Tourisme au Maroc

UNE ÉCONOMIE DU BONHEUR, UNE INDUSTRIE DES JOURS HEUREUX

« Une économie du bonheur, une industrie des jours heureux. » La formule pourrait passer pour un slogan du Club Med, si elle n’avait été prononcée en novembre 2021 par Emmanuel Macron, lors du sommet Destination France. (propos rapportés par Elsa Conesa dans Le Monde du 16 février 2024)

Quand on ouvre son réfrigérateur ou un placard on y découvre parfois au fond ou dans une boite opaque les restes d’un repas précédent ; on les sort, et les réchauffe et on les ressert. Medias24 et Btissam Zejly retrouvèrent les restes de l’article du 03 ou 02 février 2024, les mirent en ligne. Quel est l’intérêt de telles publications ? À qui s’adressent-elles ? (source, https://medias24.com/2024/02/16/beni-mellal-sur-la-route-des-lieux-incontournables-du-moyen-atlas/) (captures d’écran puis reconnaissance OCR avec corrections manuelles et respect de l’orthographe des noms propres)

À la découverte du Maroc Béni Mellal. Sur la route des lieux incontournables du Moyen Atlas

Par Btissam Zejly ; Le 16 février 2024 à 1h16 Modifié 16 février 2024 à 11h27

Premier « VRP » [voyageur représentant placier, note de Q.T.] de Béni Mellal-Khénifra, Younes Laraqui nous fait découvrir les lieux incontournables de cette région nichée entre montagnes, vallées et lacs. Aventure, sports extrêmes, escalade, randonnées ou immersion culturelle et patrimoniale ... le président du CRT de la région tisse la toile d'un dépaysement garanti. Visite guidée.

Au-delà de son charme paysager ou de son patrimoine historique, la région de Béni Mellal-Khénifra offre une variété d'activités sportives et de loisirs. Pour les visiteurs, c’est la promesse de vivre des expériences uniques. « Ces activités sont encadrées par diverses associations, clubs, coopératives, sociétés et organismes spécialisés, garantissant ainsi des pratiques sécurisées et conformes aux normes », précise Younes Laraqui, président du conseil régional du tourisme (CRT) de Béni Mellal-Khénifra.

Le paradis des sensations fortes

Parmi les activités que l’on peut pratiquer dans la région, citons le parachutisme, le rafting, l'équitation, la chasse durable, la pêche durable, l'escalade, le VTT, le quad et la randonnée. Chacune de ces activités a été conçue pour s'adapter aux différents niveaux d'expertise et pour offrir aux visiteurs une immersion complète dans les paysages exceptionnels et la nature de la région de Béni Mellal-Khénifra. La randonnée en montagne, les sports nautiques et le parachutisme sont proposés dans le cadre d’un circuit dédié intitulé « Aventure et Sports extrêmes ». Parmi les principales étapes de cet itinéraire, on citera en particulier les montagnes de l'Atlas, le parachutisme à Béni Mellal, la chasse et la pêche durable, le VTT, le trekking et hiking, l’escalade, le kayak, le rafting et l'équitation. Et cette liste, plutôt fournie et prometteuse de sensations fortes, n’est pas exhaustive au grand bonheur des aventuriers et amoureux des grands espaces.

« Les succès récents des événements dédiés au parachutisme, à la chasse et à la pêche durable illustrent la diversité des produits emblématiques de la région »

Outdoor et in the air

« Les succès récents des événements dédiés au parachutisme, à la chasse et à la pêche durable illustrent la diversité des produits emblématiques de la région. L'annonce d'un nouvel événement axé sur les activités outdoor souligne l'engagement continu d’explorer les opportunités uniques offertes par la région. Ces événements servent à attirer l'attention sur la richesse des activités liées à la nature », nous expose Younes Laraqui.

L'équipe du CRT Béni-Mellal Khénifra met en avant les atouts touristiques de cette région, particulièrement dans le cadre de la feuille de route « Vision Tourisme ». La stratégie du CRT-BK résulte de la collaboration étroite avec l'ONMT et le conseil régional de Béni Mellal-Khénifra. Une stratégie qui repose sur trois piliers essentiels : les événements, la campagne digitale et l'écosystème digital.

Au cours des quelques dernières années, le parachutisme est même devenu « une marque de fabrique » de Béni Mellal grâce au Parachute Air Club du Maroc (Pacma). Une notoriété qui renforce l'attractivité touristique de la région. Aujourd’hui, le parachutisme à Béni Mellal est même connu à l'échelle internationale. Le cadre idyllique offert sur un plateau par les montagnes et vallées du Moyen Atlas y est également pour quelque chose. À partir du mois de décembre et jusqu’à fin avril, les visiteurs peuvent s'offrir un saut dans les airs.

Tous les chemins mènent au Moyen Atlas

Pour ceux qui préfèrent garder les pieds sur terre, le visiteur a l'embarras du choix entre trois autres circuits touristiques déjà mis en place. « Le conseil régional du tourisme collabore étroitement avec l'ensemble de ses partenaires pour promouvoir les circuits touristiques, répartis en quatre itinéraires significatifs dans la région de Béni Mellal-Khénifra », souligne Younes Laraqui. En plus du circuit dédié à l'aventure et aux sports extrêmes, trois autres itinéraires sont proposés :

Circuit Nature et Randonnée

Principales étapes : lac Bin el Ouidane, cascades d'Ouzoud, Demnate, Aït Bouguemez, zaouia Ahansal, Cathédrale, Aguelmame Azegza … ; source Oum Er-Rbia, lac Ouiouane, zaouia Cheïkh, parc Taghbalot Ksiba [Taghbalout N'Ouhlima, note de Q.T.], Naour, greniers d'Aoujgal Boutferda … 

Activités : randonnée, observation de la faune, détente au bord du lac.

Circuit Culture et Histoire

Principales étapes : kasbah Ain Assardone Béni Mellal [Aïn Asserdoune, le chauffeur de taxi comprendra mieux ainsi, note de Q.T.], kasbah de Tadla, ancienne médina de Bejaâd, souk zarbiya Zayane Khénifra [souk des tapis, note de Q.T.], etc. ; zaouia Ahansal, Aït Bouguemez, village Magdaz [oued Tessaout, Haut-Atlas central, note de Q.T.], etc.

Activités : visite de sites historiques, découverte de la culture locale.

Circuit Écotourisme

Principales étapes : réserve du Gazile à Khouribga [Réserve de gazelles de Bouacila, Au cœur d’une forêt naturelle, cette réserve (250 hectares) relève des Services des Eaux et Forêts de Khouribga. Aménagée en 1996, elle est classée afin de réhabiliter la faune sauvage, protéger l’environnement et encourager l’écotourisme ; un panneau sur l’autoroute conduisant à Casablanca l’indiquait peu avant la sortie Boujad en venant de Kasba-Tadla, note de Q.T.], parc national de Khénifra, Géoparc Magone [Géoparc du M’Goun, note de Q.T.] (22 sites touristiques au total), etc.

Activités : observation des oiseaux, randonnée écologique, sensibilisation à l'environnement.

La nature en capital

L'engagement continu envers la promotion du tourisme Nature reste au cœur des préoccupations du CRT Béni Mellal-Khénifra, mettant en lumière la beauté naturelle de la région. « La collaboration persistante avec les acteurs du secteur pour améliorer l'offre touristique et attirer davantage de visiteurs demeure une priorité, ouvrant ainsi la voie à un avenir prometteur pour le tourisme », soutient notre interlocuteur.

À l'avenir, Younes Laraqui nous apprend que « la région bénéficiera de projets majeurs, dont l'achèvement d'une station touristique intégrée, un projet de parc naturel, ainsi que des initiatives telles qu'un « Dino parc » et des projets de signalisation touristique, ajoutant une dimension prometteuse au développement touristique de la région ».

