L’armée israélienne soumet la Bande de Gaza à des bombardements d’une violence inouïe et à un blocus total qui prive la population d’eau, de nourriture, de médicaments.
Les hôpitaux,lorsqu’ils fonctionnent, opèrent aujourd’hui sans anesthésiques.
En Cisjordanie occupée, la population palestinienne est soumise à la violence redoublée de l’armée et des colons ainsi qu’à un bouclage du territoire.
Nous demandons un cessez-le-feu immédiat à Gaza, la fin des bombardements, des offensives terrestres et des déplacements forcés de populations, ainsi que la levée immédiate du blocus.
Nous exigeons que la France s’engage activement dans ce sens.
Nous rendons hommage à l’ensemble des populations civiles, palestiniennes et israéliennes, victimes de crimes de guerre. Chaque vie compte.
Une paix juste et durable ne sera possible que dans le cadre de la reconnaissance des droits du peuple palestinien, de l’arrêt de la colonisation et de la fin de l’occupation israélienne, dansle respect de l’ensemble des résolutions de l’ONU.
Cessez-le feu immédiat !
Arrêt des bombardements et des déplacements forcés de la population !
Levée immédiate du blocus !
Protection du peuple palestinien à Gaza et en Cisjordanie !
Les libertés d’expression et de manifestation, libertés démocratiques fondamentales, doivent être respectées.
Nous appelons à nous rassembler sur les bases de cet appel et à organiser, en solidarité avec le peuple palestinien, des marches contre la guerre partout en
France le samedi 4 novembre.
Article paru dans la revue "Démocratie et socialisme" le mensuel de la Gauche Démocratique et Sociale ( GDS).
Pauline Delage et Renaud Cornand, deux militant.es d’Ensemble! impliqués au sein du Printemps marseillais, nous ont proposé d’établir, à mi-mandat, une esquisse de bilan de l’expérience unitaire menée à Marseille depuis 2020. C’est très volontiers que nous leur avons ouvert nos colonnes.
À l’occasion des dernières élections municipales en 2020, la droite qui gouvernait Marseille depuis 25 ans a été battue par le Printemps marseillais. C’est une gauche politique, unie et diverse, incluant notre mouvement Ensemble!, qui s’est retrouvée dans ce rassemblement inédit à Marseille aux côtés de nombreux collectifs citoyens et associatifs, de citoyen.nes non-impliqué.es dans des organisations, mais désireuses et désireux de faire advenir le changement dans leur ville.
Aux origines de la victoire
Les effondrements de la rue d’Aubagne, le 5 novembre 2018, qui avaient ôté la vie à huit personnes, et d’autres scandales, comme l’état désastreux des écoles dans la 2e ville de France, avaient rappelé l’urgence de s’unir contre l’incurie municipale et la droite clientéliste*. Ce qui s’est passé à Marseille n’est sans doute pas reproductible à l’identique à d’autres niveaux, départementaux, régionaux ou nationaux, mais la démonstration est faite que les échéances électorales qui reconduisent les mêmes pour une même politique, catastrophique du point de vue social et écologique, ne sont pas une fatalité.
Résumé dans le slogan « Pour une ville plus juste, plus verte, plus démocratique », le programme autour duquel la campagne s’est construite a été produit par des commissions thématiques réunissant militant.es syndicaux, politiques ou associatifs et expert.es des questions traitées. Comme Lyon et Paris, Marseille est divisée en arrondissements, et les élections municipales ont d’abord lieu au niveau des huit secteurs (rassemblant deux arrondissements), chacun d’entre eux ayant un contingent d’élu.es en mairie centrale, qui à leur tour élisent le ou la maire de la ville. Les équipes de militant.es organisé.es au niveau des secteurs se sont donc appropriées les axes du programme en les déclinant localement.
Malgré le contexte sanitaire qui a conduit à une campagne exceptionnellement longue, l’implication de tout.es les colistier.es et de toutes celles et ceux qui souhaitaient contribuer à construire un projet de transformation pour Marseille s’est traduite par une action quotidienne de centaines de femmes et d’hommes pour populariser un projet répondant aux urgences sociales, démocratiques et environnementales.
Des chantiers multiples
La dynamique politique ne s’est pas arrêtée après les élections. Au lendemain de la victoire du Printemps marseillais, des associations réunissant des militant.es ayant contribué à la campagne se sont constituées. Elles sont aujourd’hui au nombre de six, recouvrent la quasi-totalité des arrondissements de la ville et comptent plus de 400 adhérent.es. Considérant que le temps était venu de ne plus laisser la gestion des intérêts des habitants à la seule charge de leurs élu.es, ces collectifs participent à populariser les actions du Printemps marseillais, mais sont loin de se limiter à un soutien inconditionnel de la politique municipale. Ils ont été amenés à produire à plusieurs occasions des interventions critiques sur les orientations mises en œuvre lorsqu’elles s’éloignaient des engagements du programme.
Marseille demeure un bon exemple rappelant que porter une gauche unie au pouvoir a des effets concrets. Une fois la majorité de gauche élue, le découpage des compétences entre notamment la ville et la métropole rend impossible de traiter tous les sujets – même s’ils sont tous prioritaires si l’on veut améliorer significativement les conditions de vie des classes populaires marseillaises. Par exemple, la voirie, la gestion des déchets et les transports – des enjeux particulièrement importants à Marseille – relèvent des compétences métropolitaines. Or, après les élections municipales, la métropole est restée dominée par la droite, et le rapport de force en son sein est largement défavorable à Marseille.
Outre un travail de longue haleine mené par la ville pour atténuer ce déséquilibre des compétences, structuré par un déséquilibre démocratique et financier, et faire en sorte que les élu.es de la majorité marseillaise aient voix au chapitre dans les décisions métropolitaines, les axes centraux du mandat se sont concentrés sur les compétences propres à la ville, en particulier les écoles. Lancé en octobre 2021, le plan école mis en place par la majorité concerne l’ensemble des 470 écoles de la ville, 170 doivent à terme être entièrement rénovées. La solidarité est également un enjeu fort, dans un contexte de crise sociale dans une ville jusqu’alors largement sous-dotée en équipements : des douches municipales ont par exemple été créées, la charte du relogement a été adoptée pour les personnes vivant dans des habitats insalubres, le budget dédié a été augmenté et le soutien au travail des associations s’est vu renforcé.
Les chantiers sont nombreux pour rendre la ville plus écologique, qu’il s’agisse de plantation d’arbres, d’entretien des parcs, ou de négociations avec la métropole pour limiter l’usage de la voiture et développer les transports publics. Parallèlement au déploiement de politiques publiques plus justes, la municipalité s’est également positionnée au côté des migrant.es en soutenant SOS Méditerranée, des personnes victimes du racisme en baptisant une avenue Ibrahim Ali, du nom du jeune homme tué par des colleurs d’affiche du FN en 1995, et en rebaptisant l’école Bugeaud du nom d’Ahmed Litim, un tirailleur algérien libérateur de Marseille.
Des défis à relever
Trois défis majeurs restent encore à nos yeux à relever par le Printemps marseillais : la prolongation et l’affermissement de ses choix politiques en faveur des opprimé.es ; son élargissement – malgré la présence de certain.es de ses militant.es, la France insoumise n’en fait aujourd’hui pas officiellement partie – ; le renforcement de la visibilité des politiques mises en œuvre par la majorité municipale qui passe notamment par un meilleur ancrage populaire.
Sur le modèle de ce qui s’est fait pendant la campagne électorale, il est urgent que le Printemps marseillais redevienne un outil investi par les militant.es et les habitant.es, notamment celles et ceux des quartiers populaires. Les formes que peut prendre la structuration du Printemps comme mouvement politique sont aujourd’hui en débat et doivent trouver une issue positive. L’unité de la gauche qui a permis une dynamique plus large et victorieuse doit encourager la mobilisation de toutes celles et ceux qui veulent faire de Marseille une ville plus juste, plus verte, plus démocratique !
Cet article de Pauline Delage et Renaud Cornand a été publié dans le numéro 304 (avril 23) de Démocratie&Socialisme, la revue de la Gauche démocratique et sociale (GDS).
* Voir, dans nos colonnes, Philippe Batoux, « Rue d’Aubagne : un drame évitable à plus d’un titre », Démocratie & Socialisme n° 260, décembre 2018, p. 6 (Ndlr).
"On ne peut pas accueillir toute la misère du monde" ? Pierre Tevanian et Jean-Charles Stevens proposent une lecture critique, mot à mot, de cette sentence, afin de pointer et réfuter les sophismes et les contre-vérités qui la sous-tendent.
Arguments, chiffres et références à l’appui, il s’agit en somme de déconstruire et de défaire une « xénophobie autorisée », mais aussi de réaffirmer la nécessité de l’hospitalité.
« On ne peut pas accueillir toute la misère du monde » - ANAMOSA
Ensemble, Mouvement pour une Alternative de Gauche Ecologiste et Solidaire, vous invite à une rencontre avec Pierre Tevanian, co-auteur de l'ouvrage.
Pierre Tevanian, philosophe, est auteur de nombreux ouvrages sur le racisme et les discriminations et co-animateur du collectif Les mots sont importants lmsi.net
La présentation sera suivie d'un échange en présence d'élu.e.s d'Ensemble et du Printemps Marseillais.
VENDREDI 27 JANVIER 2023 À 18:00
Bar culturel "mon café"
10 place Jean Jaurès, 13001 Marseille
Dans les circonstances actuelles, nous, actrices et acteurs du monde de l'Education, de la maternelle à l'Université, professionnels et usagers choisissons d'utiliser l'un des voies à notre disposition pour avancer vers une Ecole et une société plus justes, le vote.
Nous n'oublions pas les autres, nous continuons à les emprunter. Aujourd'hui, nous appelons à voter NUPES, lisez, signez et partagez notre appel. ⤵️⤵️⤵️
✍️ Pour signer, c'est ici :
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Twitter :
https://twitter.com/lamarsweb/status/1532996176542310407?t=8bdLui6lRsraBvq1LkRj7A&s=19
L'article sur le site de la marseillaise :
Fais tourner, fais signer !
Les élections présidentielles ont montré que la France est politiquement divisée en trois pôles : un pôle de droite ultra-libérale et autoritaire, un pôle d’extrême-droite qui n’a rien renié de son héritage fasciste et raciste, et un pôle de gauche. Ces trois pôles ont été principalement incarnés par Emmanuel Macron, Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon. La campagne de ce dernier a su mobiliser la jeunesse et les quartiers populaires et faire renaître l’espoir d’une gauche qui porte sans ambiguïté les valeurs de progrès : pour la justice sociale, pour l’écologie, contre toute forme de discriminations ou de racisme. C’est cette gauche que les électrices et électeurs ont choisie.
