Dans le cadre du prix Jean Renoir, les élèves de la seconde CAV assistent à la projection de sept films français et étrangers en exploitation au Cinéma Aurore et participent au jury qui récompensera le film de l'année en mai 2024.
lundi 6 et mardi 7 mai
Les délégués, Nellie Lièvre et Axel Beaugeard, ont défendu le choix de leurs camarades auprès de leurs pairs lors des rencontres nationales du prix Jean Renoir les 6 et 7 mai à la Fémis (Fondation européenne des métiers de l'image et du son) à Paris.
Le Règne animal de Thomas Cailley
Linda veut du poulet de Chiara Malta et Sébastien Laudenbach
L'Enlèvement de Marco Bellocchio
Making of de Cédric Kahn
Goodbye Julia de Mohamed Kordofani
La Mère de tous les mensonges d’Asmae El Moudir
Chroniques de Téhéran de Ali Asgari et Alireza Khatami
Les rencontres nationales du Prix Jean Renoir ont débuté par un temps d'échanges entre les lycéens et les équipes des films en compétition.
réalisateur
Le Règne animal
producteur
Le Règne animal
producteur
Linda veut du poulet
producteur
L'Enlèvement
réalisateur
Making of
distributeur
Goodbye Julia
Chroniques de Téhéran
distributeur
Goodbye Julia
Chroniques de Téhéran
La Mère de tous les mensonges
Se succédant toutes les 20 minutes par film, les professionnels se sont livrés au jeu des questions avec la salle. Un échange très riche qui a ouvert de nouveaux horizons à l'ensemble des lycéens. Axel a ainsi jugé "l’intervention de Thomas Cailley, le réalisateur du Règne animal et de son producteur Pierre Guyard, vraiment intéressante car on découvre de nouveaux aspects du film que l’on a vu." Quant à Nellie, elle a beaucoup aimé celle de Cédric Kahn : "J’ai vraiment apprécié sa sincérité, sans jamais faire preuve de prétention. Je trouve que Cédric Kahn a su donner une image réaliste du monde du cinéma. Il a su être objectif avec lui-même, sur son personnage de réalisateur. Il a abordé le sujet des critiques, des relations professionnelles, de ses échecs avec sincérité et d’un œil authentique. J’ai aimé son humilité, sa simplicité".
Les lycéens ont également fait la rencontre des étudiants de la Fémis issus des différents départements de l'école. Nellie a ainsi trouvé "très intéressant de découvrir le concours de La Fémis. Sans tabou, la chargée de production a su nous aiguiller et même nous donner quelques conseils qui seront à retenir pour la suite."
Lors de deux séances de débats, les lycéens ont croisé ensuite leurs regards sur les films en compétition et partagé leurs avis.
Je trouve que le film Goodbye Julia mérite amplement le prix. Pendant ces deux jours, le film a su éveiller chez les lycéens de vrais arguments. J’ai vu certains élèves défendre Goodbye Julia face à de grosses productions, aux effets spéciaux, au film français.
Good bye Julia, c’est un film soudanais, une petite production, moins de 30 000 entrées en France, diffusé dans seulement 4 pays et dans les rares salles « art et essai ». Sincèrement personne n’y aurait cru.
Sans aucun doute ce film partait avec pour seul bagage ses images et son scénario, ce qui en fait pour moi tout le mérite. Je pense que gagner ce prix des lycéens va lui assurer une meilleure visibilité, et peut être favoriser une future émergence du cinéma soudanais.
Le prix Jean Renoir attribué au film Goodbye Julia est particulièrement mérité car c’est un film qui a besoin de visibilité afin de mettre en avant le cinéma soudanais qui pourrait espérer une émergence dans les années futures. Selon les personnes qui étaient dans mon groupe, il mérite que d’autres lycéens le voient afin de comprendre que l’on peut faire du cinéma afin de mettre en avant différentes choses. Ce film a permis de mettre en avant le conflit politique qu’il y a entre le Soudan du Sud et le Soudan du Nord.
lundi 15 avril
Après avoir assisté aux projections des 7 films de la sélection à l'Aurore cinéma, l'heure est venue de choisir le film lauréat pour les élèves de seconde option CAV.
Un premier vote en ligne a permis de retenir 4 films finalistes.
Le 15 avril, chaque film a été défendu par un discours éloquent.
Un premier tour a placé en tête ex aequo
Le Règne animal et Chroniques de Téhéran (11 voix chacun)
L'Enlèvement - 8 voix
Goodbye Julia - 6 voix
Chroniques de Téhéran 20 voix.
Le Règne animal 15 voix (un vote nul).
Bonsoir à tous, nous nous retrouvons ici ce soir dans l’objectif d’élire un film parmi les sept que nous avons eu la chance de visionner. Tous étaient très différents, mais à nos yeux, un de ces films nous a particulièrement marqués. Aujourd’hui, nous allons vous expliquer pourquoi ce film est un véritable coup de cœur pour nous et qui sait, peut être que nous réussirons à vous convaincre de voter pour le chef d'œuvre qu’est Chroniques de Téhéran ?
Pour replacer le contexte, nous vous proposons de visionner la bande d’annonce du film. Chroniques de Téhéran est un film qui a lieu en Iran, un régime totalitaire où les habitants subissent un contrôle permanent et très strict.
C’est en quelque sorte ce qui est raconté ici avec 9 personnages, tous plus touchants les uns que les autres. Les réalisateurs ont réussi à éviter les stéréotypes faciles pour donner vie à des personnages authentiques et complexes, permettant ainsi au public de s'identifier et de se connecter à leurs histoires de manière profonde et significative. Ils ont eu une capacité véritablement remarquable à capturer la complexité des expériences humaines dans un contexte aussi sensible que la situation à Téhéran. Chaque acteur, chaque scène, révèle une facette différente de la vie dans cette ville totalement ravagée par la dictature, offrant ainsi un tableau complet des défis, des espoirs et des luttes auxquels les habitants font face au quotidien.
C’est un travail qui contribue non seulement à l'art cinématographique, mais également à un plus grand échange culturel et social puisqu’on est réellement plongé à Téhéran. Les réalisateurs ont créé un film qui va au-delà des frontières et des barrières linguistiques, touchant les cœurs et éveillant les consciences à travers le monde. Au bout du compte, les Chroniques de Téhéran nous permettent de parcourir les 4000 km qui nous séparent.
Après chaque projection, les élèves produisent des critiques sous des formes diverses : chroniques, écrits de fiction, vidéos, podcasts sur tout ou partie du film vu.
Les productions sont publiées sur ce site et déposées sur la plate-forme nationale du Prix Jean Renoir pour concourir aux prix de la critique décerné par les journalistes des Cahiers du cinéma, de Positif et de So film.
lundi 4 décembre
de Thomas Cailley
avec Romain Duris, Paul Kircher, Adèle Exarchopoulos.
Dans un monde en proie à une vague de mutations qui transforment peu à peu certains humains en animaux, François fait tout pour sauver sa femme, touchée par ce phénomène mystérieux. Alors que la région se peuple de créatures d'un nouveau genre, il embarque Émile, leur fils de 16 ans, dans une quête qui bouleversera à jamais leur existence.
C’est l’histoire d’un père et de son fils vivant dans un monde proche du nôtre où les gens sont atteints d’une maladie étrange transformant les personnes en animaux. La mère de ce jeune garçon est elle-même une créature. Durant le film, on découvre que l'adolescent le devient lui aussi.
Ce film est très réaliste, les créatures semblent très réelles. Le réalisateur a fait appel au maquillage, aux prothèses ainsi qu’aux effets spéciaux pour rendre le tout encore plus réel.
Romain Duris et Adèle Exarchopoulos jouent admirablement, mais on retiendra surtout le personnage d' Emile interprété par Paul Kircher qui n’a pas un rôle facile à jouer, beaucoup d’émotions le traversent et sa “métamorphose” qui arrive petit à petit est très bien interprétée pour un jeune acteur
Ce film nous fait réfléchir sur la condition humaine et animale. Et nous fait nous questionner sur ce que nous ferions si cela arrivait réellement à notre époque. Le film parle aussi de l’amitié qui peut se tisser entre deux individus qui font face aux mêmes problèmes. Et parle de la paternité de manière douce et poétique. Même si le film peut faire peur avec son côté extraordinaire, sa richesse le rend indéniablement émouvant.
Olga G. et Margot P.
Cet incroyable film parle d'un phénomène assez nouveau : la mutation connue depuis longtemps chez les virus par exemple mais dans ce film elle est bien différente, elle est très voyante et fait même peur car elle touche les humains. Ils se transforment petit à petit en autre chose, peut-être en une espèce animale déjà connue ou en une espèce totalement inédite.
Pour les humains de cette époque, cette mutation reste une énigme et est donc effrayante.
Certains humains se transforment en une sorte d’ours et d’autres en oiseaux énormes.
Ce film est en fait effrayant pour plusieurs raisons, il met en scène un phénomène nouveau dont on n'a pas d’antidote, beaucoup de scènes du film se déroulent la nuit, les bêtes sont très réalistes (il y a un énorme travail de maquillage et d’effets spéciaux très impressionnant).
Parlons maintenant du personnage principal : Paul Kircher, qui au cours du film mute petit à petit en un chien
Cet acteur joue très bien, on le suit dans l’évolution de sa mutation, il a des tics et se comporte de manière de plus en plus bizarre.
Pour conclure j' ai énormément aimé ce film, même si je n' aime pas du tout les films fantastiques habituellmeent, car il montre un phénomène nouveau d’une manière très réaliste.
Noël P.
Cette œuvre cinématographique éblouissante transcende les frontières des genres conventionnels pour offrir une expérience unique et profondément captivante.
Le film débute comme une chronique familiale, explorant les dynamiques complexes d'une famille confrontée à des enjeux quotidiens dont les interactions émouvantes guident le spectateur à travers des relations humaines riches en nuances. L'introduction de la dimension fantastique s’intègre de manière subtile et envoûtante, élargissant le nombre de thèmes explorés.
La maîtrise visuelle est indéniable, avec une direction artistique et une photographie qui s'allient harmonieusement pour créer un univers visuellement frappant. Les décors postapocalyptiques ajoutent une dimension métaphorique invitant le spectateur à réfléchir sur notre propre monde.
Les performances des acteurs sont aussi remarquables. Le casting incarne la complexité émotionnelle des personnages.
Le scénario, intelligent et inventif, maintient constamment l'intérêt du spectateur. Les thèmes de la survie et de la famille sont explorés de manière profonde .
