LES MAISONS VIGNERONNES

Dans son étude publiée dans la revue Limagne Nord N°7, intitulée "les vignerons d'Artonne", l'association Initiatives et Idées s'est penchée sur les maisons vigneronnes. Cette étude est directement liée aux vignerons habitant ces maisons en 1828. Pour chaque vigneron nous avons analysé son patrimoine foncier et évalué ses conditions de vie qui étaient dans de nombreux cas très précaires. Nous avons identifié trois quartiers vignerons dans Artonne. Un dans l'enceinte médiévale, un autre dans le quartier du Saint-Esprit et le dernier dans le quartier de Bourganeuf (non étudié). Nous avons nommé les maisons d'après leur propriétaire de 1828.

Les maisons vigneronnes sont très caractéristiques. Elles disposent de trois niveaux : le cuvage, l'habitation et le grenier. Un escalier extérieur en pierre grimpe contre la façade principale. Souvent abrité d'un auvent, il donne accès à l'habitation du cultivateur. La partie sous l'escalier qui est ferme par une porte en bois, abritait le cochon. La toiture est couvert en tuile canal, agrémenté d'une génoise. La façade est sobre avec une porte double, ouvrant sur le cuvage, l'habitation est percée d'une porte et d'une fenêtre. Enfin, le grenier dispose d'une ou deux ouvertures. Le matériau privilégié est le calcaire pour la réalisation des murs, des encadrements de portes et de fenêtres ainsi que pour les marches de l'escalier. Le bois est aussi très utilisé, en particulier pour la réalisation de l'auvent. A Artonne, la tuile semble être le seul matériau employé pour couvrir les maisons vigneronnes, contrairement à Chaptuzat ou c'est la chaume qui domine. On sait, d'après les archives que quelques granges à Artonne étaient couvertes en chaume. Aujourd'hui, trois ou quatre bâtiments disposent de pignons à redans qui sont la marque d'une couverture de chaume.

Maison Crétien et maison Loche



Les maisons Crétien et Loche qui sont jumelles se trouvent dans le quartier du Saint-Esprit. Michel Crétien ne possède pas de terre à part un jardin de 160 centiares et nous ne connaissons pas son métier. Joseph Loche était maçon. Il possédait trois terres cumulant un surface de 25,4 ares et trois vignes d'une surface totale de 11,9 ares. La totalité de son patrimoine foncier s'élève à 38,5 ares. Il fait parti des plus petits exploitants agricole.




La maison Brunier se trouve dans le quartier médiéval. Surnommé Patébon, Claude Brunier possède 1,19 hectares de terre labourée morcelée en sept parcelles. Il dispose de deux vignes pour une surface totale de 18 ares. Son exploitation totalise 1,39 hectares. Son exploitation agricole fait partie de la moyenne des autres exploitations.

Maison Brunier

Maison Mouly





La maison Mouly se trouve dans le quartier médiéval. Claude Mouly ne possède pas de terre ni de jardin. On en déduit qu'il loue ses bras et son temps à d'autres.





La maison Rougier est la plus belle de toutes les maisons vigneronnes d'Artonne malgré son état de ruine avancée. Elle se trouve en limite du quartier du Saint-Esprit et de Bourganeuf. La veuve de Genest Rougier dispose de cinq terres labourées d'une surface totale de 41,1 ares et de quatre vignes d'une surface de 25,9 ares.

Maison Rougier

Maison Bourlet




La maison Bourlet se trouve dans le quartier médiéval. Guillaume Bourlet possède 4,41 hectares de terre labourée répartie en 11 parcelles. Il dispose de quatre vignes d'une surface totale de 1,16 hectares. Cette exploitation agricole est composée de 5,56 hectares. Guillaume Bourlet est le plus riche de cet échantillon de population. Il semble avoir privilégié l'extension de ses revenus par l'achat de terres, puis ses successeurs ou lui, ont rafraîchi la maison.