Nous nous réjouissons dans cette perspective des accords déjà conclus ou en voie de l’être pour les prochaines élections législatives et souhaitons qu’ils soient prolongés et enrichis au-delà de la période électorale : nous appelons au renforcement et à l’élargissement de cette Nouvelle Union Populaire Ecologique et Sociale en cours de construction. Ce sont maintenant toutes les organisations, tous les collectifs, tous les citoyens et citoyennes qui veulent rompre avec un système au service des puissants et destructeur de la planète qui doivent se réunir se réunir autour des axes d’un programme inspiré de celui porté par le candidat Jean-Luc Mélenchon, et dans le respect de l’expression de leurs sensibilités diverses.
Les élections législatives sont une première étape : il faut assurer le succès du maximum de candidat.e.s de cette nouvelle Union Populaire pour une alternative écologique et sociale. La meilleure configuration pour la victoire sera celle qui permettra de présenter des candidat.e.s représentatifs/tives des différentes composantes de ce rassemblement et reconnu.e.s pour leur engagement de terrain. Nous souhaitons que l’élargissement ne se limite pas aux organisations nationales mais implique des collectifs de lutte locaux, des militant.e.s syndicalistes ou d’associations diverses.
Si nous obtenions ainsi une majorité parlementaire, nous pourrions imposer au Président Macron, dans le cadre d’une cohabitation, de désigner une première ou un premier ministre dans cette nouvelle majorité. Même à défaut d’une telle victoire, donnant immédiatement un débouché aux luttes pour le changement social, nous doterons le pays d’un groupe de député.e.s s’engageant à lutter sans relâche, avec les mouvements sociaux et en lien avec tou-te-s les citoyen-ne-s, contre le libéralisme et la répression, les violences policières et le racisme.
Continuons Ensemble ! Marseille
Contact : continuons.ensemble.marseille@gmail.com
Signataires :
Citoyen.ne.s du Printemps marseillais 1/7
Les amis du Printemps marseillais (2/3/13/14/15/16)
Citoyennes et citoyens du 4/5
Citoyennes et citoyens des 6&8, pour une ville plus juste, plus verte et plus démocratique
Les amis du Printemps 9/10
Conseil local du Printemps marseillais 15/16
Alain Krivine nous a quittés.
Nous le savions gravement malade, et la nouvelle de sa disparition nous est douloureuse.
Alain Krivine n'était pas seulement depuis 1968 une figure essentielle du mouvement révolutionnaire en France et un dirigeant reconnu de la IVème Internationale, il était un camarade au sens plein du terme.
Venu à l'action politique par la lutte contre le colonialisme français en Algérie, il fut, avec la Jeunesse communiste révolutionnaire, au cœur de mai 68. Puis ce fut la Ligue communiste, devenue Ligue communiste révolutionnaire. Alain Krivine en fut l'infatigable animateur, tentant d'ouvrir la tradition trotskiste aux nouvelles radicalités issues des mobilisations de la jeunesse des années 1960-1970
Une fois achevé son mandat de député européen, peu enclin à envisager une nouvelle candidature à l'élection présidentielle il sut assurer avec Olivier Besancenot le relais générationnel.
Militant exemplaire, Alain Krivine des décennies durant fut un acteur de tous les combats, aux plans national et international, contre un système capitaliste générant exploitation et oppressions. Homme de conviction, il savait avec courage, détermination, et aussi humour, se porter sur la brèche, mettre sur pied les appels, organiser les initiatives et mobilisations que la situation du moment rendait nécessaires. Son « flair » politique et son sens des rapports humains ont fait de lui l'animateur de « la Ligue », qui sans lui n'aurait sans doute pas été en mesure d'assumer ses tâches politiques comme elle le fit.
Adieu camarade !
Le combat continue, mais ton absence va le rendre plus difficile…
Les troupes russes sont entrées cette nuit en Ukraine sous le prétexte de combattre un "génocide " au Donbass, des bombardements ont lieu sur différents sites du pays. C'est la logique de la politique de grande puissance menée par Poutine. Ensemble ! condamne cette intervention, exprime sa solidarité au peuple ukrainien et exige le retrait immédiat de l'armée russe.
Ensemble ! défend le droit des peuples à disposer d'eux-mêmes, l’indépendance de l’Ukraine, contre la volonté expansionniste russe, refuse l'éventuelle présence de l'OTAN en Ukraine et toute escalade militaire. Nous nous prononçons pour des discussions sous l'égide de l'ONU. C'est à la communauté internationale de tout mettre en œuvre pour protéger les populations civiles et stopper cette attaque.
Nous appelons à la mobilisation unitaire et à l'organisation d'un véritable mouvement anti-guerre contre l'invasion de l'Ukraine par Poutine, pour la paix. Ensemble ! soutiendra les actions en ce sens.
Depuis quelques années, à Oulx en Italie, juste avant la frontière avec la France, des gens s'organisent et occupent des maisons afin de permettre aux personnes migrantes de pouvoir se ressourcer, se poser avant de s'aventurer pour une nouvelle étape souvent périlleuse qui est de franchir la frontière jusqu'à la France.
En ce sens, les espaces comme chez Jesoulx sont précieux. Les individus ainsi que les familles qui y transitent n'ont aucune contrepartie à verser, ils peuvent simplement profiter un instant d'une douche, d'un repas chaud et obtenir -si il y a- du matériel fondamental comme des vestes chaudes en hiver.
Cet espace, fort de sa capacité logistique et de son ancienneté est une étape bien connue sur les routes migratoires. Ainsi, ce sont environ cinquante -voir plus- personnes qui y transitent chaque semaine. Il faut donc constamment l'alimenter en nourriture, matériel de montagne, produit d'hygiene. Les personnes dite de soutien sont surchargées , d'autant plus que le changement récent de mairie à Briançon (de la gauche à la droite dure) amène un harcèlement policier beaucoup plus important côté français.
Ce constat nous a donné envie d'organiser une collecte afin de pouvoir soutenir le lieu et aider les personnes qui y transitent. Nous avons pour projet d'aller là bas courant octobre avec un camion de 17m3. Nous avons donc beaucoup de place et cherchons du matériel en petite mais surtout en grande quantité !
Les besoins là bas sont :
-sac à dos
-veste et vêtements de montagne
-chaussure de
marche/montagne
-produits d'hygiene
-couches pour bébé
-produits secs (alimentaires)
-matériel de cuisine
La collecte permettra également d'approvisionner les lieux solidaires à
Briançon et à Gap.
Vous pourrez venir déposer vos dons le :
vendredi 18/09 entre 14h et 20h à la Dar Lamifa (127 rue d'Aubagne)
vendredi 25/09 de 17H à 19h au local el manba (8 rue Barbaroux) du lundi au jeudi de 10h à 19h au 34 cours julien (téléphoner avant au
0491429465)
Il y a tout juste un an, des milliers de Marseillaises et de Marseillais fêtaient la victoire du Printemps
Marseillais, porteuse d’espoir d’un réel changement pour notre ville. Depuis, la politique municipale a
changé et la priorité donnée aux écoles, au logement, à l’écologie, commence à modifier en mieux la vie des
habitants. Mais elle doit davantage encore se traduire par des actions concrètes au service du changement
social pour lequel les Marseillais.es ont voté.
Le Printemps Marseillais a gagné parce qu’il incarnait l’image d’une gauche unie, dans le respect de la
diversité de ses composantes, associée à des mouvements solidaires sociaux et écologiques, autour de
propositions élaborées collectivement par des milliers de citoyens qui se sont reconnus dans un programme
qu’ils ont participé à écrire.
L’inédit de ce mouvement est le travail autour de commissions thématiques tout comme la campagne de
terrain qui ont permis la dynamique menant à la victoire.
Aujourd’hui, pour beaucoup, la réalité des pratiques ne correspond plus à cette promesse de renouveau
démocratique et politique.
Les fractures entre élu.es et militant.es, organisations politiques et citoyennes, paraissent avoir repris le
dessus sur la dynamique collective, jusqu’à conduire parfois à l’oubli de certains pans du programme qui
nous a réuni.es.
L’éclatement mortifère de la gauche comme la disparition du cadre du Printemps Marseillais lors des
dernières échéances électorales constituent des symptômes supplémentaires du risque d’une issue que nous
voulons à tout prix éviter : la fin du Printemps Marseillais dans sa forme originelle.
Nous ne pouvons pas nous permettre d’échouer car le Printemps Marseillais a fait naître un espoir qui va
bien au-delà de notre ville. Nous croyons que le Printemps Marseillais est le cadre nécessaire pour changer
la ville. Cette transformation commence à peine et nous voulons qu'elle réussisse.
Nous, citoyennes et citoyens engagé.es, membres ou pas d’associations et de partis, militantes et militants
qui avons investi toutes nos forces dans la campagne municipale et qui nous mobilisons, depuis, pour
l’application du programme, appelons l’ensemble des composantes du Printemps Marseillais à se rencontrer
en septembre.
Toutes celles et ceux qui ont fait la force de ce mouvement doivent se retrouver pour échanger et construire
ensemble l’avenir du Printemps Marseillais, dans son orientation politique comme dans son fonctionnement
démocratique.
Le collège des Citoyen.ne.s du Printemps Marseillais 1/7
au nom des Amis du Printemps Marseillais, domiciliés dans le 3e arrondissement, Ali Amouche et Same Benyoub
au nom des Citoyennes et citoyens du 4/5, Carmen Alberti et Grégoire Georges-Picot
au nom des Citoyennes et citoyens du 6&8 pour une ville plus juste, plus verte, plus démocratique, Odile Papini et Paul Pouderoux
au nom des Amis du Printemps 9/10, René Jullian et Marie-Claude Rumeau
au nom du Conseil local du Printemps Marseillais 15/16, Valérie Diamanti et Christophe Labas-Lafite
Nota bene : Si vous souhaitez être tenu.e informé.e des prochaines échéances, suite à cet appel, veuillez vous rapprocher
de l'association de votre secteur, ou la plus proche, dont voici les contacts :
Citoyen.ne.s du Printemps Marseillais 1/7 : citoyenspm17@laposte.net
Amis du Printemps Marseillais : ali.amouche7@gmail.com
Citoyennes et citoyens du 4/5 : citoyensdu4.5@gmail.com
Citoyennes et citoyens du 6&8 : citoyennes68@gmail.com
Les amis du Printemps 9/10 : lesflox@free.fr
Conseil local du Printemps Marseillais 15/16 : https://www.facebook.com/search/top?q=LE PRINTEMPS MARSEILLAIS DES QUARTIERS NORD
Le 20 juin, plus de 2/3 des électrices et électeurs et plus de 3/4 des jeunes inscrit.e.s n'ont pas voté au 1er tour des Régionales.
Le pouvoir macroniste est le premier responsable de cet effondrement démocratique : obnubilé par le 2è tour de 2022, il s'est livré à une surenchère sécuritaire et islamophobe avec la droite et l'extrême-droite et a fait tout son possible pour que nos concitoyens se désintéressent de ces élections.