Le Béni-Mellal de Younes Laraqui ... en six étapes

Pour le premier « VRP » de la région, Béni Mellal-Khénifra regorge de trésors à découvrir et de lieux incontournables à visiter. Il nous en liste six qui offrent tous un intérêt unique, particulièrement pour ceux n'ayant jamais exploré cette région auparavant. Héritage géologique, patrimoine architectural, joyaux naturels ou encore vie culturelle, ensemble, ces aspects composent une exploration complète et captivante de la diversité de Béni Mellal-Khénifra.

1 Musée du Géoparc « Plongée fascinante dans le passé, ce musée expose les empreintes de dinosaures et les merveilles géologiques qui racontent l'histoire ancienne et la formation singulière du paysage de Béni Mellal-Khénifra ».

2 Cascades d'Ouzoud « Parmi les plus spectaculaires chutes d'eau du Maroc, les cascades d'Ouzoud captivent les visiteurs avec leur caractère majestueux naturel. Un lieu idéal pour se ressourcer au cœur d'une nature éblouissante ».

3 Kasbah Aïn Assardoune [Ksar, on essaie de vendre un fortin rapiécé en le grimant en casbah telles celles du Sud du Haut-Atlas, note de Q.T.] « Trésor d'architecture et d'histoire, cette kasbah offre une plongée dans le patrimoine culturel riche de la région. Ses murs témoignent d'époques révolues, transportant les visiteurs dans un voyage temporel ».

4 Parc national de Khénifra « Véritable écrin naturel préservé, ce parc national abrite non seulement une faune et une flore diversifiées, mais également cinq lacs naturels, dont Aguelmame Zegza [Aguelmame Azegza, note de Q.T.], Ouiouane, et Teglmamine [Tiguelmamine, note de Q.T.], offrant des paysages lacustres d'une beauté exceptionnelle ».

5 Lac Bin El Ouidane « Niché au pied des montagnes de l'Atlas, ce lac pittoresque est une oasis de tranquillité. Les visiteurs peuvent s'adonner à des activités nautiques tout en profitant de vues panoramiques à couper le souffle ».

6 Aït Bouguemez « Un village à l'architecture et aux richesses culturelles exceptionnelles. Les ruelles pavées, les bâtiments traditionnels et l'ambiance chaleureuse de ce lieu permettent une immersion authentique dans la vie locale ».

Commentaires : entre les anglicismes, les approximations orthographiques et le lèche-babouches associé à un boniment de communicant, « Une stratégie qui repose sur trois piliers essentiels : les événements, la campagne digitale et l'écosystème digital », on ne sait plus où tourner la tête, quoi penser de telles inepties. Le premier « VRP » de Béni Mellal-Khénifra ne s’est déplacé que là où le goudron le mena ; il ne vit pas la réalité, le barrage du Bin el-Ouidane quasi vide n’offre plus de « de vues panoramiques à couper le souffle » depuis bien longtemps mais des visions dantesques d’une catastrophe prévisible ; Aït Bouguemez n’est pas un village avec des « ruelles pavées » (quel délire, les ruelles pavées sont à Boujad, les anciennes pierres plates patinées qui pavaient les ruelles du quartier Zraïb de Kasba-Tadla ayant quasiment toutes disparu ; à moins que le premier « VRP » de Béni Mellal-Khénifra confonde paver et empierrer/caillouter) mais un chapelet de villages le long d’un oued dans un paysage certes magnifique mais de plus en plus défiguré par les routes et pistes, et ici je pense à celle du Tizi n’Aït Imi tant de fois franchi pédestrement, les pylônes, les paraboles sur les toits, la « modernité » dans toute sa laideur ; « paysages lacustres d'une beauté exceptionnelle » avec des lacs rabougris aux berges poussiéreuses. Et puis tous ces sports à sensations immédiates relevant plus du parc d’attraction que de la découverte erratique d’un milieu naturel. La nature n’est pas capitale mais sert de capital pour engranger de l’argent. « l'achèvement d'une station touristique intégrée », où ? [une station intégrée est une station touristique dans laquelle les vacanciers vont trouver, à proximité de leurs logements, tous les services dont ils ont besoin pour passer leurs vacances : commerces, restaurants, infrastructures de loisirs. Par ailleurs, dans une station intégrée, les déplacements des automobiles, des piétons et des utilisateurs de loisirs sont clairement séparées. (https://lewebpedagogique.com/)] ; il semble que toute l’agglomération de Beni Mellal devienne une « station touristique intégrée », à destination du tourisme local et des nouveaux MRE (voir ci-dessous un article du 360ma. « Dino parc », un sous Jurassic Park probablement avec des tyrannosaures criards, dévorant des moutons. « une immersion authentique dans la vie locale » mensonge ou réalité ?

Projet de station touristique à Béni Mellal

Revue de presseKiosque360. Adopté lors du dernier conseil d’administration du Centre régional d’investissement de Béni Mellal-Khénifra, le projet de station touristique à Béni Mellal ambitionne d’impulser une nouvelle dynamique. Cet article est une revue de presse du quotidien Aujourd’hui le Maroc.

Par Fayçal Ismaili Le 08/12/2021 à 19h59

C’est un projet très attendu dans la région Béni Mellal-Khénifra. En effet, approuvé lors du dernier conseil d’administration du Centre régional d’investissement de Béni Mellal-Khénifra (CRI BMK), le projet de station touristique à Béni Mellal vise à renforcer et booster l'attractivité territoriale, rapporte Aujourd’hui le Maroc dans son édition de ce 9 décembre. Concrètement, les objectifs fixés sont une hausse de 30% de la création d’emploi dans la région, un bond de plus de 200% des taux de nuitées hôtelières et une plus-value pour les activités de commerce et de services. Comme le souligne Nawfal Hammoumi, directeur du pôle impulsion économique et offre territoriale du CRI BMK, ce projet « ambitionne de promouvoir le tourisme local en tant que levier de développement socio-économique » et « s’inscrit dans la nouvelle dynamique et le rôle des CRI dans la planification stratégique et l'attractivité territoriale que lui confère la loi 47-18 ». Et d’ajouter que « le choix de ce projet s’explique par le nombre des MRE qui séjournent dans la région pendant la période estivale, l’insuffisance des infrastructures touristiques dans la région et le repositionnement post-Covid-19 du tourisme mondial en faveur du tourisme interne », comme le relaie le quotidien. En d’autres termes, à travers ce projet, le CRI BMK espère voir le nombre de MRE et de touristes nationaux grimper à Béni Mellal. Dédiée aux activités touristiques et de loisirs, la station touristique de Beni Mellal-Khénifra proposera une gamme de services comme l’hébergement touristique, des Malls et centres commerciaux, des centres de conférence et des halls d’exposition, plusieurs infrastructures culturelles, ainsi que des unités de restauration mettant en valeur les produits du terroir. 

Photographies (toujours les mêmes et retouchées) de l’article, ici

© Copyleft Q.T. 19 février 2024

RIEN DE CHANGE

Publicité parue dans le journal Le Monde en date du 10 février 2024. Le titre du voyage, les lieux de séjour, le descriptif sommaire qui se veulent alléchants dénote une capacité grandiose à toujours mettre ses pas dans ceux des précédent.es, à creuser toujours le même sillon, une capacité grandiose à être incapable d’imaginer, d’aller voir ailleurs, à se laisser surprendre par l’inconnu, le non balisé.

