Cette page vous guide à travers les étapes clés de l'insémination artificielle chez les bovins. De la collecte du sperme à l'insémination proprement dite, chaque phase est expliquée de manière détaillée. Cette section est conçue pour vous fournir une compréhension claire des procédures techniques, ainsi que des conseils pratiques pour optimiser le succès de chaque insémination.
À noter que ces étapes peuvent varier selon les centres d'insémination artificielle, les races et les pays !
⬆️ Salle de monte du CIA (centre d'insémination artificielle) d'Inovéo (Ciney)
⬇️ Vagins artificiels dans une étuve
Les vagins artificiels et les tubes de récolte sont placés dans des étuves à 45 ±5 °C pour éviter tout choc thermique à la semence récoltée. Lors d’une récolte, un vagin artificiel ne sert que pour un seul taureau. Il est ensuite lavé et désinfecté pour une prochaine récolte.
Dans un centre d’insémination artificielle, à la source de l’insémination artificielle, il y a les bouviers. Ils préparent les taureaux sur les boute-en-train et récoltent l'éjaculat. Ils sont soumis à un protocole sanitaire strict.
La récolte a lieu dans un local dédié appelé salle de monte, où seuls les bouviers et les vétérinaires sont autorisés pour des raisons sanitaires. La salle de monte est lavée après chaque récolte, elle contient des poteaux de sécurité pour les bouviers, des montoirs où se placent les boute-en-train (s’il ne s’agit pas de mannequins) et le sol est pourvu d’un revêtement en mousse pour éviter que les taureaux se blessent après un saut.
Le bouvier place le taureau près du boute-en-train. La récolte de la semence se déroule en deux phases : une phase passive où le taureau se conditionne (il sent le boute-en-train, le lèche et tente de le chevaucher) et une phase active où il chevauche le boute-en-train jusqu’à produire un éjaculat. Le bouvier récolte alors l’éjaculat dans un tube de récolte au moyen d’un vagin artificiel.
Le bouvier détache ensuite le tube de récolte qui contient l’éjaculat et le transmet au laboratoire par un sas. Ainsi, les échanges entre la salle de monte et le laboratoire sont limités pour éviter tout risque d’introduction de bactéries.
Le laboratoire récupère le tube de récolte qui contient l’éjaculat. Les laborantins procèdent alors au contrôle en frais et examinent les paramètres suivant :
Volume de l’éjaculat
Sa concentration en spermatozoïdes
Motilité massale des spermatozoïdes
Motilité individuelle des spermatozoïdes
La mesure du volume de l’éjaculat se fait généralement par pesée.
Les deux derniers paramètres peuvent être mesurés au moyen d’un système CASA si le centre en possède un. Si ce n’est pas le cas, la mesure se fait avec une loupe binoculaire.
Les lames d’examen doivent également être maintenues à une température avoisinant 35 °C pour éviter tout choc thermique.
Si les paramètres mesurés ne correspondent pas aux critères du centre, l’éjaculat est éliminé.
⬆️ Laboratoire de production du CIA d'Inovéo (Ciney)
Après la dilution de l'éjaculat, la semence doit atteindre une température de 4 °C. Ce processus est appelé refroidissement et dure une heure au minimum.
⬆️ Paillette de 0,25 cl vide
⬆️ Paillette de 0,50 cl vide
⬆️ Informations de suivi imprimées sur une paillette de 0,25 cl
La semence est ensuite mise en paillettes. Avant d’être utilisées, les paillettes sont conservées dans un réfrigérateur à 4 °C.
Les informations suivantes sont également imprimées sur les paillettes :
la boucle Sanitel du taureau ;
la race du taureau ;
la date de récolte ;
le code-barre reprenant l’ensemble des informations du contenu de la paillette ;
le numéro d’éjaculat ;
le propriétaire du taureau ;
le nom du taureau.
Les paillettes sont prêtes à être congelées. Pour ce faire, elles sont disposées sur des rampes de congélation et placées dans un congélateur qui suit une courbe de congélation précise.
La température, initialement à 4 °C, atteint -8 °C à raison de 5 °C par minute, puis descend à -140 °C à raison de 40 °C par minute.
Dans le congélateur, les paillettes ne sont pas en contact avec de l’azote liquide, leur congélation se fait aux vapeurs d’azote. Lorsque leur température atteint -140 °C, les paillettes sont plongées dans des cuves d’azote liquide à -196 °C. La congélation est alors complète.
Paillettes disposées sur une rampe de congélation
Rampes de congélation placées dans le congélateur
Après avoir été congelée, la semence doit passer un dernier contrôle pour s’assurer que suffisamment de spermatozoïdes de l’éjaculat résisteront à la congélation. Deux paillettes d’un même lot sont sélectionnées au hasard et décongelées. Une goutte de semence est placée dans un système CASA qui calcule précisément la motilité massale et individuelle des spermatozoïdes décongelés.
Si les analyses ne sont pas concluantes, l’ensemble du lot est éliminé.
Si le lot remplit l’ensemble des critères lors du contrôle post-congélation, il est placé en zone de quarantaine pendant un mois. La quarantaine permet de s’assurer que le taureau n’était pas en période d’incubation d’une maladie lorsqu’il a produit l’éjaculat.
Cuve de stockage contenant des paillettes rangées dans des canisters et organisées grâce à des visotubes
Une fois congelée, la semence se conserve indéfiniment. La cuve dans laquelle les paillettes sont stockées doit être régulièrement réapprovisionnée en azote liquide.
Pour organiser le rangement des paillettes et les retrouver plus facilement, elles sont placées dans des canisters et des visotubes.
La détection des chaleurs est une étape cruciale pour la réussite de l’insémination artificielle.
Pour repérer une vache en période d’œstrus, l’éleveur peut avoir recours à des détecteurs de chaleurs (activomètres, podomètres, marqueurs de chevauchement, etc.) qui le préviennent lorsqu’une femelle est en chaleurs.
Quels sont les signes de chaleurs ?
Une fois que les chaleurs sont confirmées et que le moment optimal pour l’insémination est déterminé, il faut décongeler une paillette grâce à un décongélateur de paillettes rempli d’eau entre 34 et 38 °C. La paillette y est immergée pendant 30 secondes.
Pour procéder à l’insémination, il faut d’abord préparer le pistolet d’insémination. La paillette est insérée dans le mandrin du pistolet et son extrémité est coupée. La gaine, à usage unique, est placée sur le pistolet et une chemise sanitaire recouvre l’ensemble. Une fois que le pistolet est prêt, il doit rester au chaud jusqu’au moment de l’insémination, il est donc conseillé de le garder contre son dos sous ses vêtements ou dans sa botte.
Une main est insérée dans le rectum de la femelle et se place au niveau du col de l’utérus. Le pistolet d’insémination est inséré dans le vagin de la femelle et la chemise sanitaire est perforée au moment du passage du col de l’utérus pour libérer l’extrémité du pistolet. L’inséminateur appuie sur le poussoir pour éjecter la semence au niveau du corps de l'utérus, puis il peut retirer le pistolet des voies génitales.
⬇️ Utilisation d'une chemise sanitaire
⬇️ Le processus d'insémination artificielle complet, par Elitest (Alsace)