Saul LEITER
1923-2013
Fils et petit fils de rabbin de Pittsburgh, il échappe à l’emprise paternelle, quitte l’école rabbinique et se lance dans la peinture qu’il n’abandonnera jamais. Il découvre aussi la photographie, les deux activités largement en autodidacte. Il est dit que c’est l’expo Cartier-Bresson du MoMa en 1947 qui décide de sa vocation. Il s’installe à New York où il monte un petit studio et développe une activité de photographe de mode pour laquelle il devait aussi être bon puisque le Victoria and Albert Museum consacre une expo à cet aspect de son œuvre en 1991. Il est repéré dès 1953 par Edward Steichen, le conservateur photo du MoMa mais il ne connaitra vraiment la célébrité qu’à la fin des années 1990. Il est considéré comme un pionnier de la photographie couleur, ses clichés sont souvent de petites tranches de vie rendues de façon abstraite, profitant des reflets, de la neige qui tombe, de la couleur des pubs de Coca et des lumières de la ville ; l’ensemble donne une tonalité douce, dans les teintes typiques de Kodak, qu’il achetait souvent périmées pour obtenir un effet particulier. Une œuvre riche, variée, qui comprend aussi des photographies de rue en noir et blanc, à la manière « classique » du New York des années 50. L’inépuisable site Google montre un bon échantillonnage de ses clichés couleur. Pour le noir et blanc il faut chercher sous « Saul Leiter in black and white ». Les analystes insistent sur ses cadrages hors norme et sa démarche très singulière. Un homme discret, modeste et sociable (correspondances avec Cartier-Bresson, Irving Penn, Diane Arbus), qui mérite d’être découvert.
Philippe 67iso