Il y a bien sûr ce patrimoine merveilleux, qu’on ne se lasse pas d’admirer – de la médina de Tanger à la place Jemaa El Fna de Marrakech, en passant par l’ancien quartier juif de Tétouan, le délicieux centre-ville Art Déco de Rabat ou la mosquée Hassan II de Casablanca, qui donne à voir la virtuosité de l’artisanat local. Ici et là surgissent les traces des peuples qui, au fil des millénaires, ont façonné le Maroc et son histoire. Berbères, Hébreux, Phéniciens, Romains, Byzantins, Arabes, Européens… tous ont contribué à forger l’identité si forte du royaume. Mais au-delà de l’héritage unique qu’ils ont laissé, c’est un Maroc plus intime que Télérama aimerait vous faire découvrir. En prenant le temps d’aller dans les ateliers d’artistes, les musées, les galeries d’art, les palais, à la rencontre de peintres, de sculpteurs, d’architectes, de photographes, de cinéastes, de chercheurs ou d’écrivains. Ils ont fait de la scène artistique marocaine l’une des plus dynamiques du monde arabe. Surtout, ils disent, révèlent ce qui ne se voit pas. Une âme. La leur et celle du pays, dans sa beauté comme dans sa complexité. Plus qu’un voyage, cette incursion artistique s’annonce comme une véritable expérience que je serai très heureuse de partager avec vous.Yasmine Youssi, rédactrice en chef culture de Télérama (Édito de la plaquette disponible à l’adresse Internet mentionnée sur l’affiche, https://www.artsetvie.com/telerama_maroc/)

Plaquette qui donne des conseils de lecture consensuels qui plaisent de ce côté ci de la Méditerranée avec en gras des livres de Mahi Binebine, seul artiste dont le portrait est fait dans la plaquette. Sur les onze livres conseillés on en trouve deux de Leïla Slimani, deux de Mahi Binebine dont l’excellent Les Étoiles de Sidi Moumen (Flammarion, 2010), et quand même quelques raretés comme Hot Maroc de Yassin Adnan (Sindbad-Actes Sud, 2020) ou Le Jardin des pleurs de Mohamed Nedali (Éditions de L’aube, 2016) écrivain adoubé par JMG Le Clézio, mais aucun d’Abdellah Taïa ou de Najat El Hachmi dont le livre Mère de lait et de miel (Éditions Verdier, 2023), traduit du catalan par Dominique Blanc est exceptionnel mais loin des villes proposées lors de ce périple téléramesque.

Pour les films même constat désolant. Uniquement des films ou des livres postérieurs à l’an 2000 sauf un livre de Driss Chraïbi, le Passé Simple (1954) et un film, L’Enfance volée de Hakim Noury, 1993.

Si on lit attentivement la plaquette du voyage, on découvre que de nombreuses rencontres ou visites sont suivies de la mention (sous réserve).

Bon voyage.

Brochure, ici, avant qu'elle disparaisse.

© Copyleft Q.T. 15 février 2024

TOURISME, MODE ET COMMERCE

LE COIN DES FEMMES par Paule HERFORT, Le Petit Marocain 28 octobre 1935 (Source gallica.bnf.fr / BnF) (reconnaissance OCR avec corrections manuelles et respect de l’orthographe des noms propres)

Tourisme et commerce

Actuellement, les Grands Magasins de Paris, font leur vente annuelle de tapis, coussins, rideaux. tentures, etc., tout ce qui est destiné à l'ameublement du home.

De coutume, nos yeux de femmes étaient charmés par les beautés fabriquées dans nos usines et aussi par celles venues tout droit de l'orient, Cette année il y a quelque chose de changé. Les étalages sont ornés presque uniquement de productions de notre Afrique du Nord. Avec beaucoup de goût sont disposées les choses merveilleuses qui nous viennent de ces pays. Le Maroc, la Tunisie, l'Algérie rivalisent de goût. Les tapis sont merveilleux et très admirés.

Je ne sais pas si mon tenace amour du Maroc me fait voir double en ce qui le concerne, mais je vois beaucoup de parisiennes se pencher sur les splendides tissages marocains. Les tapis chleuhs ont toutes les faveurs. Et on reste un peu étonné de constater que tant de Françaises apprécient l'art un peu rude des artisans de Marrakech, de Taroudant, de Chichaoua, du Tadla. Une raison est à l'origine de cette transformation du goût chez la femme. Cette raison c'est le Tourisme ! Le Tourisme qui permet, à la faveur de voyages faciles, de connaître ce que jamais on n'aurait vu sans son existence.

Hier, devant moi. un jeune ménage se faisait montrer, par un vendeur des tentures et des tapis destinés à meubler le home nouveau.

« Tu vois, disait la dame, ce tapis blanc avec sa longue laine, est exactement le même que celui que nous avons vu chez les marchands du sud et que tu n'as pas voulu acheter pour ne pas nous encombrer. Ces petites tables sont exactement semblables à celles qui ornaient le grand salon de notre hôtel à Casablanca. C'est drôle, tout cela ms parait bien plus joli maintenant que nous connaissons le Maroc dans tous ses coins ».

Et le mari acheta le tapis chleuh et les coussins bourrus.


Le Tourisme est le grand allié du commerce. Jamais les magasins ne seraient parvenus à diriger leurs clientes vers les productions de l'Afrique du Nord, si ces clientes n'étaient pas allées faire une jolie promenade dans les souks qu'ils soient de Marrakech, de Fez, de Meknès et aussi de Casablanca et Rabat, ces derniers installés de manière moderne en pleine ville européenne.

Donc, lorsque le Maroc fait effort pour développer son Tourisme, il rend un immense service à l'industrie marocaine. Il en est de même, d'ailleurs, pour tous les pays. Il est incontestable que, lorsque l'on a mis le pied sur un territoire qui sait vous charmer, vous plaire, vous attirer et aussi vous retenir, on éprouve le besoin de faire revivre chez soi les sites parcourus. L'ameublement devait se ressentir de cette contagion mentale qui s'étend sans heurt, en sourdine, mais qui gagne invinciblement du terrain.

Paris avait bien tenté de nous présenter, peu de temps après la guerre, des objets africains pour la maison. La cliente regardait, s'étonnait, mais ne comprenait pas. Elle ne se rendait pas compte de l'effet qui, serait produit. Aujourd'hui, des superbes bateaux l'ont emportée vers l'Afrique en croisière, en vacances, en promenade. Elle a vu, elle a compris, elle a aimé.

Le résultat est que maintenant la mode est à l'Afrique. Je suis certaine que les magasins en sont persuadés. Cela se voit à l'immense amoncellement de tapis dans les grands rayons, que chaque jour les vendeurs étalent devant les yeux des clientes qui discutent en connaissance de cause et aussi en amateur. Comme conséquence, dans les appartements jeunes et modernes, toutes les belles choses des artisans marocains se retrouvent disposées avec goût et du plus bel effet. Paris devient colonial, il ne lui manque que le superbe soleil marocain.


Le tourisme influe aussi sur la mode. Cet été les femmes ont fréquenté la montagne, la Suisse, l'Autriche, tous les sites boisés et frais pour faire du camping d'altitude. Comme souvenir elles adoptent pour l'hiver les petits chapeaux tyroliens chers aux amateurs d'excursions. Petits chapeaux pointus avec une plume au côté de couleur vive. Cela surprend un peu faisant suite aux « bibis » à calotte basse que nous portions dernièrement. C'est bien l'heure de dire que la femme n'a aucune volonté devant une mode qu'on lui impose et pour laquelle elle n'est jamais consultée.

Elle est même, en cette matière, d'une docilité à toute épreuve. Elle accepte tout quelquefois en rechignant un peu, mais elle accepte quand même. En compensation des chapeaux hauts, nous portons des talons bas ! La mode est à la chaussure genre bottier, fort commode pour la marche et dont nos pieds se trouvent fort bien. Ce que nous gagnons en hauteur avec le chapeau enlevé, nous le perdons avec les talons de quelques centimètres seulement, trois ou quatre au lieu de cinq ou sept, cela compte sous le pied !

On fait aussi une tentative pour nous faire assortir nos bas à nos robes. Tout sera pareil : chapeau, manteau, bas, souliers, sac, gants, parapluie. Je crois cependant que cette uniformité ne tiendra pas. Il faut tout de même une petite variété, sans quoi la monotonie de la toilette risquerait de rendre le caractère monotone. Sans compter que cette monotonie ne sied pas à toutes les femmes !