Dans notre région, la liste conduite par Jean-Laurent Félizia a obtenu 17 % des suffrages exprimés, alors qu'en 2010 les listes de gauche PS, PC et écologistes atteignaient 43 % au premier tour. C’est un échec sur toute la ligne !
Les dirigeants d’EELV et des partis de gauche qui ont constitué la liste Félizia sont entièrement responsables de cet échec. Au lieu d’oeuvrer à l’unité populaire et à l’implication citoyenne la plus large dans un rassemblement inédit, ils ont choisi d'éliminer les collectifs citoyens engagés dans l'appel "Il est temps", Ensemble !, la France Insoumise, la gauche d'EELV et d'autres organisations. Tout ceci ne pouvait déboucher que sur une campagne sans aucune dynamique populaire.
Pour le second tour, aujourd’hui, nous n'avons plus que de mauvaises solutions devant nous, mais nous savons que la pire serait une victoire de Mariani et du RN qui porte un projet de société néo-fasciste que nous devons empêcher dimanche prochain.
Il appartiendra aux femmes et aux hommes de gauche et écologistes de faire le bilan de ces régionales et de tout faire pour qu'en 2022 nous ne nous retrouvions pas devant cette alternative mortifère.
Pour « Ensemble ! PACA », la crise démocratique profonde dont témoigne l’abstention à ces élections régionales et départementales souligne à nouveau l’urgence de construire une gauche de transformation globale capable d’organiser la rupture sociale, écologique et démocratique qu’appelle la situation.
23 juin 2021.
L'Université d' Automne d' Ensemble ! Mouvement pour une alternative de gauche , écologiste et solidaire se tiendra du 23 au 26 octobre 2021 à La Londe des Maures dans le Var .
Trois jours de réflexion , de débats , de culture et de détente à marquer sur agenda !
Un programme complet vous sera envoyé bientôt avec les indications pour l'inscription.
Communiqué d'Ensemble ! 13
L'accord présenté comme celui de la gauche, des écologistes et des citoyens (UGEC) pour les élections départementales, est un accord technique entre organisations politiques. Il s’est conclu sans consultation de l'ensemble des forces progressistes, de la France Insoumise au Parti Socialiste, et à Marseille sans consultation de toutes les parties prenantes du Printemps Marseillais, notamment de sa composante citoyenne.
Dans les Quartiers Nord, cet accord investit des listes conduites par Sébastien Jibrayel sur le canton 3 et Samia Ghali sur le canton 4. Ces professionnel-le-s des vieilles traditions clientélistes, de course au cumul des mandats, et de bien d’autres pratiques dévalorisant la politique et favorisant l’abstention, ont mené lors des municipales une campagne de guerre ouverte contre la liste Printemps Marseillais du secteur.
Dans le 3ème canton, Ensemble! 13 apporte tout son soutien à la décision du Conseil local du Printemps Marseillais du 15-16 de présenter la candidature de Ouali Brinis (LFI), Valérie Diamanti (PCF), Farida Hamadi et Christophe Labas-Lafite (de la composante citoyenne du PM). Les militant.e.s et sympathisant.e.s d'Ensemble ! feront tout pour la victoire, à portée de main, de cette liste Printemps Marseillais Quartiers Nord.
La dynamique et l’unité des forces progressistes, qui prévalent dans le troisième canton, incarnent l’alternative citoyenne écologique et sociale à laquelle nous appelons pour battre la droite et l’extrême droite.
Le 26 mai 2021
Elections régionales 2021.
APPEL POUR LE RASSEMBLEMENT DE LA GAUCHE, DES ÉCOLOGISTES ET DES CITOYEN.NE.S ENGAGE.E.S AUX ÉLECTIONS RÉGIONALES DE 2021 EN PACA.
Pour signer l’appel : www.ilesttemps.net
« Nous, habitant·e.s de la Région Provence-Alpes-Côte d’Azur, membres de collectifs citoyen·nes, élu·es, militant·es politiques, syndicaux ou associatifs, affirmons par cet appel notre volonté de construire un rassemblement inédit, dès le premier tour. Nous voulons une région qui s’engage résolument vers une transition écologique pour lutter contre le réchauffement climatique, pour un développement économique vertueux, et la réduction des inégalités. Nous voulons une région qui refonde l’exercice démocratique, en co-construisant l’avenir avec ses habitant·es. La pandémie de la COVID 19 a aggravé les inégalités et la pauvreté déjà fortes sur notre territoire, et révélé la fragilité de notre tissu économique et social. Cette crise touche toutes les générations, et la jeunesse particulièrement. Le changement climatique est déjà bien visible avec des conséquences désastreuses pour notre région, comme la tempête Alex qui a dévasté des vallées des Alpes Maritimes, ou les épisodes de sécheresse de plus en plus nombreux qui menacent nos équilibres (biodiversité, sécurité alimentaire et sanitaire,…).
La gestion chaotique de la crise sanitaire et les prises de décisions autoritaires du gouvernement accroissent la défiance des citoyen.ne.s et nourrissent l’abstentionnisme. Dans notre région et les départements gérés par Les Républicains et leurs alliés, et face au danger de l’extrême droite, nous payons cher, au quotidien, cinq années d’affaiblissement des services publics, de contraction des budgets sociaux, de réduction des aides au secteur associatif, cinq années de clientélisme, de stigmatisation des plus fragiles, de politiques environnementales et culturelles largement insuffisantes. En cette période de crises sociale, écologique, sanitaire, culturelle et démocratique sans précédent, en ces temps de régressions, il est urgent d’écrire une autre histoire. Il est temps d’agir !Il est temps de construire des politiques publiques tournées vers l’intérêt général, le développement d’emplois durables et de services publics de qualité, la préservation des espaces agricoles, littoraux et naturels rongés par l’artificialisation. Il est temps de construire des politiques publiques ambitieuses en faveur des habitant·es pour que notre région cesse d’être l’une des plus inégalitaires de France, en s’engageant pour une meilleure répartition des richesses, et pour les solidarités et le bien vivre en région Provence Alpes-Côte d’Azur.
Il est temps :
- de réhabiliter et développer les services publics de la région (construction et entretien des lycées, formation professionnelle et formation des infirmier.es, transports ferroviaires et maritimes, politique culturelle et patrimoniale,…), de s’opposer aux privatisations initiées par la majorité actuelle, mais aussi de renforcer d’autres services publics de proximité indispensables comme la santé, y compris dans les territoires ruraux,
- de relocaliser et transformer l’économie vers un non-productivisme (recherche, industrie, tourisme, services, agriculture) et promouvoir les emplois locaux à forte utilité sociale et environnementale, en soutenant artisans, TPE et PME, en accélérant le développement de l’économie sociale et solidaire et en conditionnant les aides au respect des normes sociales et écologiques,
- de changer notre regard sur la nature et le vivant pour construire chaque politique en fonction de ses impacts sur l’environnement, de lutter contre les grands projets inutiles à la population et dévastateurs pour la biodiversité, et veiller à la sécurité alimentaire de nos concitoyens en encourageant une agriculture de proximité, paysanne et bio,
- d’associer pleinement, et tout au long du mandat, les citoyen.ne.s à l’élaboration de la prise de décision dans notre région, avec notamment la participation citoyenne en amont des politiques publiques, les référendums d’initiative citoyenne et les budgets participatifs. Notre région est attractive et dispose de tous les atouts pour devenir un territoire à l’avant-garde du “monde d’après” que l’ensemble des citoyen.ne.s engagé.e.s veulent construire. En effet, déjà, nous nous organisons : des marches pour le climat, en passant par le mouvement des gilets jaunes, les mobilisations étudiantes, ou celles pour l’emploi, les retraites et la défense des services publics de santé et d’éducation, la mobilité pour toutes et tous.
De l’entraide alimentaire, aux luttes pour l’égalité femme / homme, contre le racisme et les discriminations, ou encore l’aide aux réfugiés, nous sommes nombreu.ses à être mobilisé.e.s et disponibles pour prendre notre part à l’indispensable transformation de notre région.