En résumé, Le Règne animal est une œuvre cinématographique audacieuse et innovante qui marque la carrière de Thomas Cailley. Sa capacité à fusionner différents genres tout en préservant les côtés émotionnel et intellectuel. Ce film mérite amplement d'être célébré pour sa créativité, son originalité.
Evan B.
Cette scène introduit bien Le Règne animal de Thomas Cailley, une œuvre cinématographique dans laquelle nous sommes plongés dans la peau d’un adolescent vivant son intégration dans son nouveau lycée alors qu'il recherche sa mère et connaît les premiers signes d'une mutation vers le monde animal. On s’attache facilement aux personnages ce qui est un réel atout pour la continuité du film, un film qui croise d’ailleurs parfaitement fantastique et réalisme en nous montrant des réactions humaines extrêmes face à l’inconnu.
Mario B.
Ce film présente un aspect fantastique ainsi qu’un penchant dystopique. Il plonge son spectateur dans un monde curieux, mais bien réalisé de a à z. Les décors comme les costumes sont très réalistes et permettent au spectateur de bien s'immerger dans l'univers du film.
Les acteurs sont tous très convaincants dans leurs rôles à l’exception peut-être de Paul Kircher que nous n’avons pas trouvé très juste en particulier au début du film, mais qui s’affirme au fur et à mesure de l’aventure et de l’intrigue. Il aurait été intéressant de développer davantage les personnages secondaires qui auraient pu avoir plus d’impact sur les actions des personnages principaux.
Les rapports entre le père et son fils sont très touchants et évoluent tout au long pour le meilleur. Cependant, nous trouvons que la relation mère - fils n’est pas assez abordée et manque d’approfondissement, la situation reste en suspens et tout au long du film indécise.
La fin est surprenante, on s’attend à des retrouvailles émouvantes, on est surpris par la dernière scène qui laisse un pincement au cœur. Nous trouvons cette fin bien plus belle et intéressante quitte à frustrer le public.
Le Règne animal comble toutes les attentes d’un film fantastique, le film est rythmé et les rebondissements nombreux. L’environnement est constamment en mouvement, les scènes sont dynamiques. Le Règne animal ne laisse pas le temps au spectateur de s’ennuyer.
Leila B. et Nellie L.
Étant moi même rabaissée au rang de bête par votre espèce, il m’est difficile de ne pas vous partager mon point de vue sur votre œuvre. En effet, elle remet en question ma place dans votre société et me pousse à réfléchir et agir pour l’améliorer. Ce magnifique film caractérisé par la nature verdoyante et le jeu d’acteur de vos humains, et notamment celui prénommé Romain, se réfère constamment aux nombreux sujets qui nous touchent, nous les animaux.
J’ai aussi beaucoup apprécié les émotions suscitées par les relations entre les humains, surtout entre François et son fils. De ce que je sais des humains réels et leurs relations, cela est parfaitement représenté par vos humains fictifs. Le rôle du père aimant, protecteur et strict est magistralement interprété par Romain Duris et celui du fils rebelle et désireux d’indépendance par Paul Kircher.
Je tenais donc à vous remercier pour la poésie de votre œuvre et pour les valeurs qu’elle transmet.
Bien cordialement,
Votre plus grande admiratrice animale, Mme Girafe.
Léo C.
A des moments je me cachais les yeux et je sursautais tellement ça faisait peur parce qu’ils ressemblaient à des monstres plutôt qu’à des animaux. Papa m’a expliqué que en fait c’était des fausses créatures et que c’était des humains qui étaient déguisés et maquillés.
Et ben bravo monsieur le réalisateur car même ma maman qui se maquille très très bien elle aurait jamais pu faire ça.
Aussi, les bruits et la musique étaient très beaux et très mystérieux avec du suspense. J’ai trouvé que les gens qui jouaient les bonhommes dans le film avaient beaucoup de talent parce que ça avait l’air dur de faire le film. Surtout quand ils devaient monter dans les arbres ! Ils sont trop forts !
Voilà, votre film est très cool!
Au revoir,
p.s. si vous avez besoin d’un acteur pour le prochain film, je veux bien que vous m’appeliez.
Camille L.G.
Libre comme un animal en cage
En pleine croissance et en pleine rage
Rien de tel que la forêt pour me protéger
Et ces médecins qui me chassent pour me “soigner”
Grands sont leurs mensonges, tout cela me ronge
Nul ne sait ce que je deviendrai
En quel animal vais-je me transformer ?
Au-delà de ces frontières, qu'y a-t-il derrière ?
Ne serait-ce pas un monde de paix ?
Incertitude et peur, je ne sais où placer ma terreur
Mon intérieur est-il sans cœur ?
Animal, voilà ce que je suis
Libre, voilà comment je vis.
Lilou M.
lundi 18 décembre
de Chiara Malta et Sébastien Laudenbach
Non, ce n’est pas Linda qui a pris la bague de sa mère Paulette ! Cette punition est parfaitement injuste !… Et maintenant Paulette ferait tout pour se faire pardonner, même un poulet aux poivrons, elle qui ne sait pas cuisiner. Mais comment trouver un poulet un jour de grève générale ?…
Le film d’animation Linda veut du poulet réalisé par Chiara Malta et Sébastien Laudenbach sort en octobre 2023. Dans ce film, on suit la vie de Linda, une petite fille au caractère bien trempé qui a perdu son père lorsqu’elle n’était encore qu’un bébé. Elle vit donc seule avec sa mère et un chat, dans un immeuble d’un quartier semblant plutôt défavorisé. L’élément déclencheur du film est une bague appartenant à la mère qui sera la cause d’une grosse dispute dans la famille. En effet, Paulette (mère de Linda) va accuser sa fille de lui avoir volé sa bague qui a une grande valeur sentimentale et ainsi la punir. Puis elle se rend compte qu’elle se trompe et va ainsi vouloir à tout prix se racheter. Linda va alors lui faire une demande assez particulière puisqu’elle va demander à sa mère de lui cuisiner le plat que lui faisait son défunt père : du poulet aux poivrons. Sa mère va alors vouloir faire les courses mais manque de chance, c’est un jour de grève et tout est fermé. Paulette ayant promis, elle va alors tout faire pour trouver un poulet, quitte à commettre un vol…
Ce film d’animation plutôt particulier propose des graphismes peu communs. En effet, les dessins sont très colorés et assez simplistes. On pourrait parler de vraie œuvre d’art, tant l’effet est artistique. Les couleurs ne sont pas du tout représentatives de la réalité et très vives, ajoutant beaucoup d’émotions et de vie au dessin animé, puisque chaque personnage est représenté par une couleur qui ressemble à sa personnalité. Cela est très intéressant et si les dessins sont assez déstabilisants au début de par leur simplicité, rapidement on s’attache aux graphismes.
Ce dessin animé est vraiment très bien fait puisqu’il aborde des sujets sensibles avec une légèreté qui fait beaucoup de bien. Par exemple, le sujet de la mort est omniprésent tout le long du film sans pour autant être malaisant, bien au contraire. C’est un dessin animé pour un public très varié qui peut plaire aussi bien aux enfants qu’aux adultes. Effectivement, on ne comprend pas les mêmes choses selon l’âge auquel on voit ce film d’animation mais c’est un dessin animé qui sort des clichés niais et très simples puisqu’il y a de nombreux sujets compréhensibles uniquement par les adultes mais les enfants ont aussi de nombreuses choses à comprendre.
Dans ce dessin animé, les personnages sont très touchants et tous intéressants à leur manière. Ce ne sont pas des personnages lisses et sans défauts et c’est sûrement ce qui fait leur charme. Le personnage de Linda est notamment très touchant. En effet, Linda est une petite fille pleine de vie et avec un sacré caractère qui fait sourire. On s’attache très facilement aux personnages qui ont tous une part de maladresse qui les rend amusants. Le seul défaut est la présence de chansons qui sont de mon point de vue assez inutiles et plutôt mauvaises. Heureusement, il y en a peu mais il est vrai qu’elles ne me semblent pas pertinentes.
Le film Linda veut du poulet est un vrai chef d’œuvre qui mérite d’être vu de tous et que je ne peux que conseiller. Un film d’animation qui nous fait rire et pleurer tout en passant un excellent moment. Touchant, drôle, et avec des sujets très bien amené, c’est un film d’animation qui vaut le détour et qui permet aux petits comme aux plus grands de passer un bon moment.
Zélie C.
Quand Linda a une idée en tête, elle ne peut s’empêcher d’entreprendre toutes sortes de risques afin de parvenir à ses fins.
Or, comprenez que Paulette, sa maman, s’en veut terriblement, elle a accusé à tort sa fille chérie du vol de ce bijou. Suite à la demande d’un bon poulet au poivron qui peut paraître pour le moins saugrenue, Paulette se lance à la recherche d’un magasin ouvert en ce jour de grève. Elle tentera le tout pour le tout afin d’offrir à son enfant ce qu’elle désire et la rendra heureuse. Ainsi, ce duo mère-fille s’agrandira vite pour devenir « la bande à Linda » et vivra une aventure semée d’embûches et de rebondissements inattendus et humoristiques.
Un film d’animation dont le seul fil conducteur est la quête de la personne qui aura le courage d’achever le poulet afin de le préparer.
Chaque personnage est représenté par une couleur, Linda en jaune, synonyme de la joie, humeur qui lui correspond tout à fait. Les dessins sont extrêmement simples ce qui donne un aspect enfantin et plaisant à cette histoire. Cependant, le film est trop long à mon goût.
À regarder en famille pour raviver les liens et se marrer ensemble !
Adèle G. C.
Ce film d’animation réalisé par Chiara Malta et Sébastien Laudenbach, sorti au cinéma en octobre, raconte l’histoire d’une petite fille, Linda, vivant avec sa mère. Tout commence par un malentendu entre elles deux, à propos d’une bague perdue. Sa mère se rend compte qu’elle a été injuste avec sa fille et veut se rattraper en lui offrant ce qu’elle désire le plus. Linda saute sur l’occasion et demande à sa mère de lui préparer un poulet au poivron… Mais pas n’importe lequel... celui que lui faisait son défunt père. C'est là que commence une drôle d’aventure pour trouver un poulet, un jour de grève… Mais sa mère a promis qu’elle en trouverait un !
