h : Deuxième heure d'Agonie dans le Jardin — 48

23h- 24h : Troisième heure d'Agonie dans le Jardin — 54

Prière de remerciement (après l'Heure sainte) — 64

24h- 1h : Arrestation de Jésus au Jardin des Oliviers — 65

1 h- 2 h : Jésus précipité dans le torrent du Cédron —6 8

2 h- 3 h : Jésus présenté à Anne —71

3 h- 4 h : Cez Caïphe, Jésus accusé par de faux témoins —72

4 h- 5 h : Jésus parmi les soldats —76

5 h- 6 h : Jésus en prison —78

6 h- 7 h : Jésus ramené chez Caïphe, puis conduit chez Pilate —83

7 h- 8 h : Jésus devant Pilate, puis devant Hérode — 84

8 h- 9 h : Barabbas préféré à Jésus / Flagellation — 88

9 h- 10 h : Couronnement d’épines / Condamnation à mort — 92

10 h- 11 h : Jésus chargé de sa croix est conduit au Calvaire où on le dépouille de ses vêtements — 100

11 h- 12 h : Crucifixion — 109

12 h- 13 h : Première heure d’Agonie sur la Croix — 121

13 h- 14 h : Deuxième heure  d’Agonie sur la Croix — 127

14 h- 15 h : Troisième heure  d’Agonie sur la Croix — Mort de Jésus — 134

15 h- 16 h : Jésus transpercé par la lance / Sa déposition — 140

16 h- 17 h : Sépulture de Jésus — 143


APPENDICE : Désolation de Marie — 147

Table des Heures de la Passion — 155

PADRE PIO ET LUISA PICCARRETA (p. 7)

Dans l'édition de juin 2000 de la publication Letters of Gold de Thomas Fahy (House of the Divine Will, 4451 Iroquois Avenue, Jacksonville, FL 32210 — USA) des détails intéressants concemant Padre Pio et les Heures de la Passion de Luisa Piccarreta sont mentionnés. Nous citons ci-dessous quelques lignes de ce document (traduites par nous). C'est M. Fahy qui parle:

«Pendant que nous étions à Rome avec notre groupe de pèlerins, le Père Iannuzzi, Hugh Owen, Steve Patton et moi-même eûmes une très réjouissante rencontre de trois Heures avec le postulateur de la cause de canonisation du bienheureux Annibale Di Francia, saint et savant confesseur qu'eût Luisa pendant 17 ans et censeur nommé par l'Église pour ses écrits. On nous accorda un traitement royal en nous fournissant des photocopies de plusieurs textes intéressants tirés des archives et relatifs au bienheureux Annibale. Un de ceux-ci était une lettre écrite par le bienheureux le 21 mars 1921 à une religieuse. Dans cette lettre, il parle du livre des Heures de la Passion de Luisa. (. .. ) On y lit: « Le Seigneur a béni ce livre parce qu'il suggère beaucoup de réparations pour les péchés actuels, ce qui est de nature à nous sauver de plusieurs fléaux. Padre Pio est en amour avec ce livre et le recommande à tous. Il y en a beaucoup qui le veulent.»

«Cette, découverte dans une lettre du bienheureux Annibale, écrite en 1921 et parlant de l'attitude de Padre Pio en regard des Heures de la Passion, donne beaucoup de crédit à l'anecdote affirrnant que le jour où Padre Pio reçut les stigmates visibles dans le chœur de son monastère, le 20 septembre 1918, il tomba par terre et laissa tomber sur le plancher un livre, lequel était les Heures de la Passion de Luisa.»

Une note de M. Fahy, qui fait suite, affirme que, même si le Bienheureux Padre Pio n'a jamais rencontré Luisa en personne, son estime pour elle est un fait bien documenté. Par exemple, le tout premier groupe de prière basé sur les écrits de Luisa (autre que le groupe de jeunes femmes qui se réunissaient souvent dans la chambre de Luisa) fut formé à San Giovanni Rotondo avec la bénédiction de Padre Pio et sous la direction de son grand ami et photographe Fredetica Abresch. Padre Pio indiqua lui-même les personnes qu'il estimait devoir faire partie de ce groupe.

