LE VILLAGE DE GLENAT

Revue Limagne Nord N°14

Sous l’ancien régime, le village de Glénat était une communauté d’habitants. Chaque chef de famille participait à l’assemblée des villageois. Cette dernière délibérait sur les questions diverses du village et sur la gestion des biens communs, le fort et les biens sectionaux. Elle élisait un ou deux consuls ou syndics qui représentaient le village au sein de la paroisse d’Artonne. La collecte de Glénat dépendait de l’élection de Riom alors qu’Artonne dépendait de l’élection de Gannat.

Le seigneur de Glénat n’avait peu, voire pas de prise sur ses sujets : son titre de noblesse, écuyer, ne pouvait pas se transmettre à sa descendance. Cette seigneurie n’a duré d’ailleurs que cinq générations avant la Révolution Française. Au sein de la paroisse d’Artonne, les habitants de Glénat disposaient donc d’une certaine autonomie. Cette dernière était souvent mise à l’épreuve mais la solidarité entre les villageois semble toujours avoir eu le dessus. Glénat fut commune du 2 avril au 12 septembre 1790.

Le village


Le village de Glénat est perché à flanc de colline sur la faille de la Limagne. Orienté plein est, il domine la plaine à 450 mètres d'attitude. Sa position et la présence de nombreuses sources sont à l'origine de son développement. Dans notre revue Limagne Nord N°14, intitulée Glénat de la préhistoire à nos jours, nous avons rassemblé tout l'historique du village.

Le Château

Construit à la fin du XVe siècle, le château de Glénat était la demeure de la famille d’Aurrière. Cinq générations d’Aurrière se succédèrent au cours des XVII et XVIIIe siècle. Les trois premières générations furent valet de la garde robe du Roi. Cette famille s’est éteinte en 1740 par la mort de Amable-François d’Aurière, écuyer, seigneur de Glénat.

Le fort


Le village de Glénat est très éclaté, mais en son centre, un îlot se détache plus particulièrement. C’est ici que se trouvait le fort de Glénat. D’après les archives, nous retrouvons un certain nombre de références au fort de Glénat. Ce dernier assurait la protection des villageois durant les périodes troubles de notre histoire, guerre de cent ans et guerres de religions. Lors de la Révolution, ce fort avait été classé comme menaçant.

Sur la planche cadastrale de Glénat de 1826, nous devinons l’étendue de ce fort. C’est un rectangle de 56 m de long par 33 m de large, pour une surface totale de 1848 m². Il est composé de deux parties, l’une bâtie et l’autre labourée possédant une tour. Il était de petite taille, probablement muni de deux entrées.

L'habitat

Sur le cadastre napoléonien de 1826, on dénombre 128 parcelles bâties décomposées en 83 maisons, 9 masures ou maisons en ruine non habitables, 20 granges et 12 étables, ainsi que 3 petits bâtiments et une cour. L’habitat est dispersé le long des voies. Quatre quartiers sont nommés sur l’état de section, le Fort, Glénat, le domaine de La Garde, le domaine des Chaumes et cinq autres quartiers sont nommés au travers des noms des parcelles cultivées, la Marlat, Chenevière, Les Ricontents, Pra Bina et Pré Fontaine. Ces différentes données nous permettent d’estimer la population de Glénat en 1826 entre 300 et 350 habitants. La plupart de ces foyers sont agricoles et très modestes. Glénat connut une grande mutation au cours du XIXe siècle, en effet un grand nombre de maisons, existant sur l’ancien cadastre, disparurent avant 1914. C’étaient de petites maisons, avec toiture à deux pans, pour certaines avec des pignons à redans et couvertes de chaumes, pour d’autres avec un rampant à faible pente et couvertes de tuile canal. Quelques-unes nous sont parvenues. Avec l’ouverture des carrières de Glénat et une amélioration des conditions de vie des cultivateurs qui extrayaient et taillaient la pierre en hiver, les petites maisons ont fait place à de plus grandes habitations construites entre 1850 et 1914. Ces dernières disposent de toits à quatre pans et sont couvertes en tuiles plates.