Les dessins sont très colorés mais ils restent plutôt simples et semblent juste crayonnés. Les couleurs vives ne sont pas réalistes, elles ajoutent beaucoup d'émotion et de vie à ce dessin animé peu courant et vraiment original. Le rendu visuel peut, peut-être, déranger au début en raison de l'irréalisme des couleurs, mais plus le film avance, plus on est captivé et on se rend moins compte du “décalage”. Il nous semble de plus en plus naturel et plein de vie.
Ce film est intéressant et plutôt rare car les enfants y sont pris au sérieux. Ils ne sont pas niais ou considérés comme moins intelligents ou moins sages que les adultes; ils ne sont ni inférieurs ni supérieurs à eux, seulement égaux.
Les réalisateurs ont eu une approche des enfants vraiment différente des dessins animés plus répandus ou plus classiques... L’enfance est abordée de manière intelligente et nous montre ce que sont réellement les enfants, ce qu’ils vivent, ce qu’ils ressentent et ce qu’ils voient. On ressent toutes leurs émotions, peu importe notre âge.
Ce film est aussi très touchant, car il aborde des sujets sensibles certes, mais avec une certaine légèreté due à la vision “enfantine”, qui ne comprend pas forcément tout, mais qui ressent quand même énormément de choses face à ces situations plus ou moins tristes, plus ou moins dures. Par exemple, le décès du père revient beaucoup tout au long de l’histoire mais ça ne plombe pas l’ambiance pour autant, puisque Linda se pose des questions mais continue tout de même à vivre. Cela n’en devient pas un poids, mais il faut apprendre à vivre avec et l’accepter puisque c’est un fait. Personne ne pourra, hélas, rien y changer il vaut mieux avancer mais sans oublier. Cette histoire nous le fait très bien comprendre et nous fait réfléchir sur notre façon de penser, cela la rend émouvante.
Linda veut du poulet est plutôt drôle. L’innocence et la bienveillance des enfants sont attachantes. Leurs idées saugrenues et inattendues, leur façon de voir les choses ou de penser peuvent nous faire sourire et même rire. L’aventure tout au long de l’histoire est très inattendue et ne nous viendrait même pas à l'esprit. On voit un point de vue différent sur la manière d’aborder la vie au quotidien : joyeux et positif malgré tout.
Ce film d’animation vaut largement le détour, et convient aux petits comme aux grands.
Olga G.
Cependant, derrière cette course effrénée, le récit réserve des instants introspectifs, parfois teintés de mélancolie.
Sorti sur les écrans en ce mois d'octobre, l'histoire se tisse autour de Linda, une petite fille évoluant dans l'univers singulier qu'elle partage avec sa mère. L'étincelle initiale prend vie à travers un malentendu, une bague égarée, qui déclenche une réflexion maternelle sur l'injustice. Pour se racheter, la mère s'engage dans une quête pour offrir à sa fille ce qu'elle désire le plus : un poulet au poivron, celui-là même que confectionnait jadis son défunt père. Ainsi commence une aventure aussi comique que touchante, un jour de grève, promesse maternelle à la clé.
Les dessins, bien que simples et esquissés, explosent en une palette de couleurs non conventionnelles, ajoutant une dimension émotionnelle et vivante à ce dessin animé original. L'irréalisme initial des couleurs, bien que déroutant, se transforme en un langage visuel captivant au fur et à mesure que l'histoire progresse.
Ce qui distingue ce film est son regard sérieux sur l'enfance. Les enfants ne sont ni infantilisés ni idéalisés, mais plutôt présentés comme des égaux aux adultes. L'approche novatrice des réalisateurs dévoile l'intelligence de l'enfance, exposant leurs expériences, émotions et perceptions du monde de manière authentique. Une connexion émotionnelle s'établit, transcendante de l'âge du spectateur.
Abordant des thèmes délicats avec une grâce enfantine, le film explore la perte du père de Linda sans plomber l'atmosphère. Au contraire, la légèreté de l'approche enfantine offre une réflexion sur la vie et la résilience, tout en invitant le public à considérer ses propres perspectives.
À travers l'humour et l'innocence des enfants, le récit se pare d'une touche comique. Les idées farfelues et les points de vue inattendus des jeunes protagonistes ajoutent une dimension joyeuse à une aventure qui défie les attentes, proposant un regard alternatif sur la vie quotidienne, empreint d'une positivité contagieuse.
En somme, Linda veut du poulet est une pépite cinématographique qui transcende les conventions du film d'animation. Son originalité visuelle, son approche sérieuse de l'enfance, la délicatesse avec laquelle elle aborde des thèmes sensibles et son humour enchanteur en font un voyage incontournable, aussi bien pour les petits que pour les grands.
Evan B.
Je viens de voir votre film sur l’histoire de l’attachante Linda et sa mère. Le titre du film Linda veut du poulet avait beau m’intriguer, j’avais un a priori inexplicable sur ce film d’animation…
Mais les dessins sont hors du commun et ont leur charme bien à eux tout comme les personnages de l’histoire qui ont un caractère bien trempé, ce qui rend le film très réaliste. J’ai vraiment apprécié le côté « ne pas juger un livre à sa couverture ». Au premier abord le film paraît enfantin avec des chansons qui donnent cet aspect de conte de fées mais il y a en fait des significations bien plus profondes derrière ces dessins. Le point de vue de la mère est vraiment poignant et on a l’impression de ressentir avec elle tout le poids des responsabilités qu’elle doit supporter. J’ai aussi aimé retrouver des ressemblances chez chaque personnage, comme par exemple la mère qui jure comme sa grande sœur ou qui fait des caprices envers cette dernière comme Linda le fait avec sa mère. La sœur de la mère de Linda est un personnage aussi agréablement réaliste. La scène où elle donne son cours de yoga mais sort pour exploser de fureur est un paradoxe particulièrement comique, cette scène m’a donc vraiment marquée.
Pour conclure je dirais que c’est un film qui est vraiment touchant mais drôle à la fois , vous avez réussi à faire passer des messages de façon subtile et c’est vraiment bien réalisé. C’est pour moi un film qui vaut vraiment la peine d’être regardé.
Leïla B.
lundi 15 janvier
de Marco BELLOCCHIO.
Avec Paolo PIEROBON, Fausto RUSSO ALESI, Barbara RONCHI, Enea SALA, Leonardo MALTESE, Filippo TIMI, Fabrizio GIFUNI
En 1858, dans le quartier juif de Bologne, les soldats du Pape font irruption chez la famille Mortara. Sur ordre du cardinal, ils sont venus prendre Edgardo, leur fils de sept ans. L’enfant aurait été baptisé en secret par sa nourrice étant bébé et la loi pontificale est indiscutable : il doit recevoir une éducation catholique. Les parents d’Edgardo, bouleversés, vont tout faire pour récupérer leur fils. Soutenus par l’opinion publique de l’Italie libérale et la communauté juive internationale, le combat des Mortara prend vite une dimension politique. Mais l’Église et le Pape refusent de rendre l'enfant, pour asseoir un pouvoir de plus en plus vacillant...
captivant de bout en bout. Le réalisateur réussit à créer une tension palpable tout au long du film, notamment grâce à des scènes d'enlèvement saisissantes. Les performances des acteurs, tels que Pierfrancesco Favino et Luigi Lo Cascio, apportent une réelle intensité émotionnelle à l'histoire.
Cependant, le film souffre parfois d'un rythme lent, ce qui peut rendre certains passages moins captivants. De plus, l'aspect politique du récit aurait pu être davantage développé, afin de mieux comprendre les enjeux historiques de l'époque.
Axel B.
un jeune garçon juif, est enlevé par des soldats envoyés par le pape. La nourrice d’Edgardo l’avait baptisé en secret. Il se doit donc d’avoir une éducation catholique d’après le pape.
J’ai trouvé ce film très intéressant pour l’histoire tragique. Les acteurs sont très bons ainsi que les décors bien construits et bien pensés. Ce film ne peut pas nous laisser indifférent. Tout est bien orchestré de A à Z. La fin du film est marquante, on ressent bien l’hésitation d’Edgardo entre le catholicisme et le judaïsme.
C’est un film émouvant avec une très belle histoire. L'acteur qui joue le personnage d’Edgardo est un très bon acteur qui interprète à la perfection son rôle. Quand on sait que ce qu' a vécu le personnage dans le film est basé sur une histoire vraie et que beaucoup d’autres enfants ont vécu cela...
Zoé B.
plonge dans des faits réels et offre un suspense captivant de bout en bout ce qui provoque une tension palpable à travers des scènes d'enlèvement saisissantes, tandis que les performances de Pierfrancesco Favino et Luigi Lo Cascio ajoutent une profondeur émotionnelle à l'ensemble.
Malgré ses atouts, l'exploration des aspects politiques aurait pu être plus approfondie, offrant ainsi une meilleure contextualisation des enjeux historiques. En outre, le film peut parfois souffrir d'un rythme un peu lent, ce qui a pour effet de diminuer l'impact de certaines scènes.
Evan B.
où l’on remarque d’un regard indiscret la vision d’une jeune femme assistant au baptême d’un jeune enfant. Le film continue lorsque, quelques années plus tard, les autorités viennent annoncer à la famille de l’enfant qu’il devra être emmené sur l’ordre du pape, ce à quoi la famille proteste car leur enfant n’est pas baptisé. Suivront alors moult scènes nous apprenant petit à petit l’histoire de cet “enlèvement”. Cette œuvre cinématographique nous montre une cruelle vision du christianisme et met en question le pouvoir du pape.
Le film est très bien réalisé, il montre plusieurs points de vue nous permettant de mieux comprendre les personnages et leur vision des choses. Inspiré de faits réels, ce film est à voir. Le réalisateur a très bien mis en scène son histoire et la réalisation est excellente, ce qui le place parmi les must de cette année.
Mario B.
Bellocchio signe une œuvre politique libre et forte. Il nous raconte l’histoire d’un baptême fait à l’insu des parents du petit Edgardo qui se retrouve enlevé par l’Église catholique à l’âge de 6 ans. Parce qu’il a été baptisé, Edgardo doit recevoir une éducation dans cette religion et être séparé des siens. Ses nouveaux camarades lui disent que s’il fait tout ce qu’on lui demande, il pourra ressortir et retrouver sa famille. Alors l’enfant se retrouve tiraillé entre la fierté du Pape et la peine de sa famille.
