Faction Adraän

High risk, high reward !

Adraän est une faction de guerriers, de chevaliers et autres soldats. Quelque-soit leur alignement, la compétition est leur mot d'ordre.

L'adrénaline est une capacité certes simple mais qui offre beaucoup d'interactions avec le gameplan et de nombreuses cartes. Si en général perdre ses points de vie est la plus mauvaise des idées, chez les Adraäns, cela peut être une stratégie gagnante.

Vos ennemis auront peur de trop vous blesser, car une fois le seuil atteint, vos cartes deviendront bien plus menaçantes. Peut-être aurez-vous même l'envie de vous mutiler par vos propres moyens pour obtenir cette précieuse adrénaline.


L'arène est un thème récurrent de la faction Adraän. Ce terrain qui ajoute du mana dès son arrivée permet une intéressante perte de point de vie.

Si la créature choisie survit à l'arène, elle en sortira plus forte et plus grande !


Selon le timing, on préfèrera perdre des points de vie pour lancer la carte rapidement pour profiter plus tôt de l'adrénaline ou payer plus cher pour regagner quelques précieux points de vie en fin de partie.

Le but est clair, amocher son adversaire et soi-même.


Les désirs sont des rituels qui gagnent en puissance avec les couleurs qui sont utilisées pour les lancer. Jamais inutile.

De quoi créer des armements au fil du temps et/ou de les multiplier en fin de partie.

Adraän impose sa supériorité au combat. Lorsque Grimar est présent, chaque phase d'attaque devient un génocide.

La stratégie BR propose de lancer des créatures rapides qui nous puniront si on ne les sollicite pas lors de nos phases d'attaques.


Une petite excentricité sur cette carte quelque peu originale, elle offrira un removal en début de partie, puis un boost à la fin.

Voilà comment donner une second rôle aux armements.


Le personnage principal de l'histoire dans deux versions différentes. Une hybride agressive et une bicolore plus polyvalente liée aux équipements, aux armements et à la sécurité de nos créatures équipées.


Ou comment profiter de l'inévitable perte de points de vie que la faction Adraän va se voir infliger (avec plaisir ?).

Un moyen très dangereux de passer rapidement à 10 points de vie ou moins.


Plus la créature sacrifiée sera forte, plus les autres joueurs seront amochés. Un jeu excitant mais dangereux car rien ne dit que vous serez celui qui pourra sacrifier la plus forte.

Toujours plus de réactivité, il faut être rapide et efficace.



Jouée pour 1, la carte permet de profiter de tous ses armements pour aucun coût.

Le sexisme n'existe pas chez les Adraäns. Seul existe la ségrégation des plus faibles.

Les cartes suivantes n'appartiennent pas à la faction Adraän mais fonctionnent bien avec.

Chapitre 1 - Un peuple à convaincre

Un plan se dessine

La nuit était chaude, autant par l'atmosphère grisée de la taverne que par l'air peu à peu chauffé par l'été arrivant. Alvi était posée à table, son arme posée à ses pieds, toutes deux au repos. Elle avait écouté patiemment l'histoire de Kojas. La destruction progressive de son plan par l'invertrissure, sa fuite, puis son souhait de prévenir les autres mondes de la menace de ce poison destructeur. Mis à part leur dialogue, rien ne les différenciait des autres bougres de la taverne. L'ignorance d'un monde qui ne s'aperçoit pas qu'il brûle attristait Alvi. Autant les guerres, grande spécialité d'Adraän ne la choquaient plus tant elle avait grandi avec, ce que lui partageait Kojas l'alertait considérablement.

– Que peut-on faire contre cela ? Demanda la guerrière Adraän en touchant du pied son arme pour se rassurer.

Dans mon combat pour me débarrasser de cette chose, j'ai remarqué qu'une fois installée, il est impossible de la détruire. Ce qu'il faut faire, c'est d'éviter qu'elle s'ancre. J'ai vite remarqué que des boucliers permettaient de freiner son avancée.

– Elle ne sait pas les traverser ?

– L'invertrissure prend deux formes. Une tentaculaire, qui avance dans le sol comme des racines, elle est difficile à remarquer, mais les boucliers sont efficaces pour la bloquer. La seconde forme sont les créatures qu'elle a contaminées, celles-ci peuvent passer les boucliers par la force et se transforment en racines à leur mort.

Je suis persuadé qu'en arrivant sur Abstraïn, elle n'aura qu'une forme racinaire. Les monstres sont incapables de survivre à un passage à travers les plans. Avec mes boucliers, je pourrai protéger les lieux les plus importants, ceux qui foisonnent de vie, et donc ceux que l'invertrissure voudra contaminer.

– Mais cela ne revient qu'à retarder le problème, si cette chose se dépose ailleurs, elle finira aussi par nous envahir, remarqua Alvi.

