La séance de formation du samedi 11 mars au matin (9h30 à 11h 30) aura lieu exceptionnellement au local de L'Union Syndicale SOLIDAIRES .
(Une heure d'exposé, une heure de questions-discussion)
L'intervention de Pierre Stambul de l'UJFP est intitulée :
Israël, Palestine, comment le suprémacisme s'est installé.
N'hésitez pas à en parler à vos contacts. Merci de nous dire à l'avance si vous êtes disponible pour participer à cette séance.
NB.Local de SOLIDAIRES , 29 boul.Longchamp, M1, station Réformés, T2 station Réformés ou National.
Collectif des associations citoyennes marseillaises pour la commémoration du 60ème anniversaire de la fin de la guerre et de l’indépendance de l’Algérie.
Collectif pour la commémoration du 60ème anniversaire de la fin de la guerre et de l'indépendance de l'Algérie.
Avec Attac Marseille :
Un dimanche familial au parc de Font Obscure, Avenue Prosper Mérimée 13014 MARSEILLE.
Bienvenue à tous et toutes ! à partir de 12 h.
Pique-nique, activités ludiques pour grands et petits, théâtre, le tout en en apprenant un peu plus sur les puissants Fonds de Pension, comme Black Rock et d’autres...
Oui à la vaccination !
Non au flicage et à la régression sociale !
Le 26 juillet 2021
Depuis plus d’un an, le monde entier est bouleversé par la pandémie de Covid19.
Cette crise est multiple et a de nombreuses conséquences dans le domaine de la santé en premier lieu mais, aussi, sur les questions économiques et sociales ainsi que sur le plan de la démocratie.
Elle a mis en avant les limites et les conséquences désastreuses de décennies de politiques libérales menées pour le seul profit des intérêts capitalistes.
Une nouvelle fois, nous mesurons l’acharnement mis en œuvre pour inventer de nouvelles contraintes et de nouvelles diversions afin de masquer les échecs successifs face à la gestion de la pandémie.
Dernière en date : l’extension du Pass sanitaire et l’obligation de vaccination.
Alors que la ministre du Travail affirmait, en novembre dernier, que les mesures barrières étaient suffisantes pour protéger les salarié.e.s, elle leur impose aujourd’hui un pass sous menace de sanctions.
Le variant Delta fait craindre une nouvelle vague épidémique en France et dans d’autres pays du monde, il ne faut pas la minimiser : les chiffres des nouveaux cas quotidiens sont là.
Nous réaffirmons la position de la CGT sur la vaccination, progrès sanitaire et social partout dans le monde.
Le vaccin doit être gratuit pour toutes et tous.
Cependant, la vaccination ne peut se faire dans n’importe quelles conditions et à n’importe quel prix.
Nous avons bien conscience que des doutes existent sur les vaccins.
C’est par l’information, la pédagogie, le débat qu’ils peuvent être levés.
Certainement pas par la menace et la contrainte.
Une maladie mondiale nécessite une réponse et une coordination mondiale.
Nous en sommes pourtant bien loin : seulement 1% des doses ont été administrés dans les pays pauvres.
Des pays en capacité de produire des vaccins ne peuvent le faire car ils ne disposent pas des brevets…
Nous réaffirmons la nécessité de la levée de la propriété privée sur les brevets qui empêche la diffusion des vaccins dans le monde, tout en étant source de profits inadmissibles.
Nous rappelons les incidences de classe de cette épidémie :
Les personnes les plus susceptibles de développer une forme grave du virus se trouvent parmi les classes défavorisées.
Viennent ensuite celles qui vivent dans des conditions d'habitation défavorables – avec une surface de moins de 18 m² par personne, les risques de Covid grave sont multipliés par deux –, puis les personnes exposées à une pollution environnementale significative (urbaine ou industrielle).
Ce sont les territoires où vivent les populations les plus aisées qui ont les plus hauts taux de vaccination.
Tout en réaffirmant avec force notre position sur la nécessité de la vaccination, nous nous opposons à toute obligation ainsi qu’à toutes mesures antisociales.
Face au débat actuel, soyons pour la pédagogie et le bon sens.
Nous ne devons pas tomber dans le piège qui nous est tendu de la division entre les travailleur.euse.s car les autres enjeux de la période sont les annonces suivantes du président de la République :
la réforme de l’assurance chômage, suspendue par le Conseil d’État il y a un mois, qui pourrait bien être remise sur la table dès la rentrée et la réforme des retraites qui serait engagée « dès que les conditions sanitaires seront réunies. »
C’est-à-dire certainement après les élections présidentielles.
C’est exactement ce que préconisait le président du Medef, Geoffroy Roux De Bézieux, qui affirmait récemment qu'il fallait passer l'âge de départ en retraite à 64 ans, contre 62 actuellement, mais que la réforme devait être effectuée après l'élection présidentielle.
Pour lui, la réforme de l'assurance chômage est plus urgente que celle des retraites.
Il est inadmissible que cette crise sanitaire serve de prétexte à une nouvelle casse sociale et démocratique.
Il est inadmissible que les employeurs puissent contrôler l’état de santé des salariés et suspendre unilatéralement leur contrat de travail à la seule présomption de maladie, sans avis du médecin du travail.
Il est inadmissible qu’ils puissent interrompre avant leur terme les contrats de travail à durée déterminée et les contrats de travail temporaire.
Au final, la loi fragilise encore davantage le contrat de travail et aggrave le rapport de subordination en renforçant le pouvoir des employeurs vis-à-vis des salarié.e.s.
Alors que ces enjeux relèvent des politiques de prévention et de santé publique, le gouvernement persiste à renvoyer aux seuls individus l’endiguement de la pandémie.
Finissons-en avec ce virus qui a fait trop de victimes.
Continuons à nous mobiliser pleinement
pour la défense et le renforcement des services publics,
pour la création d’emplois dans les hôpitaux publics,
la relocalisation des productions médicales stratégiques,
gagner les 32h,
le smic à 2000 euros,
la retraite à 60 ans,
l’égalité salariale femmes-hommes,
l’augmentation des salaires…
et que l’on ne nous dise plus que c’est impossible ;
les 500 plus grosses fortunes de France explosent une fois de plus leur record :
elles détiennent désormais un patrimoine total de 1000 milliards d'euros et ont profité de la pandémie, voyant ainsi leur fortune augmenter de 30% par rapport à l’année dernière !
« Previsible donnerait presque un gout de rancoeur »
Tous les enfants de Marseille, Keny Arkana.