Ce récit explicite la force et le pouvoir de la religion au milieu du 19ème siècle dans l’histoire italienne. La religion est tellement omniprésente dans ce film qu’elle devient un personnage à part entière. Le Pape qui est très présent dans la vie d’Edgardo en est une représentation. C’est un personnage qui est aussi dérangeant que dérangé. Il est obnubilé par Edgardo et lui jette des regards plus que douteux.
Quant à Edgardo, la religion le plonge dans une position très délicate : il est tiraillé entre l’envie de plaire aux religieux qui l’ont enlevé, avec l’espoir d’être délivré, et la promesse qu’il a faite de ne pas délaisser le judaïsme . Cette tension apparaît nettement au moment où il craque lors de la visite de sa mère. Mais au fil du temps, les enseignements qu’il reçoit sont un tel lavage de cerveau qu’il repousse sa famille qui n’a pourtant jamais abandonné. Malgré tout, il lui reste toujours des traces de sa jeunesse au moment où, plus âgé il fait tomber le Pape . Edgardo a tant vécu entre ces deux mondes que son comportement est imprévisible.
Tout au long du film, le cadre pictural et musical est tout aussi important. Les couleurs sont sur des teintes assez chaudes qui illustrent à la perfection les paysages italiens. La bande-son est prenante, elle est vraiment importante pour les moments haletants du film. En conclusion, L’enlèvement est un très beau film qui tient en haleine pour deux heures. Je le recommande vivement.
Leila B.
on suit l’histoire du petit Edgardo Mortara dans une affaire très sombre incriminant l’église catholique.
Bologne, 1858. Edgardo Mortara est un enfant de 7 ans issu d’une famille juive sans histoire. Sa vie va basculer quand il va se faire enlever par les soldats du pape, sous prétexte qu’il aurait été baptisé en cachette plus jeune. Il va ainsi être arraché à sa famille pour se rendre à Rome et recevoir une éducation catholique auprès du pape. Ses parents, dévastés, vont tout faire pour récupérer leur enfant, rendant l’affaire publique et incriminant l’église.
J’ai trouvé ce film très puissant et très émouvant. En effet, le réalisateur a choisi de parler d’un sujet assez sensible puisqu’il s’attaque à la religion catholique et à cette affaire qui révèle la perversion dont a pu faire preuve l’église. C’est très intéressant et vraiment bien réalisé. J’ai été vraiment bouleversée par la souffrance des parents qui était très bien montrée, avec des scènes absolument déchirantes.
J’ai été absolument époustouflée par le jeu d’acteur du petit Edgardo Mortara. Celui-ci avait un regard très expressif et qui témoignait d’une grande force ne laissant pas indifférent. J’ai aussi trouvé la musique parfaitement adaptée à l’ambiance générale du film. En revanche, j’avoue avoir été quelque peu déçue par la fin, que j’ai trouvée réellement déprimante. En revanche, cette fin permet de montrer la force de la manipulation qu’a subie Edgardo et la tristesse de cette histoire.
Zélie C.
en termes de mise en scène et de réalisation artistique. Cependant, une fois ces compliments faits, tout est dit…
Le sujet est passionnant. Il s’agit de l’histoire vraie d’un petit garçon juif, Edgardo Mortara, arraché à sa famille par le Pape en 1858. Cet enlèvement serait soi-disant permis par le fait que le petit Mortara étant bébé aurait été baptisé par une des ses nourrices.
Le réalisateur semble avoir été à court dans la recherche du caractère des différents personnages, les rendant ainsi un peu surjoués. On ne peut tout de même pas nier le bon jeu d’acteur, notamment celui d’Enea Sala, qui joue le petit Edgardo.
Il manque aussi un aspect plus psychologique vu les possibilités que donne le scénario. Le côté dramatique a été privilégié. En regardant le film, on ne se dit pas que ce qui arrive est grave, mais on a l’impression que le réalisateur force la compassion. Les cris et la frénésie musicale sont plus désagréables que prenants.
Ces deux facteurs ajoutent des longueurs au film, en plus des scènes déjà interminables de l’enlèvement en barque ou celles des courses en calèche.
Ce film reste un beau film mais le réalisateur se limite au récit. En développant plus le côté attachant des personnages, on rentrerait plus dans le film.
Léo C.
Être un enfant, c’est devoir faire face aux conflits des adultes en étant impuissant.
Être un enfant, c’est être empli de doutes et d’incertitudes face à notre monde.
Être un enfant, c’est ne pas forcément avoir le choix.
Être un enfant, c’est être sous une emprise, qu’elle soit bienveillante ou non, et cela, Marco Bellocchio nous le montre bien dans son film, “l’enlèvement”.
Edgardo est un enfant au visage sage au début du film, c’est un enfant qui veut bien faire mais qui se retrouve face à un conflit qui n’a pour lui pas vraiment d’intérêt, mais cela lui tient à coeur de rester auprès de sa famille. C’est d’ailleurs cela qu’il utilise comme motivation pour étudier cette religion qui lui est inconnue et dont il va découvrir l’histoire.
Edgardo est perdu entre les deux religions et rêve à un moment de “décrucifier” le christ pour enfin effacer ce conflit qui le sépare de sa famille.
Au début, le petit Edgardo va lutter face à la religion puis petit à petit va finir par tomber sous l’emprise du pape qui devient pour lui une figure de “paternité” pour qui il va renoncer à sa famille et vouer toute sa foi à son nouveau dieu.
Nous pouvons le constater sur cette scène, Edgardo a le regard plein d’incertitudes et de doutes, pris entre sa famille, l’Eglise et la religion. A cela s’ajoutent les musiques, qui créent une ambiance mélodramatique.
Lilou M.
lundi 29 janvier
de Cédric Kahn.
Avec Denis Podalydès, Jonathan Cohen, Stefan Crepon, Souheila Yacoub, Emmanuelle Bercot, Xavier Beauvois, Valérie Donzelli.
Simon, réalisateur aguerri, débute le tournage d’un film racontant le combat d’ouvriers pour sauver leur usine.
Mais entre les magouilles de son producteur, des acteurs incontrôlables et des techniciens à cran, il est vite dépassé par les événements.
Abandonné par ses financiers, Simon doit affronter un conflit social avec sa propre équipe.
Dans ce tournage infernal, son seul allié est le jeune figurant à qui il a confié la réalisation du making of.
Dans ce film, nous pouvons voir quatre points de vue du cinéma, celui du réalisateur, celui des coulisses, celui des vraies scènes tournées et enfin notre point de vue en tant que spectateur.
C’est alors très intéressant si on se pose des questions autour du cinéma et de ses différents points de vue externes et internes. Ce film nous montre aussi l’importance des métiers que l’on ne voit pas, ceux qui sont derrière la caméra.
L’auteur met en avant le fait que le monde du cinéma n’est pas forcément facile et qu’il y a des hauts comme des bas qui peuvent varier. Certaines situations peuvent nous donner envie d’abandonner mais en s’accrochant à un petit espoir ou un petit élément tout peut changer et s’arranger.
Ce film nous permet également d’avoir une réflexion personnelle sur des choix de vie ou sur nous-mêmes.
Pour conclure j’ai trouvé ce film très intéressant malgré quelques passages un peu longs qui n’étaient pas forcément nécessaires selon moi mais je le conseille toutefois.
Colline G.
Un film avec beaucoup de bon et plein de profondeur mais trop de défauts qui ne permettent pas de l’apprécier pleinement.
En effet, le jeu de Podalydès, d' Emmanuelle Bercot et de Stefan Crepon est presque irréprochable et le scénario relativement original et intéressant. Mais le film manque de crédibilité car il est vendu comme un film comique ce qui est très prétentieux. Les quelques blagues qui allègent l’ambiance tendue du film ont été mal dosées. Je pense notamment en disant cela au comique de répétition avec la phrase du réalisateur “C’est le fils de qui ?” qui revient un peu trop souvent comme pour rappeler que le film est censé être perçu comme humoristique.
Ensuite, pour rester dans la critique et revenir sur le jeu des acteurs, il faut signaler le jeu d’acteur de Jonathan Cohen et celui de Souheila Yacoub. J’ai trouvé les personnages de Jonathan Cohen exaspérants et aucunement drôles. Il crie bien trop et il est vraiment détestable et je ne pense pas que c’est l’effet escompté par le réalisateur puisque je le rappelle le film est vendu comme comique. De plus, le jeu de Souheila Yacoub est assez hystérique, ce qui rend le visionnage un peu moins plaisant.
Le film reste tout de même un film social créatif car enveloppé sous le tissu du film dans le film. On comprend très vite que le film va tourner à la catastrophe et que le scénario du film dans le film risque de se produire dans la réalité. Les changements de points de vue entre vision du film, vision du film dans le film et vision du making of du film dans le film, apportent beaucoup de rythme au film, qui en a bien besoin. Le problème avec ces changements est qu’ils peuvent très vite perdre le spectateur entre les points de vue parallèles. Cet effet là a sans doute été recherché par le réalisateur pour montrer que la fiction peut se mélanger avec la réalité mais il n’empêche que cela ne permet pas une compréhension totale et facile.
Pour revenir sur les bons côtés du film, on peut noter toutes les scènes montrant les relations humaines qui sont magnifiques et percutantes (bien que certaines soient longues :/ )
On peut donc retenir de ce film qu’il a un très bon fond et beaucoup de sens puisqu’il rejette l’image parfaite du cinéma américain et raconte une histoire bouleversante avec quelques touches d’humour. A voir avec un sens critique et beaucoup de concentration.
Léo C.
Ce film nous fait suivre Simon, un réalisateur dépassé par son métier qui veut faire son long métrage engagé dénonçant la fermeture d'une usine et le sort des ouvriers licenciés. Mais on essaie de reprendre son film pour en faire un simple divertissement à « Happy ending ».
Puis Alain, l’acteur vedette, qui veut à tout prix être l’élément principal du film, quitte à faire de l’ombre à l’étoile montante du plateau, Nadia, et complètement changer le scénario, ce qui dépasse Simon qui décide de laisser couler. Cependant il laisse une chance à Joseph , un jeune homme passionné du monde du cinéma pour faire le making of du film. En faisant cela , Simon a pour but de montrer les réalités de ce domaine.
L’idée de ce scénario est pour moi très intéressante, nous découvrons l’envers du décor, mais les scènes de film sont pour moi trop vagues, les personnages jouent-ils leur propre rôle ? Est-ce une reconstitution ? Une réadaptation ? je n’ai pas du tout accroché à cette partie. Le surjeu de Jonathan Cohen met assez mal à l’aise également. J’ai trouvé que ce type de film plus sérieux ne lui allait pas. On attend de son personnage qu’il se prenne au sérieux, mais le spectateur n’y croit pas. Cependant j’ai trouvé que Denis Podalydès avait un jeu d’acteur très touchant et qu’il était la réussite de ce film. J’ai trouvé qu’il était le personnage qui redonnait de l’énergie au film.
