caractéristiques scénaristiques / caractéristiques filmiques
Hannes Thor Arason, Dans les pas, 2019
Un vieil homme est blessé dans son orgueil après que son petit-fils l'a battu au football. Il se prépare à prendre sa revanche.
Etudier le rôle de l'image dans la narration - les profils des personnages
Sam Mendes, Skyfall, 2012
Todd Philipps, Joker, 2019
Jonatham Demme, The Silence of the lambs, 1991
J. C. Chandor, Margin call, 2011
Jim Jarmush, Broken flowers, 2005
le contexte narratif
le traitement filmique
plans, angles de prises de vue
Olly Williams, The Fly, 2014
Alfred Hitchcock explique l'effet Koulechov -1964
Roland Emmerich, Independence day, 1996
Admettons que nous ayons les scènes suivantes:
1- Un homme reçoit une lettre, la décachette et la lit. Plan suivant: le texte de la lettre où on lui dit que sa maîtresse le trompe. Puis on montre en gros plan le visage de l’acteur exprimant les émotions d’un homme anéanti par la douleur;
2- Un homme reçoit une lettre, la décachette et la lit. Plan suivant: le texte de la lettre où il apprend qu’il est ruiné. Puis on montre en gros plan le visage de l’acteur exprimant les émotions d’un homme anéanti par la douleur.
Si on demande à des acteurs si les émotions (et donc leur expression à l’écran) d’un homme qui vient de perdre la femme qu’il aime et celles d’un homme qui voit sa fortune engloutie sont identiques, tous les acteurs vous répondront que non, que ces émotions sont différentes. Mais si on filme ces deux scènes et qu’on intervertit les derniers plans (ceux de l’homme anéanti par le chagrin), nous obtiendrons la même impression de l’acteur que si on avait respecté l’ordre des prises. Ainsi on peut prouver par le montage qu’un acteur peut parfaitement ignorer les raisons qui lui font éprouver douleur, joie, etc. et qu’au cinématographe, l’expression d’un sentiment chez l’acteur ne dépend pas des causes qui l’ont engendré. »
Lev Koulechov, « La bannière du cinématographe (1920) », in L’Art du cinéma et autres écrits, 1917-1934,
Lausanne, L’Age d’Homme, 1994, p. 46
un personnage ouvre une porte, une fois, deux fois, trois fois...
et ne trouve jamais la même chose...
le plan de la porte - récurrent - permet de construire un effet Koulechov
Choisir un personnage et une séquence d'un film que l'on apprécie.
S'interroger sur leur appartenance à un genre.
codes génériques
Charlie Chaplin, The Adventurer, 1917
Billy Wilder, Some like it hot, 1959
Monty Python and the holy Grail, 1975
Chris Columbus, Mrs Doubtfire, 1993
Chuck Russell, The Mask, 1994
Mel Smith, M. Bean The Ultimate disaster movie, 1997
Harold Lloyd, Safety Last , 1923
Buster Keaton, One Week, 1920
Charlie Chaplin, The Adventurer, 1917
clown, acteur, compositeur, cinéaste,
producteur, homme d'affaires, citoyen engagé
En vous inspirant des propos de Jean-Claude Carrière, proposez le story-board d'un gag en trois vignettes.
Les grands gags sont toujours construits en trois temps.