L’Association Nationale des Pieds Noirs Progressistes et leurs Amis dénonce la publication par une vingtaine de généraux en retraite et un millier de militaires en activité, d’une tribune qui appelle de façon à peine déguisée à l’insurrection contre les institutions et valeurs de la République.
L’ANPNPA le fait avec d’autant plus de force que ladite tribune est publiée 60 ans jour pour jour après le putsch raté du 21 avril 61 à Alger, comme un hommage aux généraux félons qui tentèrent ce coup d’état fasciste, ces précurseurs de l’OAS qui rendirent on ne peut plus tragique la fin de la guerre d’Algérie.
Raciste, islamophobe et menaçant, cet appel à la sédition militaire a immédiatement reçu le soutien de la droite la plus extrême, de la Le Pen au Dupont-Aignant et autre de Villiers. L’heure n’est plus au doute mais à se mobiliser pour défendre les valeurs que ces gens piétinent, pour notre république et pour la démocratie.
Il souffle un vent mauvais sur La France. L’idéologie de l’extrême-droite, son vocabulaire, ses attaques discriminatoires et racistes, son obsession identitaire sont toujours plus relayées par le gouvernement et la droite. Le cours suivi par le gouvernement établit un climat dangereux, dans lequel certains groupes d’extrême-droite se pensent autorisés à agir en toute impunité
Cela se fait au moyen de lois liberticides et discriminatoires qui organisent une société de surveillance généralisée, de privation de liberté d’informer, de restrictions des libertés associatives.
A ces lois s’ajoutent des campagnes odieuses. C’est le cas de la chasse aux sorcières déclenchée par la ministre Frédérique Vidal dans universités au nom d’un soit-disant islamo-gauchisme.
C’est pour réagir à ces attaques, qu’en mars, nous avions lancé un premier appel.
Depuis, la situation n’a pas cessé de s’aggraver. Le syndicat UNEF a notamment été attaqué par plusieurs ministres au prétexte de groupes de paroles internes. La droite a réclamé sa dissolution sans que le gouvernement n’y trouve vraiment à redire.
Comme on pouvait s’y attendre, la majorité de droite du Sénat s’est engouffrée dans la brèche ouverte en durcissant encore les lois « sécurité globale » et « séparatisme ».
Dans ce climat, de groupuscules violents d’extreme-droite transforment ces paroles en actes : des identitaires néo-nazis ont attaqué la librairie « la plume noire « à Lyon ; des militants d’Action Française ont pénétré dans l’hémicycle du Conseil régional d’Occitane pour s’en prendre à des élus de gauche avec une banderole « islamo-gauchistes, traîtres à la France ».
Dans ce contexte, aucune organisation ne peut se croire à l’abrI.
C’est la raison pour laquelle nous avions lancé un nouvel appel ce soir à toutes les organisations de gauche et écologiques afin de réagir et agir dans l’unité.
Malgré les invitations, EELV, le PCF et le PS n’ont pas voulu participer à ces échanges unitaires. Cette absence n’est pas à la hauteur de la situation.
Pour autant, notre objectif reste plus que jamais d’aider à la construction d’un front des libertés le plus large possible, pour la levée de toutes les mesures liberticides prises par le gouvernement . Nous appelons à toutes les initiatives proposées sur ce terrain par les associations et syndicats dont le rassemblement ce jeudi de 12 à 14h devant le Sénat et les préfectures.
En conclusion, nous avons décidé de proposer de rencontrer ces associations, syndicats, collectifs dans le but d’une réunion large avant le mois de mai et en vue d’un printemps des libertés qui est toujours plus nécessaire.
ENSEMBLE!, GDS,Generations, LFI, NPA,PEPS, POiD, UCL
Votation citoyenne du 22 mars au 13 avril
Ouverte à tous, dès 16 ans.
« Êtes-vous favorable à l’inscription dans la constitution française du droit à l’eau et l’assainissement, à protéger l’eau et à interdire son accaparement par les multinationales ? »
Pour voter c'est ici!
https://eau.vote/?fbclid=IwAR0sCjgnetCGKb2QaVn9LKbT5n7WhqVPnKkUBRhfrxmqMwMiJLuzj7zMAzQ
L’eau est en danger : pollutions, fuites, accaparement par des multinationales (Veolia, Suez, mais aussi Nestlé, Danone…), surconsommation par des industries prédatrices et l’agriculture productiviste, artificialisation… L’eau vient de plus en plus à manquer. Son cycle est complètement perturbé.
L’accès à l’eau et à l’assainissement est précaire ou impossible pour des millions de personnes : les habitant·e·s ultra-marins pour qui les coupures sont quotidiennes, les sans-abris, les réfugiés, les familles précaires.
Nous voulons inscrire dans la Constitution le droit fondamental à l’eau et à un assainissement de qualité.
L’eau doit être partout gérée en transparence, avec les citoyen·ne·s en régies publiques pour en finir avec les multinationales qui font les poches des usager·e·s.
3 jours sans eau et nous sommes morts!
L'eau est indispensable à l'ensemble du vivant!
Note # 4 du groupe de réflexion sur la crise sanitaire su 28 février 2021.
Note # 3 du groupe de réflexion sur la crise sanitaire du 31 janvier 2021.
Texte à télécharger ci-dessous.
Note # 2 du groupe de réflexion sur la crise sanitaire du 12 janvier 2021. Texte à télécharger ci-dessous.
Note #1 du groupe de réflexion sur la crise sanitaire du 20 décembre 2020. Texte à télécharger ci-dessous.
Par Laurent Eyraud-Chaume
L’occupation de l’esplanade devant l’hôpital par des manifestants contre les mesures gouvernementales de restriction des services publiques et surtout des lits et des postes hospitaliers en cette période de pandémie, s’est transformé en forum de discussions. La situation politique inquiète les participant.es. La nécessité de sortir de la division, des impasses où conduisent les égos irresponsables est le thème central. Nous nous mobilisons, nous dénonçons mais franchement les partis ne sont pas à la hauteur, leurs réflexes identitaires archaïques feraient pitié s’ils n’annonçaient pas une déroute électorale. Chacun regarde son pré carré et oublie la montée massive de la pauvreté, l’augmentation du chômage, les ravages de la pandémie. Un ras le bol général.
Certes Macron était bien officiellement l’adversaire décrié de la manifestation mais le bruissement des échanges risque d’annoncer une colère contre la « gôche » incapable de défendre les intérêts de l’immense majorité des personnes en souffrance. Mais vers qui vont se tourner toutes ces personnes en détresse ? Est-il difficile de le deviner ?
