On ne crée bien qu'avec le cœur

COSIMO D. TASSONE, qui nous avait déjà interpellé lors de plusieurs expositions passées au travers d’autoportraits singuliers et inventifs, signe ici une petite série de portraits autour de la personnalité de l’artiste «brute» FLORE SIGRIST.

Comme à son habitude, Tassone refuse de s’encombrer des clichés relatifs aux portraits convenus d’artistes et laisse parler une sensibilité exacerbée. Se mettant en scène lui-même devant les peintures de l’artiste, regard vide et halluciné, il insuffle une prolongation particulièrement empathique à l’ensemble du sujet traité : 

Les méandres inquiets d’un univers pictural autarcique et puissant. A côté, c’est FLORE SIGRIST, elle-même, portraiturée aux antipodes des conventions du genre, en Madone picturale, le regard charbonneux définitivement dirigé sur un cosmos inaccessible au commun des mortels. L’image est forte, sa connexion avec l’œuvre de l’artiste-peintre est imparable, sensible et habitée. Tassone nous donne ici une véritable leçon d’intelligence photographique et d’équilibre en matière de lâcher-prise, capturant le meilleur portrait qui n’ait jamais été fait de cette artiste. 

Philippe Pernodet