– C'est vrai, c'est pourquoi il faudra guetter le point d'arrivée du vaisseau pour en détruire le contenu le plus rapidement possible. Il n'y a pas de raison qu'il apparaisse en plusieurs endroits puisqu'il est unique. Les boucliers protégeant le gros du peuple, les racines devront se satisfaire des frontières, de sa faune et de sa flore limitée. 

Moins elle avancera vite et plus elle sera facile à détruire.

– Où dois-tu placer ces boucliers ?

– Je dois en placer un pour chacun des lieux les plus densément peuplés, que ce soit par de la vie intelligente ou non.

– Abstraïn est divisé en cinq cantons.

– Alors il me faut placer ces boucliers dans les capitales de ces lieux, conclut Kojas.

C'est impossible, les ententes entre cantons sont au mieux, difficilement commerciales, et au pire en guerre ouverte.

– Alors il faut espérer qu'ils entendent raison au vu de la situation.


– Ce sera une entreprise difficile... Elle nous mettra en danger. Souhaites-tu vraiment prendre le risque de perdre ta vie pour une cause qui ne te concerne pas ?

– Mais je suis concerné ! Jamais je ne laisserai cette horreur continuer de s'étendre. La laisser faire est considérablement plus dangereux que de prendre le risque de l'en empêcher. Tu peux compter sur moi. De plus, je suis le seul à pouvoir créer ces boucliers.

– Sans magie blanche ?

Kojas tiqua, Alvi avait remarqué qu'il n'était pas un utilisateur du mana blanc.

Il n'y a pas que le mana blanc qui permette de se protéger. C'est avec ma magie verte que je sais arrêter l'invertrissure.

Tu es encore une jeune planeswalker Alvi, je te souhaite d'avoir un jour le temps et l'envie de voyager sans tourments.

– Bien, alors il est temps de se mettre en route. A quand estimes-tu l'arrivée du vaisseau ? Demanda-t-elle.

– Je ne peux rien affirmer, mais je suppose qu'il arrivera dans une demi-année environ.

Six mois pour convaincre les cinq factions d'Adraän, dit Alvi pour elle-même. Il va falloir être efficace. J'espère que tu es prêt à te battre.

– Cinq factions ? Tu comptes aussi la tienne ? 

– Hélas oui, mes compères ne se laisseront pas persuader facilement...

Entrée dans l'arène

Trois jours d'attente pour avoir accès aux hautes instances Adraäns, trois heures à parlementer, trois minutes pour obtenir un refus. Alvi était en rage. Certes, Kojas était un étranger, mais de là à mettre cours à toute négociation pour ce seul prétexte était la pire chose qu'ils puissent faire. La guerrière avait vu ce vaisseau lors de ses sauts entre les plans, quel serait son intérêt à mentir à ceux qu'elle cherchait à protéger !

Quoi qu'il en soit, selon eux, le véritable danger pour le peuple était l'échappée d'un dangereux individu des prisons Adraän, Kermadec. Ils n'avaient que faire des "élucubrations" de la planeswalker. Toute leur attention était focalisée sur le prisonnier.

La suprême Maï-Ahra avait toutefois conclu l'échange en invoquant le droit de force. Quiconque souhaitait devenir un décideur Adraän devait passer par l'arène. Si cette loi avait tendance à couronner des barbares brutaux, elle servirait cette fois-ci à une noble cause. Alvi allait devoir faire ses preuves dans l'arène. Elle, qui autrefois avait participé à ces batailles depuis les gradins, devrait cette fois-ci être aux premières loges, sur le sable chaud et rouge de l'arène.

Kojas ne pouvait participer. Les lois xénophobes le lui interdisaient, mais Alvi avait tout pour se défendre. La motivation, l'équipement et la force. Elle était née dans une famille de la noblesse Adraän et avait vite témoigné de l'intérêt pour le combat. Elle avait suivi l'école militaire de son peuple et en était sortie décorée. Un prestige qui lui avait offert une improbable possibilité : celle de partir étudier dans un autre canton. 

C'est ainsi qu'elle partit en territoire Vibrion pour développer sa magie encore balbutiante.

Bien qu'elle n'ait pas grandi dans une famille d'activistes, elle avait des préjugés sur les autres cantons. Ils furent démolis par tout ce qu'elle découvrit chez ses voisins. Un peuple studieux, ouvert à elle et à sa culture. Visiblement, ce qui empêchait les deux peuples de vivre main dans la main était la fierté Adraän et sa xénophobie. C'est l'esprit embué, parsemé de doutes et de questions qu'Alvi revint chez elle deux ans plus tard.

Que faire de son amour pour son peuple face à celui naissant pour Vibrion ? Jamais elle ne se permettrait de lâcher sa famille qui l'avait aidée à devenir ce qu'elle était et à lui ouvrir les portes de la frontière voisine. Ce fut dans la tristesse de ce questionnement que l'étincelle d'Alvi s'enflamma, calmement...