Côté technique, les plans avec la caméra à l’épaule sont un style assez particulier qui ne me plaît pas trop , je trouve cela trop brusque et donne une sorte de «mal de mer ». J’ai tout de même apprécié le bref extrait du making of de Joseph avec le format carré qui apportait une certaine beauté contemplative à ce passage .
En conclusion , c’est un film qui m’a laissée assez sceptique et que j’ai trouvé un peu longuet, je m’attendais à rire avec Jonathan Cohen et je me réjouissais de découvrir les secrets du cinéma mais je suis restée sur ma faim. L’histoire dans l’histoire ne décolle pas vraiment, Jonathan Cohen écrase tout, et le cinéma qui est un élément du film à part entière est parfois en retrait également. Bref..., mention spéciale pour le making of dans le film...
Leïla B.
Dans ce film réalisé par Cédric Kahn et sorti le 10 janvier 2024, on suit le tournage d’un film. Ce dernier est réalisé par un certain Simon, interprété par Denis Podalydès. Tout se passe pour le mieux jusqu’à ce que les investisseurs pour le film retirent leur participation financière qui s’élève à 1 million d’euros pour un désaccord de scénario. A partir de ce moment, tout s’écroule et le tournage devient chaotique et ingérable, créant un véritable conflit social, qui n’est pas sans ressemblance avec le scénario du film tourné…
J’ai réellement adoré ce film que j’ai trouvé tout simplement parfait dans sa forme et dans son jeu. En effet, ce film est quelque peu inhabituel dans sa structure puisque il y a trois ‘’plans’’ différents durant tout le long du film. On voit ainsi des scènes du film qui est tourné, les coulisses de ces mêmes scènes avec la vie personnelle des acteurs puis des images du making of qui est réalisé par le jeune figurant Joseph (interprété par Stefan Crepon) en même temps que le tournage du film. Pendant tout le film, on passe d’un plan à un autre et cela est très déstabilisant mais vraiment intéressant. On en vient même à se perdre par moments, ne sachant si ce qu’on voit fait partie du film tourné ou si c’est une scène de ‘’la vraie vie’’. Cet effet est d’autant plus déstabilisant que l’histoire du film réalisé a de nombreuses ressemblances avec la situation de crise qui a lieu sur le tournage. On assiste alors à un drôle de déjà-vu tout le long du film, ce qui est très spécial mais extrêmement bien agencé.
Outre cette histoire de triptyque, j’ai été bluffé par les acteurs et leur jeu. Ici, tous les personnages sont imparfaits et ont une vie personnelle compliquée. Le réalisateur est au bord de la séparation avec sa femme, Joseph essaye de joindre les deux bouts en travaillant dur dans la pizzeria familiale alors qu’il voudrait travailler dans le cinéma, etc… C’est donc très intéressant de voir tous les personnages jongler entre problèmes personnels et cinéma. J’ai aussi été très surprise du jeu de Jonathan Cohen. En effet, c’est un acteur que j’ai eu l’occasion de voir dans des rôles plutôt humoristiques sans réelle profondeur, à l’inverse du personnage qu’il incarne dans Making of. On le voit ici dans un acteur détestable mais on se rend vite compte que c’est une personne avec un bon fond, et j’ai trouvé que Jonathan Cohen l’interprétait très bien. Ce bon jeu est globalement présent chez tous les acteurs que j’ai trouvé pertinents.
En revanche, je ne suis absolument pas d’accord pour qualifier ce film d’humoristique. Je le trouve au contraire plutôt dramatique et n’arrive pas à voir ce qu’il a de drôle. Cela n’en reste pas moins un très bon film que je ne peux que conseiller pour sa profondeur et pour assister aux coulisses d'un tournage en pleine dérive…
Zélie C.
L'histoire suit un réalisateur en pleine création de son nouveau long-métrage, mais au fur et à mesure que le tournage progresse, les limites entre réalité et fiction commencent à se brouiller.
Le film aborde des thèmes intéressants tels que la quête de l'authenticité artistique, le pouvoir de l'imagination et les conséquences de la manipulation émotionnelle sur les acteurs. Cédric Kahn parvient à créer une tension palpable où le spectateur est lui-même entraîné dans cette confusion entre ce qui se passe devant et derrière la caméra.
Malheureusement, malgré cette intrigue prometteuse, le film a quelques problèmes. Tout d'abord, le développement des personnages est superficiel. On a du mal à s'attacher ou à comprendre les motivations des protagonistes, ce qui limite notre empathie envers eux. Les relations entre les différents membres de l'équipe de tournage sont également assez floues, ce qui rend difficile de s'investir pleinement dans l'histoire.
Axel B.
On y voit les acteurs, les réalisateurs et les techniciens faire face à des problèmes comme les disputes ou les contraintes financières. Le réalisateur, Cédric Kahn, nous offre une vision très réaliste de ce milieu, avec des moments où les personnages montrent leurs émotions et leurs faiblesses. Les acteurs jouent très bien et donnent une profondeur au film.
Le film parle aussi de thèmes importants comme le pouvoir, la manipulation et les sacrifices nécessaires pour créer un film. Il y a beaucoup de suspense alors que les personnages se débattent avec les problèmes de l'industrie cinématographique.
Cependant, certains pourraient trouver le film un peu lent et compliqué à suivre. De plus, il peut sembler donner une vision pessimiste sur l'industrie du cinéma, sans montrer beaucoup d'espoir.
Malgré tout, "Making of" est un film intéressant à regarder pour sa sincérité et ses bonnes performances, même s'il peut donner une vision sombre du cinéma.
Mario B.
Ce film dramatique et humoristique présente Simon, un réalisateur voulant faire son film consacré au combat d'ouvriers voulant sauver leur usine.
Toutes les scènes sont filmées, même celles non présentes dans le film de Simon grâce au making of. On apprend les contraintes du réalisateur, on observe les nombreuses émotions de Simon qui passe par le stress, la peur, la joie et même la tristesse à cause de sa famille. Le réalisateur se sent assez seul, car sa famille est loin de lui et cela n’arrange pas sa situation.
Le scénario est le principal problème du réalisateur. Effectivement pour obtenir un financement, son agent a donné aux producteurs un scénario avec une fin heureuse alors que celui du réalisateur est censé dénoncer l’échec du combat des ouvriers pour sauver leur usine, donc une fin plutôt triste. La pression du budget pour Simon est difficile car il doit payer toutes les personnes, soit les acteurs et ceux qui l’aident. Enfin Simon doit régler les conflits entre les acteurs.
La seule chose sur laquelle Simon peut vraiment compter est le making of. Simon croit beaucoup en Joseph et est persuadé qu’il a un véritable talent, malgré son statut social modeste.
J’ai beaucoup apprécié ce film. Il montre la face cachée du tournage d’un film.
Lucie D.
la réunion de trois projets de films distincts.
Un film sur le burn out d’un réalisateur. Un autre sur des ouvriers qui veulent reprendre leur usine en autogestion. Et un troisième que je voulais faire depuis longtemps, un vrai making of sur un tournage avec un angle insolite, les dessous, les rapports de pouvoir, la place de l’argent, comment l’économie vient percuter la création. »
En effet, on pourrait qualifier ce film d’un film sur le film d’un film. C’est une réelle mise en abyme. Dit ainsi nous pouvons avoir l’impression que l’histoire est incompréhensible mais en réalité tout est fait pour que le spectateur passe un agréable
moment. Par exemple, lorsque l’on passe du point de vue d’une caméra à une autre, les dimensions de l’image projetée varient. De ce fait, nous associons vite un format à une aventure. Pour moi, même si le réalisateur ne le mentionne pas dans son propos ci-dessus, il y a un sujet « fil rouge » :
Le travail sans rémunération est-il acceptable si la passion ou le combat sont plus importants ?
Les trois projets de ce film permettent d’apporter des réponses différentes à cette question et c’est ce que je trouve très intéressant et original.
Premièrement, la partie du film axée sur le réalisateur traite de la difficulté pure et dure d’un tournage. Ainsi nous pouvons prendre conscience de la réalité des heures de travail intensives réalisées par cette profession et les étapes compliquées auxquelles ces personnes sont confrontées notamment les problèmes d’argent. Ce réalisateur, Simon, est dépassé par les événements perturbateurs du tournage et vit un combat intérieur car le cinéma représente pour lui avant tout une passion.
Ensuite, la partie du film axée sur les ouvriers traite de la façon dont ils vont tenter de sauver leur usine en l’occupant de force. La décision qu’ils doivent alors prendre est combien de temps ils pourront résister. En effet, même si se battre pour ses droits est important, gagner de l’argent leur semble, à un certain moment, être une option de survie.
Enfin, la partie du film axée sur le figurant qui est chargé de réaliser le making of nous présente tout l’enthousiasme que peut vivre un jeune lorsqu’on lui attribue le rôle dont il rêve. Dans ce cas, il n’est jamais question de rémunération et pourtant Joseph accepte avec énormément d’entrain la proposition du réalisateur qui est de le suivre au fur et à mesure de l’avancée du tournage, une caméra à la main. L’ambition et la motivation sont au cœur de son travail, il ne compte pas ses heures et met toutes ses capacités en œuvre pour rendre un travail de qualité.
Ce film est présenté sous forme de comédie, certes il est assez amusant notamment grâce à la présence du brillant acteur Jonathan Cohen dont les personnages incarnés sont la plupart du temps décalés de la réalité. Making of fait surtout réfléchir sur différents thèmes de notre société actuelle au sujet des relations sociales sur un ton léger mais réaliste à la fois.
Adèle G.
lundi 12 février
de Mohamed Kordofani
Avec : Siran Riak, Eiman Yousif, Nazar Gomaa, Ger Duany
Une étrange amitié lie une riche soudanaise musulmane du Nord à une soudanaise chrétienne du Sud démunie après la mort de son mari.