Pour porter cette alternative, et face au gouvernement qui aggrave la situation, nous estimons qu’il est de notre responsabilité d’être rassemblé.e.s autour d’un mouvement large, inclusif et porteur d’espoir. Nous appelons tou.te.s les citoyen.ne.s et les organisations écologistes, sociales, régionalistes et de gauche à faire vivre cet appel et prendre part au mouvement. Bâtissons ensemble un nouveau projet afin de dynamiser notre région et nos départements ! »
Vous pouvez nous rejoindre en signant ici http://www.ilesttemps.net
Premiers signataires :
Christophe ALBERTINI – Place publique – 13 Marie-José ALLEMAND – Première secrétaire fédérale du PS des Hautes-Alpes – 05 Patrick AMICO – Adjoint au maire au logement – Marseille – 13 Hervé ANDRES – Militant pour les droits humains et pour les mobilités non polluantes – 06 Ariane ASCARIDE – Actrice – 13 Joël AUBERT – Retraité de l’aéronautique – 04 Jérémy BACCHI – Sénateur – Secrétaire PCF13 Mounia BANDERIER-ZAHIR – Place publique – 13 Sébastien BARLES – Adjoint au maire à la transition écologique – Marseille – 13 Benoit BAUDRY – Membre de la convention citoyenne pour le climat – 13 Leila BECARD – Adjointe Mairie 1/7ème – Marseille – 13 Delphine BELHOMME – Syndicaliste – 13 Lobna BEN HASSINE – Professeur – 13 Samy BENFERS – Conseiller municipal Marseille – 13Lamine BENMAA – Syndicaliste étudiant – 13 Nacera BENMARNIA – Adjoint au maire de Marseille – 13 Jean Luc BENNAHMIAS – Député européen 2009/2014 – 13 Christian BERNEZET – Génération.S – 83 Jimmy BESSAIH – Enseignant en gestion et protection de la nature – 13 Aldo BIANCHI – Marseille et moi – 13 Jean-Marc BLUY – Adjoint à la maire d’Avignon – 84 Daniel BŒUF – Président d’une maison d’enfants à caractère social – GRS 13 Loïc BONNIER – Membre du Parti Pirate, Conseiller d’arrondissement premier secteur de Marseille – 13 Isabelle BORDET – Adjointe au maire du premier secteur de Marseille – 13 Bernard BORGIALLI – Cheminot, syndicaliste – 13 Camille BORIES – Génération.S – 06 Christian BOSQ – Conseiller municipal Marseille – 13 Paul BOUFFARTIGUE – Chercheur en sociologie – 13 Jacques BOULEISTEX – Astrophysicien – 13 Sylvaine BOURQUIN – Militante altermondialiste – 06 Géraldine BOYER – Membre du Bureau exécutif national EELV Véronique BRAMBILLA – Conseillère municipale de Marseille – Nouvelle Donne – 13 Zohra BRIAND – Gilet Jaune – 06 Barbara BROUCHOS – Ensemble ! – 13 Magali BRUNEL – Universitaire, élue à Toulon – 83 Marilyne BRUNET – Enseignante, gilet jaune – 83 Christian BRUSCHI – Réinventer la Gauche – 13 Christophe BUGNANI – Marin de commerce – 13 Catherine BUSSAT – Place publique – 13 Noam CABES – Metteur en scène, Président de l’Aprova 84 – 84 Philippe CAHN – Adjoint au maire du premier secteur de Marseille – 13 Dominique CALMET – Association de protection de l’environnement – 83 Sophie CAMARD – Maire du premier secteur de Marseille – 13 Yves-Marie CARDINE – Lutte pour la fermeture de l’aéroport d’Avignon – 84 Margaux CARENZO – Militante associative de l’éducation populaire – 06 Odette CASANOVA – Ancienne députée du Var – Ancienne Vice-Présidente du Conseil Régional – Féministe – 83 Elvira CEREZO – Graphiste – 84 Samia CHABANI – Sociologue, Militante associative – 13 Chantal CHASSERIAUD – Conseillère municipale du Cannet – 06 Nora CHOUBANE – Génération.S – 06 Edith CHOURAQU – Militante pour l’accès à la culture – 04 Florence CIARAVOLA – Ensemble ! – 06 Dominique CLARAZ – Nouvelle Donne – 13 Daniel CLERC – Agriculteur Bio – 84 Jean-Pierre COCHET – Conseiller municipal Marseille – 13 Stéphane COPPEY – FNE 13 – 13 Jean-Marc COPPOLA – Adjoint au maire à la culture – Marseille – 13 Elie CORDIER – Porte parole mouvement Gap Autrement – 05 Jimmy COSTE – GRS – 83 Francine DAERDEN – EELV – 05 Mireille DAMIANO – Tête de liste de Viva à Nice – Avocate – Syndicaliste – Militante des droits de l’homme – 06 Marc DAUNIS – Ancien Sénateur-Maire de Valbonne – 06 Agnès DAURES – Contrôleur fiscal – 13 Anne-Lise DEL MALANDRINO – Infirmière – Gilet jaune – GdS – 04 Marianne DE POURQUERY – Retraitée – Responsable du collectif de solidarité avec les réfugiés de Sisteron – 04 André DE UBEDA – Co-secrétaire PCF 83 Pauline DELAGE – Ensemble ! – 13 Arnaud DELCLASSE – Responsable de coopérative – GRS – 06 Nicole DELFINO – Co-secrétaire PCF 05 Annick DELHAYE – Ancienne vice présidente du Conseil Régional PACA – 13 Ninuwé DESCAMPS – Conseillère municipale de Pourrières – 83 Éric DESHAYES – Adjoint à la maire d’Avignon – Génération.S – 84 Pierre DHARREVILLE – Député BDR – 13 Marane DOMEIZEL – Adjointe au maire de la Tour d’Aigues – Génération.S – 84 Claude DOMEIZEL – Sénateur honoraire – 04 Jérôme DUBOIS – Maire de Volx – 04 Olivier DUBUQUOY – Chef de file EELV aux élections régionales – 83 Jacqueline DURANDO – Défense des services publics – GRS – 13 Rémy DUTHERAGE – Co-Référent Nouvelle Donne Bouches du Rhône – 13 Agnès DUVERNEY – Génération.S – 84 Capucine EDOU – Génération.S – 13 Jean-Claude EYRAUD – Responsable économie solidaire et sociale – 05 Christine FALLER – Professeure – 83 Clémentine FARDOUX – Ensemble ! – 13 Farid FARYSSY – Avocat – 84 Hervé FECCHINO – Militant syndical cheminot (ER) – 83 Barbara FIORINI-BEKALI – EELV – 13 Charlène FLEURY – Militante climat – 13 Loïc FORTUIT – Enseignant, Syndicaliste – 06 Esther FOUCHIER – Militante féministe – 13 Philippe FOULQUIE – Militant culturel – 13 Loïc GACHON – Maire de Vitrolles – 13 Xavier GARCIA – 1er Secrétaire fédéral du PS – 06 Audrey GARINO – Adjointe au maire à la solidarité – Marseille – 13 Patrick GARNON – Conseiller municipal de Manosque – 04 Jean GATEL – Ancien secrétaire d’état – 84 Pierre-Fabrice GIOVANAZZI – Enseignant – 06 Mathilde GIRAUD – Restauratrice – 05 Hélène GOLDET – Militante associative – Groupe réinventer la gauche (RLG) – 13 Anthony GONCALVÈS – Cancérologue, Professeur des universités – 13 Josette GONZALES – Avocate, Responsable association contre les violences conjugales – 13 Denis GRANDJEAN – Conseiller municipal d’Aubagne – EELV – 13 Elyane GRANGIER – Foll’avoine, collectif anti OGM et anti pesticides – 84 Patrick GRIMALDI – Conseiller municipal Istres, Conseiller métropolitain – GRS – 13 Robert GUEDIGUIAN – Réalisateur – 13 Aïcha GUEDJALI – Conseillère municipale déléguée Marseille PM – GRS – 13Eliane GUIGO – Co-secrétaire du PCF 06 Julien GUIMARD – Vallée du Gapeau en transition – 83 Haouaria HADJ CHIKH – Conseillère départementale 5éme canton Marseille – GRS – 13 Fabienne HALOUI – Conseillère municipale d’Orange – 84 Houria HANNACHI – Militante quartiers populaires Aix – 13 Cécile HELLE – Maire d’Avignon – 84 Nancie HERBIN – Génération.S Var – 83 Anne-Sophie HERREWYN – Infirmière, gilet jaune – 13 Jean HERTSCH – Maire de Fos sur Mer – 13 Christophe HUGON – Parti pirate – 13 Pierre HUGUET – Adjoint au maire à l’éducation de Marseille – 13 Michel INGRAND – Agriculteur-forestier – 05 Robert INJEY – Directeur “Patriote Côte Azur” – 06 Rémy JEAN – Ensemble ! – 13 Samy JOHSUA – Ensemble ! – 13 Catherine JOUANNEAU – Enseignante, Syndicaliste – 83 Chadly KARAMANE – Responsable associatif Marseille Nord, créateur de Label Vie – 13 Annick KARSENTY – Militante féministe – 13 Marwan KHEBICHAT – Allons enfants – 84 Karim KHELFAOU – Médecin – 13 Sabrina LACHAL – Citoyenne en reconversion dans l’agriculture – 84 Martine LAFLUTTE – Place publique – 13 Alexandra LAMROUSSIA – Militante associative dans les quartiers populaires – 05 Fabienne LANGOUREAU – Enseignante – 06 Alexandre LATZ – Référent Place Publique – 13 Luc LEANDRI – Co-chef de file LFI aux élections régionales – 83 Pierre LECOMTE – Auto-entrepreneur, militant citoyen – 05 Pascaline LECORCHE – Référent Place Publique 13 Geneviève LEGAY – Militante altermondialiste – 06 Alain LEMOINE – Conseiller municipal du Beausset – Nouvelle Donne – 83 Gaëlle LENFANT – Conseillère municipale d’opposition – Aix en Pce – GRS – 13 Jean-Ronan LE PEN – Journaliste – Militant écologiste - Jacques LERICHOMME – Ancien Conseiller régional – 83 Jean Paul LEROUX – Ensemble ! – 05 Philippe LEROY – Conseiller municipal de Toulon – Toulon en commun – 83 Bernard LETERRIER – Ancien maire de Guillestre – 2008-2020 – 05 Odile LHERITIER – Enseignante – 13 Sylvain LIAUTARD – Président Forum Citoyen – 04 Arnaud LINARD – Co référent Génération.S des Alpes Maritimes – 06 Raymond LLORET – Fondateur du mouvement citoyen pour l’avenir d’Aubagne – 13 Nicole LORANT – Magistrate honoraire – 13 Marie-Line LYBRECHT – Adjointe au maire du premier secteur de Marseille – 13 René-Paul MAGES – Militant Nouvelle Donne – 83 Natacha MALET – Cheminote, syndicaliste – 13 Giampiero MANCINELLI – Adjoint au maire du premier secteur de Marseille – 13 Dominique MANIGAND-GORZALA – Militante Nouvelle Donne – 06 Elsa MARGUERITE – Etudiante en master santé, environnement et politique – 05 Nathalie MARIN – Cheminote – 83 Eugénia MARINE BARJOAN – Médecin de santé publique – 06 Jean-Alain MAZAS – 1er Adjoint au maire de Suzette – GdS – 84 Nora MEBAREK – Députée européenne – 1ère Secrétaire fédérale du PS des Bouches-du-Rhône – 13 Christophe MERLINO – Responsable association de parents d’élèves – 13 Marina MESURE – Co-cheffe de file LFI aux élections régionales – 13 Florence MILLER – Militante écologique (contre la bétonisation des rives du Rhône) – 84 Natacha MONDONGOU – Infirmière – 13 Karim MOUACI – Fiscaliste, chef d’entreprise – 13 Valérie MOUETTE – Citoyenne – 05 Chantal MOUTET – Ancienne Conseillère municipale du Pradet – 83 Laurent MUCCHIELLI – Sociologue, directeur de recherche au CNRS – 13 Ibrahim MZE – Militant éducation populaire – 13 Jean-Pierre NADDEO – Place publique – 05 David NAKACHE – Militant des droits de l’homme – 06 Marie-Luz NICAISE – Ancienne Conseillère municipale de Nice – 06 Jean-Jacques NOIZAT – Place publique – 13 Alice ODIOT – Réalisatrice – 13 Alexia OHANNESSIAN – Place publique – 13 Djelloul OUARET – Conseiller municipal de Septèmes – Responsable d’association éducation populaire quartiers prioritaires – 13 Franck PARA – Conseiller municipal de Manosque – GRS – 04 Jean-Marc PARODI – Retraité – Ancien syndicaliste – 04 Christian PELLICANI – Président national MNLE – 13 Marc PENA – Président du groupe “Aix en Partage” au Conseil municipal d’Aix en Pce – 13 Emmanuel PERREAU – Urbaniste – 13 Michel PHILIPPO – Militant pour la décarbonation du BTP – 05 Vanessa PICARD – Militante – 05 Hervé PIGHIERA – Une marche pour l’environnement – 04 Hélène POTHEAU – EELV – 84 Joël PRUVOT – Refuges solidaires – 05 Aurore RAOUX – Conseillère départementale 13 Olivier REPELLIN – Place publique – 13 Laurent RICHARD – Enseignant – 83 Younès RIFAD – Conseiller d’arrondissement du premier secteur de Marseille – 13 Virginie ROCHE – Adjointe au maire du premier secteur de Marseille – 13 Thomas ROLLER – 1er Secrétaire fédéral du PS – 83 Valérie ROMBONI – Conseillère Municipale de Six fours – GRS, agent immobilier – 83 Roger ROUX – Syndicaliste paysan – 06 Michèle RUBIROLA – Première adjointe au maire de Marseille – 13 Nicole RULLAN – Maire de Correns – 83 Nicolas RUTILY – Citoyen engagé pour Marseille – 13 Gil SAUSE – Militant Nouvelle Donne – 04 Lara SCHAFER – Militante syndicale, lutte des femmes de chambre – 13 Irène SCHAUB – Co-Référente Nouvelle Donne Bouches du Rhône – 13 Philippe SENEGAS – Ancien Directeur régional de l’environnement et militant des droits de l’homme – 13 Julien SORET – Co référent Génération.S – Marseille – 13 Lucien STANZIONE – Sénateur du Vaucluse – 84 Laure SURROCA – Co référente Génération.S – Aix en Pce – 13 Jeanne THIEMONGE – EELV – 06 Floriane TOUATI – Étudiante – 13 Laurent TRAMONI – Enseignant, syndicaliste – 13 Paola VALENTI – Administratrice Mobilités Alpines – 04 Christine VANDRAME – Ballon rouge – 13 Alain VIDEAU – Ingénieur retraité, Militant Nouvelle Donne – 83 Marie-Anne VOLLAND – Militante Nouvelle Donne – 84 Marc VUILLEMOT – Ancien Maire de La Seyne et ex-vice président de TPM – GRS – 83 Daniel VUILLON – Membre fondateur des AMAP en France – 83 Germaine WATINE – Co-fondatrice de SOS Femmes – 13 Katia YAKOUBI – Militante associative dans les quartiers populaires – 13 Joëlle ZASK – Philosophe – 13
Continuons Ensemble! regrette le retrait de Michèle Rubirola de sa fonction de maire de Marseille et prend acte de la décision des élu.e.s du Printemps Marseillais de placer Benoit Payan à son poste. Michèle Rubirola représentait un collectif unissant la gauche politique dans sa diversité et des collectifs citoyens. Parce qu’elle n’apparaissait pas comme une femme d’appareil, parce qu’elle se tenait loin des manières et des codes de ceux que l’on nomme habituellement des « hommes » -tiens !- politiques, elle a su porter l’espoir de notre collectif pluriel et des marseillais.e.s qui le partageaient.