AVERTISSEMENT (p. 9)

Ce livre est une traduction faite directement à partir de la version italienne de l'ouvrage. Nous — les bénévoles ayant travaillé à cette traduction — avons fait tout notre possible pour que soit respectée au mieux la pensée de l'auteure (telle qu'exprimée dans ladite version italienne) sans pour autant torturer le français sous prétexte de fidélité au texte original. En fait, notre souci était que le texte se lise comme si l'auteure l'avait conçu et rédigé directement dans notre langue, ce qui nous paraît une condition nécessaire pour bien rendre justice à sa pensée.

Pour les lecteurs et lectrices qui ne seraient pas familiers avec les écrits de Luisa Piccarreta (la mystique italienne auteure de ces textes), nous suggérons fortement de lire au préalable le tome 1 du Livre du Ciel (l'un de ses premiers écrits). Ce tome 1 est une sorte d'autobiographie mettant en lumière la relation exceptionnelle de Luisa avec son Jésus bien-aimé. On y explique aussi comment lui est venu son grand amour de la souffrance, de même que les divers modes par lesquels Jésus communiquait avec elle.


On peut se procurer la présente version française aux adresses suivantes:

L'Eau Vive
11, rue St-André Est
Granby, Qc. J2G8R8
Téléphone : (450) 372-1161
Télécopieur : (450) 372-1163


Ce livre est publié sans but lucratif. Au nom de toute l'équipe, je vous souhaite une bonne lecture !

Guy Harvey
Février 2002

INTRODUCTION (p. 11)

Avec toute la réserve nécessaire, dans la soumission la plus parfaite au jugement de la sainte Église, sans faire appel à une autre foi que la foi humaine et conformément au décret du Pape Urbain VIII, nous transcrivons ici des révélations privées que Notre-Seigneur Jésus-Christ a faites à la servante de Dieu Luisa Piccarreta, à qui il inspira cet ouvrage. Citons ici une lettre envoyée par la pieuse auteure au Rév. Canon Di Francia: 


«Mon très Révérend Père,

Enfin, voici que je vous remets le texte des Heures de la Passion. Je l'ai écrit tout à la gloire de Notre-Seigneur. Je joins à la présente un autre feuillet qui mentionne l'affection toute particulière et les belles promesses de Jésus envers ceux qui pratiqueront ces Heures. Je crois que si celui qui les médite est un pécheur, il se convertira; s'il est imparfait, il deviendra parfait; s'il est saint, il deviendra plus saint; s'il est tenté, il trouvera la victoire; s'il est souffrant, il trouvera la force, le remède, le réconfort; et si son âme est faible et pauvre, il trouvera un aliment spirituel et un miroir où il pourra se regarder continuellement pour s'embellir et se rendre semblable à Jésus notre modèle.

«Le contentement qu'éprouve Jésus lorsqu'on médite ces Heures est si grand qu'il voudrait qu'il y en ait au moins une copie dans chaque village ou cité pour qu'on puisse en faire la méditation. À travers ces méditations, Jésus entend sa propre voix et ses propres prières telles qu'Il les adressait à son Père durant les 24 Heures de sa Passion. Et si un assez grand nombre d'âmes s'y adonnent dans chaque village ou cité, il semble que Jésus me fait savoir que la Justice divine en sera partiellement apaisée et, en cette triste époque de calamités et d'effusion de sang, ces fléaux seront partiellement arretés. Faites appel à tous, Révérend Père, et propagez ce petit ouvrage que mon aimable Jésus m'a demandé de rédiger.