Une inquiétude immense planait, celle de la pulvérisation des organisations politiques de « gauche » si celles et ceux qui croient pouvoir, seul.es, tirer leur épingle du jeu jouent contre les autres..
Est-il encore temps de leurs crier, STOP ? ne jouez pas les uns contre les autres, oubliez votre pré carré qui risque de devenir un « timbre poste » si vous ne vous unissez pas. !
Un manifestant/discutant
Nous sommes profondément attachés aux grands principes qui fondent notre République – la liberté, l’égalité, la fraternité – avec les droits et les libertés qui en découlent, traduits dans nos textes constitutionnels, nos normes juridiques et nos engagements internationaux. La laïcité, telle que la loi de 1905 l’organise, est un des cadres qui permet de mettre en œuvre ces principes. En ce sens, elle fait partie de notre patrimoine commun.
L’Etat en est le garant et c’est à ce titre que nous sommes exigeants pour que soient, partout, pour toutes et tous, combattues et corrigées les injustices et les inégalités qui frappent une large partie de la population vivant en France. La responsabilité des pouvoirs publics est première face aux carences et aux défaillances constatées qui perdurent et s’accroissent. Le président E. Macron a lui-même reconnu que l’Etat a été insuffisant dans l’application et le contrôle des textes existants et ne remplit pas pleinement ses promesses. Cette situation alimente des sentiments d’abandon, de la défiance et des replis avec des tensions sociales fortes qui nous inquiètent. L’ensemble met en péril la paix civile et l’unité de la communauté nationale.
En dépit de son titre, le projet de loi « confortant le respect des principes de la République » présenté par le gouvernement, ne retient dans son texte aucune mesure positive en faveur de l’égalité des droits.
Le pouvoir en place cherche au contraire à imposer sa vision de la République dans une approche exclusivement sécuritaire et répressive. La philosophie politique qui sous-tend cette logique s’inscrit en rupture avec l’approche démocratique de la République. Il ne s’agirait plus d’obéir aux lois et de les respecter, mais d’y adhérer sans réserve, sans esprit critique ni distance possible.
Présentée par le Premier ministre comme une loi de liberté, elle n’impose que des interdits, de nouveaux délits pénaux et des contrôles de toute la population. Ce projet, dans la lignée d’autres tout aussi liberticides dont celui relatif à la sécurité globale, est dangereux car il franchit une ligne rouge en prenant le risque de rompre l’équilibre historique trouvés des grandes lois laïques de 1882, de 1901 et de 1905.
Les principes fondamentaux posés de liberté d’instruction, de liberté des associations, de liberté de culte et de conscience seraient substantiellement modifiés par de nouvelles restrictions pour toutes et tous, salarié-e-s, parents, adhérent-e-s associatifs… Seraient aussi restreintes la libre administration des collectivités territoriales, avec un retour d’une tutelle de l’Etat central, ainsi que la liberté d’expression et de la presse par une entorse à la loi de 1881, la création d’un délit d’intention et d’une responsabilité collective pour les associations. Nous ne pouvons imaginer que soit imposée à ces dernières l’obligation générale d’agir pour la « sauvegarde de l’ordre public » comme envisagée dans la charte d’engagement dont la signature conditionnerait toute subvention publique et qui est de nature à brider le rôle de contre-pouvoirs qui leur revient dans une société démocratique.
De nombreuses voix de tous bords s’élèvent pour s’inquiéter de ce projet de loi qui est loin de faire consensus. Des institutions nationales et internationales alertent également sur ces graves reculs possibles.
Les mesures envisagées par le flou des obligations qui seraient créées ou par les contraintes posées ouvrent à l’arbitraire, aux discriminations et aux tensions. En dépit de précautions formelles, ce projet porte en lui les germes de la division avec la stigmatisation de l’islam et de ses pratiquants. L’exposé des motifs est explicite en visant « un séparatisme » et « un entrisme communautaire » « pour l’essentiel d’inspiration islamiste » et en ciblant en conséquence les structures d’exercice du culte et toutes les personnes de confession musulmane partout où elles sont.
Le risque est grand d’ouvrir une boite de Pandore à tous les extrémismes. Déjà, nombreux élus et parlementaires annoncent leurs intentions de le durcir encore et de rajouter des mesures clairement défiantes envers une partie de la population en raison de sa religion.
Nous considérons que l’arsenal juridique aujourd’hui en vigueur est largement suffisant pour lutter efficacement contre le terrorisme, contre les intégrismes de tous ordres lorsqu’ils invoquent un motif religieux pour s’affranchir des lois de la République qui s’imposent à toutes et tous, qu’elles punissent ou qu’elles protègent.
L’engagement de l’Etat pour le respect des principes de la République passe par un redéploiement des services publics qui ne laissent aucun territoire, aucun quartier, aucune population de côté et une action concrète globale contre les ghettos urbains qui enferment et assignent à résidence. Il n’y aura pas de mobilisation réelle contre les dérives sectaires sans une lutte contre les inégalités persistantes entre les femmes et les hommes, contre toutes les exclusions, les discriminations et le racisme. Elles reposent sur une justice et une police qui traitent chacune et chacun de manière égale avec des efforts de formation conséquents. Elles imposent des actions fortes et des moyens pour un égal accès à l’éducation, à la culture, à l’emploi et un soutien accru aux acteurs associatifs et sociaux qui interviennent au quotidien pour accompagner et développer des projets individuels et collectifs qui aident à faire société dans la diversité de ses composantes.
Nous croyons en la force de la République et de la démocratie, en la puissance de l’Etat de droit et de la laïcité. Plutôt que de les dévoyer et de les affaiblir, nous appelons solennellement le gouvernement à retirer ce projet de loi et à agir vite et fort pour rétablir la confiance et les ambitions de notre idéal républicain dans les faits.