Continuons Ensemble! a pris part à la campagne du Printemps Marseillais qui a mis fin à 25 ans de politique clientéliste et de mépris pour les classes populaires.
Des militant.e.s qui ont fait campagne comme des citoyen.ne.s qui ont voté pour le Printemps Marseillais sont déçu.e.s. Pour nous ces doutes ne doivent pas les conduire à s’en éloigner mais à s’y engager davantage.
Les élu.e.s du Printemps Marseillais ont trouvé une ville au bord du chaos : tout ne pouvait se faire en un jour et la situation de crise sanitaire et sociale a constitué une difficulté supplémentaire. Mais contrairement à ce que l’opposition principalement de droite voudrait laisser penser, le Printemps Marseillais n’a pas attendu : aide alimentaire, création de lieux de refuge pour les plus précaires, plan de construction de places de logements d’urgence, projet de réorientation des budgets en faveur de l’école et du logement, prises de position en faveur de l’accueil solidaire des migrants, etc. Sur d’autres questions le Printemps marseillais doit réaffirmer ses valeurs : il doit refuser les attaques contre le droit de grève des agent.e.s des écoles, appliquer un moratoire sur la vidéo surveillance couteuse et largement inutile, refuser les logiques sécuritaire et policière…
Nous rejetterons toujours la rupture mortifère qui laisse d’un côté les militant.e.s revendiquer sans être entendu.e.s, et de l’autre les élu.e.s appliquer sans être soutenu.e.s. Il faut favoriser l’implication citoyenne dans les actions municipales par tous les moyens disponibles. La mise en place des comités d’initiative et de consultation d’arrondissement (CICA), outils de la démocratie participative qui réunissent les acteurs associatifs, est une bonne nouvelle. Leurs capacités d’interventions doivent être renforcées et valorisées.
Au quotidien, Norig Neveu et Pauline Delage nos élues Ensemble! dans les 3ème et 4ème secteurs, travaillent à porter les voix des sans voix au sein de la majorité. Nous ne sommes ni confiant.e.s ni défiant.e.s, nous agissons et maintenons une intransigeante attention.
Le Printemps Marseillais a su incarner l’espoir de celles et ceux que la municipalité précédente voulait réduire au silence. Il doit continuer à le porter en faisant de Marseille une ville pour tou.te.s.
Continuons Ensemble!
Marseille le 23/12/2020
Continuons Ensemble, membre d’Ensemble 13 et partie prenante du Printemps Marseillais, dénonce le protocole d’accord signé par la municipalité avec les syndicats FO, CGC et UNSA de la ville de Marseille. Cet accord vise à limiter drastiquement les possibilités de recours à la grève des agents des écoles et des crèches. Ces personnels, des femmes pour la plupart, occupent une place majeure dans le fonctionnement des écoles et l’éducation des enfants de Marseille.
La gauche que les marseillaises et marseillais ont élue ne doit pas trahir ses engagements et ses valeurs de démocratie et de progrès social.
Pour améliorer l’accueil dans les écoles et les crèches, le Printemps Marseillais doit répondre aux demandes de moyens portées par les collectifs de parents et aux justes revendications des salarié.e.s. Il doit œuvrer à améliorer leurs conditions de travail tragiquement dégradées, augmenter leurs salaires, et recruter.
Continuons Ensemble s’est engagé dans la campagne du Printemps Marseillais pour faire vivre une alternative de gauche, il est crucial que la majorité municipale continue à l’incarner. Or la conclusion de cet accord rappelle de manière inacceptable les procédés de gouvernance des mandatures précédentes.
Continuons Ensemble soutient et appelle à participer à toutes les mobilisations syndicales et politiques contre ce protocole d’accord.
Continuons Ensemble Marseille
Le 17/12
Déclaration de soutien de chercheurs.euses d’Amérique latine à Éric Fassin (professeur à Paris 8 – Vincennes – Saint Denis, chercheur au Laboratoire d’études sur le genre et la sexualité et membre fondateur de l’Internationale du genre).
Une fois de plus, notre collègue Éric Fassin a été menacé de mort. Aujourd’hui, la menace de décapitation vient de Twitter, réseau social sur lequel cet enseignant est très actif. Ses recherches sur les questions raciales, les migrations, la sexualité et le genre en font une cible pour l’anti-intellectualisme des extrémistes politiques ; même quand ils sont peu organisés, ces groupes font beaucoup de bruit. Ils accréditent l’existence d’un complot contre la civilisation qu’ils nomment : « idéologie du genre ».
Éric Fassin est menacé parce qu’il est un intellectuel qui se bat. Il répond aux médias chaque fois qu’il est sollicité et ne craint pas de revendiquer ses engagements politiques en faveur de libertés radicalement démocratiques.
Nous, professeurs.euses et chercheurs.eures brésiliens.ennes et d’Amérique latine, sommes solidaires avec le professeur Éric Fassin, un intellectuel qui a été une présence constante dans les événements universitaires importants qui se sont tenus dans notre pays. Il est partenaire de projets de recherche qui lient le Brésil et la France à la recherche de réponses à des questions qui nous mobilisent toutes et tous, comme celles liées aux droits humains et au droit et à la dignité d’existence de groupes sociaux qui ont été historiquement subalternisés.
Le dialogue est un instrument fondamental de et pour la démocratie. Le dialogue implique de promouvoir des relations symétriques et respectueuses, de savoir écouter et de mobiliser la communication pour la paix dans la recherche de solutions collectives. Les attaques télégraphiques sur les réseaux sociaux, qui peuvent aller jusqu’aux menaces de mort, favorisent la haine et montrent que les extrémistes n’ont pour argument que de réduire au silence radical ceux qu’ils désignent comme leurs adversaires. Malheureusement, ce phénomène politique se révèle d’une ampleur mondiale ; face à cela, nous ne pouvons pas garder le silence. Soyons une résistance au démantèlement de toutes les institutions qui encouragent la libre pensée.
À l’heure où le Brésil, et le monde, traversent une vague conservatrice, extrémiste, antiscientifique et qui nient la domination sexuelle et raciale, il est fondamental que nous nous unissions et luttions pour stopper les reculs dans le domaine des droits sociaux et politiques et pour pouvoir avancer vers un monde plus solidaire et démocratique.
Notre solidarité avec le professeur Éric Fassin s’étend à tou.tes les chercheurs.euses victimes de persécutions et de menaces en raison de leur engagement dans des projets citoyens et dans la transformation des institutions autoritaires.
La loi dite de Sécurité Globale vient d'être votée en première lecture à l'Assemblée Nationale.
Cette loi, au-delà de l’interdiction de diffusion d’images de la police (article 24), renforce considérablement les pouvoirs de surveillance des forces de l’ordre, notamment à travers la légalisation des drones (article 22), la diffusion en direct des images des caméras piétons au centre d’opération (article 21), les nouvelles prérogatives de la police municipale (article 20), la vidéosurveillance dans les hall d’immeubles (article 20bis).
Mais cette loi n'est que la première pierre du vaste chantier de la Technopolice qui se prépare.
Quelques jours avant le vote de la loi Sécurité Globale à l’Assemblée Nationale, le ministère de l’Intérieur présentait son Livre blanc qui révèle la feuille de route du ministère de l’Intérieur pour les années à venir. Comme l’explique Gérard Darmanin devant les députés, la proposition de loi Sécurité Globale n’est que le début de la transposition de ce Livre Blanc dans la législation.
Cette première loi et ce Livre Blanc ont pour objectif d’accroître, à tous les niveaux, les pouvoirs des différentes forces de sécurité : la police nationale, la police municipale, la gendarmerie et même les agents de sécurité privée qui seront dotés de nouvelles compétences et pouvoirs. Ceci à travers une multitude de projets plus délirants et effrayants les uns que les autres : analyse automatisée des réseaux sociaux, gilets connectés, lunettes ou casques augmentés, interconnexion des fichiers biométriques (TAJ, FNAEG, FAED…), lecteurs d'empreinte digitales sans contact utilisés lors de contrôles d'identité, recherche sur la reconnaissance vocale et la reconnaissance d'odeurs, et enfin l'intensification du déploiement de la reconnaissance faciale dans l'espace public. Les drones de police, autorisés par la loi dite de Sécurité Globale, sont présentés comme une révolution, qui modifierait radicalement les pouvoirs de la police en lui donnant une capacité de surveillance totale, capables de pallier aux limites de la présence humaine, capables de détecter chaque infraction, à moindre coût et en toute discrétion.
Il ne s’agit pas d’améliorer le dispositif de vidéosurveillance déjà existant, mais d’un passage à l’échelle qui transforme sa nature, engageant une surveillance massive et encore plus invisible qu'actuellement de l’espace public. La Surveillance Globale est en marche.