Elle oblige en outre à un maquillage savant destiné à faire ressortir le visage. seul élément d'éclat dans la personne.


Et voilà qu'en parlant de Tourisme je me suis engagée un peu dans la mode et dans l'art de s'habiller pour les femmes. Cela me fait faire en terminant un petit retour en arrière pour relire un amusant sonnet écrit par un lecteur des « Roches-Noires » à la suite de mon article sur le « nu féminin » sur les plages. Ce nu que la mode. encore apportée des îles lointaines par le Tourisme, impose aux belles et aux laides, aux grasses et aux maigres, aux grandes et aux petites.

Mon correspondant a écrit : « La ballade des pieds nus ». Les bottiers lui en sauront gré et les pédicures aussi. J'ai l'impression qu'il n'aime pas tous les pieds nus, car avec une plume acerbe, il s'en prend à ceux qui manquent de perfection, et ils sont nombreux ! Seul un marocain pouvait avoir le jugement aussi sévère, car les pieds nus sont de toute saison au Maroc :


S'ils ne sont pas de marbre ou d'albâtre

Et vos ongles de corail fin,

Tels ceux qu'on vit à Cléopâtre,

Cachez vos pieds, cachez-les bien.


Quand j'aperçois les écorchures

L'œil-de-perdrix ou bien l'oignon

Je prie le Dieu des pédicures

D'abolir cette vision.


Exposer aux intempéries

Vos pieds mignons jadis choyés

C'est bien là, belles étourdies,

De vos caprices déréglés.

À moins que vos épidermes

Ne connaissent plus désormais

De saisons pour devenir fermes

Comme des parchemins épais.


J'ai extrait de la ballade quelques passages suggestifs, mais les autres sont plus caustiques. Je leur laisse l'inédit pour ne pas chagriner les femmes qui aiment montrer leurs pieds ce qui est si agréable lorsque la chaleur est reine. Mais je remercie l'auteur pour la gentille dédicace mise à mon intention sur son sonnet malin. Et dire que c’est encore le tourisme qui a donné aux femmes l'idée d'imiter les belles d'un autre âge !

Paule HERFORT.

Commentaires : « Et on reste un peu étonné de constater que tant de Françaises apprécient l'art un peu rude des artisans de Marrakech, de Taroudant, de Chichaoua, du Tadla. Une raison est à l'origine de cette transformation du goût chez la femme. Cette raison c'est le Tourisme ! Le Tourisme qui permet, à la faveur de voyages faciles, de connaître ce que jamais on n'aurait vu sans son existence. ». 1935, des voyages faciles, pour les plus aisé.es ; « l’art un peu rude » mériterait définition ; « artisans du Tadla », à quoi pense précisément Paule Herfort ? ; déjà des anglicismes « home » ; déjà le tourisme générateur d’argent, de mode et d’envies éphémères ; ceux et celles qui arpentent les vides greniers remarqueront le nombre immense de produits venus du Maroc et revendus sans avoir été portés ou utilisés : babouches, théières, verres à thé ornementés, tajines, etc., on achète dans un souk, on charge la valise, on remplit un placard et un jour on vend.

© Copyleft Q.T. 12 février 2024

RENOUVEAU TOURISTIQUE DANS LA RÉGION BENI MELLAL – KHÉNIFRA


L’ONMT veut créer une marque pour la région de Béni Mellal-Khénifra

(source, https://tourismapost.ma/)

Hier, lundi 18 janvier 2021, la tournée régionale de l’Office Nationale Marocain du Tourisme s’est arrêtée à Beni Mellal afin de rencontrer les professionnels du tourisme et les responsables du CRT de la région. Toujours avec l’objectif de mettre en place un plan de relance spécifique pour la région.

Au cœur du Maroc, entre la plaine du Tadla et le Moyen-Atlas, la région de Beni Mellal – Khénifra dénote par la beauté de ses sites uniques dans le pays ; des montagnes aux couleurs rougeâtres, des lacs et des cascades magnifiques et une forêt majestueuse de cèdres.

C’est dans ce petit joyau naturel que Adel El Fakir et ses équipes se sont rendus hier, lundi 18 janvier pour plancher avec les professionnels et les responsables du conseil régional du tourisme de la région sur les mesures à mettre en place pour assurer la relance du secteur.

Pour l’Office National Marocain du Tourisme, l’objectif est d’en faire une destination attractive et de créer une marque qui met en avant les atouts naturels et écologiques de la région.

« À deux heures à peine de Casablanca, la région est une véritable destination de villégiature. Notre ambition à présent est de créer la marque touristique Beni Mellal et de la promouvoir de manière à positionner la destination sur ses trois grands atouts : la nature, l’écologie et le patrimoine culturel » souligne Adel El Fakir, Directeur Général de l’Office National Marocain du Tourisme.

Sur cinq ans, les arrivées et les nuitées réalisées sur Beni Mellal – Khénifra ont connu une augmentation moyenne de 8% chacune.

Le marché français reste le premier pourvoyeur de touristes pour la région de Beni Mellal Khénifra avec environ 41% de part de marché. D’autres marchés font leur apparition comme l’Espagne avec plus 13% en nuitées en 2019 par rapport à 2018.

L’objectif sera donc, dans un premier temps, de récupérer les parts de marché perdues avant d’ouvrir la destination à une nouvelle clientèle pour laquelle la destination est encore méconnue, et ceci grâce à une campagne de communication et de promotion appropriée menée par l’ONMT.

Commentaires : le titre résume bien le propos, créer une marque et la vendre.


Beni Mellal-Khénifra : Fatim-Zahra Ammor en tournée dans la région 

(source, https://leseco.ma/) 01 juin 2023

Fatim-Zahra Ammor, ministre du Tourisme, de l’artisanat et de l’économie sociale et solidaire, poursuit sa tournée qui s’inscrit dans le cadre de la vulgarisation de la feuille de route du tourisme.

À Béni-Mellal, la ministre a présenté les principaux contours de la feuille de route 2023-2026 tout en s’arrêtant sur les filières touristiques et les leviers spécifiques à la Région Béni Mellal-Khénifra. Elle a mis en exergue le rôle important que jouera la région dans les filières liées au tourisme de nature, que ce soit « Nature, trekking et hiking » pour les touristes internationaux ou « Nature & Découverte » pour le tourisme interne.

La réunion a mis l’accent sur la nécessité de développer la capacité d’hébergement de la région, en mettant à niveau la capacité actuelle et en créant de nouveaux hébergements innovants.

Dans ce sens, Fatim-Zahra Ammor a sensibilisé à l’importance d’attirer des investissements privés dans l’animation et les services en plus de l’hébergement. Elle a aussi insisté sur la transversalité du secteur du tourisme et a invité dans ce sens l’ensemble des acteurs à se mobiliser pour l’atteinte des objectifs quantitatifs et qualitatifs projetés pour la région.

Commentaires : il faut aller sur Internet pour comprendre ce qu’est le « hiking » et se rendre compte qu’effectivement il n’y a pas de mot français pour ce terme. Le site officiel (http://www.benimellalkhenifra.ma/) de la région Beni Mellal – Khénifra, dont le logo affiche le caractère montagneux de la région, présente sommairement les objectifs touristiques de la région, comme on le fait partout aujourd’hui : des objectifs, des leviers d’action et des indicateurs d’objectifs. La novlangue administrative communicante dans toute sa splendeur rhétorique. Une fois sur le site officiel de la région Beni Mellal – Khénifra, ne pas hésiter à ouvrir les onglets qui se présentent, dont certes certains offrent du vide, mais on découvre l’idée d’un téléphérique, où ?, et des dépenses prévues ou effectuées étonnantes ; site en construction qui semble à l’arrêt.