«Je vous dis aussi que le but de ces écrits n'est pas tant de raconter l'histoire de la Passion de Notre-Seigneur — car il y a beaucoup de livres qui traitent de ce sujet et il ne serait pas nécessaire d'en écrire un autre  — , mais d'inciter le lecteur à la réparation, ce que nous avons fait en adjoignant aux divers points de la Passion des suggestions à ce sujet. Par exemple, dans certains passages, on bénit Jésus, dans d'autres, on compatit avec lui, dans d'autres, on le loue, dans d'autres on le réconforte, dans d'autres on rachète à ses côtés, dans d'autres on prie, on demande, on supplie. Par conséquent, je vous laisse le soin, Révérend Père, de faire connaître le but de ces écrits dans une préface. »

Le feuillet (ci-dessous), et dont il est question plus haut, contient quelques passages de Paroles que Notre-Seigneur aurait dites à Luisa. 


[L'AFFECTION TOUTE PARTICULIÈRE ET LES BELLES PROMESSES DE JÉSUS ENVERS CEUX QUI PRATIQUERONT CES HEURES.]

Par exemple: «Celui qui pense souvent à ma Passion fait naître dans son cœur comme une source salutaire. Plus l'âme s'applique à réfléchir et à méditer sur ma douloureuse Passion, plus le débit de cette source augmente. Et comme les eaux qui coulent d'une fontaine sont des eaux pour tous, de même cette source de salut, qui se forme dans le cœur de celui qui médite sur ma Passion, sert à ma gloire, au bien personnel de cette âme et au profit de beaucoup d'autres âmes.» LDC 11 - 10 avril 1913 - Méditer sur ma Passion fait naître dans le cœur une source salutaire.


À une autre occasion, le Seigneur lui parla ainsi: «Lorsqu'une âme médite sur la Passion que je souffris dans mon âme et mon corps avec tant d'amour et de souffrances infinies, et qu'elle s'afflige et compatit avec moi, cela m'est tellement agréable que je me sens comme dédommagé de toutes les tortures et les ignominies que j'ai subies, non seulement dans ma Passion, mais à partir du moment de mon Incarnation jusqu'à mon dernier souffle sur la Croix.  

«L'âme qui médite souvent sur ma Passion me réconforte de diverses façons. Si, durant ma Passion, on me lia avec des cordes et des chaînes, l'âme qui me considère ainsi attaché et compatit avec moi, me délie et me rend la liberté. Si les hommes d'armes me méprisèrent, me crachèrent dessus et me déshonorèrent, l'âme compatissante me donne de l'estime, me lave de ces crachats et m'honore. Si mes bourreaux me dévêtirent et me flagellèrent, l'âme compatissante me guérit et m'habille. Si on me couronna d'épines, si on me traita comme un roi de plaisanterie, si on me remplit la bouche de fiel et me crucifia, l'âme qui considère avec compassion toutes ces souffrances, me couronne de gloire, m'honore comme son Roi, me remplit la bouche de douceur, me décloue de la croix et me fait ressusciter dans son cœur. 

«Et, en échange de sa méditation amoureuse et de sa considération pour mes peines, je donne à cette âme une vie de grâces renouvelée. Tandis qu'elle m'attire à elle par la contemplation de mes souffrances et par sa compassion, je l'attire à moi et je me donne à elle comme aliment spirituel. Tandis qu'elle se nourrit de mes Plaies, de mes Opprobres et des Agonies de mon Cœur, je me nourris de son âme en l’absorbant en moi-même dans l'amour. Voilà pourquoi la méditation dévote et fréquente de ma Passion m'est si agréable.» LDC 7 - 9 novembre 1906 - L’âme qui médite souvent ma Passion me donne beaucoup de réconfort.


