Groupe d'investissement éthique (GIÉ)

Historique

« Nécessité est mère d’invention », dit le proverbe, et c’est bien la nécessité qui incita un trio de Montréalais à créer le Groupe d’investissement éthique (GIÉ), un club d’investissement dont le portefeuille est strictement composé d’investissements socialement responsables (ISR), choisis par ses membres. Le GIÉ fait figure de pionnier au Québec.

La création du club remonte à 1998. Ses fondateurs sont Marthanne Robson, avocate et activiste, François Meloche, spécialiste en ISR qui travaillait à Montréal et à New York, et Ken Thorpe, conseiller financier. Une même question les a réunis : quels sont nos choix, ici au Québec, en matière d’investissement responsable? Jusqu'alors, ces choix étaient limités. La barrière de la langue retardait l’arrivée de nombreux fonds mutuels socialement responsables provenant d’autres provinces canadiennes, et les fonds disponibles n'étaient pas accessibles par l'intermédiaire d'un courtier.

Une formule sur mesure

Marthanne, François et Ken décident de passer à l’action. Ils connaissent plusieurs personnes qui s’intéressent à l’investissement responsable, et croient pouvoir gérer leur propre club, pour peu que les tâches administratives soient réparties entre les membres. Armés de compétences dans plusieurs domaines et encouragés par les premières réactions au projet, ils fondent le SRIAM (Socially Responsible Investment Associates of Montreal), qui compte près de 45 membres. Les membres versent entre 50 et 300 $ par mois, un taux qui demeure le même à ce jour.

Dès le départ, les principes directeurs habituellement adoptés dans les clubs d’investissement sont délaissés en faveur de principes plus démocratiques. Le GIÉ est plus égalitaire que la plupart des autres clubs, et chaque membre, peu importe le montant de son investissement, a droit à un vote. Le GIÉ n'a pas de président unique, mais plutôt un Comité exécutif qui est formé de 3 à 7 membres, tel que déterminé par le Contrat de société. Toutes les décisions d'investissement sont prises en fonction du vote des membres. Par ailleurs, le GIÉ adopte un principe d’ouverture et d’accessibilité : chacun est libre de s’impliquer comme il veut dans les activités du groupe, soit par de simples contributions financières ou en participant activement à la recherche de nouveaux investissements.

Parce qu’il suit ces principes, le groupe évolue sans cesse. « C’est un processus organique », remarque Ken. À mesure que de nouveaux membres ajoutent leurs compétences à l’ensemble du groupe, celui-ci développe un caractère unique.

Une approche proactive

Le GIÉ ne voulait pas se contenter d’investiguer les industries et sociétés standard. Partisan d’une approche proactive, il se met à investir dans des entreprises jeunes et novatrices, qui œuvrent notamment dans le domaine des énergies nouvelles. Un comité responsable des titres de placement (maintenant appelé Comité des placements boursiers) s’occupe de la gestion et du suivi de cette tranche du portefeuille.

En outre, parce que le GIÉ a soutenu une vision d'envergure de placement socialement responsable, les membres sont allés au-delà du placement dans des sociétés cotées et ont cherché à intervenir dans d'autres niveaux d'économies locales, nationales et internationales. Le GIÉ est particulièrement novateur dans son engagement à consacrer 40 % de ses fonds à des projets communautaires, par l’intermédiaire de son Comité des investissements communautaires. Le Comité a pour mandat de rechercher des organismes qui contribuent au développement harmonieux des communautés, à l’échelle locale ou internationale, en venant en aide à des personnes souvent exclues des moyens de financement traditionnels. Ces investissements peuvent prendre la forme de : prêts aux organismes de microcrédit ; achat de parts privées dans des coopératives ; investissement dans divers types d'obligations : vertes, sociales, durables et communautaires.

En novembre 2000, le SRIAM a pris le nom de Groupe d'investissement éthique (GIÉ) - Ethical Investment Group (EIG).

Par la suite, le GIÉ a franchi une étape supplémentaire en s'engageant en tant qu'actionnaire auprès des entreprises et autres organisations dans lesquelles il investit, ce qui a finalement abouti à la création du groupe de travail Sensibilisation – Engagement des actionnaires – Communication (SEC) en 2018. Ce groupe de travail a intégré l'ancien Comité des adhésions et de la sensibilisation, ainsi que toute autre activité non directement liée à l'investissement.

En 2023, le groupe de travail SEC a été réorganisé en deux groupes distincts :

Ces activités constituent une partie importante de ce que fait le GIÉ aujourd'hui.