On a eu la chance avec Pierre Etaix, quand Buster Keaton est venu à Paris pour sa rétrospective à la Cinémathèque, de l'accompagner pendant trois jours. Et il nous a donné plusieurs leçons de gags qui étaient absolument merveilleuses, de la chose la plus simple à la plus compliquée. Si vous voulez, je peux vous donner un exemple. Imaginez un coin de rue, la caméra est là. Un homme s'avance. Un farceur vient de poser une peau de banane sur le trottoir. L'homme arrive, glisse sur la peau de banane, et tombe. Point final. C'est comme ça que ça se passait au tout début du cinéma. Dans les premiers films de Chaplin ce n'est guère plus que cela, c'est-à-dire un homme, on lui fait une blague, il tombe. Deuxième exemple donné par Keaton, la même chose : l'homme arrive, remarque la peau de banane, s'en écarte, et rentre dans un bec de gaz qu'il n'avait pas vu. Donc, l'effet est décalé. Cela suppose déjà une connaissance technique, parce qu'il faut qu'il y ait un léger mouvement de caméra pour que le bec de gaz rentre dans le champ en même temps que le heurt se produit. S'il est là avant, le coup est téléphoné et le public peut le prévoir, donc la technique de l'écriture de cinéma intervient dans la construction même du gag. Troisième exemple disait Keaton, je ne fais que le citer : le même homme avance, un autre met la peau de banane, l'homme voit la peau de banane, s'écarte et s'en va. Dépité, le farceur le regarde partir, donne un coup de pied à la peau de banane, se retourne, un trou d'égout vient de s'ouvrir sur le trottoir et il tombe dedans. C'est une variation, qui fait que le farceur est puni par lui-même. Et c'est ce qu'on appelle « construire un gag ». Ce n'est pas simplement une image drôle, ce n'est pas une grimace, ce n'est pas un cri, ce n'est pas un accident, ce n'est pas un coup de pied au cul ou quelqu'un qui tombe à l'eau, comme c'était le cas au début du cinéma. C'est quelque chose de très subtil et souvent d'assez raffiné. Je pourrais vous en donner en quantité, des exemples.
Jean-Claude Carrière
entretien recueilli dans Écrire un film, Scénaristes et cinéastes au travail,
coordonné par N. T. Binh et Frédéric Sojcher, Les Impressions nouvelles, 2018
Émettre des hypothèses à partir de la séquence muette, compléter un scénario, choisir une musique
Rob Reiner, Misery, 1990
Bernard Herrmann, Psychose - 1960 d'Alfred Hitchcock
John Williams, Les Dents de la mer - 1976 de Steven Spielberg
John Carpenter, Halloween - 1978 de John Carpenter
Lalo Schiffrin, Amityville - 1979 de Stuart Rosenberg
Le Songe d'une nuit du Sabbat de la Symphonie fantastique de Hector Berlioz dans le générique de The Shining - 1980 de Stanley Kubrick
Etudier le pathétique au cinéma
Alexis Michalik, Friday Night, 2017
Le pathos (à s'en tenir à ses traits les plus superficiels), c'est ce qui fait bondir le spectateur de son fauteuil. Ce qui le fait applaudir et crier. Bref, c'est tout ce qui le met « hors de lui ».
Nous pourrions dire, en d'autres mots, que l'action du pathos propre à une œuvre revient à conduire le spectateur à l'extase. L'ek-stasis signifie littéralement « sortir de soi » ou « sortir de son état habituel ».
Dans cette structure, doit être respectée, en tous ses traits, la condition, de la « sortie de soi » et du passage continu en une autre qualité. Faire sortir de soi, faire passer à un autre état, tout cela appartient, bien entendu, aux conditions d'action de tout art capable de nous captiver.
La construction pathétique est apparemment le point culminant de cette trajectoire unique.
Nous avons dégagé la formule selon laquelle sont construites les œuvres « pathétiques ». Pour que se produise l'effet pathétique, les éléments et les caractères d'une œuvre doivent se trouver, en permanence ou occasionnellement, dans un état particulier: la condition en est que tous les éléments soient dans un état extatique - ce qui suppose, entre autres traits, un passage par bonds ininterrompus de la quantité à la qualité.
Eisenstein, Structure, montage, passage, texte écrit en 1938
Alfred Hitchcock, North by Northwest, 1959
échelle des plans
angles de prise de vue
mouvements d'appareil
champ
bande son
raccords et montage
suspense
Dessiner le plan qui suit en motivant le sentiment indiqué
photogrammes extraits de Mommy de Xavier Dolan, 2014.
un exemple de scénario : Anthony Minghella, Cold Mountain, 2003
première séquence post générique
EXT. CONFEDERATE LINES. PREDAWN
CAPTION: PETERSBURG, VIRGINIA. JULY 30TH, 1864. IN THE FOURTH
YEAR OF THE CIVIL WAR.
