Itinéraire d'une Tribune sacrifiée

C'est le 8 décembre dernier que le Football Club de Metz, par le biais d'un communiqué, annonçait sa décision de fermer la Tribune Est Basse, et la radiation de la Horda Frenetik de la liste des groupes reconnus par le club.

Cette décision soudaine, radicale poursuivait entre autre objectif d'obtenir une forme de clémence de la part de la LFP après l'affaire dite des pétards du Metz - Lyon interrompu quelques jours plus tôt.

Avant même l'arrestation du moindre suspect, le club par l'intermédiaire de son avocat confirmait déjà l'appartenance des coupables à l'association Horda Frenetik. Accusation rapidement reprise de volée par la justice qui la qualifiait de "particulièrement péremptoire", en langage plus courant ça équivaut à "FERME BIEN TA GUEULE".

D'ailleurs les 2 arrestations qui ont suivi ont jusque là confirmé que les coupables ne font PAS partie de l'association Horda Frenetik. Association dont le leader a clairement réagi rapidement en tribune pour contenir les débuts de débordements comme le confirment ces 2 vidéos ainsi que l'extrait diffusé dans l'émission "le Graoully Mag".

Aucun dialogue entre le club et l'association stigmatisée sans fondement juridique, ni début de preuve, puisque le club est resté sourd aux appels de l'association. Club qui ne se conforme toujours pas à l'obligation faite par la loi du 12 juillet 2016 de mise en place d'un référent supporter (SLO) dont le rôle est justement d'assurer le lien entre associations et clubs.

La tentative d'imputer ce rôle à Cœur Grenat ne tient pas la route, puisque le SLO est une personne physique, et son président Alain Faber est un proche de Bernard Serin et s'est toujours montré incapable de remplir le rôle primaire du SLO définit dans l'article Art. D. 224-7 qui est de « Elle assure, le cas échéant, la médiation entre les supporters, les associations de supporters, l'association ou la société sportive en cas de conflit les opposant". En effet, on ne peut à la fois être juge et partie. Et au FC Metz on ne semble pas décidé à une quelconque médiation puisqu'on lui préfère une radiation de la dite association même si aucun lien n'est fait jusque là avec les lanceurs de pétard autre que celui de partager la même tribune, au même titre que 3000 personnes dont une association de bénévoles devrait se porter garant ? À quel titre ?

D'autant que, d'après les premiers éléments de l'enquête rendus publics, le lanceur de pétard n'a même pas été fouillé. Qui a la responsabilité des contrôles de sécurité à l'entrée du stade, déjà ? La Horda Frenetik également ? Ou la société privée grassement payée pour cela ?

Charte Coeur Grenat

Le FC Metz se retranche derrière le non respect de la charte de Coeur Grenat pour justifier sa décision, puisque cette satanée Justice ne semble pas obéir aux volontés d'accuser la Horda Frenetik au sujet de ces pétards.

Parlons en de la charte de Cœur Grenat. Quel article n'est pas respecté par la Horda Frenetik ? Cette même charte qui dans son article 3 précise très clairement "les mauvais comportements individuels ne pouvant être imputés au groupe, mais uniquement à leurs auteurs" ? Qui ne respecte pas cette charte, déjà ?

Par ailleurs votre communiqué, cher club, précise également un sursis à l'encontre de la Tribune Ouest. Mais de quel droit ? Quel rapport avec un pétard jeté depuis la Tribune Est ? Ca ressemble à des menaces pures, simples, gratuites et stigmatisantes à l'encontre des tribunes populaires.

Et donc en Nord Basse, c'est bon ? Les gens peuvent jeter des pétards ? Remarquez ils avaient déjà lancés des briquets sans que cela n’entraîne la moindre sanction de "groupe", puisque là on a reconnu bien volontiers le caractère "isolé" de ce genre d'actes stupides.

Donc, en résumé, nous avons ici une décision prise en toute précipitation contestable tant sur le fond que sur la forme, comme le confirme la prise de position de la justice, qui la qualifie de "particulièrement péremptoire", comme l'a précisé l'Association Nationale des Supporters dans son courrier du 10 décembre, et en bonus, vous vous offrez le luxe de violer la loi sur les SLO et de délibérément violer la charte que vous avez vous même imposé, et sur laquelle vous vous appuyez pour justifier l'injustifiable. Qui se comporte en voyou exactement déjà ? Qui ne respecte ni la loi ni les propres règles qu'il a établi ?

Cette position injustifiable n'est pas tenable, et n'a d'autre conséquence que de générer de nouvelles rancœurs à l'encontre d'une direction qui foule du pied ses supporters depuis des années (affaire des drapeaux, conflit des tarifs (les 2ème plus chers de France !), grève des supporters après Metz - PSG, projet de "bunkerisation" des tribunes populaires, j'en passe et des meilleures) et de créer une vague de soutien aussi bien en interne (pétition des Socios -n'oubliez pas de la signer !-, communiqué de la Gruppa) que dans le reste de la France (Saint Etienne, Toulouse) ou à l'étranger (Kairslautern, Borussia Dortmund, Cesena ...).

Cher Monsieur Serin, soyez raisonnable, votre politique des têtes brûlées n'a jamais fait ses preuves et nous ont conduit droit dans le mur. Le peuple messin attend de vous voir réagir à la situation sportive préoccupante qui est la notre, depuis votre arrivée à la tête du club (et un peu avant reconnaissons-le). Le peuple messin est LAS de ne vous entendre intervenir QUE lors de la présentation de sponsors douteux (d'ailleurs ils ont déjà payé le Tchad ou pas ? Nous y reviendrons dans un prochain article), ou lors de conflits avec vos supporters. Soyez le patron d'un club de foot, d'une équipe de foot. Pas le VRP de petites affaires financières ni le surveillant général d'une cour de récréation. Bref, remplissez votre rôle de président, respectez vos propres règles, respectez la loi, avant d'exiger de vos supporters qu'ils remplissent le rôle de votre service de sécurité. Et si votre rôle, ne vous intéresse pas ou plus, VENDEZ ! Dites nous combien, nous serons nombreux à vous aider à trouver preneur, jour et nuit, jusqu'à ce qu'un repreneur qui s'intéresse au SPORTIF puisse vous soulager d'une responsabilité qui vous déprime.


Bernard Filoucelli