La transportant dans un autre monde. Elle mit ses réflexions de côté en découvrant tout ce qui était désormais à sa portée. Son voyage dura une courte année, juste le temps qu'il lui avait fallu pour prendre une décision sur son avenir. Hélas, ses réflexions furent suspendues par sa découverte du vaisseau de l'invertrissure et donc par sa nouvelle quête pour sauver son monde.

···

Alvi était presque nue devant son équipement ; à l'intérieur de la cellule qui la mènerait au centre de l'arène dans peu de temps. Elle saisit son armure et s'en équipa pièce par pièce, elle reconnut chaque entaille discrète sur cette dernière, se remémorant le coup qui l'avait marqué, souvent mortel, toujours paré. 

L'odeur du cuir, agréable amertume mélangée au parfum métallique des plaques en acier qui la protégeait comme un cocon. Elle attacha les nombreuses lanières qui donnaient à cette lourde armature la capacité de se déplacer avec aisance. Chaque épaulière épousait ses omoplates à merveille, lui offrant une seconde peau d'acier. Elle bougea les bras, sentant le mana qu'elle utilisait glisser dans ses membres, lui offrant une robustesse hors norme. Elle enfila ses bottes de plates. Ici, l'odeur du métal s'approchait plus de celle du sang, car c'est là qu'avait souvent coulé celui de ses ennemis, dans des projections parfois un peu trop spectaculaires. L'école militaire Adraän ne faisait pas de cadeaux.

Elle se coiffa finalement de son heaume, arborant le sigle discret de sa famille, une belette. Il était absent de toute marque. Pas une fois Alvi n'avait reçu un coup à la tête. 

Chacun d'eux avait été prestement écarté. Une fois son crâne recouvert et ses cheveux tirés en dehors, elle sentit une vibration lui parcourir l'intégralité du corps. Une chaleur irradiante prenant sa source de ses muscles qui se préparaient, de sa magie ou peut-être même de son cœur qui commençait à pulser, toujours calmement, mais à la façon d'un marteau qui frappe une enclume. Chaque souffle était la preuve ultime de sa vie, de sa force, de sa ténacité. S'il avait été audible de tous, il aurait fait trembler ses adversaires rien que par sa puissance et sa régularité. Un gong exaltant de vie sonnant la mort de l'ennemi.

Elle ferma les yeux. Chaque parcelle de sa peau reconnaissait son double synthétique de cuir et de fer. En un geste vif, elle attrapa son épée, flamberge lourde aux teintes dorées par l'orichalque qui la composait.

 L'air tranché gémit jusqu'à ce qu'elle empoigne sa lame à deux mains en face de son visage. Le corps descendant au sol d'un côté, intensément ancré au sol ; la lame dirigée vers le ciel absent, menaçante. Son corps, ses bras et son arme formaient un circuit dans lequel tournoyait un amalgame de mana, d'obstination et de fureur. Elle était prête. 

···

Alvi avait proposé à Kojas qu'il ne vienne pas à l'arène. Elle ne souhaitait pas qu'il attire plus l'attention après leur passage devant les hautes instances. Il ressassait donc ses plans avec justesse dans un coin de la taverne ou il avait parlé de son monde à Alvi. Ses réflexions et l'odeur d'alcool enivrant l'auberge ne surent masquer le court brouhaha provoqué par l'entrée d'un petit groupe.

Un silence suivi immédiatement. La taverne s'était tue et les clients en sortirent petit à petit. Kojas, sous sa toge, observait la femme qui menait le petit groupe. Une azra, une race proche des hommes, mais possédant des cornes. L'arpenteur n'en avait pas beaucoup croisé, car il n'en existait pas sur son plan natal. Il avait entendu que la taille de leurs cornes était liée à leur force ; et visiblement, cette individu avait la tête lourde de par ses imposantes ramures. Une fois qu'elle le vit, elle se rapprocha et se posa sur une chaise qu'elle retourna dans le mauvais sens, ses hommes lui emboîtant le pas. Tout en posant ses bras sur le dos de la chaise, elle s'adressa à Kojas.

– Alors c'est toi l'étranger qui veut supprimer cette chose qui nous arrive dessus ? Demanda-t-elle sans lâcher Kojas des yeux.

– Sans moi, vous courrez à une mort certaine, répondit-il.

 – Intéressant. Elle prit une grande respiration et gonfla sa poitrine. Tu sens ça ?

Une étrange vibration émana du corps de l'azra. Kojas reconnut cette signature immédiatement. C'était une caractéristique de l'invertrissure, il en resta stupéfait. La femme Adraän continua.

– On ne va pas se débarrasser de quelque chose qui peut nous rendre plus fort. Ton objectif est celui d'un faible. Tu as peur de quelque chose que tu ne peux maîtriser.

Kojas se leva avec un sourire et toisa la femme d'un regard qui lui déplu fortement.