Paris, le 27 janvier 2021
Premiers signataires : Malik Salemkour, président de la Ligue des droits de l’Homme (LDH) ; Nathalie Verdeil, secrétaire confédérale de la Confédération générale du travail (CGT) ; Benoit Teste, secrétaire général de la Fédération syndicale unitaire (FSU) ; Estellia Araez, présidente du Syndicat des avocats de France (SAF) ; Katia Dubreuil, présidente du Syndicat de la magistrature (SM) ; Mélanie Luce, présidente de l’Union nationale des étudiants de France (Unef) ; Murielle Guilbert, co-déléguée générale de l’Union syndicale Solidaires ; Mehmet Ali Boduk, président de L’Assemblée citoyenne des originaires de Turquie (Acort) ; Raphaël Pradeau, porte-parole national d’Attac ; Emmanuel Poilane, président du Centre de recherche et d’information pour le développement (Crid) ; Mohieddine Cherbib, président du Comité pour le respect des libertés et des droits de l’Homme en Tunisie (CRLDHT) ; Carla Dugault et Rodrigo Arenas, co-présidente et co-président de la Fédération des conseils de parents d’élèves (FCPE) ; Faycal Ben Abdallah, président de la Fédération des Tunisiens pour une citoyenneté des deux Rives (FTCR) ; Karl Ghazi, co-président de la Fondation Copernic ; Christian Eyschen, secrétaire général de la Libre pensée ; Albert Herszkowicz, président du Mémorial 98 ; Jean-François Quantin, co-président du Mouvement contre le racisme et pour l’amitié entre les peuples (Mrap) ; Sarah Durocher, co-présidente du Planning familial ; Dominique Sopo, président de SOS Racisme
Tribune collective à l’initiative de la LDH, concernant le projet de loi « confortant le respect des principes de la République », publiée dans Le Monde du 29 janvier 2020
· L'AG nationale d'Ensemble! fut une agréable surprise pour beaucoup d'entre nous par la qualité des débats et la participation d'un certain nombre de camarades de E! FI …mais l'annonce anticipée et insistante par certains de ces camarades, de la candidature JLM 2022 et pour se positionner rapidement, ont quelque peu refroidi l'atmosphère, démontré que notre mouvement est encore fragile et qu'il se doit de préserver un fonctionnement au consensus.
La publication d'un communiqué national E! FI sur le sujet, immédiatement après l'AG, confirme que pour ces camarades, la question est de grande importance. Ce que nous pouvons comprendre au regard de leur positionnement depuis 3 ans mais ces camarades doivent comprendre aussi que pour les E! non FI, la question ne revêt pas du tout la même importance, qu'il y a des divergences sur son urgence et sur la manière d'y répondre (surtout pas comme des «éléphants dans un magasin de porcelaine»).
· Nous estimons pour notre part, que nous avons le temps d'analyser et de mesurer la nature de cet enjeu électoral car les priorités de notre mouvement doivent être centrées sur la situation inédite de crises entremêlées (économique, sociale, écologique, démocratique...) et exacerbées par la pandémie mondiale du COVID 19. Sommes-nous capables déjà de tester du local au national, ce que nous portons comme réponses en tant que mouvement (textes sur la stratégie et l’orientation) pour construire des fronts de résistances et d'alternatives ? Chercher à rassembler pour répondre aux exigences de l'heure exprimées dans les mobilisations et les luttes persistantes même si rendues plus difficiles avec le confinement, là doivent être nos priorités dans les mois qui viennent :
- sur les questions de licenciements, de précarisation des emplois et de basculement dans la pauvreté
- sur les questions des migrations avec une mise en mouvement de dizaines de milliers de travailleurs sans papiers dans le cadre de la « marche des solidarités »
- sur les questions des mobilisations antiracistes, féministes et contre les violences policières
- sur les questions des revendications écologistes exprimées notamment par la Convention et par les mobilisations du « mouvement climat »
- sur les questions de défense/rénovation de la Sécurité Sociale et des Services Publics (Hôpital, école, Recherche...)
- sur les questions urbaines d'un point de vue social et écologique (prix du foncier rénovation des bâtiments, lutte contre la pollution et le réchauffement climatique...)
Avec une attention particulière sur ce qui se passe dans la jeunesse.
Sommes-nous capables de mobiliser et de construire des collectifs unitaires ?
· Bien sûr les 2 questions politiques centrales nationales sont bien : celle de la construction d'un bloc social, écologiste et politique capable de créer le rapport de force pour un changement post capitaliste et la construction d'une force de gauche et écologiste alternative. Nous avons des leviers également pour le tester : l'Appel « plus jamais ça ... » dont il faut chercher l'enracinement localement, l'appel du « Big-bang », des « Communs » et de multiples autres appels (Ensemble tout est possible, Changer de Cap, Nouveau CNR…). Nous devons œuvrer pour une convergence de toutes ces démarches.
· Pour autant nous ne négligeons pas la préparation des échéances électorales : cette préparation doit se faire en cohérence avec une orientation de rassemblement non pas autour d'un « homme providentiel » et d'un programme mais pour réunir une équipe respectant le pluralisme de la gauche et des écologistes et « sous contrôle citoyen ». Co-élaborer un programme pour éviter la multiplication de candidatures si possible aux Régionales, et aux Départementales et en priorité à la Présidentielle /Législatives pour éviter une face à face Macron-Le Pen à hauts risques, voilà pour nous l'enjeu.
- Les Régionales : un certain nombre de nos Collectifs Ensemble ! de Rhône-Alpes avons demandé à rencontrer toutes les forces de gauche et les écologistes sur la base de la Déclaration suivante : https://www.ensemble-fdg.org/content/regionales-en-auvergne-rhone-alpes-declaration-des-collectifs-locaux.
Extrait : « Nous ne partons pas de rien avec l’appel « plus jamais ça » lancé par des organisations syndicales de transformation sociale, des associations écologiques et démocratiques. Cet appel donne des réponses concrètes à la crise climatique à la crise économique et sociale et à la crise sanitaire que nous vivons. C’est autour de ces revendications communes que peuvent se constituer des rassemblements alternatifs afin de « changer le système, pas le climat ».La construction de la liste régionale AURA doit se faire selon un processus démocratique transparent de « bas en haut » et de « haut en bas ». Nous proposons que ce programme régional soit mis en chantier dans des assemblées citoyennes et populaires locales à l'initiative de collectifs militants, d'associations, syndicats et forces de l'écologie politique et des gauches de transformation et dans lesquelles les citoyen·nes « non encarté·es » ont toute leur place. Il s'agit de poursuivre, et de renforcer le travail commun, et de faire rencontrer et dialoguer des militant·es venu·es de cultures et d’expériences différentes et non de faire la course aux élections sous son propre drapeau pour imposer une hégémonie partidaire ou non et diviser l’électorat écologiste et de gauche qu'il s'agit au contraire de rassembler. » (20/10/2020). signé : Les collectifs Ensemble! de l’Ain, d’Ardèche, de Grenoble Métropole, du Rhône / Métropole de Lyon, de Savoie, les membres d’Ensemble! en Haute-Savoie.»