© Copyleft Q.T. 10 février 2024

AU CŒUR DE LA RÉGION DE BÉNI MELLAL-KHÉNIFRA

À la découverte du Maroc

Béni Mellal. Kasbahs, villages et montagnes en toile de fond des arts de l'Atlas

Au cœur de la région de Béni Mellal-Khénifra, les trésors naturels incarnés par les kasbahs, les greniers, les montagnes, les lacs, les villages et les vallées, tissent une toile immersive qui dévoile le caractère unique de cette destination touristique. Younes Laraqui, président du conseil régional du tourisme de Béni Mellal-Khénifra, décortique ce qui en fait l'originalité paysagère et culturelle.

Par Btissam Zejly ; 3 février 2024 à 10h14, Modifié 2 février 2024 à 17h03 (source, medias24) (copies d’écran puis reconnaissance OCR avec corrections manuelles et respect de l’orthographe des noms propres)

À Béni Mellal-Khénifra, le tableau paysager séduit les visiteurs en quête d'authenticité et de proximité avec la nature. Les trésors qui le composent transcendent néanmoins le simple attrait visuel pour façonner l'essence même de l'attractivité touristique de cette zone géographique.

« Les kasbahs, greniers, montagnes, lacs et villages vont au-delà de la simple composition physique de la région de Béni Mellal-Khénifra. Ils façonnent une destination où la nature et la culture se marient harmonieusement, créant une expérience complète et singulière. Cette symbiose contribue à forger l’image d'une destination captivante et résolument authentique, faisant de la région un lieu incomparable pour les visiteurs », nous explique Younes Laraqui, président du conseil régional du tourisme (CRT) de Béni Mellal-Khénifra.

« Les kasbahs, greniers, montagnes, façonnent une destination où la nature et la culture se marient harmonieusement, créant une expérience complète et singulière »

Les kasbahs, une connexion au patrimoine vivant

Pour Younes Laraqui, ces kasbahs ancestrales, joyaux architecturaux du pays, sont les gardiennes d’une histoire riche et captivante. Elles évoquent des époques révolues, offrant aux visiteurs une plongée dans le passé et une compréhension approfondie de la culture locale. L'exploration de ces vestiges authentiques crée une connexion intime avec le patrimoine vivant de la région, renforçant ainsi l'attrait pour une expérience culturelle authentique.

« Aujourd’hui, parmi les kasbahs et les villages de la région de Béni Mellal-Khénifra, certains retiennent particulièrement l'attention des touristes, nationaux ou étrangers. Ces kasbahs et villages réussissent à allier un riche patrimoine culturel, une beauté naturelle saisissante et une hospitalité locale, les transformant ainsi en destinations incontournables pour les voyageurs explorant la région. » Parmi les kasbahs les plus visitées, on peut citer la kasbah Aïn Assardone à Béni Mellal, la kasbah Sidi Moussa à Aït Bouguemez (1), la kasbah Zaouit Ahansal, la kasbah Ismailya à Kasba Tadla et la kasbah Moha ou Hammou Zayani à Khénifra.

« L’exploration des vestiges authentiques crée une connexion intime avec le patrimoine vivant de la région »

Les villages, une immersion authentique dans la vie locale

Les villages qui suscitent un fort intérêt auprès des visiteurs, aussi bien locaux qu'internationaux, sont principalement Tanghmalt (2), Magdaze (3), Arogou (4), Taghia, la Cathédrale (5), Bin El Ouidane (5), Ouzoud (5), Tabant (6) et le village de Boutferda (7). À première vue, la raison de cet attrait particulier est que ces villages offrent une immersion authentique dans une vie locale qui préserve ses traditions ancestrales, au cœur de paysages pittoresques qui captivent les visiteurs.

D'autres facteurs peuvent expliquer la popularité de ces kasbahs et villages. « D'abord, leur patrimoine culturel et architectural exceptionnel attire les amateurs d'histoire et de culture. Ensuite, la beauté naturelle des sites, combinée à l'accueil chaleureux des habitants, qui crée une expérience immersive et mémorable. De plus, la diversité des activités proposées, allant des visites culturelles aux randonnées en passant par la découverte de l'artisanat local, contribuant ainsi à l'attrait global de ces destinations », souligne notre interlocuteur.

« Les initiatives de tourisme durable et d’écotourisme témoignent de l’engagement de la région envers la conservation »

Les montagnes, artisans d’une sérénité naturelle

Mais il faut garder en tête que les montagnes majestueuses, les lacs scintillants et les villages pittoresques ne sont pas simplement des éléments de décor. Ils sont les artisans d'une sérénité naturelle, offrant un refuge loin du tumulte urbain. Ces décors idylliques deviennent immanquablement des lieux de ressourcement, invitant les voyageurs à s'immerger dans une atmosphère paisible et à renouer avec la nature, et ultimement avec soi. La présence des montagnes, lacs et villages contribue également à la préservation de l’environnement. « Les initiatives de tourisme durable et d’écotourisme témoignent de l'engagement de la région envers la conservation, générant un impact positif sur la nature et assurant une expérience durable pour les générations futures », atteste le président du conseil régional du tourisme de Béni Mellal-Khénifra.

« Les greniers témoignent du génie architectural traditionnel »

Les greniers, traces indélébiles du sens de la communauté

Cette région a une autre spécificité : ses greniers collectifs. Ceux d’Aoujgal, par exemple, se fondent ingénieusement dans le décor de la falaise couleur terracotta qui les abrite. Ils ont été bâtis il y a plusieurs siècles par les tribus des Aït Abdi, dans la région d’Azilal, à 110 km de Béni Mellal. Ils sont aujourd’hui la trace encore visible et haut perchée d’un dispositif conçu pour « survivre ensemble » dans des zones souvent arides mais toujours habitables (8). La région concentre à elle seule 72 greniers collectifs sur les 550 que compte le Maroc (voir carte). « Les greniers, témoins du génie architectural traditionnel, ne sont pas seulement des symboles pratiques de stockage ; ils sont aussi des œuvres d'art fonctionnelles. Leur forme unique et leur structure réfléchie traduisent l’ingéniosité locale. Les visiteurs découvrent une symbiose entre utilité et esthétique, ajoutant une dimension artistique aux paysages, qui contribue à l'originalité de la région », rappelle Younes Laraqui.

Les arts de l'Atlas, une identité culturelle unique

L'artisanat, le savoir-faire culinaire, et plus généralement les arts de l'Atlas, participent également à la promotion touristique de la région de Béni Mellal-Khénifra. Ils contribuent à forger une identité culturelle unique et captivante pour les visiteurs, les incitant à découvrir la richesse de son patrimoine culturel et artistique.

« L’artisanat local, héritage d'un savoir-faire ancestral, constitue une part essentielle de l'attrait touristique. En perpétuant des techniques transmises de génération en génération, les artisans de la région créent des pièces uniques qui reflètent l'authenticité culturelle. Les tapis berbères, la poterie artisanale et les articles en cuir sont autant d'exemples d'œuvres d'art locales qui séduisent les amateurs de culture et d'artisanat », décrit le président du CRT.

« L’artisanat local, héritage d’un savoir-faire ancestral, constitue une part essentielle de l’attrait touristique »

La culture, une visibilité internationale

Le savoir-faire culinaire, ancré dans les traditions locales, est une autre dimension essentielle de l'expérience touristique. Les plats berbères, préparés avec des ingrédients locaux, offrent aux visiteurs un voyage gustatif unique. Les marchés locaux regorgent d’ailleurs de saveurs authentiques, permettant aux visiteurs de découvrir la richesse de la cuisine régionale. Cette immersion culinaire contribue non seulement à satisfaire les papilles des touristes, mais crée également des souvenirs mémorables associés à la gastronomie locale. Il faut dire que les arts de l'Atlas, qu'il s'agisse de la musique traditionnelle, de la danse ou des manifestations artistiques locales, apportent une touche culturelle vivante à la région. Les festivals et événements qui mettent en avant, chaque année, ces expressions artistiques, créent une ambiance vibrante et offrent aux visiteurs l'opportunité de plonger dans la richesse de la culture locale. « La promotion de ces éléments culturels ne se limite pas aux frontières régionales. Les artisans, chefs cuisiniers et artistes locaux participent souvent à des initiatives nationales et internationales, permettant ainsi une plus grande visibilité. Les festivals culturels, les foires d'artisanat et les collaborations artistiques contribuent à positionner la région comme un pôle culturel d'importance », conclut Younes Laraqui.

