En Master DNE ( Dispositif Numériques Educatifs) , on fait des lectures, qu'on résume plus tard. Vous trouverez nos différents résumés de nos lectures.
LECTURE 1: Daniel Peraya s’intéresse aux acteurs de l’ingénierie et de l’accompagnement pédagogique
La crise sanitaire et l'ingénierie d'urgence ont mis en évidence l'importance de l'ingénierie pédagogique dans la transformation des pratiques d'enseignement en formation à distance. Cependant, il existe encore un flou terminologique autour de la figure professionnelle des ingénieurs pédagogiques. En France, la demande en ingénieurs pédagogiques a augmenté en raison de la réforme de la formation professionnelle en 2014. Les circonstances exceptionnelles de la crise sanitaire ont également renforcé ce besoin. Pourtant, il subsiste des questions sur leur formation, leurs tâches et leurs relations avec les enseignants et les enseignants-chercheurs, ainsi que sur leur rapport à la recherche en pédagogie. Dans les universités traditionnellement en présentiel, l'intégration des technologies à l'enseignement relève principalement des enseignants, avec un soutien limité. Cette année, la rubrique se penchera sur les acteurs de l'ingénierie pédagogique et de l'accompagnement pédagogique, ainsi que sur leur formation, leurs activités et leurs relations avec les enseignants et les chercheurs. Elle s'intéressera également à leur prise de décision et aux sources d'information sur lesquelles elles s'appuient. Cette thématique est abordée pour mettre en lumière l'importance de leur rôle et le besoin de collaboration et de reconnaissance entre les chercheurs et les praticiens. En dressant un état des lieux, il est possible de constater une figure professionnelle floue, une diversité de profils et de niveaux de formation, des compétences et des connaissances requises différentes, ainsi qu'une difficulté à articuler recherche et pratiques pédagogiques de terrain.
Les ingénieurs pédagogiques partagent généralement les mêmes tâches et activités, bien que leurs profils puissent varier. Ils sont souvent responsables de la conception et de la mise en œuvre de programmes de formation, de la création de ressources pédagogiques, de l'accompagnement des enseignants dans l'utilisation des technologies de l'information et de la communication en éducation, de l'évaluation des formations et de l'innovation pédagogique. Ils peuvent également être impliqués dans des projets de recherche et de développement liés à l'éducation.
Les ingénieurs pédagogiques ont de nombreuses tâches à accomplir, qui varient en fonction du poste et de l'organisation pour laquelle ils travaillent. Selon différents référentiels métiers et descriptifs de postes, on peut trouver des tâches telles que développer une expertise en pédagogie, agir comme conseiller, former, concevoir des ressources, gérer des projets, participer à la recherche, etc. Ces différentes catégories de tâches sont souvent spécifiques à un contexte professionnel ou institutionnel particulier.
Certaines études ont tenté de regrouper ces différentes tâches en catégories générales. Par exemple, une étude de H. Houle et M. Pratte a identifié douze catégories de tâches pour les conseillers pédagogiques, avec des tâches plus centrées sur les aspects pédagogiques réalisées fréquemment ou occasionnellement par 70% à 80% des professionnels. Une autre étude menée par A. Daele et ses collègues a identifié sept catégories d'activités pour les conseillers pédagogiques de l'enseignement supérieur, avec des activités d'accompagnement, de conseil, de formation et de développement des ressources parmi les plus fréquentes. Une troisième étude menée par E. Beirne et M. P. Romanoski a regroupé les tâches en quatre catégories générales : conception, gestion, formation et accompagnement.
Il est également intéressant de noter que la recherche occupe une place importante dans les activités des ingénieurs pédagogiques. De nombreuses études ont révélé que ces professionnels participent fréquemment ou occasionnellement à des activités de recherche, que ce soit en contribuant au développement de la recherche, en menant des recherches ou en soutenant des activités de recherche. Certains ingénieurs pédagogiques ont également une expérience de recherche académique et considèrent la recherche comme faisant partie de leur cahier des charges ou de leur évaluation. Il convient de noter que les activités des ingénieurs pédagogiques dépendent également du contexte professionnel dans lequel ils travaillent, et qu'ils peuvent parfois s'écarter des modèles traditionnels de conception pédagogique en fonction des besoins et des circonstances de leur contexte spécifique. En résumé, les ingénieurs pédagogiques ont de nombreuses tâches à accomplir, qui varient en fonction de leur poste et de l'organisation pour laquelle ils travaillent. Les enquêtes menées à ce jour ont montré que la recherche est une préoccupation importante pour ces professionnels, mais il est nécessaire de mener des études plus approfondies pour mieux comprendre leur rapport à la recherche et aux connaissances de la (techno)pédagogie.
L'étude des tâches des ingénieurs pédagogiques a identifié différentes catégories telles que le développement de l'expertise en pédagogie, le conseil, la formation, la conception de ressources, la gestion de projets et la participation à la recherche. Ces catégories varient selon le contexte professionnel ou institutionnel. Des études ont regroupé ces tâches en catégories générales, tels que la conception, la gestion, la formation et l'accompagnement. La recherche occupe également une place importante dans les activités des ingénieurs pédagogiques, avec leur participation fréquente ou occasionnelle à des activités de recherche. Cependant, ces activités dépendent du contexte professionnel et peuvent s'écarter des modèles traditionnels de conception pédagogique en fonction des besoins et des circonstances spécifiques. Des études plus poussées sont nécessaires pour mieux comprendre le rapport des ingénieurs pédagogiques à la recherche et aux connaissances de la pédagogie technologique.