Tu n'as aucune idée de ce que tu as entre les mains. Heureusement pour toi que la magie que tu maîtrises là n'est qu'un fragment d'un tout bien plus monstrueux.

– Tu n'as rien à m'apprendre, étranger. Elle se leva aussi. Je ne te laisserai pas me détourner de cette nouvelle découverte. Que cette pute d'Alvi gagne ou pas son droit de force.

– Laissez-nous nous débarrasser de lui Dame Ultia, cracha l'un de ses complices.

Kojas recula soudainement contre le mur alors que l'azra s'avançait tout aussi rapidement pour le frapper. Il lui fallait un moyen de s'enfuir. Il lui était impossible de se défendre efficacement dans sa condition. Une explosion retentit derrière Ultia et une fumée noire envahit la pièce. Kojas saisit sa chance et fuit vers la sortie.

– Si tu crois que cela suffira ! Hurla Ultia en le frappant dans le haut du dos.


Le mage fut projeté plus loin dans la pièce. Il se releva rapidement, mais non sans peine. La femme azra ne rigolait pas, elle frappait excessivement fort. Il ne voyait rien en face de lui, la fumée s'épaississait, il devait à tout prix sortir. Il ne savait pas d'où venait cette fumée, mais elle était une véritable aubaine. Quoi que... Il ne distinguait rien à plus d'un mètre. Ce devait être la même chose pour elle et son équipe. 

Vran ! Garde la sortie ! Cria Ultia.

Kojas jura, comment avait-il pu se retrouver dans une telle situation. Sa magie lui était inutile. Il pensa à transplaner quand une ombre s'approcha de lui et l'engloba tout entier. Juste avant qu'il ne décide de transplaner, il entendit une voix à son oreille. « N'aie crainte. »

La fumée prit une teinte violacée et explosa. Le souffle fit voler en éclats la taverne. Kojas, à l'abri de l'ombre ne ressentit rien. Celle-ci cessa de l'étreindre, et révéla un homme en armure complète et capuchon. Même son visage était masqué par un heaume intégral.

Vous êtes celui qui souhaite arrêter cette chose n'est-ce pas ? Partons, vite ! Ultia ne va pas tarder à nous retrouver. Il ne faut pas qu'elle me voit.

Kojas ne sut quoi dire, mais suivre son sauveteur semblait être la meilleure décision. Ils partirent donc à travers les gravats et le nuage de poussière qu'avait soulevé l'explosion.


···

L'inconnu l'avait rapidement guidé jusque dans des souterrains. À l'odeur, Kojas se dit que ce devait être le système d'évacuation des eaux usées de la ville. Il s'arrêtèrent et l'homme en armure se tourna vers Kojas.

Nous serons à l'abris ici, dit-il.

Sa voix était grave et métallique. En dehors de son sauvetage, le personnage n'inspirait pas du tout confiance.

Qui es-tu ? demanda Kojas.

– Cela fait des jours que je sens cette présence s'approcher sans comprendre ce que c'est. Dans ma fuite, j'ai appris qu'un étranger souhaitait nous en débarrasser. Il me fallait à tout prix vous apporter mon aide. Tous mes sens sont en alerte à cause de cette chose.

– C'est bien moi oui. Mais cela ne répond pas à ma question.

Je suis Kermadec, celui que tout le monde recherche ici. J'ai réussi à m'échapper grâce au pouvoir de cette chose, mais cela m'a terrifié. Je ne pouvais me contenter de fuir Adraän.

Kojas observa Kermadec, son armure était striée de fentes violacées d'où s'échappait une légère fumée noire. En voyant le regard du magicien, Kermadec ajouta :

– Nous parlerons de moi plus tard. Je ne connais pas la femme qui t'accompagne, je suis enfermé depuis bien trop longtemps. Il faut trouver un moyen de l'aider dans l'arène. Si Ultia est venue te trouver, c'est que ce n'est pas elle que ton amie devra affronter dans l'arène. Et si ce n'est pas Ultia, alors elle devra faire face à pire encore...

La loi du plus fort

Un total de cinq épreuves, une par canton. C'était la tradition de l'arène. Alvi avait terrassé l'élémental de lave Biorn sans difficulté. La créature n'avait rien pu faire face à la vitesse de la bretteuse. Elle avait évité sa mâchoire et son coup de queue avant de le pourfendre avec une unique attaque. Le second avait été un peu plus corsé, un spectre enragé originaire d'Eftark que ses coups d'épées ne faisaient que traverser. Alvi avait dû passer plusieurs secondes pour enchanter sa lame tout en évitant les assauts de son ennemi avant de pouvoir lui asséner enfin le coup fatal. La troisième étape avait été un groupe de quatre créatures des abysses Cotrog.

Bien que peu à l'aise sur le sol chaud de l'arène, leur cohésion et attaques groupées à l'aide de lances avaient demandé à Alvi de rester sur la défensive en attendant une ouverture. Une fois le premier tué, les trois autres furent simple à envoyer au tapis.