A STAND OF TREES. The pastoral lush green Virginia. A RABBIT
surfaces from its hole. Peace and beauty.
A second RABBIT shakes itself from the ground, darts into
open ground to confront the FORBIDDING TRENCHES OF THE
CONFEDERATE AND UNION ARMIES, RANGED AGAINST EACH OTHER ON
THE OUTSKIRTS OF PETERSBURG. Massive wooden barricades in
the shape of crosses, rows of X's, define the two lines. The
Federals have been laying siege for months. So early and
it's already hot. The trees are an oasis of green in a world
of mud between the two stark and ugly scars of the trenches.
IN THE CONFEDERATE LINES, the men are rousing, boiling water
for coffee or to shave, smoking, stiff from night. There's a
large gun emplacement and some men still sleep against the
stub-nosed cannon. Another RABBIT is disturbed from its hole.
Ears pricked up to a distant rumbling.
INT. TUNNEL. PREDAWN.
A dark hole. Some evil place. A scraping sound. Shapes
burrowing forwards at a crouch. A silent purpose.
EXT. CONFEDERATE LINES. PREDAWN.
Young OAKLEY, freshly recruited, approaches a group of men,
like him Highlanders from Company F of the 25th North Carolina
Regiment. He doles out breakfast. Inman, loading his heavy
LeMats pistol, its nine rounds, is not hungry. Oakley serves
another, ROURKE, last seen in the scrum at Cold Mountain.
Oakley keeps his head low as he serves.
ROURKE
Don't worry, son. Those Yankee boys
keep store hours. They ain't open
yet.
INT. TUNNEL. PREDAWN
Shadows and shapes. A BARREL rumbles along the tunnel. It
reaches a kneeling figure, who rolls it forwards. A relay
team. At the end of the tunnel, where it widens, a man, naked
to the waist, crouches, stacking the barrels.
EXT. CONFEDERATE LINES. PREDAWN
A RABBIT, scared up, darts along the trench. Rourke sees it,
beckons to another Cold Mountain boy, Butcher.
BUTCHER
That's fresh breakfast. Shoot him!
ROURKE
I'm not firing, start the damn war
off.
Butcher chases after the rabbit, Rourke in raucous support.
INT. TUNNEL. PREDAWN
The crouching man has wrapped FUZE WIRE around the last
barrel, and now retreats, paying out the wire as he does so,
as each man in the tunnel crawls backwards behind him.
EXT. CONFEDERATE LINES. DAWN
Rourke weaves through the gun emplacements, laughing.
ROURKE
That's my rabbit!
Great sport. Inman, fifty yards away, looks over, amused,
goes back to his gun.
INT. TUNNEL. DAWN
The fuze wire is lit. It fizzes towards the barrels.
EXT. CONFEDERATE LINES. DAWN
Rourke is running BUT NOW THE GROUND BUCKLES UNDER HIM AND
HE'S BEING LIFTED SLOWLY INTO THE AIR, the earth swelling.
AN APOCALYPTIC EXPLOSION. FOUR TONS OF DYNAMITE RIP THE GROUND
OPEN IN A CRATER 135 FEET LONG, 90 FEET ACROSS, 30 FEET DEEP.
HORSES, GUNS, MEN ARE BLOWN TO PIECES AND THROWN UP INTO THE
AIR.
INMAN DISAPPEARS UNDER DIRT AND DEBRIS.
Nicolas Winding Refn , Drive, 2011
Roman Polanski, La neuvième porte, 1999
Deux personnages se rencontrent pour la première fois.
scène muette
durée: 20 secondes max.
Un plan fixe
Chaque membre du groupe filme une scène en variant échelle, position et angle (plusieurs prises sont possibles. En choisir une seule à la fin)
grammaire du récit filmique
A partir d'un corpus de rushes, proposer un montage et une bande son (dialogues, bruits, musique)
L’équipe de tournage a filmé des rushes pour une scène d’appel téléphonique entre les deux personnages principaux de la fiction.