Opposons-nous à la Surveillance Globale, à l'Etat Technopolice, à ce futur qui n'est pas le nôtre. Le 28 novembre prochain manifestons notre opposition à Marseille 14h, Vieux-Port.
La victoire du Printemps Marseillais aux municipales est un événement d'une grande importance, non seulement pour notre ville mais aussi bien au-delà. La droite clientéliste, qui gouvernait depuis 25 ans notre ville, a été battue par une gauche diverse et unie, d'une partie de La France Insoumise au Parti Socialiste débarrassé de ses éléments macroniens et de son arrière garde clientéliste. C’est presque toute la gauche politique qui s’est retrouvée dans ce rassemblement inédit à Marseille aux côtés de nombreux collectifs citoyens et associatifs, de citoyen.ne.s non impliqué.e.s dans des organisations mais désireux de faire advenir le changement dans leur ville.
Ce qui s’est passé à Marseille n’est sans doute pas reproductible à l’identique à d’autres niveaux, départementaux régionaux ou nationaux, mais la démonstration est faite que les échéances électorales qui reconduisent les mêmes pour une même politique ne sont pas une fatalité. La dynamique marseillaise unitaire autour d’un programme social et écologique ne peut être un exemple à dupliquer, elle doit par contre constituer une source d’inspiration.
Malgré le contexte sanitaire qui a conduit à une campagne exceptionnellement longue, l’implication de tou.te.s les colistier.e.s et de toutes celles et ceux qui souhaitaient contribuer à construire un projet de transformation pour Marseille s’est traduite par une action quotidienne de centaines de femmes et d’hommes pour populariser un programme répondant aux urgences sociales, démocratiques et environnementales. Si la question de la désignation de la tête de liste a pu un temps sembler être un obstacle difficile à franchir, le choix de Michèle Rubirola, militante d’Europe Ecologie écartée de son parti pour avoir fait le choix de l’unité contre la stratégie perdante de cavalier seul décidée par sa majorité, est apparue comme le bon. La droite, sentant venir la fin de son règne, a fait pleuvoir les coups les plus bas, annonçant l’arrivée des chars sur la Canebière en cas de victoire du Printemps Marseillais ou assimilant ce dernier aux « blacks blocs », mais la mobilisation a payé. Malgré une abstention très forte, différenciée socialement et territorialement1, c’est la liste de Michèle Rubirola qui est arrivée en tête. Si le fonctionnement électoral a contraint le Printemps Marseillais à des négociations et à un accord avec la liste de Samia Ghali, le message est clair : les Marseillais.e.s ont choisi le changement. Le résultat sonne à la fois comme un succès et comme un défi : succès parce qu’il traduit l’espoir encore vivant d’habitant.e.s, de militant.e.s et d’élu.e.s qu’un autre avenir municipal est possible ; défi parce que décevoir renforcerait encore la défiance et le mépris pour la politique et l’engagement.
Les six années à venir doivent être l’occasion de faire la preuve de l’existence et de l’efficacité d’une gauche de transformation sociale et écologique. C’est quand une politique qui change vraiment leur vie sera menée que les jeunes, les précaires, les travailleuses et les travailleurs qui se sont si massivement abstenu.e.s verront à nouveau le bulletin de vote comme un outil utile et l’engagement politique comme un débouché évident à leur légitime colère.
S’il est encore bien trop tôt pour tirer un quelconque bilan de l’action menée, le début du mandat du Printemps Marseillais a été l’occasion de donner le ton et, clairement, la musique a changé. Il ne s’agit bien sûr pas ici de présenter de façon exhaustive les actions de l’équipe municipale mais d’en citer certaines qui apparaissent comme emblématiques de l’orientation adoptée.
« Marseille appartient à qui vient du large »
C’est par cette citation de Blaise Cendrars que la maire nouvellement élue a commencé son discours d’installation. Dans l’étouffante atmosphère xénophobe, dans une ville dont un des secteurs les plus populaires, celui des 13ème et 14ème arrondissements, a été géré les six dernières années par le rassemblement national, le mandat s’ouvre sur une référence au caractère populaire et aux siècles d’immigration qui ont fait Marseille. Le 29 aout, Marseille proposait d’ouvrir son port au Louise Michel, navire transportant 219 migrant.e.s recueilli.e.s en Méditerranée. Si la proposition avait bien peu de chances d’aboutir, elle situait clairement la majorité municipale dans l’opposition à la politique gouvernementale en matière migratoire : « Des gens meurent en Méditerranée. Il est temps de les sauver. Je demande à Emmanuel Macron de nous accompagner et à l’État de prendre ses responsabilités. Marseille, ville d’accueil et solidaire, ouvrira son port.2 »
« Rendre Marseille aux Marseillaises et aux Marseillais »
Premier acte, symbolique mais il est des symboles qui comptent : le retrait des barrières dont la vocation était de tenir les manifestant.e.s à distance du bâtiment de la mairie. L’édifice municipal avait été ainsi barricadé lors des mobilisations massives suite à l’effondrement d’immeubles de la rue d’Aubagne qui avaient fait de huit marseillais.e.s des victimes de l’insalubrité des logements le 5 novembre 2018. Benoit Payan, premier adjoint PS de Michèle Ruborola justifiait ainsi cette décision : « Ce matin nous avons fait retirer les barrières autour de la Mairie. C’est la politique que nous voulons mener au cours de notre mandat : rendre Marseille aux Marseillaises et aux Marseillais. Dès aujourd’hui, nous aurons à cœur de rapprocher les citoyens des lieux de décision qui les concernent ! »3.
« La Mairie se pare des couleurs des communautés L G B T I + d’ici et d’ailleurs »
Le 4 septembre, Michèle Rubirola annonce la création future d’une maison LGBTI+, l’accueil des jeunes LGBT expulsé..s de chez eux et le développement de la Pride. Un discours qui tranche avec celui de l’ancienne majorité dirigée par Jean-Claude Gaudin, opposé au mariage pour tou.te.s4, et inscrit la lutte contre l’homophobie comme priorité de la mairie : « Nous sommes toutes et tous les enfants de Marseille. (…) À toutes les personnes lesbiennes, gay, bi, asexuelles, pansexuelles, vous êtes ici chez vous. Marseille est votre maison. À toutes les personnes Transgenres, non-binaires, celles qui se définissent non-conformes dans le genre et aux intersexes, vous êtes ici chez vous. Marseille est votre maison. Aux réfugiés LGBTI+, vous êtes ici chez vous. A toutes les personnes fluides, à toutes les personnes qui ne souhaitent pas se définir, à toutes les personnes qui s’interrogent, à toutes les personnes qui aiment, à toutes les personnes qui méritent du respect, à toutes les personnes qui veulent vivre en paix, Marseille est votre maison et la mairie votre alliée. »
Protéger les plus vulnérables
Au-delà des discours, dont il faut souligner l’importance, des actes, souvent moins visibles médiatiquement, ont été engagés. Là encore, impossible évidemment d’en dresser la liste. Mais de la mobilisation pour la mise à l’abri de jeunes migrant.e.s ignoré.e.s par les services du département dont c’est pourtant la compétence5, à l’ouverture quotidienne de gymnases pour permettre aux plus précaires de prendre une douche6, en passant par la prise en charge de Roms victimes d’un incendie de leur camps7 saluée par une militante de cette cause (Jane Bouvier rend ainsi compte de sa relation avec les élu.e.s qui ont suivi ce dossier : « Nous avons désormais à Marseille une équipe municipale qui place l’humain au cœur de ses préoccupations. On n’était pas habitués à se retrouver face à des gens intelligents et bienveillants qui agissent vraiment. Ça fait du bien. ») la mairie ancre ses actions dans le camp du progrès social.
Priorité aux écoles et au logement : « nous voulons marquer notre volonté de changement »
Le budget municipal 2020 de 1,5 milliard d'euros aurait dû être voté en mars avant la crise du Covid-19, il s’agit donc d’un budget préparé par l’ancienne majorité de droite. L’actuelle majorité a tout de même pu augmenter l’investissement dans deux domaines qui ont été au cœur de la campagne du Printemps Marseillais : l’école et le logement. 30 millions d’euros supplémentaires seront ainsi alloués à l’amélioration des établissements scolaires et 20 millions à la lutte contre le logement indigne.
Renforcer cette dynamique pour construire une ville populaire, vivante et accueillante
Celles et ceux qui ont voulu ne voir dans le Printemps Marseillais qu’une resucée locale de la gauche plurielle 1997-2002 se sont trompés : l’évolution des rapports de force dans la gauche, plus largement la recomposition du champ politique notamment depuis le mandat présidentiel de Hollande, comme l’orientation politique des dirigeants locaux du PS nécessitent d’actualiser les analyses au risque de ne faire que répéter des formulations datées et aujourd’hui inopérantes. Pour autant, si le positionnement général de la majorité municipale peut donner aux tenant.e.s de la gauche de transformation sociale et écologiste une relative satisfaction, l’évolution de la situation mérite attention et mobilisation. Il ne saurait être question de lui accorder une confiance aveugle ni d’évacuer les problèmes auxquels elle va faire face. Tout d’abord parce qu’une partie importante des décisions affectant les Marseillais.e.s sont prises au niveau de la métropole dirigée par Martine Vassal qui, ironie des modes de scrutin, se trouve à la tête d’une puissante collectivité territoriale après avoir été battue à Marseille, y compris dans le secteur où elle se présentait (le 4ème, regroupant les 6ème et 8ème arrondissements, traditionnellement acquis à la droite). Ensuite parce que la ville laissée par l’équipe Gaudin est profondément inégalitaire, déchirée territorialement, que les quartiers populaires du Nord comme du centre ont été méprisés dans les mots et abandonnés dans les actes ; parce que le clientélisme a été érigé comme mode de fonctionnement dans des domaines divers et que la gestion de la cité doit être revue en profondeur. Enfin parce que le Printemps Marseillais lui-même ne va pas sans contradictions : y cohabitent des orientations diverses, d’une gauche démocratique attentive aux revendications des classes moyennes voire des couches intellectuelles supérieures (souvent parce qu’ils et elles en sont issu.e.s) valorisant le « vivre ensemble » et la participation citoyenne, à des tendances de gauche de rupture sociale et écologiste. Nous avons fait le pari de l’inscription dans le Printemps Marseillais et tout nous montre aujourd’hui que nous avons eu raison. Des élu.e.s proches de notre sensibilité siègent aujourd’hui à la mairie centrale et dans les mairies de secteur (notamment des élu.e.s citoyen.ne.s, du PC, de la FI et deux élues d’Ensemble !), des militant.e.s et citoyen.ne.s se reconnaissent dans le Printemps Marseillais mais seront attentifs à la correspondance entre les discours et les actes.