Des rendez-vous sont pris dont nous rendrons compte lors de notre prochaine réunion régionale des Collectifs E! AuRA.
- Pour la Présidentielle et les Législatives : un Appel revêt pour nous un attrait particulier « l'Appel des 1000 », directement centré sur la question de la Présidentielle et pour un Pacte de Législature avec une volonté de « vraie » candidature commune et de rassemblement. Une pétition est lancée qui a dépassé le cap des 20.000 et en cible 10x plus sur une démarche de co-élaboration programmatique et de rassemblement politique et citoyen conforme, selon nous, à notre texte d'orientation.
Il n'y a donc pas pour 2022, l'Appel de JLM et ses 150.000 clics d'approbation ou ... rien.
Il nous semble au contraire que si nous voulons vraiment parvenir à un (vrai) rassemblement dans lequel JLM peut trouver sa place- nous verrons- il ne faut pas qu'E! se polarise sur l'appel à la candidature JLM et laisser au contraire le temps d'explorer pour ce qui nous concerne la possibilité d'ancrer ces rassemblements pour une (vraie) candidature unitaire du local (c'est ce que nous allons explorer sur Lyon et le Rhône) au national. Le temps de tester si cette volonté unitaire sur le plan des mobilisations (Appel « Plus jamais ça ») et des élections parvient à « converger » et crée l'évènement pour changer la donne à gauche. Mais la priorité nous le répétons ce sont les résistances et alternatives concrètes à construire dans les mois qui viennent par les mobilisations et par les luttes contre la politique de Macron et du patronat.
Lyon le 17/11/2020
Alain, Armand, Danielle, Denis, Denise, Gilbert, Gilles, Jérémy, Laurence, Michel
Seize brèves réflexions contre la terreur et l’obscurantisme, en hommage à Samuel Paty par P. Tévanian
L'Union départementale des syndicats CGT des Bouches-du-Rhône exprime son soutien et sa solidarité pleine et entière aux proches de l'enseignant assassiné par des fanatiques religieux. L’intégrisme tout comme le fascisme n'ont jamais été et ne seront jamais les défenseurs des intérêts des travailleurs et des classes populaires. Si absolument rien ne peut justifier l'assassinat de l’enseignant Samuel Paty, il nous faut toutefois réfléchir aux causes qui ont conduit à ce drame afin de contrer ceux qui ne manquent pas de faire des amalgames entre musulman et intégriste pour diviser les travailleurs entre eux et ceux qui sous couvert d'unité nationale veulent se soustraire à leur responsabilité. La réponse du Gouvernement s'inscrit encore une fois dans la continuité de sa politique de casse de notre modèle social et de renoncement à nos libertés syndicales et collectives. L’heure est à la mobilisation et à l'unité des travailleurs sans aucune distinction. Le véritable responsable de ce massacre est le système politique et économique profondément inégalitaire qui crée les divisions entre les populations, les guerres entre les nations, le racisme et le chômage. Il nous faut construire, au contraire de la proposition politique de Macron, du Gouvernement, et de sa majorité parlementaire, une mobilisation large que l'on soit du privé ou du public, avec ou sans emploi, jeune ou retraité pour imposer d'autres choix politiques que la régression sociale et le tout sécuritaire. D’autres choix politiques et financiers pour l’enseignement dont le rôle émancipateur ne pourra s’accomplir pleinement qu’en travaillant à une réelle et profonde transformation de la société sur les bases du progrès social.
Pour gagner le progrès social, amplifions les luttes et les mobilisations. Organisons la résistance !
L’assassinat atroce d’un enseignant par un jeune fanatique nous émeut et nous bouleverse tous. Les enseignants, en général méprisés par le pouvoir, s’interrogent sur les conditions d’exercice de leur métier et sur la liberté d’enseigner.
Le jeune terroriste a agi avec les motivations d’un fanatique religieux, qui prétend se revendiquer de l’islam. Il faudra dire un jour les ravages psychologiques qu’auront fait guerres et répressions génocidaires en Tchétchénie.
Ce crime atroce se double désormais d’une exploitation sans vergogne.
Autrefois, le pouvoir protestait contre l’idée qu’il y aurait un racisme d’État et niait l’existence d’une islamophobie. À présent, ce même pouvoir veut interdire de lutter contre l’islamophobie, en s’en prenant à des associations musulmanes, dont le CCIF, calomnié, sali, injurié parce qu’il veut faire respecter les droits des citoyens musulmans en France et lutter contre les discriminations.
Il y a quelque chose de totalitaire dans la nouvelle étape du discours raciste et islamophobe d’État qui vient d’être franchie avec l’introduction frauduleuse dans le débat national du concept du « séparatisme » supposé qu’entretiendraient nos concitoyens de culture musulmane, croyants ou non, avec la Nation.
De quelques fanatiques, on passe à des groupes entiers qualifiés d’islamistes, puis à toute organisation indépendante s’appuyant sur l’Islam comme le Secours catholique s’appuie sur le christianisme, des ONG comme Baraka City, une organisation antiraciste comme le CCIF.
D’ennemis intérieurs hier, les voilà aujourd’hui accusés d’entretenir dans leurs rangs un projet de séparatisme avec, à terme, une volonté de créer des espaces de non-droit où seules des lois prétendument inspirées du Coran remplaceraient les lois de la République. Vieux discours de l’extrême droite parés de nouveaux oripeaux...
Le véritable séparatisme, c’est la désignation assumée à la vindicte générale de pans entiers de notre société au seul motif qu’ils sont musulmanes et musulmans.
L’utilisation de la notion de « liberté d’expression » jusqu’à la nausée par un pouvoir qui la brime depuis des années, en instaurant des lois d’exception, en interdisant ou en réprimant les manifestations populaires, et désormais en appelant à l’interdiction d’organisations humanitaires ou militantes, a quelque chose d’obscène.
Nous connaissons les effets de cet engrenage criminel du racisme pour en avoir nous mêmes subi les conséquences. La généralisation des discours antimusulmans à chaque fois que se produit un acte criminel d’un jeune égaré, constitue en quelque sorte une victoire des auteurs de ces actes contre la démocratie. L’atmosphère empoisonnée d’aujourd’hui peut permettre de comprendre ce qui a dû se passer en France et en Allemagne pendant les années 1930. Comment une société entière a pu être petit à petit contaminée par des discours politiques et la presse antijuive, pour se retrouver embrigadée dans une croisade exterminatrice.