Commentaires :

1 = Sidi Moussa aux Aït Bouguemez n’est pas une casbah mais un grenier collectif de forme circulaire [note de Q.T.]

2 = à proximité des cascades d’Ouzoud [note de Q.T.]

3 = vallée de la Tassaout dans le Haut-Atlas [note de Q.T.]

4 = région d’El Kbab [note de Q.T.]

5 = lieux géographiques plutôt que villages [note de Q.T.]

6 = Aït Bouguemez [note de Q.T.]

7 = entre El Ksiba et Imilchil à proximité des greniers de falaise d’Aoujgal [note de Q.T.]

8 = au-delà de conditions climatiques difficiles, il y a aussi aussi un aspect défensif contre les pillages des tribus ennemies non évoqué ici, comme si les tribus berbères avaient continuellement cohabitées dans une grande sérénité pour affronter les difficultés du relief et du climat de leurs lieux de vie [note de Q.T.]

Tout le vocabulaire indéfini des cabinets de conseil en marketing et communication est là, délimitant le vide de la pensée. On se demande combien de réunions se sont déroulées pour accoucher d’un tel boniment qui existe aujourd’hui sous toutes les latitudes. On notera la date de modification de l’article antérieure à celle de sa publication et les couleurs « naturelles » des photographies. À propos des photographies, on remarquera une étonnante photographie du Bin El Ouidane et une de la kasbah Aïn Assardone à Béni Mellal qui est plus proche d’un borjd (un fortin) que d’une casbah et qui a subit maintes transformations et l'absence de photographie de la casbah de Kasba-Tadla.

Les rédacteur.rices de ce site, très lisse, n’en sont pas, malheureusement, à leurs premières erreurs ; on est loin de la « référence » recherchée, voire affichée.

Photographies de l’article, ici

© Copyleft Q.T. 04 février 2024

QUI SONT LES TOURISTES QUI SE RENDENT AU MAROC ?

Record des arrivées touristiques au Maroc en 2023 (ministère) (source medias24, 25 janvier 2024, avec MAP)

Les arrivées touristiques au Maroc ont atteint un nouveau record de 14,5 millions de personnes en 2023, en croissance de 34% comparativement à 2022, selon le ministère du Tourisme, de l'artisanat et de l'économie sociale et solidaire.

« Le tourisme au Maroc franchit un nouveau cap historique. En effet, le Maroc a accueilli 14,5 millions de touristes en 2023, une progression remarquable de +34% par rapport à 2022 et +12% par rapport à 2019 », indique le ministère dans un communiqué. Les Marocains Résidant à l'Étranger (M.R.E.) ont représenté 51% de ces arrivées, enregistrant une croissance de 27% par rapport à 2022, précise la même source. Les touristes étrangers ont, quant à eux, enregistré une hausse considérable de 41% comparativement à 2022. Ils pèsent désormais 49% des arrivées globales, gagnant 3 points par rapport à 2022. Malgré le contexte géopolitique mondial complexe, le mois de décembre dernier a été marqué par une affluence inédite, avec l'arrivée de près de 1,3 million de touristes répartis de manière égale entre MRE et touristes étrangers. Le ministère souligne que ce nouveau record des arrivées touristiques « dépasse de manière significative l'objectif initial fixé pour l'année 2023, dans le cadre de la feuille de route du tourisme 2023-2026 ». Pour rappel, cette feuille de route tablait sur l'arrivée de 13,5 millions de visiteurs, mais les résultats ont surpassé les attentes avec un million de visiteurs supplémentaires.

Commentaires : enfin des chiffres un peu plus précis que ceux que l’on nous sert habituellement. Le nombre de touristes arrivés au Maroc englobe les Marocain.es résidant à l’étranger. Les fameux M.R.E. représentent même la moitié des arrivées ; ces M.R.E. sont-ils des touristes aux sens habituels du mot : « celui, celle qui fait du tourisme, qui voyage pour son plaisir, pour se détendre, s'enrichir, se cultiver » ; « voyageur qui se distingue par son pays d'origine, les lieux qu'il visite, les moyens de locomotion qu'il utilise, etc. » ; « amateur, personne qui s'intéresse aux choses avec curiosité mais d'une manière superficielle » (source, https://www.cnrtl.fr/) ou bien des Marocain.es effectuant un mouvement de bascule entre leur pays d’origine et leur pays de résidence ? Les statistiques françaises sur les arrivées touristiques semblent se limiter aux touristes étrangers pour loisir ou affaire. Les M.R.E. et les touristes étrangers qui se rendent au Maroc, n’ont pas les mêmes attentes, exigences, besoins, dépenses, loisirs, etc. Les annonces marocaines optimistes sur le nombre d’arrivées au Maroc, ce qui n’est pas tout à fait la même chose que le nombre de touristes, sont identiques à celles par exemple sur le chômage en France ; l’important étant de constater dans un cas une hausse considérable, dans l’autre une baisse même la plus légère ; ce ne sont pas des informations fallacieuses, seulement des informations qui en omettant certains éléments sont destinées à conforter des décisions politiques.

© Copyleft Q.T. 26 janvier 2024

LES VACANCES AU MAROC TROP CHÈRES POUR LES MAROCAINS

Les vacances au Maroc trop chères pour les Marocains (source www.lemonde.fr/afrique/) (accès réservé aux abonnés)(Publié le 29 décembre 2023 à 17h30, modifié le 29 décembre 2023 à 19h03)

Alors que les touristes nationaux privilégient les hébergements alternatifs, les professionnels réclament des mesures pour répondre aux attentes des résidents.

Des vacances au Maroc ? Pour Brahim, c’est « non », sauf quand il s’agit d’aller voir sa famille. Depuis plusieurs années, ce professionnel du cinéma a choisi Tarifa en Espagne pour assouvir sa passion : le kitesurf. « J’y vais avec mon épouse et mon fils au moins deux fois par an. » Il a fait le compte : avec le train de Casablanca à Tanger, le ferry jusqu’en Espagne, l’appartement loué une semaine, la location du matériel nautique, les repas et quelques extras, le séjour lui revient en moyenne à 2 000 euros. « J’ai mes plans et je m’y prends à l’avance pour avoir les meilleurs prix. Si j’allais à Dakhla, ça me coûterait presque deux fois plus cher », explique-t-il.

A plus de 1 500 kilomètres au sud de Rabat, Dakhla, la cité côtière du Sahara occidental, offre des paysages de dunes à couper le souffle et une lagune immense, prisée des kitesurfeurs du monde entier. Mais à quel prix ? Au printemps prochain, il faudra compter 6 000 dirhams (près de 550 euros) pour un vol aller et retour avec deux adultes et un enfant au départ de Casablanca, et au moins 15 000 dirhams pour sept jours dans un hôtel au bord de l’eau.

« Avant même de manger ou de prendre une planche, j’ai déjà dépensé plus qu’en Espagne », insiste Brahim, qui avoue ne pas comprendre la cherté des prix dans une destination promue par les opérateurs touristiques, mais dont très peu de Marocains peuvent profiter.

Comme Brahim, ils sont plusieurs centaines de milliers à se rendre chaque année en Espagne pour leurs vacances. Près de 740 000 en 2019, selon l’ambassade espagnole à Rabat. En hausse de 10 % par rapport à 2018, leurs dépenses étaient estimées à 780 millions d’euros. D’autres choisissent le Portugal ou l’Italie, reliés depuis Casablanca par une compagnie émiratie low cost.