Que cache la sollicitude de l’une envers l’autre
Ce film nous conte le lien qui se forme entre deux femmes : l’une musulmane et l’autre chrétienne, venant de milieux en conflit. Par inattention en voiture, Mona renverse Daniel, le fils de Julia. Cédant à la panique, Mona tente de prendre la fuite, mais le mari de Julia veut rattraper l’agresseuse de son enfant. S’ensuit alors une course-poursuite effrénée et haletante. Effrayée, Mona appelle Akram, son mari, pour qu’il la sauve. Une fois arrivée devant chez elle avec son poursuivant à ses trousses, Mona tente d’expliquer la situation à son mari, mais ce dernier ne réfléchit pas. Il tire un coup de fusil au poursuivant de sa femme. La famille de Julia est brisée, dans une situation précaire et elle n’a nulle part où aller. Tout comme Julia, Mona est bouleversée mais doit le cacher à Akram, qui lui, ne veut pas en faire toute une histoire. Mona décide de retrouver la femme et le garçon qu‘elle a violenté et décide d’engager Julia comme femme de ménage. Et de là débute une amitié forte entre deux vies complètement opposées.
Cette projection m’a grandement touchée. Ce récit d’une vie était très immersif et a suscité chez moi un réel attachement envers les deux protagonistes qui ont toutes deux une vie dramatique ou qui le devient. La lourdeur des sentiments de Mona est transmise au spectateur et donne un coup de massue lorsqu'on assiste à la scène où elle craque. En effet, l’accumulation de petits mensonges nous fait ressentir le poids des décisions qu’elle prend. Sur une grande partie du film, nous pouvons contempler l’épanouissement des personnages mais l’on sent bien qu’à un moment donné, il va y avoir une catastrophe et cela donne un sentiment angoissant qui est omniprésent pendant le film. Le personnage d’Akram est aussi très marquant; il est détestable et impose ses principes à Mona. Malheureusement, c' est la parfaite illustration de situations réelles qui ne sont pas des cas isolés . Ce personnage nous fait comprendre la contrainte à laquelle Mona fait face. On se sent enfermé et on a une certaine frustration de voir qu’elle est en quelque sorte sous la tutelle de son mari. Mais ce film donne tout de même espoir en des cohabitations de populations à avis divergents. Le côté contemplatif des paysages soudanais est dépaysant et absolument époustouflant. Les couleurs vives de ce film nous transmettent la chaleur de ce pays d’une beauté brute et modeste. La façon de filmer donne un caractère à ce film bien à lui, comme par exemple la scène d’introduction où l’on voit Mona seule dans sa cuisine, le focus est posé uniquement sur Mona. Avec du recul, ce type de cadrage accentue le sentiment de solitude de Mona.
En conclusion , ce film est un chef-d’œuvre prenant et qui fait son effet , on ne peut pas en sortir indemne. Un film à ne pas rater .
Leïla B.
par son histoire qui montre les conséquences des mensonges. Le film souligne de manière poignante à quel point il est difficile de révéler la vérité après avoir menti longtemps et souvent, mettant en lumière l'importance cruciale de l'honnêteté.
L'aspect émotionnel du film est renforcé par la manière dont il expose le racisme entre les pays du nord et du sud, offrant une perspective nouvelle et pertinente.
Cependant, malgré mon appréciation générale, la fin du film m'a laissé perplexe. Certaines nuances échappent à ma compréhension, laissant une note d'ambiguïté. Malgré cette confusion, "Goodbye Julia" demeure une expérience cinématographique captivante, mêlant habilement émotion, réflexion sociale et exploration narrative.
Naël P.
Ode à la liberté.
Original car il y a très peu de films soudanais.
Deuil, comment le vivre ?
Bouleversant d'émotions.
Y a-t-il une possibilité de vivre ensemble malgré des différences religieuses ?
Espoir d'une fin heureuse ?
Jeux d'acteurs très bien maîtrisés et émouvants.
Utile pour faire passer des messages.
Le film que j'ai préféré.
Inspirant pour inciter les gens à agir.
Amitié tumultueuse entre Julia et Mona.
Julia R.
Dans ce film, on suit la vie de deux femmes. Mona, ex-chanteuse musulmane appartenant à une classe sociale élevée venant du Soudan du nord. Julia, chrétienne appartenant à une classe sociale précaire venant du Soudan du Sud. Tout les oppose, et pourtant, un malheureux événement va faire basculer leurs vies respectives. En effet, en faisant preuve d’inattention au volant, Mona va percuter le fils de Julia. Prise de panique, elle va s’enfuir mais sera suivie par le père de l’enfant. En arrivant chez elle, le mari de Mona va tuer l’homme qui la poursuivait en lui tirant dessus. Mona, rongée par la culpabilité, va tout mettre en œuvre pour retrouver Julia et son fils, consciente qu’elle a détruit une famille et voulant se racheter. Elle retrouvera alors ce qu’il reste de la famille et embauchera Julia comme femme de chambre afin de la sortir de la précarité. De là débutera une amitié inattendue et plutôt étrange, bercée par le racisme, les mensonges et la culpabilité. Mais jusqu’où ira Mona dans son mensonge et dans la quête de se racheter ? Saura-t-elle s’arrêter et avouer ses méfaits ? Car, comme on dit, faute avouée à demi pardonnée…
Ce film est un chef d’œuvre cinématographique qui me restera en mémoire très longtemps. Tout est parfait, le jeu des acteurs comme les plans sont très bien réalisés. Les deux personnages principaux sont très émouvants et très attachants. En effet, Mona et Julia ont toutes deux une vie compliquée, Mona vivant un cauchemar dans sa relation conjugale, Julia faisant douloureusement le deuil de son mari. Malgré tout, les deux femmes se lient d’une amitié forte et fusionnelle qui ne laisse pas indifférent. Durant tout le film, on ressent la culpabilité de Mona qui prend toujours plus de place, ses mensonges s’accumulant et faisant planer une ambiance pesante et lourde tout le long du film. On comprend dès le début que Mona va craquer et que cela ne sera pas un agréable moment. Effectivement, la scène où Mona avoue ses méfaits est tout simplement bouleversante et très forte en émotions. Il faut dire que celle-ci souffre beaucoup de par son mari Akram qui est un personnage odieux, ne lui laissant aucune liberté et traquant le moindre écart de son épouse. Le personnage d’Akram est détestable et est très représentatif du système patriarcal poussé à l’extrême. Malheureusement, c’est un cas de figure beaucoup plus récurrent qu’on ne le pense et je trouve très intéressant le fait de mettre ce genre de personne en lumière, afin de faire de la prévention. De plus, cette oppression permanente nous permet de nous mettre à la place de Mona et de comprendre que par moments, le mensonge est la meilleure des solutions, même si elle doit y laisser sa santé mentale.
D’ailleurs pour tous les personnages, j’ai trouvé le jeu superbe, même si très simple. En effet, les acteurs ont une palette de jeu très émouvante, puisque simple et honnête. Un dernier point que j’ai fortement apprécié dans ce film, ce sont les images. Les décors sont magnifiques et on assiste à des tableaux tout simplement magiques. Le rythme de ce film est plutôt lent, mais cela n’est absolument pas dérangeant puisqu’il correspond parfaitement à l'esthétique globale du film.
Ainsi, ‘’Goodbye Julia’’ réalisé par Mohamed Kordofani et sorti en 2023 est un chef d’œuvre cinématographique très émouvant que je recommande absolument.
Zélie C.
C’est le premier long métrage de Mohamed Kordofani et c’est jusqu'à présent mon favori pour le prix Jean Renoir. En effet, ce film est très touchant et poétique et traite des sujets difficilement abordables au Soudan. Écrit avant le début de la guerre au Soudan, Goodbye Julia retrace une amitié impossible entre deux jeunes femmes éloignées par le racisme et la haine.
Si ce film retranscrit la situation sociale au Soudan avant qu'il ne soit divisé en deux, il montre aussi une histoire intime entre deux femmes que tout oppose. Une des femmes est bourgeoise, nordiste et musulmane, alors que l’autre est pauvre, sudiste et chrétienne. Pourtant, il s'avère que ces deux femmes ont tout pour être ensemble et leur amitié fait face au rempart séparant le Nord au Sud. Cette relation construite sur des contradictions et des secrets semble pourtant être la dernière arme qui peut abattre ce mur de préjugés et de racisme.
Bien que l’histoire manque un peu de rythme au milieu du film, le scénario reste très bien écrit et exploité et laisse même au spectateur une fin énigmatique. Les acteurs rentrent parfaitement dans leur rôle et leurs personnages sont caractéristiques et représentatifs sans être excessifs. De plus les relations sont très vraies ce qui rend le film plus captivant et donc dramatique. Enfin, ce film regorge de subtiles métaphores aux messages positifs, ce qui ajoute un autre bon côté au film.
Léo C.
Cette dernière est d’une classe sociale plutôt aisée du Soudan du nord et vit avec son mari. Elle provoque la mort d’un homme pauvre du Soudan du sud qui n’est autre que le mari de Julia. Mona décide de se racheter auprès d’elle et décide de la prendre avec son fils, à son service pour les protéger de la pauvreté et des émeutes. Il faut rappeler que le Soudan est divisé en deux parties qui se font la “guerre” le nord étant raciste envers le sud. Le réalisateur raconte une histoire basée sur des faits réels qu’il a vécus en tant que soudanais.
Ce film est très émouvant et nous montre la réalité cruelle des hommes entre eux alors même qu’ils sont du même pays. Mais il y a un réel équilibre entre le “négatif” et le “positif”, le réalisateur a réussi à nous raconter une histoire plutôt dure tout en arrivant à y ajouter des instants de joie et de bonheur qui rendent l’histoire d’autant plus belle. J’ai trouvé ce film vraiment très touchant, on ressent tout ce que les personnages vivent, on aimerait les aider et on se sent plutôt démuni face à leur souffrance.
La manière de filmer est tout juste magnifique. Certains plans et les passages d’un plan à l’autre sont très intéressants. En effet, la caméra peut rester fixe et le personnage va se déplacer. Par exemple une scène où on filme à l'intérieur de la voiture, un personnage sort dehors mais la caméra reste à l'intérieur, cela nous donne un effet de recul sur la scène.
Ou bien on filme le personnage à travers une grille, cela permet de mettre en valeur la personne (souvent le visage), en donnant l’impression au spectateur d'être à l’endroit de la caméra, et donc de se sentir présent dans la scène et d’y assister réellement.
Je conseille donc vivement ce film, à un public plutôt averti, qui fait désormais partie de mes films préférés.
