Edweard Muybridge
(1830-1904)
C’est un drôle de personnage, a priori peu recommandable aux membres de 67 ISO parce que dans son CV il apparaît qu’il a tué l’amant de sa femme, mais il a passé peu d’années en prison pour expier ce crime, car il avait pour protecteur le gouverneur de Californie.
Il est né et mort dans la même ville du Surrey mais c’est aux Etats-Unis qu’il a trouvé fortune, non pas celle qu’il avait cherchée (il fut chercheur d’or) mais comme photographe, qu’il est devenu à 37 ans.
Son œuvre s’ordonne autour de deux volets, à peu près chronologiques.
C’est d’abord un photographe classique du XIXème siècle, simplement un peu plus aventureux. Le gouvernement l’engage pour photographier quelques guerres du Far West et l’Alaska au moment de son achat à la Russie. Il se découvre une vraie passion pour les paysages de l’ouest, en particulier le Yosemite ; sur ce registre, il est l’ancêtre de Ansel Adams (voir la présentation qu’en a fait René).
Mais il est surtout connu pour ses décompositions photographiques du mouvement. En 1878, avec une batterie de 12 appareils à déclenchements successifs, il parvient à confirmer qu’à un moment de son galop un cheval ne touche plus du tout le sol. Il connaît alors un succès extraordinaire pour cette invention et l’étend à d’autres animaux et à des humains (sportifs en mouvement, danseurs,…). Il diffuse ces images dont la juxtaposition donne le mouvement reconstitué (cavalier au galop, chien courant, homme à saute-mouton,…). C’est la base du cinéma, et il va susciter beaucoup d’inspiration, tant pour son œuvre (Marcel Duchamp, Francis Bacon, U2) que pour sa vie (Philip Glass).
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Philippe (67iso)