Avec l'évolution du monde, nous constatons que le numérique a changé.
L' internet favorise dorénavant la collaboration collective, que ce soit à travers le logiciel libre ou le web collaboratif (connu sous le nom de web 2.0). Un exemple papable c'est le Wikipédia, qui a révolutionné les encyclopédies et l'accès à la connaissance en ci peu de temps.
L'idée des logiciels "libres" est née dans les années 1980, grâce à des personnes comme Richard Stallman, qui cherchaient à partager et à utiliser des logiciels sans restrictions financières. Ils estimaient que le droit d'auteur, conçu au temps de l'imprimerie pour protéger l'écriture, n'était pas adapté à la programmation informatique. Pour favoriser l'innovation et la liberté de coder, ils souhaitaient limiter les droits d'auteur au minimum.
Il existe diverses opinions sur le logiciel libre. Certains estiment que le droit d'auteur devrait s'appliquer uniquement aux œuvres imprimées, tandis que d'autres estiment que toute création devrait être dépourvue de droits d'auteur.
Le terme « open source » a été créé pour atténuer la connotation anti-commerciale du mot « libre ». En anglais, « free software » signifie à la fois « logique libre » (en termes de liberté) et « gratuit ». L'open source signifie que le code est ouvert et accessible à tous. Le modèle économique des logiciels libres repose souvent sur le support technique payant plutôt que sur la gratuité.
Au-delà du logiciel, la notion de « bien commun » a également refait surface, en lien avec le mouvement libre.
Les biens communs sont des ressources sur lesquelles aucune entité sociale (individu, famille, entreprise) n'a de droits exclusifs, que ce soit en termes de propriété ou d'usage. Un exemple historique est celui des biens communaux médiévaux, tels que les bois ou les pâturages, ouverts à tous pour la récolte.
Au Moyen Âge, ces biens communs étaient partagés par tous, mais au XIIIe siècle, le roi Jean et les barons ont commencé à s'approprier ces terres par un mouvement appelé "enclosure", ce qui a provoqué des mouvements populaires et une nouvelle réglementation des droits d'usage en 1215.
La théorie des biens communs a été présentée par Garrett Hardin en 1968 dans son article sur "la tragédie des biens communs", où il affirmait que l'usage libre des biens communs mène à la ruine pour tous. Cependant, en 2009, le prix Nobel d'économie a été décerné à Elinor Ostrom et Oliver Williamson pour leur travail sur les communs. Elinor Ostrom a notamment étudié les biens communs et leur gouvernance, mettant en avant le rôle des décisions collectives des communautés.
La notion de « commune » est devenue liée à une forme de gouvernance particulière, applicable notamment à Internet, considérée comme un nouveau commun avec des droits tels que l'accès libre, la neutralité du réseau et la production coopérative, mais aussi des responsabilités. Les communs de la connaissance se distinguent des biens communs naturels car ils peuvent être reproduits sans coûts marginaux supplémentaires, les rendant pratiquement inépuisables. Cependant, des "nouvelles enceintes" peuvent menacer la libre diffusion des fichiers et la "nouvelle abondance numérique".
Pour continuer d’exister, Larousse a décidé en 2010 de mettre en ligne gratuitement 150 000 articles et 10 000 médias. De même, Google qui a lancé son encyclopédie Knol en décembre 2007 basée sur les principes de la signature des articles, la rétribution par la publicité et le contrôle des contributions des lecteurs, a fermé ce service en mai 2012 et l’a transféré sur une plateforme open source. 23Ainsi, en l’espace de moins de dix ans, Wikipédia s’est imposée, en allant jusqu’au bout de la logique d’Internet, comme l’encyclopédie du début du xxie siècle. Elle fournit des corpus très utiles pour les linguistes, notamment les paraphrases et modifications locales dans l’historique des révisions des articles.
Pour ses dix ans, son fondateur Jimmy Wales et la fondation avaient demandé – sans suite – l’inscription de Wikipédia au patrimoine mondial de l’humanité à l’UNESCO. Mais il est vrai que les organisations internationales traitant de la culture ou de l’éducation ainsi que les pouvoirs publics en général devraient favoriser l’utilisation de Wikipédia dans les écoles. 26Deux types d’utilisations scolaires peuvent être envisagés , soit la participation au projet avec les élèves par de l’écriture collective d’articles par exemple, soit, même si elle est plus problématique, par son utilisation en classe. Dans la mesure où, en tout état de cause, les enfants l’utilisent hors de classe, il serait plus riche de leur apprendre en classe les limites de Wikipédia, la nécessité de croiser les informations, la possibilité de les corriger, et partant, la richesse de participer à une œuvre collective, la force de la notion de bien commun.
Les enseignants de leur côté pourraient également être encouragés à participer à l’écriture d’articles ainsi qu’au signalement d’erreurs ou de problèmes. 28Ainsi, face aux coûts très importants imposés par l’oligopole des éditeurs de revues scientifiques en ligne en plus des versions papier, le gouvernement anglais souhaiterait dans les prochaines années que toutes les recherches financées sur fonds publics soient mises en ligne gratuitement sur une plateforme préfigurée par Wikipédia. En 2019, selon une étude , 31 % des 71 millions d’articles publiés entre 1950 et octobre 2019 sont en libre accès. Les auteurs prédisent que 44 % de tous les articles seront en libre accès en 2025.
Outre Wikipédia, il existe aussi de nombreux collectifs d’enseignants qui collaborent pour mettre au point des ressources ou des manuels en libre , mais c’est peut-être dans le domaine économique que les acteurs se sont le plus renouvelés et sont les plus puissants.