Alvi regardait tout autour d'elle, les gens dans les gradins hurlaient de plaisir à la vue du spectacle qu'elle leur offrait. Elle-même ressentait un certain plaisir de s'exécuter dans ces exécutions, mais cela n'était que des pulsions, des réminiscences de son passé dans l'école militaire Adraän. Elle éprouvait désormais une touche de honte à faire ce qu'elle faisait. Ou en tout cas à y prendre du plaisir.

La cinquième épreuve était toujours l'un des grands gladiateurs Adraäns. Selon les pronostics d'Alvi, la quatrième serait donc une créature de Vibrion, certainement une chimère aussi fourbe que rapide.

L'annonceur de l'arène annonça la prochaine épreuve. Sa voix tonna dans toute l'arène. 

« En provenance de Vibrion, le pays des faibles d'esprit en robe de chambre. Voici venir l'un de leurs fidèles batailleurs. Réputés comme étant les plus grands guerriers par chez eux ! Nous verrons bien ce que ces agitateurs valent face à notre gladiatrice du jour, Alvi de la belette, fière fille de feu Jannon, celui qu'on appelait le noble tyran ! »

Alvi pesta, les batailleurs étaient de splendides combattants, certes, mais c'était en comptant sur leur binôme magicien qui leur offrait de quoi se battre à leur plus haut potentiel. Présenter comme adversaire un unique membre du duo était une blague. Ce combat n'avait pas pour objectif d'opposer de la résistance à la guerrière, mais juste de décrédibiliser la puissance des mages Vibrion auprès du public.

Alvi allait devoir participer à cela, tuer durement un prisonnier de guerre qui ne possédait pas la force de se défendre. À cela, s'ajoutait la citation du nom de son père. Celui qui lui avait appris à se battre et à apprécier les carnages de l'arène. Il avait été un homme bon, mais au sens Adraän, jamais il lui serait venu l'idée de critiquer le système de son canton qu'il chérissait jusqu'à avoir un post de haut décideur après une ascension stupéfiante dans cette même arène.

Alvi ne put réfléchir plus, le batailleur approchait d'elle, en marchant, les bras le long du corps, loin d'une position de garde. Alvi leva son épée qu'elle pointa vers son adversaire puis la rangea dans son fourreau pour tendre ses poings.

– Bats-toi du mieux que tu peux, je sais que sans ton partenaire, tu n'opposeras pas une grande résistance. Je me battrai donc à ton niveau, avec mes poings.

Le batailleur sourit devant sa déclaration et dit :

– Voilà qui ne ressemble pas à ce que j'imaginais de barbares tels que vous.

– J'ai été dans ton pays, j'ai eu la chance d'apprécier ton peuple et faire naître une grande estime pour ce que vous êtes. Je ne souhaite pas entacher votre réputation. Cette propagande m'afflige autant que toi.

L'homme resta immobile, pensif, une lueur d'espoir dans les yeux.

Alors ne jouons pas à leur jeu. Je refuse de me battre. Tue-moi maintenant. Jamais je ne serai libéré.

Alvi voulut argumenter, mais l'annonceur la coupa dans ses palabres.

« Visiblement, la douce Alvi ne semble pas... »

À son tour, Alvi coupa le monologue de l'annonceur. Un éclair dans sa tête, une analyse immédiate de la situation, une prise de décision soudaine. Elle dégaina son arme, bondit en avant et trancha la tête du batailleur qui eut une ultime lumière de reconnaissance dans les yeux avant de périr. Puis dans un geste précis, elle fendit l'air dans la direction de l'annonceur. Celui-ci comprit le but de son mouvement quand il reçut quelques gouttes de sang sur lui. « Son sang est sur tes mains. » pensa la planeswalker

Amusé, le héraut saisit l'occasion pour rebondir sur ce geste.

« Oooh ! D'une pierre deux coups ! Voilà qui montre bien la faiblesse de nos petits voisins et l'envie de sang de la "pas si douce" Alvi. Regardez cela, mesdames et messieurs, elle étale son œuvre jusqu'à votre bon serviteur. C'est de bon goût. Applaudissez-là ! »

Le public lui "offrit" une ovation sans pareil. Ils étaient venus pour voir du sang et Alvi le leur offrait. Il n'y avait pas à tergiverser plus que cela. La symbolique de son action n'avait eu de sens que pour elle.

Mais cela importait peu, cette altercation lui avait momentanément fait oublier son objectif principal. Elle se battait pour son monde, les guéguerres entre cantons étaient secondaires. L'annonceur reprit de plus belle.

« Nous voilà proche de la fin, ces premières épreuves n'étaient que mise en bouche. La dame de la belette a su montrer sa supériorité face aux autres cantons, mais il lui reste désormais à prouver sa valeur aux plus valeureux ! Je parle de vous cher public ! Votre soif de bataille sera assouvie à coup sûr. Hélas, pas de Dame Ultia aujourd'hui. Pour votre plus grand malheur. 