Plus qu’à tous autres, il nous appartient d’alerter nos concitoyens sur les dangers qui menacent nos sœurs et nos frères musulmans, et plus largement notre société toute entière.
Le temps nous est compté si nous ne voulons pas que se produise à nouveau une catastrophe.
Nous appelons les femmes et les hommes de bonne volonté, épris de justice et de respect mutuel, à refuser ce discours islamophobe – ce discours de haine raciste gros de dangers – à faire front, toutes et tous ensemble contre le racisme qui risque de submerger notre société et de l’emporter très loin des valeurs démocratiques et républicaines qu’elle prétend défendre.
La Commission Antiracisme Politique, pour la Coordination nationale de l’UJFP, le 19 octobre 2020.
Depuis plus de trente ans, la France fait fausse route dans sa politique au sujet de l’islam. Les mesures législatives et administratives prises font l’impasse avec cette religion et au travers de cette politique on entrevoit une transformation majeure de la laïcité qui, d’un système de sauvegarde de neutralité de l’Etat s’est insensiblement muée en une religion civile dont les normes sacrées entrent en collision avec celles de l’islam.
Il est temps de revoir du fond en comble cette politique dont les résultats sont contre-productifs sur plusieurs plans : elle cause l’aliénation de la grande majorité des musulmans, pratiquants ou sécularisés, qui se sentent visés à chaque fois un peu plus par une législation de plus en plus restrictive, susceptible de les stigmatiser en raison de leur religion ; elle favorise par ailleurs le fondamentalisme en niant la diversité des comportements islamiques, notamment eu égard au voile, en lui assignant une signification figée.
Pour montrer l’inconséquence de cette politique nous analyserons brièvement deux de ses aspects les plus notoires : le voile islamique et le salafisme.
Le voile islamique
La France est le pays qui a mis en place les mesures législatives et administratives les plus nombreuses et les plus restrictives dans le monde occidental. Pourtant, force est de constater que cela n’a pas empêché la démultiplication du voile et l’attrait qu’il exerce sur les jeunes femmes, d’origine musulmane ou converties. On reproche au voile d’être le symbole du patriarcat, de la domination masculine, de la régression du statut de la femme, de marquer le refus de la modernité française et de s’opposer à la laïcité par son caractère ostentatoirement prosélyte.
Ainsi, on en est venu insensiblement à identifier le voile et le fondamentalisme islamique alors que la recherche universitaire montre bien qu’il n’existe pas un seul type de voile mais au moins trois : le voile personnel, le voile fondamentaliste et le voile traditionnel. Ce dernier est porté surtout par des femmes âgées qui préservent la culture musulmane traditionnelle, en voie de disparition.
Le voile individuel est celui de jeunes femmes qui réclament son port afin de se conformer à ce qu’elles considèrent comme un rapport personnel entre elles et Dieu. Il n’a aucune visée hégémonique ni ne procède d’aucun prosélytisme. Le voile fondamentaliste (qui inclut une grande partie du voile intégral) est celui qui réclame le droit de s’affirmer tel dans l’espace public en donnant la priorité absolue aux normes religieuses sur celle de la République.
Parmi ces trois types de voile, seule la traditionnelle est fondamentalement « patriarcale ». Le voile individuel ne l’est en rien et les femmes qui le portent peuvent fort bien épouser les normes républicaines au sujet de l’égalité du genre. Le voile fondamentaliste est paradoxalement le plus antirépublicain sans être pour autant patriarcal puisque ce sont souvent les femmes elles-mêmes qui prennent l’initiative de le porter, en cherchant par la suite un mari fondamentaliste dans une attitude qui est celle des prosélytes en quête de nouvelles valeurs, souvent de manière provocatrice, contre une société anomique qui n’apporte pas de sens à leur vie.
La politique de l’Etat a consisté à exclure le voile de l’espace public et surtout, par des séries de mesures coercitives, à le discréditer, voire le stigmatiser autant par les lois que par des actes de dénonciation culturelle (tel ministre qui déclare le voile inacceptable en France, tel maire qui interdit le burkini sur la plage…).
Le résultat est des moins probants comme on le constate quotidiennement.
La bonne politique, disons-le d’emblée, aurait consisté à légitimer le voile individuel contre le voile fondamentaliste. Une grande partie des jeunes femmes qui portent le voile (en fait le foulard) sont d’accord pour souscrire à une version « républicaine » du foulard. Elles reconnaissent l’égalité du genre, rejettent la polygamie, dénoncent les entorses aux droits des femmes, bref, elles auraient pu constituer les « hussardes noires » de la République contre les porteuses du voile fondamentaliste.
Elles auraient même pu porter dans des occasions solennelles le foulard tricolore en témoignage de leur adhésion aux valeurs fondamentales de la République. Au lieu de les encourager à rejoindre la République contre celles et ceux qui veulent instaurer le tout-religieux on les a aliénées, en leur déniant la faculté d’être des citoyennes à part entière. Elles sont soupçonnées de nourrir de noirs desseins fondamentalistes au sujet de la laïcité et dès lors, rejetées dans l’illégitimité et dénoncées comme n’étant pas de vraies Françaises.
La conséquence en est le renforcement de la cause fondamentaliste : ses partisans dénoncent un Etat et une société qui rejettent l’islam non pas dans ses excès, mais dans sa totalité.
Les porteuses du voile individuel n’ont pas pu pleinement participer aux manifestations contre les attaques djihadistes en France parce qu’elles craignent d’être prises à partie par les autres manifestants et un Etat qui identifie le voile à une attitude anti-laïque.
Plus on restreindra le voile et plus le fondamentalisme musulman en sortira revigoré.
Il faut plutôt accepter « le foulard républicain » en donnant l’occasion aux femmes musulmanes de se mobiliser contre le voile fondamentaliste et cesser de les discréditer et de les refouler dans le giron des fondamentalistes.
Bref, l’Etat doit promouvoir un islam progressiste non pas en stigmatisant le foulard, mais en favorisant celles qui, tout en le portant, souscrivent de plein gré aux normes républicaines, à savoir l’égalité du genre, le refus du prosélytisme, de la polygamie et la reconnaissance du droit des femmes à choisir d’être voilées ou ne pas l’être. Bon nombre de ces femmes voilées souscrivent pleinement à l’idée de la liberté du port du voile par les autres femmes. On peut les encourager à défendre le droit de porter le voile ou de ne pas le porter, en Europe ou en terre musulmane.
Le salafisme
Quant au salafisme, la nouvelle vision du « séparatisme » marquera dans l’avenir ses limites.