Nous avons choisi de tout faire pour mettre un pied dans l’institution parce qu’elle est pour nous un champ de lutte et que nous y porterons la voix des mouvements sociaux, de celles et ceux qui subissent domination et oppression, de celles et ceux qui les combattent. Nous ne sommes pas aveugles aux risques de dérives parfois en germe sous nos yeux : bureaucratisation des élu.e.s, tendance à l’adoption d’un paradigme sécuritaire inefficace et contribuant à offrir un boulevard à la droite et l’extrême droite, risque d’abandon de pans du programme au nom du « réalisme » (qui signifie soumission aux positions de la droite et aux intérêts de la bourgeoisie), etc. Mais contre le choix du commentaire, nous faisons celui de l’action. Nous engagerons toutes nos forces pour que ce mandat soit celui de la réconciliation entre forces politiques et mobilisations populaires : celles et ceux qui par leurs manifestations et leur solidarité concrète ont mis sur le devant de la scène le scandale des écoles marseillaises, du logement indigne, qui ont pallié les carences de l’Etat pendant le confinement ; celles et ceux qui depuis longtemps combattent les fractures territoriales, le racisme, le sexisme, l’homophobie ; celles et ceux qui souffrent de la politique gouvernementale et d’une gestion de Marseille au service des riches et des investisseurs. Marseille doit devenir leur ville et la mairie leur alliée.
Tahar Aoualli, Bernard Allain, Jean-Michel Bertrand, Renaud Cornand, Michel Costes, Nicolas Flandrin, Gabriel Girard, Yann Legoff, Vève Guinot, Lulu Guinot, Isabelle Merle, Michelle Pradel Ballanger, Jacques Pradel.
Membres du comité Continuons Ensemble ! Marseille
Contact : continuons.ensemble.marseille@gmail.com
https://sites.google.com/view/continuons-ensemble-marseille/accueil
1 https://marsactu.fr/a-marseille-une-abstention-record-inegalement-repartie/
2 Michèle Rubirola, citée par Médiapart https://www.mediapart.fr/journal/france/020920/marseille-ouvre-son-port-symboliquement-aux-migrants-naufrages
3 https://www.20minutes.fr/societe/2817063-20200707-marseille-comme-symbole-grilles-protection-mairie-retirees
4 https://www.youtube.com/watch?v=EhNzEmhUto0
5 https://www.lamarseillaise.fr/societe/marseille-les-jeunes-du-squat-flegier-evacues-et-mis-a-l-hotel-EA4121996
6 https://www.laprovence.com/article/edition-marseille/6084549/un-dispositif-pour-redonner-dignite-et-confiance-aux-sdf.html
7 https://www.lamarseillaise.fr/societe/marseille-un-mort-dans-un-incendie-d-un-camp-de-roms-GE4611383
La victoire du Printemps Marseillais (PM) aux municipales est un événement d'une grande importance, non seulement pour notre ville mais aussi bien au-delà. La droite clientéliste, qui gouvernait depuis 25 ans notre ville, a été battue. Si certains médias nationaux, à l'occasion de l'élection de Michèle Rubirola, ont mis un bémol à la ritournelle peu rigoureuse de la « tambouille marseillaise », une analyse succincte, de l'intérieur, n'est pas inutile. Militant.e.s d' Ensemble ! qui, depuis un an, sommes investi.e.s dans cette union de la gauche, des citoyen.ne.s et des écologistes pour les municipales, nous voulons présenter un bilan collectif du travail que nous avons accompli et dégager des perspectives pour l'avenir.
Le Printemps Marseillais est un regroupement de citoyen.ne.s, d'associations, de partis et de mouvements politiques. On y trouve notamment Mad Mars dont la principale porte-parole Olivia Fortin qui était tête de liste dans les 6è et 8è arrondissements, le bastion de Gaudin où le PM a battu son héritière désignée, Martine Vassal (LR). Dans les partis politiques du PM, on trouve le PCF avec, dans les quartiers Nord de Marseille, Jean-Marc Coppola, tête de liste dans les 15è et 16 è arrondissements et Jérémy Bacchi tête de liste dans les 13è et 14è arrondissements, le PS avec Benoît Payan, tête de liste dans les 2è et 3è arrondissements devenu depuis 1er adjoint à la Maire, et Génération.s.
A ces forces, s’ajoutent trois dernières composantes .
LFI a été dès juin 2019 très divisée sur la ligne à tenir aux municipales et Jean-Luc Mélenchon n'a pas tranché entre les militant.es. Certain.es ont, dès le début, rejoint le PM avec Sophie Camard, députée suppléante de J-L M, qui a fait des scores impressionnants dans les 1er et 7è arrondissements, avec 58,1 % des suffrages exprimés (SE) au deuxième tour, et est aujourd’hui devenue maire du 1-7. D'autres Insoumis.e.s s'y sont résolument opposé.e.s, comme Mohamed Bensaada qui a été la tête de liste Unir dans les 13é et 14è arrondissements qui a obtenu 5,87 % des SE au premier tour en concurrence avec la liste du PM conduite par Bacchi qui a obtenu 15,57 % des SE. Or c’est dans ce secteur que Stéphane Ravier, du RN, avait été élu en 2014 avant de devenir sénateur.
Quelques écologistes autour de Michèle Rubirola ont décidé de rejoindre la gauche et les citoyen.ne.s du PM, alors que EE-LV a décidé, en suivant la ligne nationale de Jadot, de faire cavalier seul et de présenter leur liste « Debout Marseille » qui n'a finalement obtenu que 8,94 % des SE au premier tour. Notons toutefois que dans les 15è et 16è arrondissements la majorité d’EE-LV a rejoint le PM au 1er tour.
Et Ensemble ! dans tout ça ? Dans 7 secteurs sur 8, chaque secteur rassemblant deux arrondissements de la ville, Ensemble ! a milité dans le Printemps marseillais. Nous avions des candidat.e.s dans 4 secteurs, deux d’entre eux ayant été élues. Depuis mars 2018, nous avons constitué un regroupement de militant.e.s et de sympathisant.e.s d' Ensemble ! (Continuons Ensemble ! Marseille) pour faire vivre notre mouvement comme une organisation indépendante, travaillant à l'unité de la gauche de transformation sociale, des citoyen.e.s et des écologistes avec l'idée qu'aucun parti, aucun mouvement, et a fortiori aucun leader ne pouvait se proclamer le seul représentant légitime de tou.te.s celles et ceux qui voulaient rompre avec le néolibéralisme et sortir de l'affrontement délétère entre l'extrême-droite et la droite néolibérale. Notre engagement dans une démarche unitaire dans les municipales allait donc de soi et depuis un an nous nous sommes investi.e.s dans ce qui a d’abord été appelé le « Mouvement sans précédent », avant d’être rebaptisé « Printemps Marseillais ». Avec nos modestes forces, nous avons participé de cette victoire.
Malheureusement, nous n'avons pas convaincu tou.te.s les militant.e.s d' Ensemble ! de s'engager dans le Printemps Marseillais en dépit des discussions que nous avons eues dans les AG dont nous avons été à l'initiative sur la ville.
Dans les 13è et 14è arrondissements, la liste « Unir » de Mohamed Bensaada, qui avait obtenu l'investiture officielle du comité électoral de LFI et le soutien officiel de Sébastien Barles (EE-LV), s'est présentée avec la participation active des militant.e.s d'un comité Ensemble !-FI du 13-14.
Le PM n'est pas une classique Union de la Gauche et cela explique pour une bonne part sa victoire. Tou.te.s nos camarades ont observé et renforcé sur le terrain une participation très active de femmes et d'hommes, qu'on appelle « citoyen.ne.s », non encarté.es, très actifs et enthousiastes, très soucieux de la démocratie interne de ce « mouvement sans précédent », des quartiers Nord aux quartiers sud, de l'Est à l'Ouest en passant bien sûr par le centre de la ville. A ce propos, on peut souligner, ce qui commence à bien se savoir au-delà des limites de notre cité, que s'il existe notamment dans les quartiers nord, une forte concentration des quartiers populaires, touchés par la pauvreté, mal desservis par les transports collectifs, avec des équipements collectifs insuffisants ou dans un état déplorable (écoles) , et où l'abstention a atteint des records (plus de 70 % au 2è tour dans le 15-16 et dans le 13-14), les classes populaires à Marseille sont aussi dans le centre, comme les logements indignes (cf rue d' Aubagne ).
Plusieurs expériences de regroupements citoyens ont eu lieu depuis un an, à la suite des États Généraux de Marseille qui se sont tenus en juin 2019. Le Pacte Démocratique par exemple a réuni des militant.e.s très investi.e.s sur le terrain comme dans le collectif du 5 novembre 2018, à la suite de l'effondrement des logements de la rue d'Aubagne. Si les porte-parole du Pacte se sont d’abord présenté.e.s comme des représentant.e.s des couches populaires méprisées et jamais écoutées, en se positionnant de façon indépendante par rapport aux politiques, dès l'automne 2019, leur position a évolué vers une participation active aux municipales.
Les camarades de Continuons Ensemble ! qui se sont engagé.es dans le Pacte, conscient.es qu'il représentait une partie des couches populaires souvent absentes du débat électoral, ont cherché, avec d'autres, à réaliser l'unité la plus large au sein du PM. Les relations entre le Printemps et le Pacte ont été compliquées du fait d’une volonté marquée notamment par le PS et certain.e.s membres du PC de tenir à l’écart des militant.e.s dont ils se méfiaient, les considérant sans doute comme incontrôlables. Les porte-parole du Pacte ont finalement choisi de s'opposer au PM, et de se lancer dans une liste concurrente, celle d'« UNIR » dans le 13-14.
Jusqu'au dépôt des listes avant le 1er tour, nous nous sommes battu.e.s pour l'unité dans le 13-14 à l'intérieur du PM contre celles et ceux qui ont répondu à l'agressivité de dirigeant.e.s d'UNIR par une attitude sectaire et contre-productive.
Certaines analyses qui sont faites sur le Printemps Marseillais, ne prennent pas en compte a dynamique. On entend souvent :« c'est une vieille Union de la Gauche », « le PS est pourri et fini », « le PC est sur la fin », « Mad Mars est macronien », « c'est un machin centre-gauche », ou encore « le PM est un ramassis de bobo prêts à s'allier avec LREM ».
Il ne s'agit pas pour nous, militant.e.s de la gauche radicale, de nier la réalité et les contradictions qui traversent ce rassemblement mais, sur la base de notre expérience, d'en saisir la complexité.
Comme dans toute la France, l'abstention a été massive à ces municipales, notamment dans les quartiers populaires, et le COVID n'explique pas tout. Si ce sont principalement des membres des classes moyennes et supérieures qui se sont mobilisées (et cette situation interpelle toutes les forces politiques sans exception) l’exemple du 15/16 (voir plus bas), la réserve de voix de gauche perdues sur le 13/14, l’élection de Payan dans le 2/3, secteur pauvre parmi les pauvres, et même le score 11/12, rappellent que l’électorat populaire est loin d’être perdu.