Mais ne soyez pas déçu pour autant, son absence était une invitation en or pour le plus grand, le roi de l'arène, l'éternel ! Mesdames et messieurs, frères et sœurs Adraän, voici venir celui que vous avez toujours espéré sans jamais oser l'attendre ! Le grand Azoz ! »

Le peuple dans les gradins se leva en une masse commune de cris et de bras agités. La foule hurlait plus fort qu'un dragon en colère. Azoz ne combattait presque plus, il apparaissait parfois pour actualiser son statut en réduisant à néant certains malchanceux qui commençaient leur ascension dans l'arène. Sa réputation était au niveau du rugissement de la foule. Aucun d'eux n'avait espéré voir la légende de l'arène en personne.

Le guerrier démoniaque s'avança dans le sable jusqu'à une dizaine de mètres d'Alvi. Il était calme et morose, comme à son habitude.

Bien que surprise, Alvi ne se laissait pas intimider. Le démon était certes légendaire, mais pas invaincu. La suprême Maï-Arha lui avait infligé une cuisante défaite dix ans plus tôt. Son statut était surtout dû à sa longévité dans l'arène. Du moins, c'est ce qu'elle se disait, peut-être pour se rassurer. Ce duel n'allait pas être une partie de plaisir...

– Tu es la fille de Jannon, dit calmement le démon. Nous ne nous entendions pas, à l'époque. Mais nous nous respections, surtout lors de nos confrontations. J'avais de l'estime pour lui. Ne me déçois pas.

Alvi ne répondit rien. Les paroles d'Azoz l'invitaient à lui demander quand son père et lui avaient combattu ; il ne lui en avait pas tenu mot et elle n'avait jamais entendu parler d'une quelconque confrontation entre les deux dans l'arène.

Je ne suis pas venue pour discuter, dit-elle simplement en s'avançant vers lui.

Alvi progressait, pas à pas, sa lame tenue fermement entre ses mains serrées comme la mâchoire d'un lion sur sa proie. Elle bondit en avant, avec toute la force que pouvait lui donner sa mission. Le démon para en un éclair et fit chuter sa propre lame sur l'héroïne. Elle vint chercher l'épée avec la sienne pour dévier le coup meurtrier en se cambrant de façon stupéfiante. Nombre de gens dans le public avaient dû la pensée condamnée dès le premier coup. Mais son mouvement, surprenant, l'avait tirée d'affaire.

Ainsi continuèrent les échanges, pendant de longues secondes. Azoz enchaînait les assauts en se déplaçant méthodiquement. 

Alvi déviait tout en se déplaçant aussi facilement qu'un félin, malgré sa lourde armure. Elle frappait peu, mais chaque assaut mettait en danger son adversaire. Ce dernier changeait à mesure que leur affrontement durait. Il avait commencé son combat le visage fermé, mais celui-ci s'ouvrait de plus en plus. La sueur poisseuse coulait sur le sable en lieu et place du sang, trop occupé à alimenter le corps des deux antagonistes pour être gâché. Chaque tintement entre leur arme créait un son qui faisait cligner les yeux du public. Le son altérait la vue, les gens étaient devenus silencieux. Comme une grande crise d'épilepsie collective.

Petit à petit, se fut Azoz qui brisa le mutisme global. Sa respiration s'était transformée petit à petit. Alvi ne comprit pas tout de suite que ses halètements n'étaient pas de la fatigue, mais un rire naissant.

Le démon avait les yeux grands ouverts, un sourire aux lèvres et la bouche aux éclats. Il riait de plus en plus vite et fort, tout comme ses assauts. La guerrière, pour maintenir le rythme, du accélérer elle aussi. Son cœur bondissait, Alvi bouillonnait, son intérieur, une étoile en feu, crachait toute sa hargne. Non, ce n'était pas ça... Elle ressentait de la joie. Un désir brûlant était confiné en elle, tut par ses interrogations sur ses origines et la menace de l'invertrissure. Elle oublia tout petit à petit et rejoint Azoz dans ses rires. Les deux spadassins échangeaient un plaisir unique. Une transe partagée par leur volonté de vaincre.

Alvi ne s'était jamais senti aussi bien, elle ne s'était jamais autant sentie appartenir à Adraän. Azoz l'avait libérée de quelque chose. Si elle haïssait la xénophobie de son peuple, elle adorait son sens de la bataille. Elle l'acceptait désormais pleinement. 