Certes, restreindre l’enseignement à domicile est une mesure de bon sens, ainsi que d’autres décisions au sujet de l’enseignement religieux. Mais l’essentiel est ailleurs.
Le salafisme prospère surtout dans les quartiers d’exclusion où la ségrégation religieuse (entre 70% et 90% de musulmans) va de pair avec un taux élevé de chômage, de pauvreté, de délinquance et d’absence d’horizon d’espérance.
Dans une France où les musulmans constituent 6 à 8 pourcent de la population, ces quartiers présentent une grande anomalie : ils cumulent l’exclusion sociale et la concentration culturelle et cultuelle de populations à qui on dénie le droit à la mixité sociale: étant mis ensemble en cercles clos et séparés des autres, ils ne peuvent pas entrer en contact avec la population de culture française laïque, ils inventent entre eux une sous-culture où la pratique des comportements laïques n’existe point, sauf à l’école publique (mais le travail des enseignants surchargés est contrecarré par l’ambiance du quartier et l’absence de relais significatif avec la société globale).
Par la suite, on leur reprochera d’être antirépublicains alors que l’occasion de se socialiser selon le modèle républicain ne leur a pas été accordée. Dans leur vie quotidienne ils ne rencontrent pas de « Français », leur mode de sociabilité s’en ressent et il leur faut un effort surhumain pour se créer un avenir dans la société.
Beaucoup, découragés et harcelés par une logique de suspicion mais aussi, démunis face une société dont ils ne maîtrisent pas les formes de comportement (on ne leur a pas offert l’occasion de s’y adonner) et qui stigmatise leur quartier et leur habitus (perçu souvent comme agressif et désocialisé, ce qui est en partie vrai).
Le discrédit que jette la société sur l’islam fait le reste : ils se sentent délégitimés dans leur culture et dans leur existence globale et nombre d’entre eux adoptent une attitude de défi et de provocation vis-à-vis d’une société qui leur dénie la dignité et le droit à la mixité sociale.
Le salafisme, dans ce cadre urbain et économique, est une tentative de s’affirmer contre ce sentiment de dépossession de soi, la délinquance et la déviance étant une autre possibilité qui leur est offerte. Une petite minorité échappe à ce dilemme et parvient à s’intégrer socialement et économiquement, mais la majorité est face à ce double choix marqué par la négativité.
Le salafisme consiste à faire bande à part en inventant des normes restrictives et en les attribuant à Dieu face à une société qui les exclut au nom de la laïcité, c’est-à-dire, d’une attitude non-religieuse qui prend l’allure d’une forme néocoloniale de stigmatisation.
Là où les jeunes se sentaient refoulés dans l’indignité, ils acquièrent une nouvelle identité par le biais du fondamentalisme religieux qui les rehausse à leurs yeux en rabaissant ceux qui les ont humiliés tout au long de leur existence dans des quartiers ghettoïsés.
Que ce vécu des jeunes soit « excessif » et en partie distordue, nul doute, mais cet excès rejoint celui d’une société qui proclame des normes égalitaires de fraternité et qui les applique de manière à discréditer ceux qui n’ont malheureusement pas eu des « ancêtres gaulois » et qui se sentent marqués par un insensible refus de reconnaissance en tant que citoyens à part entière.
La solution au salafisme est, pour faire court, le plan Borloo, projet certes dispendieux mais nécessaire, présenté il y a deux ans et refusé par l’Etat.
Il faut mettre fin à la concentration de la population musulmane dans des ghettos et rendre possible une socialisation républicaine qui ne peut opérer que s’il y a une présence effective de la société dans ces structures urbaines doublement enclavées, tant sur le plan économique (l’exclusion sociale) que culturel (les ex-fils des migrants nord-africains et noir-africains).
Evidemment le salafisme porte en lui une logique d’acteurs et sa forme de socialisation comme alternative à celle de la société globale attire ceux et celles qui souffrent de l’absence de sens dans la vie collective (l’anomie) mais aussi et en grande partie, de l’humiliation et de l’absence de solidarité collective (l’exclusion sociale).
Il transforme une dynamique sociale en une autre, de nature religieuse, qui permet d’absolutiser le point de vue des exclus et de les déclarer supérieur à celui de la majorité laïque. Il permet d’inverser symboliquement la place du dominé et du dominant et de déclarer meilleur le premier en dénigrant le second.
Malgré ses aspects indéniablement positifs, la politique du séparatisme est vouée à l’échec. Elle ne résoudra pas le problème du fondamentalisme et de la radicalisation.
Depuis trente ans, l’échec de l’Etat face à l’islamisme a été à chaque fois plus visible, dernièrement par le nombre élevé de djihadistes français qui sont partis en Syrie (le double de l’Allemagne et de l’Angleterre, alors que la population musulmane n’est pas le double) ainsi que les attentats meurtriers qui ont beaucoup plus touché la France que les pays voisins, notamment en 2015 (quelques 300 morts par rapport à quelque dizaine dans d’autres pays européens).
La France cumule une frontalité culturelle et cultuelle (la laïcité opérant de plus en plus comme une religion civile) et une structure urbaine (les « banlieues ») qui est beaucoup plus développée que dans les autres sociétés européennes (en Allemagne on trouve des quartiers pauvres, mais les nombreuses banlieues françaises n’y existent pas).
Il faut donc mener tant sur le plan culturel (restituer à la laïcité sa fonction régulatrice et lui ôter sa sacralité de religion civile qu’elle a revêtue depuis quelques décennies) que sur le plan social (mettre fin à la ségrégation dans les quartiers populaires).
Il est temps d’inverser la politique de l’Etat, mettre fin aux ghettos urbains susceptibles de devenir des ghettos islamiques dans leur grande majorité et en second lieu, reconnaître pleinement un islam légitime (notamment par la reconnaissance du foulard individuel) afin de mener efficacement, tant au niveau de l’Etat que de la société civile, la lutte légitime contre l’islamisme fondamentaliste et radical.
Pour le dire abruptement, le séparatisme, si on veut être juste, est primordialement celui de la société et de l’Etat vis-à-vis des musulmans, plutôt que celui des musulmans vis-à-vis de l’Etat et de la société.
Reposer ce problème en des termes nouveaux et mettre fin à la suspicion pesant sur les musulmans rendra plus aisée la solution où la société civile et en son sein les musulmans interviendront dès lors activement pour barrer la route au fondamentalisme et à l’extrémisme religieux. Cela ne se fera que si, d’une part on réhabilite l’islam individuel pour rendre possible son affrontement contre l’islam fondamentaliste et en second lieu, on met fin à la ségrégation sociale dans des quartiers enclavés, lieux privilégiés du développement salafiste.