Dire qu'à Marseille ce sont les gens friqués et ou bien dotés en capital culturel qui se sont exprimés en mars et juin 2020 est un lieu commun, et s'attribuer les voix des abstentionnistes ne fait pas beaucoup avancer l'analyse des raisons pour lesquelles toutes les forces politiques de notre camp ne sont pas parvenues à mobiliser suffisamment les classes sociales qu'elles prétendent défendre.
Avant que, au mois de janvier 2020, Benoît Payan (PS) ait, très opportunément, retiré sa candidature à la mairie centrale, au profit de Michèle Rubirola, nous étions de celles et ceux qui, dans le PM, disaient clairement que sa candidature à la mairie centrale, parce que marquée PS ne permettrait pas de rassembler toutes les composantes du mouvement. Benoît Payan, conseiller municipal PS sortant, qui a soutenu le candidat de son parti aux présidentielles de 2017, a pourtant été très actif dans l'opposition municipale à Gaudin et dans le mouvement victorieux contre les Partenariats Public-Privé pour la rénovation de écoles, et a contribué à l'apparition du PM. Mais avoir obtenu son retrait prouve qu’il n'est pas inutile « d'en être » !
Un certain nombre de militant.e.s du PM se sont inquiété.e.s et s'inquiètent avec nous de la prise de contrôle de la coalition par des « politiques » du PS et apparentés ou d' EE-LV. Il est certain que les institutions ne nous aident pas. L'organisation du vote par secteurs a eu des effets négatifs notamment parce que les têtes de listes ont légalement tout le pouvoir pour les négociations du 2è tour, ce qui a entravé l'aspiration à une vraie démocratie participative dans le PM. Ainsi, la décision de Jeremy Bacchi (PCF, candidat dans le 13-14) de se retirer le lendemain du premier tour, avec l’aval des 7 autres têtes de listes, laissant face à face pour le 2è tour Stéphane Ravier (RN) et un général en retraite pour LR, a été une erreur politique. Continuons Ensemble ! Marseille a réagi à cette décision par un courrier envoyé aux têtes de listes du PM demandant le maintien du PM dans le 13-14 et qu'une négociation soit entamée avec la liste UNIR pour le 2è tour. Nous n'avons pas été entendu.e.s sur ce point et, même si nous nous réjouissons que Stéphane Ravier ait été battu le 28 juin et que le RN fasse grise mine sur tout la ville, nous continuons de penser qu'une coalition de la gauche, des écolos et des citoyen.ne.s aurait pu ravir la mairie de secteur aux fachos dans le 13-14.
Il y a eu dans le PM des tentations d'alliance au deuxième tour avec LREM et dans le secteur 11-12, la tête de liste PS avait cette position. La très forte opposition de militant.e.s de terrain, notamment du PC et d'Ensemble !, a cependant fini par convaincre tou.te.s les militant.e.s du secteur que l'alliance avec les macronistes était politiquement impossible. La liste PM dans ce secteur, conduite par Yannick Ohanessian après fusion avec EE-LV, a fait un score remarquable au 2è tour, à l'issue d'un travail militant très important. Malheureusement, dans un contexte marqué par les magouilles sur les procurations qui ont défrayé la chronique, la liste LR l'a emporté avec 35,37 % des voix contre 34, 11 % à la liste du PM avec seulement 352 voix d'avance.
Dans le 4ème secteur (6ème et 8ème arrondissements), la mobilisation permanente des militant.e.s d’Ensemble !, du PC et de citoyen.ne.s non encarté.e.s a permis de maintenir une ligne de campagne clairement à gauche et un fonctionnement démocratique relativement satisfaisant. Olivia Fortin et plus généralement les militant.e.s de Mad Mars ne défendent pas (aujourd’hui) une ligne anticapitaliste. Ils et elles sont par contre extrêmement attentifs aux principes démocratiques, ce qui constitue un point d’appui non négligeable pour la mandature à venir, et ce d’autant plus au regard des attributions des mairies de secteur. S’il est évidemment impossible de mesurer le poids effectif de nos interventions sur la dynamique collective, il n’en reste pas moins indiscutable. Contrairement à ce que nous aurions pu craindre, ces interventions n’ont pas conduit la tête de liste et ses plus proches allié.e.s à tenter de nous mettre à l’écart : nous avons été incité.e.s à figurer sur la liste de deuxième tour et à ce que notre principale représentante y soit en place éligible1.
Comme pour de nombreuses villes de France, la victoire de Michèle Rubirola a été souvent présentée comme celle « des écologistes ». Même si la tentative de préemption du succès par EE-LV a existé, elle a été difficile, vu le positionnement précoce de notre Maire pour l'union avec la gauche et les citoyen.ne.s et contre la position officielle de Jadot.
EE-LV est peu implantée sur la ville et c'est dans une AG de quelques dizaines de personnes qu'a été décidée la liste « Debout Marseille » conduite par S. Barles.
EE-LV a soutenu officiellement dans le 13-14 au 1er tour la liste « Unir » appuyée aussi par LFI et les militant.es Ensemble Insoumis (voir ci-dessus).
Il faut rajouter à cela qu'EE-LV national, en la personne de J. Bayou, est venu soutenir au deuxième tour Samia Ghali dans le 15-16 (quartiers Nord) en donnant un brevet de représentativité populaire à cette sénatrice ex-PS, ex guériniste, très clientéliste (ainsi d’ailleurs que le soutien national de Ségolène Royal). On pouvait penser avec Robert Guédiguian et le journaliste Philippe Pujol que c'était la seule façon de faire gagner « la gauche » dans ces quartiers populaires où l'abstention avait été maximum au 1er tour mais nos camarades du PM du secteur réunis en AG par la tête de liste Jean-Marc Coppola (PCF) ont rejeté catégoriquement tout alliance avec Ghali vu ses pratiques passées et sa campagne déloyale qui aurait pu justifier des recours en annulation (depuis une enquête est ouverte sur une éventuelle fraude aux procurations touchant la liste Ghali). Au soir du 2è tour , la liste du PM dans le 15-16 avait réalisé une « remontada » exceptionnelle et a raté la victoire à 386 voix près avec un RN loin derrière . Une victoire du Printemps aurait permis d’éviter une alliance avec Ghali plus ou moins sans principe, qui a fortement choqué certain.e.s militant.e.s et colistier.e.s du PM du secteur. Cela situe bien les responsabilités d'EE-LV qui au deuxième tour fusionne avec le PM dans le centre-ville et qui se présente contre lui dans les quartiers Nord. Noter malheureusement que le PM central n’est pas intervenu dans cette « trahison » EELV (à part un déplacement de Rubirola et Guediguian - revenu à de meilleurs sentiments - à l’Estaque) et que le soutien lointain de Clémentine Autain et Ruffin par vidéo, s’il est symboliquement important, a peu pesé.
Bien qu'il eût été préférable que l'union se fasse dès le premier tour, la liste EE-LV a fusionné au deuxième avec le PM– et c'est évidemment une bonne chose. EE-LV a donc obtenu des élu.e.s : S. Barles est par exemple adjoint à la mairie centrale.
Être dans le PM, pour nous, c'est bien sûr être des partenaires loyaux de celles et ceux avec lesquel.les nous sommes heureuses et heureux d'avoir viré Vassal et de travailler à redresser Marseille, une ville déchirée par les inégalités, les injustices, le clientélisme, la pollution, par un capitalisme prédateur.
Nous nous garderons bien de tout triomphalisme qui serait déplacé dans cette période difficile qui nous attend (risque de reprise de la crise sanitaire, dépression économique, chômage, attaques contre les services public , les retraites et les droits sociaux que prépare la droite néolibérale macroniste) .
De même, nous sommes parfaitement conscient.e.s des difficultés à venir localement du fait que Vassal (LR) est toujours présidente d'une métropole que nous avons toujours rejetée politiquement et qui détient d'importants pouvoirs (par exemple, en matière de transports le développement des transports en commun dans les quartiers Nord qui en sont cruellement démunis ne sera pas facile à réaliser de ce fait).
Mais bien sûr, en tant que mouvement politique de la gauche de gauche, nous serons très vigilant.e.s sur le respect du programme du PM qui ne baigne pas dans une eau tiède de centre-gauche. Dans la campagne, nous avons appris à connaître des femmes et des hommes, citoyen.nes non encarté.es, d'autres engagé.e.s au PCF, à Génération.s, à LFI quand ils ont fait le choix de l'unité, au PS même qui ne sont pas forcément à l'image caricaturale de ce parti à Marseille et ailleurs. Comme nous, ils et elles veilleront à ce que les promesses soient tenues, à ce que les classes populaires qui se sentent si éloignées de la politique reconnaissent ces élu.es comme les leurs, se mobilisent avec tous les citoyennes et citoyens contre les forces qui ne manqueront pas de faire le nécessaire pour que rien ne change.
Une petite musique insistante commence à se faire entendre dans les grands médias qui présente les résultats des élections municipales dans les grands villes comme Lyon, Bordeaux , Marseille etc.... à leur sauce … présidentielle : à gauche la France Insoumise , isoléé d'un côté et les Ecologistes et leurs alliés de l'autre, prêts éventuellement, selon les désirs de certains à faire une alliance de centre-gauche avec des bouts de LREM.
Nous pensons, nous qui n'avons jamais voulu nous diluer dans LFI, que ce que montre sans doute Marseille, c'est qu'une vraie alliance de gauche, sociale écologiste et citoyenne est possible, sans exclure personne, ni insoumis, ni communistes, ni nos ami.es qui n'opposent pas écologie et justice sociale, ni socialistes qui sont restés fidèles à cette dernière.
Militant.es et symathisant.es d' Ensemble ! , nous sommes heureux-ses et fiè.res d'avoir participé à la victoire du Printemps Marseillais. Nous souhaitons bon courage à nos élu.es, nos camarades Norig Neveu, adjointe au Maire du 4-5 en charge de la culture, et Pauline Delage, adjointe au maire du 6-8. Les élues d'Ensemble seront des porte-voix des luttes, attentives à l'application de mesures de transformation sociale. Des bilans réguliers de mandat seront présentés via un onglet sur notre site (en construction) et des réunions publiques.
Nous serons à leur côté pour que vive le programme du Printemps Marseillais et avec tou.tes les citoyen.nes et citoyens Marseillai.ses, électeurs du PM ou non qui continueront à se battre pour une ville plus juste !
Comité Continuons Ensemble Marseille
juillet 20200
continuonsensemblemarseille13@gmail.com
(1) 6-8 : 6ème et 8ème arrondissements. D'après la loi PLM , la ville de Marseille et divisée en 8 secteurs regroupant chacun 2 arrondissements.
1 Notre deuxième représentant s’en est finalement retiré au profit d’un militant très actif dans les mouvements de parents d’élèves, profil plus intéressant à nos yeux pour la diversité des candidat.e.s de la liste.