Il était temps de montrer à son étrange "partenaire" ce que valait Alvi de la belette après l'avoir transformé ainsi. Elle changea de style de combat en un instant, devenant aussi solide qu'un rock, parant sans bouger et arrêtant net la stratégie cachée d'Azoz qui consistait à la faire reculer lentement, mais sûrement vers un mur de l'arène. Plus le démon frappait, plus la riposte était violente. Cela ne faisait qu'amplifier ses rires et sa joie. S'il valait mieux reculer pour forcer la position défensive d'Alvi à se baisser pour approcher, Azoz se prit au jeu et continua à marteler la jeune femme. Tous deux voulaient savoir qui craquerait le premier.

Azoz, dans son amusement, se demandait qui allait vaincre. Alvi, quant à elle, s'était arrêtée de rire. Elle n'en était pas moins exhortée par la situation, mais elle voyait clairement la suite se dessiner. 

Un sourire marquait son visage. Le sourire de celui qui sait qu'il va vaincre. En un retournement de lame, elle frappa d'une violence inouïe. La parade d'Azoz, trop habitué aux coups précédents, ne suffit pas et l'une de ses cornes vola en éclats. Le public cessa de respirer dans une grande inspiration commune. La légende s'était fait avoir. Mais loin de s'arrêter de se battre, la joie du démon ne fit qu'accroître encore plus. Il se battait non pas pour sa vie, mais pour son bonheur, un plaisir retrouvé et accentué au-delà de tout ce qu'il aurait souhaité. Il ne voulait pas perdre cela. C'est pourquoi il n'arrêta pas ses attaques, mais redoubla de prudence dans ses parades.

De son côté, Alvi voyait tout. Chaque mouvement de son adversaire était un code qu'elle avait percé. Elle ressentait désormais l'euphorie du parieur qui voit chacun de ses paris se révéler être juste. 

Azoz perdit du sang, les blessures apparaissaient petit à petit sur son corps à mesure qu'Alvi le tailladait chirurgicalement. Sa poitrine s'ouvrit soudain en un grand trait rougeoyant. Cela ne freina en rien le démon, trop heureux de ressentir cette satisfaction, se rapprochant à grand pas de sa mort toute prochaine.

Puis vint l'estoc. Alvi planta sa lame dans la gorge du démon. Figeant son sourire et arrêtant net son ultime rire dans un crissement de chair et d'acier contre sa colonne vertébrale. Les bras du gladiateur se relâchèrent. Alvi retira sa lame. Le corps du démon ne tomba pas ; pas tout de suite. Il resta debout pendant ce qui sembla une éternité, ses regard sur la femme qui lui avait offert ce qu'il n'espérait plus. Puis, son arme chuta de sa main, tombant dans le sable gorgé de sang, brisant le mutisme général. Et enfin, il chut. Mettant fin à cette rencontre qu'Alvi n'oublierait sans doute jamais.

Un premier pas vers la réussite

Alvi avait marché directement jusqu'aux hautes instances, suivie par une colonne formée par le peuple qui l'avaient vue mettre fin au règne d'Azoz dans l'arène. Elle ne l'aurait pas tué si celui-ci avait arrêté de se battre et proclamé sa propre défaite ; comme il l'avait fait autrefois avec Maï-Arha. Il fallait croire que leur affrontement l'avait sortie d'un long ennui qui finalisait à merveille sa vie de gladiateur. Il avait souhaité mourir de cette manière. Son ultime longue respiration à travers son cou tranché avait été une jouissance, Alvi l'avait compris, son sang Adraän respectait cela...

À nouveau devant les décideurs, ils acceptèrent son choix de laisser Kojas protéger Abstraïn de son bouclier, sans un mot de plus.

Elle avait obtenu le droit de force. Rien ne pouvait lui être refusé.

···

En voyant l'auberge détruite, ses jambes tremblèrent. Elle pensa que si tout essayait de l'arrêter dans son propre pays, sa mission était vouée à l'échec dans les autres cantons. Mais une idée émergea. Elle regarda aux alentours. Si Kojas avait été tué, son cadavre aurait été montré aux yeux de tous pour bien faire comprendre le message. Alors qu'elle s'avançait dans les décombres, elle trouva une missive tissée dans la magie de l'air ambiant. Une petite lumière verte se balançait dans l'atmosphère. Cet éclat d'espoir mena Alvi plus loin dans la ville, jusqu'à la faire entrer dans les souterrains ou elle retrouva Kojas accompagné d'un étranger. 

Elle enleva son heaume qu'elle n'avait pas quitté depuis son entrée dans l'arène et esquissa son second sourire de la journée. Elle eut presque l'envie de le prendre dans les bras, lui qui était son seul espoir de sauver son monde.

– Nous voulions venir t'aider, mais impossible d'entrer dans l'arène sans dévoiler l'identité de Kermadec, dit Kojas. Je suis heureux que tu aies pu t'en sortir sans te blesser.

M'aider aurait annuler mes chances d'obtenir le droit de force. Vous ne pouviez de toute façon rien f...

Alvi eut un sursaut en comprenant toute la phrase du magicien. Elle dégaina son arme et la pointa vers "l'inconnu" encapuchonné. Prête à le trancher.