Le boom des locations alternatives

C’est un paradoxe du tourisme au Maroc. Passer des vacances sur place peut revenir aussi cher, parfois davantage, que de séjourner à l’étranger. Jusqu’à devenir inabordable pour les classes les moins aisées, qui ne peuvent quitter le pays et doivent résoudre le problème de l’hébergement. La faute à une offre insuffisante et inadaptée, selon Mohamed Semlali. « Les ménages veulent des logements spacieux à moindre coût, entre 400 et 500 dirhams la nuit », résume le président de la fédération nationale des associations des agences de voyages.

Le contraste est en effet saisissant entre les habitudes de la « famille marocaine type », qui voyage avec enfants et proches, et les possibilités d’hébergement d’un marché où le prix d’une chambre d’hôtel oscille entre 80 et 150 euros. « Un réel handicap », pointe le consultant en tourisme Zoubir Bouhoute, car il est « impossible de trouver un établissement qui loue une seule chambre pour cinq ou six personnes ».

Déjà contraint, comment un ménage peut-il en louer deux quand son revenu médian n’excède pas 5 000 dirhams par mois ? La majorité est ainsi obligée de se rabattre sur la location d’un meublé auprès d’un particulier. Un hébergement moins cher mais non réglementé qui échappe aux professionnels du tourisme, regrette Mohamed Semlali.

Le Maroc a beau être l’un des pays les plus touristiques d’Afrique, au coude-à-coude avec l’Egypte et l’Afrique du Sud, « seuls 25 % des touristes nationaux » recourent aux hébergements officiels, indiquait en juin 2023 la ministre du tourisme Fatim-Zahra Ammor. En 2019, année de tous les records de fréquentation, les locations alternatives – que l’Etat cherche désormais à encadrer – représentaient plus de 30 millions de nuitées. C’est plus que les 25 millions comptabilisés durant cette période dans les hôtels, gîtes et maisons d’hôtes classés du Maroc.

Montée en puissance des touristes nationaux

Les efforts de l’Etat existent pour soutenir la demande intérieure, mais ils sont jugés insuffisants. Lancé en 2007, le plan Biladi, censé aboutir à la réalisation de huit stations touristiques au profit des nationaux, est un échec. Seules trois ont vu le jour et, jusqu’en 2019, la majorité de leur clientèle ne résidait pas au Maroc.

De leur côté, les professionnels recommandent depuis des années des mesures fortes : rétablir les congés scolaires par zone, supprimés en 2017, pour lisser la pression sur la capacité hôtelière et diminuer les prix, instaurer des chèques-vacances et réfléchir à un programme national d’hébergement dédié aux familles, du type appart’hôtel. L’équité entre les régions est également réclamée. Sur ce point, l’annonce par Ryanair de l’ouverture dès l’été prochain de onze liaisons intérieures, fixées à 330 dirhams par trajet, a été saluée.

En attendant, les Marocains résidents se voient encore comme les « parents pauvres » du tourisme face à des étrangers considérés comme plus rentables. Selon le ministère de l’économie, le montant des dépenses des touristes nationaux par habitant était en 2018 deux fois inférieur à celui des étrangers. Parce qu’il ne procure pas non plus de recettes en devises, « le tourisme domestique a toujours suscité moins d’intérêt », assurait en septembre 2023 le géographe et sociologue Hassan Faouzi.

Néanmoins, la tendance de fond observée depuis un quart de siècle témoigne de la montée en puissance des touristes nationaux. Pas encore la « démocratisation du voyage chez les Marocains », comme l’appelle de ses vœux la ministre, mais les chiffres sont là : de 2 000 à 2019, le volume des nuitées des résidents a augmenté de 240 %. Et la progression se poursuit : + 10 % de nuitées jusqu’à aujourd’hui, quand celles des touristes internationaux ont baissé de 3 % en quatre ans.

Surtout, la pandémie de Covid-19 a démontré que le tourisme domestique pouvait être un bouclier en temps de crise. Alors que les frontières du Maroc étaient fermées, le secteur tout entier s’était tourné vers les Marocains « pour sauver les meubles », rappelle Zoubir Bouhoute. Plus récemment, c’est le séisme survenu dans la région de Marrakech le 8 septembre qui a confirmé le rôle de la mobilisation nationale, de nombreux Marocains ayant fait le choix de séjourner sur place par solidarité.

« Cependant, la littérature a démontré l’incapacité du tourisme intérieur à contribuer au développement du tourisme au Maroc tant que le seuil de revenu, permettant d’en consacrer une part notable aux loisirs, n’est pas atteint », prévient Hassan Faouzi. Selon le Haut-Commissariat au plan, les ménages marocains ne leur dédient en moyenne que 6 % de leurs dépenses annuelles.

Alexandre Aublanc (Casablanca, correspondance)

Commentaires : En novembre 2023 l’inflation serait de 3,6 % ; les prix de l’alimentaire ont fortement augmenté ; le chômage aurait atteint un pic historique en septembre 2023 ; les enseignants sont en grève depuis des mois. Ainsi il est logique de ne pas penser aux vacances ailleurs qu’en famille pour une grande partie des marocain.es. « Cependant, la littérature a démontré l’incapacité du tourisme intérieur à contribuer au développement du tourisme au Maroc tant que le seuil de revenu, permettant d’en consacrer une part notable aux loisirs, n’est pas atteint » ; le Maroc n’est pas le seul pays confronté à cette équation touristique qu’il a lui-même posée. À force de ne voir que les billets dépassant de la poche des touristes, de vouloir engranger en un minimum de temps un maximum d’argent, de ne viser qu’une catégorie de touristes, les aisé.es, on finit par éprouver des difficultés au moindre grain de sable oubliant que les conséquences d’un changement dans un terme de l’équation engendrent elles aussi des conséquences.

© Copyleft Q.T. 02 janvier 2024

TOURISME AU MAROC

L'Afrique du Nord illustrée : journal hebdomadaire d'actualités nord-africaines : Algérie, Tunisie, Maroc. 26 janvier 1929 (Source gallica.bnf.fr / BnF) (reconnaissance OCR puis corrections manuelles avec respect de l'orthographe des noms propres)

Le Maroc terre de tourisme

Après les enlèvements de Beni-Mellal, les assassinats de l'Oued-Zem, et l'horrible tuerie du Tafilalet, il peut sembler pour le moins hasardeux de présenter le Maroc comme une des merveilleuses terres de tourisme.

Les petits esprits, les gens qui préfèrent les chambres bien closes aux libres espaces diront que les derniers incidents ne sont pas de nature à provoquer en eux ce désir de départ vers le Moghreb, taxeront notre affirmation de macabre plaisanterie et se caleront plus confortablement dans leur fauteuil en contemplant béatement les flammes du foyer.

Ils ne savent pas que ces incidents si graves qu'ils aient été, n'ont rien troublé de la vie calme et laborieuse du Maroc, où tout continue comme par le passé son effort vers le progrès.

Les villes poursuivent méthodiquement leur essor, les campagnes étalent leurs abondantes végétations, sans déceler, le moindre malaise, et toutes les routes du pays s'offrent aussi sûres aux voyageurs, que les routes de France ou d'Algérie.

Toutes ces routes conduisent vers de la beauté. Riche en beautés naturelles le Maroc offre le pittoresque sous ses multiples aspects. Les ruelles étroites de ses antiques cités, comme les vastes panoramas qu'on découvre du haut des monts majestueux de l'Atlas, sollicitent également la curiosité du voyageur.

Des centres de tourisme ont été créés. Tel l'Aguellmane de Sidi-Ali, site d'accès facile relié à Meknès par la route d'Azrou à Midelt. Et là comme dans les autres centres d'estivage et d'hivernage, le voyageur est assuré de jouir de la plus grande sécurité.

Cette insécurité dont il a été fait mention à propos du rapt des petits Arnaud, et des derniers événements regrettables c'est un fantôme dressé par les étrangers pour détourner les désirs du beau pays marocain. Il ne faut pas le prendre au sérieux.