Luisa demanda à Jésus: «Dis-moi, Ô mon Bien, que donneras-tu en échange aux âmes qui méditeront les Heures de ta Passion comme tu me l'as enseigné?» Notre-Seigneur répondit: «Ma fille, ces Heures, Je ne les considérerai pas comme des choses provenant de vous, mais comme si c'était moi qui les faisais. À ceux qui les méditeront, je donnerai mes mérites comme si je souffrais la Passion durant ce temps qu'ils les méditent. Les effets que produisait ma Passion quand je l'endurais, et qu'elle peut produire à toute époque, seront renouvelés dans les âmes qui méditeront sur ces Heures, selon la qualité de leurs dispositions intérieures. Il n 'y a pas de récompense plus grande que celle-là qu'on puisse recevoir en cette vie terrestre.

«Au Paradis, je mettrai ces âmes en ma Présence divine, devant ma face, et je les darderai de flèches d'amour et de contentements éternels et, elles-mêmes, enivrées de mon amour, me répondront en dardant mon Coeur de toute la capacité d'amour qu'aura leur âme dans la béatitude céleste; ce qui constituera un doux enchantement pour tous les bienheureux du Ciel (c'est-à-dire toutes les créatures qui jouissent de la vue parfaite de Dieu).» LDC 11 - 10 avril 1913 - Luisa demande à Jésus ce qu’Il va donner en échange de cette méditation.


Une autre fois, Jésus dit à Luisa: «Les Heures de ma Passion furent remplies de mes prières, mes réparations et mon amour. Cet exercice pieux de réparation fait dans la méditation de ces Heures est vraiment sorti de mon Coeur. Ah! combien de fois, grâce à ces méditations pratiquées secrètement dans toute mon Église par tant d'âmes qui m'étaient chères, n'ai-je pas changé des fléaux en grâces pour toute la terre! Ces méditations ont un prix incalculable. Si les exercices pieux que tu as pratiqués et que tu as mis par écrit sont pratiqués par d'autres avec amour, mon Amour y trouvera son épanchement et son réconfort. Et sache, ô fille, que ce n'est pas peu de choses que la créature donne du soulagement et de l'épanchement à l'amour de son Créateur. » LDC 11 - 6 septembre 1913 - Cet exercice pieux de réparation est vraiment sorti de mon Cœur.


À un autre moment, Jésus lui dit: «Le monde est dans l'acte incessant de renouveler ma Passion, et comme mon immensité enveloppe toutes les créatures, tant à l'intérieur qu'à l'extérieur, je suis contraint, au contact de ces créatures, de recevoir les clous. les épines, les fouets, les mépris, les crachats et tout le reste que je souffris lors de ma Passion, et même davantage. Cependant, quand une âme médite sur les Heures de ma Passion, je sens qu'on m’enlève les clous et les épines, qu’on soulage ma souffrance, qu’on nettoie les crachats, qu’on calme la douleur des coups, qu'on oint mes plaies; je sens se changer en bien le mal que me font les autres. Voyant que le contact spirituel de cette âme qui médite les Heures de ma Passion m’apporte tant de réconfort, je m'appuie de plus en plus sur elle.

«De plus, celui qui médite sur ces Heures fait siens : mes pensées, mes réparations, mes prières, mes affections, les battements les plus intimes de mon Cœur. Et comme, lorsque je voulus racheter le monde, je me présentai à mon Père éternel en lui disant: «Me voici ô Père, envoie-moi sur terre pour souffrir et mourir pour les hommes», de même l'âme qui, unie à moi, s'adonne à la méditation des Heures de ma douloureuse Passion et s'identifie à mes douleurs, à mon Esprit souffrant, en s'élevant presque entre le Ciel et la terre, cette âme s'exclame avec moi devant mon Père: «Me voici, ô Seigneur, je veux moi aussi, avec Jésus, réparer pour tous, répondre de tous, souffrir et mourir pour tous.» LDC 11 - 6 novembre 1914 - L'âme qui fait les Heures de la Passion devient corédemptrice.