Le réalisateur vous les confie et vous charge d’établir le montage.
Vous êtes libre de sélectionner les rushes et de les couper. Mais le réalisateur souhaite que l’héroïne apparaisse plusieurs fois, dans une moindre mesure le héros et que cette scène qui ouvre le film installe un climat d’attente.
Une fois l'ordre des rushes établi, les visionner en étant attentif à leur cohérence narrative et aux raccords.
Ajouter la bande son : dialogues (en anglais), bruits d'ambiance, musique éventuelle.
Produire un synthèse: dans un tableau, indiquer le numéro du plan , sa durée, les dialogues, les bruits d'ambiance, la musique éventuelle
Choisir un mini-scénario et une émotion à mettre en images.
Filmer un intertitre ou carton.
Ajouter un fond sonore et réaliser le montage.
extrait de Trumbull Land de Grégory Wallet, 2018
extrait de 2001, l'Odyssée de l'espace de Stanley Kubrick 1968
Quatre films remarquables pour leur maquillage
Adam McKay, Vice, 2018
George Miller, Mad Max : Fury road, 2015
Wes Anderson, Le Grand Budapest hôtel, 2015
David Fincher, The Curious case of Benjamin Button, 2009
Adam McKay, Vice, 2018
George Miller, Mad Max : Fury road, 2015
Wes Anderson, Le Grand Budapest hôtel, 2015
David Fincher, The curious case of Benjamin Button, 2009
Recherche documentaire
Situation
Un producteur vous contacte pour réaliser un film à partir d'un cahier des charges et vous demande en retour une note d'intention qu'il soumettra à des financeurs.
Cahier des charges
Qui ? Deux personnages au premier plan - personnages secondaires et figurants possibles en nombre limité
Quoi ? une rencontre où les personnages communiquent sans échanger aucune parole
Où ? un lieu : banal, fonctionnel, ordinaire, sans intérêt, sans charme ni poésie, plutôt neutre
Quand ? le présent
Pourquoi ? une passion partagée
Ce court-métrage a deux objets : la fouine et l’insomnie.
La première se déploie à la nuit tombée ; la seconde projette son ombre sur la journée de travail.
La fouine
La première raison de filmer la fouine, c’est que cela me semble joyeux d’aller voir ce que les interstices de nos villes contiennent de sauvage. Je trouve la présence de cette faune rassurante parce qu’elle vient contredire le sentiment que l’on peut avoir parfois, en ville, de vivre dans un monde parfaitement maîtrisé. Il y a le pouvoir gestionnaire, les urbanistes, la gentrification mais il y a aussi ce petit mammifère qui se taille une place dans les ornières de l’occupation humaine des sols. Bien sûr, elle n’incarne ni résistance ni rédemption et, si elle est là, c’est bien qu’elle est tolérée par les services de l’hygiène voir protégée par la direction départementale de la biodiversité mais, nonobstant, la croiser est toujours une expérience vivifiante. La savoir là déplace mon regard sur la ville que j’habite. Chaque élément du paysage urbain m’apparaît alors comme le théâtre d’existences insoupçonnées.
L’autre raison de filmer la fouine est tout simplement la curiosité, l’envie d’en savoir un peu plus sur cette petite bête, sur ce qu’elle fait là, en bas de chez moi. C’est en cela que le film se veut en partie un film animalier. Il fait fond sur des affects comparables : la surprise et la joie que les animaux existent, la fascination qu’exerce leur irréductible altérité, le plaisir mêlé d’inquiétude de partager le monde avec eux. Un des enjeux de ce film est simplement de satisfaire l’envie de passer un peu de temps avec un animal dit sauvage, le voir un peu plus, un peu mieux, qu’il nous est donné de le voir en général.