Non rien n'arrêtera l'effort du pays, en ce sens. Le Maroc touristique a un vaste avenir. Un excellent réseau routier permet la circulation des automobiles, le chemin de fer est déjà assez développé pour offrir de plus en plus des moyens de transports aisés, confortables et rapides, dans tous les sens où le touriste peut désirer porter sa curiosité.

Le domaine proposé à l'intérêt du voyageur est très vaste et d'un abord facile.

Fès, Meknès, Marrakech, Rabat présentent de splendides ressources à qui se propose d'y étudier de près la vie indigène, le passé local, la pénétration de la civilisation dans la tradition séculaire, les mœurs et coutumes d'antan survivant aux temps lointainement révolus.

Pour ceux qui aiment les ascensions, les chemins de l'Atlas, sont ouverts.

Mazagan, Fedalah, offrent leurs plages de sable doré, devant la mer dans un cadre reposant où la température est idéale.

Mais où le touriste sera payé de toutes ses fatigues, c'est devant les fêtes régionales, où l'on retrouve le luxe et l'apparat si chers aux peuples d'Orient.

La fête de Sidi Abderrahman, qui a lieu, en été, près de Casablanca, est une fête religieuse, dort l'intérêt au point de vue touristique fut déjà souligné par nos confrères marocains.

Le Petit Marocain écrivait en 1926, au sujet de cette fête. « Il n'est pas besoin de souligner l'intérêt qu'il y aurait à donner davantage de publicité à ce Moussem. Au point de vue politique indigène, nous restons dans le respect promis des traditions et des coutumes religieuses, en rendant hommage à la mémoire du Saint ; au point de vue du tourisme, une liaison entre le contrôle civil et le Syndicat d'initiative de Casablanca permettrait à ce dernier d'annoncer chaque année ce Moussem et d'y amener les étrangers qui visitent le Maroc. »

C'est une heureuse initiative qui vient rompre agréablement la monotonie des itinéraires touristiques tracés par les agences, en offrant le vrai côté pittoresque de la vie d'un peuple.

Le Maroc a de ces initiatives. Tous les syndicats travaillent à aménager le pays pour le tourisme, en établissant des refuges dans les sites judicieusement choisis.

Le voyageur ne sera pas frappé, en visitant le Maroc, de cet aspect disparate qu'offrent les villes des autres pays orientaux, qui se sont mis depuis longtemps au goût de l'Occident.

Tous les vestiges du passé sont ici maintenus intacts.

Nulle part, ailleurs, ne s'est manifesté parti-pris plus volontaire plus méthodique de respecter couleur et décor.

Les villes neuves ont été construites à l'écart des anciennes.

Rien n'est négligé pour provoquer et intensifier chez le touriste, le désir de mieux connaître le pays qu'il est venu visiter, et bien que cette politique ait été instaurée au Maroc que depuis peu d'années, nous pouvons affirmer qu'elle a déjà produit de nombreux fruits, et que ce pays est désormais comme nous le disions en tête de cet article, le point vers lequel tendent tous les désirs des amants du beau, du pittoresque, et de la lumière.


L'Afrique du Nord illustrée : journal hebdomadaire d'actualités nord-africaines : Algérie, Tunisie, Maroc. 08 juin 1935 (Source gallica.bnf.fr / BnF) (reconnaissance OCR puis corrections manuelles avec respect de l'orthographe des noms propres)

L'activité touristique au Maroc

La semaine de Pâques a attiré au Maroc de nombreux touristes et des Marocains eux-mêmes, quittant leurs villes, ont parcouru des régions qu'ils ne connaissaient même pas.

Un afflux considérable de voyageurs a mis en fête pendant quelques jours l'industrie hôtelière qui fut débordée.

Soit dans les villes, comme Fez, où les établissements sont pourtant nombreux, soit dans les bourgades du bled comme Tadla, Khenifra, Beni Mellal, Azrou, des voyageurs ne purent trouver de chambres ; quelques uns d'entre eux se sont vu contraints de passer la nuit dans leurs voitures.

Mais ces inconvénients de voyage en augmentent le pittoresque ; et la bonne humeur des touristes ne s'en est pas ressentie un instant. Les nuits passées à la belle étoile ou sur les inconfortables coussins d'une automobile sont pour eux des faits d'armes dont ils tirent parfois vanité.

Parcourus par les caravanes et les voitures particulières les circuits touristiques ont été le siège d'un incessant mouvement ; l'impeccable réseau routier du Maroc et un temps magnifique favorisaient ces randonnées.

Le printemps, dont un soleil brillant mais indulgent s'était fait le complice, avait déployé tous ses charmes.

Les visiteurs ont pu constater à loisir que les vieilles Villes chérifiennes ont jalousement conservé leur caractère médiéval. L'occupation française, loin de porter atteinte aux impressions d'un autre âge qu'évoque le spectacle des antiques traditions maintenues dans des cadres plus antiques encore, met en relief la différence énorme qui existe entre la civilisation européenne et la civilisation arabe ou berbère.

Les voyageurs qui parcourent le Maroc ressentent je ne sais quelle indéfinissable satisfaction née des contrastes qui les étonnent chaque jour et à chaque pas.

Le Maroc possède des richesses touristiques vraiment belles.

Les villes saintes, Meknès, Fès, Moulay ldriss, Marrakech n'ont rien de comparable dans le monde.

Les bourgades elles-mêmes sont divisées en deux groupes d'habitations bien distincts, le groupe arabe ou berbère et le groupe européen. Les vieux paysans du Moyen Âge y coudoient chaque jour les Français du vingtième siècle : et c'est ce heurt journalier de vieilles coutumes et de modes nouvelles qui fait le charme du Maroc.

Aussi, de plus en plus, l'Empire Chérifien dont la renommée dépasse les frontières voit s'accroître, pendant les périodes de fêtes surtout, le nombre de ses visiteurs.

Pourquoi faut-il que cette année encore, on ait amputé d'une fraction importante les crédits affectés à la propagande touristique ?

Ces subventions ne se retrouveraient elles pas balancées au centuple par les résultats d'une publicité indispensable qui rend d'autant mieux qu'elle reste dans le cadre des réalités sans tromperie ni exagération ?

Il y a là, à notre avis, une espèce de problème qui n'a pas été assez envisagé et qui mérite d'être étudié.

Jean de SIVRY.


Le Petit Marocain, 17 février 1934 (Source gallica.bnf.fr / BnF) (reconnaissance OCR puis corrections manuelles avec respect de l'orthographe des noms propres)

KASBAH-TADLA ----- DE PASSAGE

Nous avons eu le plaisir de recevoir la visite d'une caravane de touristes de nationalité suisse. Ces touristes, malgré le peu de temps dont ils pouvaient disposer, dans leur programme d'excursion, se sont, à leur départ, déclarés enchantés de leur passage à Tadla.

De ce fait nous ne pourrons que regretter, c'est que dans notre ville, rien n'a été fait pour recevoir et renseigner les touristes qui pourraient venir visiter notre région.

Il serait pourtant possible, à l'instar des grandes villes du Maroc, d'organiser à Tadla même un Syndicat de Tourisme et d'Initiative.

Qu'en pense le Syndicat de Casablanca ?

Pourtant certains membres de ce Syndicat connaissent la région et savent très bien que tout le pied du Moyen-Atlas, c'est-à-dire depuis Khénifra jusqu'à Beni-Mellal et ensuite la route conduisant à Marrakech, est digne d'être classée dans les sites touristiques.

Nous reviendrons, d'ailleurs dans très peu de temps sur ce sujet, attendu que la question touristique sera en somme, la raison vitale du centre tadlaoui.

Commentaire : toute la rhétorique du voyage maghrébin qui sévit encore dans les revues et les guides consacrés au Maroc en 2021 était déjà présente il y a presque cent ans.

© Copyleft Q.T. 16 février 2021