Depuis plusieurs mois déjà, de nombreuses initiatives travaillent à faire tomber les murs. Choisissant de placer les identités partisanes ou organisationnelles au second plan, elles ont commencé à esquisser un arc écologiste, social, et humaniste. Les organisations de jeunesse politique se sont fédérées dans le cadre du mouvement Résilience Commune, des organisations de jeunesse de la société civile (activistes et entrepreneurs) se sont coalisées et se sont données rendez-vous pour la Rencontre des Justices et toutes ces différentes composantes aujourd’hui dialoguent. Dans ces discussions, il est question de la double urgence climatique et sociale et de la préservation des conditions de vie sur terre. Il est question de l’abyssale crise économique et sociale qui se profile en cette rentrée, préparée par des décennies de politiques néolibérales. Et il est question de se saisir des prochaines échéances politiques pour conjurer cette perspective mortifère.
Un constat commun s’impose : la dégradation de notre écosystème, la défiance envers nos institutions et la crise économique et sociale s'accélèrent… Il est dès lors urgent de construire une alternative politique heureuse pour notre pays, l’urgence d’une victoire pour nos engagements - celui de l’écologie, de l’égalité et de la démocratie réelle. Nous nous opposons résolument au néolibéralisme, au capitalisme, au productivisme, au patriarcat, au présidentialisme, à tous les racismes et à toutes les discriminations et exclusions. Nous faisons du féminisme, de l’antiracisme, de l’écologie, de la lutte contre les écocides, de la défense des droits et des nouvelles formes démocratiques à mettre en place, des outils pour construire un nouvel imaginaire politique, structuré par des coopérations et déconstruisant les dominations. C’est d’un nouveau régime relationnel dont il est question, qui transformerait notre relation à l’autre, au vivant, à nos territoires, plaçant la solidarité et la coopération au centre là où le néolibéralisme avait fait triompher la concurrence, l’oppression et l’exploitation. Il nous faut imaginer ce que serait une République écologique, sociale et démocratique et comment cette dernière pourrait se concrétiser dans un socle commun de propositions, dans une plate-forme commune, en tenant compte des initiatives prises par des collectifs qui anticipent, par leurs pratiques démocratiques, la société à venir. En particulier, nous avons besoin d’un changement radical de la politique économique et sociale, d’un nouveau partage des richesses, qui serait permis notamment par une fiscalité plus juste, d’un partage du travail et d’une réduction du temps que nous y passons.
Nous vivons une décennie critique où les enjeux se déterminent à l’échelle planétaire. La question d'une alternative humaniste à la barbarie sera de plus en plus importante. La France doit œuvrer à une refonte des relations internationales et à une transformation de l’Union européenne pour relever ces défis.
Mais nous ne parviendrons pas à gagner si nous ne parvenons pas à nous unir. Il n’est pas ici question d’union pour l’union, d’unité sans principes autour d’une orientation gommant les diversités. Encore moins de mettre sous le tapis nos différences et désaccords. Il est question de lier nos luttes et de coordonner nos stratégies, de se fédérer en demeurant nous-mêmes.
Partout, au-delà des rangs de la jeunesse, des dialogues se sont noués. Entre organisations de la société civile: associations, syndicats, fondations, médias libres, collectifs, pétitions, coalitions et entreprises sociales ou écologiques. Entre partis politiques aussi quelquefois. Souvent néanmoins, les enjeux tactiques à plus court terme, le temps nécessaire à l’exercice de la démocratie interne aux partis et organisations, les volontés d’hégémonie, ont pris le dessus et ralenti la construction du commun. Les élections présidentielles et les législatives de 2022 représentent une échéance vitale pour notre avenir avec un double risque : celui de la poursuite et de l’amplification des politiques actuelles ou passées, celui de l’arrivée au pouvoir de l’extrême droite. Conjurer ces risques suppose de s’engager résolument dans la construction d’une perspective de rassemblement de la gauche, de l’écologie politique et des citoyens et citoyennes mobilisé.es, sur un projet et un contrat de législature permettant d’engager une transformation écologique, sociale et démocratique. C’est pourquoi, nous lançons un appel à l’ensemble des citoyennes et citoyens qui se reconnaissent dans cette ambition de porter au pouvoir en 2022, face au néolibéralisme, une alternative écologique, sociale et démocratique, en promouvant une démarche et une candidature commune à l’élection présidentielle dans une démarche transparente et démocratique. Dans cette perspective, nous participerons à toutes les initiatives de mobilisations sociales et citoyennes allant dans le sens du rassemblement des forces pour la transformation écologique, sociale et démocratique, et appelons à rejoindre toutes les initiatives de dialogue et de construction de convergence. Nous co-organiserons un grand rendez-vous début 2021.
Pour signer l'appel :
Attention, les places étant limitées, il convient de réserver auprès de la librairie.
SAMEDI 26 SEPTEMBRE À 17H30
À COURT CIRCUIT
23 PLACE NOTRE DAME DU MONT-13006
PRÉSENTATION DU LIVRE
LES EMPOISONNEURS
AVEC SÉBASTIEN FONTENELLE.
Quotidiennement, des agitateurs prennent d’assaut les tribunes pour attiser colères identitaires et passions xénophobes. Leur brutalité verbale, qui vise principalement les «migrants» et les «musulmans», rappelle la violence de ceux qui, dans la première moitié du siècle précédent, vilipendaient les «métèques» et les «juifs». De la même façon que les droites d’antan vitupéraient contre le «judéo-bolchevisme», leurs épigones fustigent l’«islamo-gauchisme», qu’ils associent à l’antisémitisme.
Or ces mêmes accusateurs font parfois preuve d’une étonnante complaisance lorsqu’ils se trouvent confrontés, dans leurs alentours culturels et idéologiques, à des considérations pour le moins équivoques sur les juifs ou sur l’histoire de la Seconde Guerre mondiale. Soudain ils deviennent magnanimes et peuvent même trouver à leurs auteurs des circonstances atténuantes. Et ainsi se perpétue l’abject.
Lux Éditeur
Sébastien Fontenelle est journaliste et chroniqueur à Politis. Il est notamment l’auteur de Les briseurs de tabous (La Découverte, 2012) et Les éditocrates 2 : le cauchemar continue (en collaboration, La Découverte, 2018).
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