Les platanes, majestueux et solennels, se dressent devant lui. Leurs branches nues, taillées avec précision, semblent lui murmurer des secrets anciens. Ils ont vu des saisons défiler, des amours naître et mourir, des rires et des larmes. Et maintenant, ils sont là, témoins silencieux de son propre déclin.
Ses yeux parcourent les troncs rugueux, s’attardent sur les cicatrices laissées par les années. Chaque élagage est une métaphore de sa propre existence : des parties de lui, de son être, coupées, sacrifiées pour prolonger la vie. Mais à quel prix ?
Le soleil d’hiver caresse son visage émacié. Il ferme les yeux, savourant cette chaleur fragile. Même absentes, les ombres des feuilles dansent sur sa peau, comme des promesses éphémères. Il respire profondément, sentant l’air frais pénétrer ses poumons fatigués. Chaque inspiration est un miracle, chaque expiration un adieu.
Et puis, il les voit. Les étudiants qui passent, insouciants, riant aux éclats. Leurs rires résonnent dans l’air, comme des échos de vie. Ils ne savent pas qu’à quelques mètres d’eux, un homme lutte contre un ennemi invisible, un ennemi qui ronge ses cellules, sa chair, son espoir.
Il se demande combien de temps il lui reste. Des semaines ? Des jours ? Des heures ? Il n’ose pas le demander aux platanes. Ils gardent leurs secrets, imperturbables. La fin n'est qu'un coup de poker.
Alors, il contemple encore et encore les platanes, leurs branches tendues vers le ciel. Peut-être y a-t-il une leçon à tirer de leur résilience, de leur capacité à renaître après chaque saisons. Peut-être que la vie, même dans sa fragilité, mérite d’être célébrée.
Il sourit, les yeux embués de larmes. Il ne veut pas partir en silence. Il veut laisser une empreinte. Et peut-être, juste peut-être, les platanes se souviendront de lui, de cet homme assis sur leur banc, contemplant la vie et la mort, acceptant l’inéluctable avec grâce.
Et quand viendra le dernier souffle, il espère que les platanes seront là, pour l’accueillir dans leur ombre bienveillante, pour lui murmurer que la vie, même éphémère, est belle. Et que chaque instant compte, même sur un banc usé, face à des platanes élagués.
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