Luisa se répandait en compassion et en amour envers Jésus souffrant, du Jeudi Saint à 17h jusqu'au Vendredi Saint à 17h, alors que tout se termine par la sépulture de son Corps adorable. Après avoir mis par écrit ces Heures de la Passion, elle demanda, avec une confiance spéciale que son Époux céleste lui a donnée, si ce petit ouvrage lui serait agréable et dans quelle mesure. Jésus lui répondit: «En échange du fait que tu as écrit ces Heures de ma Passion, pour chaque mot que tu as écrit je donnerai un baiser à ton âme et je t'accorderai une âme.»

Et Luisa reprit: «Seigneur, c'est ce que tu me donneras à moi, mais le donneras-tu également à quiconque méditera ces Heures?» —  «Oui, répondit Notre-Seigneur, à chacun je donnerai une âme à chaque mot, à condition qu'il les médite uni à moi et dans ma propre Volonté, car l'efficacité de la méditation de ces Heures sera proportionnelle à l'union plus ou moins grande qu'on aura avec moi. Si l'âme les fait dans ma Volonté, elle se cachera avec moi dans cette Volonté, et quand ma Volonté se met à agir, je peux faire tout le bien que je veux, même pour un seul mot, et ce, autant de fois qu'on méditera ainsi.» LDC 11 - 14 octobre 1914 - Luisa demanda à Jésus si ce petit ouvrage Lui serait agréable et dans quelle mesure.


Luisa raconte ceci: Une autre fois, j'étais en train de me plaindre auprès de Jésus sur le fait que, après tant de sacrifices à écrire ces Heures de la Passion, il y avait si peu d'âmes qui les méditaient. Et Jésus me dit: «Ne te plains pas, ô fille; même s'il n'y avait qu'une seule âme qui les méditait, tu devrais être contente. Est-ce que moi, je n'aurais pas souffert ma douloureuse Passion et ma mort en Croix même pour une seule âme? Tu dois agir ainsi toi aussi; il ne faut jamais omettre le bien parce que peu de personnes en profiteraient. Et comme ma Passion et ma mort firent acquérir à ma sainte Humanité les mérites comme si tous allaient être sauvés, telle étant ma Volonté et le but de toutes mes souffrances et de ma mort, ainsi toi, selon que ta volonté aura voulu faire du bien à tous dans ma Volonté, tu seras récompensée de ton travail dans cette même proportion. Tout le mal reviendra à ceux qui ne les mettront pas en pratique, soit à cause de leur nature infirme, soit à la suite de suggestions diaboliques. » LDC 11 - 6 septembre 1913 - Même s'il n'y avait qu'une seule âme qui les méditait, tu devrais être contente.

Quant à la Valeur de ces Heures, Notre-Seigneur a parlé ainsi: «Ces heures sont précieuses, préférables à bien d'autres exercices, car cette méditation n'est rien d'autre qu'un renouvellement et une augmentation continus des mérites de tout ce que j'ai fait et souffert au cours de ma vie mortelle, et de ce que j'ai fait et que je fais continuellement dans ma sainte Eucharistie. Quand je vois une âme méditer ces heures, j' entends ma propre voix, mes propres prières, je vois ma propre Volonté en cette âme, c'est-à-dire la volonté de vouloir le bien de tous et de réparer pour tous, et je me sens attiré à demeurer en cette âme. LDC 11 - 14 octobre 1914 - La Valeur des Heures de la Passion.


Notre-Seigneur donna aussi à Luisa ces paroles expressives qui résonnèrent au plus profond de son âme contemplative: «Oh! combien J’aimerais que dans chaque cité ou village il se trouve, ne fût- ce qu'une âme, qui s'applique à méditer ces heures de ma Passion ! Alors, je m'entendrais moi-même dans chaque cité ou village, et ma justice qui, en cette époque, est très indignée, serait en partie apaisée!» LDC 11 - 6 septembre 1913 - Je souhaite la méditation de ces Heures dans chaque cité ou village.