L’observation de terrain, en vidéo, est doublée d’une recherche au sein de publications scientifiques sur la fouine. Nous nous baserons sur les travaux de A. Waechter et R. Libois d’une part, compilés au sein de l’Encyclopédie des carnivores de France et d’autre part sur des études plus récentes, réalisées au Luxembourg, qui s’intéressent spécifiquement à la fouine en milieu urbain. Ces données scientifiques seront exposées par le personnage fictif de l’employée. Ainsi s’opèrera une médiation, un hiatus, entre le savoir scientifique et sa restitution.
La nuit
La nuit, c’est la toile de fond du film, son décor.
Ce sont les rues vides d’un quartier résidentiel. L’éclairage public. Le mobilier urbain au repos. Un ciel jamais vraiment noir, nappé de nuages jaunes, que ne vient trouer qu’une poignée d’étoiles.
Filmer la nuit en ville parce cela renouvelle nécessairement le regard que l’on porte sur un espace a priori familier. C’est en bas de chez soi mais un peu autrement. Le territoire, la nuit, n’est plus tout à fait nôtre. L’humain n’y règne plus tout à fait en maître. Les aménagements urbanistiques deviennent le terrain de chasse de la faune nocturne.
Tout est plus calme qu’en journée. Mais, en conséquence, chaque son, chaque déplacement, est plus perceptible. Tout, la nuit, devient événement quand la journée noie chaque son dans le bruit, chaque déplacement dans le mouvement.
L’insomnie
Si la nuit est le décor du film, l’insomnie constitue son fond existentiel.
Parce que l’insomnie, ici, c’est le signe du monde tel qu’il ne va pas. L’insomnie c’est celle de l’homme endetté, c’est celle des précarités matérielles, c’est celle du temps de travail qui déborde de partout, c’est l’implication professionnelle exigée jusque dans le chômage, ce sont nos objets connectés qui s’imposent et nous obligent, c’est le mot d’ordre « 24h sur 24, sept jours sur sept ». L’insomnie c’est la « to-do list » qui ne connaît pas de fin et qui en viendrait à nous faire désirer ne pas avoir besoin de dormir pour faire tout ce que l’on a à faire.
Bref : l’insomnie c’est l’angoisse sourde, commune, des temps présents. Une angoisse qui tient, selon moi, à l’impossibilité de trouver des gestes à la hauteur de l’observation quotidienne de l’avancée du désastre capitaliste : tout le monde, tout le monde, sait, au fond, que cela ne peut pas continuer comme cela et personne ne pense sincèrement pouvoir rien y faire. Nous avons la plupart du temps le même rapport à la politique qu’à la météo : attentifs aux remous, on n’imagine plus avoir la moindre prise sur le cours du monde. Il ya de quoi ne pas fermer l’œil de la nuit.
Mais l’insomnie est aussi un espace de retraite possible, un accès au continent de notre vie – la nuit – qui ne connaît pas d’agendas, d’horaires à respecter, de « deadlines ». Après tout, c’est bien l’insomnie qui met les trois personnages – l’homme, la femme, l’animal – en relation. Elle rend possible la traque nocturne de la fouine : une activité gratuite, improductive et non capitalisable en terme d’employabilité, un envers de la stimulation infinie et morcelée de notre attention, une manière peut-être de se protéger de tout ce qui veut la capter.
La journée de travail
Le revers de la nuit d’insomnie, ce qui la rend particulièrement pénible, c’est la journée de travail qui suit.
Le travail du personnage d’Aurélie commence dès le réveil quand il lui faut se maquiller pour sauver les apparences, cacher le manque de sommeil. D’emblée, ça déborde : le sommeil que la nuit n’a suffit à assouvir s’étale sur la journée qui suit. La nuit grignote le jour. Le soir, raconte Aurélie, c’est l’inverse, c’est le travail qui continue au-delà des heures rémunérées, l’angoisse du planning, l’impuissance de l’administration, s’invite dans le lit à l’heure de dormir. Le jour grignote la nuit.
Le blockbuster
Ecriture d'une critique de film
James Cameron, Avatar, 2009.