Olga G.
lundi 19 février
d’Asmae El Moudir
Casablanca. La jeune cinéaste Asmae El Moudir cherche à démêler les mensonges qui se transmettent dans sa famille. Grâce à une maquette du quartier de son enfance et à des figurines de chacun de ses proches, elle rejoue sa propre histoire. C'est alors que les blessures de tout un peuple émergent et que l’Histoire oubliée du Maroc se révèle.
Sous forme d’une autobiographie modelée, on va suivre l’histoire de la cinéaste, les tromperies et les non-dits qui traversent depuis toujours sa famille.
Le film est très intéressant, petit à petit ce mystérieux nœud de de secrets commence à se défaire, et le spectateur peut tranquillement suivre l’histoire en étant bercé par une voix off aux intonations douces et envoûtantes.
Pour évoquer au mieux ces souvenirs et une situation critique dans un pays instable, Asmae El Moudir a décidé de représenter chaque membre de sa famille en terre et de les détailler à la peinture, tous ces personnages prennent vie dans des maquettes des quartiers marocains. Cette approche visuelle est, à mes yeux, une très bonne idée car elle permet une proximité avec le spectateur, une approche bien plus enfantine et douce que le sujet traité.
Au centre de l’intrigue, on retrouve le personnage de la grand-mère, sévère, dure. Un personnage complexe qui nous ouvre son cœur au cours du film.
Il est important de souligner le talent d’Asmae El Moudir, sa capacité à ressusciter les fantômes du passé, à nous faire sortir du documentaire démoralisant.
Nellie L.
Le début du film est mystérieux et donne envie d’en savoir plus sur ce qui s’est passé durant cette période. Le passage entre marionnettes et protagonistes fonctionne bien puisqu'on découvre au fur et à mesure les différents personnages qui ont vécu l'événement et qui encore aujourd’hui en subissent le traumatisme. En effet, la répression des “émeutes du pain” ont fait de nombreuses victimes, de nombreux morts, notamment à Casablanca.
L’histoire se poursuit selon le point de vue de chacun des personnages mais le film devient de plus en plus long et l’ambiance du film de plus en plus tendue.
Bien que le film ne dure qu’une heure et demie, une grande partie de celui-ci se passe sans que l’histoire n’avance. On comprend que l’émotion des personnages et que leurs sentiments ressurgissent mais tout se passe assez lentement.
Cependant, cette lenteur permet de s’arrêter et de s’imaginer à la place des personnages, au milieu de l’appartement, dans le silence du drame.
Pour conclure, on peut retenir l’aspect documentaire de ce film qui cherche à instruire le spectateur sur cet événement tout en ajoutant une touche personnelle.
Léo C.
En effet, les faits passés, que certains souhaitent enterrés, sont mis à découvert grâce au film d’Asmae El Moudir. La réalisatrice souhaite mettre en lumière le massacre de 1981. Étant donné l’absence d’images et d’informations, c’est grâce à des témoignages qu’elle a pu réaliser son film. Asmae reconstitue avec l’aide de sa famille la vie avant/pendant cet événement tragique, cela entraîne des conversations intenses et de belles scènes qui le montrent bien.
Cependant la grand-mère qui est, disons le, insupportable refuse de participer à cette reconstitution. Le gros point positif dans ce film est la mise en scène, cette reconstitution qui est faite par les personnages est très intéressante et parfois très émouvante. Cependant, il y a beaucoup de moments creux selon moi. Il ne faut pas se déconcentrer une seule seconde, à défaut le spectateur ne comprend plus grand chose. L’idée du scénario est belle : raconter ce massacre avec une telle mise en scène est pertinent mais, selon-moi, certains passages sont trop compliqués et des scènes parfois trop longues et inutiles faussent le plaisir. Je suis très mitigée et ne recommanderai pas ce film.
Margot P.
Elle veut raconter à travers ses secrets de famille et de petites figurines traditionnelles, les émeutes qui se sont passées, en 1981 au Maroc, avec l’assassinat de nombreuses personnes manifestantes. Le film se passe de nos jours, et on comprend à quel point sa famille et son peuple ont été touchés par cet événement, qui remonte à 30 ans.
La façon de filmer est inhabituelle, en effet les changements de plan entre les poupées et les personnes réelles donnent beaucoup de vie au film, et on ressent leurs émotions, cela nous permet de mieux comprendre ce que cette famille a réellement vécu. De plus, le fait que la réalisatrice conte l’histoire de sa propre famille la rend d’autant plus dramatique puisqu’elle ne peut être que vraie. Le choix d’utiliser des poupées permet de l’aborder avec un peu de recul tout en restant immergé.
Ce long métrage est plutôt complexe en raison des passages fréquents d’une époque à l’autre, il nécessite donc d'être regardé avec attention.
Malgré quelques longueurs, qui d'après moi sont calculées, servant à amplifier l’attente et la souffrance de cette famille face à ces événements, j’ai trouvé personnellement ce film touchant, et peu commun. Mais ce n’est pas un film que je regarderai à nouveau. Je pense qu’il est important à connaître et à voir car ce n’est pas un sujet très abordé et dont on devrait plus parler puisqu’il a touché de nombreuses personnes. Mais je ne pense pas qu’il soit nécessaire de le voir plusieurs fois.
Olga G.
Le film retrace une page de l’histoire moderne du Maroc qui est encore taboue aujourd’hui, intime et pudique.
L’histoire est racontée de façon originale, mais qui ne tient pas la longueur par manque d'épaisseur psychologique des personnages et de décors. Le film est majoritairement tourné dans une seule pièce avec beaucoup d'éléments et de détails.
Le manque de liaisons entre l’histoire et les décors peut perdre les spectateurs.
L'usage des maquettes et miniatures est une très belle idée pour libérer la parole et compenser le manque de traces photographiques mais est beaucoup trop présente ainsi que la voix off.
La relation du personnage très spécial de la grand-mère au processus est intéressante et pointe une certaine mentalité des victimes de tragédies.
Un film d'une grande pudeur et d'une grande émotion.
Elia M.
Voilà comment je décrirai en quelques mots le film de la réalisatrice Asmae El Moudir. Ce film retrace, à travers un “making of” d’un film réalisé à partir d’une maquette, l’histoire du quartier de la famille de la jeune réalisatrice. Ce film repose sur une réelle histoire, incarnée par les vrais personnages, c'est-à-dire que, par exemple, la réalisatrice se joue elle-même dans son propre film.
Destruction, cachotterie, silence, interdiction : voici comment nous percevons le film du point de vue d’Asmae El Moudir. Cette réalisation nous montre d’un côté l’histoire d’une famille, et de l’autre les conditions de vie dans son quartier et plus largement de son pays. Ce film est ainsi une sorte d'hommage à toutes les victimes des massacres de Casablanca, que nous pouvons apercevoir sur plusieurs affiches durant le film.
J’ai retrouvé dans cette œuvre une certaine part de réalité par rapport aux décors et la lumière, nous sentons qu’ils ne sont pas “surfaits” et que le film est vu d’une caméra que je décrirai comme “commune”. Il y a un paradoxe intéressant : la réalisatrice utilise un moyen assez enfantin de réaliser son œuvre, ce qui renvoie à son âme d’enfant ayant vécu les massacres, mais le fait avec son âme de réalisatrice. Le message de ce film est symbolique sans être exagéré et cela apporte une touche authentique.
Lilou M.
retraçant de tristes événements: les émeutes du pain en 1981 au Maroc, événements racontés par une famille qui a été brisée et détruite par ces révoltes et leur répression.
Dans ce film sorti en 2023, la réalisatrice Asmae El Moudir rassemble toute sa famille dans un appartement avec un but précis : retracer l’histoire de sa famille et des émeutes du pain qui ont eu lieu en 1981 au Maroc. Pour ce, elle utilise une reconstitution du quartier de son enfance en miniature ainsi que des petites figurines/poupées représentant chaque membre de sa famille et de son quartier. Il en ressortira des vérités qui ont toujours été cachées et de nombreuses révélations, ravivant des souvenirs douloureux.
J’ai été plutôt mitigée par rapport à ce film. En effet, l’idée d’un film documentaire est tout simplement excellente et que ce qui est raconté a beaucoup de potentiel mais malheureusement, ce potentiel n’est pas très bien exploité. C’est un film qui a beaucoup de longueurs et de passages ennuyants qui n’apportent rien. Il faut rester concentré tout le long du film pour sa bonne compréhension, sous peine de complètement décrocher. J’ai trouvé que l’idée d’utiliser des poupées pour raconter toute l’histoire était vraiment pertinente et plutôt bien exécutée, et j’ai apprécié le fait que les poupées soient faites maison avec les moyens du bord. J’ai également aimé les scènes de famille où on sent un climat de tension permanent sous l’autorité d’une grand-mère détestable et tyrannique. En revanche, malgré certains points très positifs et des scènes que j’ai trouvé très belles et émouvantes, je reste dans l’ensemble plutôt déçue.
Ainsi, malgré une histoire intéressante avec un concept qui sort de l’ordinaire, je reste déçue et très fatiguée des longueurs incessantes du film, avec des scènes complètement inutiles et longues.
Zélie C.
lundi 11 mars
de Ali Asgari et Alireza Khatami
Un homme déclare la naissance de son fils.
Une mère habille sa fille pour la rentrée.
Une élève est convoquée par la directrice.
Une jeune femme conteste une contravention.
Une jeune fille se présente à un entretien d’embauche.
Un jeune homme vient retirer son permis de conduire.
Un homme au chômage répond à une annonce.
Un réalisateur demande une autorisation de tournage.
Une femme cherche à retrouver son chien.
Neuf visages de la vie quotidienne à Téhéran.
Ce film est en réalité une suite de petites histoires sur des personnes vivant en Iran. Notamment sur les choses imposées ou encore les interdictions…
J’ai trouvé ce film très intéressant et j’ai pris du plaisir à le regarder. Découvrir ce que d’autres vivent est assez captivant. Le fait que les histoires ne durent pas longtemps rend le film beaucoup plus attractif.
C’est un film à voir absolument !
A travers ce film nous voyons la vie quotidienne de neuf personnes vivant à Téhéran.
Ce film est de loin l’un de mes préférés de la sélection pour le prix Jean Renoir.
Zoé B.
Le film se compose d’une succession de courtes mises en scène dans lesquelles sont abordés les thématiques des droits ou encore des libertés dont sont privés les Iraniens. Le film joue sur le fait de ne montrer et ne mettre en valeur que la “victime” des règles sociales imposées en Iran, en ne montrant personne d’autre et en rendant flou l'arrière-plan. Le film se base sur cette idée et nous plonge dans diverses mises en scène impactant différentes personnes de différents milieux sociaux nous montrant une sorte d’impartialité.
