Ces deux « ascensions » ne présentent aucune difficulté sauf celle du dénivelé positif, à condition de démarrer depuis la plaine du Tadla (650 mètres) ce qui fut le cas le 10 octobre 1982 (Tacmit, 2248 mètres) avec 1 600 de dénivelé en 4h10 de marche et du El Loughmane (2176 mètres) le 16 janvier 1983 en 4h05 de marche. La montée au Tasmit s’effectua dans une solitude grandiose ; pour celle du Jbel El Loughmane je notais : neige gelée, crampons à la descente ; deux rencontres : une au sommet avec un berger pieds nus dans des godasses sans lacet ; je lui offre pain et « vache qui rit », dialogue difficile, il ne parle que berbère et égrène quelques mots d’arabe ; l’autre à la descente, avec un arrêt de 45 minutes chez un paysan (thé à la menthe, pain et huile d’olive).
Je pensais avoir ascensionné ces deux sommets qu’une seule fois mais des notes personnelles révélèrent une deuxième ascension de ces monts le 04 mars 1984 avec le parcours des crêtes en 1h30 entre le Jbel Lloughmane et le Jbel Tacmit en compagnie de V.M. et D.F. ; nous démarrâmes de l’extrémité d’une piste vers 1 600 mètres d’altitude réduisant ainsi le dénivelé positif à 770 mètres ; je notais pour cette journée du 04 mars 1984 : un peu de vent, temps frais. (source, carnet de « courses » personnel)
L’orthographe et l’altitude de ces deux sommets varient selon les cartes et les sources : Tacmit (2248 m) carte au 1/100 000° (feuille Beni Mellal, 1977), Tasmit (2248 m) carte au 1/50 000° (feuille Beni Mellal, 1985), Tassemit (2247 m) dans des guides et sur Internet, ainsi que sur des cartes postales ; Lloughmane (2176 m) carte au 1/100 000° (feuille Beni Mellal, 1977), Lloughmane (2185 m) carte au 1/50 000° (feuille Beni Mellal, 1985).
Le Tasmit reste emblématique de la ville de Beni Mellal qu’il domine, et dont la silhouette est visible de loin surtout quand la neige l’encapuchonne.
Quelle surprise de découvrir, sur Internet, un Guide du Maroc de Carole French, publié en 2011 par le National Geographic et qui propose l’ascension du Tassemit. (source, archive.org, consulté le 09/08/2023) (captures d’écran puis reconnaissance OCR avec corrections manuelles et respect de l’orthographe des noms propres).
Carole French
Journaliste britannique formée à la BBC, ancienne responsable des pages économiques d'un quotidien anglais et auteur de guides de voyage, Carole French collabore régulièrement à la presse magazine. Cette spécialiste reconnue du tourisme, membre et lauréate de la Guilde britannique des écrivains voyageurs, se rend fréquemment aux quatre coins du monde. Sa passion déjà ancienne pour le Maroc date du jour où elle a découvert Casablanca depuis le pont d'un navire de croisière, avec au premier plan l'immense façade dorée de la mosquée Hassan Il inondée de lumière par le soleil levant. Aujourd'hui installée à Chypre, Carole French a publié de nombreux livres de voyage, signé des dizaines d'articles pour des organismes aussi réputés que l'Association of British Travel Agents (ABTA) et participé en tant que consultante à des documentaires touristiques pour la télévision.
4° de couverture (extraits)
Tous les jours, des spécialistes du National Geographic visitent le monde, s'immergent dans un pays pour y prendre le pouls de sa culture, de son histoire et de sa population. Vous pouvez faire vôtre l'expérience sans égale des guides de voyage National Geographic et :
- Tester les promenades hors des sentiers battus et gravir le djebel Tassemit, vous plonger au cœur de la faune et de la flore des montagnes de l'Atlas, faire un trek dans le Sahara occidental ou une balade en plein désert à dos de dromadaire.
Page 66 (extraits)
Pour vous rapprocher des montagnes, allez jusqu'à Berrechid, puis suivez la N11 jusqu'à Beni Mellal, dans la fertile plaine du Tadla, sur les contreforts du Moyen Atlas. Les paysages sont tout entiers faits d'oliveraies, de cultures de céréales et d'orangeraies. Ces produits sont vendus sur le marché de Beni Mellal. En dehors de la principale attraction, la casbah Bel Kush, du XVIIe siècle, la ville offre peu d'intérêt, sinon pour explorer à pied les montagnes alentour.
Si vous disposez de suffisamment de temps, partez à la découverte des collines du sud. La casbah de Ras el Aïn ainsi que, à côté, la source et les jardins d’Aïn Asserdoun (accessibles en bus depuis la médina de Beni Mellal) valent le détour. À quelques kilomètres au sud, un chemin permet d'accéder au sommet du djebel Tassemit (2 247 m, voir encadré ci-contre). À proximité, goûtez aux charmes de la luxuriante vallée de l’oued Derna et de la gorge de Tagzirte, itinéraire de randonnée propice à l'observation des magots, ces singes d'Afrique du Nord.
À DÉCOUVRIR Trekking au djebel Tassemit
Le djebel Tassemit, culminant à 2 247 m, n'est pas le sommet le plus élevé du Moyen Atlas, mais son ascension est rude ! Les plus sportifs l'atteignent en une journée environ. Vous traverserez des paysages variés - vallées, gorges encaissées, terrains rocailleux -, en passant devant les ruines de maisons et d'églises. La plupart des treks partent de Beni Mellal. Comme pour tous les treks dans les massifs marocains, quelques préparatifs s'imposent pour votre sécurité. Prévoyez une assurance et munissez-vous d'une bonne paire de chaussures, solides et confortables. Emportez des vêtements légers et d’autres chauds, la température variant beaucoup en montagne. N'oubliez pas la trousse de secours, ainsi que de l’eau, de la nourriture, et une tente si le trek dure plus d’une journée.
Nous vous conseillons de rejoindre un trek organisé, car les guides connaissent bien les itinéraires, le terrain et les conditions climatiques. Des mulets assurent généralement le transport des bagages. Restez avec votre guide ou, si vous voyagez seul, prévenez une personne de votre départ et de votre parcours. Les sociétés suivantes, spécialisées dans les treks, sont toutes basées à Casablanca : Olive Branch Tours (35, rue Eloraibi, Jilali, Casablanca, tél. : 0522/26 14 16, www.olivebranchtours.com) ; S’Tours (4, rue Turgot, quartier Racine, Casablanca, tél. : 0522/36 07 73, www.stours.co.ma) ; Receptours (tél. : 022/98 57 57).
Commentaires : heureusement que Carole French est une « spécialiste reconnue du tourisme, membre et lauréate de la Guilde britannique des écrivains voyageurs » sinon elle n’aurait pas vue le long du chemin qui conduit à la cime du Tassemit, « les ruines de maisons et d'églises » ; sa mémoire cafouille ; Carole French confondit le chemin du Tassemit avec la sente qui conduit à Saint-Jacques-de-Compostelle mais qui, à ma connaissance, ne passe pas par Beni Mellal. Je passe sur la phrase, « Les plus sportifs l'atteignent en une journée environ. » qui montre que Carole French n’est même pas montée au Ben Nevis.
Photographies, ici ; aucune photographie personnelle des deux ascensions du Tacmit ; les photographies marquées A proviennent du Guide du Maroc de Carole French évoqué ci-dessus.
© Copyleft Q.T. 25 février 2024