Méthodes pour la pratique des heures de la Passion (p. 16)

La pratique de la dévotion des Heures douloureuses pourra sembler malaisée, sinon impossible. Comment pourrait-on passer tous ses jours à méditer durant 24 Heures, de 17h aujourd'hui à 17h demain, et puis recommencer demain? Il est évident que cela est humainement impossible. Nous disons « humainement» parce que, grâce à un secours spécial de la grâce divine, cette méditation continue est celle que fait depuis maintes années l'âme solitaire qui a écrit le présent petit ouvrage.

Mais, sans prétendre à autant, quant à nous, la méditation des 24 Heures de la Passion, de la mort et de la sépulture de Notre-Seigneur, peut se faire de diverses manières, selon les conditions et les circonstances. Voici trois suggestions à ce sujet:


Première manière

La première manière s'adresse aux personnes qui vivent une vie plutoôt retirée et contemplative, soit au monastère, soit à la maison. Ces personnes sont certainement peu nombreuses. La méthode consiste à d'abord lire ce livre des heures en entier, un passage à la fois, en quelques jours, comme on le peut et en méditant. Après avoir ainsi parcouru l'ouvrage au complet et s'en être formé une idée d'ensemble, la personne, chaque fois que l'heure sonne, se rend présents à l'esprit : le titre et le contenu de cette Heure. Et si, vu ses occupations, elle ne peut faire plus, elle tâchera au moins d'avoir présent à l'esprit le mystère concerné, se recueillant en esprit et faisant monter quelques ferventes prières intérieures. Pour cela, il sera très utile de savoir par coeur la table des 24 Heures avec les mystères correspondants, ou bien d'avoir à la portée des yeux une liste de ces Heures.

Si, pour certaines Heures, on peut jeter un coup d'oeil au mystère correspondant dans le livre, cela sera mieux. Si on applique son âme avec attention et dans cette intention, et si on persévère, l'ai de de la grace divine ne manquera pas.

Cela vaut pour la journée. Mais, durant la nuit, puisque le sommeìl est indispensable (au moins cinq ou six heures), la personne dévote pourra, avant d'aller au lit, lire une ou deux heures d'avance — dont la lecture ne dépassera pas soixante minutes. Quant aux autres Heures de la nuit, en lire au moins les titres, puis former l'intention que, pendant que l'on dormira, on veut les méditer en esprit. Notre-Seigneur, dans sa bonté infinie, agrée cette intention comme si elle était l'action elle-même.


Deuxième manière

Les gens qui, durant la journée, sont occupés à de multiples affaires, domestiques ou autres, pourraient mettre en pratique cet exercice pieux d'une aurre manière mieux adaptée à leur situation. Nous admettons qu'ils veulent consacrer au moins une heure par jour à la lecture et à la méditation de la Passion de Notre-Seigneur, peut-être même en deux étapes, c'est-à-dire une demi-heure le matin et une demi-heure en soirée. Commençant à la première page de ces heures, ils en lisent et en méditent un certain nombre de pages pendant une trentaine de minutes. Et puis, le soir, durant la deuxième demi-heure, ils poursuivent. lls procèdent ainsi chaque jour, allant toujours de l'avant, jusqu'à ce qu'après un certain nombre de jours, ils aient parcouru tout le livre. 

Alors, ils recommencent au début pour le refaire au complet, et puis encore une fois. Ils continuent ainsi pendant un certain nombre de mois. Quand ils ont une bonne idée d'ensemble de toutes les heures, ils peuvent très bien continuer à faire leur méditation habituelle de trente minutes le matin et de trente minutes le soir en variant les mystères comme d'habitude; mais durant les autres heures de la joumée, ils lisent les titres et forment l'intention de vouloir méditer ces mystères d'heure en heure, c'est-à-dire même au milieu de leurs occupations. Avant le sommeil de la nuit, ils forment l'intention de méditer sur les mystères correspondants pendant qu'ils dormiront, ayant lu auparavant les titres seulement.