Dans chaque partie est abordée la religion et la place des femmes dans une société où l’on impose les manières de vivre et d'agir. Ce film est à voir, non pas pour ses plans d’actions, mais pour ses thématiques profondes.
Je trouve cependant que l’ambiance générale est tendue ce qui se ressent essentiellement à la fin de chaque partie ce qui je pense est voulu par les réalisateurs. Le film est donc à voir mais ne pourra toucher qu’un public qui voit en profondeur ce qu’est Les Chroniques de Téhéran.
Mario B.
Le premier plan des Chroniques de Téhéran peut surprendre ceux qui ne connaissent pas la ville. Celle-ci, vue du haut d’une colline, paraît en tous points comme une métropole occidentale, avec ses perpétuels embouteillages et sa vie nocturne. Pourtant, les neuf scénettes qui suivent ce plan apportent un point de vue bien différent et empêchent toute comparaison possible avec les villes occidentales. On y découvre le quotidien des habitants de Téhéran sans cesse contrôlés par le gouvernement et l’administration iraniens. En allant de la difficulté à trouver un travail aux simples démarches administratives, en passant par le port du voile, ce film affiche tous les travers de cette société religieuse qu’est l’Iran.
Chroniques de Téhéran ne laisse personne indifférent. Par son message clair, il fait relativiser le spectateur sur sa situation privilégiée par rapport à celle des Iraniens. Les réalisateurs ne perdent pas de temps pour dénoncer le gouvernement iranien. Le choix de vignettes est très efficace car il permet au spectateur de bien comprendre le manque de droits des citoyens et leurs différents problèmes. Cela permet aussi d’imaginer qu’il y en a d'autres et que beaucoup de choses sont à changer. Enfin ces vignettes apportent un rythme au film dont manquent certains autres cherchant à transmettre le même message. Le seul bémol avec ces scénettes est que certaines se répètent bien que le contexte soit différent.
Pour parler de l'esthétique du film, on peut dire que la composition photographique est simple, léchée et contraste avec la violence du fond du film. Le jeu d’acteur est cohérent et le type de plan de caméra est difficilement critiquable, les scénettes étant toutes des plans séquences où les personnages ne bougent presque pas.
On peut retenir de ce long-métrage qu’il aborde des thématiques difficiles avec beaucoup d’ardeur et de vérité. Un très bon film du cinéma iranien.
Léo C.
Le film Les chroniques de Téhéran, réalisé par Ali Asgari et Alireza Khatami, nous conte l’histoire de 9 habitants de Téhéran. Cela se passe à notre époque et est fortement inspiré de faits réels. On ne voit qu’une seule personne à la fois et chaque histoire est différente. Elles nous montrent les différentes injustices que ces Iranien.ne.s subissent et la misère dans laquelle ils sont quotidiennement.
Ce long métrage permet de nous immerger dans ces vies difficiles auxquelles nous ne sommes pas habitués et dont on entend peu parler. Il nous montre donc la réalité et permet aux spectateurs de mieux se rendre compte de la contrainte de ces vies des plus rudes.
La prise de vue est constamment fixe, ce qui pourrait créer des effets de longueur mais finalement cela donne un réel rythme. Ce rythme se ressent grâce aux histoires de chacun des personnages, qui est seul dans le plan. Les personnes extérieures ne sont pas visibles, on entend leurs voix mais on ne les voit jamais, le fait de centrer fixement la caméra sur une seule personne nous oblige à suivre le récit et met en valeur le personnage. Cette prise de vue crée un effet oppressant et assez stressant. En effet chaque histoire est plutôt dure à voir et à écouter, le fait que le plan ne bouge pas, force le spectateur à se mettre en face de la situation, il ne peut détourner les yeux ou se concentrer sur autre chose. Les réalisateurs ont voulu qu’on ne voit que ça et qu’on ne puisse pas détourner notre attention, nous sommes contraints d’écouter leurs histoires de A à Z.
Il n’y a pas beaucoup de musique, seulement des bruits de fond pour que cela paraisse authentique, et que les spectateurs aient l’impression d'être dans la réalité, en face des personnages. On entend donc les bruits ambiants de la vie à Téhéran en fonction des différents lieux, mais ce qui ponctue presque chaque récit, sont les bruits des tremblements de terre, extrêmement présents dans le quotidien de ces Iraniens. Ces bruits accentuent l’effet oppressant qui en devient de plus en plus étouffant au fil des Chroniques.
J’ai trouvé ce long-métrage extrêmement poignant mais aussi angoissant comme expliqué précédemment. Je conseille très fortement ce film, mais pas pour le grand public, plutôt pour un public averti qui saura prendre du recul sur ces situations toutes plus dramatiques les unes que les autres.
Olga G.
Ali Asgari et Alireza Khatami nous offrent un film exceptionnel qui peut aussi être considéré comme un documentaire car il nous en apprend beaucoup sur la vie iranienne. En effet, chaque personnage fait ressentir des sentiments puissants à son spectateur. La dureté des propos considérés comme normaux en Iran choque. Les différents profils exposés dans ce long-métrage, qui paraissent tous plus courants les uns que les autres, sont finalement problématiques en Iran. Par exemple, on y retrouve une femme passant un entretien, un jeune père qui désire nommer son fils ou encore une vieille dame à la recherche de son chien. Mais la politique du pays donne très peu de libertés à ses habitants.
Le tout est filmé en plan fixe où seul l’acteur concerné est visible. Ce qui peut s’avérer déstabilisant mais finalement très intéressant et bien trouvé pour un film comme celui-ci. Malgré l’absence de déplacement de la caméra, ce long-métrage iranien est très actif. Le spectateur ne s’ennuie pas, ce qui n’a pas dû être un mince défi pour ces deux réalisateurs.
Les Chroniques de Téhéran est un film qu’il faut voir. On sort de la séance éveillé.
Margot P.
Une femme passant un entretien d’embauche, un homme venant récupérer son permis de conduire, une enfant allant acheter sa tenue de rentrée, etc… Des moments tout à fait normaux de la vie me direz-vous. Détrompez-vous. Nous sommes à Téhéran et ici, tout est contrôlé, tout est interdit. Faites attention car tout est prétexte à faire de vous un hors-la-loi…
Le film Chroniques de Téhéran réalisé par Ali Asgari et Alireza Khatami est sorti en mars 2024. Dans ce film, on suit des scènes du quotidien à Téhéran via neuf tableaux se passant sous la forme d’entretiens. Dans l’ordre, on trouve tout d’abord un homme venant déclarer le prénom de son fils à la préfecture, puis une mère achetant une tenue de rentrée pour sa fille. Ensuite, une lycéenne convoquée par la directrice de son établissement, suivie d’une femme ayant reçu une contravention et d’une femme passant un entretien d’embauche. A nouveau un homme, ayant obtenu son permis de conduire, puis un homme au chômage qui répond à une annonce de travail. Enfin, une femme qui a perdu son chien
Dans tous les tableaux, on se rend bien vite compte que les personnes subissent de grandes injustices, dévoilant alors chaque rouage d’un régime totalitaire et du contrôle extrême qui en découle.
Ce film est un véritable chef-d’œuvre en tous points. Tout d’abord, la scénographie est assez singulière, mais très intéressante. En effet, chaque scène a le même fonctionnement. Il s’agit d’un face à face entre l’acteur et la caméra qui reste fixe. Ainsi, l’acteur se retrouve seul face à la caméra qui représente l’interlocuteur à qui parle le personnage. Cela a un effet un peu perturbant au début, mais cet effet permet de nous plonger réellement dans la scène, comme si on y assistait. Nous nous sentons assez oppressés, et sommes obligés de regarder l’acteur, puisqu’il n’y a rien d’autre à voir pouvant faire office de distraction. Cela nous permet de réellement nous concentrer sur ce que raconte le personnage, même s’il y a un côté très angoissant, ce qui est sûrement volontaire.
Ensuite, toutes les histoires racontées sont assez bouleversantes, puisqu’elles permettent de se rendre compte de l’ampleur du contrôle imposé par le régime. Tous les interdits, aussi stupides soient-ils, ainsi qu’une certaine hypocrisie, notamment concernant le comportement des hommes avec les femmes. Celles-ci ont très peu de droits, elles sont contrôlées de manière très stricte pour leur tenue vestimentaire et ce dès le plus jeune âge, tout cela pour se préserver et ne pas attirer les hommes en quelque sorte. Seulement, on voit bien que cela ne sert à rien lorsqu’une femme respectant toutes ces restrictions vestimentaires est soumise à des allusions sexuelles récurrentes par l’homme qui lui fait passer un entretien d’embauche. On remarque aussi que de nombreux interdits sont incohérents et n’ont pas de sens, puisqu’ils ne sont dotés d’aucune justification. Il en est ainsi de l’homme venu chercher son permis, qui se le voit refuser en raison de ses tatouages et de son tee-shirt Mickey Mouse. Cela en devient presque absurde, ajoutant au film un côté tristement comique.
Le jeu des acteurs est fin, brillant de justesse. On voit ici des gens fatigués du régime, et remplis d’honnêteté. Ils sont tous pétris de frustrations mais impuissants face au régime iranien qui les oppresse. Cela les rend très touchants, et on ne peut qu’imaginer comme il doit être dur de se plier à de telles règles. Le passage qui m’a particulièrement émue est celui de la petite fille qui se fait habiller pour sa rentrée des classes. Au début de la scène, on la voit pétillante et pleine de vie, en train de danser. Elle est alors habillée de couleurs vives. Puis, au fur et à mesure qu’on lui ajoute des épaisseurs pour sa tenue de rentrée, on la voit perdre de sa vie, jusqu’à devenir un être voilé sans âme. De plus, toutes les couches pour cacher le corps et le visage de l’enfant en deviennent ridicules, ajoutant une part de grotesque à la situation. C’est une scène qui m’a particulièrement touchée, même si j’ai trouvé toutes les scènes très émouvantes. C’est un film contenant en soi peu d’action, mais qui raconte de très nombreuses choses, le rendant ainsi assez lourd. De surcroît, il n’y a presque pas de musique et j’ai trouvé que cela apportait beaucoup d’authenticité aux différents plans.
Ce film est un véritable coup de cœur que je recommande absolument. Poignant, bouleversant, avec des acteurs très émouvants, tout y est pour en faire un parfait chef-d’œuvre.
Zélie C.