– Que fait cet homme avec toi ? cria-t-elle. Il est recherché dans tout le canton depuis son évasion. Éloigne-toi de lui !

– Il m'a aidé ! Je me suis fait attaquer dans la taverne par une gladiatrice. Kermadec m'a aidé à m'enfuir. Il souhaite nous aider.

Kermadec ne disait rien. Alvi ne savait quoi faire. Devait-elle remercier un criminel ? Ça n'avait pas de sens. Cela devait être un coup monté de celui-ci pour nuire à sa cause ou simplement pour s'échapper hors d'Adraän.

– Bon sang ! Mais dit quelque chose Kermadec, implora Kojas à l'autre homme.

– Je... je ne suis pas mauvais. Ce que les hautes instances racontent à mon sujet n'est qu'inepties. 

On m'a torturé, j'ai subi des expérimentations cruelles qui m'ont complètement transformé. Kermadec chuta gentiment sur son séant en retirant sa capuche. Une position de faiblesse pensa Alvi. Il ne souhaitait pas se défendre.

Cette armure est soudée à mon corps, ils m'ont implanté un autre cœur. Je sens une vie différente en moi. Une puissance sombre et démoniaque, mais je ne la laisse pas me dominer. Ils ont tout fait pour l'éveiller, mais je ne lâcherai rien...

– Pourquoi as-tu aidé Kojas ? Comment savais-tu qui il est ? demanda Alvi. Pourquoi ?

– Je l'ai senti, cette chose qui s'approche, elle imbibe notre monde, comme un genre de vibration malsaine. 

Cette part démoniaque en moi en frémit de plaisir. Cela me terrorise.

La voix de Kermadec était dérangeante. Puissante et métallique, mais frêle et saccadée dans sa façon de parler. On aurait dit qu'il était en train de pleurer, sans larmes ; et apparemment sans cœur. Était-il véritablement une victime, ou un manipulateur ? Si Alvi n'avait pas eu tous ses doutes à propos de son peuple, elle l'aurait probablement pourfendu sans en entendre plus ; pour aider son peuple à se débarrasser d'une menace que les hautes instances essayaient de détruire. Mais elle n'en fit rien. Elle regarda l'individu effondré. Il ajouta :

J'ai senti un peu de cette vibration magique chez Kojas, j'ai tout de suite compris que c'est lui qui venait pour arrêter cette chose, l'invertrissure, comme il l'appelle.

– Sans lui, j'aurai probablement dû quitter ce plan pour ne pouvoir revenir que plusieurs semaines plus tard. Nous aurions perdu beaucoup de temps sans son intervention. Il faut croire en lui. Argumenta Kojas.

La gladiatrice se demanda s'il était bien responsable de croire Kermadec aussi facilement, mais douter de ce que demandait Kojas n'aurait que légitimé le doute des hautes instances à l'encontre de ce dernier.

– Bien. Si Kojas croit en toi. Je veux bien faire ce geste aussi. Ne tente rien de stupide et montre-toi coopératif, conclut Alvi, presque convaincue par sa naïveté.

– Oui, madame, acquiesça Kermadec avec respect. Je ne souhaite que sauver ce monde. Même s'il m'a fait souffrir. Il n'y a pas mieux placé que moi pour vouloir l'améliorer.

Alvi se tourna vers Kojas.

– Il faut avancer. Nous avons perdu bien assez de temps. Combien de temps te faut-il pour déployer ce bouclier ?

– Je dois en avoir pour une journée entière.

– Alors commence dès maintenant. Je vais t'accompagner jusqu'au lieu qui conviendra. Il ne te sera fait aucun mal. Le droit de force interdit quiconque de s'opposer à ma décision sans être condamné à mort, ou à l'arène... Passe cette nuit et la journée de demain sur ton sort, nous partirons le lendemain du jour suivant. Tu auras donc une nuit pour te reposer. Quant à toi Kermadec.

Elle se tourna vers l'homme toujours au sol, il leva la tête vers elle, masquée par son heaume greffé à sa chair.

– Si tu veux partir avec nous, rejoins-nous à Ornéant, c'est à la frontière est d'Adraän. Si tu te fais remarquer, je devrai te tuer pour prouver que tu n'es pas avec nous, alors fais bien attention à rester discret.

Elle regarda autour d'elle, le souterrain empestait les déjections. Les rats les épiaient depuis l'arrivée d'Alvi. Tant de petits spectateurs témoins de cette étrange alliance qui venait de se former.

C'est la dernière fois que je fais une donnée d'ordres dans des égouts.

Elle prit une inspiration peu agréable et ajouta solennellement. « Messieurs, vous savez ce que vous avez à faire. Je m'occupe de nous trouver des chevaux et des vivres. Nous partons pour Biorn ! »

Lore supplémentaire sur Adraän