Cependant, le vendredi, il serait préférable de méditer sur la Crucifixion et les trois Heures d'agonie sur la Croix. Il est bien entendu que ces méditations, comme toute oraison mentale, doivent erre accompagnées d'une préparation, puis d'affections, d'actes d'amour et d'autres choses semblables, sans omettre de faire les remerciements à la fin.


Troisième manière

Il y a une méthode qui permet de passer toutes les Heures chaque jour. Il s'agit que 24 personnes s'associent pour faire cet exercice et que chacune prenne une heure. Celles à qui revient une heure de la nuit pourraient la faire d'avance, en soirée, et puis former l'intention de la répéter à l'heure correspondante, même durant le sommeil.

Mais si on pouvait trouver huit personnes ferventes, toutes disposées à faire une heure de veille durant la nuit par amour pour Jésus, lui qui passa toutes ses nuits à prier pour nous, alors, de 22h à 6h, ces huit personnes feraient chacune l'heure assignée. Ainsi, toutes les 24 Heures seraient mises en pratique de manière ininterrompue, au grand plaisir de Notre-Seigneur et au grand profit des 24 personnes qui les feraient, et pour le bien de toute I'Église militante, de toute l'Église souffrante, et pour la gloire de l'Église triomphante.

Avec un peu de bonne volonté, cette manière de faire pourrait etre pratiquée chez les communautés religieuses contemplative qui en recevraient des bénédictions spéciales de Dieu.

Pratique de l'Heure sainte (p .41)

Les trois Heures de Gethsémani
(Pour le pieux exercice de l'Heure sainte)

L'Heure sainte  est un exercice de dévotion demandé par Notre-Seigneur Jésus-Christ lui-même à  sainte Marguerite-Marie Alacoque. Elle consiste à s'unir spirituellement à Jésus agonisant dans le Jardin des Oliviers pendant au moins une heure.  Elle correspond à cette plainte amoureuse que Notre-Seigneur  fit aux trois apôtres, et plus particulièrement à saint Pierre, quand il les trouva endormis durant sa terrible Agonie de trois heures : « Ainsi, vous n'avez pas eu la force de veiller une heure avec moi? » 

Les âmes pieuses et les contemplatifs qui aiment les souffrances de Jésus considèrent cette plainte comme si elle leur  était  adressée  et s'efforcent, tous les jeudis soirs, en particulier le jeudi avant le premier vendredi du mois, de passer au moins une heure en compagnie de Jésus, souffrant dans le Jardin.

Ceux qui voudraient pratiquer cet exercice très pieux recommandé par Notre-Seigneur Jésus-Christ à  sainte Marguerite  trouveront ici, dans les trois Heures de Gethsémani, une matière plus que suffisante pour stimuler leur compassion pour Jésus Souffrant et pour lui tenir compagnie avec amour pendant une heure, durant laquelle les Grâces que l'âme s'attire sur elle-même sont incalculables! Compte-tenu des multiples réparations dont ce texte est rempli, l'âme dévote sera non seulement elle-même remplie de Grâces, mais elle obtiendra de grands Bienfaits pour toute l'Église. 

Pour pratiquer cet exercice pieux selon la suggestion de l'auteure, il sera utile de s'accorder une heure pour parcourir les trois Heures de l'Agonie, c'est-à-dire les Heures s'étendant de 21h à 22h, de 22h à 23h, et de 23heures à minuit. Si on n'en parcourait qu'une, cela prendrait trop peu de temps. On pourrait n'en lire que deux, et méditer jusqu'à ce qu'une heure se soit écoulée. 

Celui qui fait le pieux exercice de l'Heure Sainte pourra commencer par l'oraison préparatoire que voici :

Table des Heures—p. 155