L’ouvrage de référence “Innovation pédagogique : mythes et réalités” constitue un outil de deuxième intention pour interroger certaines idées reçues sur l’éducation. Dans cet exposé donné en janvier 2018 à Bayonne lors de l’Eidos64, André Tricot, spécialiste en sciences de l’éducation, élabore sur quelques énoncés énoncés de signature innovante : « Il faut inverser la classe », « Le numérique permet d’innover en pédagogie », « Les élèves apprennent mieux en groupes ou en autonomie », « Il faut leur proposer des situations authentiques et une approche par compétences. », etc. La conférence s'ordonne autour de plusieurs temps forts : (...) Déconstruction des mythes : À l’aide des recherches en sciences cognitives et en pédagogie, André Tricot réexamine ces énoncés. Pour lui, certaines idées séduisantes, bien que communes, ne reposent pas toujours sur une base solide. Sur le rôle de l’activité de l’élève : André Tricot fait appel à la réflexion quant à l’idée que l’‘activité physique ou visible (type manipuler/ explorer seul) soit égale à ‘apprendre’’ et insiste en particulier à rappeler que l’activité véritable à l’origine de l’acquisition, demeure l’activité cognitive. Des limites pour certaines approches dites “innovantes” : André Tricot met par exemple en garde contre l’apprentissage purement par découverte, peu aisément efficace sans cadre adéquat. À propos du numérique : André Tricot discute des possibilités offertes par les outils numériques, mais aussi de leurs limites, notamment lorsqu’ils sont mal ainsi intégrés dans une démarche d’apprentissage. Revenir à des fondamentaux : André Tricot insiste sur la nécessité de revenir vers des pratiques pédagogiques éprouvées tout en restant ouverts à des adaptations et à une innovation mesurée. Ce qu’il en retient : L’innovation pédagogique ne saurait être une fin en soi ; elle se doit d’être effectivement envisagée à la lumière de son impact réel sur les apprentissages des élèves.
La nécessité pour la science preuve : Les décisions pédagogiques doivent prendre appui sur ce que l’on sait du fonctionnement de notre cerveau pour apprendre, et non sur des orientations modes et obligation d’innover.
L’indispensable compromis : André Tricot plaide pour l’articulation entre innovation et pratiques plus traditionnelles tout en gardant à l’esprit l’essentiel : aider les élèves à apprendre.
Le propos est souvent cité pour en faire une invitation à être critique et nuancé face aux discours sur l’innovation en pédagogie.
Au sein de la communication de Simon Collin qui porte sur les approches critiques du numérique en éducation et implications didactiques, on note certaines thématiques importantes :
1. Technologies éducatives à l’épreuve de la critique. Simon Collin amène à se saisir des critiques quant à l’usage en éducation des technologies et des enjeux qui en découlent. Il interroge beaucoup de questions, parmi lesquelles l’accès inégal aux technologies, les enjeux éthiques, les incidences des modèles sur les pratiques pédagogiques.
2. Conception et usages des technologies. Pour cette thématique, le chercheur porte son intérêt sur le comment les technologies éducatives sont conçues et utilisées dans les milieux scolaires, en regardant d’une part derrière le comment, les raisons sous-jacentes qui président au design et à l’intégration de ces dernières dans les dispositifs éducatifs.
3. Les technologies à la croisée du matériel et de l’idéel. Simon Collin rend compte du matériel (infrastructure, outil) et de l’idéel (valeurs, croyances) qui constituent les technologies éducatives, en rendant compte de leur imbrication et des rapports de force qui la fondent et concourent à l’appropriation et au déploiement des technologies éducatives.
4. Implications didactiques. Enfin, il se penche sur les implications didactiques que portent avec soi les approches critiques du numérique en éducation. Notamment par rapport aux prescriptions pour les enseignants et décideurs éducatifs, en vue d’intégrer dans les pratiques scolaires les technologies mises au service de la réflexion la plus critique.
La présentation proposée présente ainsi des apports significatifs pour aborder tant les défis que les opportunités à envisager dans le cadre des usages pédagogiques des technologies éducatives.
Le discours de Marcel Lebrun porte sur des problématiques essentielles de l’innovation pédagogique, l’usage des technologies numériques dans l’enseignement : Marcel Lebrun, expert en pédagogie universitaire, innovation éducative, aborde ici des concepts majeurs :
1. L’innovation comme processus d’apprentissage : Lebrun évoque l’innovation non pas tant comme un projet ou un outil, mais avant tout comme un changement de posture, de pratiques pédagogiques permettant de bâtir des environnements d’apprentissage favorisant la coopération, la pensée critique, l’autonomie.
2. Les enjeux des classes inversées : La seconde partie de la conférence aborde les classes inversées, un mode de gestion pédagogique où, en amont des cours collectifs, les contenus théoriques sont souvent consultés, libérant un temps précieux pour des activités interactives, collaboratives et contextualisées en classe.
3. La société numérique : Il souligne les nouveaux enjeux de la société numérique pour l’éducation, la nécessité de former des citoyens critiques et créatifs dans un monde saturé d’informations ; il souligne encore la nécessité de faire le tri entre cette information, de l’appréhender, de la manipuler et de savoir l’utiliser efficacement.
Cette conférence prononcée lors de la remise des prix de l’i-novation pédagogique en 2016, est destinée à des enseignants, formateurs, décideurs en éducation, elle vise à susciter une réflexion théorique et pratique sur la transformation des pratiques éducatives dans une approche numérique.